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lunes, 12 de agosto de 2024

Orde, Horde, Orden, Ordein, Ordeng, Ordenh

 

Orde, Horde, Orden, Ordein, Ordeng, Ordenh, s. m., lat. ordinem, ordre, arrangement, disposition des choses. 

Son pauzadas 1 davant autra, segon lur orde. V. et Vert., fol. 46. 

Elles sont posées l'une devant l'autre, selon leur ordre.

Enquerre e per cal orde et en cal manieyra et a cal fi o deu adordenar.

V. et Vert., fol. 59.

Enquérir et dans quel ordre et de quelle manière et à quelle fin il le doit disposer.

- Disposition de dernière volonté. 

Si alcus hom mor ses testament e ses ordenh. 

Cout. de Fumel de 1265. DOAT, t. VIII, fol. 140.

Si aucun homme meurt sans testament et sans disposition.

- Rang, dignité.

Thobias... dizia a sa espoza: Aquesta nueg... serem, en nostre matremoni, en l' orde dels S. patriarchas. V. et Vert., fol. 92. 

Thobie... disait à son épouse: Cette nuit... nous serons, en notre mariage, au rang des patriarches.

Aitals clercs non deu aver molier, si el a orde sobre cantor, o sobre lector.

Trad. du Code de Justinien, fol. 2.

Pareil clerc ne doit pas avoir femme, s'il a rang au-dessus de chantre ou au-dessus de lecteur.

- Les différents grades de la hiérarchie ecclésiastique.

Los sanctz ordes de sancta Glieya, so es a saber, sotzdiague, diague e capella. (N. E. Subdiácono, diácono y capellán.)

Los sanctz ordes de sancta Glieya, so es a saber, sotzdiague, diague e capella






















Los sans ordes que recebon aquells que se volon adordenar a Dieu servir. V. et Vert., fol. 5 et 96.

Les saints ordres de la sainte Église, c'est à savoir, sous-diacre, diacre et chapelain.

Les saints ordres que reçoivent ceux qui veulent se consacrer à servir Dieu.

- Les différents choeurs de la hiérarchie des anges.

Creet IX hordes d' angils... d' aquels IX hordes cazegron una gran partida. Liv. de Sydrac, fol. 56.

Créa neuf ordres d'anges... de ces neuf ordres une grande partie tombèrent.

L' octaus ordes es Cherubin,

E 'l nones ordes, Serafin.

Brev, d'amor, fol. 19. 

Le huitième ordre est Chérubins, et le neuvième ordre, Séraphins.

- Congrégation religieuse.

Pois se rendet al orde de Granmon. V. de Pierre Rogiers.

Puis se rendit à l'ordre de Grammont. 

(N. E. Al orden de Puigdemont no, a ese orden se rindió el felón más grande que ha habido en España, Pedro Sánchez Castejón.)

L' orde Sanh Benech quier que om lhi do. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 41. 

Réclame qu'on lui donne l'ordre de Saint-Benoît.

ANC. FR. Au plus preudhomme de l' ordre blanche. Joinville, p. 27.

Une ordre et fraternité de vingt-quatre chevaliers. 

Monstrelet, t. II, fol. 56.

- Règle, observance de la règle. 

Conseylh agron li sant que l' ordes sia estret. V. de S. Honorat.

Les saints eurent conseil pour que l' observance soit étroite.

Ja no 'l cal tondre ni raire, 

Ni en estreg orde maltraire.

Pons de Capdueil: En honor. 

Jamais ne lui faut se tondre ni se raser, ni souffrir dans une étroite observance. 

Fig. Be m soi mes en ord' estreg.

Rambaud de Vaqueiras: Guerra ni platz.

Je me suis mis en bien étroite observance.

- Ce mot s'appliquait à tous les sacrements.

De VII ordes suy crezens.

Raimond d'Avignon: Sirvens suy. 

De sept ordres je suis croyant. 

Can l' efan ieigz de l' aigua, que a son orde pres, 

Adoncx es soutz e quitis, aitals es nostra fes. 

Izarn: Diguas me tu. 

Quand l'enfant sort de l'eau, qu'il a pris son sacrement, alors il est absous et quitte, telle est notre foi.

- L' ordinaire de la messe.

Anet auzir al mostier 

La missa e tuit sei cavalier... 

E quant an tot l' orde auzit, 

Et il son del mostier eissit.

Roman de Jaufre, fol. 2.

Alla ouïr la messe au moutier avec tous ses chevaliers... et quand ils ont ouï tout l' ordinaire, et qu' ils sont sortis du moutier.

- Hoir, héritier direct.

El sobredigs fevateirs ni 'l seus ordeins no podo ni devo re donar a sobrefeu. Tit. de 1243. Arch. du Roy., J. 325. 

Le susdit feudataire ni les siens hoirs ne peuvent ni doivent rien donner à surfief. 

Adv. comp. Jacob comtet li tot per orde.

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 11.

Jacob lui conta tout par ordre.

ANC. FR. Et environ en ordene assis.

Roman de Partonopeus, t. II, p. 159. 

CAT. Orde. ESP. Orden. PORT. Ordem. IT. Ordine.

(chap. Orden, ordens.)

2. Ordenar, v., lat. ordinare, mettre en ordre, ordonner, régler, disposer. Vol ordenar las soas causas a sa mort. Trad. du Code de Justinien, fol. 6. Il veut mettre en ordre les siennes affaires à sa mort.

- Établir, instituer.

Deu la poestat ordenar un home que an' ab lo menor.

Trad. du Code de Justinien, fol. 54.

L' autorité doit établir un homme qui aille avec le mineur.

Part. pas. Sia que l' heres es ordenatz el comensament del testament, o sia que el es ordenatz el mei, o sia que el es ordenatz en la fin.

Trad. du Code de Justinien, fol. 60. 

Soit que l' héritier est institué au commencement du testament, ou soit qu'il est institué au milieu, ou soit qu'il est institué à la fin.

Certa mesura ordenada segon la cal ela pot donar la soa causa.

Trad. du Code de Justinien, fol. 1. 

Certaine mesure réglée selon laquelle elle peut donner la sienne chose.

- Conférer les ordres religieux.

En apres ordenet Honorat lo cors sant. V. de S. Honorat. 

Par après Honorat ordonna le corps saint. 

