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viernes, 29 de septiembre de 2023

Tome 2. Des Cours d' Amour.

Raynouard, choix, poésies, troubadours, kindle


Des Cours d' Amour.

Plusieurs auteurs ont parlé des cours d' amour, de ces tribunaux plus sévères que redoutables, où la beauté elle-même, exerçant un pouvoir reconnu par la courtoisie et par l' opinion, prononçait sur l' infidélité ou l' inconstance des amants, sur les rigueurs ou les caprices de leurs dames, et, par une influence aussi douce qu' irrésistible, épurait et ennoblissait, au profit de la civilisation, des mœurs, de l' enthousiasme chevaleresque, ce sentiment impétueux et tendre que la nature accorde à l' homme pour son bonheur, mais qui, presque toujours, fait le tourment de sa jeunesse, et trop souvent le malheur de sa vie entière.

Le président Rolland avait publié en 1787 une dissertation intitulée: Recherches sur les Cours d' Amour, etc.; mais on n' y trouve rien de précis, rien de satisfaisant, ni sur l' antique existence et la composition de ces tribunaux, ni sur les formes qu' on y observait, ni sur les matières qu' on y traitait. M. de Sainte-Palaye (1) qui a fait tant de recherches heureuses sur les usages et sur les mœurs du moyen âge, qui a composé plusieurs Mémoires sur l' ancienne chevalerie, n' a rien écrit sur les cours d' amour; aussi l' abbé Millot, dans son Histoire littéraire des troubadours, n' a-t-il pas respecté les traditions qui attestaient que long-temps les Français avaient été les justiciables des graces et de la beauté.

Comme les écrivains qui, avant moi, ont traité ce point intéressant de notre histoire, je serais réduit à ne présenter que des conjectures plus ou moins fondées, si dans l' ouvrage de maître André, chapelain de la cour royale de France, ouvrage négligé ou ignoré par ces écrivains, je n' avais trouvé les preuves les plus évidentes et les plus complètes de l' existence des cours d' amour durant le XIIe siècle, c' est-à-dire de l' an 1150 à l' an 1200.

(1) M. Sismondi dans son Histoire de la littérature du midi de l' Europe, et M. Ginguené dans son Histoire littéraire d' Italie, ont rassemblé sur les cours d' amour les notions qu' on trouvait dans nos auteurs français; mais on verra bientôt que j' ai eu des ressources qui ont manqué à ces savants et ingénieux écrivains, et dont avait profité avant moi M. d' Aretin, bibliothécaire à Munich.

Il est même très vraisemblable que l' autorité et la jurisdiction de ces tribunaux n' avaient pas commencé à cette époque seulement. Croira-t-on qu' une pareille institution n' ait été fondée qu' au XIIe siècle, quand on verra qu' avant l' an 1200 elle existait à-la-fois au midi et au nord de la France, et quand on pensera que cette institution n' a pas été l' ouvrage du législateur, mais l' effet de la civilisation, des mœurs, des usages, et des préjugés de la chevalerie?

Je pourrais donc, sans crainte d' être contredit avec raison, assigner à l' institution des cours d' amour une date plus ancienne que le XIIe siècle; mais, traitant cette matière en historien, je me borne à l' époque dont la certitude est garantie par des documents authentiques, et je croirai travailler utilement pour l' histoire du moyen âge, si je démontre l' existence des cours d' amour durant le douzième siècle.

J' ai annoncé que l' ouvrage qui fournit les renseignements précieux dont je me servirai, est d' un chapelain de la cour royale de France, nommé André.

Fabricius, dans sa Bibliothèque latine du moyen âge, pense que cet auteur vivait vers 1170.

Le titre de l' ouvrage est: Livre de l' art d' aimer et de la réprobation de l' amour. (1) L' auteur l' adresse à son ami Gautier.

(1) La bibliothèque du roi possède de l' ouvrage d' André le chapelain un manuscrit, coté 8758, qui jadis appartint à Baluze.

Voici le premier titre: Hîc incipiunt capitula libri de arte amatoriâ et reprobatione amoris.”

Ce titre est suivi de la table des chapitres.

Ensuite on lit ce second titre:

“Incipit liber de arte amandi et de reprobatione amoris, editus et compillatus a magistro Andreâ Francorum aulæ regiæ capellano, ad Galterium amicum suum, cupientem in amoris exercitu militare: in quo quidem libro, cujusque gradus et ordinis mulier ab homine cujusque conditionis et status ad amorem sapientissimè invitatur; et ultimo in fine ipsius libri de amoris reprobatione subjungitur.”

Crescimbeni, Vite de' poeti provenzali, article Percivalle Doria, cite un manuscrit de la bibliothèque de Nicolò Bargiacchi à Florence, et en rapporte divers passages; ce manuscrit est une traduction du traité d' André le chapelain. L' académie de la Crusca l' a admise parmi les ouvrages qui ont fourni des exemples pour son dictionnaire.

Il y a eu diverses éditions de l' original latin, Frid. Otto Menckenius, dans ses Miscellanea lipsiensia novaLipsiæ, (Leipzig) 1751, t. VIII, part. I, p. 545 et suiv., indique une très ancienne édition sans date et sans lieu d' impression, qu' il juge être du commencement de l' imprimerie: “Tractatus amoris et de amoris remedio Andreæ capellani papæ Innocentii quarti. (N. E. Inocencio IV, nacido en 1185, Papa desde 1243 hasta su muerte en 1254.)

Une seconde édition de 1610 porte ce titre:

“Erotica seu Amatoria Andreæ capellani regii, vetustissimi scriptoris ad venerandum suum amicum Guualterum (: Walter) scripta, nunquam ante hac edita, sed sæpius a multis desiderata; nunc tandem fide diversorum MSS. codicum in publicum emissa a Dethmaro Mulhero, Dorpmundæ, (: Dietmar MüllerDetmar Mulher, Dortmund) typis Westhovianis, anno Vna Castè et Verè amanda.” 

Une troisième édition porte: “Tremoniæ, typis Westhovianis, anno 1614.” Dans les passages que je cite, j' ai conféré le texte du manuscrit de la bibliothèque du roi avec un exemplaire de l' édition de 1610 et les fragments qui sont rapportés dans l' ouvrage de M. d' Aretin. 

Le manuscrit de la bibliothèque du roi décide la difficulté que Menckenius s' est proposée, et qu' il n' a pu résoudre. Il a demandé comment Fabricius a su qu' André était chapelain de la cour royale de France; ce manuscrit dit expressément: “Magistro Andreâ FRANCORUM AULAE REGIAE capellano.” 

Dans une note précédente, j' ai averti que M. d' Aretin avait connu l' ouvrage d' André le chapelain. M. d' Aretin s' en est servi pour sa dissertation qui a pour titre:

“Ausprüche der Minnegerichte aus alten Handscriften herausgegeben und mit einer historischen Abhandlung über die Minnegerichte des Mittelalters begleitet von Christophor freyherrn von AretinMünchen, 1803.”

Il est à remarquer qu' André le chapelain ne s' est pas proposé de faire un traité sur les cours d' amour; ce n' est que par occasion, et pour autoriser ses propres opinions, qu' il cite les arrêts de ces tribunaux.

Son dessein est d' instruire les personnes qui veulent connaître les règles d' un amour pur et honnête, et se garantir d' un amour désordonné; la manière dont il parle de ces cours, ne permet pas de les regarder comme une institution nouvelle, puisqu' il dit que les RÈGLES D' AMOUR furent trouvées par un chevalier Breton, pendant le règne du roi Artus, et qu' elles furent alors adoptées par une cour composée de dames et de chevaliers, qui enjoignit à tous les amants de s' y conformer.

Je me propose d' examiner:

1° L' existence des cours d' amour.

2° Leur composition, et les formes qui y étaient établies.

3° Les matières qu' on y traitait.

Existence des Cours d' Amour. 

Le plus ancien des troubadours dont les ouvrages sont parvenus jusqu' à nous, Guillaume IX, Comte de Poitiers et d' Aquitaine, vivait en 1070. En lisant ses poésies, les personnes assez instruites pour apprécier le mérite de la langue, les graces du style, le nombre, l' harmonie des vers, et les combinaisons de la rime, ne contesteront point qu' à l' époque où il écrivit, la langue et la poésie n' eussent acquis une sorte de perfection; circonstance qui ne permet pas de douter que le Comte de Poitiers n' eût profité lui-même des leçons et des exemples de poëtes qui l' avaient précédé; aussi trouve-t-on dans les écrits des troubadours qui passent pour les plus anciens, la preuve qu' ils n' étaient que les successeurs et les disciples de poëtes antérieurs.

Rambaud d' Orange, qui vivait dans la première moitié du douzième siècle, et qui mourut en 1173, disait d' un de ses propres ouvrages:

“Jamais on n' en vit composé de tel, ni par homme, ni par dame, en ce siècle, ni en l' autre qui est passé.” (1: “Que ja hom mais no vis fach aital, per home ni per femna, en est segle, ni en l' autre qu' es passatz.” Rambaud d' Orange: Escotatz.)  

Les historiens ont reconnu que le mariage du roi Robert avec Constance, fille de Guillaume Ier, comte de Provence, ou d' Aquitaine, vers l' an 1000, fut l' époque d' un changement dans les mœurs à la cour de France; il y en a même (2) qui ont prétendu que cette princesse amena avec elle des troubadours, (2: Voyez Rodulfe Glaber, liv. 3; Gaufridi, Hist. de Provence, p. 64; Histoire de Languedoc, t. 2, p. 132, 602.)

des jongleurs, des histrions, etc.; on convient assez généralement qu' alors la SCIENCE GAYE, l' art des troubadours, les mœurs faciles, commencèrent à se communiquer des cours de la France méridionale, aux cours de la France septentrionale, c' est-à-dire des pays qui sont au midi de la Loire, aux pays qui sont au nord de ce fleuve.

Dans les usages galants de la chevalerie, dans les jeux spirituels des troubadours, on distinguait le talent de soutenir et de défendre des questions délicates et controversées, ordinairement relatives à l' amour; l' ouvrage où les poëtes exerçaient ainsi la finesse et la subtilité de leur esprit, s' appelait TENSON, du latin conTENSIONem, dispute, débat; on lit dans le Comte de Poitiers:

“Et si vous me proposez un jeu d' amour, je ne suis pas assez sot que de ne pas choisir la meilleure question.” (1: 

E si m partetz un juec d' amor,

No sui tan fatz

No sapcha triar lo melhor.

Comte de Poitiers. Ben vuelh.)

Mais ces tensons, nommées aussi jeux-partis, mi-partis, auraient été des compositions aussi inutiles que frivoles, si quelque compagnie, si une sorte de tribunal n' avait eu à prononcer sur les opinions des concurrents.

Sans doute ce genre de poésie, très usité chez les troubadours, et dont on trouve l' indication dans les ouvrages du plus ancien de ceux qui nous sont connus, n' eût pas prouvé, d' une manière irrécusable, l' existence des tribunaux galants qu' il suppose; mais quand cette existence est démontrée par d' autres documents, on ne peut contester que la circonstance de la composition des tensons n' offre un indice remarquable; j' aurai bientôt occasion de démontrer par plusieurs exemples, que les questions débattues entre les troubadours étaient quelquefois soumises au jugement des dames, des chevaliers et des cours d' amour, dont ces poëtes faisaient choix dans les derniers vers de la tenson.

Ne soyons donc pas surpris de trouver les cours d' amour établies à une époque voisine de celle où le Comte de Poitiers parlait ainsi des jeux-partis.

Indépendamment des nombreux arrêts qu' André le chapelain rapporte dans son ouvrage, en nommant les cours qui les ont rendus, il a eu occasion de parler des cours d' amour en général, et il s' est exprimé en termes qui suffiraient pour nous convaincre qu' elles existaient à l' époque où il a écrit.

Il pose la question: “L' un des deux amants viole-t-il la foi promise, lorsqu' il refuse volontairement de céder à la passion de l' autre?

Et il répond: “Je n' ose décider qu' il ne soit pas permis de se refuser aux plaisirs du siècle; je craindrais que ma doctrine ne parût trop contraire aux commandements de Dieu, et certes il ne serait pas prudent de croire que quelqu'un ne dût obéir à ces commandements, plutôt que de céder aux plaisirs mondains.

