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jueves, 5 de septiembre de 2024

Pasca, Pascha, Pasqua - Depascer

 

Pasca, Pascha, Pasqua, s. f., lat. Pascha, Pâque.

Pascha, en ebroyt, vol dire... passagge. Eluc. de las propr., fol. 129.

(chap. Pascua, en hebreu, vol di... passache o passaje, pas.)

Pâque, en hébreu, veut dire... passage.

Davan lo jorn festival de Pasca. Frag. de trad. de la Passion. 

Avant le jour solennel de Pâque.

La vespra de Paschas se mogron ans del dia. Guillaume de Tudela.

Le soir (la nuit) de Pâque ils se murent avant le jour.

Fig. Gran desirier ai dezirada penre aquesta Pascha ab vos.

V. et Vert., fol. 51. 

Grand désir j'ai de prendre cette pâque désirée avec vous. 

Prov. Cre far Pasca o Nadal

Quant son XX dinz son ostal.

Bertrand de la Tour: Mauret.

Croit faire Pâque ou Noël quand ils sont vingt dans son hôtel.

- Loc. Servant à désigner le printemps.

Atressi chan quan l' ivers es vengutz

Cum faz l' estatz ni la Pasca floria.

P. Vidal ou P. Guillem: No m fai chantar.

Pareillement je chante quand l'hiver est venu comme je fais (dans) l'été et (à) la pâque fleurie.

CAT. ANC. Pasca. CAT. MOD. Pasqua (plural Pasquas). ESP. Pascua. PORT. Pascoa. IT. Pasqua. (chap. Pascua, Pascues.)

dialecte català, Bonas Pasquas, Iglesia Católica, dolsos, días

2. Pascal, adj., lat. paschalis, pascal. 

Cant Dieus comandet ad aquels que sacrificarian l' anhell pascal que senchesson be lurs loms. V. et Vert., fol. 97. 

Quand Dieu commanda à ceux qui sacrifieraient l'agneau pascal qu'ils ceignissent bien leurs reins. 

Lo jorn paschal es dia de gauch. Eluc. de las propr., fol. 128.

(chap. Lo día pascual (de Pascua) es día de goch.)

Le jour pascal est jour de joie.

CAT. Pasqual. ESP. Pascual. PORT. Pascal, pascoal. IT. Pasquale.

(chap. pascual, pascuals; noms propis: Pascual, Pascuala.)

Vista hacia el hotel restaurante Fábrica de Solfa desde el Puente de piedra, Santa Ana


Pasmar, Palmar, v., du grec *gr, pâmer, se pâmer.

Aissi pasmei qan vos vi dels oills rire.

G. Faidit: Mon cor. Var. 

Ainsi je pâmai quand je vous vis des yeux sourire. 

Si que no s poc tener que non pasmes de dolor. V. de Bertrand de Born. 

De sorte qu'il ne se put tenir qu'il ne pâmât de douleur.

Part. pas. Vos caires pasmada.

T. de Montant et d'une Dame: Ieu venc.

Vous tomberez pâmée.

A sos pes s' es palmada sus los marbres listratz.

Roman de Fierabras, v. 2990.

A ses pieds s'est pâmée sur les marbres jaspés.

ANC. FR. Qu'elle quéy pausmée desus le pavement.

Poëme d'Hugues Capet, fol. 20. 

CAT. ESP. PORT. Pasmar. (chap. Pasmá, pasmás: yo me pasmo, pasmes, pasme, pasmem o pasmam, pasméu o pasmáu, pasmen; pasmat, pasmats, pasmada, pasmades.)

2. Pasmazon, s. f., pamoison.

Quant el revenc de pasmazon, el crida e dis, en ploran.

V. de Bertrand de Born. 

Quand il revint de pamoison, il crie et dit, en pleurant.

3. Espalmar, v., pâmer.

Doncx s' espalma lo rey sus lo col del destrier, 

Floripar s' espalmet, que tant a grans beutatz; 

Gui, l'anet redressar, sos novels maridatz.

Roman de Fierabras, v. 3898 et 2819.

Alors le roi se pâme sur le cou du destrier.

