Mostrando las entradas para la consulta vent ordenadas por relevancia. Ordenar por fecha Mostrar todas las entradas
Mostrando las entradas para la consulta vent ordenadas por relevancia. Ordenar por fecha Mostrar todas las entradas

lunes, 1 de enero de 2024

Lexique roman, Au; Auca - Auzel

Auca, s. f., oie.

Lo sang e la graissa prendetz

D'un' auca.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Prenez le sang et la graisse d'une oie.

Una canula de pena d'auca.

(N. E. Pena : plume : pluma; rat penat, rata penada : rata con plumas, murciélago.)

Trad. d'Albucasis, fol. 40.

Une canule de plume d'oie.

ANC. FR. Ne que une oue à gorgueter

S'ele éust mengié un grain d'orge.

Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 266.

Le nom français de la reine Pedauque était la traduction des mots provençaux pe d'auca, pied d'oie.

ANC. CAT. Auca. CAT. MOD. IT. (ESP.) Oca.

2. Auco, s. m., oison.

Prendetz la carn d'un auco tenre.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Prenez la chair d'un oison tendre.


Auferezis, s. f., lat. aphaeresis, apherèse, figure de mots.

*gr Diomed., in Gramm., ed. Putsch, col. 436.

Aphaeresis, abscissio de principio, ut temno, pro contemno.

Isidor., Orig. 1, 33.

Auferezis es ostamens o removemens de letra o de sillaba del comensamen de dictio. Leys d'amors, fol. 121.

L'apherèse est retranchements ou déplacements de lettre ou de syllabe du commencement des mots.

ESP. Aféresis. IT. Aferesi.

2. Auferezir, v., apheréser, modifier par l'auferèse.

Part. pas. Si, en lo comensamen de dictio, se fay aytals removemens et abreviamens de motz, adonx son apelat auferezit.

Leys d'amors, fol. 69.

Si, au commencement d'un terme, il se fait tels déplacements et abréviations de mots, alors ils sont appelés apherésés.


Auger, v., lat. augere, augmenter, accroître.

Part. pas. Anfos, per las vertutz

De Dieu, endevengutz

Augutz, tos temps creissens.

Nat de Mons: Al ben rei.

Alphonse, devenu, par les vertus de Dieu, augmenté, toujours croissant.

2. Augmentar, v., lat. augmentare, augmenter.

Part. pas. La humiditat foc augmentada... Si la humiditat es mays augmentada.

Trad. d'Albucasis, fol. 12 et 13.

L'humidité fut augmentée... Si l'humidité est plus augmentée.

Augmentat, melhorat et crescut.

Tit. de 1310. DOAT, t. CLXXIX, fol. 188.

Augmenté, amélioré et accru.

CAT. ESP. PORT. Aumentar. IT. Aumentare.

3. Aucmentacio, s. f., lat. augmentatio, augmentation.

Creysshement et aucmentacio.

Eluc. de las propr., fol. 14.

Accroissement et augmentation.

ESP. Aumentación (aumento). PORT. Augmentação. IT. Aumentazione.

4. Aucmentatiu, adj., augmentatif.

La tersa virtut aucmentativa... De tot cors animat aucmentativa.

Eluc. de las propr., fol. 14 et 26.

La troisième vertu augmentative... Augmentative de tout corps animé.

CAT. Aumentatiu. ESP. Aumentativo. PORT. Augmentativo. IT. Aumentativo.


Auguri, Augur, Agur, s. m., lat. augurium, augure, sort, présage.

Ad auguris et divinacios si donavo.

Eluc. de las propr., fol. 173.

Ils se livraient aux augures et divinations.

Non ai mas fiansa

En augurs ni en sort.

B. de Ventadour: Lanquan vei.

Je n'ai plus confiance en présages ni en sort.

Ni ja agurs de grailla no gardarai.

T. de R. de Tarascon et de G. de Cavaillon: Abrit.

Et je ne ferai jamais attention à présages de corneille.

Ab bel augur entrey en nau.

Deudes de Prades: El temps.

J'entrai dans le vaisseau avec bel augure.

ANC. FR. Si mis augures ne ment.

Roman de Rou, v. 15219.

ANC. CAT. Agur. ESP. Agüero (augurio). PORT. Agouro.

IT. Augurio.

2. Agurament, s. m., augure, divination.

Sai mot d' aguramenz

D' encontres, de demandas, e d' estornudamenz.

P. de Corbiac: El nom de.

Je sais beaucoup de divinations de hasards, de questions et d' éternuements.

ANC. CAT. Augurament.

3. Augurador, Arguriador, s. m., augure, devin.

Et ieu foi peccair' (peccaire), e ay motas ves, per aventura, nostre Senhor desconegut, renegat, e cresut auguradors.

La Confessio.

Et je fus pécheur, et j'ai maintes fois, par aventure, méconnu et renié notre Seigneur, et cru les devins.

Li arguriador e li devin.

Doctrine des Vaudois.

Les augures et les devins.

CAT. Augurador. IT. Auguratore.

4. Augurar, Agurar, v., lat. augurare, prédire, augurer.

Aug dir a la gen

Que, ben li deu venir, qui ben s'agura.

B. de la Barthe: Foilla ni flors.

J'entends dire à la gent que, qui s'augure bien, bien lui doit venir.

N'Uc de Sanc Circ, ara m'es avengut

So que m'avetz longamen auguratz.

T. de Guiraut et de H. de S.-Cyr: N'Uc.

Hugues de Saint-Cyr, ce que vous m'avez dès long-temps prédit m'est présentement arrivé.

Segon que mos cors s'augura,

B. de Ventadour: Lanquan fuelhon.

Selon que mon coeur se prédit.

ESP. PORT. Augurar. IT. Augurare.


August, s. m., lat. augustus, auguste.

Fetz Valentinia d' August emperador... Fo apelat consul et August.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 55 et 65.

Il fit Valentinien d'auguste empereur... Il fut appelé consul et auguste.

CAT. August. ESP. PORT. IT. Augusto.


Aunir, v., déshonorer, mépriser, avilir.

Otfrid, Évang., lib. III, cap. 19, v. 12:

Uns thunkit in giuuissi

Nobis videtur pro certo

Thaz iz honida si.

Quod id turpe esset.

Voyez J. Schilter, Thes. antiq. teutonic., t. I, p. 203; Wachter, Gloss.

german., v° Hon, qu'il traduit contumelia.

Et com sa filha lo deutors

Li demanda per aunir la.

V. de S. Honorat.

Et comme le créancier lui demande sa fille pour la déshonorer.

Intret en guisa de trachor

En mon lieg, e volc me aunir.

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas. 

Il entra dans mon lit en manière de traître, et voulut me déshonorer.

E no m'es sens,

Qui s'aunis per altrui falhimens.

P. Raimond de Toulouse: S'ieu fos.

Et ce ne m'est pas raison, qui se déshonore pour les fautes d'autrui.

Part. pas. E reis, pus viu aunitz,

Val mens que sebelitz.

P. Vidal: Dieus en sia.

Et un roi, lorsqu'il vit honni, vaut moins qu'enseveli.

Substantiv. E laissa los aunitz

E l'avol gen savaya.

G. Faidit: Era nos sia.

Et laisse les déshonorés et la vile gent méchante.

2. Aunidamen, adv., honteusement.

Mas volon mort ondrada que viure aunidamens.

Guillame de Tudela.

Ils veulent mieux une mort honorable que vivre honteusement.

3. Aunimen, s. m., honte, ignominie.

Quar on plus pren d'anta, mays s'umilia

Encontra selhs don li ven l'aunimens.

Bertrand d'Allamanon: Ja de.

Car plus il prend de honte, plus il s'humilie envers ceux dont lui vient l'ignominie.

4. Azaunir, v., honnir, outrager.

Malvas rei, per te azaunir

O ai fait.

Roman de Jaufre, fol. 5.

Méchant roi, je l'ai fait pour te honnir.


Aunei, s. m.., lat. alnetum, aunaie, lieu planté d'aunes.

El vi Folquet venir latz un aunei.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 11.

Il vit Folquet venir lez une aunaie.

ANC. ESP. Alnedo.


Aur, s. m.., lat. aurum, or.

De fin aur c'om ve resplendir.

Giraud de Calanson: Fadet.

De pur or qu'on voit resplendir.

Et ai lo plom e l'estanh recrezut,

E per fin aur mon argent cambiat.

G. Adhemar: Non pot esser.

Et j'ai quitté le plomb et l'étain, et changé mon argent pour fin or.

Qu'en lieis s'afina beutatz

Cum l'aurs en l'arden carbo.

P. Vidal: De chantar.

Qu'en elle la beauté s'épure comme l'or en l'ardent charbon.

No fassa mescla d'aur de Lucas ni d'argent filat ab aur fin filat.

Cartulaire de Montpellier, fol. 192.

Qu'il ne fasse mélange d'or de Lucques ni d'argent filé avec or fin filé.

ANC. FR. Coveitus fu d'aur è d'argent.

E vaissels d'aur è d'argent.

Roman de Rou, v. 6463 et 6568.

ANC. CAT. Aur. ESP. Oro. PORT. Ouro. IT. Auro, oro.

2. Aure, adj., lat. aureus, qui est d'or.

Cascus avent sitaras aureas.

Trad. de l' Apocalypse, ch. 5.

Chacun ayant des lyres d'or.

- Qui est de couleur d'or.

Luna, si es al comensament aurea, significa ploias.

Eluc. de las propr., fol. 117.

La lune, si elle est au commencement de couleur d'or, signifie pluies.

CAT. ESP. (áureo, áurea) PORT. IT. Aureo.

3. Aurin, adj., qui est d'or, doré.

Autre n'i a que dissen aurin, que es en achi com a fuoc aur.

Colloq. de l'Enfant et de l'Empereur.

Il y en a un autre qu'ils nomment orin, qui est ainsi que l'or au feu.

ANC. FR. Palmes orines, ço trovuns,

Chandelabres è gomfanuns.

Marie de France, t. II, p. 470.

Et Latone au chef orin.

Luc La Porte, trad. d'Horace; Od., liv. Ier.

IT. Aurino.

4. Auriol, adj., couleur d'or, jaune.

Colra citrina o auriola... Si mudo en color auriola. 

Eluc. de las. propr., fol. 55 et 85.

Bile couleur de citron ou couleur d'or... Se changent en couleur d'or.

5. Ormier, s. m., lat. aurum merum, ormier, or pur.

Clarion aporton sus un escut d'ormier.

XV blocas y ac faitas totas d'ormier.

Roman de Fierabras, v. 3633 et 154.

Ils apportent Clarion sur un écu d'ormier.

Il y eut quinze bosses faites toutes d'ormier.

ANC. FR. L'espée chainte an poing d' ormier.

Roman du comte de Poitiers, v. 921.

6. Aurfres, s. m., orfrois, frange d'or, drap d'or.

Dans la basse latinité, aurifrigia, aurifrisium, etc., et même auriphrigium;

les Phrygiens avaient inventé la broderie d'or, aurum phrygium.

Plin., VIII, 48; Isidor., Orig., XIX, 22.

Vestimentum cum alba undique aurifrizatum, manipulum et stolas cum lapidibus aurifrizatas.

Hist. pontif. et com. Engolism. Labbe, Nov. bibl. man., t. II, p. 260.

Una reyna qu'avia

Vestirs de var e d' aurfres.

P. Cardinal: Vera Vergena.

Une reine qui avait vêtements de vair et d'orfroi.

ANC. FR. D'orfrois ot un chapel mignot.

Un chapel de roses tout frais

Ot dessus le chapel d'orfrais.

Roman de la Rose, v. 551 et 558.

ANC. ESP. Orofres.

7. Auria flor, s. f., fleur d'or, oriflamme.

Ab lhui si combatra deman al jorn,

E fassa be gardar s' auria flor.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 79.

Demain au jour il combattra avec lui, et qu'il fasse bien garder son oriflamme.

Demain au jour il combattra avec lui, et qu'il fasse bien garder son oriflamme.

8. Auriflor, s, m., oriflamme, drapeau, étendard.
Es vengutz a Murel e pauza i l' auriflor.
Guillaume de Tudela.
Il est venu à Murel (Muret) et y plante l' étendard.
ANC. FR.
Requourent cele part où virent l' oriflour.
Roman Ms., Du Cange, t. 1, col. 866.

9. Auriflan, Auriflamma, s. f., oriflamme, drapeau principal.
Dans la basse latinité, aurea flamma.
Guillaume Lebreton dit dans sa Philippique, liv. XI:
Vexillum simples, cendato simplice textum, Splendoris rubei...
Quod cum flamma habeat vulgariter aurea nomen
Omnibus in bellis habet omnia signa praeire.
Enans si trai, ves l' auriflan.
Desplega l' auriflamma e fai armar sa gent.
V. de S. Honorat.
Il se porte en avant, près de l' oriflamme.
Déploie l' oriflamme et fait armer sa troupe.
ANC. FR. Oriflamme est une bannière
De sendal roujoiant et simple.
G. Guiart. Du Cange, t. 1, col. 865.
PORT. Auriflamma. IT. Oriafiamma.

10. Auricalc, s. m., lat. aurichalcum, laiton.
Auricalc, ja sia que sia coyre, empero resplan de fora cum aur.
Eluc. de las propr., fol. 184.
Laiton, bien qu'il soit cuivre, pourtant resplendit par dehors comme or.
ESP. Auricalco (latón). IT. Oricalco.

11. Aurpel, s. m., oripel, oripeau.
L'Académie de la Crusca le dérive des mots Oro et Pelle, c'est-à-dire superficie d'or.
Que l'aurpel e li boton
Ressemblon tuit d'una faison.
Un troubadour anonyme: Seinor vos que.
Que l'oripeau et les boutons se ressemblent tous d'une façon.
ANC. CAT. Oripell. ESP. Oropel. PORT. Ouropel. IT. Orpello.

12. Auripelat, adj., couvert d' oripeaux, brillante.
Taillats et auripelatz.
Tit. de 1343. DOAT, t. CIII, fol. 265.
Taillés et couverts d'oripeaux.
Fig. Paire e fill de villania,
Auripelat de parlaria.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Père et fils de grossièreté, brillantés de langage.
IT. Orpellato.

13. Aurpigment, Auripiment, s. m.,
lat. auripigmentum, orpin, orpiment.
Colors alcunas naysho de venas de terra naturalment, cum so aurpigment, etc. Aurpiment es specia de peira semlant aur.
Eluc. de las propr., fol. 267 et 184.
Quelques couleurs naissent des veines de terre naturellement, comme sont orpiment, etc. Orpiment est une espèce de pierre semblant or.
Polvera d' auripimen,
En lana trusada formen.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Poudre d'orpiment, fortement broyée dans la laine.
E longas et amplas las dens,
Aitan rosas com aurpimen.
Roman de Jaufre, fol. 56.
Et dents longues et larges, aussi rousses qu'orpiment.
CAT. Orpiment. ESP. Oropimento (oropimente). PORT. Ouropimento. IT. Orpimento.

14. Aurevelhier, (favre, fabre) s. m., orfévre.
D'una plata d'aur e d'argen volra far un aurevelhier una bella copa a
la taula del rey. V. et Vert., fol. 66.
D'une plaque d'or ou d'argent un orfévre voudra faire une belle coupe pour la table du roi.
PORT. Ourives.

15. Dauradura, s. f., dorure.
No pren dauradura.
Eluc. de las propr., fol. 184.
Ne prend dorure.
Fig. Ses aquesta dauradura, neguna virtut non es, davan Dieus, bella,
ni plazens, ni preciosa, ni deu aver nom de virtut.
V. et Vert., fol. 96.
Sans cette dorure, nulle vertu n'est, devant Dieu, belle, ni agréable, ni précieuse, ni ne doit avoir nom de vertu.
CAT. Dauradura. ESP. Doradura. PORT. Douradura. IT. Doratura.

16. Dauramen, s. m., dorure.
Ad aiso non puesc penh
Ni dauramen trobar.
G. Riquier: Segon qu'ieu.
A cela je ne puis trouver peinture ni dorure.
IT. Doramento.

17. Dauraire, Daurador, s. m., doreur.
Senhors dauraires.
P. Basc: Ab greu cossire.
Seigneurs doreurs.
A dauradors lo portal San... De l'escala del dijous son dauradors.
Cartulaire de Montpellier, fol. 44.
Aux doreurs le portail Saint... Les doreurs sont de la troupe du jeudi.
CAT. Daurador. ESP. Dorador. PORT. Dourador. IT. Doratore.