Mais si la personne qui a opposé le refus cède ensuite à un autre attachement, je pense que, PAR LE JUGEMENT DES DAMES, elle doit être tenue d' accepter le premier amant, au cas que celui-ci le requière.” (1:

Sed consules me forsan: Si unus coamantium, amoris nolens alterius vacare solatiis, alteri se subtraxit amanti, fidem videatur infringere coamanti; et nullo istud præsumimus ausu narrare ut a seculi non liceat delectationibus abstinere, ne nostrâ videamur doctrinâ ipsius Dei nimium adversari mandatis; nec enim esset credere tutum non debere quemcumque Deo potius quam mundi voluptatibus inservire. Sed si novo post modum se jungat amori, dicimus quod, DOMINARUM JUDICIO, ad prioris coamantis est reducendus amplexus, si prior coamans istud voluerit.” Fol. 90.) 

Ce seul passage aurait suffi pour prouver en général que les dames rendaient des jugements sur les matières d' amour; mais je m' empresse de rassembler les indications particulières et précises qui ne laisseront plus aucun doute.

Pour justifier les décisions des nombreuses questions examinées dans son ART D' AIMER, André le chapelain cite les cours d' amour,

Des dames de Gascogne,

D' Ermengarde, vicomtesse de Narbonne,

De la reine Éléonore,

De la comtesse de Champagne,

Et de la comtesse de Flandres.

Les troubadours, et Nostradamus leur historien, parlent des cours établies en Provence; elles se tenaient à Pierrefeu, à Signe, à Romanin, à Avignon: Nostradamus nomme les dames qui jugeaient dans ces cours.

J' ai déja dit que souvent, à la fin des tensons, les troubadours choisissaient les dames ou les grands qui devaient prononcer sur la contestation.

Je parlerai successivement de ces diverses cours et de ces tribunaux particuliers.

La cour des dames de Gascogne n' est citée qu' une seule fois par André le chapelain, sans qu' il indique par qui elle était présidée; mais, ce qui est plus important, il atteste qu' elle était très nombreuse.

“La Cour des dames assemblée en Gascogne prononce avec l' assentiment de toute la cour, etc.” (1: “Dominarum ergo curiâ in Vasconiâ congregatâ de totius curiæ voluntatis assensu perpetuâ fuit constitutione firmatum.”  Fol. 97.) 

La cour d' Ermengarde, vicomtesse de Narbonne, est nommée cinq fois, à l' occasion de cinq jugements que cette princesse avait prononcés sur des questions traitées ensuite par André le chapelain.

Ermengarde fut vicomtesse de Narbonne en 1143; elle mourut en 1194.

Les auteurs de l' Art de vérifier les dates ont rapporté la tradition qui nous apprenait que cette princesse avait présidé des cours d' amour; l' histoire atteste qu' elle protégea honorablement les lettres, et qu' elle accueillit particulièrement les troubadours, parmi lesquels elle accorda une préférence trop intime à Pierre Rogiers; il la célébrait sous le nom mystérieux de Tort n' avetz: un commentateur de Pétrarque, en parlant de ce troubadour, paraissait indiquer qu' Ermengarde tenait une cour d' amour (1); aujourd'hui il ne sera plus permis d' en douter.

(1) André Gesualdo s' exprime ainsi, dans son commentaire sur Le triomphe d' amour de Pétrarque, c. IV; 1754, in-4°:

“L' altro fu pietro Negeri d' Avernie che essendo canonico di Chiaramonte, per farsi dicitore et andare per corti, renonzò il canonicato. Amò M N' Ermengarda valorosa e nobil signora che tenea corte in Nerbona, e da lei, per lo suo leggiadro dire, fu molto amato et honorato; ben che al fine fu de la corte di lei licenciato, perchio che si credeva haverne lui ottenuto l' ultima speranza d' amore.” 

reine Éléonore, cour d' amour, d' Aquitaine, d' épouse de Louis VII, dit LE JEUNE, roi de France; Henri II, roi d' Angleterre

La reine Éléonore, qui présidait une cour d' amour, était Éléonore d' Aquitaine, d' abord épouse de Louis VII, dit LE JEUNE, roi de France, et ensuite de Henri II, roi d' Angleterre.

L' auteur de l' Art d' aimer cite six arrêts prononcés par cette reine.

Si le mariage du roi Robert avec Constance, fille de Guillaume Ier, vers l' an 1000, avait introduit à la cour de France, les manières agréables, les mœurs polies, les usages galants de la France méridionale, il n' est pas moins certain que le mariage d' Éléonore d' Aquitaine avec Louis VII, en 1137, fut une nouvelle occasion de les propager: petite-fille du célèbre Comte de Poitiers, Éléonore d' Aquitaine reçut les hommages des troubadours, les encouragea et les honora. Un des plus célèbres, Bernard de Ventadour, lui consacra ses vers et ses sentiments, et il continua de lui adresser les tributs de ses chants et de son amour lorsqu' elle fut reine d' Angleterre.

La comtesse de Champagne est désignée par l' auteur sous la lettre initiale M. Un des jugements qu' elle a prononcés est à la date de 1174. A cette époque, Marie de France, fille de Louis VII et d' Éléonore d' Aquitaine, était comtesse de Champagne, ayant épousé le comte Henri Ier.

On ne sera pas surpris que la fille de cette reine ait présidé des cours d' amour; le comte de Champagne dut peut-être à Marie son épouse, ce goût des lettres qui le fit distinguer parmi les princes de son siècle; il protégea, de la manière la plus affectueuse, les poëtes, les romanciers, et les appela à sa cour; il mérita le surnom de large ou libéral. 

Ce prince et son épouse eurent un digne successeur dans leur petit-fils, Thibaud, comte de Champagne et roi de Navarre, si connu par ses chansons qui ont tant de ressemblance avec celles des troubadours.

L' auteur rapporte neuf jugements prononcés par la comtesse de Champagne.

Il ne cite que deux arrêts prononcés par la comtesse de Flandres.

Cette princesse n' est point nommée, et l' auteur ne l' a pas désignée par la lettre initiale de son nom, ainsi qu' il avait désigné la comtesse de Champagne.

Parmi les comtesses de Flandres qui ont pu présider des cours d' amour, durant le XIIe siècle, et avant l' époque où a été rédigé l' Art d' Aimer d' André le chapelain, je n' hésite pas à choisir Sibylle, fille de Foulques d' Anjou; en 1134 elle épousa Thierry, comte de Flandres; vraisemblablement elle apporta, des pays situés au-delà de la Loire, les institutions qui y étaient en vigueur, telles que les cours d' amour.

Les détails qui concernent les cours établies en Provence nous ont été transmis par Jean de Nostradamus. 

“Les tensons, dit-il, estoyent disputes d' amours qui se faisoyent entre les chevaliers et dames poëtes entreparlans ensemble de quelque belle et subtille question d' amours, et où ils ne s' en pouvoyent accorder, ils les envoyoyent pour en avoir la diffinition aux dames illustres présidentes, qui tenoyent cour d' amour ouverte et planière à Signe, et à Pierrefeu ou à Romanin, ou à autres, et là-dessus en faisoyent arrests qu' on nommait LOUS ARRESTS D' AMOURS.” (1: Jean de Nostradamus, Vies des plus célèbres et anciens poëtes provençaux, p. 15.)

A l' article de Geoffroi Rudel, il rapporte que le moine des Iles d' Or, dans son catalogue des poëtes provençaux, fait mention d' une tenson entre Giraud et Peyronet, et il ajoute:

“Finalement, voyant que ceste question estoit haulte et difficile, ILZ l' envoyèrent aux dames illustres tenans cour d' amour à Pierrefeu et à Signe, qu' estoit cour planière et ouverte, pleine d' immortelles louanges, aornée de nobles dames et de chevaliers du pays, pour avoir déterminaison d' icelle question.” (1: 

“Les dames qui présidoient à la cour d' amour de ce temps estoyent celles-ci:

Stephanette, dame de Baulx, fille du comte de Provence,

Adalazie, vicomtesse d' Avignon,

Alalete, dame d' Ongle,

Hermyssende, dame d' Urgon,

Mabille, dame d' Yères,

La comtesse de Dye,

Rostangue, dame de Pierrefeu,

Bertrane, dame de Signe,

Jausserande de Claustral.”

Nostradamus, p. 27.) 

Ce qui donne la plus grande autorité aux assertions du moine des Iles d' Or dont Nostradamus copie les expressions, c' est que cette tenson entre Giraud et Peyronet se trouve dans les manuscrits qui nous restent des pièces des troubadours, et qu' effectivement les deux poëtes conviennent des cours de Pierrefeu et de Signe pour décider la question.

Giraud dit: “Je vous vaincrai pourvu que la COUR soit loyale... je transmets ma tenson à Pierrefeu, où la belle tient COUR D' ENSEIGNEMENT.” (2:

Vencerai vos, sol la CORT lial sia...

A Pergafuit tramet mon partiment,

O la bella fai CORT D' ENSEGNAMENT...) 

Et Peyronet répond: “Et moi, de mon côté, je choisis pour juger l' honorable château de Signe.” (1) 

On remarquera que le premier troubadour parle d' abord d' une cour qui doit juger la question en termes qui permettent de croire que les tensons étaient ordinairement soumises à de pareils tribunaux: 

“Je vous vaincrai, dit-il, pourvu que la cour soit loyale.” Et c' est seulement à la fin de la tenson que les deux poëtes conviennent des deux cours qui doivent se réunir pour prononcer.

Dans la vie de Raimond de MiravalNostradamus fait mention d' une autre tenson entre ce troubadour et Bertrand d' Allamanon, qui sollicitèrent aussi la décision des dames de la cour d' amour de Pierrefeu et de Signe. En plusieurs endroits des vies des poëtes provençaux, il parle des cours d' amour et des dames qui les présidaient. (2: Voy. p. 26, 45, 61, 131, 168, 174, etc.) 

(1) E ieu volrai per mi al jugjament

L' onrat castel de Sinha...

Giraud et Peyronet: Peronet d' una.


(Voisin: Le Castellet: Ses habitants sont les Castellans et Castellanes : Catalans et Catalanes)

Cette cour d' amour est appelée la cour d' amour de Pierrefeu et de Signe. Il est vraisemblable qu' elle s' assemblait tantôt dans le château de Pierrefeu, tantôt dans celui de Signe. Ces deux pays sont très voisins l' un de l' autre, et à une distance à-peu-près égale de Toulon et de Brignoles. Un autre troubadour, Rambaud d' Orange, parle de la distance d' Aix à Signe (*: Dans sa pièce: En aital.)

Pierrefeu, cour d' amour

Mossot

Au sujet de Perceval Doria, il dit qu' une question débattue entre lui et Lanfranc Cigalla fut d' abord soumise à la cour de Signe et de Pierrefeu; mais que les deux poëtes, n' étant pas satisfaits de l' arrêt rendu par cette cour, s' adressèrent à la cour d' amour des dames de Romanin.

(1: Et, parmi les dames qui y siégeaient, il nomme:

Phanette des Gantelmes, dame de Romanin,

La marquise de Malespine,

La marquise de Saluces,

Clarette, dame de Baulx,

Laurette de Sainct Laurens,

Cécille Rascasse, dame de Caromb,

Hugonne de Sabran, fille du comte de Forcalquier,

Héleine, dame de Mont-Pahon,

Ysabelle des Borrilhons, dame d' Aix,

Ursyne des Ursières, dame de Montpellier,

Alaette de Meolhon, dame de Curban,

Elys, dame de Meyrarques.

Nostradamus, p. 131.)

Et dans la vie de Bertrand d' Allamanon, il dit: 

“Ce troubadour fut amoureux de Phanette ou Estephanette de Romanin, dame dudict lieu, de la mayson des Gantelmes, qui tenoit de son temps cour d' amour ouverte et planière en son chasteau de Romanin, prez la ville de Sainct Remy en Provence, tante de Laurette d' Avignon, de la mayson de Sado, tant célébrée par le poëte Pétrarque.”

Marcabrus, Marcabru, troubadour

Dans la vie de Marcabrus, il assure que la mère de ce troubadour, “laquelle estoit docte et savante aux bonnes lettres, et la plus fameuse poëte en nostre langue provensalle, et ès autres langues vulgaires, autant qu' on eust peu desirer, tenoit cour d' amour ouverte en Avignon, où se trouvoyent tous les poëtes, gentilshommes, et gentilsfemmes du pays, pour ouyr les diffinitions des questions et tensons d' amours qui y estoyent proposées et envoyées par les seigneurs et dames de toutes les marches et contrées de l' environ.” 