Floripar, qui a de tant grandes beautés, se pâma; Guy, son nouveau marié, alla la relever.

ANC. ESP. PORT. Espasmar. IT. Spasimare.

4. Plasmar, v., pâmer.

Ieu no puesc la pena durar, 

De tal dolor mi fai plasmar.

B. de Ventadour: Quan lo. 

Je ne puis endurer la souffrance, de telle douleur elle me fait pâmer.

Aissi plasmei quan vos vi dels oills rire. 

G. Faidit: Mon cor. Var. 

Ainsi je pâmai quand je vous vis des yeux sourire. 

Part. pas. Mi lais soven plasmat el sol chazer.

G. Faidit: Molt mi. 

Je me laisse souvent tomber pâmé au sol. 

Ad aquesta paraula, cay del caval plasmatz.

Roman de Fierabras, v. 120. 

A cette parole, pâmé il tombe du cheval.

CAT. ESP. PORT. Pasmar. (chap. Pasmá, pasmás.)

5. Plasmazo, s. f., pamoison.

Quan de plasmazo en revenc.

Guillaume de Berguedan: Lai on hom. 

Quand de pamoison il en revint.

6. Esplasmar, v., pâmer.

IIII vetz s' esplasmet desotz un olivier. 

Tal dol ac e tal ira c' a terra s' esplasma. 

Roman de Fierabras, v. 3640 et 4373. 

Quatre fois il se pâma dessous un olivier. 

Telle douleur il eut et tel chagrin qu'à terre il se pâme.


Passer, s. f., lat. passer, passereau, moineau.

Las pasers non oblides.

Li done passer o perditz.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Que tu n' oublies pas les passereaux. 

Qu'il lui donne passereau ou perdrix. 

ANC. FR. Pinsons, pivers, passer et passerons.

Cl. Marot, t. I, p. 328.

IT. Passere. (chap. Vilero, vileros (perque ne ñan mols per les viles o pobles); pardal, pardals. ESP. Gorrión, passer domesticus.)

Vilero, vileros (perque ne ñan mols per les viles o pobles); pardal, pardals

2. Passerat, s. m., passereau, moineau.

E 'l reys Felips cassa lay, ab falcos, 

Sos passeratz e 'ls petitz auzelhos.

Bertrand de Born: S'ieu fos. 

Et le roi Philippe chasse là, avec faucons, ses passereaux et les petits oiseaux.

3. Passera, s. f., passereau, moineau.

Las passeras que pitavan 

Mot cochosamen e manjavan.

Trad. d'un Évangile apocryphe. 

Les passereaux qui becquetaient et mangeaient moult avidement.

ANC. FR. Et la passe défend de son bec courroussé 

Ses moineaux assaillis dans le mur crevassé. 

Du Bartas, p. 248. 

IT. Passera.

4. Passaretta, s. f. dim., petit passereau, petit moineau.

O, si vols, una passaretta.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Ou, si tu veux, un petit passereau. 

IT. Passaretta. (chap. Vileret, vilerets; pardalet, pardalets, pardaleta, pardaletes.)

5. Passerin, adj., de passereau, de moineau.

D' egestio passerina.

Deudes de Prades, Auz. cass.

D' éjection de passereau.


Past, s. m., lat. pastus, pâture, nourriture, pâtée, mangeaille. 

Apres voillatz que soven tast 

D' aquella polvera en son past.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Après veuillez que souvent il tâte de cette poussière dans sa pâtée.

Sai ne motz que, dinz lai on estan, 

S' acluzon plus no fa son past auzel. 

R. Gaucelm de Beziers: A penas vau. 

J'en sais de nombreux qui, là-dedans où ils sont, se cachent plus que ne fait oiseau sa pâture. 

ANC. FR. Nul past, tant soit-il sauvoureux, 

Ne vin, tant soit-il délectable.

Ronsard, t. I, p. 118. 

Pour la haste qu'il a de taster du past.

Les quinze Joyes du Mariage, p. 16. 

Avant le past ou après. Rabelais, liv. III, ch. 38.

CAT. Past. ESP. PORT. IT. Pasto.