18. Daurivelier, s. m., marchand de dorure.
E los dauriveliers. P. Basc: Ab greu cossire.
Et les marchands de dorure.

19. Daurar, v., lat. deaurare, dorer, orner, couvrir d'or.
Com cel que daur' et estanha.
Guillaume de Cabestaing: Al plus leu.
Comme celui qui dore et étame.
Espaza furbir ni fren daurar.
Bertrand de Born le fils: Pos sai es.
Fourbir l'épée et dorer le frein.
Als cabelhs par c'aiatz daurada
La testa, tan son bel e bloy.
Amanieu des Escas: A vos qu'ieu.
Il semble aux cheveux que vous ayez la tête dorée, tant ils sont beaux et blonds.
Fig. Mas lo perilh m' asuava e m daura
Lo bos espers c'ay en vos fermamens.
Le Moine de Fossan: Be m'a lonc temps.
Mais le bon espoir, que j'ai en vous fermement, m'adoucit et me dore le péril.
Don ieu daurava mon chan.
Lanfranc Cigala: Ges non sui.
Dont je dorais mon chant.
Part. pas. E tans autres valens arnes
E fres dauratz e palafres.
P. Vidal: Abril issic.
Et tant d'autres riches harnois et freins d'or et palefrois.
La falsa rasons daurada.
Marcabrus: Estornelhs.
La fausse raison dorée.
CAT. Daurar. ESP. Dorar. PORT. Dourar. IT. Dorare.
20. Enaurar, v., dorer.
Part. pas. Enaurada d'aur.
Trad. de l'Apocalypse, ch. 17.
Dorée d'or.
IT. Inaurare.
21. Sobredaurar, v., surdorer.
Part. pas.
Quar be sabetz qu'ieu no vuels als de vos
Mas qu'el fis aurs sobredauratz me fos.
Raimond de Miraval: Chans quan.
Car vous savez bien que je ne veux de vous autres choses, excepté que le pur or me fut surdoré.
CAT. Sobredaurar. ESP. Sobredorar. PORT. Sobredourar. 
IT. Sopraindorare.
22. Thesaur, s. m., lat. thesaurus, trésor.
El mon non a thesaurs ni gran ricor
Que si' aunitz, sapchaz, qu'ieu prez un guan.
B. Arnaud de Montcuc: Ancmais.
Sachez qu'il n'y a au monde trésor ni grande richesse qui soit honnie que je prise un gant.
D' avol thezaur etz poderos.
T. de G. Faidit et de Perdigon: Perdigons.
Vous êtes possesseur de mauvais trésor.
E fan thesaur de bos morcels de lor lecarias.
Liv. de Sydrac, fol. 129.
Et font trésor des bons morceaux de leurs friandises.
ANC. CAT. Tesor. ESP. Tesoro. PORT. Thesouro. IT. Tesoro.
23. Tezauramen, s. m., trésor, richesses.
Senher Dieus, ja no us quier trop grans tezauramens.
P. de Corbiac: El nom de.
Seigneur Dieu, je ne vous demande pas très grandes richesses.
24. Thesaurier, s. m., lat. thesaurarius, trésorier.
Fos yeu avesques, tu serias mos thesauriers.
Leys d'amors, fol. 86.
Fussé-je évêque, tu serais mon trésorier.
Al grant thesaurier de Prohenssa.
Tit. de 1392, Bailliage de Sisteron.
Au grand trésorier de Provence.
CAT. Tresorer. ESP. Tesorero. PORT. Thesoureiro. IT. Tesoriere.
25. Tezaurieyra, s. f., trésorière.
La temor de Dieu es tezaurieyra que garda aquest thesaur de sancta virginitat. V. et Vert., fol. 95.
La crainte de Dieu est la trésorière qui garde ce trésor de sainte virginité.
IT. Tesoriera. (ESP. Tesorera)
26. Thezauraria, s. f., trésorerie.
Escrivan de la thezauraria.
Cartulaire de Montpellier, fol. 107.
Écrivain de la trésorerie.
ESP. Tesorería. IT. Tesoreria.
27. Aurora, s. f., lat. aurora, aurore.
Es aurora apelada, quar es aurea hora.
Eluc. de las propr., fol. 126.
Est appelée aurore, parce qu'elle est heure d'or.
CAT. ESP. PORT. IT. Aurora.
28. Auruga, s. f., lat. aurigo, jaunisse.
Es nomnada auruga, quar ret home de color d'aur o citrina.
Eluc. de las propr., fol. 98.
Elle est nommée jaunisse, car elle rend l'homme de couleur d'or ou de citron. (ESP. Ictericia y otras enfermedades.)

Aura, s. f., lat. aura, vent, souffle, aure.
Aura es ayre ab suau movement.
Eluc. de las propr., fol. 138.
Le vent est l'air avec un doux mouvement.
Quan la doss'aura venta.
B. de Ventadour: Quan la doss'aura.
Quand le doux vent souffle.
E sitot venta la freg' aura,
L'amor, qu'ins el cor mi muev,
Mi ten caut, on plus yverna.
A. Daniel: Ab guay so.
Et quoique le vent froid souffle, l'amour, qui me remue au coeur, me tient chaud, plus il fait hiver.
ANC. FR. L'aure sueve e quoie.
Benoît de Sainte-Maure, Archeologia, t. XII.
Je ne me pais de l'aure populaire.
Forcadel, p. 142.
La douce aure et faveur du vent.
La Boderie, Hymnes eccl., p. 260.
ESP. PORT. IT. Aura.
2. Aurei, s. m., souffle, air, orage.
Don m'en ven dous aureis
Tempratz, no trop caut ni freis.
G. d' Espagne de Toulouse: S'ieu en.
D'où m'en vient un doux air tempéré, non trop chaud ni froid.
Ar, el mes que la neu e 'l fres
Vei venir, e 'l gel e l' aurei.
Guillaume de Berguedan: Ar el mes.
Maintenant, au mois où je vois venir la neige et le froid, et la gelée et l'orage.
ANC. FR. Quel vent vos mene et quel oré?
Roman du Renart, t. I, p. 100.
Dez ke il orent bon oré,
Sunt as nés prestement entrez.
Roman de Rou, v. 6237.
3. Auratge, s. m., vent, air, zéphyr.
M'aven qu'ieu vas joy m'acli,
Lai quant fai lo dous auratge
Que m reven lo cor aissi.
Arnaud de Marueil: Belh m'es.
Il m'arrive que je penche vers la joie, lorsqu'il fait un doux zéphyr, qui me ranime aussi le coeur.
- Orage, tempête.
Qu'apres lo fer auratge,
Vei qu'ill dous' aura venta.
B. de Ventadour: Quan lo.
Qu'après le rude orage, je vois que le doux vent souffle.
Fig. Vana gloria es lo gran ven, lo gran auratge que mena lo diable am gran tempesta. V. et Vert., fol. 9.
La vaine gloire est le grand vent, le grand orage que mène le diable avec grande tempête.
CAT. Oretj. ESP. Orage. (Valenciano orage; chapurriau orache.)
4. Aureza, s. f., folie, légèreté.
Per lur delieg, e per lur aureza,
An perdut la renda que avien
En Alisquams, tant com be lo servien.
V. de S. Trophime.
Pour leur plaisir, et par leur légèreté, ils ont perdu le revenu qu'ils avaient en Aliscamps, tant qu'ils le servaient bien.
5. Aurat, s. m., vent, tempête, orage.
No us tarzaretz per neu, ni per aurat.
Roman de Fierabras, v. 3474.
Vous ne vous retarderez pour neige, ni pour orage.
6. Aurat, adj., évaporé, léger.
Despueis que Agar se senti prens, tornet en aurada, e no volia esser sotzmessa al mandament de sa dona.
Hist. abrégé de la Bible, fol. 6.
Depuis que Agar se sentit enceinte, elle se changea en évaporée, et elle ne voulait être soumise au commandement de sa maîtresse.
Tug diran vos es fols auratz,
Si de tot joi no vos laissatz.
Folquet de Romans: Tornatz es.
Tous diront que vous êtes un fou évaporé, si vous ne vous abstenez de toute joie.
Be m poira tener per aurat,
Per coart.
Roman de Jaufre, fol. 14.
Il pourra bien me tenir pour évaporé, pour lâche.
CAT. Orat. ESP. PORT. Orate.
7. Auria, s. f., légèreté, rapidité.
E monta en un caval de bon' auria.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 3.
Et monte en un cheval de bonne légèreté.
8. Aurania, s. f., légèreté, extravagance.
Ma folor es trop peior d'aurania.
G. Riquier: Non puesc.
Ma folie est beaucoup pire que légèreté.
Que dona bevenda de mort
O bevenda d'aurania.
Brev. d'amor, fol. 131.
Vu qu'elle donne breuvage de mort ou breuvage d' extravagance.
9. Auran, adj., évaporé, léger.
Que m vol aitals amors aurana?
B. de Ventadour: Ja mos chantars.
Que me veut une telle amour légère?
10. Auriu, adj., évaporé, léger.
Qu'ilh li rendra son joi doblan,
Si no 'l conoys fol o auriu.
Arnaud de Cotignac: Lo vers.
Qu'elle lui rendra son bonheur en doublant, si elle ne le connaît fou ou léger.
Et enantis los sieus com folhs aurius.
P. Cardinal: Non es cortes.
Et il avance les siens comme un fol évaporé.
Adv. Tolt li an leu et auriu.
P. Vidal: Ben pac.
Lui ont enlevé vile et légèrement.
11. Eisaurar, Yssaurar, Essaureiar, v., essorer, élever.
Un temps vol Dieus yssaurar
Crestias.
G. Riquier: Cristias.
Un temps Dieu veut élever les chrétiens.
Tan no m debat ni m' essaurey
Qu'ades non truep mon cor lai.
Arnaud de Marueil: Cui que fin.
Tant je ne me débats ni ne m'essore que toujours je ne trouve là mon coeur.
Qu'el sieu cors sobretracima
Lo mieu tot e no s' eisaura.
A. Daniel: En un sonet.
Que son coeur surmonte le mien entièrement, et ne s'élève pas.
12. Malauratge, s. m., malheur.
E sitot m' estauc apensatz,
Ni pres per malauratge.
Giraud de Borneil: Non puesc sofrir.
Et quoique je sois pensif, et pris par le malheur.

Aurelha, s. f., lat. auricula, oreille.
E vestic se de negre, e talhet las coas e las aurelhas a totz sos cavals.
V. de Pierre Vidal.
Et il s'habilla de noir, et tailla les queues et les oreilles à tous ses chevaux.
Pueis rete 'l per aurelha.
Rambaud de Vaqueiras: El so que.
Puis le retient par l'oreille.
Loc. E claus tas aurelhas 
A lur votz.
P. Cardinal: Jhesum-Crist.
Et ferme tes oreilles à leur voix.
A l' aurelha de monsegnor Raimon venc.
V. de Guillaume de Cabestaing.
Il parvint à l' oreille de monseigneur Raimond.
Ad aytal pregador fay Dieus la sorda aurelha.
V. et Vert., fol. 88.
A tel suppliant Dieu fait la sourde oreille.
ANC. FR.
A plusors ont trenchiez et aureilles et piez.
Le messaige del rei dist el duc en l' aureille.
Roman de Rou, v. 1398 et 3460.
Volontairement et sans me faire tirer l'aureille.
N. Rapin, p. 112.
CAT. Aurella (orella). ESP. Oreja. PORT. Orelha. IT. Orecchia.
2. Auril, s. m., oreille.
E tan pe e tan ponh e tan auril.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 29.
Et tant de pieds et tant de poings et tant d'oreilles.

3. Aurelhier, s. m., oreiller.
Una peyra a son cap, non vol autre aurelhier.
V. de S. Honorat.
Une pierre à sa tête, il ne veut d'autre oreiller.
ANC. FR. Ne plus ne moins que les aureillers.
Amyot, Trad. de Plutarque, Morales, t. 1, p. 281.
4. Auricular, adj., lat. auricularis, auriculaire.
Es dit auricular, quar ab el purgam et gratam las aurelhas.
Eluc. de las propr., fol. 49.
Il est dit auriculaire, parce qu'avec lui nous nettoyons et grattons les oreilles.
En sa confessio auricular. Doctrine des Vaudois.
En sa confession auriculaire.
CAT. ESP. PORT. Auricular. IT. Auriculare.
5. Yssaurelhiar, v., essoriller.
Per far yssaurelhiar l'homme, etc.
Tit. de 1498. DOAT, t. CXXVII, fol. 278.
Pour faire essoriller l'homme.
Le dictionnaire de Trévoux remarque que le verbe français est mal fait, et
qu'on devrait dire essoreiller. Mais l'ancien français avait le verbe essoreiller.
ANC. FR. Esmutiler, essoreiller, etc.
Tit. de 1293. Carpentier, t. 1, p. 392.
6. Auzir, v., lat. audire, entendre, ouïr, écouter.
Auiatz la derreira chanso
Que jamais auziretz de me.
Giraud le Roux: Auiatz la.
Écoutez la dernière chanson que jamais vous entendrez de moi.
Aus-tu, Raimbal? Titre de 1040.
Entends-tu, Raimbal?
E dis lur que ela avia auzit dir. Titre de 1168.
Et leur dit qu'elle avait ouï dire.
Selha del mon que ieu plus vuelh
E mais am de cor e de fe,
Au de cor mos precs e 'ls acuelh.
B. de Ventadour: Quan par la.
Celle du monde que je désire le plus et aime le mieux de coeur et de foi, écoute de coeur mes prières et les accueille.
Que pot saber aquell que non es temptatz, si no per auzir dire?
V. et Vert., fol. 45.
Que peut savoir celui qui n'est pas tenté, si non par ouïr dire?
Loc. Auzen de totz, aissi parlet.
Trad. de l'Évangile de Nicomède.
A l' oyant de tous, il parla ainsi.
ANC. FR. Quand chou oï Salhedins....
Fabl. et cont. anc, t. I, p. 74.
ANC. CAT. Auzir. ESP. Oír. PORT. Ouvir. IT. Udire.
7. Auditori, s. m., lat. auditorium, auditoire, école.
E plen auditori. Chronique des Albigeois, col. 31.
En plein auditoire.
Quar de vertatz mantenetz auditori.
Leys d'amors, fol. 152.
Car vous maintenez école de vérités.
CAT. Auditori. ESP. PORT. IT. Auditorio.
8. Audiencia, Audienza, s. f., lat. audientia, audience, assemblée qui
écoute.
S'ieu, en audiencia de moltz,
Dizia III o IIII motz.
Brev. d'amor, fol. 12.
Si, en audience nombreuse, je disais trois ou quatre mots.
En audienza dels pastors.
Trad. d'un Évangile apocryphe.
En audience des pasteurs.
ANC. FR. Un prince aussi grand d'ailleurs que celui qui honore cette audience. Bossuet, Or. fun. d'Anne de Gonzague. (N. E. Oración fúnebre de Ana de Gonzaga.)
Dans l'édition des Chefs-d'OEuvre oratoires de Bossuet, t. VI, p. 313, on lit auditoire.
Il est très vraisemblable que Cléopâtre parlait souvent dans ce goût, mais ce n'est point cette indécence qu'il faut représenter devant une
audience respectable. Voltaire, Épître déd. de Zaïre.
ESP. PORT. Audiencia. IT. Audienzia.
- Ouïe, action d'écouter.
A la vezensa e a la audienza de VII garens.
Trad. du Code de Justinien, fol. 61.
A la vue et à l'ouïe de sept témoins.
ANC. FR. Et je vois sa raison
D'une audience avide avaler ce poison.
Molière, Dom Garcie de Navarre, acte II, sc. 1.
- Séance des magistrats qui jugent.
On seignors cossols tenon lor audiensa.
Tit. de 1304. DOAT, t. XCII, fol. 466.
Où les seigneurs consuls tiennent leur audience.
Et apelet a l' audiensa papal.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 154.
Et il appela à l' audience du pape.
CAT. ESP. PORT. Audiencia. IT. Audienza.
9. Ausensa, Audenza, s. f., audition.
So que li advocat diran en plait, en vezensa et en ausensa d'aquel de cui es lo plaitz.
Trad. du Code de Justinien, fol. 6.
Ce que les avocats diront en plaid, en vue et en audition de celui de qui est le plaid.
En vedenza e en audenza d'En Ugo de Mondragon.
Tit. de 1225 de l'arch. d'Arles, n° 86.
En présence et en audition du seigneur Hugues de Montdragon.
10. Auzimen, s. m., ouïe.
Als secx donet lumnieyras, et als sortz auzimens.
P. de Corbiac: El nom de.
Aux aveugles il donna les lumières, et l'ouïe aux sourds.
Gieta oli en la conquavitat del auzimen.
Trad. d'Albucasis, fol. 15.
Jette huile en la concavité de l'ouïe.
ESP. Oimiento (oído). IT. Udimento.
11. Auzida, s. f., renommée.
E servir tal senhor
Que vuelha fort honor
Et auzid' e bobans.
Amanieu des Escas: El temps.
Et servir tel seigneur qui veuille fort honneur et renommée et magnificence.
ANC. ESP. Oída. IT. Udita.
12. Auditor, Auzidor, s. m., lat. auditor, oïant, écoutant.
Bon entendemen als auzidors.
Leys d'amors, fol. 132.
Bon entendement aux écoutants.
Al dizen ni al auzidor.
Deudes de Prades, Poëme sur les Vertus.
Au parlant et à l'écoutant.
Adj. Discipols, escolars auzidors.
Statuts de Montpellier de 1204.
Disciples, écoliers oïants.
- Auditeur.
Que era auzidor del sanh palais.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 199.
Qui était auditeur du saint palais.
Per los auditors de vostres comptes.
Tit. de 1418. DOAT, t. CXLV, fol. 206.
Par les auditeurs de vos comptes.
- Ouïe.
A confortar l' auzidor.
Brev. d'amor, fol. 50.
A fortifier l'ouïe.
13. Reyre-auditor, s. m., sous-auditeur.
Per lo auditor o reyre-auditor de cambra apostolical.
Tit. de 1373. DOAT, t. CXXV, fol. 65.
Par l'auditeur ou sous-auditeur de la chambre apostolique.
14. Vice-auditor, s. m., vice-auditeur.
De sos auditors, vice-auditors commissaris.
Tit. de 1373. DOAT, t. CXXV, fol. 69.
De ses auditeurs, vice-auditeurs commissaires.
15. Auziritz, s. f., auditrice, celle qui écoute.
Don la votz a l' auziritz
Qu'a jutjar lo plag avia
Comenset dir.
B. Zorgi: L'autr'ier.
Dont la voix commença à dire à l' auditrice qui avait le différend à juger.
IT. Uditrice. (N. E. En castellano sería el equivalente femenino emperatriz del masculino emperador. Para oidor no usamos “oitriz”, sino oidora. El romance occitano usaba trovairitz – romans de Flamenca - y trovador.)
16. Auditiu, adj., qui fait ouïr, auditif.
Plus subtil es la virtut viziva que la virtut auditiva. 
Eluc. de las propr., fol. 138.
La faculté visuelle est plus subtile que la faculté auditive.
17. Auzible, adj., qui peut être ouï.
De causas auziblas cum so votz e sos.
Eluc. de las propr., fol. 17.
De choses qui peuvent être ouïes comme sont voix et son.
18. Eyssauzir, Exaucir, Issauzir, v., lat. exaudire, écouter.
Tro que denh mos precx eyssauzir.
P. Raimond de Toulouse: Enquera.
Jusqu'à ce qu'elle daigne écouter mes prières.
Cel que non issau lo paubre non er issauzitz de Deu; issau lo paubre e
'l famolent, e Deus issauzira ti.
Trad. de Bède, fol. 84.
Celui qui n'écoute pas le pauvre ne sera point écouté de Dieu; écoute le pauvre et l'affamé, et Dieu t'écoutera.
Tan qu'elh vol exaucir
Mos precx et obezir.
G. Riquier: Qui vuelha.
Tant qu'il veut écouter et accueillir mes prières.
IT. Exaudire. (N. E. El italiano conserva la forma latina pura según Raynouard. Ver ascoltare: écouter, escoltar)

Auriera, s. f., lisière.
No 'ls fasan totz plas senes cap et senes aurieras, de tal guisa qu'entre 'lh drap, las aurieras e 'l cap, non aya deguna variacio de color.
Tit. de 1360. DOAT, t. LXVII, fol. 372.
Ne les fassent tous unis sans chef et sans lisières, de telle guise qu'entre le drap, les lisières et le chef, il n'y ait aucune variation de couleur.
ANC. FR. Le suppliant aperceut sur l' orière ou rive d'un champ.
Lett. de rém., 1444. Carpentier, t. III, col. 96.

