champouirau, chapurriau, chapurriat, chapurreau, la franja del meu cul, parlem chapurriau, escriure en chapurriau, ortografía chapurriau, gramática chapurriau, lo chapurriau de Aguaviva o Aiguaiva, origen del chapurriau, dicsionari chapurriau, yo parlo chapurriau; chapurriau de Beseit, Matarranya, Matarraña, Litera, Llitera, Mezquín, Mesquí, Caspe, Casp, Aragó, aragonés, Frederic Mistral, Loís Alibèrt, Ribagorça, Ribagorsa, Ribagorza, astí parlem chapurriau, occitan, ocsitá, òc, och, hoc
Tant je ne me débats ni ne m'essore que toujours je ne trouve là mon coeur.
Qu'el sieu cors sobretracima
Lo mieu tot e no s' eisaura.
A. Daniel: En un sonet.
Que son coeur surmonte le mien entièrement, et ne s'élève pas.
12. Malauratge, s. m., malheur.
E sitot m' estauc apensatz,
Ni pres per malauratge.
Giraud de Borneil: Non puesc sofrir.
Et quoique je sois pensif, et pris par le malheur.
Aurelha, s. f., lat. auricula, oreille.
E vestic se de negre, e talhet las coas e las aurelhas a totz sos cavals.
V. de Pierre Vidal.
Et il s'habilla de noir, et tailla les queues et les oreilles à tous ses chevaux.
Pueis rete 'l per aurelha.
Rambaud de Vaqueiras: El so que.
Puis le retient par l'oreille.
Loc. E claus tas aurelhas
A lur votz.
P. Cardinal: Jhesum-Crist.
Et ferme tes oreilles à leur voix.
A l' aurelha de monsegnor Raimon venc.
V. de Guillaume de Cabestaing.
Il parvint à l' oreille de monseigneur Raimond.
Ad aytal pregador fay Dieus la sorda aurelha.
V. et Vert., fol. 88.
A tel suppliant Dieu fait la sourde oreille.
ANC. FR.
A plusors ont trenchiez et aureilles et piez.
Le messaige del rei dist el duc en l' aureille.
Roman de Rou, v. 1398 et 3460.
Volontairement et sans me faire tirer l'aureille.
N. Rapin, p. 112.
CAT. Aurella (orella). ESP. Oreja. PORT. Orelha. IT. Orecchia.
2. Auril, s. m., oreille.
E tan pe e tan ponh e tan auril.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 29.
Et tant de pieds et tant de poings et tant d'oreilles.
3. Aurelhier, s. m., oreiller.
Una peyra a son cap, non vol autre aurelhier.
V. de S. Honorat.
Une pierre à sa tête, il ne veut d'autre oreiller.
ANC. FR. Ne plus ne moins que les aureillers.
Amyot, Trad. de Plutarque, Morales, t. 1, p. 281.
4. Auricular, adj., lat. auricularis, auriculaire.
Es dit auricular, quar ab el purgam et gratam las aurelhas.
Eluc. de las propr., fol. 49.
Il est dit auriculaire, parce qu'avec lui nous nettoyons et grattons les oreilles.
En sa confessio auricular. Doctrine des Vaudois.
En sa confession auriculaire.
CAT. ESP. PORT. Auricular. IT. Auriculare.
5. Yssaurelhiar, v., essoriller.
Per far yssaurelhiar l'homme, etc.
Tit. de 1498. DOAT, t. CXXVII, fol. 278.
Pour faire essoriller l'homme.
Le dictionnaire de Trévoux remarque que le verbe français est mal fait, et
qu'on devrait dire essoreiller. Mais l'ancien français avait le verbe essoreiller.
ANC. FR. Esmutiler, essoreiller, etc.
Tit. de 1293. Carpentier, t. 1, p. 392.
6. Auzir, v., lat. audire, entendre, ouïr, écouter.
Auiatz la derreira chanso
Que jamais auziretz de me.
Giraud le Roux: Auiatz la.
Écoutez la dernière chanson que jamais vous entendrez de moi.
Aus-tu, Raimbal? Titre de 1040.
Entends-tu, Raimbal?
E dis lur que ela avia auzit dir. Titre de 1168.
Et leur dit qu'elle avait ouï dire.
Selha del mon que ieu plus vuelh
E mais am de cor e de fe,
Au de cor mos precs e 'ls acuelh.
B. de Ventadour: Quan par la.
Celle du monde que je désire le plus et aime le mieux de coeur et de foi, écoute de coeur mes prières et les accueille.
Que pot saber aquell que non es temptatz, si no per auzir dire?
V. et Vert., fol. 45.
Que peut savoir celui qui n'est pas tenté, si non par ouïr dire?
Loc. Auzen de totz, aissi parlet.
Trad. de l'Évangile de Nicomède.
A l' oyant de tous, il parla ainsi.
ANC. FR. Quand chou oï Salhedins....
Fabl. et cont. anc, t. I, p. 74.
ANC. CAT. Auzir. ESP. Oír. PORT. Ouvir. IT. Udire.
7. Auditori, s. m., lat. auditorium, auditoire, école.
E plen auditori. Chronique des Albigeois, col. 31.
En plein auditoire.
Quar de vertatz mantenetz auditori.
Leys d'amors, fol. 152.
Car vous maintenez école de vérités.
CAT. Auditori. ESP. PORT. IT. Auditorio.
8. Audiencia, Audienza, s. f., lat. audientia, audience, assemblée qui
écoute.
S'ieu, en audiencia de moltz,
Dizia III o IIII motz.
Brev. d'amor, fol. 12.
Si, en audience nombreuse, je disais trois ou quatre mots.
En audienza dels pastors.
Trad. d'un Évangile apocryphe.
En audience des pasteurs.