2. Pastura, s. f., lat. pastura, pâture, nourriture.

Ayssi co buou romia sa pastura. V. et Vert., fol. 42.

(chap. Així com lo bou (o buey) rumie sa (la seua) pastura.)

Ainsi comme boeuf rumine sa pâture. 

Serem de verms pastura.

(chap. Serem o sirem de cucs pastura : mo se fotrán los cucs.)

Sordel: Puois trobat ai. 

Nous serons pâture de vers. 

Fig. La pastura de la paraula de Dieu. Trad. de Bède, fol. 53.

La pâture de la parole de Dieu.

- Pacage, pâturage.

Al abric, lonc la pastura.

Marcabrus: L'autr'ier. 

A l'abri, le long du pâturage. 

CAT. ESP. PORT. IT. Pastura. (chap. Pastura, pastures; v. pasturá: pasturo, pastures, pasture, pasturem o pasturam, pasturéu o pasturáu, pasturen; pasturat, pasturats, pasturada, pasturades.) 

3. Pastural, Pastorau, s. m, pacage, pâturage.

Las erbas e 'ls pasturals e las aigas. Tit. de 1259. Arch. du Roy., J. 330. Les herbes et les pacages et les eaux.

En uns pastoraus, lonc un riu.

Marcabrus: L' autr' ier.

Dans des pâturages, le long d'un ruisseau.

4. Pastenc, s. m., pâturage, pacage.

Vergiers, bosc, pastencs. Tit. de 1291. DOAT, t. XI, fol. 216. 

Vergers, bois, pâturages. 

Prengan per tots locs lenhas, aigas e pastenxs.

Tit. de 1241. DOAT, t. VI, fol. 151. 

Qu'ils prennent en tous lieux bois, eaux et pacages.

Cavals et autras bestias copiozament han pastencs.

Eluc. de las propr., fol. 129. 

Chevaux et autres bêtes ont copieusement pâturages.

- Aliment, pâture.

Peysshos... so pastenc et vianda d'home.

Eluc. de las propr., fol. 154. 

Poissons... sont aliment et nourriture d'homme.

5. Pasturgue, s. m., pâturage, pacage. 

Aigas et erbas e pasturgues.

Tit. de 1198. Arch. du Roy. Toulouse, J. 328.

Eaux et herbes et pâturages.

CAT. Pasturatge. ESP. Pasturage (pasturaje). (chap. Pastura, pastures.)

6. Pasquier, Pascheir, s. m., lieu de commun pacage, parcours.

(N. E. Ver Les recherches de la France, de Étienne Pasquier.)

Cams o vinhas o cazas o devezas o pasquiers.

V. et Vert., fol. 15.

Champs ou vignes ou cases ou devèzes ou parcours. 

Donat et altreiat los pascheirs els bos cuminals.

Charte de Besse, en Auvergne. 

Donné et octroyé les parcours dans les bois communaux.

ANC. FR. Terre... qu'on appelle chaume et paschier de bestes.

Cout. de la Marche, art. 425. Du Cange, t. V, col. 230.

7. Pascuos, adj., lat. pascuosus, fécond en pâturage, propre au pâturage.

Fructuos et pascuos.

Terra... fertil en herba pascuoza.

Eluc. de las propr., fol. 160 et 175. 

Fructueux et fécond en pâturage. 

Terre... fertile en herbe propre au pâturage.

8. Pascual, adj., de pâturage, propre au pâturage.

Herbas pascuals. Eluc. de las propr., fol. 221. 

Herbes propres au pâturage.

9. Paissiu, Passiu, s. m., droit de pâturage, de pacage. 

Senhorias e paissius. Tit. de 1243. Arch. du Roy., J. 325. 

Seigneuries et droits de pâturage.

Passius, cassius, pesquius. Tit. de 1246. Arch. du Roy., J. 330.

Droits de pacage, droits de chasse, droits de pêche.

10. Paichio, s. f., pacage, pâturage. 

Aigas e paichios. Tit. de 1248. Arch. du Roy., J. 323. 

Eaux et pâturages.