ANC. FR. Tondre les fist ambedeus, le père fit ordener à prestre et le filz, à diacre. Chr. de Fr., rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 175.

Johan fu clers è coronez, 

Et eveske fu ordenez.

Roman de Rou, v. 6213. 

Si qu'il i ot un grant covent 

Que d' ordenez, que d' autre gent. 

Nouv. rec. de fables et cont. anc., t. II, p. 360. 

CAT. ESP. PORT. Ordenar. IT. Ordinare. (chap. Ordená: ordeno, ordenes, ordene, ordenem u ordenam, ordenéu u ordenáu, ordenen; ordenat, ordenats, ordenada, ordenades.)

3. Ordinatio, Ordenatio, Ordonation, s. f., lat. ordinationem, ordonnance, disposition, arrangement.

Ordinatios de paraulas. Leys d'amors, fol. 42. 

Disposition de paroles.

- Ordination.

Sanh Peire... fe certas ordinatios... VI evesques.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 8. 

Saint Pierre... fit certaines ordinations... six évêques.

- Ordre, arrêté, décret.

Ordenatio et declaratio sobr' el fait de la moneda.

Tit. de 1270. DOAT, t. IX, p. 67. 

Ordonnance et déclaration sur le fait de la monnaie.

Per volontat e ordonation de nostra baylia.

Tit. de 1392. Bailliage de Sisteron. 

Par volonté et arrêté de notre bailliage. 

ANC. FR. Quand tous urent béu par ordination. Combat des Trente.

CAT. Ordinació. ESP. Ordenación. PORT. Ordenação. IT. Ordinazione.

(chap. Ordenassió, ordenassions : orden, ordens : ordenansa, ordenanses: disposissió, disposissions : manamén, manamens.)

4. Ordinal, adj., lat. ordinalis, ordinal.

Noms ordinals, es coma primiers, segons, etc. Leys d'amors, fol. 48.

Nom ordinal, c'est comme premier, second, etc.

CAT. ESP. PORT. Ordinal. IT. Ordinale. (chap. Ordinal, ordinals: de orden, primé, segón, tersé, cuart, quinto, sexto, séptim, octavo u octau, noveno o nové, déssim.)

5. Ordener, s. m., ordonnateur.

Mos executors e mos ordeners d'aquest testament.

Tit. de 1280. DOAT, t. X, fol. 88.

Mon exécuteur et mon ordonnateur de ce testament.

(chap. Ordenadó, ejecutó, per ejemple de un testamén.)

6. Ordinatiu, adj., lat. ordinativus, ordinatif, qui marque l' ordre.

Las unas son copulativas e las autras ordinativas. Gramm. provençal.

Les unes sont copulatives et les autres ordinatives. 

ESP. Ordinativo. (chap. Ordinatiu, ordinatius, ordinativa, ordinatives; ordenatiu, ordenatius, ordenativa, ordenatives.)

7. Ordenament, s. m., disposition, arrangement, ordre.

S' el paire non agues fait nuil testament ni nuil ordenament.

Non vol que li garent sapion la soa volontat ni son ordenament.

Trad. du Code de Justinien, fol. 60. 

Si le père n'eût fait nul testament ni nulle disposition.

Ne veut pas que les témoins sachent la sienne volonté ni sa disposition.

ANC. FR. Que nus ne fust si hardiz qu'il passast cel ordenement.

Villehardouin, p. 147.

ANC. CAT. Ordenament. ESP. Ordinamiento (ordenamiento). 

IT. Ordinamento. (chap. Ordenamén, ordenamens.)

8. Ordenaire, Ordenador, Ordonador, s. m., lat. ordinator, ordonnateur, administrateur.

Lo ordenaire de la maison deu faire aiso escriure.

Per consentement del ordonador de la Gleisa.

Trad. du Code de Justinien, fol. 1. 

L' ordonnateur de la maison doit faire écrire ceci. 

Par consentement de l' ordonnateur de l' Église.

- Adj. Ordonnable, qui peut être ordonné.

Causas ordenadas et ordenadoyras.

Rég. des États de Provence, v. 1401. 

Choses ordonnées et ordonnables.

ANC. FR. Homère a accoustumé de nommer les plus vaillans et plus royaux hommes méritans mieulx de commander, ordonneurs du peuple. Amyot, Trad. de Plutarque. Morales, t. I, p. 16.

Directeur et ordinateur des affaires secrettes. 

Satyre Ménippée, p. 73.

CAT. ESP. PORT. Ordenador. IT. Ordinatore.

(chap. Ordenadó, ordenadós, ordenadora, ordenadores : qui ordene, administre; administradó, administradós, administradora, administradores.)

9. Ordinari, adj., lat. ordinarius, ordinaire.

Ni aquel hom que es jutges ordinaris, si cum es proconsul.

Trad. du Code de Justinien, fol. 10. 

Ni cet homme qui est juge ordinaire, ainsi comme est proconsul.

CAT. Ordinari. ESP. PORT. IT. Ordinario. 

(chap. ordinari, ordinaris, ordinaria, ordinaries.)

10. Ordenansa, Ordonnansa, s. f., ordonnance, ordre, disposition.

Adonc se son metutz en bella ordonnansa, e, de la villa, son salhitz sus los enemics. Chronique des Albigeois, col. 12. 

Alors ils se sont mis en bel ordre, et, de la ville, se sont élancés sur les ennemis.

Segon la dreyta ordenansa de las paraulas. Leys d'amors, fol. 42. 

Selon la régulière disposition des paroles.

- Arrêté, décret.

Aucuns articles d'aquella ordenensa. Ord. de Philippe-le-Bel, de 1306. Aucuns articles de cette ordonnance. 

CAT. Ordenansa. ESP. Ordenanza. PORT. Ordenança. IT. Ordinanza.

(chap. Ordenansa, ordenanses.)

11. Ordenadamen, adv., par ordre, régulièrement.

Dieus l' a fah tan be e tan ordenadamen. Liv. de Sydrac, fol. 53. 

Dieu l'a fait si bien et si régulièrement.

ANC. FR. Li clergiés vint encontre moult ordenéement.

Roman de Berte, p. 179.

CAT. Ordenadament. ESP. PORT. Ordenadamente. IT. Ordinatamente.

(chap. Ordenadamen : en orden.)

12. Ordinariamen, adv., ordinairement.

Li doctor lejon ordinariamen. Leys d'amors, fol. 60. 