ANC. FR. Un prince aussi grand d'ailleurs que celui qui honore cette audience. Bossuet, Or. fun. d'Anne de Gonzague. (N. E. Oración fúnebre de Ana de Gonzaga.)
Dans l'édition des Chefs-d'OEuvre oratoires de Bossuet, t. VI, p. 313, on lit auditoire.
Il est très vraisemblable que Cléopâtre parlait souvent dans ce goût, mais ce n'est point cette indécence qu'il faut représenter devant une
audience respectable. Voltaire, Épître déd. de Zaïre.
ESP. PORT. Audiencia. IT. Audienzia.
- Ouïe, action d'écouter.
A la vezensa e a la audienza de VII garens.
Trad. du Code de Justinien, fol. 61.
A la vue et à l'ouïe de sept témoins.
ANC. FR. Et je vois sa raison
D'une audience avide avaler ce poison.
Molière, Dom Garcie de Navarre, acte II, sc. 1.
- Séance des magistrats qui jugent.
On seignors cossols tenon lor audiensa.
Tit. de 1304. DOAT, t. XCII, fol. 466.
Où les seigneurs consuls tiennent leur audience.
Et apelet a l' audiensa papal.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 154.
Et il appela à l' audience du pape.
CAT. ESP. PORT. Audiencia. IT. Audienza.
9. Ausensa, Audenza, s. f., audition.
So que li advocat diran en plait, en vezensa et en ausensa d'aquel de cui es lo plaitz.
Trad. du Code de Justinien, fol. 6.
Ce que les avocats diront en plaid, en vue et en audition de celui de qui est le plaid.
En vedenza e en audenza d'En Ugo de Mondragon.
Tit. de 1225 de l'arch. d'Arles, n° 86.
En présence et en audition du seigneur Hugues de Montdragon.
10. Auzimen, s. m., ouïe.
Als secx donet lumnieyras, et als sortz auzimens.
P. de Corbiac: El nom de.
Aux aveugles il donna les lumières, et l'ouïe aux sourds.
Gieta oli en la conquavitat del auzimen.
Trad. d'Albucasis, fol. 15.
Jette huile en la concavité de l'ouïe.
ESP. Oimiento (oído). IT. Udimento.
11. Auzida, s. f., renommée.
E servir tal senhor
Que vuelha fort honor
Et auzid' e bobans.
Amanieu des Escas: El temps.
Et servir tel seigneur qui veuille fort honneur et renommée et magnificence.
ANC. ESP. Oída. IT. Udita.
12. Auditor, Auzidor, s. m., lat. auditor, oïant, écoutant.
Bon entendemen als auzidors.
Leys d'amors, fol. 132.
Bon entendement aux écoutants.
Al dizen ni al auzidor.
Deudes de Prades, Poëme sur les Vertus.
Au parlant et à l'écoutant.
Adj. Discipols, escolars auzidors.
Statuts de Montpellier de 1204.
Disciples, écoliers oïants.
- Auditeur.
Que era auzidor del sanh palais.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 199.
Qui était auditeur du saint palais.
Per los auditors de vostres comptes.
Tit. de 1418. DOAT, t. CXLV, fol. 206.
Par les auditeurs de vos comptes.
- Ouïe.
A confortar l' auzidor.
Brev. d'amor, fol. 50.
A fortifier l'ouïe.
13. Reyre-auditor, s. m., sous-auditeur.
Per lo auditor o reyre-auditor de cambra apostolical.
Tit. de 1373. DOAT, t. CXXV, fol. 65.
Par l'auditeur ou sous-auditeur de la chambre apostolique.
14. Vice-auditor, s. m., vice-auditeur.
De sos auditors, vice-auditors commissaris.
Tit. de 1373. DOAT, t. CXXV, fol. 69.
De ses auditeurs, vice-auditeurs commissaires.
15. Auziritz, s. f., auditrice, celle qui écoute.
Don la votz a l' auziritz
Qu'a jutjar lo plag avia
Comenset dir.
B. Zorgi: L'autr'ier.
Dont la voix commença à dire à l' auditrice qui avait le différend à juger.
IT. Uditrice. (N. E. En castellano sería el equivalente femenino emperatriz del masculino emperador. Para oidor no usamos “oitriz”, sino oidora. El romance occitano usaba trovairitz – romans de Flamenca - y trovador.)
16. Auditiu, adj., qui fait ouïr, auditif.
Plus subtil es la virtut viziva que la virtut auditiva.
Eluc. de las propr., fol. 138.
La faculté visuelle est plus subtile que la faculté auditive.
17. Auzible, adj., qui peut être ouï.
De causas auziblas cum so votz e sos.
Eluc. de las propr., fol. 17.
De choses qui peuvent être ouïes comme sont voix et son.
18. Eyssauzir, Exaucir, Issauzir, v., lat. exaudire, écouter.
Tro que denh mos precx eyssauzir.
P. Raimond de Toulouse: Enquera.
Jusqu'à ce qu'elle daigne écouter mes prières.
Cel que non issau lo paubre non er issauzitz de Deu; issau lo paubre e
'l famolent, e Deus issauzira ti.
Trad. de Bède, fol. 84.
Celui qui n'écoute pas le pauvre ne sera point écouté de Dieu; écoute le pauvre et l'affamé, et Dieu t'écoutera.
Tan qu'elh vol exaucir
Mos precx et obezir.
G. Riquier: Qui vuelha.
Tant qu'il veut écouter et accueillir mes prières.
IT. Exaudire. (N. E. El italiano conserva la forma latina pura según Raynouard. Ver ascoltare: écouter, escoltar)
Auriera, s. f., lisière.
No 'ls fasan totz plas senes cap et senes aurieras, de tal guisa qu'entre 'lh drap, las aurieras e 'l cap, non aya deguna variacio de color.