11. Pascitiu, adj., alimentaire.

Virtut pascitiva es ministra de virtut nutritiva. Eluc. de las propr., fol. 19.

Vertu alimentaire est instrument de vertu nutritive.

12. Pastoral, adj., lat. pastoralis, pastoral.

Offici pastoral. Doctrine des Vaudois. 

Office pastoral.

Recebre la pastoral cura. Trad. de Bède, fol. 56.

Recevoir le soin pastoral.

CAT. ESP. PORT. Pastoral. IT. Pastorale. (chap. Pastoral, pastorals.)

13. Pastori, s. m., pâturage, pacage, herbe. 

Crey que m det Dieus aquest parelh

Joy de cambra en pastori.

Gavaudan le Vieux: L'autre dia.

Je crois que Dieu me donna cette joie pareille de chambre sur l' herbe.

14. Pastre, Pastor, s. m., lat. pastorem, pâtre, pasteur, berger. 

El pastre, qu' el mal sentia,

Tornet son cantar en plor.

Gui d'Uisel: L'autre jorn. 

Le pâtre, qui sentait le mal, tourna son chanter en pleur. 

Belh m'es quan vey que boyer e pastor 

Van si marrit q' us no sap vas on s' an.

B. Arnaud de Montcuc: Ancmais tan. 

Il m'est beau quand je vois que bouviers et pâtres vont si marris qu'un ne sait où il s'aille. 

Pastre, lauzengier gilos 

M' onron chascun dia.

Cadenet: L'autr' ier lonc. 

Berger, les médisants jaloux m' honorent chaque jour.

E 'n tenria neys per senhor

Un pastor que vengues de lai.

Arnaud de Marueil: A guiza. 

Et j'en tiendrais même pour seigneur un pâtre qui viendrait de là.

Moral. Es vida, guitz e consolamens, 

Pastres e lutz.

A. Brancaleon: Pessius pessan. 

Il est vie, guide et consolation, pasteur et lumière.

Ill las fan morir e dechazer 

Ist fals pastor.

G. Figueiras: No m laissarai. 

Ils les font mourir et déchoir ces faux pasteurs. 

ANC. FR. Si coiement uns mouton prist 

Que li paistres ne s' en parçut.

Fables et cont. anc., t. IV, p. 4.

Mès tost l' aperçut le pastor, 

E li a hué deus mastins.

Roman du Renart, t. I, p. 173.

CAT. ESP. PORT. Pastor. IT. Pastore. 

(chap. Pastó, pastós, pastora, pastores.)

15. Pastoret, s. m. dim., bergerot, pastoureau.

Pueis li pastoret, que gardavan 

Lur fedas, e las pastorgavan.

Trad. d'un Évangile apocryphe. 

Puis les pastoureaux, qui gardaient leurs brebis, et les faisaient paître.

CAT. Pastoret. (chap. Pastoret, pastorets, pastoreta, pastoretes.)

16. Pastoriu, s. m. dim., pastoureau, bergerot.

Auzi la votz d' un pastoriu

Ab una mancipa chantar.

Marcabrus: L'autr' ier. 

J'entendis la voix d'un pastoureau chanter avec une jeune fille.

17. Pastorel, s. m. dim., pastoureau, bergeret.

Quan vos foratz natz vengro los pastorels. Passio de Maria. 

Quand vous fûtes né, vinrent les pastoureaux.

Gaya pastorella...

E 'l pastorel.

J. Esteve: El dous temps.

Gaie pastourelle... et le pastoureau.

ANC. FR. Sovent regrète un pastorel... 

Lessiez ester 

Cel

Pastorel. 

Jean Errars. Ess. sur la Mus., t. II, p. 190 et 191. 

ESP. Pastorcillo. IT. Pastorello.

18. Pastora, s. f., pastourelle, bergère. 

En un pradet, culhen flor, 

Encontrei pastora ses par.

J. Esteve: L'autr' ier el.

Dans un petit pré, cueillant des fleurs, je rencontrai pastourelle sans pareille.

E 'l pastora moc sas rasos.

J. Esteve: El dous temps. 

Et la pastourelle produisit ses raisons. 