Auriol, s. m., loriot.

auriol, oriol, oriolus orolus

(N. E. altération de l'ancien français l'oriol, du latin aureolus, doré. Passereau au plumage jaune et noir chez le mâle, verdâtre chez la femelle, qui niche dans les forêts de feuillus et les peupliers et se nourrit de fruits et d'insectes. https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/loriot/47820#:~:text=Nom%20usuel%20de%20l'orgelet.)

Non crida l' auriols
En vergier ni dins forest.
Rambaud d'Orange: Ar es.
Le loriot ne chante dans le verger ni dans la forêt.
Nég. expl. No mi prezaria un auriol,
Si a cort no m'auzian li savi e 'lh fol.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 38.
Je ne me priserais pas un loriot, si les sages et les fous ne m'entendaient à la cour.
CAT. ESP. Oriol. (N. E. oriolus oriolus; oropéndola)
2. Auriola, s. f., loriot.
Neys ab sa par l' auriola
Met son chantar.
Marcabrus: Pus la.
Même le loriot met son chanter avec sa compagne.

Aurion, s. m., lat. orion, orion, grande ourse.
Car n'atendon l'aurion.
Sordel: Non pueis.
Car ils se dirigent vers l'orion.
Escantis tot' autra lugor
E de luna e d'aurion.
Brev. d'amor, fol. 30.
Eteint toute autre lueur et de lune et d'orion.
Loc. Car ieu pugei tant contra 'l mon,
Que penre cugei l'aurion.
G. Faidit: S'om pogues.
Car je m'élevai tant contremont, que je crus prendre la grande ourse.
CAT. ESP. (Orión; Osa mayor) PORT. Orion. IT. Orione.

Ausar, v., du lat. ausus, oser, s'enhardir. 
Que no us n'auses combatre. Titre de 960.
Que vous n'en osassiez combattre.
(N. E. En “castellano” equiparable al año 960 sería: 
Que vos no ne osaseis combatir.)
Molt l'ama pauc si no ill lo ausa dir.
R. Bistors: Non trob.
Il l'aime bien peu, s'il ne le lui ose dire.
ANC. FR. Qui ausassent plus desrober sur les chemins.
Monstrelet, t. II, fol. 86.
N'aveit el chastel hum si os,
Ki cuntre li osast eissir,
Ne estur ne mellée tenir.
Marie de France, t. 1, p. 406.
Et dist comment ils estoient si oset.
Chronique de Cambray.
ESP. Osar. PORT. Ousar. IT. Ausare, osare.
2. Auzablament, adv., hardiment.
Puesca vos dir auzablament del patriarcha David.
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 2.
Que je puisse vous dire hardiment du patriarche David.
PORT. Ousadamente. (ESP. Osadamente.)
3. Auzart, adj., hardi, audacieux.
E lur cug metre cor auzart.
Bertrand de Born: Un sirventes.
Et je leur crois mettre coeur audacieux.
Mascles es plus auzart.
(chap. Lo mascle es mes osat : valén)
Eluc. de las propr., fol. 70.
Le mâle est plus hardi.
Que neguna persona... non sia tan auzarda que auze aportar, etc.
Cartulaire de Montpellier, fol. 175.
Qu'aucune personne... ne soit si osée qu'elle ose apporter, etc.
4. Ausat, s. m., hardiesse.
Can l' auzatz es vengutz
Don amor ven alutz.
G. Riquier: Segon qu'ieu ai.
Quand l'audace avec laquelle amour vient à bout est venue.
5. Audei, s. f., hardiesse, audace.
Que lhi mostrarai d'armas tan gran audei.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 36.
Que je lui montrerai une si grande hardiesse d'armes.

Ausberc, s. m., haubert, cotte de mailles.
Halsberga vel Halsperga vox est saxonica; proprieque signat thoracem ferreum sive armaturam colli et pectoris, ab Hals collum, et bergen
tegere, protegere, munire. (N. E. alemán Herberge : albergue; Hals : cuello; una palabra más de origen sajón para el vocabulario – DCVB - de esos pequeños godos hambrientos de palabras de otras lenguas, que se hacen llamar catalanes, y las godas, catalanas.)
Vossius, de Vit. Serm., lib. II, tit. 9.
Le comte de Boulainvilliers, dans son supplément aux Essais sur la Noblesse, p. 94, dit: “Le haubert étoit une chemise de mailles longue jusqu'au-dessous des genoux. Le haubert se plaçoit par-dessus le gambeson, qui se mettoit sur la chair, comme nos gilets d'hiver sur la chemise.”
Ab dard d'assier, don fer colp de plazer,
On no ill ten pro ausbercs fortz ni espes.
Giraud de Calanson: A lieis cui am.
Avec dard d'acier, dont il frappe coup à plaisir, où haubert fort et épais ne tient profit contre lui.
Als us viratz vestir ausbercx,
Als altres perpunhs et escutz.
R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.
Vous verriez vêtir hauberts aux uns, pourpoints et écus aux autres.
Quant ai vestit mon fort ausberg dobler.
P. Vidal: Drogman (Drogoman).
Quand j'ai revêtu mon fort haubert double.
ANC. FR. Je n'avoie onques lors hauberc vestu.
Joinville, p. 23.
El dos lo vestent un blanc hauberc doublier.
Roman de Guillaume au court nez.
L'ancien français exprimait par un seul mot l'action de se dévêtir du haubert.
A lor tentes deshaubergié
Se sont, et au mengier assis.
Roman du Renart, t. IV, p. 201.
IT. Usbergo.
2. Alberget, s. m., haubergeon, petit haubert.
Albergetz, IIII deners.
Cartulaire de Montpellier, fol. 114.
Les haubergeons, quatre deniers.
3. Ausbergot, s. m., haubergeon, petit haubert.
Ausberc o ausbergot dona cascun IIII deners. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 105.
Haubert ou haubergeon, pour chaque, donne quatre deniers.

Austarda, s. f., lat. avis tarda, outarde.
Aissi com fai l' austarda,
Can vei venir l'aigla o l'austor;
A terra s fer per plus viatz morir.
Aimeri de Peguilain: D'avinen sap.
De même que fait l' outarde, quand elle voit venir l'aigle ou l'autour;
elle se frappe à terre pour mourir plus vite.
CAT. ESP. Avutarda. PORT. Abetarda. IT. Ottarda.

Austor, s. m., lat. austerius, autour, épervier. (N. E. DE. Sperber; esparver; esparvé; esparvier; espervier; esprevier; cernícalo.)
De tres maneiras son austor;
Car l'un son gran, l'autre menor,
L'autre petit de bona guisa.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Les éperviers sont de trois sortes; car les uns sont grands, les autres moindres, les autres petits de bonne guise.
E per un austor que nays
Son mil perditz.
P. Cardinal: Razos es qu'ieu.
Et pour un autour qui naît sont mille perdrix.
Loc. E prendre cug ab la perditz l' austor.
G. Magret: Eu aissi m pren.
Et avec la perdrix je crois prendre l' autour.
ANC. FR.
Chace de chien, d' espervier, ne d' ostor.
Roman d' Aigolant: Bekker, p. 184.
Bien sont esprevier duire è ostour è falcon.
Roman de Rou, v. 3825.
ANC. CAT. Austor. ESP. Azor (pl. Azores). PORT. Açor (Açores). IT. Astore.
2. Austoret, s. m., petit autour.
Eu vi...
Mon austoret amparar.
Raimond de Miraval: Del rei d'Aragon.
Je vis... mon petit autour se défendre.

Austri, s. m., lat. auster, auster, vent du midi.
III portas daus austri.
Trad. de l'Apocalypse, chap. 21.
Trois portes devers l' auster.
ESP. PORT. IT. Austro.
2. Austral, adj., lat. australis, austral, du midi.
Vens australs resolvo las humors del cors.
Eluc. de las propr., fol. 134.
Vents du midi résolvent les humeurs du corps.
CAT. ESP. PORT. Austral. IT. Australe.

Autan, s. m., lat. altanus, autan.
Vent auta... Auta es vent cardinal.
Eluc. de las propr., fol. 36 et 134.
Vent autan... Autan est vent cardinal.

Autrei, s. m., permission, concession, octroi.
Ayci ac Joseph l'autrey del rey Pharaon.
Hist. abr. de la Bible, fol. 23.
Ainsi Joseph eut la permission du roi Pharaon.
Qu'ieu l'am finamen ses autrei.
Ameus de la Broquerie: Quan reverdeion.
Que je l'aime purement sans concession.
E si no fos l'autreys
Qu'ieu ai fag.
Amanieu des Escas: En aquel mes.
Et si ne fût l'octroi que j'ai fait.
ANC. FR. Ne puet-il riens faire por moi,
Si ce n'estoit par vostre otroi.
Roman de la Rose, v. 1994.
Fais-nous, Seigneur, dist-elle, cest ottroy.
Foucqué, Vie de J.-C, p. 355.
(ESP. Otorgamiento, de otorgar)
2. Autreiansa, s. f., concession.
Las alienatios, las autreiansas.
Tit. de 1319. DOAT, t. CXXXII, fol. 343.
Les aliénations, les concessions.
Aquesta autreyansa.
Priv. conc. par les R. d'Anglet., p. 37.
Cette concession.
3. Autreiament, s. m., concession, permission.
Aquest do et aquest autreiament.
Tit. de 1194. DOAT, t. LXXXVII, fol. 6.
Ce don et cette concession.
Carta d' autreiamen dels notaris.
Cartulaire de Montpellier, fol. 160.
Charte de concession des notaires.
Que m meravelh car ill an esperansa
Que a negun ne fas' autreiamen.
Bertrand d'Allamanon III: D'un sirventes.
Que je m'émerveille de ce qu'ils ont espérance qu'il en fasse concession à aucun.
Adoncx det son autreiamen.
Brev. d'amor, fol. 56.
Alors il donna sa permission.
ANC. FR. Et les octroyemens qu'il a fait ou fera pour nous.
Tit. de 1374. Carpentier, t. III, col. 109.
4. Autreiaso, s. f., octroi, concession.
Per aitan lh'a fah l'autreiaso.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 90.
Pour autant lui a fait la concession.
5. Autreiar, v., octroyer, accorder, donner, permettre.
Est chastel vos autrei en chazamen.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 96.
Je vous octroie ce château en fief.
(N. E. chazamen, fief, feudo, así se hacía un catalán.)
Ela li perdonet lo fait del baisar, e lo i autreiet en dos.
V. de Pierre Vidal.
Elle lui pardonna le fait du baiser, et le lui accorda en dons.
Donam et autreiam.
(N. E. Castellano: Damos y otorgamos; chapurriau donam y otorgam.)
Tit. de 1182. DOAT, t. CXXXVIII, fol. 59.
Nous donnons et octroyons.
E donna deu l'o autreiar.
T. de Gui d'Uisel et de M. de Ventadour: Gui.
Et la dame doit le lui accorder.
Mi ren e m'autrei e m do
A lieys.
Paulet de Marseille: Ges pels.
Je me rends et m'octroie et me donne à elle.
Prov. Qui non contraditz autreia.
Peyrols: Nuls hom.
(N. E. chap. Qui no contradiu, - qui calle - otorgue.)
Qui ne contredit accorde.
(N. E. El que calla - no contradice - otorga.)
- Promettre, assurer.
Mas a malvat sort
Venra, so us autrey,
Quals qu'ab mi plaidey.
Bertrand de Born: Ges de far.
Mais quel qui dispute avec moi viendra à mauvais sort, je vous assure cela.
Part. pas. E diguas li m qu'a lieys s'es datz
Mos cors ligges et autreyatz.
Peyrols: Atressi col.
Et dis-lui-moi qu'à elle s'est donné et octroyé mon coeur lige.
ANC. FR. E li dist einssi: Je t'octroi mon empire.
Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 227.
ANC. CAT. Autreiar.
6. Desautreiar, v., refuser, révoquer.
M'a promes que s'amor m'autreia,
S'enquer no la m desautreia.
B. de Ventadour: Ara non vei.
Elle m'a promis qu'elle m'accorde son amour, si encore elle ne me le révoque.
Per qu'ieu non crey qu'enquer, quanque n'estia,
No m'autrey tot so qu'ar mi desautreya.
G. Pierre de Cazals: Ja tant.
C'est pourquoi je ne crois pas qu'encore, quoi qu'il en soit, elle ne m'accorde tout ce qu'à présent elle me refuse.
7. Autorc, s. m., permission, autorisation.
Lo cosselh que 'l donava e l' autorc qu'ela li prometia.
V. de Rambaud de Vaqueiras.
Le conseil qu'elle lui donnait et l' autorisation qu'elle lui promettait.
ANC. ESP. Otorgo. PORT. Outorga.
8. Autorgament, s. m., consentement, permission.
Ab cosseil et ab autorgament del capitol sobre dig de la gleia, etc.
Tit. de 1220. DOAT, t. CIII, fol. 4.
Avec le conseil et le consentement du chapitre susdit de l'église.
Et per autorgament de la una partida e de l'autra.
Tit. de 1239. DOAT, t. CXXIV, fol. 300.
Et par consentement d'une partie et de l'autre.
CAT. Otorgament. ESP. Otorgamiento. PORT. Outorgamento.
9. Autorgier, s. m., permission.
Per degu autorgier.
Tit. de 1270. DOAT, t. LXXXIX, fol 69.
Par aucune permission.
10. Autorgar, v., autoriser, octroyer, accorder.
Don et autorc a te.
Tit. de 1177. DOAT, t. CXXXVIII, fol. 35.
Je donne et octroie à toi.
Per qu'ieu vos do conseil et austorgui que vos l'enqueiras d'amor.
V. de Rambaud de Vaqueiras.
C'est pourquoi je vous donne conseil et vous autorise que vous la requériez d'amour.
Sant Mathieu o autorga, vers evangelistiers.
Izarn: Diguas me tu.
Saint Matthieu, vrai évangéliste, autorise cela.
CAT. ESP. Otorgar. PORT. Outorgar.
11. Desautorgar, v., désapprouver.
Quar vos, que plus envei
D'autra qu'el mon estey,
Desautorc e mescrei.
Guillaume de Cabestaing: Lo dous cossire.
Car vous, que je désire plus qu'autre qui soit au monde, je vous désapprouve et vous mécrois.

Automs, Autompne, s. m., lat. autumnus, automne.
So es lo jorn dezesete
De setembre, pueys automs ve.
Brev. d'amor, fol. 45.
C'est le jour dix-septième de septembre, puis vient l' automne.
Et en autompne seran grans diluvis.
Calendrier provençal.
Et en automne seront grandes averses.
ANC. CAT. Autumno (MOD. tardor). ESP. Otoño. PORT. Outono.
IT. Autumno.
2. Automnal, Autumpnal, adj., lat. autumnalis, automnal, d'automne.
Equinocci autumpnal.
Eluc. de las propr., fol. 122.
Équinoxe d'automne.
Lo temps automnals de vendemias.
Leys d'amors, fol. 129.
Le temps automnal des vendanges.
CAT. ESP. (otoñal) PORT. Autumnal. IT. Autumnale.

Auzel, s. m., lat. avicellus, oiseau.
Un pauc auzel en mon punh, que no s n'an,
Am mais qu'al cel una grua volan.
G. Faidit: Tant ai.
J'aime mieux un petit oiseau en mon poing, qui ne s'en aille pas, qu'une grue volant au ciel.
(N. E. ESP. Yo prefiero, amo más, una pequeña ave, un pajarillo, en mi puño, que no se va, que una grulla volando en el cielo. Refrán: 
Más vale pájaro en mano que ciento volando.)
Et aug los auzels alegrar.
B. de Ventadour: En abril.
Et j'entends les oiseaux se réjouir.
Per paor d' auzel de cassa. (N. E. Ver Deudes de Prades, Auz. cass.) 
Naturas d'alcuns auzels.
Par peur d'oiseau de chasse.
ANC. FR. Je durrai ton cors à devorer à beste et à oisels.
Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 23.
ANC. CAT. Ausel (MOD. ocell). IT. Augello.

2. Ausella, s. f., caille femelle.
Voyez Du Cange, t. I, col. 825.
Plus tost no vola ysrundella, ni esparvier, ni ausella.
Guillaume de Berguedan: Lai on hom.
Hirondelle, ni épervier, ni caille, ne vole plus vite.
(ysrundella, hirondelle, oronella, oroneta, oreneta; golondrina)

3. Auzelet, s. m., oiselet, oisillon.
Neis l' auzelet s'alegron per s'amor,
Quan la vezon, tal jois n'an entre lor.
Pistoleta: Aitan sospir.
Les oiselets même se réjouissent par amour d'elle, quand ils la voient, telle joie ils en ont entre eux.
ANC. FR.
Ke li oiselet chantent è la rose est florie.
Roman de Rou, v. 3924.
CAT. Aucellet (MOD. ocellet). IT. Augelletto.

4. Auzelo, s. m., oisillon.
Per aqui monten cent miri auzello. Poëme sur Boece.
Par là montent cent mille oisillons.
E la gaia sazos
E 'l chans dels auzelos.
Blacas: Lo belh dous temps.
Et la gaie saison et le chant des oisillons.
ANC. FR. Ce fu en la douce saison
Que cler chantent li osellon.
Roman du Renart, t. III, p. 167.
IT. Uccellone.

5. Auzulans, s. m., oisillon.
Per la boca dels auzulans. Trad. de Bède, fol. 40.
Par la bouche des oisillons.

6. Aucellayre, Auzellador, s. m., oiseleur.
E non fassatz l' auzellador, 
Qu'apella e trai ab doussor
L'auzel, tro que l'a en sa tela.
Un troubadour anonyme: Senior, vos que.
Et ne faites pas l' oiseleur, qui attire et appelle, avec douceur l'oiseau, jusqu'à ce qu'il l'ait en sa toile.
Fig. L' aucelayre d'ifern no vay ren pus queren mays cum prenda aquel aucell. V. et Vert., fol. 103.
L' oiseleur d'enfer ne va rien cherchant plus que comment il prenne cet oiseau.
ANC. FR. Ainsinc cum fait li oiselierres
Qui tent à l' oisel, comme lierres.
Roman de la Rose, v. 21757.
Einsi com fet li oiselerres.
Nouv. rec. de fables et cont. anc. T. II, p. 391.
ANC. CAT. Auselaire. IT. Ucellatore.

7. Auzelar, v., chasser aux oiseaux, fauconner.
Pot auzelar a son talen.
Que ges, per coita d' auzelar,
No 'l fassa trop per temps volar.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Peut chasser aux oiseaux à son désir.
Que, par empressement de chasser, il ne le fasse trop long-temps voler.
ANC. FR. Par oyseler et par chasser aux bestes saulvaiges.
L. De Premier Fait, tr. de la Vieil. de Cicéron, p. 37.
A. cest oisel a-il failli?
En autre leu voist oiseler.
Nouv. rec. de. fables et cont. anc. t. II, p. 43.
ANC. CAT. Auselar. IT. Uccellare.