Tit. de 1360. DOAT, t. LXVII, fol. 372.
Ne les fassent tous unis sans chef et sans lisières, de telle guise qu'entre le drap, les lisières et le chef, il n'y ait aucune variation de couleur.
ANC. FR. Le suppliant aperceut sur l' orière ou rive d'un champ.
Le loriot ne chante dans le verger ni dans la forêt.
Nég. expl. No mi prezaria un auriol,
Si a cort no m'auzian li savi e 'lh fol.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 38.
Je ne me priserais pas un loriot, si les sages et les fous ne m'entendaient à la cour.
CAT. ESP. Oriol. (N. E. oriolus oriolus; oropéndola)
2. Auriola, s. f., loriot.
Neys ab sa par l' auriola
Met son chantar.
Marcabrus: Pus la.
Même le loriot met son chanter avec sa compagne.
Aurion, s. m., lat. orion, orion, grande ourse.
Car n'atendon l'aurion.
Sordel: Non pueis.
Car ils se dirigent vers l'orion.
Escantis tot' autra lugor
E de luna e d'aurion.
Brev. d'amor, fol. 30.
Eteint toute autre lueur et de lune et d'orion.
Loc. Car ieu pugei tant contra 'l mon,
Que penre cugei l'aurion.
G. Faidit: S'om pogues.
Car je m'élevai tant contremont, que je crus prendre la grande ourse.
CAT. ESP. (Orión; Osa mayor) PORT. Orion. IT. Orione.
Ausar, v., du lat. ausus, oser, s'enhardir.
Que no us n'auses combatre. Titre de 960.
Que vous n'en osassiez combattre.
(N. E. En “castellano” equiparable al año 960 sería:
Que vos no ne osaseis combatir.)
Molt l'ama pauc si no ill lo ausa dir.
R. Bistors: Non trob.
Il l'aime bien peu, s'il ne le lui ose dire.
ANC. FR. Qui ausassent plus desrober sur les chemins.
Monstrelet, t. II, fol. 86.
N'aveit el chastel hum si os,
Ki cuntre li osast eissir,
Ne estur ne mellée tenir.
Marie de France, t. 1, p. 406.
Et dist comment ils estoient si oset.
Chronique de Cambray.
ESP. Osar. PORT. Ousar. IT. Ausare, osare.
2. Auzablament, adv., hardiment.
Puesca vos dir auzablament del patriarcha David.
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 2.
Que je puisse vous dire hardiment du patriarche David.
PORT. Ousadamente. (ESP. Osadamente.)
3. Auzart, adj., hardi, audacieux.
E lur cug metre cor auzart.
Bertrand de Born: Un sirventes.
Et je leur crois mettre coeur audacieux.
Mascles es plus auzart.
(chap. Lo mascle es mes osat : valén)
Eluc. de las propr., fol. 70.
Le mâle est plus hardi.
Que neguna persona... non sia tan auzarda que auze aportar, etc.
Cartulaire de Montpellier, fol. 175.
Qu'aucune personne... ne soit si osée qu'elle ose apporter, etc.
4. Ausat, s. m., hardiesse.
Can l' auzatz es vengutz
Don amor ven alutz.
G. Riquier: Segon qu'ieu ai.
Quand l'audace avec laquelle amour vient à bout est venue.
5. Audei, s. f., hardiesse, audace.
Que lhi mostrarai d'armas tan gran audei.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 36.
Que je lui montrerai une si grande hardiesse d'armes.
Ausberc, s. m., haubert, cotte de mailles.
Halsberga vel Halsperga vox est saxonica; proprieque signat thoracem ferreum sive armaturam colli et pectoris, ab Hals collum, et bergen
tegere, protegere, munire. (N. E. alemán Herberge : albergue; Hals : cuello; una palabra más de origen sajón para el vocabulario – DCVB - de esos pequeños godos hambrientos de palabras de otras lenguas, que se hacen llamar catalanes, y las godas, catalanas.)
Vossius, de Vit. Serm., lib. II, tit. 9.
Le comte de Boulainvilliers, dans son supplément aux Essais sur la Noblesse, p. 94, dit: “Le haubert étoit une chemise de mailles longue jusqu'au-dessous des genoux. Le haubert se plaçoit par-dessus le gambeson, qui se mettoit sur la chair, comme nos gilets d'hiver sur la chemise.”
Ab dard d'assier, don fer colp de plazer,
On no ill ten pro ausbercs fortz ni espes.
Giraud de Calanson: A lieis cui am.
Avec dard d'acier, dont il frappe coup à plaisir, où haubert fort et épais ne tient profit contre lui.
Als us viratz vestir ausbercx,
Als altres perpunhs et escutz.
R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.
Vous verriez vêtir hauberts aux uns, pourpoints et écus aux autres.
Quant ai vestit mon fort ausberg dobler.
P. Vidal: Drogman (Drogoman).
Quand j'ai revêtu mon fort haubert double.
ANC. FR. Je n'avoie onques lors hauberc vestu.
Joinville, p. 23.
El dos lo vestent un blanc hauberc doublier.
Roman de Guillaume au court nez.
L'ancien français exprimait par un seul mot l'action de se dévêtir du haubert.
A lor tentes deshaubergié
Se sont, et au mengier assis.
Roman du Renart, t. IV, p. 201.
IT. Usbergo.
2. Alberget, s. m., haubergeon, petit haubert.
Albergetz, IIII deners.
Cartulaire de Montpellier, fol. 114.
Les haubergeons, quatre deniers.
3. Ausbergot, s. m., haubergeon, petit haubert.
Ausberc o ausbergot dona cascun IIII deners.
Cartulaire de Montpellier, fol. 105.
Haubert ou haubergeon, pour chaque, donne quatre deniers.