ANC. FR. Sans pastorel

Pastore trouvai. 

Perrin d'Angecourt. Ess. sur la Mus., t. II, p. 151. 

Truis pastore soz un pin. 

Jean Errars. Ess. sur la Mus., t. II, p. 190. 

CAT. ESP. PORT. (chap.) Pastora.

19. Pastorella, s. f. dim., pastourelle, bergerette.

Ieu vi denan, ab un pastor,

Gaia pastorella.

J. Esteve: El dous temps. 

Je vis devant, avec un pâtre, joyeuse pastourelle. 

D' una pastorella que vi.

Gavaudan le Vieux: Desemparatz. 

D'une pastourelle que je vis.

- Pastorelle, sorte de poésie.

La primiera pastorella facha en l' an MCCLX, Ms. 7226, art. 

Giraud Riquier. 

La première pastorelle faite en l'an 1260.

En aissi cum es de cansos e de verses e de pastorellas. V. de G. Riquier.

Par ainsi comme il est de chansons et de vers et de pastorelles.

CAT. ESP. IT. Pastorella. (chap. Pastorada, com la de Torres del Obispo; pastorades : classe de poema de la literatura bucólica.)

20. Pastoreta, s. f. dim., petite pastorelle.

Trobet vers e pastoretas a la usanza antiga. V. de Cercamons.

Il trouva vers et petites pastorelles à la manière antique.

21. Pascor, s. m., retour du pâturage, renaissance de la verdure, primevert, printemps, saison nouvelle.

So fo, issen pascor, quan intra mais. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 74. 

Ce fut, sortant primevert, quand entre mai. 

Be m play lo gais temps de pascor, 

Que fai fuelhas e flors venir.

Bertrand de Born: Be m play. 

Bien me plaît le gai temps de la saison nouvelle, qui fait feuilles et fleurs venir. 

Colora 'l pascors 

Los verdiers e los pratz.

Giraud de Borneil: Qui chantar. 

Le printemps colore les vergers et les prés. 

Bel' e fresca com rosa en pascor.

B. de Ventadour: En amors. 

Belle et fraîche comme rose en printemps.

- Prairie.

L'autr' ier sompniey en pascor.

Giraud de Borneil: Non pues (puesc) sufrir.

L'autre jour je fis un songe en prairie. 

ANC. FR. Ne chantent fors en pascour.

Le Châtelain de Coucy. Ess. sur la Mus., t. II, p. 260. 

L' erbe verdoi soz la flor

Com el novel tens de pascor...

Plus bel et plus fine blanchor 

Que flor d'espine en pascor. 

Parthonopex de Blois. Du Cange, t. V, col. 226.

(chap. Primavera.)

22. Pascer, Paiscer, v., lat. pascere, paître, repaître, nourrir, rassasier. Senes manjar, domna, m poiriatz pascer

Ab gent parlar.

Aimeri de Peguilain: Sens mon.

Sans manger, dame, vous pourriez me rassasier avec gentil parler.

Pueis de la cueisa paiseretz

L' auzel.

grulles que se aguantáen sobre una pota, com solen fé cuan dormen

Deudes de Prades, Auz. cass.

Puis de la cuisse vous repaîtrez l'oiseau.

Mas si los autres payssia,

Per aquo valria mais.

P. Cardinal: Pus ma boca.

Mais s'il nourrissait les autres, pour cela il vaudrait davantage.

Fig. Quant era amatz e fis amaire, 

E m payssia cortes' amors.

Rambaud de Vaqueiras: No m' agrad' iverns.

Quand j'étais aimé et fidèle amant, et (que) me repaissait amour courtois.

Jovens que guerra non pais, 

Esdeve leu flacx et savais.

Bertrand de Born: Al dous nou. 

Jeune homme que guerre ne nourrit pas, devient bientôt flasque et lâche. 

Proverb. Ben sap far paisser erba vert, 

Femna qu' el marit incrima.

Pierre d'Auvergne: Abans que il. 

Bien sait faire paître herbe verte (faire passer pour bête), femme qui le mari inculpe. 