Enfin, à l' article de Laurette et de Phanette, on lit que Laurette de Sade, célébrée par Pétrarque, vivait à Avignon vers l' an 1341, et qu' elle fut instruite par Phanette de Gantelmes sa tante, dame de Romanin; que “toutes deux romansoyent promptement en toute sorte de rithme provensalle, suyvant ce qu' en a escrit le monge des Isles d' Or, (N. E. Véase F. Mistral, Isclo d' Or) les œuvres desquelles rendent ample tesmoignage de leur doctrine;... Il est vray (dict le monge) que Phanette ou Estephanette, comme très excellente en la poésie, avoit une fureur ou inspiration divine, laquelle fureur estoit estimée un vray don de Dieu; elles estoyent accompagnées de plusieurs... dames illustres et généreuses (1) de Provence qui fleurissoyent de ce temps en Avignon, lorsque la cour romaine y résidoit, qui s' adonnoyent à l' estude des lettres tenans cour d' amour ouverte et y deffinissoyent les questions d' amour qui y estoyent proposées et envoyées...

(1) “Jehanne, dame de Baulx,

Huguette de Forcalquier, dame de Trects,

Briande d' Agoult, comtesse de la Lune,

Mabille de Villeneufve, dame de Vence,

Béatrix d' Agoult, dame de Sault,

Ysoarde de Roquefueilh, dame d' Ansoys,

Anne, vicomtesse de Tallard,

Blanche de Flassans, surnommée Blankaflour,

Doulce de Monstiers, dame de Clumane,

Antonette de Cadenet, dame de Lambesc,

Magdalène de Sallon, dame dudict lieu,

Rixende de Puyverd, dame de Trans.”

Nostradamus, p. 217.

Guillen et Pierre Balbz et Loys des Lascaris, comtes de Vintimille, de Tende et de la Brigue, personnages de grand renom, estans venus de ce temps en Avignon visiter Innocent VI du nom, pape, furent ouyr les deffinitions et sentences d' amour prononcées par ces dames; lesquels esmerveillez et ravis de leurs beaultés et savoir furent surpris de leur amour.”

Les preuves diverses et multipliées que j' ai rassemblées ne laisseront plus le moindre doute sur l' existence ancienne et prolongée des cours d' amour.

On les voit exercer leur juridiction, soit au nord, soit au midi de la France, depuis le milieu du douzième siècle, jusques après le quatorzième.

Je dois ne pas omettre un usage qui se rattache à l' existence de ces tribunaux, et qui la confirmerait encore, si de nouvelles preuves pouvaient être nécessaires.

Lorsque les troubadours n' étaient pas à portée d' une cour d' amour, ou lorsqu' ils croyaient rendre un hommage agréable aux dames, en les choisissant pour juger les questions galantes, ils nommaient à la fin des tensons les dames qui devaient prononcer, et qui formaient un tribunal d' arbitrage, une cour d' amour spéciale.

Ainsi dans une tenson entre Prévost et Savari de Mauléon, ces troubadours nomment trois dames pour juger la question agitée: Guillemette de Benaut, Marie de Ventadour, et la dame de Montferrat.

Plusieurs autres tensons donnent les noms de dames arbitres que choisissent les troubadours. (1: Voici les noms de quelques autres dames arbitres qui se trouvent indiqués dans différentes tensons:

Azalais et la dame Conja; tenson de Guillaume de la Tour avec Sordel: Us amicx.

Guillaumine de Toulon et Cécile; tensons de Guionet avec Rambaud: 

En Rambaut.

Béatrix d' Est et Émilie de Ravenne; tenson d' Aimeri de Peguilain et d' Albertet: N Albertetz.

La Comtesse de Savoye; tenson de Guillaume avec Arnaud: Senher Arnaut.

Marie d' Aumale; tenson d' Albertet avec Pierre: Peire dui.)

Assez souvent des chevaliers étaient associés aux dames, pour prononcer sur les questions débattues dans les tensons.

Gaucelm Faidit et Hugues de la Bachélerie soumettent la décision à Marie de Ventadour et au Dauphin. (2: Tenson: N Ugo la Bacalaria.)

Enfin, le jugement des tensons est quelquefois déféré seulement à des seigneurs, à des troubadours, et même à un seul.

Estève et son interlocuteur choisissent les seigneurs Ebles et Jean. (3: Tenson: Dui Cavayer.)

Gaucelm Faidit et Perdigon s' en rapportent au dauphin d' Auvergne seul. (1: Tenson: Perdigons vostre sen.)

Le dauphin d' Auvergne et Perdigon choisissent le troubadour Gaucelm Faidit pour juge. (2: Tenson: Perdigons ses vassalatge.)

Ces juridictions arbitrales, ces tribunaux de convention, m' ont paru se lier étroitement aux tribunaux suprêmes des cours d' amour; j' aurais cru mon travail incomplet, si je n' en avais fait mention.

J' examine maintenant la composition des cours d' amour, et les formes qu' on y observait.

Composition des cours d' amour, formes qu' on y observait.

André le chapelain ne donne aucun détail sur la composition des cours de la reine Éléonore, de la comtesse de Narbonne, et de la comtesse de Flandres.

Mais l' arrêt de la cour des dames de Gascogne, porte:

“La cour des dames, assemblée en Gascogne, a établi, du consentement de TOUTE LA COUR, cette a constitution perpétuelle, etc.” (3: “Dominarum ergo curiâ in Vasconiâ congregatâ, de totius curiæ assensu, perpetuâ fuit constitutione firmatum ut etc.” Fol. 94.)

Ces expressions annoncent que cette cour était composée d' un grand nombre de dames.

Je trouve, au sujet de la cour de la comtesse de Champagne, deux renseignements très précieux. Dans l' arrêt de 1174, elle dit:

“Ce jugement, que nous avons porté avec une extrême prudence, et appuyé de l' avis d' un Très grand nombre de dames.” (1: 

“Hoc ergo nostrum judicium, cum nimiâ moderatione prolatum et aliarum quam plurimarum dominarum consilio roboratum.” Fol. 56.) 

Dans un autre jugement, on lit: “Le chevalier, pour la fraude qui lui avait été faite, dénonça toute cette affaire à la comtesse de Champagne, et demanda humblement que ce délit fût soumis au jugement de la comtesse de Champagne et des autres dames.

La comtesse ayant appelé autour d' elle soixante dames, rendit ce jugement.” (2: miles autem, pro fraude sibi factâ commotus, campaniæ comitissæ totam negotii seriem indicavit, et de ipsius et aliarum judicio dominarum nefas prædictum postulavit humiliter judicari; et ejusdem comitissæ ipse fraudulentus arbitrium collaudavit: comitissa vero, sexagenario sibi accersito numero dominarum, rem tali judicio diffinivit.” Fol. 96.)

Nostradamus nomme un nombre assez considérable de dames qui siégeaient dans les cours de Provence, dix à Signe et à Pierrefeu, douze à Romanin, quatorze à Avignon. (1: Fontanini, Della eloquenza italiana, p. 120, a cru que dans ces vers du 188° sonnet de Pétrarque,

Dodici donne honestamente lasse

Anzi dodici stelle, e 'n mezzo un sole

Vidi in una barchetta, etc.

ce poëte a fait allusion aux dames de la cour d' amour d' Avignon. 

La conjecture de Fontanini n' est fondée que sur le nombre de douze, qui est celui des dames de cette cour nommées par Nostradamus, ainsi qu' on l' a vu page XCV; mais à ces douze dames se joignaient Laure et la dame de Romanin, sa tante. Nostradamus le dit expressément; on doit donc rejeter la conjecture de Fontanini, fondée sur ce nombre de douze.)

André le chapelain rapporte que le code d' amour avait été publié par une cour composée d' un grand nombre de dames et de chevaliers.

Des chevaliers siégeaient par-fois dans les cours d' amour établies à Pierrefeu, Signe, et Avignon.

Un seigneur, auquel s' était adressé Guillaume de Bergedan, prononce de l' avis de son conseil. (2: Guillaume de Bergedan: Amicx Senher.)

Un prince, consulté sur une question contenue dans une tenson, prononce aussi de l' avis de son conseil. (3: Voyez ci-après p. 188.)

Quant à la manière dont on procédait devant ces tribunaux, il paraît que par-fois les parties comparaissaient et plaidaient leurs causes, et que souvent les cours prononçaient sur les questions exposées dans les suppliques, ou débattues dans les tensons.

André le chapelain nous a conservé la supplique qui avait été adressée à la comtesse de Champagne, lorsqu' elle décida cette question: 

“Le véritable amour peut-il exister entre époux?” 

(1: Illustri feminæ ac sapienti M. Campaniæ comitissæ F. mulier et P. comes salutem et gaudia multa.” 

Après avoir exposé la question, ils terminent ainsi leur requête: “Excellentiæ vestræ instantissimè judicium imploramus et animi pleno desideramus affectu, præsenti vobis devotissimè supplicantes affatu, ut hujus negotii pro nobis frequens vos sollicitudo detentet, vestræque prudentiæ justum super hoc procedat arbitrium nullâ temporis dilatione judicium prorogante.” Fol. 55.

On trouve aussi dans son ouvrage, qu' un chevalier ayant dénoncé un coupable à cette cour, celui-ci agréa le tribunal. (2: Fol. 96.)

Il paraît, qu' en certaines circonstances, les cours d' amour faisaient des réglements généraux. On a vu que la cour de Gascogne, du consentement de toutes les dames qui y siégeaient, ordonna que son jugement serait observé comme constitution perpétuelle, et que les dames qui n' y obéiraient pas, encourraient l' inimitié de toute dame honnête. (3: Fol. 97.)

Lorsque le code amoureux, donné par le roi d' amour, fut adopté et promulgué, la cour, composée de dames et de chevaliers, enjoignit à tous les amants de l' observer exactement, sous les peines portées par son arrêt. (1: Fol. 103.).

Il est permis de croire que les jugements déja prononcés par des cours d' amour faisaient jurisprudence; les autres cours s' y conformaient, lorsque les mêmes questions se présentaient de nouveau.

On verra bientôt que la reine Éléonore motive en ces termes un jugement:

“Nous n' osons contredire l' arrêt de la comtesse de Champagne, qui a déja prononcé sur une semblable question; nous approuvons donc (2), etc.” (2) “Huic autem negotio taliter regina respondit: Comitissæ Campaniæ obviare sententiæ non audemus quæ firmo judicio diffinivit non posse inter conjugatos amorem suas extendere vires; ideòque laudamus ut prænarrata mulier pollicitum præstet amorem.”  Fol. 96.

Un exemple remarquable nous apprend que les parties appelaient des jugements des cours d' amour à d' autres tribunaux.

L' ancien biographe des poëtes provençaux rapporte que deux troubadours, Simon Doria, et Lanfranc Cigalla, agitèrent la question: 

“Qui est plus digne d' être aimé, ou celui qui donne libéralement, ou celui qui donne malgré soi, afin de passer pour libéral?”

Elle fut soumise aux dames de la cour d' amour de Pierrefeu et de Signe, et ces deux contendants ayant, l' un et l' autre, été mécontents du jugement, recoururent à la cour souveraine d' amour des dames de Romanin. (1)

En lisant les divers jugements que je rapporterai bientôt, on se convaincra que leur rédaction est conforme à celle des tribunaux judiciaires de l' époque.

Enfin, une circonstance très remarquable, qu' il n' est point permis d' omettre au sujet des arrêts rendus par les différentes cours d' amour, c' est que presque tous ces arrêts contiennent les motifs, dont quelques-uns sont fondés sur les règles du code d' amour.


Matières traitées dans les cours d' amour.