Les docteurs lisent ordinairement. 

(chap. Los doctós lligen ordinariamen; menos los doctós catalanistes que sol lligen un parell de sellos y encara se cansen los mol dropos.)

CAT. Ordinariament. ESP. PORT. IT. Ordinariamente. 

(chap. Ordinariamen.)

13. Adordenar, Aordenar, v., ordonner, organiser, disposer, régler. Aordena las esqueiras dels baros de la soa gen, per passar a la batailla.

V. de Bertrand de Born.

Organise les escadrons des barons de son parti, pour passer à la bataille.

Fig. Non pot ben los autres adordenar sell que es en se mezeys dezaordenatz.

Non adordenon lur ententio.

V. et Vert., fol. 79 et 92. 

Ne peut pas bien régler les autres celui qui en soi-même est désordonné.

Ne règlent pas leur intention. 

Part. pas. A ben aordenat sa gleysa e son ostal. V. de S. Honorat.

A bien disposé son église et son hôtel. 

Persona ben adordenada deu tantost repremer et estenher aytals folls pessamens. V. et Vert., fol. 18. 

Une personne bien réglée doit aussitôt comprimer et éteindre telles folles pensées.

- Commander, enjoindre.

Adordenet ab un cavayer del castel que sabia lo fag, que s' en anes a 'N Guillaume de Balaun. V. de Guillaume de Balaun.

Ordonna à un chevalier du château qui savait le fait, qu'il s'en allât vers Guillaume de Balaun.

Venc en 1 pais, am sa molher et am sos efans, per la terra multipliar, coma Dieus aordenava. Liv. de Sydrac, fol. 136.

Vint dans un pays, avec sa femme et avec ses enfants, pour peupler la terre, comme Dieu ordonnait.

- Conférer les ordres religieux.

Los sans ordes que recebon aquells que se volon adordenar a Dieu servir.

V. et Vert., fol. 96. 

Les saints ordres que reçoivent ceux qui veulent se consacrer à servir Dieu. 

Part. pas. Est vos preyres adordenatz? V. de S. Honorat. 

Êtes-vous prêtre ordonné? 

Dieus amenestrara cell que a adordenat. V. de S. Honorat. 

Dieu secourra celui qu'il a ordonné.

- Titré, distingué.

Ab persona adordenada, segon que l' ordes es plus aut.

V. et Vert., fol. 69. 

Avec personne titrée, selon que le rang est plus haut.

14. Adordenamen, Aordenamen, Azordenamen, s. m., ordonnance, disposition, arrangement.

Apres ha los grans adordenamens de son ostal. V. et Vert., fol. 9. 

Après il a les grands arrangements de son hôtel. 

Sobr' el aordenamen que dessus contengutz es.

Tit. de 1270, de la famille Gasc. 

Sur la disposition qui est contenue dessus.

- Ordre, arrêté, décret.

Per mandamen del emperador e per adordenamen de Dieu.

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 5. 

Par commandement de l'empereur et par ordre de Dieu.

- Règle, principe.

Dregz de natura es azordenamens comus que es donat per natura.

Brev. d'amor, fol. 4.

Droit de nature est règle commune qui est donnée par nature.

- Commandement, précepte.

Aordenamens de leis es tota sabieza. Trad. de Bède, fol. 37. Commandement de loi est toute sagesse.

15. Adordenament, adv., avec ordre, conséquemment, régulièrement. Qui s' esforz' a penre las vertuz non adordenament, tost perilha.

Trad. de Bède, fol. 44.

Qui s'applique à saisir les vertus non régulièrement, bientôt est en péril.

ANC. FR. Mal ordonnément neantmoins couché en langage françois.

Camus de Belley, Divers., t. II, fol. 176.

16. Adordenadamens, Adordenadamen, Ahordenadamen, adv., avec ordre, en rang, régulièrement.

Gruas et aucas issamen

Volon adordenadamen.

(chap. Grulles y oques igualmen (per igual, de la mateixa manera)

volen ordenadamen (en orden). Al Decamerón trobaréu una noveleta aon ix una grulla, y un atra aon ix lo pon de l' oca y Salomón.)

grulles que se aguantáen sobre una pota, com solen fé cuan dormen

Brev. d'amor, fol. 51.

Grues et oies également volent en rang.

Ahordenadamen ferir... sus l'autra ost. Liv. de Sydrac, fol. 60. 

Frapper en ordre... sur l'autre armée. 

Breumens et adordenadamens. V. et Vert., fol. 59.

Brièvement et régulièrement.

17. Aordinatio, s. f., règlement, disposition.

Conditios et aordinatios dejos escrichas. Charte de Gréalou, p. 60. Conditions et règlements dessous écrits.

18. Adordenayre, s. m., ordonnateur, administrateur.

Pus que ell es payres, ell es governaires et adordenayres del ostal.

V. et Vert., fol. 38. 

Puisqu'il est père, il est gouverneur et ordonnateur de la maison.

19. Desorde, s. m., désordre.

Las malvolensas e lhi desorde.

Trad. de la Règle de S. Benoît, fol. 34.

Les malveillances et les désordres.

CAT. Desorde. ESP. Desorden. PORT. Desordem. IT. Disordine.

(chap. Desorden, desordens; desorde.)

20. Desordenament, s. m., disproportion.

Per desordenament dels membres. Eluc. de las propr., fol. 55. 

Par disproportion des membres.

CAT. Desordenament. ESP. Desordenamiento. IT. Disordinamento.

(chap. Desordenamén, desordenamens; desproporsió, desproporsions.)

21. Dezordenatio, s. f., désordre, dérangement.

La dezordenatio d'aytal oratio, o d' aytal sentensa.

Leys d'amors, fol. 134.

Le désordre de tel discours, ou de telle pensée. 

ESP. Desordenación. IT. Disordinazione. 

(chap. Desordenassió, desordenassions : desorden, escampatall.)

11. Dezadordenar, Dezaordenar, v., dérégler, désordonner. 

Per aquestas III cauzas que corrompon e dezaordeno tot lo mon.

V. et Vert., fol. 48. 

Par ces trois choses qui corrompent et désordonnent tout le monde.

Part. pas. D' on par qu' el nos es aversiers 

Per desadordenat voler.

G. Riquier: Be m degra. 

D' où il paraît qu' il nous est contraire par un vouloir désordonné.