Aras sai que mains fols pais, 

So di 'l reprovier, farina.

P. Camor: Iratz chant. 

Maintenant je sais que farine nourrit maints fous, cela dit le proverbe.

Part. prés. Ieu donei a son senhor polin payssen.

Le Comte de Poitiers: Companho. 

Je donnai à son seigneur poulain paissant (qui ne tette plus).

Joaquim Montclús, Joaquín Monclús, gordo, seboso, gort, gras, craso

Part. pas. Es ben paisutz de manna.

G. Rudel: Quan lo rius. 

Est bien repu de manne.

Al ser, cant son plen e pagutz.

Marcabrus: Al prim comens. 

Au soir, quand ils sont pleins et repus.

Sa gens vai descausa e nuda, 

Mal abeurada e paguda.

Hugues de Saint-Cyr: Tant es de. 

Sa gent va déchaussée et nue, mal abreuvée et repue. 

ANC. FR. Bien seit abevreiz e péuz.

Marie de France, t. I, p. 190. 

Sa jument a fait ensseler

Qui granz estoit et bien péue.

Fables et cont. anc., t. I, p. 96.

ANC. CAT. Peixer. ESP. Pacer. PORT. Pascer. IT. Pascere. (chap. Pasturá.)

23. Pasturar, v., pâturer, paître.

Pren lo caval, e mena 'l pasturar. Leys d'amors, fol. 61. 

Prends le cheval, et mène-le paître. 

CAT. ANC. ESP. Pasturar. PORT. Pastorar. IT. Pasturare. (chap. Pasturá.)

24. Pastenguar, v., nourrir, repaître.

Part. pas: Paubres... pastenguat et vestit. 

Priv. concéd. par les R. d'Angl., p. 14. 

Pauvres... nourris et vêtus.

25. Pasturgar, Pastorgar, Pasturiar, Pastoriar, v., faire paître, pâturer, garder, paître.

Aital toza vilana 

No pot, ses plazens paria, 

Pasturgar tanta bestia

En aital terra solana.

Marcabrus: L' autr' ier. 

Pareille fillette villageoise ne peut, sans aimable accointance, faire paître tant de bêtes en semblable terre solitaire.

Am sas fedas que pastorgava 

En la montaigna on estava.

Trad. d'un Évangile apocryphe. 

Avec ses brebis qu'il faisait paître sur la montagne où il se tenait.

De poder, en tals terradors, lurs avers pastorgar.

Statuts de Provence. BOMY, p. 2. 

De pouvoir, en tels terroirs, faire paître leurs troupeaux. 

Part. prés. Ieu vau mon aver menant

Per las montaygnas pastorgant. 

Trad. d'un Évangile apocryphe.

Je vais menant mon troupeau paissant sur les montagnes.

ESP. PORT. Pastorear.

26. Apaisser, v., repaître, nourrir, rassasier.

Aus, tu qu' en orde t' apaissas 

E sejornas e t' engraissas.

P. Cardinal: Jhesum Crist. 

Écoute, toi qui en ordre (monastique) te repais et te reposes et t' engraisses.

27. Apastencar, v., nourrir, donner la pâture.

Poletz... apastenca; quan troba pastura, sona 'ls.

Eluc. de las propr., fol. 146.

Ses poulets... elle nourrit; quand elle trouve pâture, elle les appelle.

28. Apatiscar, v., gorger, repaître, nourrir abondamment, empâter. 

Ben yest fols si non gardas, 

Cant t' apatiscas ni t lardas, 

Que tu mezeuses non t' ardas.

P. Cardinal: Jhesum Crist. 

Tu es bien fou si tu ne prends garde, quand tu t' empâtes et te lardes, que toi-même tu ne te brûles.

29. Apastorgar, v., faire paître, faire pâturer, paître.

Aquo fon tot son mestriers 

De sas fedas apastorgar.

Trad. d'un Évangile apocryphe.

Ce fut tout son métier de faire paître ses brebis.

30. Apasturar, v., nourrir, faire paître, paître.

De figas... las deu apasturar. Eluc. de las propr., fol. 142. 

De figues... les doit nourrir.