Austarda, s. f., lat. avis tarda, outarde.
Aissi com fai l' austarda,
Can vei venir l'aigla o l'austor;
A terra s fer per plus viatz morir.
Aimeri de Peguilain: D'avinen sap.
De même que fait l' outarde, quand elle voit venir l'aigle ou l'autour;
elle se frappe à terre pour mourir plus vite.
CAT. ESP. Avutarda. PORT. Abetarda. IT. Ottarda.
Austor, s. m., lat. austerius, autour, épervier. (N. E. DE. Sperber; esparver; esparvé; esparvier; espervier; esprevier; cernícalo.)
De tres maneiras son austor;
Car l'un son gran, l'autre menor,
L'autre petit de bona guisa.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Les éperviers sont de trois sortes; car les uns sont grands, les autres moindres, les autres petits de bonne guise.
E per un austor que nays
Son mil perditz.
P. Cardinal: Razos es qu'ieu.
Et pour un autour qui naît sont mille perdrix.
Loc. E prendre cug ab la perditz l' austor.
G. Magret: Eu aissi m pren.
Et avec la perdrix je crois prendre l' autour.
ANC. FR.
Chace de chien, d' espervier, ne d' ostor.
Roman d' Aigolant: Bekker, p. 184.
Bien sont esprevier duire è ostour è falcon.
Roman de Rou, v. 3825.
ANC. CAT. Austor. ESP. Azor (pl. Azores). PORT. Açor (Açores). IT. Astore.
2. Austoret, s. m., petit autour.
Eu vi...
Mon austoret amparar.
Raimond de Miraval: Del rei d'Aragon.
Je vis... mon petit autour se défendre.
Austri, s. m., lat. auster, auster, vent du midi.
III portas daus austri.
Trad. de l'Apocalypse, chap. 21.
Trois portes devers l' auster.
ESP. PORT. IT. Austro.
2. Austral, adj., lat. australis, austral, du midi.
Vens australs resolvo las humors del cors.
Eluc. de las propr., fol. 134.
Vents du midi résolvent les humeurs du corps.
CAT. ESP. PORT. Austral. IT. Australe.
Autan, s. m., lat. altanus, autan.
Vent auta... Auta es vent cardinal.
Eluc. de las propr., fol. 36 et 134.
Vent autan... Autan est vent cardinal.
Autrei, s. m., permission, concession, octroi.
Ayci ac Joseph l'autrey del rey Pharaon.
Hist. abr. de la Bible, fol. 23.
Ainsi Joseph eut la permission du roi Pharaon.
Qu'ieu l'am finamen ses autrei.
Ameus de la Broquerie: Quan reverdeion.
Que je l'aime purement sans concession.
E si no fos l'autreys
Qu'ieu ai fag.
Amanieu des Escas: En aquel mes.
Et si ne fût l'octroi que j'ai fait.
ANC. FR. Ne puet-il riens faire por moi,
Si ce n'estoit par vostre otroi.
Roman de la Rose, v. 1994.
Fais-nous, Seigneur, dist-elle, cest ottroy.
Foucqué, Vie de J.-C, p. 355.
(ESP. Otorgamiento, de otorgar)
2. Autreiansa, s. f., concession.
Las alienatios, las autreiansas.
Tit. de 1319. DOAT, t. CXXXII, fol. 343.
Les aliénations, les concessions.
Aquesta autreyansa.
Priv. conc. par les R. d'Anglet., p. 37.
Cette concession.
3. Autreiament, s. m., concession, permission.
Aquest do et aquest autreiament.
Tit. de 1194. DOAT, t. LXXXVII, fol. 6.
Ce don et cette concession.
Carta d' autreiamen dels notaris.
Cartulaire de Montpellier, fol. 160.
Charte de concession des notaires.
Que m meravelh car ill an esperansa
Que a negun ne fas' autreiamen.
Bertrand d'Allamanon III: D'un sirventes.
Que je m'émerveille de ce qu'ils ont espérance qu'il en fasse concession à aucun.
Adoncx det son autreiamen.
Brev. d'amor, fol. 56.
Alors il donna sa permission.
ANC. FR. Et les octroyemens qu'il a fait ou fera pour nous.
Leur a déchiré leur voile, et ils vont à mât dégarni.
Coma son homes de mar, que, tantost com auzon la vos del regidor principal, corron, com belugas de fuoc, per cordas e per albres, a far son mandamen. V. et Vert., fol. 54.
Comme sont les hommes de mer, qui, aussitôt qu'ils entendent la voix du commandant principal, courent, comme bluettes de feu, par cordages et par mâts, pour faire son commandement.
Le catalan a la locution a arbre sec. (N. E. “ad albre sec” aquí arriba.)
ANC. IT. Nobile arbore fa nobile frutto.
Guittone d' Arezzo, Lett. 13.
CAT. Arbre. ESP. Albol (árbol). PORT. Arvore. IT. MOD. Albero.
2. Arborelh, s. m., arbrisseau, bocage.
Sola si contenta
Jost' un arborelh.
G. d' Autpoul: L'autr'ier.
Seule se réjouit auprès d'un arbrisseau.
Intrem no 'n sotz un arborelh.
J. Esteve: L'autr'ier.
Entrons-nous-en sous un bocage.
IT. Albereto, alberetto.
3. Arbrier, s. m., arbrier, fust de l'arc, manche de l'arbalète.
E 'l ueill, e 'l sil negr', espes,
E 'l nas qu'es en loc d' arbrier,
Veus l'arc de c' aitals colps fier.
P. Vidal: Tant an ben dig.
Et les yeux, et les sourcils noirs, épais, et le nez en place d' arbrier, voilà l'arc avec lequel elle frappe de tels coups.