Los faitz adordenatz e 'ls desadordenatz. 

G. Riquier: Lo mons par. 

Les faits réglés et les déréglés.

Neguna cauza non deguda e dezaordenada. V. et Vert., fol. 19. 

Nulle chose non due et désordonnée.

23. Dezadordenamen, s. m., déréglement, dérangement.

De dezadordenamen del cor ve lo dezadordenamen del cors.

V. et Vert., fol. 104.

De déréglement du coeur vient le déréglement du corps.

ANC. FR. Le désordonnement de sa justice. 

Œuvres d'Alain Chartier, p. 372.

24. Extraordinari, adj., lat. extraordinarius, extraordinaire. 

Certa joya extraordinaria. Leys d'amors. Laloubère, p. 66.

Certaine joie extraordinaire. 

CAT. Extraordinari. ESP. PORT. Extraordinario. IT. Estraordinario, straordinario. (chap. Extraordinari, extraordinaris, extraordinaria, extraordinaries : extra + ordinari, fora de lo ordinari, fora del comú.)

25. Preordenacio, s. f., préordination.

Predestinacio es preordenacio de Dieus segon segon la qual hom es destinat... a salvacio. Eluc. de las propr., fol. 5. 

Prédestination est préordination de Dieu selon laquelle l'homme est destiné... à salut. 

CAT. Preordinació. ESP. Preordinación.

(chap. Preordinassió, preordinassions, preordenassió, preordenassions. Predestinassió es preordenassió de Deu segons la cual (hom es) se está destinat... a salvassió.)

martes, 5 de octubre de 2021

HORAS DE NOSTRA DONA SANCTA MARIA.

LAS HORAS DE LA VIRGEN.

Hacia el mismo tiempo en que escribió Raimundo la elegía que acabamos de insertar, compuso el otro poema dedicado a la Reina de los cielos, que intituló las Horas de la Virgen. Tiene por objeto cantar las alabanzas de la madre del Salvador. Dividiólo el poeta en siete partes, formando cada cual una de las horas canónicas, que a su vez están también divididas en siete estrofas de doce versos. La primera parte comprende la hora de maitines, la segunda la de prima, la tercera la de tercia, la cuarta la de sesta (sexta; la hora de la siesta), la quinta la de nona, la sexta la de vísperas y la séptima la de completas. Empieza con una exposición, a la que sigue una plegaria para cantarse antes de cada una de las horas. La de maitines dedica una estrofa a Dios, otra al Dios padre, otra al Dios hijo, otra al Dios Espíritu Santo, y las tres restantes tienen por objeto el Criador, el Recreador y el Glorificador, hablando en cada una, de la Virgen María Madre de Dios, a quien llama guía de los pecadores; consejo, confortamiento, gozo y amor de los mortales; salvación del género humano, salud de todos los que la aman y gloria de los cielos todos.

La hora de prima se ocupa en sus siete estrofas de la encarnación del Verbo en el seno de María, doncella de tanta virtud, que otra más perfecta no pudiera hacer el mismo Dios; del nacimiento de Jesús y del placer que experimentó la Virgen al ser madre; de la pasión y de los dolores que traspasaron su corazón al ver las afrentas que Jesús sufrió y la muerte que le dieron; del descendimiento a los infiernos para libertar triunfante y victorioso a Adán y a los patriarcas; de la resurrección y del gozo de la Virgen al ver a Jesús que ya no podía morir; de la ascensión a los cielos, dejando Jesús a su madre en el mundo para ejemplo de las criaturas e intercesora de los pecadores; y del juicio final que ha de dar el premio a los buenos y el castigo a los malos.

En la hora de tercia habla de la sabiduría, cuyo don concedió el Espíritu Santo a María, para que pudiese escribir en el nuevo libro los nombres de los que la alaben y ensalcen; del entendimiento que la Virgen da a los que le son fieles, para que puedan conocer a Dios; del consejo de que está dotada para llevar el mundo por el camino de la salud; de la fuerza que da a los humildes y temerosos de ofender al Todopoderoso; de la ciencia que concede al hombre, para que columbre el refugio en donde ha de encontrar merced; de la piedad que encuentra el culpable cuando confía en la coronada Virgen; y del temor que ella inspira al hombre para impedirle caer en pecado.

Trata la hora de sexta del don de la justicia con que embelleció Dios el alma de María, para que juzgase a los arrepentidos y les otorgase el perdón; de la prudencia, luz que muestra al hombre el puerto de la salud y los caminos de la muerte eterna, y con que dota la Virgen a sus devotos; de la fortaleza de los que aman a la madre de Dios; de la templanza que quiere la valerosa Señora tenga el hombre por su amor; de la fé que debe haber el que quiera conservarse en la gracia de la excelsa Reina; de la esperanza que salva a los que en la Virgen la tienen puesta; y de la caridad que considera como la mayor de las virtudes.

La hora de nona la consagra el autor a los siete pecados capitales, diciendo: que la dulce María no puede tener afecto a quien en vez de atesorar amor a Dios en su corazón, recoge con avaricia las mundanales riquezas; que menos concede el delicioso sabor de los lícitos placeres a quien se entrega a la gula; que la concupiscencia es el pecado que más aborrece la celestial doncella, esbelto palacio de virginidad, suave aroma de la flor blanca del amor; que esta borra de su memoria al que por soberbia quiere en alto levantarse sobre los demás; que con la pereza, origen de la villanía y de todos los pecados, pierde el mortal a su abogada en el cielo; que la envidia es enemiga de todas las virtudes y de toda plegaria a la más amorosa de las madres; y que la ira nos enemista con ella, nos roba la libertad, encadena nuestro albedrío y ofusca nuestro entendimiento.

Los siete sacramentos de la iglesia son el objeto de la hora de vísperas. Dice que el matrimonio place a la madre de Dios, para que sean los fieles engendrados sin culpa; que le place el bautismo porque es imagen del de sangre con que Cristo nos lavó y regeneró desde la cruz, y la confirmación porque en la fé con que ha entrado en la vida se afirma el cristiano; de la eucaristía manifiesta que tiene tal virtud que no hay hombre que pueda expresarla, y que es indecible el gozo que ocasiona a María cuando un ministro justo es quien celebra el santo sacrificio; que la bendición de la Virgen recae sobre el varón que aspira al orden sacerdotal; que nunca niega aquella su perdón al que se entrega a la penitencia; y concluye ponderando la eficacia de la postrera unción.