Part. prés. Apasturant porcs. Eluc. de las propr., fol. 125.

(chap. Pasturán gorrinos per Fondespala; porcs com los de la Ascuma.)

Faisant paître porcs.

ANC. CAT. ANC. ESP. Apasturar.

31. Depast, s. m., lat. depastus, nourriture, appétit.

Perda 'l durmir e 'l depast.

Giraud de Borneil: L'autr'ier.

Que je perde le dormir et l' appétit.

32. Depascer, v., lat. depascere, paître, dévorer.

Depascera tot lo munt ab sas cruels dents. Trad. de Bède, fol. 44.

Dévorera tout le monde avec ses cruelles dents.

(chap. Devorará tot lo món en les seues cruels dens.)

domingo, 2 de junio de 2019

JORNADA CUARTA. NOVELA SÉPTIMA.

Simona vol a Pasquino; están juns a un hort; Pasquino se refregue les dens en una fulla de sauvia y se mor; Simona es arrestada, y volén mostrali al jues cóm va morí Pasquino, refreganse les dens en una de aquelles fulles, se mor de la mateixa manera.

Pánfilo habíe acabat la seua historia cuan lo rey, sense mostrá cap compassió per Andreuola, mirán a Emilia, li va fé un gesto volén di que contare la seua, y ella va escomensá: volgudes compañes, la historia contada per Pánfilo me porte a contaton una en cap cosa pareguda a la seua mes que va passá a un jardí, y del mateix modo arrestada, com u va sé Andreuola, no per forsa ni per virtut sino per inesperada mort se va librá de la justissia. Y com ya se ha dit mes vegades entre natros, encara que Amor de bon grado habite a les cases de los nobles, no per naixó fuch de les de los pobres y tamé an elles amostre alguna vegada les seues forses de tal manera que com a poderossíssim siñó se fa tindre temó de los mes rics. Tornaré a la nostra siudat, de la que avui, contán diverses coses, vagán per varies parts del món, tan mos ham alluñat.
Va ñabé, pos, no fa encara mol tems, a Florencia, una jove mol hermosa y pita per a la seua condissió, ere filla de pares pobres, que se díe Simona; y encara que tinguere que guañás en les seues mans lo pa que volíe minjá, y per a subsistí filare llana, no va sé cap impedimén per a que Amor li apareguere al cap dels actes y paraules amables de un mosso de igual condissió, que li portáe la llana per a filá, de nom Pasquino. Volenlo mol y no atrevinse a res mes, filán, a cada volta de llana que se enroscabe al fus tiráe mil suspiros mes calens que lo foc al enrecordassen de aquell que li portabe la llana per a hilvanala.
Ell, per un atra part, volén que se filare be la llana del seu mestre, com si sol la que Simona filabe, y no cap atra, haguere de sé prou per a fé totes les teles, mes assobín que a les atres hilvanadores la solissitabe. Per lo que, solissitán un y l’atra gosán al sé convoyada, va passá que, agarrán ell mes valentía de la que solíe tindre y ella traénse la temó y vergoña de damún, se van ajuntá, y los va agradá tan que no se podíen aguantá de trobás. Y aixina lo seu plaé se va inflamá mes, y va passá que Pasquino li va di a Simona que volíe que trobare lo modo de aná a un jardí aon ell volíe portála, per a que allí mes al ample y en menos temó pugueren está juns. Simona va di que sí, y donanli a entendre a son pare, un domenge después de diná, que volíe aná a la bendissió de San Galo, en una compaña seua de nom Lagina, al jardí que li habíe mostrat Pasquino sen va aná, aon lo va trobá en un compañ seu de nom Puccino, de mote lo Tort. Allí, escomensán un amorío entre lo Tort y Lagina, ells se van retirá a una part del jardí a disfrutá dels seus plaés y al Tort y a Lagina los van dixá a un atra. 