Avant de citer les exemples qui indiqueront suffisamment quelles questions étaient soumises au jugement des cours d' amour, il est indispensable de rapporter les principales dispositions du code amoureux, qui se trouve en entier dans l' ouvrage d' André le chapelain, attendu que ces tribunaux me paraissent s' y être conformés dans leurs décisions.
L' auteur expose de quelle manière le code d' amour fut apporté par un chevalier breton, et publié par la cour des dames et des chevaliers, à l' effet d' être la loi de tous les amants.
Un chevalier breton s' était enfoncé seul dans une forêt, espérant y rencontrer Artus; il trouva bientôt une demoiselle, qui lui dit:
“Je sais ce que vous cherchez; vous ne le trouverez qu' avec mon secours; vous avez requis d' amour une dame bretonne, et elle exige de vous, que vous lui apportiez le célèbre faucon qui repose sur une perche dans la cour d' Artus. Pour obtenir ce faucon, il faut prouver, par le succès d' un combat, que cette dame est plus belle qu' aucune des dames aimées par les chevaliers qui sont dans cette cour.”
Après beaucoup d' aventures romanesques, il trouva le faucon sur une perche d' or, à l' entrée du palais et il s' en saisit; une petite chaîne d' or tenait suspendu à la perche un papier écrit: c' était le code amoureux que le chevalier devait prendre et faire connaître, de la part du roi d' amour, s' il voulait emporter paisiblement le faucon.
Ce code ayant été présenté à la cour, composée d' un grand nombre de dames et de chevaliers, cette cour entière en adopta les règles, et ordonna qu' elles seraient fidèlement observées à perpétuité, sous des peines graves. Toutes les personnes qui avaient été appelées et avaient assisté à cette cour, rapportèrent ce code avec elles, et le firent connaître aux amants, dans les diverses parties du monde. Le code contient trente-un articles; je traduis les plus remarquables:
“Le mariage n' est pas une excuse légitime contre l' amour.
Qui ne sait celer, ne peut aimer.
Personne ne peut avoir à-la-fois deux attachements.
L' amour doit toujours ou augmenter ou diminuer.
Il n' y a pas de saveur aux plaisirs qu' un amant dérobe à l' autre, sans son consentement.
En amour, l' amant qui survit à l' autre est tenu de garder viduité pendant deux ans.
L' amour a coutume de ne pas loger dans la maison de l' avarice.
La facilité de la jouissance en diminue le prix, et la difficulté l' augmente.
Une fois que l' amour diminue, il finit bientôt; rarement il reprend des forces.
Le véritable amant est toujours timide.
Rien n' empêche qu' une femme ne soit aimée de deux hommes, ni qu' un homme ne soit aimé de deux femmes.” (1:
1 Causa conjugii ab amore non est excusatio recta.
2 Qui non celat amare non potest.
3 Nemo duplici potest amore ligari.
4 Semper amorem minui vel crescere constat.
5 Non est sapidum quod amans ab invito sumit amante.
6 Masculus non solet nisi in plenâ pubertate amare.
7 Biennalis viduitas pro amante defuncto superstiti præscribitur amanti.
8 Nemo, sine rationis excessu, suo debet amore privari.
9 Amare nemo potest, nisi qui amoris suasione compellitur.
10 Amor semper ab avaritiæ consuevit domiciliis exulare.
11 Non decet amare quarum pudor est nuptias affectare.
12 Verus amans alterius nisi suæ coamantis ex affectu non cupit amplexus.
13 Amor raro consuevit durare vulgatus.
14 Facilis perceptio contemptibilem reddit amorem, difficilis eum carum facit haberi.
15 Omnis consuevit amans in coamantis aspectu pallescere.
16 In repentinâ coamantis visione, cor tremescit amantis.
17 Novus amor veterem compellit abire.
18 Probitas sola quemcumque dignum facit amore.
19 Si amor minuatur, citò deficit et rarò convalescit.
20 Amorosus semper est timorosus.
21 Ex verâ zelotypiâ affectus semper crescit amandi.
22 De coamante suspicione perceptâ zelus interea et affectus crescit amandi.
23 Minus dormit et edit quem amoris cogitatio vexat.
24 Quilibet amantis actus in coamantis cogitatione finitur.
25 Verus amans nichil beatum credit, nisi quod cogitat amanti placere.
26 Amor nichil posset amori denegare.
27 Amans coamantis solatiis satiari non potest.
28 Modica præsumptio cogit amantem de coamante suspicari sinistra.
29 Non solet amare quem nimia voluptatis abundantia vexat.
30 Verus amans assiduâ, sine intermissione, coamantis imagine detinetur.
31 Unam feminam nichil prohibet a duobus amari et a duabus mulieribus unum.” Fol 103.)

Parmi les jugements dont je donnerai bientôt la notice, on verra que l' une des parties cite l' article qui prescrit à l' amant survivant une viduité de deux ans; on remarquera aussi l' application du principe, que le mariage n' exclut pas l' amour; dans les motifs de l' un de ses jugements, la comtesse de Champagne cite la règle: “Qui ne sait celer ne peut aimer.” Les troubadours parlent quelquefois du Droit d' amour;
Dans le jugement rendu par un seigneur, et que rapporte Guillaume de Bergedan, on trouve ces expressions Selon la coutume d' amour. (1: Segon costum d' amor.
Guillaume de Bergedan: De far un jutjamen.)
J' indiquerai divers jugements rendus par les cours ou tribunaux d' amour. C' est le moyen le plus facile et le plus exact de faire connaître les matières qui y étaient traitées.
Question: “Le véritable amour peut-il exister entre personnes mariées?” (2: “Utrum inter conjugatos amor possit habere locum?
Dicimus enim et stabilito tenore firmamus amorem non posse inter duos jugales suas extendere vires, nam amantes sibi invicem gratis omnia largiuntur, nullius necessitatis ratione cogente; jugales vero mutuis tenentur ex debito voluntatibus obedire et in nullo seipsos sibi ad invicem denegare...
Hoc igitur nostrum judicium, cum nimiâ moderatione prolatum, et aliarum quamplurium dominarum consilio roboratum, pro indubitabili vobis sit ac veritate constanti.
Ab anno M. C. LXXIV, tertio kalend. maii, indictione VII.” Fol. 56.)
Jugement de la comtesse de Champagne: “Nous disons et assurons, par la teneur des présentes, que l' amour ne peut étendre ses droits sur deux personnes mariées. En effet, les amants s' accordent tout, mutuellement et gratuitement, sans être contraints par aucun motif de nécessité, tan dis que les époux sont tenus par devoir de subir réciproquement leurs volontés, et de ne se refuser rien les uns aux autres. (1).
Que ce jugement, que nous avons rendu avec une extrême prudence, et d' après l' avis d' un grand nombre d' autres dames, soit pour vous d' une vérité constante et irréfragable. Ainsi jugé, l' an 1174, le 3e jour des kalendes de mai, indiction VIIe.”
Question: “Est-ce entre amants ou entre époux qu' existent la plus grande affection, le plus vif attachement?”
Jugement d' Ermengarde, vicomtesse de Narbonne:
“L' attachement des époux, et la tendre affection des amants, sont des sentiments de nature et de mœurs tout-à-fait différentes. Il ne peut donc être établi une juste comparaison, entre des objets qui n' ont pas entre eux de ressemblance et de rapport.” (2)
(1) Ce jugement est conforme à la première règle du code d' amour: “Causa conjugii non est ab amore excusatio recta.”
(2) Quidam ergo ab eâdem dominâ postulavit ut ei faceret manifestum ubi major sit dilectionis affectus, an inter amantes, an inter conjugatos? cui eadem domina philosophicâ consideratione respondit. Ait enim: maritalis affectus et coamantium vera dilectio penitus judicantur esse diversa; et ex moribus omnino differentibus suam sumunt originem; et ideò inventio ipsius sermonis æquivoca actus comparationis excludit, et sub diversis facit eam speciebus adjungi. Cessat enim collatio comparandi, per magis et minus, inter res equivocè sumptas, si ad actionem cujus respectu dicuntur æquivoca comparatio referatur.”
Fol. 94.

Question: “Une demoiselle, attachée à un chevalier, par un amour convenable, s' est ensuite mariée avec un autre; est-elle en droit de repousser son ancien amant, et de lui refuser ses bontés accoutumées?”
Jugement d' Ermengarde, vicomtesse de Narbonne:
“La survenance du lien marital n' exclut pas de droit le premier attachement, à moins que la dame ne renonce entièrement à l' amour, et ne déclare y renoncer à jamais.”
(1: “Cum domina quædam, sive puella, idoneo satis copularetur amori, honorabili post modum conjugio sociata, suum coamantem subterfugit amare, et solita sibi penitus solatia negat.
Sed hujus mulieris improbitas Mingardæ Nerbonensis dominæ taliter dictis arguitur: Nova superveniens fœderatio maritalis rectè priorem non excludit amorem, nisi fortè mulier omni penitus desinat amori vacare et ulterius amare nullatenùs disponat.” Fol. 94.)

Question: “Un chevalier était épris d' une dame qui avait déja un engagement; mais elle lui promit ses bontés, s' il arrivait jamais qu' elle fût privée de l' amour de son amant. Peu de temps après, la dame et son amant se marièrent. Le chevalier requit d' amour la nouvelle épouse; celle-ci résista, prétendant qu' elle n' était pas privée de l' amour de son amant.”
Jugement. Cette affaire ayant été portée devant la reine Éléonore, elle répondit: “Nous n' osons contredire l' arrêt de la comtesse de Champagne, qui, par un jugement solennel, a prononcé que le véritable amour ne peut exister entre époux. Nous approuvons donc que la dame susnommée accorde l' amour qu' elle a promis.”
(1: Dum miles quidam mulieris cujusdam ligaretur amore, quæ amori alterius erat obligata, taliter ab eâ spem est consecutus amoris, quod si quando contingeret eam sui coamantis amore frustrari, tunc præfato militi sine dubio suum largiretur amorem. Post modici autem temporis lapsum, mulier jam dicta in uxorem se præbuit amatori. Miles verò præfatus spei sibi largitæ fructum postulat exhiberi. Mulier autem penitus contradicit asserens se sui coamantis non esse amore frustratam. Huic autem negotio regina respondit: Comitissæ Campaniæ obviare sententiæ non audemus, quæ firmo judicio diffinivit non posse inter conjugatos amorem suas extendere vires, ideòque laudamus ut prænarrata mulier pollicitum præstet amorem.” Fol. 96.)

Question: “Une dame, jadis mariée, est aujourd'hui séparée de son époux, par l' effet du divorce. Celui qui avait été son époux lui demande avec instance son amour.”
Jugement. La vicomtesse de Narbonne prononce:
“L' amour entre ceux qui ont été unis par le lien conjugal, s' ils sont ensuite séparés, de quelque manière que ce soit, n' est pas réputé coupable; il est même honnête.” (1: “Mulierem quamdam quæ primo fuerat uxor et nunc a viro manet, divortio interveniente, disjuncta; qui maritus fuerat ad suum instanter invitat amorem. Cui domina præfata respondit: Si aliqui fuerint qualicumque nuptiali fœdere copulati et post modum quocumque modo reperiantur esse divisi, inter eos haud nefandum at verecundum judicamus amorem.” Fol. 94.)

Question: “Une dame avait imposé à son amant la condition expresse de ne la jamais louer en public. Un jour il se trouva dans une compagnie de dames et de chevaliers, où l' on parla mal de sa belle; d' abord il se contint, mais enfin il ne put résister au desir de venger l' honneur, et de défendre la renommée de son amante. Celle-ci prétend qu' il a justement perdu ses bonnes graces, pour avoir contrevenu à la condition qui lui avait été imposée.”
Jugement de la comtesse de Champagne: “La dame a été trop sévère en ses commandements; la condition exigée était illicite; on ne peut faire un reproche à l' amant qui cède à la nécessité de repousser les traits de la calomnie, lancés contre sa dame.” (2: Illi mulier incontinenti mandavit ut ulterius pro suo non laboraret amore, nec de eâ inter aliquos auderet laudes referre... Sed cum die quâdam præfatus amator in quarumdam dominarum cum aliis militibus resideret aspectu, suos audiebat commilitones de suâ dominâ turpia valdè loquentes... qui cum graviter primitus sustineret in animo amator, et eos in prædictæ dominæ famæ detrahendo diutius cerneret immorari, in sermonis increpatione asperè contrà eos invehitur; et eos viriliter cœpit de maledictis arguere et suæ dominæ deffendere famam. Cum istud autem prefatæ dominæ devenisset ad aures, eum suo dicit penitus amore privandum, quia, ejus insistendo laudibus, contra ejus mandata venisset. Hunc autem articulum Campaniæ comitissa suo taliter judicio explicavit... Talis domina nimis fuit in suo mandato severa... Cum eum sibi sponsione ligavit... Nec enim in aliquo dictus peccavit amator, si suæ dominæ blasphematores justâ correctione sit coactus arguere... Injustè videtur mulier tali eum ligasse mandato.” Fol. 92.