ANC. FR. Lequel Giral feri ledit feu Benoist en la teste de l' arbrier d'une arbaleste. Lett. de rém., 1402. Carpentier. t. 1, col. 274.
Afin qu'ils puissent à leur joue asseoir leur arbrier.
Ord. 1448. Daniel, Hist. de la mil. fr., t. 1, p. 244.
4. Albre Sec, s. m., Arbre Sec, pays de l'Afrique.
E 'l reis Felips en mar poia
Ab autres reis, c'ab tal esfort vendran
Que part l' Arbre Sec irem conquistan.
Bertrand de Born: Ara sai eu.
Et le roi Philippe monte en mer avec les autres rois, vu qu'ils viendront avec un tel effort que nous irons conquérant au-delà de l' Arbre Sec.
ANC. FR. Et ce estoit dever l'arbre sol qe en livre d' Alexandre est appelée l' Arbrée Seche... En la contrée de l' Arbre Seche... En celz plaingne de l' Arbre Seche.
Voyage de Marc Pol, ch. 201.
Jà n'i remanra tor de marbre
Que n' abace jusc'au Sech-Arbre...
Hostages ont livrés vaillans
De Jerusalem XX enfans,
Atant s'en reva l' emperere...
Ainc ne laissa jusc'au Sec-Arbre
Castiel, cité, ne tor de marbre.
Roman du comte de Poitiers, v. 1287 et 1636.
Car sa renommée espandra jusques à l' Arbre Seche.
Prophéties de Merlin, fol. 7.
Arc, s. m., lat. arcus, arc.
Mas en son paire ac bon sirven,
Per traire ab arc manal d' alborn.
Pierre d' Auvergne: Chantarai.
Mais il eut en son père un bon sergent, pour tirer avec l'arc manuel d' aubier.
E cor plus fort c'una sageta d' arc.
Bertrand de Born: Non estarai.
Et court plus vite qu'une flèche d'arc.
Fig. Son arc a Dieu tendut. V. et Vert., fol. 69.
Dieu a son arc tendu.
- Arcade.
X arx al cor, V de quada part. Philomena.
Dix arcades au choeur, cinq de chaque côté.
CAT. Arc. ESP. PORT. IT. Arco.
2. Arquier, s. m., archer.
Tals qu'anc no vis nul arquier
Tan prim ni tan drec traisses.
P. Vidal: Tant an.
Tel que jamais je ne vis nul archer qui tirât si finement ni si droit.
Tres tiradas y ac d' arquier. V. de S. Honorat.
Il y eut trois traits d'archer.
CAT. Arquer. IT. Arciere. (ESP. Arquero)
3. Arquiera, s. f., embrasure par où on lançait les flèches.
Que bast dedins et trauca e fai arquiera.
P. Vidal: Quan hom onratz.
Qui bâtit en dedans et perce et fait embrasure.
4. Arqueia, s. f., jet, portée d'un arc, archée.
No prezi colp d' arqueia.
Palaytz de Savieza.
Je ne prise coup d'archée.
ANC. FR.
Quatre archies est loing du manoir et demie.
Roman de Berte, fol. 147.
En sus se traient une archiée et demie.
Roman de Roncevaux, Monin, p. 22.
IT. Arcata.
5. Arcual, adj., en arc, arqué.
Luna appar arcual... adhoras es arcual, adhoras redonda.
Fazen arcual nafra.
Eluc. de las propr., fol. 116 et 259.
La lune paraît arquée... tantôt elle est en arc, tantôt ronde.
Faisant blessure en arc.
ANC. ESP. Arcual. (MOD. arqueada)
6. Arc-voltutz, Arc-vout, s. m., caveau, arcade, embrasure.
Desquels l'un est sous le pôle antarctique et l'autre est devers l'arctique.
Ponch o polus anthartic o meridional.
Eluc. de las propr., fol. 119.
Point ou pôle antarctique ou méridional.
CAT. Antarctic. ESP. (Antártico) PORT. Antarctico. IT. Antartico.
Arda, s. f., hardes, équipage.
Mout m' enueia dels avocatz
Qu'els vey anar a gran arda.
Boniface de Castellane: Guerra e trebalhs.
Il m'ennuie beaucoup des avoués que je vois aller à grand équipage.
Les étymologistes qui ont avancé que le mot harde pouvait venir de hardel, ancien français, botte, ou de hard, corde, auraient sans doute préféré le dériver de arda roman.
Aristologia, s. f., lat. aristolochia, aristoloche.
Prendetz una erba bon' e bella
C' aristologia s'apella.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Prenez une herbe bonne et belle qui s'appelle aristoloche.
Aristologia es herba mot medecinal, mas amara.
Eluc. de las propr., fol. 200.
L' aristoloche est herbe très médicinale, mais amère.
CAT. Aristologia. PORT. Aristolochia. IT. Aristologia.
Arlabeca, s. f., complainte, chant lugubre.
Et entendes una arlabeca
Que ieu vos vuel dire;
Sabes no m puesc chantar ni rire,
Ni far conort,
Tant veg en poder de la mort
Tota la gent!...
Ie us ay fenida l' arlabeca.
Qui be l'enten.
Un troubadour anonyme: Dieus vos salve.
Et entendez un chant lugubre que je veux vous dire; vous savez que je ne puis chanter ni rire, ni faire amusement, tant je vois toute la gent en pouvoir de la mort!...
Je vous ai fini la complainte pour qui bien l'entend.
L'ancien portugais employait le mot arrabeca, depuis rabeca, rebec, violon. (ESP. Rabel, instrumento.)
Arlot, s. m., ribaud, goujat, gueux.
Qu'ilh arlot truan
Van cridan duy e duy:
Datz me, que joglars suy.
P. de la Mula: Dels joglars.
Que les ribauds mendiants vont criant deux à deux: Donnez-moi, vu que je suis jongleur.