salvia, sauvia


Ñabíe an aquella part del jardí aon Pasquino y Simona habíen anat, una grandíssima y hermosa mota de sauvia, y al seu peu se van assentá. Habén parlat mol de una berena que an aquell hort volíen fé, Pasquino, giranse cap a la gran mota de sauvia, va agarrá algunes fulles de ella y va escomensá a refregás en elles les dens y les genives, dién que la sauvia los llimpiabe mol be de consevol cosa que haguere quedat después de minjá. Y después de llimpiás les dens va torná a la conversa de la berena de la que estaben parlán primé. Y casi no habíe parlat gens cuan va escomensá a cambiásseli tota la cara, va pedre la vista y la paraula y en poc rato se va morí. Veén aixó Simona va escomensá a plorá y a cridá al Tort y a Lagina, que rápidamen van acudí en los talons al cul, y veén a Pasquino no sol mort, sino ya tot unflat y ple de taques fosques per la cara y per lo cos, va bramá lo Tort:

- ¡Ah, dona roína, l´has envenenat tú!

Y habén fet un gran abalot, va sé sentit per mols que vivíen prop del jardí, y va aná escampanse lo rumor. Trobanlo mort y unflat y sentín doldres al Tort li "van fotre la martellada" (la culpa) a Simona de habél envenenat en engañs. Ella, per lo doló del acsidén que li habíe tret al seu amán, casi fora de sí, no sabén excusás, va sé cregut per tots que habíe sigut com lo Tort díe; per lo que, arrestanla, plorán sempre ella mol, va sé portada al palau del podestá. Insistín allí lo Tort, lo Rechoncho y lo Desmañat, compañs de Pasquino que habíen arribat, un jues sense fé llarg lo assunto se va ficá a interrogala sobre lo fet y, no podén compendre ella en qué podíe habé obrat mal o sé culpable, va volé, están ell presén, aná aon estabe lo cos mort y contali in situ com habíe passat. Fenla portá sense cap soroll cap allí, li va preguntá cóm habíe sigut. Ella, arrimanse a la mota de sauvia y habén contat tota la historia abáns per a donáli a entendre lo que habíe passat, va fé lo que Pasquino habíe fet, refreganse contra les dens una de aquelles fulles de sauvia. Lo TortRechoncho y Desmañat y uns atres amics y compañs de Pasquino, se queixáen en presensia del jues, y demanáen que lo foc fore lo cástic. La pobreta, per lo doló del amán perdut y per la temó de la pena demanada per lo Tort, estabe apocadeta, y per habés refregat les dens en la sauvia, va patí aquell mateix acsidén que antes habíe patit Pasquino, no sense gran maravilla de tots los que estaben presens.
¡Oh, almes felises, a qui un mateix día va passá lo ardén amor y acabá la mortal vida; y mes felises si juntes a un mateix puesto ton vau aná; y felissíssimes si a l’atra vida se vol, y tos voléu com u vau fé an ésta! Pero mol mes felís l´alma de Simona en gran mida, per lo que respecte al juissi de los que, vius, detrás de ella ham quedat. La seua inossensia no va caure daball de los testimonis del Tort, del Rechoncho y del Desmañat (potsé cardadós o homens mes baixos). Lo jues, tot parat per lo acsidén, jun en los que allí estaben, no sabén qué di, va callá un bon rato; después, en lo juissi mes cla, va di:
- Pareix que esta sauvia es venenosa, lo que no sol passá en cas de la sauvia. Pero per a que no pugue matá a dingú mes, que se tallo hasta les arraíls y se avío al foc. Lo que ere guardia del jardí ya u estáe fen en presensia del jues, y encara no acababe de tombá la gran mota cuan va apareixe la raó de la mort de los dos amans. Ñabíe daball de la mota de aquella sauvia un sapo jagán, y van pensá que la sauvia se habíe envenenat per culpa del sapo. Al sapo, no atrevinse dingú a arrimásseli, li van ficá al voltán una pila grandíssima de lleña, y allí jun en la sauvia lo van sucarrá, y se va acabá lo prossés del siñó jues per la mort del pobret Pasquino. Ell, jun en la seua Simona, tan unflats com estaben, per lo Tort y lo Rechoncho y lo Morro Gorrino y lo Desmañat van sé sepultats a la iglesia de San Paolo, de aon probablemén eren feligresos.

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