Y por último en la hora de completas dice que la memoria de los grandes dones, de la esperanza y del perdón nos hace valientes, francos, alegres y virtuosos en todos nuestros actos, y que se alcanza el amor de Dios dedicando al divino hijo de María la flor de nuestros recuerdos, que es la de hacerle presente nuestra frivolidad: que el entendimiento hace comprender verdaderamente el pecado, despertando luego el temor y la contrición, al paso que María no permite que en culpa mueran los arrepentidos; que quien ama con toda su voluntad a la augusta princesa del cielo, tiene tan noble amor que en todo acierta, en nada yerra; luego dice a los ángeles que no importa rueguen a su reina para que nos ame, pues tanto es el amor que nos tiene que es innecesaria su intercesión; pues si entrañablemente no nos amase, nadie pudiera evitar las infernales penas, ni alcanzar los placeres del cielo; que al imaginar los terribles y eternos castigos llénasele el corazón de tristeza y miedo, hasta que se acuerda de la madre del amor; y al hablar de los sentidos, exclama: - “Cuando tiendo una mirada por la tierra, el mar y el cielo; cuando oigo el canto de los pájaros; cuando aspiro el perfume de las flores; cuando percibo el delicado sabor de los manjares; y toco ricas telas, preciosas maderas, oro y rubíes, y hablo entretanto con recogimiento con la Señora de los cielos; cuando a ella me entrego en cuerpo y alma; ay! siento entonces tanta dulzura en mi corazón, que nunca igual la experimento.” Y da fin Raimundo a su poema ensalzando los efectos de la verdadera oración.

Esta hermosa poesía está escrita en versos pareados, fáciles y fluidos y en esmerado lenguaje; y contiene no pocas bellezas literarias, ya en lo que mira a su esencia, ya en lo que atañe a su forma.


HORAS DE NOSTRA DONA

SANCTA MARIA.

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Deus, en vostra virtud comença RAMON aquestas horas de nostra dona Sancta María é cántense al só dels hymnes.


A honor del major Senyor

Jesu-Christ, vull far per s' amor

Set horas de sua mayre

Que es de peccats repayre,

Per esperança e perdó;

Las set horas aquestas só:

Maytinas, prima, tercia,

Mitg día, nona y sia

Vespres, completas, e si y fós

Altre hora fora joyós.

Cascuna es de setenas

Qui son de oracions plenas:

L' hora qui es de maytinas

Es de personas divinas:

Prima es de la humanitat

Ab que Deus ha el mon creat (1):

Tercia del Esperit Sant

Qui set dons dona en amant;

Mitg dia de set virtuts

Qui son carreras de saluts (2):

Contra los set peccats mortals

Está nona hora cabals:

Vespres son dels set sagraments

Qui de la fe son ornaments:

De set cosas es completa

Ab qui los Sants fan colleta

De sanctitat perpetual

En gloria celestial.


DE LA CONFESSIÓ QUE HOM DEU FER Á CASCUNA HORA

ANS QUE LA DIGA.


A vos mayre de pietat

Me confes de tot mon peccat,

Ab dolor e contricció,

Volent far satisfacció

A mon poder del falliment

Qu' ay fayt ves vos e mante gent:

E vos, dona, per pietat

Prenets esta hora en grat;

La qual dic per vostra lausor

E p' el vostro fill Salvador.

Ave María alegramen

Diga hom al començamen.


DE MATTINAS.

I.

De un Deu.

Es un Deu e una dona

Qui sobre totas es bona;

De aquests dos es trastot lo mon

En lonch, pregon, ample e redon;

La dona es Sancta María

Qui a fill sens d' hom paria,

E es un fill home e Deu;

E çell qui tot vòl esser seu

No hage pahor a la mort,

Que lo mal esperit l' emport;

Car Deus lo vòl al cel haver

Pus tot s' es dat a son voler.


II.

De Deu pare.

En la divina natura

Es un payre sens mesura;

En la natura humana

Una dona es qu' hom reclama;

Nostra dona mayre de Deu

Qui es filla de l' hom fill seu,

E del payre e la mayre fó (3)

Mercé, pietat e perdó.

Amdos están en aquel port

On hom no mor a mala mort;

Lo payre e la mayre amdos

Sien payre e mayre de nos.


III.

De Deu fill.

Es un fill Deu en Deitat
Fill de sa filla Christ nomenat (4);
Qui es trames per son payre
Per esser nostre Salvayre.
Aquel fill ha tan gran virtut
Que sens éll hom no ha salut;
E té per sa mayre perdó
E no diu a null hom de no
De neguna perdonança
Si en sa mayre ha fiança;
Aytal fill sia conegut
Per tot lo mon e car tengut.

IV.
De Sant esperit.

De Deu payre e fill amant
Hix un esperit qui es sant,
E es creayre e senyor,
E vòl la puella d' amor
Mays que quant ha creat sajus
E l'ha sus enfora Jesus;
E quant prega hom la puella (5)
Que li ajut li consella,
Que a son fill ella deman
Só de que hom la va pregan,
Puys l' ha fayta mayre d' honor
E refugi de peccador.


V.

De creador.

Lo mon ha sol un creador

Qui l' ha creat per far honor

A la puella sa mayre

De los peccadors guiayre

Com son en tribulació,

E pregon ella que lur dó

Conçell, confort, gaug é amor,

Com servesquen nostre Senyor

Ab tot quant han a lur poder

E de lurs peccats dol haver;

Aquella puella es cabal

De tot ço perque amor val.


VI.
De recreador.


Un recreador de quant es

En una verge home se fes,

Ab una tal condició

Que vengués a salvació

L' humá genre qu' era perdut,

E que la verge fos salut

De tots aquells que l' amarán,

E qu' el creayre en istán

Complesca sua demanda,

Pus sa mayre ho comanda,

Perque 's confort tot peccador

Si ama la dona meyllor.


VII.

De glorificador.

Gloria nostra dona 'l cel
Ab l' ángel Sant Gabriel
E ab tots los sants que la y son
En veser son fill desiron,
Qui ' els dona gloria tan gran
En membrant, entenent e aman,
E ab un tal sguardament
Que no es nengun hom vivent
Qui la pogués dir ni pensar:
- Fill, dix la Verge, pus poch dar
En est loch tal gloriament
Veng' on say tuyt nostro ’n parent.