Mout se fez grazir als arlots et als putans et als hostes taverniers.
V. de Guillaume Figueiras.
Se fit beaucoup agréer aux ribauds et aux débauchées et aux aubergistes taverniers.
ANC. FR. Icellui Pierre appellast le suppliant arlot, tacain, bourc, qui vault autan à dire en langaige du pays de par-delà, garçon, truan, bastart. (N. E. En Baleares se usa al.lot para niño, chaval, chico.)
Lett. de rém. 1411. Carpentier, t. I, col. 294.
ANC. CAT. Arlotz.
ANC. ESP.
Ca clamaban los canes, ereges et arlotes.
V. de San Domingo, cop. 648.
ANC. IT. E sapeva di vin com' un' arlotto.
Pulci: Morg., c. 19, st. 131.
E non vi dico se sapea d' arlotto.
Giambullari, Ciriff. calv., lib. II.
Arlotes, s. m., arlote, sorte de poésie.
Que chanso ni sirventes,
Ni 'stribot ni arlotes
Non es mas quan licharia.
B. Martin: D' entier vers.
Que chanson et sirvente, estribot et arlote n'est que lécherie.
Armas, s. f., lat. arma, armes.
A l'exemple de la langue latine, celle des troubadours n'a point employé ce mot au singulier.
Ni ges d' armas Galvains plus no valia.
Aimeri de Peguilain: Era par ben.
Et Gauvain ne valait pas plus en armes.
Tot hom que pogues portar armas. Philomena.
Tout homme qui pût porter les armes.
Loc. Que digo a lors escudiers
Que prengon las armas de briu.
P. Vidal: Mai o acobra.
Qu'ils disent à leurs écuyers qu'ils prennent les armes sur-le-champ.
El sieu mand estener
De fay d' armes.
T. Sordel et de Bertrand: Doas donas.
Commande au sien de s' abstenir de fait d' armes.
Per lo fay de las gens d' armas.
Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 229.
Par le fait des gens d'armes.
Fig. Sac e diguns... armas de penedensa.
Trad. de Bède, fol. 50.
Sac et jeûnes... armes de pénitence.
Sel que m' afis ab armas
Tostemps del sirventes.
Sordel: Sel que m' afis.
Celui qui me défie toujours avec les armes du sirvente.
- Instruments de chirurgie.
Prenetz las vostras armas am sollicitut.
Trad. d'Albucasis, fol. I.
Prenez vos armes avec sollicitude.
Ad armas, interj., aux armes.
Que fezesso cridar per tota la ost: Ad armas! Ad armas!
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 12.
Qu'ils fissent crier par toute l'armée: Aux armes! aux armes!
En auta voutz escria: Ad armas! cavaliers.
V. de S. Honorat.
Il crie à haute voix: Aux armes! chevaliers.
ANC. FR. Fut tantost en plusieurs et divers lieux crié: A l'arme!
Monstrelet, t. II, fol. 82.
L'on fait une procession devant laquelle marche un trompette qui va sonnant à l'arme! Amyot, trad. de Plutarque, vie d'Aristide.
CAT. ESP. PORT. Armas. IT. Arme.
(N. E. Raynouard todavía leía el plural en AS del dialecto catalán.)
2. Alarma, s. f., alarme.
No podian endurar ni suportar las grands alarmas que fasia.
Chronique des Albigeois, col. 43.
Ne pouvaient endurer ni supporter les grandes alarmes qu'il faisait.
Car, sans la décime, il n'en est un si chaud qui en armât une barque.
Fig. Com d'aquell que lo Sans-Esperit adoba e arma de virtutz.
V. et Vert., fol. 32.
Comme de celui que le Saint-Esprit équipe et arme de vertus.
Substantiv. Quar ges armars no us plazia.
B. de Rovenac: Una sirventesca.
Car armer ne vous plaisait point.
Part. pas. E m play quan vey cavals armatz.
Boniface de Castellane: Guerra e treballs.
Et il me plaît quand je vois chevaux armés.
CAT. ESP. PORT. Armar. IT. Armare.
8. Desarmar, v., désarmer.
Feiron las cumpanhas tost desarmar.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 43.
Ils firent quitter aussitôt les armes aux compagnies.
Adonc els se van desarmar.
Roman de Blandin de Cornouailles, etc.
Alors ils vont se désarmer.
Part. pas.
Et el e siey baro an lor cors desarmatz.
Mas non as ges d'espaza, enans iest desarmatz.
Roman de Fierabras, v. 541 et 1517.
Et lui et ses barons ont désarmé leurs corps.
Mais tu n'as point d'épée, au contraire tu es désarmé.
CAT. ESP. PORT. Desarmar. IT. Disarmare.
9. Armas, s. f., armes, armoiries.
(N. E. El catalán usaba hasta antes de Pompeyo Fabra los plurales en AS, incluso el artículo, las casas, las armas.
El francés, el valenciano, el asturiano, el chapurriau usaban y usan el plural en ES. Les armes; les vaques; fabes con almejes, en chapurriau: fabes o faves en almejes o pechines.)
En P. Vidal se fasia apelar lop per ela, e portava armas de lop.
V. de Pierre Vidal.
A cause d'elle, Pierre Vidal se faisait appeler loup, et portait armoiries de loup.
Deseignaire d'armas. V. d' Elias Cairel.
Peintre d'armoiries.
Pilat conosc lo a sas armas, que avia senhal d'aigla. (N. E. Y no era el aguilucho de Franco en tiempos de Poncio Pilatos.)
Roman de la Prise de Jérusalem.
Pilate le connut à ses armoiries, vu qu'il avait une représentation d'aigle.
ANC. FR. De sinople, d'or et d'argent
Ierent ses armes et d' azur.
Roman du Renart, t. IV. p. 144.