8. Enauzelar, v., élever, dresser un oiseau.
Enquera vueill demonstrar
Com deu son auzel enauzelar.
Leugers es a enauzelar.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Maintenant je veux démontrer comment il doit dresser son oiseau.
Il est facile à élever.

jueves, 28 de diciembre de 2023

Lexique roman, Aq, Ar: Aquilo - Arzo

Aquilo, Aguilo, s. m., lat. aquilo, aquilon, vent du nord, septentrion,

nord.

Tempesta d' aquilo. V. de S. Honorat.

Tempête d' aquilon.

Aguilos es secx am freior,

Quar lo solelhs de luen li cor.

Brev. d'amor, fol. 41.

Le nord est sec avec froidure, parce que le soleil passe loin de lui.

ESP. Aquilón. PORT. Aquilão. IT. Aquilone.

2. Aquilonar, adj., lat. aquilonaris, d' aquilon, du nord.

Vent aquilonar restrenh las malas humors.

En regios aquilonars.

Eluc. de las propr., fol. 135 et 157.

Vent d' aquilon resserre les mauvaises humeurs.

Dans les régions du nord.

CAT. ESP. PORT. Aquilonar. IT. Aquilonare.


Ara, s. f., lat. ara, autel.

Ara vol dire autar.

Eluc. de las propr., fol. 234.

Ara veut dire autel.

(ESP. Ara significa, quiere decir, altar.)

Verges, can lo pas es pauzat sus l' ara

E lo capelas, ab l' oracio cara,

Lo te entre sas mas.

Un troubadour anonyme: Flor de paradis.

Vierge, quand le pain est placé sur l'autel et que le prêtre, avec une oraison précieuse, le tient entre ses mains.

CAT. ESP. PORT. IT. Ara.


Arabi, Arabit, adj., arabe.

Ce mot a été employé pour désigner la langue arabe, dans le sens de difficile, d' indéchiffrable.

Lur escrig redo arabi.

Trad. de l'Évangile de Nicodème.

Ils rendent leur écrit arabe.

Il a qualifié une espèce dé cheval. 

Bausans fon son chaval ferrans e bais;

De miehtz fo arabitz, de mietz morais.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 96.

Son cheval baussan fut ferrant et bai; il fut moitié arabe et moitié moresque.

Substantiv. Non pot plus annar lo caval,

Per que deissent de l' arabi.

V. de S. Honorat.

Le cheval ne peut plus aller, c'est pourquoi il descend de l'arabe.

CAT. Arabig (aràbic). ESP. Árabe, Arábigo. PORT. Arabe, arabico. 

IT. Arabico.


Aram, s. m., lat. aeramen, airain, cuivre.

I calisse d' eram que era argentatz. Philomena.

Un calice d' airain qui était argenté.

Conqua d' aram. Deudes de Prades, Auz. cass.

Cuve d' airain.

Myst. Lo serpen del eran. V. et Vert., fol. 85.

Le serpent d' airain.

CAT. Aram. ANC. EST. Arambre. ESP. MOD. Alambre. PORT. Arame. 

IT. Rame.


Aramir, v., assigner, défier, attaquer.

Voyez Wachter, Gloss. german.

Que quan m' o albir,

Dolors m' en ven arramir.

P. Cardinal: De sirventes suelh.

Que quand je considère cela, la douleur m'en vient attaquer.

Ni cum En Frederic

Gitesson de l' abric;

Pero tals l' aramic

C' anc fort no s' en jauzic.

P. Cardinal: Li clerc si fan.

Ni comme ils jetassent de son abri le seigneur Frédéric; pourtant tel le défia qui jamais ne s'en réjouit fort.

Aissi com cel qu'a batalha aramida,

E sap de plan sa razos es delida.

Perdigon: Tot l'an mi ten. Var.

De même que celui qui a bataille assignée, et sait certainement que sa raison est détruite.

- Mettre en gage, assurer.

Que no potz aramir, mas que as vestut.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 85.

Que tu ne peux mettre en gage, excepté ce que tu as vêtu.

ANC. FR. Por ce ot bataille aramie.

Roman du Renart, t. II, p. 184.

Ki son anemi trove en bataille aramie...

E Dex jurer et aramir

Ke mar i sunt Normanz venu.

Roman de Rou, v. 1679 et 12444.

ANC. CAT. Arremir.


Aranha, Aranh, Eranha, s. f., lat. aranea, araignée.

E sos prez es aital com fils d' aranha.

G. Vidal: Ges pel.

Et son mérite est tel que fil d' araignée.

Ges l' eranha tan prim no teyh ni fila.

Folquet de Lunel: Tant fin.

L' araignée ne tisse ni ne file si menu.

Aranhas c'om apela fadas. Deudes de Prades, Auz. cass.

Araignées qu'on appelle folles.

Prim es lo fils de l' aranh.

G. Raimond de Gironella: La clara.

Le fil de l' araignée est mince.

ANC. FR. Plus délié d'un fil d' iragne.

Roman du comte de Poitiers, v. 935.

Il n'est rien, dit l' aragne, aux cases qui me plaise.

La Fontaine, Fables, III, 8.

CAT. Arany (aranya). ESP. Arana (Araña). PORT. Aranha. IT. Aragna.
(En chapurriau araña)

2. Arane, adj., lat. araneus, d' araignée.

La tela dita aranea per razo de sa granda subtileza.

Eluc. de las propr., fol. 37.

La toile dite d' araignée pour raison de sa grande subtilité.

Aranha, Aranh, Eranha, s. f., lat. aranea, araignée.

Arar, v., lat. arare, labourer, mener la charrue.

Semena fromen ses arar. P. Cardinal: Predicator.

Il sème froment sans labourer.

Las messios qu'el a fachas en arar.

Trad. du Code de Justinien, fol. 17.

Les dépenses qu'il a faites à labourer.

Qu'ieu lo vei la jus arar ab bueus.

Un troubadour anonyme: Per amor soi.

Que je le vois là-bas labourer avec des boeufs.

ANC. FR. Que trop me fetes demorer

A arer un seillon de terre.

Roman du Renart, t. II, p. 214.

N' iert point la terre lors arée.

Roman de la Rose, v. 8421.

ANC. CAT. ESP. PORT. Arar. IT. Arare.

(N. E. laborare; labrar; llaurar; llaurá)

2. Araire, s. m., lat. aratrum, araire, charrue.

Que mais amats dos buous et un araire 

A Montferrat.

E. Cairel: Pus chai.

Que vous aimez mieux deux boeufs et une charrue à Montferrat.

Qui met sa ma a l' arayre e regarda dereyre se, non es aptes ni dignes davan lo regne de Dieu. V. et Vert., fol. 99.

Qui met sa main à la charrue et regarde derrière soi, n'est apte ni digne devant le royaume de Dieu.

ANC. FR. Car qui sa main met à l' arere,

S' arriere lui regarde un pas,

Du regne Dieu digne n'est pas.

Miracles de la Vierge, liv. II.

Sangar picque ses boeufs, et d'un luisant araire

Retrace les sillons de son champ tributaire.

Du Bartas, p. 480.

ANC. CAT. Aradre. (Chap. Aladre) ESP. PORT. Arado. IT. Aratro.

3. Arada, s. f., labour, labourage.

Un home de la paroquia d' Aynac era en sa arada.

V. de S. Flors. DOAT, t. CXXIII, fol. 282.

Un homme de la paroisse d' Aynac était dans son labourage.

ANC. FR. Dont l'en poing et fait aler les buefs en l' arée.

Lett. de rém. 1400. Carpentier, t. 1, col. 270.

CAT. ESP. Arada.

Arbitre, s. m., lat. arbitrium, avis, opinion.

Mala obra de propri arbitre es germes de volontat.

Us movemens en home que ve del cor e de so livre arbitre.

Trad. de Bède, fol. 63 et 16.

Méchante oeuvre de propre arbitre est germe de volonté.

Un mouvement dans l'homme qui vient du coeur et de son libre arbitre.

CAT. Arbitri. ESP. (Arbitrio; libre albedrío) PORT. IT. Arbitrio.

- Arbitre.

Era digam dels arbitres, so es d'aquels homes que teno plag en loc de jutges. Trad. du Code de Justinien, fol. 10.

Maintenant parlons des arbitres, c'est-à-dire de ces hommes qui tiennent le plaid en place de juges.

Lials jutges e fizels arbitres entre l' esperit e la carn, que son tostemps contraris. V. et Vert., fol. 60.

Loyal juge et fidèle arbitre entre l'esprit et la chair, qui sont toujours contraires.

CAT. Arbitre (àrbitre). ESP. Árbitro. PORT. IT. Arbitro.

2. Sobra-arbitre, s. m., sur-arbitre, tiers-arbitre.

Non es pas verais humilh cel que conjois que deia davant los altres esser per lo sobra-arbitre. Trad. de Bède, fol. 56.

Il n'est pas vrai humble celui qui prétend qu'il doive être au-dessus des autres comme le sur-arbitre.

3. Arbitramen, s. f., arbitrage, jugement.

Ni en donan sentencia ni arbitramen de drech.

Tit. de 1279. DOAT, t. CXLVII, fol. 12.

Et en donnent sentence et jugement de droit.

CAT. Arbitrament. ESP. (Arbitraje) PORT. Arbitramento.

4. Arbitracio, s. f., abritrage (arbitrage), jugement.

Pronunciet, sobr' els avant ditz contrasz e questios, son dig et s' arbitratio.

Tit. de 1259. DOAT, t. LXXVIII, fol. 397.

Prononça, sur les ci-devant dits débats et questions, son dire et son jugement.

E fosson compromes en la arbitracio de fraire, etc.

Tit. de 1274. DOAT, t. CXXX, fol. 55.

Et fussent compromis à l' arbitrage de frère, etc.

ANC. CAT. Arbitració. ANC. ESP. Arbitración.

5. Arbitrador, s. m., arbitrateur.

Li predig arbitres arbitradors... arbitres arbitradors, o amigables componedors.

Tit. de 1279. Arch. du Roy., K, 17.

Les ci-devant dits arbitres arbitrateurs... arbitres arbitrateurs, ou amiables compositeurs.

Per arbitre arbitrador et per amicable componedor.

Statuts de Montpellier de 1231.

Pour arbitre arbitrateur et pour amiable compositeur.

ESP. PORT. Arbitrador. IT. Arbitratore.

6. Arbitrari, adj., lat. arbitrarius, arbitraire.

Segon l' arbitrari poder.

Tit. du XIIe sièc. DOAT, t. XVIII, fol. 78.

Selon le pouvoir arbitraire.

Esmenda arbitraria.

Ord. des R. de Fr., 1462, t. XV, p. 476.

Amende arbitraire.

- Arbitral.

De sententia arbitraria.

Fors de Bearn, p. 1084.

De sentence arbitrale.

CAT. Arbitrari. ESP. PORT. IT. Arbitrario.

7. Arbitrariament, Arbitrarament, adv., arbitrairement.

Sia punit arbitrariament pels cossols.

Charte de Gréalou, p. 70.

Soit puni arbitrairement par les consuls.

Seran punitz arbitrarament.

Tit. de 1422. DOAT, t. LXXIII, fol. 146.

Seront punis arbitrairement.

CAT. Arbitrariament. ESP. PORT. IT. Arbitrariamente.

8. Arbitrar, v., arbitrer, juger en qualité d' arbitre.

Pronunciara, arbitrara.

Tit. de 1291. DOAT, t. XI, p. 211.

Prononcera, arbitrera.

CAT. ESP. PORT. Arbitrar. IT. Arbitrare.

9. Albir, Albiri, Arbir, s. m., avis, opinion, prudence, goût.

C'om non es de maior albir

Qu'ieu sui.

Marcabrus: D'aisso lau Dieu.

Qu'on n'est pas de plus grande prudence que je suis.

Segon l' albiri e 'l cocelh de son jutge. V. et Vert., fol. 71.

Selon l'opinion et le conseil de son juge.

Diguatz d'aisso vostr' albir.

T. de G. de la Tour et de Sordel: Us amicx.

Dites votre opinion sur cela.

Metge querrai al mieu albir.

Le Comte de Poitiers: Farai un vers.

Je chercherai médecin à mon goût.

ANC. CAT. Arbir, albire, albiri.

10. Franc Albiri, s. m., libre arbitre.

Es franc albiri o franca voluntat, que hom puesca far o elegir francamens lo be e lo mal. V. et Vert., fol. 33.

C'est libre arbitre ou franche volonté que l'on puisse faire ou élire franchement le bien ou le mal.

11. Albirar, Arbirar, v., imaginer, considérer, juger.

Ac tan gran dol e tota sa companha, que hom no s'o poiria albirar.

Philomena.

Eut si grand deuil et toute sa compagnie, qu'on ne se le pourrait imaginer.

Ans deu arbitrar

Cum puesca far.

P. Sauvage: Senher.

Mais doit considérer comment il puisse faire.

Ni fals lauzengiers no creya

De mi, ni s'albir

Que vas autra m vir.

G. Faidit: Lo rossinholet.

Et qu'elle ne croie sur moi les faux médisants, ni ne s'imagine que je me tourne vers une autre.

- Viser, ajuster.

Quar Frances sabon grans colps dar

Et albirar ab lor bordon.

Le Comte de Foix: Mas qui a.

Car les Français savent donner et viser grands coups avec leur lance.

Et albiret son colp e a 'l ben azesmat.

Roman de Fierabras, v. 1636.

Et il ajusta son coup et il l'a bien préparé.

ANC. CAT. Albirar.

12. Albirada, s. f., visée, jugement de l'archer.

Son arc a Dieus tendut et estai totz aparelhatz per nos aucire, e en cant n'a mais de lezer de far sa albirada, en tant fier miells lai ont se vol.

V. et Vert., fol. 69.

Dieu a son arc tendu et tout préparé pour nous occire, et en quant il a

plus de loisir de faire sa visée, en tant il frappe mieux là où il veut.


Arbre, Albre, Aybre, s. m., lat. arborem, arbre.

Lanquan vey la fuelha

Jos dels arbres cazer.

B. de Ventadour: Lanquan vey.

Quand je vois la feuille tomber des arbres en bas.

Quan la fuelha sobre l' albre s' espan.

B. de Ventadour: Quan la fuelha.

Quand la feuille s'épanouit sur l'arbre.

Fig. En Narbones es gent plantatz

L' arbres que m fai aman morir.

Pons d' Ortafas: Aissi cum la.

L'arbre qui me fait mourir en aimant est agréablement planté dans le Narbonnais.

Lo frug de l' arbre de saber.

P. Cardinal: Dels quatre.

Le fruit de l'arbre de la science.

Lo frug que porta l' albre de sobrietat. V. et Vert., fol. 102.

Le fruit que porte l'arbre de sobriété.

Prov. De malvatz arbre non pot issir mais malvatz fruhs.

Liv. de Sydrac, fol. 86.

De mauvais arbre il ne peut sortir que de mauvais fruit.

- Mât de vaisseau.

Frascat lur a lur vela, e van ad albre sec.

V. de S. Honorat.

Leur a déchiré leur voile, et ils vont à mât dégarni.

Coma son homes de mar, que, tantost com auzon la vos del regidor principal, corron, com belugas de fuoc, per cordas e per albres, a far son mandamen. V. et Vert., fol. 54.

Comme sont les hommes de mer, qui, aussitôt qu'ils entendent la voix du commandant principal, courent, comme bluettes de feu, par cordages et par mâts, pour faire son commandement.

Le catalan a la locution a arbre sec. (N. E. “ad albre sec” aquí arriba.)

ANC. IT. Nobile arbore fa nobile frutto.

Guittone d' Arezzo, Lett. 13.

CAT. Arbre. ESP. Albol (árbol). PORT. Arvore. IT. MOD. Albero.

2. Arborelh, s. m., arbrisseau, bocage.

Sola si contenta

Jost' un arborelh.

G. d' Autpoul: L'autr'ier.

Seule se réjouit auprès d'un arbrisseau.

Intrem no 'n sotz un arborelh.

J. Esteve: L'autr'ier.

Entrons-nous-en sous un bocage.

IT. Albereto, alberetto.

3. Arbrier, s. m., arbrier, fust de l'arc, manche de l'arbalète.

E 'l ueill, e 'l sil negr', espes,

E 'l nas qu'es en loc d' arbrier,

Veus l'arc de c' aitals colps fier.

P. Vidal: Tant an ben dig.

Et les yeux, et les sourcils noirs, épais, et le nez en place d' arbrier, voilà l'arc avec lequel elle frappe de tels coups.

ANC. FR. Lequel Giral feri ledit feu Benoist en la teste de l' arbrier d'une arbaleste. Lett. de rém., 1402. Carpentier. t. 1, col. 274.

Afin qu'ils puissent à leur joue asseoir leur arbrier.

Ord. 1448. Daniel, Hist. de la mil. fr., t. 1, p. 244.

4. Albre Sec, s. m., Arbre Sec, pays de l'Afrique.

E 'l reis Felips en mar poia

Ab autres reis, c'ab tal esfort vendran

Que part l' Arbre Sec irem conquistan.

Bertrand de Born: Ara sai eu.

Et le roi Philippe monte en mer avec les autres rois, vu qu'ils viendront avec un tel effort que nous irons conquérant au-delà de l' Arbre Sec.

ANC. FR. Et ce estoit dever l'arbre sol qe en livre d' Alexandre est appelée l' Arbrée Seche... En la contrée de l' Arbre Seche... En celz plaingne de l' Arbre Seche.

Voyage de Marc Pol, ch. 201.

Jà n'i remanra tor de marbre

Que n' abace jusc'au Sech-Arbre...

Hostages ont livrés vaillans

De Jerusalem XX enfans,

Atant s'en reva l' emperere...

Ainc ne laissa jusc'au Sec-Arbre

Castiel, cité, ne tor de marbre.

Roman du comte de Poitiers, v. 1287 et 1636.

Car sa renommée espandra jusques à l' Arbre Seche.

Prophéties de Merlin, fol. 7.


Arc, s. m., lat. arcus, arc.

Mas en son paire ac bon sirven,

Per traire ab arc manal d' alborn.

Pierre d' Auvergne: Chantarai.

Mais il eut en son père un bon sergent, pour tirer avec l'arc manuel d' aubier.

E cor plus fort c'una sageta d' arc.

Bertrand de Born: Non estarai.

Et court plus vite qu'une flèche d'arc.

Fig. Son arc a Dieu tendut. V. et Vert., fol. 69.

Dieu a son arc tendu.