DE PRIMA.

A vos mayre de pietat.

I.

De la sua concepció.

Ah Deus! ¿con gran maravella

Es que regina puncella

Haje ver home conçebut

Qui ver Deus sia sdevengut?

Emper no 'n so y maravellat

Pus que fo per lo esperit Sant,

Qui pòt complir quant vòl haver,

Si voluntat ha, ab son poder (6).

Mas la virtut d' on fó plena

Quant li fó fayta estrena

De fill Deu home qui fos seu

No la pográ far major Deu.


II.

De la nativitat.


Quant consir la nativitat

Qu' home ver pusca esser nat

De fembre verge e passar

Un cors per altre sens trencar,

Molt stay en gran spaven

Tro que pens lo conçebimen

Qui fó per miracle complit

Per lo Senyor Sant Esperit;

Mas quant consir lo gran plaer

Que la Verge hac sens doler

En enfantar home e Deu

Me maravell sobre 'l seyn meu.

III.

De la passió.

Anc pasio de passió

Ne de neguna acció

Poch sofrir cos ne pensament,

Com soferí la Verge humilment,

Quant vi son fill tant ahontat

Sus en la crotz mort e penjat;

E adonchs desirá morir

Car no 's podia sostenir;

Mas car havia gran plaer

En son amorós fill veser

No la podia pendre mort,

Estava en guayg e desconort.


IV.

Devallá als inferns.

Quant Jesu-Christ fó mes al vas,

Dix la regina: - ¿Qué farás?

Irás a mayso per morir,

O estarás say per vivir

En veent aquest moniment? -

De mentra era en est pensament

L' arma de son fill devallá

En infern, de lo qual gitá

Adam e tots sos companyons

Per victoria e perdons.

- Ah! dix Abraham, de ma cusina,

E com es de nos medicina!


V.

De resurrecció.

Jesus resucitat, sentit

Recobrá e virtut l' esperit

De la regina en plaer:

On fo conformat sens doler;

E dix a son fill en rien:

- ¿Que s' es feta soptosamen

La greu dolor qu' eu suy sentir!

E vos fill ¿podets may morir? -

E quant recobrá son scient,

E conech manifestament

Que son fill fó resucitat,

Null gaug al seu es comparát.


VI.


Del pujament de Jesu-Christ al cel.


Quant Jesus hac son fayt complit

Al payre, al Sant Esperit

En est mon, ah san Gabriel

E ab tots los ángels del cel,

Puja el sen a son payre,

Al cel qui es son repayre;

E sa mayre 'n lo mon lexet

En qui molt paubrement visquet,

Per ço que gran eximpli fós

A hom rich, avar e ergullós,

E que tots jorns son fill pregás

Que als peccadors perdonás.


VII.

Del dia del judici.

Resucitará tota gent

E venrá a lo jutjament

De Jesu-Christ qui es Senyor,

Qui dirá a li peccador:

- Anats a lo foch infernal

A haver dolor perpetual. -

E dirá a la puncella:

- Mayre! vostres fills apella

A la gloria eternal,

E dona lur juy per cabal (7)

A tota la lur voluntad,

Pus que per ells m' has tant pregat.


DE TERCIA.

A vos mayre.

I.

De saviesa.

A la mayre del gran Senyor,
Mayre de valor e d' amor,
Ha donat lo Sant Esperit
Un dó qui está molt complit,
Apellat sapiencia,
Per ço que aquel hom sia
En lo seu libre nou escrit,
Qui haurá d' ella gran bé dit;
Perque diguen bé de s' amor
Tuyt li just e li peccador:
Car ella 'ls dará tal saber
Que poran lo seu fill veser.

II.
De enteniment.

L' Esperit Sant enteniment
Dona qu' hom sia conexent (8)
De ço que es bé e es mal;
E la regina atretal
Lo dóna á çells qui son seus,
Per ço qu' ells coneguen Deus;
E la regina a l' esperit
Ha un gran orde establit,
Qu' hom entena son fill amán (9)
Ab contricció e plorán,
Que lur perdó culpas e torts
E que los guard de malas morts.

III.
De consell.

Dona Sant Esperit consell
A la regina, que capdell
Lo mon a via de salut (¡O)
Mas hom s'es tant desconegut
Que no 's vòl lexar capdellar
A la regina, ne pregar
Que lo consell quant es vençut,
E 'n mortal peccat cahut,
E está tot desemparat,
Com a home desconsellat;
E si la regina no pregás
Son fill, fora 'l mon en mal cas.


IV.

De força.

Sant Esperit dona força

A tot hom qui bé s' esforça

A reclamar quant es cuytat (11)

La regina de pietat,

Qu' enfortex tot pensament

Qui sia humil e tement

Contra falliment e peccat;

E télo tan fort esforçat

Si es pacient per sa' amor,

Qui tuyt li demoni major

No 'l poden pendre ne forçar,

Car al seu fill lo fá guardar.


V.

De sciencia.

Sciencia es donada
Per Sant Esperit, pausada
En la douça dona d' amor
Qui la dóna al peccador,
Per ço que sapia on es
Socors, pietat e mercés;
E que a ella los deman,
Car del donar ha gran talan,
E dona sciencia infusa,
E quant hom li quer no s' escusa;
Ans lo te fortment a mal
A çells a qui saber no cal.


VI.

De pietat.

Pietat! quius ha donada
A la Verge coronada,
Haus donada al Sant Esperit,
Per ço que no sian punit
Li peccador qu' han fiança
En la Verge quins avança
En tal granea e bontat
Que per vos son tuyt salvat,
E estors a foch qui mays no mor.
Pietat! venits a mon cor,
E fayts n' exir suspirs e plors
Membrant la regina d' amors!

VII.

De temor.


Temor! d' amor sols venguda
De la regina quins ajuda;
Sots per l' esperit tramesa,
De Deu e d' amor dexesa,
Per ço que tots comunament
Temem a fayre falliment
Contra la douça puncella
Que ab amor nos apella:
Çella e 'I Sant Esperit
En nos no han re depertit:
Temor! ab vos mercé deman
A la regina en ploran!


DE SEXTA.
A vos regina.

I.

De justicia.