CAT. ESP. PORT. Armas. IT. Arme.
Armilla, s. f., lat. armilla, bracelet, anneau, cercle.
Volp qui porta sa lengua en anel o armilla.
Las armillas dels espondilhs so cartillaginozas et plicablas.
Eluc. de las propr., fol. 262 et 238.
Renard qui porte sa langue en anneau ou en cercle.
Les anneaux des vertèbres sont cartilagineux et pliables.
ANC. FR. Donna à l'un une armille de fin or, quatre livres pesant.
Rec. des hist. de Fr., t. VIII, p. 350.
ANC. CAT. ANC. ESP. IT. Armilla.
Armonia, s. f., lat. harmonia, harmonie.
Entre elas ha quaish una muzical armonia.
Es de armonia corporal dissolucio.
Sa complexio que es en melhor armonia temprada et formada.
Eluc. de las propr., fol. 106, 33 et 67.
Entre elles il y a presque une harmonie musicale.
C'est dissolution de l'harmonie corporelle.
Sa complexion qui est tempérée et formée en meilleure harmonie.
CAT. Harmonia. ESP. Armonía. PORT. Harmonia. IT. Armonia.
2. Armonic, adj., lat. harmonicus, harmonique.
Votz so unidas acordans en armonica proporcio.
Eluc. de las propr., fol. 281.
Les voix sont unies s'accordant en proportion harmonique.
CAT. Harmonic. ESP. Armónico. PORT. Harmonico. IT. Armonico.
Armoniac. adj., ammoniac.
Per abstercio ab sal armoniac.
Eluc. de las propr., fol. 191.
Par nettoiement avec sel ammoniac.
PORT. IT. Ammoniaco. (ESP. sal de amoniaco)
Arna, Arda, s. f., teigne.
Si vostr' auzel arnas afolon.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Si les teignes tourmentent votre oiseau.
Libres et raubas defendo d' ardas.
Eluc. de las propr., fol. 206.
Préservent de teignes les livres et les habits.
CAT. Arna.
2. Arnos, adj., teigneux.
Li moillatz las penas arnosas
Que no son encar del tot rozas.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Mouillez-lui les plumes teigneuses qui ne sont pas encore entièrement rongées.
Arnaglossa, s. f., lat. arnoglossa, arnaglosse, plantain.
Plantagge, autrament dit arnaglossa, que so lengua de serpent.
Arnaglossa... A forma d'aquest' herba era fayt l'ornament de la mitra del maior capela.
Eluc. de las propr., fol. 219.
Plantain, autrement dit arnaglosse, qui sont langue de serpent.
Plantain... L'ornement de la mitre du prêtre chef était fait en forme de cette herbe.
PORT. Arnoglosa. IT. Arnaglossa.
Arnes (arnés), s. m., harnois, équipage de guerre, vêtement.
Selon Hickesius, ce mot a signifié d'abord, chez les guerriers du Nord, une partie de l'armure, le casque, appelé par les Goths hairns ou hwairns. (Alemán actual, Hirn, Gehirn: cerebro; casco: Helm)
Wachter, Gloss. Germ., v°. Harnisch, étend la signification de ce mot à l'armure entière.
Dans la langue des troubadours, arnes a été employé non seulement
pour l'armure et l'équipage de guerre, mais même pour les vêtements ordinaires, etc.
Que man caval ferran e brun et bai,
Donava plus soven et autr' arnes.
Aimeri de Peguilain: Era par ben.
Qu'il donnait plus souvent maint cheval ferran et brun et bai, et autre équipage.
E tans autres valens arnes
E fres dauratz e palafres.
P. Vidal: Abril issic.
Et tant d'autres précieux harnois et freins dorés et palefrois.
Esta T final de muchas palabras, sólo se pronuncia en determinadas zonas donde se habla la lengua valenciana.
Imagínense ustedes que uno de Alustante, Guadalajara, crease una nueva lenguadiferente al castellano sólo añadiendo una T final no pronunciada a muchas palabras, o una h, bien final, bien intercalada. Ejemplo:
Estamoz hen lah provinciah deh Guadalhajara, comhunidat deh Castillah lah Manchah; hakí kon pokos ai vastanteh. Yoh meh llamoh Didakot Santz Martynèz, soih campaneroh, yh doctorh en istoriah.”
ANC. CAT. Artetic. ESP. (Artrítico, gotoso; artético) PORT. IT. Artetico.
2. Artetica, s. f., goutte aux mains.
Malas humors, occupans las juncturas, que so causa d' artetica.
Eluc. de las propr., fol. 62.
Mauvaises humeurs, occupant les jointures, qui sont cause de goutte.
CAT. PORT. ESP. (gota; artritis) IT. Artetica.
Article, s. m., lat. articulus, article.
El Credo, que feron los XII apostols don cascus dels apostols y pauset lo sieu article.
V. et Vert., fol. 24.
Le Credo que firent les douze apôtres dont chacun y mit son article.
Loc. Confessar en aizi com article de fe.
Doctrine des Vaudois.
Confesser de même qu'un article de foi.
- Terme de grammaire.
E son apelat article aquest trey pronom hic, haec, hoc, etc.
Leys d'amors, fol. 51.
Et ces trois pronoms hic, haec, hoc, etc., sont appelés articles.
CAT. Article. ESP. Artículo. PORT. Articulo. IT. Articolo. (chap. Artícul.)
2. Articular, adj., lat. articularius, qui concerne les articles, articulaire.
Alcus gendres es apelatz articular.
Leys d'amors, fol 51.
Aucun genre est appelé articulaire.
CAT. ESP. Articular.
3. Articular, v., lat. articulare, articuler.
Part. pas. De votz literal et articulada.
Eluc. de las propr., fol. 42.
De voix littérale et articulée.