Question: “Un amant heureux avait demandé à sa dame la permission de porter ses hommages à une autre; il y fut autorisé, et il cessa d' avoir pour son ancienne amie les empressements accoutumés. Après un mois, il revint à elle, protestant qu' il n' avait ni pris, ni voulu prendre aucune liberté avec l' autre, et qu' il avait seulement desiré de mettre à l' épreuve la constance de son amie. Celle-ci le priva de son amour, sur le motif qu' il s' en était rendu indigne, en sollicitant et en acceptant cette permission.”
Jugement de la reine Éléonore: “Telle est la nature de l' amour! Souvent des amants feignent de souhaiter d' autres engagements, afin de s' assurer toujours plus de la fidélité et de la constance de la personne aimée. C' est offenser les droits des amants que de refuser, sous un pareil prétexte, ou ses embrassements, ou sa tendresse, à moins qu' on n' ait acquis d' ailleurs la certitude qu' un amant a manqué à ses devoirs et violé la foi promise. (1: Quidam alius cum optimi amoris frueretur amplexu, a suo petiit amore licentiam, ut alterius mulieris sibi liceat potiri amplexibus; qui, tali acceptâ licentiâ, recessit, et diutius quam consueverat, à prioris dominæ cessavit solatiis; post verò mensem elapsum, ad priorem dominam rediit amator, dicens se nulla cum aliâ dominâ solatia præsumpsisse nec sumere voluisse, sed suæ coamantis voluisse probare constantiam. Mulier autem eum quasi indignum a suo repellit amore, dicens ad amoris sufficere privationem talis postulata licentia et impetrata.
Huic autem mulieri reginæ Alinoriæ videtur obviare sententiam, quæ super hoc negotio sic respondit; ait enim: Ex amoris quippe cognoscimus procedere naturâ ut falsâ coamantes sæpè simulatione confingant se amplexus exoptare novitios, quò magis valeant fidem et constantiam percipere coamantis; ipsius ergo naturam offendit amoris qui suo coamanti propter hoc retardat amplexus, vel eum recusat amare, nisi evidenter agnoverit fidem præceptam sibi a coamante confractam.”
Fol. 92.)

Question: “L' amant d' une dame était parti depuis long-temps pour une expédition outre mer; elle ne se flattait plus de son prochain retour, et même on en désespérait généralement: c' est pourquoi elle chercha à faire un nouvel amant. Un secrétaire de l' absent mit opposition, et accusa la dame d' être infidèle. Les moyens de la dame furent ainsi proposés: puisque après deux ans, depuis qu' elle est veuve de son amant, la femme est quitte de son premier amour, et peut céder à un nouvel attachement (1), à plus forte raison a-t-elle, après longues années, le droit de remplacer un amant absent, qui, par aucun écrit, par aucun message, n' a consolé, n' a réjoui sa dame, sur-tout lorsque les occasions ont été faciles et fréquentes.”
(1) On trouve dans le code amoureux cette règle: “Biennalis viduitas pro amante defuncto superstiti præscribitur amanti.”
Cette affaire donna lieu à de longs débats de part (d' un) et d' autre, et elle fut soumise à la cour de la comtesse de Champagne.
Jugement: “Une dame n' est pas en droit de renoncer à son amant, sous le prétexte de sa longue absence, à moins qu' elle n' ait la preuve certaine que lui-même a violé sa foi, et a manqué à ses devoirs; mais ce n' est pas un motif légitime que l' absence de l' amant par nécessité, et pour une cause honorable. Rien ne doit plus flatter une dame que d' apprendre des lieux les plus éloignés que son amant acquiert de la gloire, et est considéré dans les assemblées des grands. La circonstance qu' il n' a envoyé ni lettre ni message, peut s' expliquer comme l' effet d' une extrême prudence; il n' aura pas voulu confier son secret à un étranger, ou il aura craint que, s' il envoyait des lettres, sans mettre le messager dans la confidence, les mystères de l' amour ne fussent facilement révélés, soit par l' infidélité du messager, soit par l' évènement de sa mort dans le cours même du voyage.” (1:
“Quædam domina, cum ejus amator in ultrà marinâ diutius expeditione maneret, nec de ipsius propinquâ reditione confideret, sed quasi ab omnibus ejus desperaretur adventus, alterum sibi quærit amantem. Quidam verò secretarius prioris amantis nimium condolens de mulieris fide subversâ, novum sibi contradicit amorem. Cujus mulier nolens assentire consilio, tali se deffensione tuetur. Ait nam: Si feminæ quæ morte viduatur amantis, licuit post biennii metas amare, multo magis eidem mulieri licere, quæ vivo viduatur amante et quæ nullius nuncii vel scripturæ ab amante transmissæ potuit à longo tempore visitatione gaudere, maximè ubi non deerat copia nunciorum.
Cum super hoc ergo negotio longâ esset utrinque assertatione certatum, in arbitrio Campaniæ comitissæ conveniunt, quæ hoc quidem certamen tali judicio diffinivit:
Non rectè agit amatrix, si, pro amantis absentiâ longâ, suum derelinquat amantem, nisi penitus ipsum in suo defecisse amore vel amantium fregisse fidem manifestè cognoscat. Quando scilicet amator abest necessitate cogente, vel quando est ejus absentia ex caussâ dignissimâ laudis. Nichil enim majus gaudium in amatricis debet animo concitare quam si à remotis partibus laudes de coamante percipiat vel si ipsum in honorabilibus magnatum cœtibus laudabiliter immorari cognoscat. Nam quod litterarum vel nunciorum visitatione abstinuisse narratur, magnæ sibi potest prudentiæ reputari, cum nulli extraneo ei liceat hoc aperire secretum. Nam si litteras emisisset quarum tenor esset portatori celatus, nuntii tamen pravitate, vel, eodem in itinere, mortis eventu sublato, facilè possent amoris arcana diffundi.” Fol. 95.)

Question: “Un chevalier requérait d' amour une dame dont il ne pouvait vaincre les refus. Il envoya quelques présents honnêtes que la dame accepta avec autant de bonne grace que d' empressement; cependant elle ne diminua rien de sa sévérité accoutumée envers le chevalier, qui se plaignit d' avoir été trompé par un faux espoir que la dame lui avait donné, en acceptant les présents.”
Jugement de la reine Éléonore:
“Il faut, ou qu' une femme refuse les dons qu' on lui offre, dans les vues d' amour, ou qu' elle compense ces présents, ou qu' elle supporte patiemment d' être mise dans le rang des vénales courtisannes.” (1: Miles quidam dum cujusdam dominæ postularet amorem, et ipsum domina penitùs renueret amare, miles donaria quædam satis decentia contulit, et oblata mulier alacri vultu et avidâ mente suscepit. Post modum verò in amore nullatenus mansuescit; sed peremptoriâ sibi negatione respondet. Conqueritur miles quasi mulier amore congruentia suscipiendo munuscula spem sibi dedisset amoris, quam ei sine causâ conatur aufferre.
Hiis autem taliter regina respondit: Aut mulier munuscula intuitu amoris oblata recuset, aut suscepta munera compenset amoris, aut meretricum patienter sustineat cœtibus aggregari.” Fol. 97.)

Question: “Un amant, déja lié par un attachement convenable, requit d' amour une dame, comme s' il n' eût pas promis sa foi à une autre; il fut heureux; dégoûté de son bonheur, il revint à sa première amante, et chercha querelle à la seconde. Comment cet infidèle doit-il être puni?
Jugement de la comtesse de Flandres:
“Ce méchant doit être privé des bontés des deux dames; aucune femme honnête ne peut plus lui accorder de l' amour.” (1: Quidam, satis idoneo copulatus amori, alterius dominæ instantissimè petit amorem, quasi alterius mulieris cujuslibet destitutus amore, qui etiam sui juxtà desideria cordis plenariè consequitur quod multâ sermonis instantiâ postulabat; hinc autem, fructu laboris assumpto, prioris dominæ requirit amplexus, et secundæ tergiversatur amanti.
Quæ ergo super hoc viro nefando procedet vindicta?
In hâc quidem re comitissæ Flandrensis emanavit sententia talis:
Vir iste, qui tantâ fuit fraudis machinatione versatus, utriusque meretur amore privari, et nullius probæ feminæ debet ulterius amore gaudere.”
Fol. 94.)

Question: “Un chevalier aimait une dame, et comme il n' avait pas souvent l' occasion de lui parler, il convint avec elle que, par l' entremise d' un secrétaire, ils se communiqueraient leurs voeux; ce moyen leur procurait l' avantage de pouvoir toujours aimer avec mystère. Mais le secrétaire, manquant aux devoirs de la confiance, ne parla plus que pour lui-même; il fut écouté favorablement. Le chevalier dénonça cette affaire à la comtesse de Champagne, et demanda humblement que ce délit fût jugé par elle et par les autres dames; l' accusé lui-même agréa le tribunal.”
La comtesse, ayant convoqué auprès d' elle soixante dames, prononça ce jugement:
“Que cet amant fourbe, qui a rencontré une femme digne de lui, jouisse, s' il le veut, de plaisirs si mal acquis, puisqu' elle n' a pas eu honte de consentir à un tel crime; mais que tous les deux soient, à perpétuité, exclus de l' amour de toute autre personne; que ni l' un, ni l' autre, ne soient désormais appelés à des assemblées de dames, à des cours de chevaliers, parce que l' amant a violé la foi de la chevalerie, et que la dame a violé les principes de la pudeur féminine, lorsqu' elle s' est abaissée jusqu' à l' amour d' un secrétaire.” (1:
Miles quidam, dum pro cujusdam dominæ laboraret amore, et ei non esset penitus oportunitas copiosa loquendi, secretarium sibi quemdam in hoc facto, de consensu mulieris adhibuit, quo mediante, uterque alterius vicissim facilius valeat agnoscere voluntatem, et sua ei secretius indicare et per quem etiam amor occultius inter eos possit perpetuò gubernari. Qui secretarius, officio legationis assumpto, sociali fide confractâ, amantis sibi nomen assumpsit, ac pro se ipso tantum cœpit esse sollicitus. Cujus præfata domina cœpit inurbanè fraudibus assentire, sic tandem cum ipso complevit amorem et ejus universa vota peregit. Miles autem, pro fraude sibi factâ commotus, Campaniæ comitissæ totam negotii seriem indicavit, et dùm ipsius et aliarum dominarum nefas prædictum postulavit humiliter judicari, et ejusdem comitissæ ipse fraudulentus arbitrium collaudavit. Comitissa verò, sexagenario sibi accersito numero dominarum, rem tali judicio diffinivit:
Amator iste dolosus, qui suis meritis dignam reperit mulierem, quæ tanto non erubuit facinori assentire, male acquisito fruatur amplexu, si placet, et ipsa tali dignè fruatur amico; uterque tamen in perpetuum, a cujuslibet alterius personæ maneat segregatus amore, et neuter eorum ad dominarum cœtus vel militum curias ulterius convocetur, quia et ipse contra militaris ordinis fidem commisit, et illa turpiter, et contra dominarum pudorem, in secretarii consensit amorem.” Fol. 96.

Question: “Un chevalier divulgue honteusement des secrets et des intimités d' amour. Tous ceux qui composent la milice d' amour demandent souvent que de pareils délits soient vengés, de peur que l' impunité ne rende l' exemple contagieux.”
Jugement. La décision unanime de toute la cour des dames de Gascogne, établit en constitution perpétuelle: “Le coupable sera désormais frustré de toute espérance d' amour; il sera méprisé et méprisable dans toute cour de dames et de chevaliers; et si quelque dame a l' audace de violer ce statut, qu' elle encoure à jamais l' inimitié de toute honnête femme.” (1: “Secretarius quidam intima turpiter et secreta vulgavit amoris. Cujus excessus omnes in castris militantes amoris postulant severissimè vindicari, ne tantæ prævaricationes vel proditoris exemplum, impunitatis indè sumptâ occasione, valeat in alios derivari. Dominarum ergo in Vasconiâ congregatâ de totius curiæ voluntatis assensu perpetuâ fuit constitutione firmatum, ut ulterius omni amoris spe frustratus existat, et in omni dominarum sive militum curiâ contumeliosus cunctis ac contemptibilis perseveret. Si verò aliqua mulier dominarum fuerit ausa temerare statuta, suum ei puta largiendo amorem, eidem semper maneat obnoxiæ pœnæ et omni probe feminæ maneat exinde penitus inimica.” Fol. 97.)