Justicia es ço perque just
fá ver judici: e al fust
Pujá a morir lo Salvador
Per desliurar li peccador,
E per donar justicia
A sa mayre verge pia;
Per ço que faça jutjament
De tot hom qui es penedent (12),
Qui de peccats demán perdó
Prometent satisfacció,
Que si 's jutje sia jutjat
E'l peccat sia perdonat.


II.

De Prudencia.

Prudencia es la virtud

Perque hom eleig salut,

E fuyg a mal e peccat,

E es donada de bon grat

Per nostra dona a son amích,

Com per altre mal se castích,

E sapia el bé que pòt far

E lo mal que pòt esquivar;

Perque prudencia es luts

Que mostra vías de saluts,

E mostra carreras de mort,

E aporta hom a bon port.


III.

De fortitudo.

Fortitudo es tal virtud

Que conforta cor combatut

Contra malvestat e engan

Ab esperança, e ' en pregan

La regina que li ajut,

Com l' enemich sia vençut

Ab fortitudo, que es port

En qui cascun hom es tan fort,

Que vens e no está sobrat;

E qui es bé enamorat

De la Verge, mayre e flor,

Sia forts contra fals amor.


IV.

De temprança.

Temprança es virtud cabal,

E 'n sanitat mays qu' altre val;

Es virtud que soven dona

Bons mérits a la persona;

fá viure mesuradament

Menjant, parlant e en vistent;

E vòl la dona de valor

Que hom l' haje per sa amor;

Car ella la hac en est mon,

Perque tots aquells d' ella son,

Qui de temprança son vestit

E ab ella son be noyrit.


V.

De fe.

Fe es virtud ab que enten
Veritat nostre entenimen
Com enten sobre son poder;

E qui la fe vòl mantener

Dels articles e 'I sagrament,

Será en lo manteniment

De la Verge, qui fe amá

Quant Gabriel la saludá;

La nostra fé 'n ella romás

Quant Jesu-Christ passá p'el pas.

De la mort qu' hay gran dolor,

Car la fe no ha mays d' honor.


VI.

De esperança.

Es esperança la virtut

Ab qu' hom espera la salut

Que ve de merce e perdó,

E mou la Verge a rahó,

Que deja a son Deu fill pregar

Que tots aquells vulla salvar

Que en ella han bon esper,

Perque esperança, car tener

La deu tot hom pus que tant val,

E que la tenga per censal

De la Verge que li consent

A tot lo seu requeriment.



VII.

De caritat.


Caritat es virtut major

Ab que hom ama ‘l Deu d' amor,

En aman son prohisme e sé,

E la regina qui la té,

Per ço que la dó a tot for

E ‘n puscha hom complir son cor,

Aytant quant l' hom volrá complir

E ab gaug viure e morir;

E qui caritat vòl haver

Faça a la Verge son plaer,

Car sens ella no 's pòt donar

Vendra, comprar ne autrejar.



DE NONA.

A vos mayre.

I.

De avaricia.
Avaricia es çell peccat

Qui es mays contra caritat,

Contra larguea e perdó;

Espera 'n satisfacció

E no 's sadolla hom de res,

Ans lo sotsmet a tot quant es,

E pert n' hom la Verge d' amor

Qui no prega nostre Senyor

Per negun hom que sia avar,

Car per re noʻl pòt amar;

Pus que de diners fá tresor

E no del fill seu en son cor.


II.

De glotonia.

Glotonia es çell peccat

Perque vé ans paupertat,

E perque hom es soven mal sá

E en sas paraulas vilá;

E aquell hom que es golós

Mays que altre hom es pererós;

E quant no menja es irat,

E trist está quant ha menjat:

En la dona, flor de amor,

Hom golós no troba sabor,

Perque la Verge no 'l requer

Que li faça negun plaer.


III.

De luxuria.

Luxuria es pudent peccat

Qui en hom consuma sanitat;

E es peccat que mays desplau

A nostra dona, qui 's palau

De virginitat e odor

Que hix de blanca flor d' amor.

E aquell hom luxuriós

Es trop vilá e ergullós,

Si nostra dona vá pregan

Que sia 'n re d' éll membran,

Car dos contraris no estan

En un acort ne en un talan.


IV.

De ergull.

Ergull es peccat qui en alt

vòl estar, e ‘n jus pren tal salt,

Que negun home ergullós

No ha amichs ne companyos.

Ergull no hac la plasenta

Quant dix: - Vet mala sirventa (13)

Del Senyor, fasse 'n son plaer.

E hom que orgull vòl haver

No es per la Verge membrat

A la mort quant será jutjat;

Ans lo lexa anar a la sort

Del demoni a mala mort.


V.

De accidia.


Accidia es neglegiment

En far bé, e es amament

De falliment e de tot mal;

Perque accidia no val,

Ans desval tant, que tol valor

E' n pert hom la dona de amor,

Qui ama bé en tot quant es,

Perque es vilá e descortés

Vays la Verge e accidiós,

E mays que altre es anujós,

E ja la Verge no 'l valrá

A la mort quant ops li será.


VI.

De enveja.


Enveja es desijament

De castell, sembra o argent,

Contra caritat e rahó

Volent hom la possessió

D' altruy, sent que no' y ha null dret;

Perque enveja lo sotsmet

A ira e a dampnació;

E já no fá sa oració

A nostra dona que l'ajut;

Car envejós no ha virtut

Que sia exoit ne entés,

Car ab peccat null bé no es.


VII.

De ira.


Ira es trista passió

E voler contra elecció

De lexar mal e pendre 'l bé;

Perque hom irat no reté

En son voler sa libertat;

Car ira lo té carçerat,

E torba son enteniment,

E fá 'l fer mal soptosament;

Perque null hom qui es irat

En la Verge ha amistat;

Ans es per ella mal volgut,

Pus que per ira es vençut.


DE VESPRES.
A vos mayre.

I.
De matrimoni.

Matrimoni es sagrament

Que fá cópula carnalment

D' hom e fembra, e es amat

Per la Verge, que castedat

Ama, car está ajustat (11)

Seguents l' orde que fó pausat

En na Eva e en Adam;

E tot hom que castedat am

Sech lo primer ordonament,

E es a la Verge plasent,

Que vòl que hom sia engenrat

Ordenadament sens peccat.


II.

De baptisma.


Baptisma es lo lavament

Del peccat qu' el primer parent;

Han sobre tots homens sembrat,

Peccat original nomnat (15);

Lo cual baptisma ha en grat

Nostra dona, car començat

Fó per son fill en la crotz;.