CAT. ESP. PORT. Articular. IT. Articolare.
Artigua, s. f., bas. lat. artiga, tertre, monticule, terre défrichée.
Voyez Du Cange, t. 1, col. 742; Carpentier, t. I, col. 316.
A dieu! a dieu, cavalier!
Que mon paire m crida,
Que lo vei la jus arar ab bueus
Apres sel' artigua,
Que semenam blatz.
Un troubadour anonyme: Per amor.
Adieu! adieu, chevalier! vu que mon père m'appelle, je le vois là-bas labourer avec les boeufs après ce monticule, vu que nous semons les blés.
CAT. Artiga. ESP. Artigua.
Artus, s. m., Artus, nom du roi auquel les romans de chevalerie attribuent l'institution de la Table Ronde.
Chez les Bretons il existait une tradition populaire supposant qu'Artus n'était pas mort, et qu'il reparaîtrait un jour; les écrivains du moyen âge, et surtout les troubadours, ont souvent fait allusion à cette espérance des Bretons. Guillaume de Neubrige, qui écrivait dans la seconde moitié du XIIe siècle, dit des Bretons: “Quorum plurimi tam bruti esse feruntur, ut adhuc Arturum tanquam venturum exspectare dicantur, eumque mortuum nec audire patiantur.”
A la même époque, Pierre de Blois, archidiacre de Bath, exprimait la même pensée en vers latins:
Quibus si credideris
Exspectare poteris
Arturum cum Britonibus.
Petrus Blesensis, epist. 57.
De la mort d'Artus sai perque n'es doptamentz.
P. de Corbiac: El nom de.
De la mort d'Artus je sais pourquoi il en est doute.
Car ben devetz aitan de dol aver,
Cum per Artus agron selhs de Bretagna.
Mathieu de Querci: Tan suy marritz.
Car vous devez avoir autant de douleur, comme ceux de Bretagne en eurent pour Artus.
Part totz los monz voill qu'an mon sirventes
E part totas las mars, si ja pogues
Home trobar que il saubes novas dir
Del rei Artus, e quan deu revenir.
Aimeri de Peguilain: Totas honors.
Je veux que mon sirvente aille par tous les pays et par toutes les mers, s'il pût jamais trouver un homme qui lui sut dire des nouvelles du roi Artus, et quand il doit revenir.
Ceux de Valenciennes attendaient de même un comte de Flandre.
ANC. FR. A Valencines l'atent on
Ausi conme funt li Breton
Artu, que jà ne revenra...
Mais Breton atendent folie,
Car Artus ne revenra mie.
Cil de Valencienes ausi
Come fol atendent ensi.
PH. Mouskes, an 1225.
Aruspicia, s. f., lat. aruspicina, art des aruspices.
Aruspicia, que es una maniera de divinatio.
Eluc. de las propr., fol. 181.
L'art des aruspices, qui est une manière de divination.
ESP. (Auspicio) PORT. Aruspicina. IT. Aruspicio.
Arvina, s. f., lat. arvina, graisse, lard.
Dedins adeps, arvina fora, mays grayssha per tot.
Aquel qui ab la pel si te es dit arvina.
Eluc. de las propr., fol 65.
Au-dedans embonpoint, lard au-dehors, mais graisse partout.
Celui qui se tient avec la peau est dit lard.
Arx, s. f., lat. arx, forteresse, fort, citadelle.
E 'l reis frances aunet sa gran ost, et entret en la terra del rei Richart, e pres vilas et ars e borcs e castels.
V. de Richard, roi d'Angleterre.
Et le roi français assembla sa grande armée, et entra en la terre du roi Richard, et prit villes et forteresses, et bourgs et châteaux.
2. Artenalh, s. m., citadelle, fort.
Talairans non trota ni salh,
Ni no s mov de son artenalh.
Bertrand de Born: Un sirventes.
Talairan ne trotte ni saute, ni ne se meut de son fort.
3. Artilha, s. f., fortification, retranchement.
Pres del castel, en la sala,
Fors de la tor, en l' artilha.
Marcabrus ou Alegret: Bel m'es can.
Près du château, en la salle d'armes, hors de la tour, sur la fortification.
4. Artillaria, Artilheria, s. m., artillerie, armes, munitions de guerre.
Voyez Du Cange, t. I, col. 743.
Per on devia venir la dita artilharia e carretas.
Per portar... ladita artilheria et engins.
Chronique des Albigeois, col. 26.
Par où devait venir ladite artillerie et charrettes.
Pour porter ladite artillerie et engins,
Que nul menestairal, fabre, etc., non obro si no d' artillaria...
Que aio pro vitalha et armaduras et artillaria.
Tit. du XVe siècle. DOAT, t. CXLVII, fol. 282.
Quel nul ouvrier, forgeron, etc., ne travaille sinon d'artillerie...
Qu'ils aient assez vivres et armures et artillerie.
ANC. FR. Artillerie est le charroi
Qui, par duc, par conte ou par roi,
Est chargé de quarriaus en guerre,
D' arbalestes, de dards, de lances, etc.
G. Guiart, t. II, p. 433.
Getterent pierres, garroz et arteillerie contre yceulx nos ennemis.
Lett. de rém., 1352. Carpentier, t. 1, col. 317.
Heubergon, chappeline, garde-bras, arc, artillerie et autres arméures invasibles. Lett. de rém., 1397. Carpentier, t. I, col. 317.
CAT. Artilleria. ESP. Artillería. PORT. Artilheria. IT. Artiglieria.
Arzo, s. m., archet.
Que baton l'aer folamen,
Aissi com fan il estrumen
C'om toca de mas o d' arzo.
Deudes de Prades, Poëme sur les Vertus.
Qui battent l'air follement, ainsi comme font les instruments qu'on touche des mains ou d'archet.