- Arcade.

X arx al cor, V de quada part. Philomena.

Dix arcades au choeur, cinq de chaque côté.

CAT. Arc. ESP. PORT. IT. Arco.

2. Arquier, s. m., archer.

Tals qu'anc no vis nul arquier

Tan prim ni tan drec traisses.

P. Vidal: Tant an.

Tel que jamais je ne vis nul archer qui tirât si finement ni si droit.

Tres tiradas y ac d' arquier. V. de S. Honorat.

Il y eut trois traits d'archer.

CAT. Arquer. IT. Arciere. (ESP. Arquero)

3. Arquiera, s. f., embrasure par où on lançait les flèches.

Que bast dedins et trauca e fai arquiera.

P. Vidal: Quan hom onratz.

Qui bâtit en dedans et perce et fait embrasure.

4. Arqueia, s. f., jet, portée d'un arc, archée.

No prezi colp d' arqueia.

Palaytz de Savieza.

Je ne prise coup d'archée.

ANC. FR.

Quatre archies est loing du manoir et demie.

Roman de Berte, fol. 147.

En sus se traient une archiée et demie.

Roman de Roncevaux, Monin, p. 22.

IT. Arcata.

5. Arcual, adj., en arc, arqué.

Luna appar arcual... adhoras es arcual, adhoras redonda.

Fazen arcual nafra.

Eluc. de las propr., fol. 116 et 259.

La lune paraît arquée... tantôt elle est en arc, tantôt ronde.

Faisant blessure en arc.

ANC. ESP. Arcual. (MOD. arqueada)

6. Arc-voltutz, Arc-vout, s. m., caveau, arcade, embrasure.

A un autar desotz us arcs-voltutz.

E 'l los trais a l' arc-vout d'un veirial.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 89 et 15.

A un autel sous des arcades.

Et il les conduit à l' embrasure d'une fenêtre.

ANC. FR. Devant la tor fete à ciment

En un arvolt qui moult ert gent.

Roman de Floire et Blanche Flor, Ms., fol. 198.

He! Diex, je vois nostre meson,

Les fenestres et les arvols.

Fabl. et cont. anc., t. II, p. 377.

ESP. Bóveda. PORT. Abobada. IT. Volta.

(N. E. archivolta, arquivolta, arcada)


Arc-S.-Marti, s. m., arc-en-ciel.

Una forma mostra en si

Que apella hom l' Arc-S.-Marti,

E fai se d'ivers et d'estieu

Quan lo solheilhs atenh la nieu.

Brev. d'amor, fol. 38.

Il montre en lui une forme qu'on appelle l'arc-en-ciel, et se fait d'hiver et d'été quand le soleil atteint la nue.

CAT. Arc de sant Martí. ESP. Arco de san Martín (Arcoiris).

Grupo Arcoiris, Valderrobres, Teruel, ciudad de la carne, Bayona, Guco

8. Arcuat, adj., v. lat. arcuatus, arqué, courbé en arc.

Quar es fayta fractura arcuada.

Trad. d'Albucasis, fol. 56.

Parce que la fracture est faite en arc.

ANC. ESP. Arcuato (arqueado). PORT. Arqueato. IT. Arcuato.

9. Arcelar, v., plier, courber en arc.

No i ac tan fort escut non escancel,

No fenda o no pertus o no arcel.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 28.

Il n'y eut si fort écu qui ne se rompe, ne se fende, ou ne se perce, ou ne se courbe.


Arcat, s. m., du grec *gr (archi) commandement.

Del archat de Ravena.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 200.

Du commandement de Ravenne.

2. Ierarchia, Gerarchia, s. f., lat. hierarchia, hiérarchie.

Principat angelical qui, segon lenguagge grec, s'apela ierarchia.

Eluc. de las propr., fol. 9.

Principauté angélique qui, selon le langage grec, s'appelle hiérarchie.

El libre de la celestial gerarchia. V. et Vert., fol. 34.

Au livre de la hiérarchie céleste.

Et es tripla iherarchia: Brev. d'amor, fol. 19.

Et la hiérarchie est triple.

ESP. Gerarquia (jerarquía). PORT. Jerarquia. IT. Gerarchia.

3. Hierarchic, adj., lat. hierarchicus, hiérarchique.

Purgar, illuminar et perfectio donar, so tres operacios angelicals o hierarchicas.

Eluc. de las propr., fol. 11.

Purger, illuminer et donner perfection, sont trois opérations angéliques ou hiérarchiques.

ESP. Gerarquico (jerárquico). PORT. Jerarquico. IT. Gerarchico.

4. Monarchia, s .f., lat. monarchia, monarchie.

La monarchia del emperi venc a Costanti.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 34.

La monarchie de l'empire vint à Constantin.

Provincias e monarchias circumvesinas.

Chronique des Albigeois, col. 2.

Provinces et monarchies circonvoisines.

CAT. PORT. Monarquia. ESP. Monarquía. IT. Monarchia.

5. Tetrarchia, s. f., lat. tetrarchia, tétrarchie.

El regne fo divisitz en tetrarchias, so es a dire en IIII partidas.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 5.

Le royaume fut divisé en tétrarchies, c'est-à-dire en quatre parties.

ESP. Tetrarquía. PORT. Tetrarquia. IT. Tetrarchia.

6. Tetrarcha, s. m., lat. tetrarcha, tétrarque.

Fo president et tetrarcha. Eluc. de las propr., fol. 181.

Fut président et tétrarque.

ESP. Tetrarca. PORT. Tetrarcha. IT. Tetrarca.

7. Architipe, s. m., lat. archetyphum, architype, modèle premier.

Architipe, que vol dire principal figura, quar el es principal patro et exemplar figura del mon creat. Eluc. de las propr., fol. 105.

Architype, qui veut dire principale figure, car il est principal patron et figure exemplaire du monde créé.

ESP. Arquetipo. PORT. Archetypo. IT. Archetipo.

8. Architriclin, s. m., lat. architriclinus, architriclin.

Que a l' architriclin fesist de aigua vin.

V. de S. Honorat.

Qui pour l' architriclin fîtes vin de l'eau.

En cort d' architriclin on fo 'l nocegamens.

Izarn: Diguas me tu.

En la cour de l' architriclin où fut la noce.

ANC. FR. Architriclin qui bien sceustes cest art. Villon, p. 61.

ANC. ESP. Mandó el ome bueno al so architriclino.

V. de san Millán, cop. 2.

PORT. IT. Architriclino.


Archa, Arqua, s. f., lat. arca, coffre, caisse.

Que la dicha communautat aia archa communa.

Charte de Gréalou, p. 64.

Que ladite communauté ait caisse commune.

Arquas et autres garnimentz

Que foron plenas de froment.

V. de S. Honorat.

Coffres et autres meubles qui furent pleins de froment.

Il s'est dit spécialement de l'arche de Noé.

Noe intret en l' archa, e pres de cascuna bestia e dels auzels un parelh que mestier avia de metre en l' archa.

Liv. de Sydrac, fol. 49.

Noé entra dans l'arche, et prit une paire de chaque bête et des oiseaux qu'il avait besoin de mettre dans l'arche.

ANC. CAT. ESP. PORT. IT. Arca.

2. Archadura, s. f., coffre.

Escrims et archadura

Hom estui' a mesura

So que 'l platz ni 'l sap bo.

Nat de Mons: Sitot non es.

Écrin et coffre où homme cache avec sagesse ce qui lui plaît et lui semble bon.


Arcturi, s. m., lat. arctubus, arcture.

C'est le nom d'une étoile qui se trouve à la queue de la grande ourse

entre les jambes du bouvier.

Arcturi es costellacio que ha VII estelas, lasquals si movo eviro de la tramontana.

Eluc. de las propr., fol. 119.

L'arcture est une constellation qui a sept étoiles, lesquelles se meuvent autour de la tramontane.

2. Arturus, s. m., arcture.

Et Arturus et orion,

E cap e coa de drago.

Brev. d'amor, fol. 37.

Et arcture et orion, et tête et queue du dragon.

ESP. PORT. Arcturo. IT. Arturo.

3. Artic, adj., lat. arcticus, arctique.

Local apella hom artic.

Brev. d'amor, fol. 28.

Lequel on appelle arctique.

Polus arthic es aquela estela que totz temps appar, de mar appelada o tramontana. Eluc. de las propr., fol. 119.

Le pôle arctique est cette étoile qui paraît toujours, appelée de mer ou tramontane.

CAT. Arctic. ESP. (Ártico) PORT. Arctico. IT. Artico.

4. Antartic, adj., lat. antarcticus, antarctique.

Dels quals l'us es de jus l' antartic

Pesilhar, l'autr' es daus l' artic.

Brev. d'amor, fol. 29.

Desquels l'un est sous le pôle antarctique et l'autre est devers l'arctique.

Ponch o polus anthartic o meridional.

Eluc. de las propr., fol. 119.

Point ou pôle antarctique ou méridional.

CAT. Antarctic. ESP. (Antártico) PORT. Antarctico. IT. Antartico.


Arda, s. f., hardes, équipage.

Mout m' enueia dels avocatz

Qu'els vey anar a gran arda.

Boniface de Castellane: Guerra e trebalhs.

Il m'ennuie beaucoup des avoués que je vois aller à grand équipage.

Les étymologistes qui ont avancé que le mot harde pouvait venir de hardel, ancien français, botte, ou de hard, corde, auraient sans doute préféré le dériver de arda roman.

(ESP. Fardo. Chap. Fardell.)


Ardalhon, s. m., ardillon, boucle, agrafe.

E finelha ses ardalho.

E enueia m d' ardalon tort.

Le Moine de Montaudon: Mot m' enueia.

Et courroie sans boucle.

Et il m'ennuie d'un ardillon tordu.

ANC. CAT. Ardillon. IT. Ardiglione.

Il me semble difficile de remonter à l'étymologie de ce mot; je dois dire

que, dans la langue portugaise, ardil signifie subtilité, finesse, etc.


Ardit, adj., hardi.

Si etymologia teutonice perquiratur, harde quidem velox vel fortis.

Emmae Encom. Duchesne, Norm. Script., p. 172.

Voyez Muratori, Diss., 33; Denina, t. II, p. 159, et t. III, p. 41.

Elle 's ardida. Poëme sur Boece.

Elle est hardie.

Ar son arditz, ar me torna paors.

Jordan de Bonels: S'ira d'amor.

Tantôt je suis hardi, tantôt la peur me revient.

E tals es apellatz petitz,

Qu'es, quan s' eschai, pros e arditz.

Pistoleta: Manta gent.

Et tel est appelé petit, qui est preux et hardi, quand il écheoit.

E donc serai tan arditz

C' umils, mas junthas, cofes,

L' irai preiar a sos pes.

G. Faidit: No m'alegra.

Et donc je serai si hardi qu' humble, mains jointes, confés, j'irai à ses pieds la prier.

Vertut fai home ardit coma leo.

V. et Vert., fol. 32.

La vertu rend l'homme hardi comme lion.

ANC. ESP.

Que fue franc è ardit è de gran sabencia.

Poema de Alexandro, cop. 6.

No fue mas ardid ni tanto valiente.

Gómez Manrique, Cancionero general.

ANC. CAT. Ardit. IT. Ardito.

2. Ardidamen, adv., hardiment.

Que mielhs ama selh que pregua temen

Que no fai selh que pregua ardidamen.

Arnaud de Marueil: Aissi cum selh.

Que celui qui prie en craignant aime mieux que ne fait celui qui prie hardiment.

ANC. CAT. Ardidament. IT. Ardidamente.

3. Ardit, s. m., hardiesse, courage.

Torna l' arditz en paor,

Quan lo clar temps s' ahiverna. (N. E. Leo abiverna; h y b se confunden)

Bertrand de Born: Greu m'es.

Le courage tourne en peur, quand le temps clair devient hiver.

E quar non ai tan d' ardit qu'ieu l'aus dire.

P. de Maensac: Trop ai.

Et parce que je n'ai tant de hardiesse que je lui ose dire.

4. Ardideza, s. f., hardiesse, courage.

E d'aquesta ardideza parla Jhesu-Crist. V. et Vert., fol. 64.

Jésus-Christ parle de cette hardiesse.

ANC. CAT. Ardidesa. IT. Arditezza.

5. Ardimen, s. m., hardiesse, courage, audace.

Que re no val forsa ses ardimen.

Bertrand d' Allamanon: Un sirventes.

Que la force sans le courage ne vaut rien.

Mi dona ardimen amors.

Bertrand de Born le fils: Quan vei.

L'amour me donne hardiesse.

ANC. FR. Ore li croist ses hardemens.

Plus ot de hardement k' Ector.

Roman du comte de Poitiers, v. 577 et 640.

ANC. CAT. Ardiment. IT. Ardimento.

6. Ardir, v., enhardir.

Ni no m sai de ren ardir,

Mais d'aisso qu'a lieys agensa.

Pons d' Ortafas: Si ai perdut.

Et je ne sais m' enhardir de rien, excepté de ce qui lui plaît.

ANC. CAT. Ardir. IT. Ardire.

7. Enhardir, v., enhardir.

Quar no us ausas de preiar enhardir.

La comtesse de Provence: Vos que.

Parce que vous n'osez vous enhardir de prier.

L'us m' enardis e l'autre m fai temer.

Arnaud de Marueil: Si m destrenhetz.

L'un m'enhardit et l'autre me fait craindre.

8. Sobrardit, adj., très hardi.

E trop sobrarditz volers.

Folquet de Marseille: Uns volers.

Et vouloir très grandement hardi.

9. Sobrenardir, v., surenhardir, grandement enhardir.

Substantiv. E m fai cassar sobrenardirs e folheiars.

Gaubert moine de Puicibot: Amars.

Et grandement enhardir et folâtrer me font chasser.

10. Sobrardimen, s. m., grande hardiesse, excès d'audace.

Per sobrardimen.

Giraud de Borneil: Gen m'aten.

Par excès d'audace.


Ardit, s. m., hardi, liard, sorte de monnaie.

Seis ardits tant solamen per fust... Paga un ardit de pontage.

Fors de Bearn, fol. 1078 et 1090.

Six hardis, tant seulement par fuste... Paie un hardi pour le passage du pont.

Ardits d' Angleteyra an lo capelet que leyon: Eduardus.

Anc. tarif des Monnaies en provençal.

Les hardis d' Angleterre ont le chapelet où on lit: Eduardus.


Ardre, v., lat. ardere, brûler, enflammer.

No y a un tan gran ni fort,

Si cai lains, qu'ab gran dolor

No 'l fasson ardre.

Gavaudan le Vieux: Patz passien.

Il n'y a un si grand ni si fort, s'il cheoit là dedans, qu'ils ne le fassent brûler avec grande douleur.

E s'ieu pogues contrafar

Fenix, don non es mas us,

Que s'art e puois resortz sus,

Eu m'arsera.

Richard de Barbezieux: Atressi com l'olifans.

Et si je pouvais imiter le phénix, dont il n'en est qu'un, qui se brûle et puis ressuscite, je me brûlerais.

Tals se cuia calfar que s'art.

P. Cardinal: Ben ten per.

Tel se croit chauffer qui se brûle.

Par extension. Elas ardon la carn, e s' acompagnon am las colretz jaunas et ab las negras. Liv. de Sydrac, fol. 35.

Elles brûlent la chair, et s' accompagnent avec les biles jaunes et avec les noires.

Fig. Dona, merce vos clam,

Que tot ard e aflam,

Tant de bon cor vos am.

Arnaud de Marueil: Ses joy.

Dame, je vous demande merci, vu que je brûle et m' enflamme entièrement, tant je vous aime de bon coeur.

E d'aizo que nostre Senhor lor dizia e lor parlava, lor cors en ardia.

Sermons en provençal, fol. 26.

Et de ce que notre Seigneur leur disait et leur parlait, leur coeur en brûlait.

Part. pas. Es arsa del solelh.

Evangeli de li quatre Semencz.

Elle est brûlée du soleil.

ANC. FR. C'est feu grégeois, ne croy-je, qui ne cesse d' ardre.

Charles d' Orléans, p. 139.

Gasta et ardi aucunes de leurs viles.

Rec. des hist. de Fr., t. VI, p. 150.

Lors ardent-ils de convoitise.

Fabl. et cont. anc, t. II, p. 386.

Tout vif me puisse l'en arder.

Roman de la Rose, v. 3750.

ANC. CAT. Ardrer. ESP. PORT. Arder. IT. Ardere.

2. Ardent, adj., lat. ardentem, ardent, allumé.

Ab gran candela arden.

Pierre d' Auvergne: Chantarai.

Avec grande chandelle allumée.

Vos qu' estorsetz Sidrac

D' ardent flama.

Pierre d' Auvergne: Dieu vera.

Vous qui délivrâtes Sydrac de la flamme ardente.

Cum seraphin vuelha dire ardens.

Eluc. de las propr., fol. 9.

Comme séraphin veuille dire ardent.

Fig. Et aissellas putas ardens.

B. de Ventadour: Pus mos coratges.

Et ces prostituées ardentes.

De cor devot et arden amor. V. et Vert., fol. 88.

De coeur dévot et ardent amour.

CAT. Ardent. ESP. Ardiente. PORT. IT. Ardente.

3. Ardenment, adv., ardemment.

Aquo en que s' esbriva ardenment.

Trad. de Bède, fol. 1.

Ce en quoi il s'élance ardemment.

La regarda ardentment.

Eluc. de las propr., fol. 71.

La regarde ardemment.

ESP. Ardientemente. PORT. IT. Ardentemente.

4. Ardura, Arsura, s. f., brûlure, incendie.

Tot aissi quon se banha doussamen

Salamandra en fuec et en ardura.

P. de Cols d' Aorlac: Si quo 'l solelhs.

Tout de même que la salamandre se délecte doucement en feu et en brûlure.

La cendre de sa scorsa val contra arsura.

Eluc. de las propr., fol. 205.

La cendre de son écorce vaut contre brûlure.

Fig. Donc s'ieu n'ai l' ardura,

Cobri ma dolor.

Guiraud de Calanson: Ab la verdura.

Donc si j'en ai la brûlure, je couvre ma douleur.

ANC. FR. … Que de soif souffrez si grant ardure.

Roman d'Alexandre, not. des Mss., t. V,.p. 110.

Qu'en amours ait joie et ardure.

Œuvres d'Alain Chartier, p. 642.

ANC. CAT. IT. Arsura.

5. Arcio, s. f., chaleur, ardeur.

Per l' arcio de las cenres.

Trad. de Bède, fol. 51.

Par l'ardeur des cendres.

ANC. FR. Maisons è viles fist ardeir...

Poiz fist à Mantes un arson,

La vile mist tote en charbon.