Quant ab sa sanch nos lavá a tots,

E ’n flom Jordá fó batejats,

Per Sant Esperit saludats;

Gran fó lo seu baptisament (16),

Car molt hom n' ha salvament.


III.


De confirmació.

Confirmar es lo sagrament
Que confirma el batejament
Que han fayt del petit infan,
Lo cual atorga cuant es gran,
Ab voluntat e enteniment:
E Christ fó lo confirmament
Sus en la crotz ab sa greu mort,
Ab la qual mort son say estort
De mal peccat original;
E la regina qui mays val
vòl que hom sia confirmat,
Pus que en vera fe es entrat.

IV.


De la misa.

Lo sant sagrament del altar
Es dó a qui Deus no pòt dar
A paraula mays de poder,
Ab la cual Christ fá son cors fer
Ab lo prevera en traspassan
Pa e vi, en carn e sanch
Que es de nostron rey Jesus
éll estant al cel e sajus.
La virtut de aquell sagrament
No la pòt dir hom vivent,
N 'el gaug que nostra dona n'ha,
E majorment si hom just lo fá.


V.
De orde.

Orde d' acolit, diaque,
Prevera e subdiaque,
Es sagrament per Deu servir
En cantant e la missa dir,
E en infants a batejar,
E 'n matrimoni, confessar,
E lo prevera que perdó,
E faça estrema-unció,
E sia vicari de Deu,
E beneescha tot hom seu,
D'aquest sagrament fá plaer
A la Verge qui 'l vòl haver.

VI.
De penitencia.

Penitencia es sagrament
Per qui hom fá dejunament,
E's penet e requer perdó,
E hom fá satisfacció
De sos torts contra greus peccats,
E vòl qu' hom sian carçerats
En temor e 'n aflicció,
Ab dolor e contricció;
Aytal sagrament ha virtut
Qui mou la dona de salut
A una tal devoció,
Qu'a penedent no diu de no.


VII.
De extrema-unció.

Es la extrema-unció
Sagrament de querer perdó
A la fí assumadament
E qu'hom faça confirmament
De la fe en que ha estat,
E cascun s'en sia untat
Ab crisma com ver christiá;
E fo fayt en Christ quant penjá
En la crotz ab sanch e suor,
E en la regina ab plor,
Car ab negun sen no peccá (17)
Mays que nostres peccats plorá.


DE COMPLETAS.

A vos mayre.

I.
De membrança.

Membrança de gran dó
De esperança e de perdó
fá coratje franch e joyós
E 'n tots los fayts virtuós,
Per virtut del remembrament,
Si hom membre la pus plasent
Qui de membrar es joy e flor,
E fá membrar per nostr' amor
A son fill nostra frevoltat,
Per ço que haje pietat,
E per res no 's pòt abstener
Que nos am ab tot son poder.


II.

De entendre.


Çell qui enten ab veritat

Son falliment e son peccat

Ab contricció e temor

A la mort no hage pahor,

De son falliment e peccat

Si enten la gran pietat

Que ha de tots los peccadors

La douça dona de valors,

Que no sofer qu' hom sia mort

Ab neguna colpa e tort;

Pus que hom sa valor enten

E' s penet de son fallimen.


III.

De voluntat.

Qui ha veraya voluntat
A nostra dona de bon grat,

Há un tant noble amament

Que en tota res es avinent,

Leyal, humil, franch e cortes

E no falla 'n neguna res;

Car nostra dona el té tan car

Que no ’l lexa en res errar,

Amem donchs la Verge molt fort

Car ella es de tot gaug port,

Ont hom está segurament

E no tem nulla re vivent.


IV.

De angels.

Senyors ángels, nous cal pregar

La regina qu' ens, vulla amar,

Car ella ens ha tan gran amor

Que no y ha master pregador;

E vos senyor Sant Gabriel,

Michael, Seraphin, Raphael,

Fayts li ’n gracias e merces,

Car nostra advocada es;

Car si per sa amor no fós

Ja no pográ negú de nos

Fugir a pena infernal

Ni haver gaug celestial.


V.

De Imaginar.

Gay só quant vull imaginar

En la Verge gloriejar,

Que ha al cel imperial.

Imaginar mays me val
Que tot quant hay sentit de sá;
Car tots los sants que son d' allá
Canten de la sua valor,
Pregant per li peccador.
Mays quant imagin lo turment
Qu' en infern están longament,
Adonchs suy trist e hay pahor

Trò membr' a la dona d' amor.


VI.

De sentir.

Quant veig la terra e la mar,

Lo cel, e aug aucells cantar,

E sent de las flors lur odor,

E de las viandas sabor,

E toch drap, fust, aur, e rubís,

Per la dona de paradís

Ab la qual parle en pregan;

Quant l' arma e 'l cors li coman,

Adonchs sent al cor tal douçor

Que hanc no la sentí major

E dich a la Verge ploran:

- "Veus me dona 'n vostre coman (18)."


VII.

De pregar.

Aquell qui bé volrá pregar

La meyllor dona, e orar

Acus se de son falliment,

Desix aytant jutjament

Contra sí com ama perdó;

Car pus éll se pos en rahó,

No 'l pòt la dona de no dir

De res qui si vulla querir;

Mays çell qui ama mays salut

Qu' el judici per Deus volgut,

No fá oració leyal,

Ans ho té la dona a mal.

____


De la fí de aquest libre.

Las set horas son finidas

E per Ramon proferidas;

A la douça dona d' amor

Pregon per él li peccador.


VARIANTES.

(1) Ab que Deus ha ‘l mon recreat:

(2) Qui son de creaturas saluts:
(3) E del payre e la mayre só
(4) Fill de sa filla Deu nomnat,
(5) E quant prego ‘n la puella
(6) La voluntat ab son poder.
(7) E doner lur mi per cabal
(8) Dona com sia conexent
(9) Com entena son fill aman
(¡O) Lo mon havia de salut;
(11) A reclamar quant es irat
(12) De tot lo mon qui 's penedent,
(13) Quant dix: - Vetme la sirventa

(14) Ama, car está amistat

(15) Peccat original nomenat
(16) Gran fó lo seu banyament,
(17) Car ab negun seu no peccá
(18) - "Deus me don en vostre coman.” (este don pareix dou, pero sal passá en les u, n segóns lo tipo de lletra)