Il me reste à indiquer des jugements rendus par les cours d' amour établies en Provence, et par les arbitres dont les troubadours convenaient dans leurs tensons.
L' historien des poëtes provençaux fait mention de diverses questions soumises aux cours de Provence.
Dans une tenson qui se trouve dans nos manuscrits, Giraud et Peyronet discutent la question: “Laquelle est plus aimée, ou la dame présente, ou la dame absente? Qui induit le plus à aimer, ou les yeux, ou le cœur?” (1: Nostradamus, p. 26.)
Cette question fut soumise à la décision de la cour d' amour de Pierrefeu et de Signe, mais l' historien ne rapporte pas quelle fut la décision.
Il parle d' une tenson entre Raimond de Miraval et Bertrand d' Allamanon sur ce sujet: “Quelle des nations est la plus noble et la plus excellente, ou la provensale, ou la lombarde?”
“Ceste question fut envoyée aux dames de la cour d' amour résidents à Pierrefeu et à Signe, dit l' historien (2: Nostradamus, p. 61.), pour en avoir la diffinition, par arrest de laquelle, la gloire fut attribuée aux poëtes provensaux, comme obtenans le premier lieu entre toutes les langues vulgaires.” (N. E. Ya sabrán los lectores que el catalán siempre fue esta misma lengua, pese al maquillaje del IEC.)
J' ai déja dit que la question, élevée dans une tenson entre Simon Doria et Lanfranc Cigalla, “Qui est plus digne d' être aimé, ou celui qui donne libéralement, ou celui qui donne malgré soi, afin de passer pour libéral?” ayant été soumise par les deux troubadours à la même cour, ils ne furent pas satisfaits du jugement, et ils recoururent à la cour souveraine de Romanin. (1: Nostradamus, p. 131.)
Voilà encore un jugement dont nous ignorons le contenu, mais de l' existence duquel il n' est pas permis de douter.
On trouve dans les manuscrits des troubadours un jugement qui mérite d' être cité.
Un seigneur, qui n' est pas nommé, est prié par le troubadour Guillaume de Bergedan, de prononcer sur un différend qu' il a avec son amante, l' un et l' autre s' en remettant à sa décision.
Le troubadour a aimé la demoiselle alors qu' elle était encore dans sa plus tendre enfance; dès qu' elle a été plus avancée en âge, il a déclaré son amour, et elle a promis de lui accorder un baiser, quand il viendrait la voir. Cependant elle refuse d' exécuter cette promesse, sous le prétexte qu' à l' âge où elle l' a faite, elle en ignorait la conséquence.
Le seigneur, embarrassé de décider selon le droit d' amour, récapitule les raisons des parties, et, après avoir pris conseil, décide que la dame sera à la merci du troubadour, qui prendra un baiser, et lui en fera de suite la restitution.” (2: Guillaume de Bergedan: De far un jutjamen.)
Je crois avoir démontré d' une manière incontestable l' existence des cours d' amour (3), tant au midi qu' au nord de la France, depuis le milieu du douzième siècle, jusque après le quatorzième.
(3) Dans ces recherches sur les cours d' amour, je n' ai pas eu le dessein de parler des temps postérieurs aux troubadours, ni des pays étrangers où l' on a trouvé de pareilles institutions, ou des institutions qui y avaient rapport.
Dans les provinces du nord de la France, et pendant le quatorzième siècle, Lille en Flandres, Tournay, avaient l' une et l' autre leur prince d' amour. (a)
Sous Charles VI il a existé à la cour de France une court amoureuse.
(b)
L' ouvrage de Martial d' Auvergne, composé dans le quinzième siècle, et intitulé Arrests d' amours, est de pure imagination, mais il sert du moins à prouver que l' on conservait encore la tradition des cours d' amour. (c)
Au midi de la France, l' institution d' un prince d' amour (d) et du lieutenant de ce prince par le roi Réné, dans la fameuse procession de la Fête-Dieu d' Aix, n' annonce-t-elle pas l' intention de rappeler les usages et les traditions des cours d' amour?

(a) Histoire de l' Académie des inscriptions et belles-lettres, t. 7, p. 290.
(b) Le manuscrit n° 626 du sup. de la bibliothèque du roi contient les noms et les armoiries des seigneurs qui composaient cette cour, organisée d' après le mode des tribunaux du temps; on y distingue:
Des auditeurs,
Des maîtres de requête,
Des conseillers,
Des substituts du procureur-général,
Des secrétaires, etc. etc.
Mais les femmes n' y siégeaient pas.
(c) Dans ce parlement d' amour décrit par Martial d' Auvergne, après le président et les conseillers, siégeaient les dames.
Après y avait les déesses,
En moult grand triumphe et honneur,
Toutes légistes et clergesses,
Qui sçavoyent le décret par cœur.
Toutes estoyent vestues de verd, etc.
Arresta Amorum, P. 22.
(d) Ce prince d' amour était élu chaque année et pris dans l' ordre de la noblesse, il choisissait ses officiers; le lieutenant était nommé par les consuls d' Aix, et pris dans l' ordre des avocats ou dans la haute bourgeoisie. Le corps de la noblesse payait la dépense considérable qu' occasionnait la marche du prince d' amour; cette charge fut supprimée par un édit du 28 juin 1668, motivé sur la trop grande dépense. Depuis lors et jusqu' en 1791, le lieutenant du prince d' amour a marché seul avec ses officiers, etc.
Le prince d' amour, et après lui son lieutenant, imposaient une amende nommée Pelote à tout cavalier qui faisait aux demoiselles du pays l' affront d' épouser une étrangère, et à toute demoiselle qui, en épousant un cavalier étranger, semblait annoncer que ceux du pays n' étaient pas dignes d' elle. Des arrêts du parlement d' Aix avaient maintenu le droit de pelote. Gregoire: Explication des cérémonies de la Fête-Dieu, p. 52.

Mais, quelle était l' autorité de ces tribunaux? Quels étaient leurs moyens coërcitifs?
Je répondrai: l' opinion; cette autorité si redoutable par-tout où elle existe; l' opinion, qui ne permettait pas à un chevalier de vivre heureux dans son château, au milieu de sa famille, quand les autres partaient pour des expéditions outre mer; l' opinion, qui depuis a forcé à payer, comme sacrée, la dette du jeu, tandis que les créanciers qui avaient fourni des aliments à la famille, étaient éconduits sans pudeur; l' opinion, qui ne permet pas de refuser un duel, que la loi menace de punir comme un crime; enfin l' opinion, devant laquelle les tyrans eux-mêmes sont contraints de reculer.
La circonstance que ces cours d' amour n' exerçaient qu' une autorité d' opinion, est un caractère de plus qu' il était convenable d' indiquer, et qui assure à cette institution un rang distingué dans l' histoire des usages et des mœurs du moyen âge.

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Poeme sur Boece - texte du manuscrit

domingo, 19 de diciembre de 2021

BIBLIOTECA VALENCIANA. Justo Pastor Fuster.

BIBLIOTECA VALENCIANA.

TOMO PRIMERO.

CONTIENE A MÁS DE LOS AUTORES ÁRABES;

LOS QUE FLORECIERON HASTA EL AÑO 1700. 

(Libro original en Österreichische Nationalbibliothek 396.368-C.
Edición de Ramón Guimerá Lorente)

https://bivaldi.gva.es/es/consulta/registro.cmd?id=34

Hállase en la Librería del Autor, Calle de Campaneros.

BIBLIOTECA VALENCIANA.

BIBLIOTECA VALENCIANA

DE LOS ESCRITORES

QUE FLORECIERON HASTA NUESTROS DÍAS

CON ADICIONES

Y ENMIENDAS A LA DE D. VICENTE XIMENO.

POR D. JUSTO PASTOR FUSTÉR,

Socio de Mérito de la Real Sociedad Económica

de Valencia y su Reino.

TOMO PRIMERO.

CONTIENE LOS AUTORES HASTA EL AÑO 1700. 


VALENCIA: 

IMPRENTA Y LIBRERÍA DE JOSÉ XIMENO, 

FRENTE AL MIGUELETE. 1827.



A LA REAL SOCIEDAD ECONÓMICA

DE VALENCIA Y SU REINO.


La protección que V. S. ha dispensado a la Biblioteca Valenciana, no sólo es un título de honor y distinción para su autor, sino in testimonio permanente del aprecio que le merecen los Escritores que contiene; y el benéfico nombre de V. S. al frente de esta obra, estimulará a los sucesores en la carrera; a sostener el crédito literario de nuestra Patria.

Así este respetuoso homenaje de mi gratitud, al mismo tiempo la ingenua expresión de mis votos por la prosperidad de este Reino, bajo tan favorables auspicios.

Ciertamente las obras de este género, de más utilidad que brillantez, no son del gusto del día, en que la indiferencia con la que son recibidas, desalienta a los que se dedican a largas y penosas investigaciones históricas y bibliográficas.

El amor a las letras y a los literatos, me inspiró el gusto a la lectura; mi profesión poniéndome en las manos los materiales me inclinó a construir este edificio Bibliográfico, y el celo por la gloria de mis compatriotas me sostuvo hasta terminarle, debiendo por fin la luz pública a la ilustración de V. S. y a sus auxilios.

Bien quisiera yo ofrecerle producciones originales de mayor estima, mas no siendo capaz de aspirar a ellas, me he contentado con dar a conocer las de mis paisanos; y conservar su memoria a una posteridad agradecida que sabrá apreciarlos, como también a la influencia ilustrada con que V. S. ha alentado mi poquedad. En lo uno y en lo otro cifro yo mi recompensa y mi esperanza.


Justo Pastor Fustér.


PRÓLOGO.


Conservar la memoria de los que contribuyen con sus escritos a la ilustración pública, es lo mismo que transmitir con gloria a los tiempos venideros unos nombres que acaso en los nuestros estuvieron injustamente sumidos en la desestimación y el olvido; es enriquecer el depósito de la literatura, y es por último dejar a la posteridad un ejemplo muy digno de imitarse. Esta es, pues, la noble empresa de los que se dedican a redactar las Bibliotecas de los escritores públicos.

Y en verdad el estudio de la bibliografía va unido íntimamente a la historia literaria, la cual tanto se ha promovido en este siglo, que como demuestra con su voto decisivo nuestro célebre D. Juan Andrés en su Historia de toda la literatura (1: Tomo 2.° de la edición castellana, pág. 412), se puede decir que le pertenece exclusivamente: “la infinita copia de libros, la multiplicidad de ediciones y la variedad de las impresiones, hace preciso este estudio, y justifica bastante las fatigas que algunos literatos emplean en la ilustración de las noticias bibliográficas. Y es cierto que los títulos de los libros, la diversidad y mérito de las ediciones, la noticia de los autores, editores e impresores, el tiempo y lugar de la estampa, la rareza de algunas de ellas, la pulidez y corrección, y por decirlo así, el lujo y riqueza de otras, las vicisitudes de las obras y ediciones, y en suma toda la historia bibliográfica, forma el objeto de los estudios de muchos, y ha producido en este siglo obras eruditas de críticos escritores. ¿Qué inmenso tesoro de erudición no se encuentra en las Bibliotecas de Fabricio, que por sí solas bastan a obscurecer los trabajos de todos los filólogos eruditos de los siglos precedentes, y ciertamente serán el pasmo de los siglos venideros? ¿De cuánto auxilio no pueden servir a los literatos el Catálogo de los libros de la Biblioteca Laurenciana del doctísimo Bandini, la Biblioteca arábiga del Escorial del inmortal Casiri, y otras semejantes obras bibliográficas? Ahora sabemos cuantos escritos raros y peregrinos poseen las Bibliotecas más ricas, y no hay en Europa ninguna de algún mérito de que no tengamos catálogo. No sólo salen a luz las de los Reyes y Príncipes, no las que están destinadas a la utilidad pública, sino también las que tienen en sus casas los

estudiosos particulares; y, así hay catálogos de la Biblioteca de Fabricio, de la de Mayans, de la de Crevena y de algunos otros. Es digna de particular memoria una obra apreciable, compuesta por Montfaucon después de principios de este siglo, de una Biblioteca de las bibliotecas; pero ahora se han aumentado tanto estas, que las referidas por Montfaucon no llenarían más que algunos pequeños estantes de la vasta biblioteca que las tuviese todas."