Roman de Rou, v. 14209.

La glace, la froidure,

Le brasier, l' arsion,

La mort perpétuel.

Fabl. et cont. anc., Ms., 7218, fol. 222.

6. Ardor, s. f., lat. ardor, brûlure, ardeur, flamme.

E portavo lo lay cremant on li plasia,

Qu'en la carn n'en lo cuer ardors non pareyssia.

V. de S. Honorat.

Et le portait là brûlant où il lui plaisait, de manière que la brûlure ne paraissait ni en la chair ni en la peau.

Si quo 'l solelhs...

E 'ls plus bas luecx destrentz mais per s' ardor.

P. de Cols d' Aorlac: Si quo 'l solelhs.

Ainsi que le soleil... et presse plus de son ardeur les plus bas lieux.

Fig. Mas ieu, las! que suefri l'ardor

E la pena que m ven d'amor.

Guillaume de Cabestaing: Ar vey qu'em.

Mais moi, malheureux! qui souffre l'ardeur et la peine qui me vient d'amour.

Meils es mollier penre que perir per l' ardor de luxuria.

Trad. de Bède, fol. 32.

Il est mieux de prendre femme que de périr par l'ardeur de la luxure.

CAT. ESP. PORT. Ardor. IT. Ardore.

7. Arsum, s. m., ardeur, chaleur.

Sentirai l' arsum

E 'l foc d'ifern.

Leys d'amors, fol. 29.

Je sentirai l'ardeur et le feu d'enfer.


Areamen, s. m., parure, arrangement, équipage.

E vos etz bons e plazens,

E 'l vostre areamens es grans.

Bertrand de Gordon: Totz los afars.

Et vous êtes bon et agréable, et votre équipage est grand.

ANC. CAT. Arreament. ANC. ESP. Arreamiento.


Areis, adj., lat. erectus, qui est en érection

Esta dos jorns areis e volontos.

T. de Blacas et de P. Pelissier: En Pelicer.

Il demeure deux jours en érection et désireux.

ANC. FR. Mès j' estoie toz jorns aroiz,

Je sui de moult chaude nature.

Roman du Renart, t. III, p. 317.


Arena, s. f., lat. arena, arène, sable.

Que fan portals e bestors

De caus e d' arena ab caire.

Bertrand de Born: S'abrils.

Qui font portails et tours de chaux et de sable avec pierre de taille.

Qu'ieu lo vi en l' arena

Jos trabucar.

Rambaud de Vaqueiras: El so que.

Que je le vis trébucher en bas sur l' arène.

Fig. Qu'aur perdi e vos arena.

T. de la C. de Die et de R. d' Orange: Amicx.

Que je perdis or et vous sable.

Loc. Et es plus fols, mon escien,

Que sel que semena en arena.

T. de P. d' Auvergne et de B. de Ventadour: Amicx.

Et il est plus fou, à mon avis, que celui qui sème dans le sable.

ANC. FR. S'il en y avoit tant com araine en gravier.

Helinand, Vers sur la Mort.

CAT. ESP. PORT. IT. Arena.

- Pierre, gravelle.

Fa solver las peiras en la colha, e purga l' arena.

Trad. du Lapidaire de Marbode.

Il fait dissoudre les pierres dans la vessie, et purge la gravelle.

2. Areneta, s. f., petit sable.

Entre arenas fluvials et de mar, si trobo arenetas d'aur.

Eluc. de las propr., fol. 183.

Parmi les sables de fleuves et de mer, se trouvent petits sables d'or.

3. Arener, s. m., grève, gravier.

El a passada l'aiga e vene al arener.

Guillaume de Tudela. 

Il a passé l'eau et vint à la grève.

4. Arenos, adj., lat. arenosus, sablonneux.

Aquesta terra arenosa.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 89.

Cette terre sablonneuse.

En loc arenos.

Eluc. de las propr., fol. 157.

En lieu sablonneux.

CAT. Arenos (Arenós, arenós). ESP. PORT. IT. Arenoso.


Arenc, s. m., lat. halex, hareng. (DE. Hering)

Milla arencs et cinq cens merlus.

Tit. de 1259. DOAT, t. XXXVIII, fol. 387.

Mille harengs et cinq cents morues.

Nég. expl. Que ses joi no valh un arenc.

Gavaudan le Vieux: Dezamparat.

Qui sans joie ne vaut un hareng.

CAT. Arenc. ESP. PORT. Arenque. IT. Aringa.


Aresar, v., moquer, ridiculiser.

Alcuns parliers reprendon e chuflon e areson aquels que vezon far be.

V. et Vert., fol. 23.

Aucuns bavards reprennent et raillent et moquent ceux qu'ils voient bien faire.

Part. pas. Per pahor de esser menesprezatz o arezatz per la gent.

V. et Vert., fol. 10.

Par crainte d'être méprisé ou ridiculisé par la gent.


Aresta, s. f., lat. arista, pointe, barbe de l'épi, arête.

Premieyramens son en herbas o en semensas, e pueys en aresta et en espiga, e pueys en frug complit. V. et Vert., fol. 10.

Premièrement ils sont en herbes ou en semés, et puis en pointe de l'épi et en épi, et puis en fruit parfait.

- Fig., moisson, saison.

Qui manja blat de tres arestas

Miels pot suffrir vens e tempestas.

Leys d'amors, fol. 129.

Qui mange blé de trois saisons peut mieux souffrir vents et tempêtes.

ANC. FR. De paille et poignant areste.

Miserere du reclus de Molliens.

CAT. ESP. (Arista) PORT. Aresta. IT. Arista, aresta.

- Arête du poisson.

Tota bestia generalment que ha arestas ha petit de sanc.

Cum peysshos aresta.

Eluc. de las propr., fol. 62 et 61.

Toute bête généralement qui a des arêtes a peu de sang.

Comme les poissons l' arête.

CAT. ANC. ESP. PORT. Aresta. IT. Resta.


Arestol, s. m., manche, fût de lance, poignée de la lance.

Jaufres a girat l' arestol

Can vi lo cavalier el sol.

Roman de Jaufre, fol. 10.

Jaufre a tourné le fût de la lance quand il a vu le cavalier sur le sol.

Va donar tan gran colp a Borrelh am l' arestol de sa lansa.

Philomena.

Il va donner si grand coup à Borel avec le fût de sa lance.

ANC. FR. … Sa lance torna, derriere

Le fer, et l' arestuel devant.

Roman d'Erec et d'Enide. Sainte-Palaye, Gloss.

D'un arestol l'a feru. 

Roman de Florimont. Sainte-Palaye, Gloss.

ANC. CAT. Aristol.

Le Diccionario cat.-cast.-lat. définit aristol, la punta inferior de la llansa.


Argamassa, s. f., ciment, mortier.

Pietat es ayssi coma bona argamassa de que hom fa los murs sarrazines, que hom no pot derrocar ab pic ni ab peira d'engin.

V. et Vert., fol. 63, 2e trad.

La piété est comme le bon ciment dont on bâtit les murs sarrasinois, qu'on ne peut détacher avec pic ni avec pierre de machine.

CAT. Argamassa. ESP. Argamasa. PORT. Argamaça.

Argent, s. m., lat. argentum, argent.

Ar agues ieu mil marcx de fin argent!

Pistoleta: Ar agues.

Maintenant eusse-je mille marcs de pur argent!

En un culhier d'argen. V. de S. Honorat.

En une cuiller d'argent.

Qu' asaz val mais gazanhar en argen

Que perdre en aur.

Aimeri de Peguilain: En greu pantays.

Qu'il vaut beaucoup mieux gagner en argent que perdre en or. 

Il se dit généralement des diverses monnaies, et même des richesses, de la fortune.

E 'l ricx que no li volc be faire,

Valc a la mort pauc son argens.

Pons de Capdueil: En honor.

Et le riche qui ne lui voulut bien faire, sa fortune lui valut peu à la mort.

ANC. ESP. (plata, dinero, AG)

El exe de fin argent que cantasse meior.

Poema de Alexandro, cop. 811.

ANC. CAT. Argent. PORT. IT. Argento.

2. Argen-viu, s. m., lat. argentum vivum, vif-argent, mercure.

Solfre et argen-viu mesclat.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Soufre et argent-vif mêlés.

Ayssi cum si fos argen-viu, quan corr de loc en loc.

Trad. d'Albucasis, fol. 48.

Comme si ce fût argent-vif, quand il court de lieu en lieu.

CAT. Argent-viu. ANC. ESP. Argen-vivo. IT. Argento-vivo.

3. Argente, adj., lat. argenteus, argenté.

Terra argentea, declinant a blancor.

Eluc. de las propr., fol. 193.

Terre argentée, déclinant à blancheur.

PORT. IT. Argenteo. (ESP. Argénteo, argéntea)

4. Argenteyra, s. f., lat. argentaria, mine d'argent.

C'aqui no val ni thesaur ni captals,

Tors ni castels, palais ni argenteyra.

P. de la Mula: Ja de razon.

Que là ne vaut ni trésor ni cheptel, tour ni château, palais ni mine d'argent.

IT. Argentiera.

5. Argentaria, s. f., orfévrerie (N. E. aur + fabre), état d'argentier.

Per los dichs prohoms de l' argentaria.

Cartulaire de Montpellier, fol. 175.

Par les dits prudhommes de l' orfévrerie.

6. Argentier, s. m., lat. argentarius, argentier, orfévre.

D'una plata d'aur o d'argen volra far un argentier una bella copa.

V. et Vert., fol. 66.

Un argentier voudra, d'une plaque d'or ou d'argent, faire une belle coupe.

Car uns argentiers... fazia emages d'argent.

Trad. des Actes des apôtres, ch. 19.

Car un argentier... faisait figures d'argent.

ANC. FR. E l' entailla moult volontiers

Uns tres bons maistres argentiers.

Froissard. Poésies manuscrites, Roquefort, t. I, p. 88.

CAT. Argenter. ANC. ESP. Argentero (platero). IT. Argentajo.

7. Argentari, adj., d'argentier.

En fornatz argentarias.

Eluc. de las propr., fol. 184.

En fournaises d'argentier.

8. Argentar, v., argenter.

Part. pas. Calisse d'eram que era argentatz. Philomena.

Calice d'airain qui était argenté.

De coire argentat.

Cartulaire de Montpellier, fol. 139.

De cuivre argenté.

ANC. CAT. ANC. ESP. PORT. Argentar. IT. Inargentare.


Argila, s. f., lat. argilla, argile.

D' argila e de terra amasset,

Am fanga trastot o mesclet.

Trad. de l' Évangile de l'Enfance.

Il amassa de l' argile et de la terre, il mêla tout cela avec de la fange.

Argila es terra glutinoza.

Eluc. de las propr., fol. 183.

L' argile est une terre glutineuse.

Olla nova ben cuberta ab argila.

Rec. de remèdes en provençal.

Pot neuf bien couvert avec argile.

CAT. Argila. ESP. Arcila (arcilla). PORT. IT. Argilla.

2. Argillos, adj., lat. argillosus, argileux.

Fan lors nis en terra argilloza... En terra argilloza meza, reten sa beutat.

Eluc. de las propr., fol. 147 et 212.

Ils font leurs nids en terre argileuse... Mise en terre argileuse, elle retient sa beauté.

CAT. Argilos (argilós). ESP. Arcilloso. PORT. IT. Argilloso.


Argument, s. m., lat. argumentum, argument, analogie, raisonnement.

On lo deu jutgar per argument d'autra ley que paraula d'autre negoci semblan ad aquel. Trad. du Code de Justinien, fol. 96.

On doit le juger par analogie avec une autre loi qui parle d'autre affaire semblable à celle-là.

E 'ls arguments son payre a mot ben entendutz.

V. de S. Honorat.

Et a très bien entendu les arguments de son père.

Pessamens es us argumens que Dieu mes el cor d'ome... que fassa be e

laisse lo mal. Liv. de Sydrac, fol. 135.

La pensée est un raisonnement que Dieu mit au coeur de l'homme... afin qu'il fasse bien et qu'il laisse le mal.

CAT. Argument. ESP. PORT. Argumento. IT. Argomento.

2. Arguir, v., lat. arguere, arguer, prouver, blâmer.

Que arguish que en el es summa bontat.

Eluc. de las propr., fol. I.

Qui prouve qu'en lui est suprême bonté.

Ni arguir so que no sabem.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 161.

Ni blâmer ce que nous ne savons.

ANC. FR. Et soutilment arguer par logique.

Car son pechié l'argue.

Eustache Deschamps, fol. 34 et 15.

CAT. ESP. PORT. Arguir. IT. Arguire.

3. Redarguire, v., lat. redarguere, blâmer, réfuter.

Arguire, redarguire. Leys d'amors, fol. 99.

Arguer, réfuter.

CAT. ESP. PORT. Redarguir. IT. Redarguire.

(ESP. Argumentar, argüir, redargüir.)


Arieth, Aret, Aries, s. m., lat. arietem, bélier.

Aret es bestia lanosa.

Eluc. de las propr., fol. 234.

Bélier est bête laineuse.

Te, vec te de que fassas holocaust netamens;

E det li I aret don fetz a Dieu presens.

P. de Corbiac: El nom de.

Tiens, voici de quoi tu fasses holocauste purement; et il lui donna un bélier dont il fit hommage à Dieu.

No venda carn de feda o d' aret per moton crestat.

Statuts de Montpellier de 1204.

Qu'il ne vende pas chair de brebis ou de bélier pour mouton châtré.

(Chap. Que ell no vengue carn de ovella o de cordé per borrego capat.)

- Bélier, signe du zodiaque.

Lo premier sign' es Arieth. Brev. d'amor, fol. 29.

Le premier signe est le bélier.

E renha en un signe que a nom Aries.

Liv. de Sydrac, fol. 53.

Et il règne dans un signe qui a nom bélier.

ANC. FR. Quant le soleil sera en ariés.

Prophéties de Merlin, fol. 18.

CAT. ESP. PORT. Aries. IT. Ariete.


Ariditat, s. f., lat. ariditatem, aridité.

Ariditat, que vol dire siccitat.

Eluc. de las propr., fol. 183.

Aridité, qui veut dire sécheresse.

ANC. CAT. Ariditat. IT. Aridità.

2. Arefaccio, s. f., du lat. arefacere, aréfaction.

Arefaccio o dezicament.

Eluc. de las propr., fol. 48.

Aréfaction ou desséchement.


Aripin, Arpen, s. m., arpent.

Parmi les autres langues de l'Europe latine, la seule langue française emploie ce mot.

Columelle, liv. V, ch. I, dit: “Galli candetum appellant, in areis urbanis,

spatium centum pedum, in agrestibus autem pedum cl... semijugerum quoque arepennem vocant.”

Grégoire de Tours, liv. V, ch. 28: Statutum fuerat ut possessor de propria terra unam amphoram vini per aripennum redderet.

On trouve dans l'appendice des Formules de Marculfe, n° 50, vineam ...

aripennos tantos.

De meg aripin de vinea lo cart. Titre de 987.

Le quart d'un demi arpent de vigne.

De terra sol un arpen.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 39.

Un seul arpent de terre.

Que per forsa los an un arpen reculatz.

Roman de Fierabras, v. 447.

Que par force ils les ont repoussés un arpent.


Arismetica, s. f., lat. arithmetica, arithmétique.

D' arismetica sai totz los acordaments.

P. de Corbiac: El nom de.

Je sais toutes les concordances de l' arithmétique.

Que arismetica sia scientia entre mathematicas scientias.

Eluc. de las propr., fol. 280.

Que arithmétique soit science entre les sciences mathématiques.

Era apres en astronomia e arismetica.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 25.

Il était instruit en astronomie et en arithmétique.

CAT. ESP. Arismetica. (ESP. Aritmética) PORT. Arithmetica. IT.

Aritmetica.

2. Arismetic, adj., lat. arithmeticus, arithmétique, concernant l'arithmétique.

De sciencia arismetica. Eluc. de las propr., fol. 115.

De la science arithmétique.

CAT. Arismetic. ESP. Arismetico (aritmético). PORT. Arithmetico. 

IT. Aritmetico.


Aristologia, s. f., lat. aristolochia, aristoloche.

Prendetz una erba bon' e bella

C' aristologia s'apella.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Prenez une herbe bonne et belle qui s'appelle aristoloche.

Aristologia es herba mot medecinal, mas amara.

Eluc. de las propr., fol. 200.

L' aristoloche est herbe très médicinale, mais amère.

CAT. Aristologia. PORT. Aristolochia. IT. Aristologia.


Arlabeca, s. f., complainte, chant lugubre.

Et entendes una arlabeca

Que ieu vos vuel dire;

Sabes no m puesc chantar ni rire,

Ni far conort,

Tant veg en poder de la mort

Tota la gent!...

Ie us ay fenida l' arlabeca.

Qui be l'enten.

Un troubadour anonyme: Dieus vos salve.

Et entendez un chant lugubre que je veux vous dire; vous savez que je ne puis chanter ni rire, ni faire amusement, tant je vois toute la gent en pouvoir de la mort!...

Je vous ai fini la complainte pour qui bien l'entend.

L'ancien portugais employait le mot arrabeca, depuis rabeca, rebec, violon. (ESP. Rabel, instrumento.)


Arlot, s. m., ribaud, goujat, gueux.

Qu'ilh arlot truan

Van cridan duy e duy:

Datz me, que joglars suy.

P. de la Mula: Dels joglars.

Que les ribauds mendiants vont criant deux à deux: Donnez-moi, vu que je suis jongleur.

Mout se fez grazir als arlots et als putans et als hostes taverniers.

V. de Guillaume Figueiras.

Se fit beaucoup agréer aux ribauds et aux débauchées et aux aubergistes taverniers.

ANC. FR. Icellui Pierre appellast le suppliant arlot, tacain, bourc, qui vault autan à dire en langaige du pays de par-delà, garçon, truan, bastart. (N. E. En Baleares se usa al.lot para niño, chaval, chico.)

Lett. de rém. 1411. Carpentier, t. I, col. 294.

ANC. CAT. Arlotz.

ANC. ESP.

Ca clamaban los canes, ereges et arlotes.

V. de San Domingo, cop. 648.

ANC. IT. E sapeva di vin com' un' arlotto.

Pulci: Morg., c. 19, st. 131.

E non vi dico se sapea d' arlotto.

Giambullari, Ciriff. calv., lib. II.


Arlotes, s. m., arlote, sorte de poésie.

Que chanso ni sirventes,

Ni 'stribot ni arlotes

Non es mas quan licharia.

B. Martin: D' entier vers.

Que chanson et sirvente, estribot et arlote n'est que lécherie.


Armas, s. f., lat. arma, armes.