Tan conducente es el uso de las bibliotecas para la propagación de las letras en todos tiempos. Si lo eran por su escasez cuando los libros corrían manuscritos, no lo son menos por su multiplicación después de inventada la imprenta. “Que ora sean manuscritas o impresas las obras, dice Villanueva en su Viaje a las Iglesias de España (1: Tomo 8, pág. 102), la noticia de los literatos trae consigo la de la literatura en que brillaron los siglos pasados, sin cuyo conocimiento, ni la patria tiene el honor que le corresponde, ni nadie debe tenerse por sabio. Este fruto no se adquiere, si no se reúnen en un cuerpo y cronológicamente todos los escritores domésticos, que es como una escuela, y digamos espejo del progreso que hicieron los conocimientos humanos.” De aquí el ansia de formar bibliotecas de los escritores que han ilustrado su patria; pero en España ninguna Provincia, como Valencia, puede gloriarse de haber tenido tantos ilustres hijos que hayan conservado la memoria de los escritores nacidos en este venturoso suelo, ilustrando la república de las letras con sus obras, y sostenido nuestro honor literario con la variedad de sus producciones. Morlá, Escolano, Vimbodí, Martínez de la Vega, Mariner, Esquerdo, Gil Polo, Lorga, Ortiz, Rodríguez y Cerdá se esmeraron en su elogio, ya en prosa, ya en verso; empero distinguióse entre todos el laborioso D. Vicente Ximeno, que tuvo la constancia de emplear catorce años en reunir noticias para formar su Biblioteca, que afortunadamente poseemos.

El recto juicio, la fina crítica y la igual imparcialidad con que está escrita, le concilió grande aceptación entre los amantes de las letras. Los eruditísimos Mayans y el P. Burriel, le colmaron de elogios, como debidos a su mérito, y la fama llevando su nombre más allá de los Pirineos, recogió alabanzas de los mismos que se mostraron émulos de nuestra literatura. Los autores de las Memorias de Trevoux examinaron la obra, y les mereció tanto aprecio que en los meses de Abril y Mayo de 1750, publicaron varios extractos de sus artículos, realzando el mérito de aquel bibliógrafo con los honoríficos dictados de varón atento y escritor muy juicioso. Han transcurrido ya cerca de ochenta años desde que se imprimió la Biblioteca de Ximeno, y como en este largo periodo no han cesado de sostener la acreditada nombradía de su literatura muchos valencianos que dignamente han cultivado las letras, justo será también que se continúe su memoria y la de los escritos que en este intervalo han dado a la prensa.

Mi innata afición a la bibliografía y mi profesión, proporcionándome recoger noticias que se ocultaron a D. Nicolás Antonio, al P. Rodríguez, y últimamente a Ximeno, me hicieron concebir la idea de llenar este vacío arrostrando una empresa superior a mis alcances; pero que veía con sentimiento que ninguno hasta ahora había tomado a su cargo, y que acaso no le tomaría tan pronto, en mengua entre tanto del honor literario de mi patria. El celo (zelo en el original) de sostenerle me inspiró alguna confianza, y puse mano en una obra que hasta ahora siempre temí que no llegaría a su término. 

Fui encontrando en mis primeras investigaciones muchos escritos de los autores contenidos en aquella Biblioteca, que no había podido descubrir la diligencia de Ximeno; al paso que se ponían por delante otros escritores de la misma época, que era justo no quedasen sepultados en el silencio, cuando tanto nos honraba su memoria. Hube pues de entrar en un escrutinio minucioso de escritos y de escritores, y empeñándome más y más en mi trabajo, los documentos que se me iban ofreciendo a la vista, tuve que apelar a todos los recursos a que me llevaba mi infatigable curiosidad.

Dos Bibliotecas públicas poseíamos en esta Ciudad, la una en el Palacio Arzobispal, que el celosísimo Prelado D. Andrés Mayoral había establecido y que aumentaron sus sucesores; y la otra en la Universidad Literaria, dádiva del Ilmo. Sr. D. Francisco Pérez Bayér, con que dejó un digno monumento de generosidad, de desprendimiento y de amor a las letras y a su patria: tan copiosa la una como selecta la otra, ambas quedaron incendiadas por el bombardeo que sufrió esta Ciudad en la gloriosa guerra de la independencia, y con motivo de la irreparable pérdida de esta última, cantó un poeta: (1 : El Dr. D. José Chicoy y Gosalves, ahora Catedrático de Clínica en esta Universidad de Valencia.)

El tirano, y sus furias del abismo, 

De Marte siembran el furor sangriento; 

Vomita llamas el averno mismo; 

De Palas arde el sacro monumento, 

Sepultando entre escombros de heroísmo 

Siglos de ilustración en un momento. 


En el Convento de Padres Agustinos Calzados, existía también una librería abundante en libros impresos en el siglo XV, y que el P. M. Fr. Juan Facundo Sidro Villaroig había aumentado con la compra de parte de la Biblioteca Mayansiana, y la entera del Dr. D. José Molins, célebre literato que murió siendo Rector del Colegio llamado de la Ciudad, cuyo edificio ya no existe, porque todo desapareció en la entrada del ejército francés en Valencia. También teníamos las famosas librerías de Santo Domingo, la más rica en libros de todas, la del Carmen Calzado, del Sacro Convento de Montesa, del Monasterio de S. Miguel de los Reyes, preciosa por sus manuscritos que dejó el Duque de Calabria.

Frecuenté todas estas bibliotecas, y formando varios extractos y anotaciones, aumentaba considerablemente el caudal para la obra que meditaba. Pero este grande golpe de luz que recibía, al paso que me descubría nuevas vistas, me hacía sentir lo arduo de recorrerlas con la dignidad y firmeza con que debía sostenerme: viérase decaído mi ánimo muchas veces a no alentarme varios amantes de nuestra literatura. El Sr. D. Francisco Xavier Borrull, Oidor decano de esta Real Audiencia, cuya modestia no me permite espaciarme como deseara en elogio de sus luces y dirección que he recibido de su extensa erudición y sabia crítica, y los auxilios que me ha prestado con noble generosidad, comunicándome curiosos descubrimientos y franqueándome cuanto de su exquisita librería he necesitado. El Sr. D. Onofre Soler, Canónigo de esta Santa Iglesia, me ha permitido con la mayor generosidad disfrutase de su librería. Los Padres Fr. Bartolomé Ribelles y Fray Jaime Villanueva, ambos Religiosos Dominicos, me suministraron noticias apreciables, dirigiendo mis pasos para el acierto. D. Marcos Antonio de Orellana había bosquejado unas adiciones al Ximeno, las cuales y las copias que tenía el P. Teixidor, Dominico, me prestaron mucha claridad. Tampoco quiero defraudar la parte que tienen en mi trabajo los autores de que me he aprovechado siempre que se ha presentado la oportunidad. Así he copiado párrafos enteros de las notas que nuestro paisano D. Francisco Cerdá, puso al Canto del Túria en la Diana de Gil Polo, y de la Biblioteca del Reinado de D. Carlos III, compuesta por D. Juan Sempere y Guarinós. Mi profesión no menos me ha ofrecido ocasiones de adquirir noticias bibliográficas, justipreciando las famosas bibliotecas de D. Juan Bautista Herman, Canónigo de esta Metropolitana, sabio y erudito valenciano, la que en su muerte compró el Arzobispo de esta Diócesis y luego Cardenal D. Antonio Deispuig, y entera en el día existe en Mallorca; también justiprecié la Mayansiana y otras varias.

Con todos estos materiales he formado mi obra, y ya será tiempo manifieste el plan que he seguido; habiendo meditado mi empresa inferí que se reducía a dos puntos, el primero sobre lo que había hecho Ximeno, y el segundo sobre lo que yo debía hacer, esto es, debía atender a suplir lo que faltaba a mi predecesor en esta carrera, y partir desde donde él la había dejado, y este pensamiento me ofreció naturalmente la idea de las dos partes generales de todo mi diseño, que son según el título: Adiciones y continuación: bajo el primer aspecto he fijado la época de muchos escritores de que habla Ximeno; he descubierto nuevos escritos suyos, designando con mayor exactitud sus impresiones; he recogido varias obras y autores de nota que él dejó en olvido o que no llegaron a su noticia. También he rectificado algunos pasajes, ampliado otros artículos con noticias y hechos abundantes, y en suma lo he procurado poner al nivel de los conocimientos del día. 

Después del tiempo de nuestro bibliógrafo ha adquirido este Reino un nuevo lustre con los descubrimientos que hizo el célebre D. Miguel Casiri examinando los manuscritos árabes existentes en el Escorial, y que han quedado consignados en su preciosa Biblioteca Arábigo-Escurialense, impresa en 1760. En ella vemos que el estruendo de las armas no ahuyentó las musas de nuestro recinto, ni pudo impedir que floreciesen las letras bajo la dominación sarracena; fundado en documentos tan incontestables el 

Cl. P. Juan Andrés ha demostrado a la República literaria en su ya citada e inmortal obra del Origen, progresos &c. que la época de aquella dominación, no fue la del horror y barbarie, sino un tiempo feliz y glorioso para las letras, y que los estudios de los sarracenos influyeron más bien en la restauración de las ciencias en Europa. Sabido es el nombre que en aquella época lograron por su instrucción y producciones muchos valencianos. Y como el erudito P. Masdeu nombre sólo a dos de ellos en los catálogos que formó en el tomo 13 de su Historia Crítica de España en que numera los autores de aquellos siglos, me ha parecido muy conducente darlos a conocer mejor, copiando cuanto de ellos dice Casiri. Ciertamente causa admiración la multitud de Bibliotecas de hombres ilustres y escritores esclarecidos, que no obstante de ser obras de tanto trabajo, compusieron los sarracenos valencianos, cuando ha sido menester que pasaran después algunos siglos para que viera la luz pública la Biblioteca Hispana de D. Nicolás Antonio. Animaba a los sarracenos a emprender obras tan penosas el celo de sus Príncipes en ilustrar la Nación. Contábanse setenta Bibliotecas públicas en las ciudades de su dominio, que todos disfrutaban para su ilustración; lo cual sorprende con razón al considerar que aún no se había descubierto la imprenta. Así lo acredita Casiri en la página 71 del tomo 2.° En los tiempos posteriores miraron los Reyes Católicos con tanto descuido estos tesoros literarios, que hasta que vino a gobernar la España D. Felipe V no se conoció en la Capital una Biblioteca pública que correspondiese a la grandeza de esta Nación. 

Bajo el aspecto de continuación he descrito la serie de los Escritores de este Reino desde 1748 sin interrupción hasta el presente en que escribo. De ellos he hecho la división de los que han fallecido y de los que aún viven. En todos he seguido el mismo método que Ximeno para que la obra sea uniforme, repartiéndola en dos tomos en folio casi iguales a los suyos, del mismo tamaño y ejecución tipográfica. El primero comprelemosnderá a más (además) de los autores árabes, los que florecieron desde el siglo XIII hasta el XVII; y el segundo desde el XVIII hasta nuestros días, y no sólo los muertos, si bien los vivos, aunque guardada a estos la debida consideración hablaré de ellos sin crítica ni elogio. Sigo también el orden cronológico que presenta con más variedad el cuadro histórico literario, en el cual sin preferencia ni exclusión, aparecen los escritores valencianos, procurando amenizar la narración biográfica con las flores de la poesía, trasladando algunas muestras de nuestro gusto patrio en el cultivo de las musas, y al fin se extienden los índices alfabéticos de los apellidos y nombres de los autores, de las épocas en que florecieron, y otro general de las cosas más notables de la obra, la cual incluirá sobre mil escritores entre los adicionados, de los que trata Ximeno, o nuevos.

Habiendo observado que la lengua lemosina nos es poco familiar en el día, he insertado al fin del primer tomo un breve vocabulario de voces anticuadas, y otras muchas sin uso, para facilitar la inteligencia de las poesías y citaciones en prosa que se hallan en esta obra, dando allí razón, de lo que contiene, del autor y motivo de su formación. 

Por esta idea abreviada de la obra, se conocerá fácilmente que me hubiera sido de menos trabajo refundir la de Ximeno en otra nueva que hubiese podido llamar con mayor propiedad mía; pero he querido ceder la gloria de único autor de ella, a la satisfacción que me cabe de poderla dar a luz más pronto, en honor de mi patria.

Con este esmero y desprendimiento he creído desempeñar el plan que me había propuesto en la formación de mi obra; empero como los hombres no vemos los objetos bajo un mismo punto de vista, de aquí nace que aun cuando nuestros intereses no estén encontrados, nos suelen parecer tan diferentes, siendo digno de censura o desmérito para unos, lo mismo que de buena fe, y a las claras les parece muy loable y precioso a otros. Si hubiera pues querido contentar a todos, hubiese intentado un imposible, y si deseara no desagradar a nadie, mi pretensión merecía entonces justamente la risa de los sensatos que conocen el humor que reina en la república de las letras, cuyos moradores no siempre ven con buen ojo las fatigas de los otros, y mucho menos sus lauros, ya excitados como hombres del amor propio degenerado, ya también por el atrevimiento de los que escriben atraídos por la facilidad de la imprenta con que se han hecho ya trato y mercancía las letras estudiando los hombres para escribir y escribiendo para granjear. (Saavedra en la Introducción de la República literaria.)