A l'exemple de la langue latine, celle des troubadours n'a point employé ce mot au singulier.

Ni ges d' armas Galvains plus no valia.

Aimeri de Peguilain: Era par ben.

Et Gauvain ne valait pas plus en armes.

Tot hom que pogues portar armas. Philomena.

Tout homme qui pût porter les armes.

Loc. Que digo a lors escudiers

Que prengon las armas de briu.

P. Vidal: Mai o acobra.

Qu'ils disent à leurs écuyers qu'ils prennent les armes sur-le-champ.

El sieu mand estener

De fay d' armes.

T. Sordel et de Bertrand: Doas donas.

Commande au sien de s' abstenir de fait d' armes.

Per lo fay de las gens d' armas.

Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 229.

Par le fait des gens d'armes.

Fig. Sac e diguns... armas de penedensa.

Trad. de Bède, fol. 50.

Sac et jeûnes... armes de pénitence.

Sel que m' afis ab armas

Tostemps del sirventes.

Sordel: Sel que m' afis.

Celui qui me défie toujours avec les armes du sirvente.

- Instruments de chirurgie.

Prenetz las vostras armas am sollicitut.

Trad. d'Albucasis, fol. I.

Prenez vos armes avec sollicitude.


Ad armas, interj., aux armes.

Que fezesso cridar per tota la ost: Ad armas! Ad armas!

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 12.

Qu'ils fissent crier par toute l'armée: Aux armes! aux armes!

En auta voutz escria: Ad armas! cavaliers.

V. de S. Honorat.

Il crie à haute voix: Aux armes! chevaliers.

ANC. FR. Fut tantost en plusieurs et divers lieux crié: A l'arme!

Monstrelet, t. II, fol. 82.

L'on fait une procession devant laquelle marche un trompette qui va sonnant à l'arme! Amyot, trad. de Plutarque, vie d'Aristide.

CAT. ESP. PORT. Armas. IT. Arme.

(N. E. Raynouard todavía leía el plural en AS del dialecto catalán.)

2. Alarma, s. f., alarme.

No podian endurar ni suportar las grands alarmas que fasia.

Chronique des Albigeois, col. 43.

Ne pouvaient endurer ni supporter les grandes alarmes qu'il faisait.

3. Armadura, s. f., armure.

Cui armadura non tengues nuill pro.

G. de S.-Leidier: Puois fin'.

A qui armure ne tint nul profit.

Ni las armaduras no fan pas bon cavalier.

V. et Vert., fol. 65.

Et les armures ne font pas le bon chevalier.

Fig. Fes lo segnal de Crist, non vol autra armadura.

V. de S. Honorat.

Il fit le signe du Christ, il ne veut autre armure.

Penedensa es l' armadura que l'apostol S. Paul comanda.

V. et Vert., fol. 67.

La pénitence est l' armure que l'apôtre saint Paul recommande.

CAT. ESP. PORT. IT. Armadura.

4. Armurier, s. m., lat. armamentarius, armurier.

Que nul menestairal, balestier, armurier, non obro si no d' artilleria.

Tit. du XVe sièc. DOAT, t. CXLVII, fol. 285.

Que nul ouvrier, arbaletier, armurier, ne travaillent sinon d'artillerie.

CAT. Armer. ESP. Armero. PORT. Armeiro. IT. Armajuolo.

5. Armada, s. f., armée.

Lodit legat fec partir e demarchar ladita armada e host.

Chronique des Albigeois, col. 8.

Ledit legat fit partir et mettre en marche ladite armée et ost.

ANC. CAT. Armada. (ESP. Armada) IT. Armata.

6. Armari, s. m., lat. armarium, armoire.

Lo mentill

C'ai trayt de mon armari.

G. de S.-Gregori: Razo e dreit.

Le manteau que j'ai tiré de mon armoire.

La clau de l' armari que es en ladita capela.

Tit. de 1460. DOAT, t. LXXX, fol. 391.

La clef de l' armoire qui est dans ladite chapelle.

Fig. Disen qu'els portava en l' armari de son cor totz jorns escritz.

V. de Raimond Jordan.

Disant qu'il les portait toujours écrits dans l' armoire de son coeur.

ANC. FR. Cest livres est cum armarie des secreis Deu.

Anc. trad. des livres des Rois, fol. 2.

CAT. Armari. ESP. PORT. IT. Armario.

7. Armar, v., lat. armare, armer.

Aitantost elhs se van be armar. Philomena.

Aussitôt ils se vont bien armer.

Car, ses la decima, non es

Us tant caut qu'en armes un lenh.

P. du Vilar: Sendats vermelhs.

Car, sans la décime, il n'en est un si chaud qui en armât une barque.

Fig. Com d'aquell que lo Sans-Esperit adoba e arma de virtutz.

V. et Vert., fol. 32.

Comme de celui que le Saint-Esprit équipe et arme de vertus.

Substantiv. Quar ges armars no us plazia.

B. de Rovenac: Una sirventesca.

Car armer ne vous plaisait point.

Part. pas. E m play quan vey cavals armatz.

Boniface de Castellane: Guerra e treballs.

Et il me plaît quand je vois chevaux armés.

CAT. ESP. PORT. Armar. IT. Armare.

8. Desarmar, v., désarmer.

Feiron las cumpanhas tost desarmar.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 43.

Ils firent quitter aussitôt les armes aux compagnies.

Adonc els se van desarmar.

Roman de Blandin de Cornouailles, etc.

Alors ils vont se désarmer.

Part. pas.

Et el e siey baro an lor cors desarmatz.

Mas non as ges d'espaza, enans iest desarmatz.

Roman de Fierabras, v. 541 et 1517.

Et lui et ses barons ont désarmé leurs corps.

Mais tu n'as point d'épée, au contraire tu es désarmé.

CAT. ESP. PORT. Desarmar. IT. Disarmare.

9. Armas, s. f., armes, armoiries.

(N. E. El catalán usaba hasta antes de Pompeyo Fabra los plurales en AS, incluso el artículo, las casas, las armas. 

El francés, el valenciano, el asturiano, el chapurriau usaban y usan el plural en ES. Les armes; les vaques; fabes con almejes, en chapurriau: fabes o faves en almejes o pechines.)

En P. Vidal se fasia apelar lop per ela, e portava armas de lop.

V. de Pierre Vidal.

A cause d'elle, Pierre Vidal se faisait appeler loup, et portait armoiries de loup.

Deseignaire d'armas. V. d' Elias Cairel.

Peintre d'armoiries.

Pilat conosc lo a sas armas, que avia senhal d'aigla. (N. E. Y no era el aguilucho de Franco en tiempos de Poncio Pilatos.)

Roman de la Prise de Jérusalem.

Pilate le connut à ses armoiries, vu qu'il avait une représentation d'aigle.

ANC. FR. De sinople, d'or et d'argent

Ierent ses armes et d' azur.

Roman du Renart, t. IV. p. 144.

CAT. ESP. PORT. Armas. IT. Arme.


Armilla, s. f., lat. armilla, bracelet, anneau, cercle.

Volp qui porta sa lengua en anel o armilla.

Las armillas dels espondilhs so cartillaginozas et plicablas.

Eluc. de las propr., fol. 262 et 238.

Renard qui porte sa langue en anneau ou en cercle.

Les anneaux des vertèbres sont cartilagineux et pliables.

ANC. FR. Donna à l'un une armille de fin or, quatre livres pesant.

Rec. des hist. de Fr., t. VIII, p. 350.

ANC. CAT. ANC. ESP. IT. Armilla.


Armonia, s. f., lat. harmonia, harmonie.

Entre elas ha quaish una muzical armonia.

Es de armonia corporal dissolucio.

Sa complexio que es en melhor armonia temprada et formada.

Eluc. de las propr., fol. 106, 33 et 67.

Entre elles il y a presque une harmonie musicale.

C'est dissolution de l'harmonie corporelle.

Sa complexion qui est tempérée et formée en meilleure harmonie.

CAT. Harmonia. ESP. Armonía. PORT. Harmonia. IT. Armonia.

2. Armonic, adj., lat. harmonicus, harmonique.

Votz so unidas acordans en armonica proporcio.

Eluc. de las propr., fol. 281.

Les voix sont unies s'accordant en proportion harmonique.

CAT. Harmonic. ESP. Armónico. PORT. Harmonico. IT. Armonico.


Armoniac. adj., ammoniac.

Per abstercio ab sal armoniac.

Eluc. de las propr., fol. 191.

Par nettoiement avec sel ammoniac.

PORT. IT. Ammoniaco. (ESP. sal de amoniaco)


Arna, Arda, s. f., teigne.

Si vostr' auzel arnas afolon.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Si les teignes tourmentent votre oiseau.

Libres et raubas defendo d' ardas.

Eluc. de las propr., fol. 206.

Préservent de teignes les livres et les habits.

CAT. Arna.

2. Arnos, adj., teigneux.

Li moillatz las penas arnosas

Que no son encar del tot rozas.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Mouillez-lui les plumes teigneuses qui ne sont pas encore entièrement rongées.


Arnaglossa, s. f., lat. arnoglossa, arnaglosse, plantain.

Plantagge, autrament dit arnaglossa, que so lengua de serpent.

Arnaglossa... A forma d'aquest' herba era fayt l'ornament de la mitra del maior capela.

Eluc. de las propr., fol. 219.

Plantain, autrement dit arnaglosse, qui sont langue de serpent.

Plantain... L'ornement de la mitre du prêtre chef était fait en forme de cette herbe.

PORT. Arnoglosa. IT. Arnaglossa.


Arnes (arnés), s. m., harnois, équipage de guerre, vêtement.

Selon Hickesius, ce mot a signifié d'abord, chez les guerriers du Nord, une partie de l'armure, le casque, appelé par les Goths hairns ou hwairns. (Alemán actual, Hirn, Gehirn: cerebro; casco: Helm)

Wachter, Gloss. Germ., v°. Harnisch, étend la signification de ce mot à l'armure entière.

Dans la langue des troubadours, arnes a été employé non seulement

pour l'armure et l'équipage de guerre, mais même pour les vêtements ordinaires, etc.

Que man caval ferran e brun et bai,

Donava plus soven et autr' arnes.

Aimeri de Peguilain: Era par ben.

Qu'il donnait plus souvent maint cheval ferran et brun et bai, et autre équipage.

E tans autres valens arnes

E fres dauratz e palafres.

P. Vidal: Abril issic.

Et tant d'autres précieux harnois et freins dorés et palefrois.

Anc mais non anet en arnes, que tot quant gazaingnava el jogava.

V. de Guillaume Magret.

Jamais il n'alla en équipage, vu qu'il jouait tout ce qu'il gagnait.

- Vêtement, parure, costume.

Tu fust nada de Suria,

Gentils e paura d'arnes.

P. Cardinal: Vera Vergena. 

(N. E. No confundir con alguna gentil y pobre de Arnes, en Tarragona.)

Tu fus née de Syrie, gentille et pauvre de parure.

Qu'amples vestirs porton e bels arnes.

T. d' Albert de Sisteron et du Moine: Monges.

Qu'ils portent d'amples vêtements et de belles parures.

E 'l preires a las fons vengutz, ab son arnes, 

Son libre e s'estola.

Izarn: Diguas me tu.

Et le prêtre arrivé aux fonts, avec son costume, son livre et son étole.

ANC. FR. Et ne li fu demouré de tout son harnois que sa chape, que elle ot vestue, et un surcot à manger.

Joinville, p. 30.

Il n'avoit eu loisir de prendre son harnois de jambe.

Œuvres d'Alain Chartier, p. 185.

CAT. ESP. Arnes. PORT. Arnez. IT. Arnese.

2. Arnei, s. m., harnois, arme.

Qu'el fortz jaianz (Goliat)

Contra cui se levet Davitz

Era garnitz,

So trobam, de forsor arnei.

Giraud de Borneil: Era quant.

Que le fort géant contre qui David se leva était muni, nous trouvons cela, de plus fort harnois.

3. Arnescar, v., garnir, équiper, harnacher.

Ad Agen se pres arnescar.

Leys d'amors, fol. 129.

Et se prit à s' harnacher pour Agen.

El arnesquet lo, a joglar, de vestir, et d'arnes.

V. de Gaubert, moine de Puicibot.

Et l' équipa, en jongleur, de vêtements et de harnois.

4. Arnassar, Arnesar, v., équiper.

Part. pas. Cen cavaliers valens...

Ben arnassatz.

Pistoleta: Ar argues (agues).

Cent chevaliers vaillants... bien équipés.

Arnesada de raubas, de palafre.

Tit. de 1313. DOAT, t. XXXVIII, fol. 177.

Équipée de robes, de palefroi.

ANC. FR. Le sire Poton de Xantraille

Tout harnaché d' orfaverie. (N. E. or + faver : favre : fabre : orfebre)

Vigiles de Charles VII, t. II, p. 72.


Aromatic, adj., lat. aromaticus, aromatique.

Aybre aromatic.

Herbas aromaticas.

Pren, per causas aromaticas et redolens, restauracio et confortacio.

Eluc. de las propr., fol. 196, 158 et 20.

Arbre aromatique.

Herbes aromatiques.

Prend, par choses aromatiques et odorantes, restauration et force.

Substantiv. Flagravan coma si fos d' aromatic. Philomena.

Fleuraient comme si ce fût de chose aromatique.

CAT. Aromatic (aromàtic, com el tomàtic). ESP. Aromático. PORT. IT. Aromatico.

2. Aromaticitat, s. f., arome.

Aromaticitat e odorament.

Trad. d'Albucasis, fol. 52.

Arome et odeur.

Aybre aromatic adhoras a sa aromaticitat o redolentia en la scorsa, adhoras en la flor, adhoras el frug.

Eluc. de las propr., fol. 196.

L'arbre aromatique tantôt a son arome ou odeur en l' écorce, tantôt en la fleur, tantôt dans le fruit.

ESP. Aromaticidad. IT. Aromaticità.

3. Aromatizar, v., lat. aromatizare, aromatiser.

Part. pr. Fum aromatizant et redolent, cum es fum d' esses.

(ESP. Humo aromatizado y odorífero, como es el humo de incienso.)

Eluc. de las propr., fol. 132.

Fumée aromatisante et odorante, comme est fumée d'encens.

Part. pas. Eyssarop de mel aromatizat.

Trad. d'Albucasis, fol. 53.

Sirop de miel aromatisé.

(ESP. Sirope, jarabe de miel aromatizada.)

CAT. ESP. PORT. Aromatizar. IT. Aromatizzare.


Arpa, s. f., griffe.

De bec et d'arpas.

Eluc. de las propr., fol. 143.

De bec et de griffes.

Venon las pigas... et ela gieta sas dens et sas arpas, et pren las e

las devora. Naturas d'alcunas Bestias.

Viennent les pies... et elle jette ses dents et ses griffes, et les prend et les dévore.

So las arpas de diables. Liv. de Sydrac, fol. 26.

Sont les griffes de diables.

CAT. Arpa. ESP. Zarpa.

2. Arpar, v., happer, saisir, griffer.

Part. pas. Del ping dreit es arpat. (N. E. ping, ponh, puny, puñ, puño)

Marcoat: Mentre.

Il est griffé du poing droit.

CAT. ESP. PORT. Arpar.


Arpa, s. f., harpe.

L'opinion des étymologistes qui ont avancé que harpa était un instrument

des nations septentrionales, appelé harpe, harfe, hearpe, comme le dit

notamment Wachter, Gloss. Germ., est corroborée par celle du poète

Fortunat, qui, au sixième siècle, disait à un prince:

Plaudet tibi barbarus harpa. Fortunat, lib. VII, Carm. 8.

Aldrete, p. 361, Mayans, t. II, p. 223, pensent que ce mot vient du

gothique harpfen.

Plaudet tibi barbarus harpa. Fortunat. gothique harpfen

L'us ag arpa, l'autre viola.

Un troubadour anonyme: Senior vos que.

L'un eut harpe, l'autre viole.

CAT. ESP. Arpa. PORT. Harpa. IT. Arpa.

2. Arpar, v., jouer de la harpe.

Sapchas arpar.

Giraud de Calanson: Fadet joglar.

Sache jouer de la harpe.


Arras, s. f. plur., du lat. arrha, arrhes.

O si arras non son donadas.

Trad. du Code de Justinien, fol. 37.

Ou si arrhes ne sont données.

ESP. PORT. Arras. IT. Arre.


Arrat, adj., arrangé, bien ordonné.

Tos temps volgra m vengues bon' aventura,

E c'om me vis arratz e manent.

Un troubadour anonyme: Tos temps.

Je voudrais que bonne aventure m'advînt en tout temps, et qu'on me vît bien ordonné et riche.

En catalan arrax signifiait: commandant d'un navire more, et dans

l'ancien espagnol, arraz: capitán de gente de guerra entre los Moros; en

arabe, Ras, tête; Rays, chef. (N. E. rajá, maharajá o marajá, del sánscrito māha “grande” y rājā “rey”, etc.)

- Interj., cri de guerre.

Vuelh qu'en audion cridar: Arrat!

E Monjoi! e Deus aia!

Bertrand de Born: Ieu chant.

Je veux qu'ils en entendent crier: Arrat! et Monjoie! et Dieu aide!

ANC. FR.

Franceiz crient: Monjoe! e Normanz: Diez aïe!

Flamenz crient: Asraz! e Angevin: Valie!

Roman de Rou, v. 4666.


Arre, adj., sec, desséché.

Thomaz aportet li mieg pas de mil dur et arre, quar avia be XI jorns qu'era queitz. Philomena.

Thomas lui apporta une moitié de pain de mil dur et desséché, car il y avait bien onze jours qu'il était cuit.

Lucrèce avait dit: Facit are.


Arrenso, adv., en arrière.

Alquant s'en tornen aval, arrenso...

Cal an li auzal signifacio (N. E. auzal, auzels, auzelhs, ocells : pájaros)

Qui, de la schala, tornen arrenso?

Poëme sur Boece.

Quelques uns s'en retournent en bas, en arrière... Quelle signification ont les oiseaux qui, de l' échelle, retournent en arrière?


Arrestar, v., arrêter. (N. E. El francés antiguo diría “arrester”)

Far arrestar ni encarcerar negun debitor.

Statuts de Provence. BOMY, p. 3.

Faire arrêter ni incarcérer aucun débiteur.

O de lieys on amors l' aresta.

Leys d'amors, fol. 118.

Ou de celle où amour l' arrête.

Part. pas. No sia... arestat. (N. E. la rr no abunda)

Charte de Gréalou, p. 94.

Qu'il ne soit pas... arrêté.

Conte arestat... o promessa passada.

Fors de Bearn, p. 1082.

Compte arrêté... ou promesse passée.

CAT. ESP. Arestar. (Arrestar) IT. Arrestare.

2. Arrest, s. m., arrêt, arrestation.

Consentir arrest, incarceration.

Statuts de Provence. BOMY, p. 4.

Consentir arrestation, incarcération.

Mes en prison... en arrest.

Ord. des R. de Fr., 1462, t. XV, v. 634.

Mis en prison... en arrestation.

CAT. Arrest. ESP. IT. Arresto.

3. Arrestation, s. f., arrestation.

Per arrestation et caption de lors personas.

Fors de Bearn, p. 1094.

Par arrestation et capture de leurs personnes.

4. Arrestament, s. m., arrestation.

Compellir per arrestament, prisa e detention.

Tit. de 1431, de Bordeaux, Bibl. Monteil.

Contraindre par arrestation, prise et détention.

IT. Arrestamento. (ESP. Arrestamiento se está usando; arresto.)


Arri, interj., pour exciter les bêtes de charge à aller en avant, arri.

Per las interjectios excita hom soen las bestias, coma arri!

Leys d'amors, fol. 103.

Par les interjections on excite souvent les bêtes, comme arri!

CAT. Arri. ESP. PORT. Arre. IT. Arri.

Arrogan, adj., lat. arrogans, arrogant.

Diran qu'ieu sui fols, arrogans.

Giraud de Borneil: Be m'era.

Ils diront que je suis fou, arrogant.

CAT. Arrogant. ESP. PORT. IT. Arrogante.

(N. E. Hemos podido ver muchas palabras, y veremos muchas más, donde la única diferencia entre el occitano, lengua de oc, plana lengua romana, langue romane, langue des troubadours, y su dialecto catalán es la terminación en T, no pronunciada. En la misma lengua romana se ven palabras en ment y men indistintamente, lo que indica que esa T final no se pronunciaba ya en la plana lengua romana

Esta T final de muchas palabras, sólo se pronuncia en determinadas zonas donde se habla la lengua valenciana.

Imagínense ustedes que uno de Alustante, Guadalajara, crease una nueva lengua diferente al castellano sólo añadiendo una T final no pronunciada a muchas palabras, o una h, bien final, bien intercalada. Ejemplo:

semos deh Alustanteh,

yh kè leh bamos ah acer,

sih enh todah lah putah vidah

loh dexaremos de ser.

Estamoz hen lah provinciah deh Guadalhajara, comhunidat deh Castillah lah Manchah; hakí kon pokos ai vastanteh.
Yoh meh llamoh Didakot Santz Martynèz, soih campaneroh, yh doctorh en istoriah.”

Alustante, molino, restaurado


Al principio chocaría al ojo y al cerebro de quienes lo usan, sobre todo a la gente culta que se cría en esa áspera y elevada tierra de la España vaciada. Pero con un poco de aborregamiento a través de los medios como la revista Hontanar, o una televisión subvencionada local, comarcal, supracomarcal, la del señorío de Molina, la provincial, la de la comunidad, se conseguiría en pocos años que los mozos y mozas de esa meseta se acostumbrasen a la nueva lengua y rechazasen el castellano, también llamado español. Incluso con más pasta se podría conseguir que esos chavales y chavalas votasen a los partidos que pedirían la independencia de España, como cantón independiente y paraíso fiscal.

La bebida nacional sería el pasharàn Lorente, fabricado con endrinas de la fuente del Endrino. Y el primer presidente de la nación se podría llamar Jorgín Podiolo.)

Arsenic, s. m., lat. arsenicum, arsenic.

Arsenic es aurpiment, talmen dit quar a color d'aur.

Per adustio de solpre et d' arcenic.

(N. E. Aquí un ejemplo del uso de la s y la c, se, ce.)

Eluc. de las propr., fol. 267 et 191.

Arsenic est orpiment, ainsi appelé parce qu'il a couleur d'or.

Par brûlure de soufre et d'arsenic

CAT. Arsenic. ESP. Arsénico. PORT. IT. Arsenico.


Arson, s. m., arçon.

E pren l' arson ab la ma,

Et es sus el caval saillitz.

Roman de Jaufre, fol. 9.

Et prend l' arson avec la main, et est sauté sur le cheval.

Albert marques, que era cazut jos del arso.

Rambaud de Vaqueiras. Valen marques.

Albert marquis, qui était tombé de l'arçon en bas.

Loc. Que chascuns voidet los arsos.

Roman de Jaufre, fol. 82.

Que chacun vida les arçons.

CAT. Arsó. ESP. Arzón. PORT. Arção. IT. Arcione.

2. Dessaixonar, v., désarçonner.

Fig. E tals, per annar tro plen,

Que sos faig dessaixona.

Giraud de Borneil: Tals gen prezi.

Et tel que son faix désarçonne, pour aller trop plein.

Art, s. f, lat. artem, art, adresse, artifice.

Elh m'a donat l'art e 'l genh.

Folquet de Marseille: Pos entremes. 

Il m'a donné l'art et le génie.

Ben petit val tos giens e t' artz,

Si pertz l'arma per tos efans.

P. Cardinal: Per folhs.

Ton adresse et ton art vaut bien peu, si tu perds l'âme pour tes enfants.

Esgardatz si son de mal' art. G. Adhemar: Ieu ai ja.

Regardez s'ils sont de méchant artifice.

Que sabian dyablias e las malvaysas arts.

V. de S. Honorat.

Qui savaient diableries et les mauvais artifices.

Las gens de l'art. Liv. de Sydrac, fol. 93.

Les gens de l'art.

Neguna arz non es apresa ses maistre. Trad. de Bède, fol. 80.

Aucun art n'est appris sans maître.

Il s'est dit spécialement des arts libéraux.

En totas las VII artz sui assatz connoissens.

P. de Corbiac: El nom de.

Je suis assez connaisseur (: connoisseur) dans tous les sept arts.

ANC. FR. Il avoit trové maistre de cele art.

Rec. des hist. de Fr., t. VI, p. 149.

ANC. ESP. Hyo sirviendo vos sin art.

Poema del Cid, v. 2685.

CAT. Art. ESP. MOD. PORT. IT. Arte.

2. Artiamen, s. m., art, adresse.

Savis et enginhos de motz artiamens.

P. de Corbiac: El nom de.

Savant et habile en plusieurs adresses.

3. Artisia, s. f., exercice d'un art ou d'un métier, industrie.

Los mazeliers so franxs, que no devo re per lor artisia al senhor.

Ord. des R. de Fr., 1463, t. XVI, p. 131.

Les bouchers sont francs, de manière qu'ils ne doivent rien au seigneur pour leur industrie.

4. Artifici, s. m., lat. artificium, artifice, adresse.

Per artifici natural.

Brev. d'amor, fol. 54.

Par artifice naturel.

Et de noble artifici obrat.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 200,

Et travaillé avec noble adresse.

CAT. Artifici. ESP. PORT. Artificio. IT. Artifizio.

5. Artificial, adj., lat. artificialis, artificiel.

Calor artificial.

Artificial dia es l' espazi el qual... solelh si revol sobre nostre emysperi d'orient en occident.

Eluc. de las propr., fol. 24 et 126.

Chaleur artificielle.

Le jour artificiel est l'espace durant lequel... le soleil fait sa révolution sur notre hémisphère d'orient en occident.

CAT. ESP. PORT. Artificial. IT. Artifiziale.

6. Artificialment, adv., artificiellement, avec art.

Abelhas... lors cazas formo artificialment.

Eluc. de las propr., fol. 141.

Les abeilles... forment leurs cellules avec art.

(ESP. Las abejas forman sus celdas, casas, artificialmente.)

ESP. PORT. IT. Artificialmente.

7. Artificios, adj., lat. artificiosus, artificieux, adroit.

Qui a la cara... magra e jauna es artificios e enginhos.

Liv. de Sydrac, fol. 127.

Qui a la figure... maigre et jaune est artificieux et rusé.

CAT. Artificios. ESP. PORT. IT. Artificioso.

8. Artifiziosament, adv., adroitement.

Si vol obrar utilment et artifiziosament.

Eluc. de las propr., fol. 103.

S'il veut travailler utilement et adroitement.

ESP. PORT. IT. Artificiosamente.

9. Artifex, artifeys, s. m., lat. artifex, ouvrier, artiste.

Artifex savi e subtil en l'art atroba, etc.

E no fa aquo si no bo artifeys e savi.

Trad. d'Albucasis, fol. 21 et 22.

Ouvrier savant et habile en l'art trouve, etc.

Et ne fait cela sinon artiste bon et habile.

CAT. ESP. (Artífice) PORT. Artifice. IT. Artefice.

10. Artifier, s. m., maître dans l'art.

Plus sap d'aquel art c'us artifiers.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 21. 

Il sait plus de cet art qu'un maître.


Artelh, s. m., orteil.

(N. E. ESP. Dedo del pie. En inglés “toe”, alemán Zehe.)

Et onglas de mas e d' artellz. V. de S. Honorat.

Et ongles de mains et d'orteils.

En artells levar s' esforssava.

Passio de Maria.

S' efforçait de se lever sur les orteils.

Fig. S' iravatz un jorn a son arteilh.

No us denharia sol guinhar ab lo silh.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 66.

Si vous alliez un jour à ses pieds, il ne vous daignerait pas guigner avec le sourcil.

Anar d' artelh a pe.

Sordel: Sol que m'afi.

Aller à pied sur l'orteil.

ANC. CAT. Artell. PORT. Artelho.

2. Arteilletz, s. m., petit orteil, ergot.

Un petitet dels arteilletz.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Un peu des petits ergots.


Artemezia, Arsemisa, Arcimiza, s. f., lat. artemisia, armoise.

On l'appelle vulgairement herbe de la Saint-Jean.

(N. E. Hierba de San Juan; camomila, manzanilla. Chamaemelum nobile - sin. Anthemis nobilis.)

Artemezia, Arsemisa, Arcimiza, artemisia, armoise, herbe de la Saint-Jean,  hierba de San Juan, camomila, manzanilla, Chamaemelum nobile, Anthemis nobilis


Artemisia vulvae medetur trita, etc.

C. Plinio. Nat. Hist., lib. XXVI, cap. 90.

Artemezia autrament dita camonilla.

Eluc. de las propr., fol. 200.

Armoise, autrement dite camomille.

E l' arcimiza fai gran be

A femna qu' efan no rete.

Brev. d'amors, fol. 50.

Et l' armoise fait grand bien à femme qui ne retient enfant.

Del suc de l' arsemiza ill detz.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Donnez-lui du suc de l'armoise.

CAT. Artemesia. ESP. PORT. Artemisa. IT. Artemisia.


Arteria, s. f., lat. arteria, artère.

Alcunas arterias del colh. Trad. d'Albucasis, fol. 1.

Quelques artères du cou.

Nulha bestia forma votz si no ha arteria trachea et pulmo.

Eluc. de las propr., fol. 231.

Aucune bête ne forme voix si elle n'a artère trachée et poumon.

CAT. ESP. PORT. IT. Arteria.


Aucune bête ne forme voix si elle n'a artère trachée et poumon.

2. Arterios, adj., qui a des artères.

Nervosa et arteriosa.

Eluc. de las propr., fol. 94.

Nerveuse et ayant des artères.

ESP. PORT. IT. Arterioso.


Artetic, s. m., lat, arthriticus, goutteux.

Ajuda artetics.

Eluc. de las propr., fol. 193.

Aide les goutteux.

- Adj., arthritique, qui concerne la goutte.

Val contra gota artetica.

Eluc. de las propr., fol. 191.

Vaut contre goutte arthritique.

ANC. CAT. Artetic. ESP. (Artrítico, gotoso; artético) PORT. IT. Artetico.

2. Artetica, s. f., goutte aux mains.

Malas humors, occupans las juncturas, que so causa d' artetica.

Eluc. de las propr., fol. 62.

Mauvaises humeurs, occupant les jointures, qui sont cause de goutte.

CAT. PORT. ESP. (gota; artritis) IT. Artetica.


Article, s. m., lat. articulus, article.

El Credo, que feron los XII apostols don cascus dels apostols y pauset lo sieu article.

V. et Vert., fol. 24.

Le Credo que firent les douze apôtres dont chacun y mit son article.

Loc. Confessar en aizi com article de fe.

Doctrine des Vaudois.

Confesser de même qu'un article de foi.

- Terme de grammaire.

E son apelat article aquest trey pronom hic, haec, hoc, etc.

Leys d'amors, fol. 51.

Et ces trois pronoms hic, haec, hoc, etc., sont appelés articles.

CAT. Article. ESP. Artículo. PORT. Articulo. IT. Articolo. (chap. Artícul.)

2. Articular, adj., lat. articularius, qui concerne les articles, articulaire.

Alcus gendres es apelatz articular.

Leys d'amors, fol 51.

Aucun genre est appelé articulaire.

CAT. ESP. Articular.

3. Articular, v., lat. articulare, articuler.

Part. pas. De votz literal et articulada.

Eluc. de las propr., fol. 42.

De voix littérale et articulée.

CAT. ESP. PORT. Articular. IT. Articolare.


Artigua, s. f., bas. lat. artiga, tertre, monticule, terre défrichée.

Voyez Du Cange, t. 1, col. 742; Carpentier, t. I, col. 316.

A dieu! a dieu, cavalier!

Que mon paire m crida,

Que lo vei la jus arar ab bueus

Apres sel' artigua,

Que semenam blatz.

Un troubadour anonyme: Per amor.

Adieu! adieu, chevalier! vu que mon père m'appelle, je le vois là-bas labourer avec les boeufs après ce monticule, vu que nous semons les blés.

CAT. Artiga. ESP. Artigua.


Artus, s. m., Artus, nom du roi auquel les romans de chevalerie attribuent l'institution de la Table Ronde.

Chez les Bretons il existait une tradition populaire supposant qu'Artus n'était pas mort, et qu'il reparaîtrait un jour; les écrivains du moyen âge, et surtout les troubadours, ont souvent fait allusion à cette espérance des Bretons. Guillaume de Neubrige, qui écrivait dans la seconde moitié du XIIe siècle, dit des Bretons: “Quorum plurimi tam bruti esse feruntur, ut adhuc Arturum tanquam venturum exspectare dicantur, eumque mortuum nec audire patiantur.”

A la même époque, Pierre de Blois, archidiacre de Bath, exprimait la même pensée en vers latins:

Quibus si credideris

Exspectare poteris

Arturum cum Britonibus.

Petrus Blesensis, epist. 57.

De la mort d'Artus sai perque n'es doptamentz.

P. de Corbiac: El nom de.

De la mort d'Artus je sais pourquoi il en est doute.

Car ben devetz aitan de dol aver,

Cum per Artus agron selhs de Bretagna.

Mathieu de Querci: Tan suy marritz.

Car vous devez avoir autant de douleur, comme ceux de Bretagne en eurent pour Artus.

Part totz los monz voill qu'an mon sirventes

E part totas las mars, si ja pogues

Home trobar que il saubes novas dir

Del rei Artus, e quan deu revenir.

Aimeri de Peguilain: Totas honors.

Je veux que mon sirvente aille par tous les pays et par toutes les mers, s'il pût jamais trouver un homme qui lui sut dire des nouvelles du roi Artus, et quand il doit revenir.

Ceux de Valenciennes attendaient de même un comte de Flandre.

ANC. FR. A Valencines l'atent on

Ausi conme funt li Breton

Artu, que jà ne revenra...

Mais Breton atendent folie,

Car Artus ne revenra mie.

Cil de Valencienes ausi

Come fol atendent ensi.

PH. Mouskes, an 1225.


Aruspicia, s. f., lat. aruspicina, art des aruspices.

Aruspicia, que es una maniera de divinatio.

Eluc. de las propr., fol. 181.

L'art des aruspices, qui est une manière de divination.

ESP. (Auspicio) PORT. Aruspicina. IT. Aruspicio.


Arvina, s. f., lat. arvina, graisse, lard.

Dedins adeps, arvina fora, mays grayssha per tot.

Aquel qui ab la pel si te es dit arvina.

Eluc. de las propr., fol 65.

Au-dedans embonpoint, lard au-dehors, mais graisse partout.

Celui qui se tient avec la peau est dit lard.


Arx, s. f., lat. arx, forteresse, fort, citadelle.

E 'l reis frances aunet sa gran ost, et entret en la terra del rei Richart, e pres vilas et ars e borcs e castels.

V. de Richard, roi d'Angleterre.

Et le roi français assembla sa grande armée, et entra en la terre du roi Richard, et prit villes et forteresses, et bourgs et châteaux.

2. Artenalh, s. m., citadelle, fort.

Talairans non trota ni salh,

Ni no s mov de son artenalh.

Bertrand de Born: Un sirventes.

Talairan ne trotte ni saute, ni ne se meut de son fort.

3. Artilha, s. f., fortification, retranchement.

Pres del castel, en la sala,

Fors de la tor, en l' artilha.

Marcabrus ou Alegret: Bel m'es can.

Près du château, en la salle d'armes, hors de la tour, sur la fortification.

4. Artillaria, Artilheria, s. m., artillerie, armes, munitions de guerre.

Voyez Du Cange, t. I, col. 743.

Per on devia venir la dita artilharia e carretas.

Per portar... ladita artilheria et engins.

Chronique des Albigeois, col. 26.

Par où devait venir ladite artillerie et charrettes.

Pour porter ladite artillerie et engins,

Que nul menestairal, fabre, etc., non obro si no d' artillaria... 

Que aio pro vitalha et armaduras et artillaria.

Tit. du XVe siècle. DOAT, t. CXLVII, fol. 282.

Quel nul ouvrier, forgeron, etc., ne travaille sinon d'artillerie... 

Qu'ils aient assez vivres et armures et artillerie.

ANC. FR. Artillerie est le charroi

Qui, par duc, par conte ou par roi,

Est chargé de quarriaus en guerre,

D' arbalestes, de dards, de lances, etc.

G. Guiart, t. II, p. 433.

Getterent pierres, garroz et arteillerie contre yceulx nos ennemis.

Lett. de rém., 1352. Carpentier, t. 1, col. 317.

Heubergon, chappeline, garde-bras, arc, artillerie et autres arméures invasibles. Lett. de rém., 1397. Carpentier, t. I, col. 317.

CAT. Artilleria. ESP. Artillería. PORT. Artilheria. IT. Artiglieria.


Arzo, s. m., archet.

Que baton l'aer folamen,

Aissi com fan il estrumen

C'om toca de mas o d' arzo.

Deudes de Prades, Poëme sur les Vertus.

Qui battent l'air follement, ainsi comme font les instruments qu'on touche des mains ou d'archet.

(ESP. Arco, para tocar instrumento de cuerda.)