En mi mano sólo ha estado dar la razón de mi trabajo, esto es, del fruto de largas tareas y de años de indagaciones, y para precaver si es posible a lo menos en mis lectores una prevención perjudicial, saldré al encuentro a las objeciones, reparos o llámense tiros disfrazados de la pasión dominante del que los asesta, ya según he leído en algunos escritos de este género, ya también como había llegado a mis oídos. El P. Fr. Jaime Villanueva en el tomo 8, pág 102 de su Viaje literario, echando menos una Biblioteca de Escritores Catalanes, anuncia esta mi obra, a la cual en varias ocasiones me había estimulado con eficacia, y aun reanimado cuando decaía mi ánimo a la vista de tamaña empresa, por cierto superior a mis alcances, mostrándome la perspectiva halagüeña que disfrutaría en su terminación. Pero después hablando de lo que debe tenerse presente en la formación de una Biblioteca, dice así: “Claro está que de estas bibliotecas, si no son más que una noticia seca de la vida de los autores y de los títulos e impresiones de sus libros, algún fruto sacará la bibliografía, pero muy escaso la literatura; y cierto parece justo que pudiendo ser, se procuren las dos cosas a un tiempo. La erudición de un bibliotecario debe ser mayor que la de un comerciante de libros. Lo importante es dar a conocer los libros, más que los autores de ellos. 

Por esto son justamente elogiados Nicolás Antonio en la biblioteca española antigua, y Qnietiff y Echard en la de mi Orden. Otra cosa entiendo yo que deberá tenerse presente en la formación de esta nueva biblioteca; y es que no se dé lugar en ella sino a los que hayan escrito alguna obrilla que merezca este nombre, o pueda hacer figura en la historia de las ciencias y artes. Difícil es fijar en esto una regla segura; pero no lo es señalar el extremo en que han caído algunos bibliógrafos, colocando entre los escritores a cualquiera que haya impreso no más que un sermón o un soneto, y aun al que dejó manuscritas estas piezas de oratoria y poesía. Cosa por cierto insufrible que sólo puede tener cabida en la pluma del que piense, que el mérito de las bibliotecas se mire por el número de los escritores, y no por la calidad de sus escritos. 

Muy pronto se había olvidado el P. Villanueva cuando sienta que la erudición de un bibliotecario debe ser mayor que la de un comerciante de libros, habiendo echado en cara a los catalanes en la página anterior, que carecían de una biblioteca cual la estaba redactando en Valencia un encuadernador de libros. Si es difícil fijar la regla segura para determinar los que han de entrar en esta biblioteca ¿cómo nos conduciremos para saber los que hemos de excluir con justicia? ¿Acaso un soneto bien hecho no es un poema, y un sermón según todas las reglas de la elocuencia, no es un escrito que puede dar mucha gloria a su autor? ¿No alaba a Echard autor de la biblioteca de sa Orden? pues esta incluye muchos autores que sólo publicaron un sermón, cosa que para que yo lo haga han de tener lo menos dos, y que sean impresos. No quiero detenerme en manifestar las contradicciones que contiene este pasaje de Villanueva, contentándome a responderle por la parte que se dirige a mi obra, que no me he propuesto hacer en ella una historia literaria del Reino de Valencia sino una Biblioteca de sus escritores, con cuyo modesto título queda justificada mi conducta en haber incluido algunos, no por el número e importancia de sus escritos, sino por la gloria que de ellos, bien por el tiempo, bien por otras circunstancias particulares, resultaba a nuestra amada patria.

Hállanse también algunos escritores cuyas producciones así en prosa como en verso corren sueltas, las cuales aunque bastantes en número, y aun si se quiere en mérito, por haberse dado al público en distintas épocas, no se han reunido en cuerpo todavía. Esta circunstancia, aunque poco favorable a su fama literaria, no debe perjudicarles del lugar a veces de preferencia que se han adquirido en esta Biblioteca con los frutos de su ingenio y meditación, de los que en justificación mía inserto algunas muestras. 

En todo me he arreglado a mi plan, sin salir de la esfera de mis conocimientos, y no perdiendo de vista el honor literario de mi patria, he seguido las huellas de mis dignos predecesores en la carrera bibliográfica, no considerando a mis paisanos por su parte física, moral ni política, sino únicamente por la intelectual y científica, con lo que quedan resueltas las dificultades sin excederme de los límites que me he prefijado.

No obstante, careciendo de crédito literario quise dar a mi obra un aspecto que preparase la aceptación pública. Con este objeto la presenté a la Real Sociedad de Amigos del País de este Reino, a la cual la comisión encargada de su informe manifestaba entre otras cosas que “este trabajo, fruto de largas tareas sostenidas por una constante indagación, merecía la gratitud y aprecio de todo buen valenciano, y que por él era digno su autor de que se le protegiese y auxiliase para que saliera a la luz pública; que el estilo narrativo de que usaba era claro, natural, sin bajeza, y acomodado a la índole de su obra.” En su consideración la Sociedad admitió la dedicatoria, auxiliando al autor y dispensándole su protección, al mismo tiempo que la recomendaba a sus individuos.

Con tan felices auspicios ofrezco al público el fruto de mis tareas de tantos años en obsequio del honor literario de mi patria. Mis descuidos y mis desaciertos dejan abierto no espacioso camino para que otros dotados de más sabiduría y fino gusto, de más extensa erudición y de una crítica más sagaz, logren completar la Biblioteca Valenciana, pasando a la posteridad sus nombres con tanta gloria como han adquirido los escritores, cuya memoria sabrán conservar para la gratitud pública, que por una serie de vicisitudes prósperas y adversas, de aciertos y descuidos llegan las obras humanas a su perfección. 

BIBLIOTECA

DE LOS ESCRITORES

ÁRABES-VALENCIANOS

QUE FLORECIERON

DURANTE LA DOMINACIÓN SARRACENA

EN ESTE REINO.


BIBLIOTECA

ARÁBIGO

VALENCIANA.


SIGLO IV DE LA Hégira (hégira : emigración de Mahoma de La Meca a Yathrib : Medina, septiembre del 622 A.D. El autor no calcula bien el año de Cristo, suma 612 e incluso otras cifras). 


ISA BEN MOHAMAD ALABDERITA.


Nació en Elche; poeta amenísimo: floreció en el siglo IV de la hégira. Casiri, tom. 2, pág. 138, col. 1 y 2.


AHMAD BEN MOHAMAD BEN ABDELBER.


Valenciano. Vivió en el siglo IV de la hégira. Escribió: Historia de los Varones que florecieron en España en la Jurisprudencia.

Está comprendido en el códice 1671, folio 133. Casiri, tomo 2, pág. 135, col. 2.


PHATEMA.

HIJA DE IOSEPH BEN IAHIA ALMOGAMI.

Nació en Valencia; se dedicó en Córdoba a la jurisprudencia, en donde se hizo célebre por sus escritos y piedad dignos de grande alabanza. Murió en el año de la hégira 319 (de Cristo 931). Casiri, tomo 2, pág. 149, col. 2.


SIGLO V DE LA HÈGIRA. 


ISAC BEN SALAMA ISACI, FILIUS ALCAINI.

Valenciano, escritor erudito del quinto siglo de la hégira: publicó: Annales Hispaniae. 

En los cuales habla de los Pretores, Cónsules, Jurisconsultos y Poetas célebres, como también de guerras y fortificaciones.

Está comprendido en el códice 1671. Casiri, tomo 2, página 136, col. 2.

 

SOLIMAN BEN GIOLGIOL.

Valenciano, médico que floreció en el siglo V de la hégira. Escribió: Historia Medicorum Hispanorum. Está inserta en el mismo códice, y lo nota Casiri, tomo 2, pág. 137, col. 1.

ALI BEN HALBAN.

Valenciano: se cree floreció en el siglo V de la hégira. Escribió: Codex Orthodoxorum Propositorum de traditionibus Divinis. Es el códice 1685. Casiri, tomo 2, pág. 153.


ALI BEN MOHAMAD ABU ALHASSAN.

Valenciano, orador y poeta célebre y autor de la erudita obra: De similitudinibus.

Que solían usar en sus versos los poetas españoles. Murió en el año de la hégira 439 (de Cristo 1047). Casiri, tomo 2, pág. 138, col. 2.


OTHMAN BEN SAID ABU AMRÚ.

Natural de Denia; fue gran jurisconsulto y filólogo; escribió: Más de cien tomos de varia literatura. 

Murió en el año de la hégira 444 (de Cristo 1052). Casiri, tomo 2, pág. 138, col. 2.


ABULMONDER HESCHAM BEN MOHAMAD ALKALBI.

Valenciano: escribió: 

Equorum genealogia et historia.

Obra histórico-genealógica de los caballos que han tenido entre los árabes más fama y nombradía. Lo escribió en el año de la hégira 450 (de Cristo 1058). Está copiado en el códice 1700. Casiri, tomo 2, pág. 157, alaba también a este autor en la prefacion del tomo 1, pág. XVI.

 

ABDELAZIZ BEN TABET BEN SUAR.

Natural de Belala, o Volalat, en español Vallada. Escritor de bastante crédito: vivió en el año de la hégira 453 (de Cristo 1061). Casiri, tomo 2, pág. 132, col. 2.


ABDELRAHMAN BEN ABDALLA ABU ZAID.

Valenciano, descolló en las matemáticas, y publicó un Tratado de aritmética y álgebra.

Que corría en manos de todos. Murió en el año de la hégira 456 (de Cristo 1063). Casiri, tomo 2, pág. 131, col. 1.


ABDALLA BEN MUSA BEN SAID ALANSARI.

Que se llamaba Alscharaci. Nació en Scharaca, a saber Xérica, varón distinguido, así por sus costumbres como por su literatura. Murió en el año de la hégira 456 (de Cristo 1063). Ibid. tomo 2, pág. 143, col. 2.


AHMAD BEN MOHAMAD BEN HEZBALLA ABULHASSEN.

Valenciano, Jurisconsulto y Pretor de Toledo.

Murió en el año de la hégira 453 (de Cristo 1061). Se menciona en la Biblioteca Arábico Hispana, intitulada: Munnus Chronologicum Hispanum de Abulcassem vulgo Ben Paskual de Còrdoba. Es el códice 1672, tomo 2 de Casiri, pág. 140 y 141. 


ABDALLA BEN HAIAN ALRUSCHI.

Valenciano, Jurisconsulto erudito, el que según Ebn Alcama (Ebn : ben: Ibn) en los Anales de España fue poseedor de una Biblioteca tan copiosa, que con sus libros llenaron los herederos 140 sacos. Murió en el año de la hégira 484 (de Cristo 1091). Casiri, tomo 2, pág. 138, col. 1


AHMAD BEN ABDELVALI ABU GUIAPHAR ALBATI.

Nació en Bata (al + bata: albatí, albati), lugar del Reino de Valencia; poeta elegante y erudito: murió quemado en el año de la hégira 488 (de Cristo 1095) de orden del Rey de los Cristianos llamado el Emperador (D. Alfonso de Castilla) (de León, imperator hispaniae). Ibidem, tomo 2, pág. 135, col. 1.


SIGLO VI DE LA HÈGIRA.


MAHOMAD BEN ABI BAKER BEN ALI ALSCHATEBI.

Nació en Xátiva (al + schatebi, schatebí), y floreció en el siglo VI de la hégira. Escribió:

Auxilium pro rei veritate, en 25 capítulos.

Trata del buen gobierno de la Monarquía, de las virtudes de los Reyes, y de los dotes de los Ministros. Casiri, tomo 1, pág. 230. Es el códice 771.


ABULCASSEM ABDALLA BEN MOHAMAD BEN NAKIA.

Doctor valenciano: floreció en el siglo VI de la hégira. Escribió: Liber Margaritarum.

Es un comentario del Alcorán, y está en el códice 1371. Casiri, tomo 1, pág. 502.


ABU MOHAMAD ALCASSEM BEN MOHAMAD ALDAIMURTI. (de Aldaya ?)

Filólogo (philólogo en el original) valenciano: floreció en el siglo VI de la hégira; fue un escritor muy conocido por la obra siguiente: De eloquentiae Arabicae regulis. 

Se halla inserta esta obra en el códice 1597, núm. 2. Casiri, tomo 1, pág. 538.      

MOHAMAD BEN MASSUD BEN KHALASAT ABA ABDALLA BEN ABILKHASSAL.

Natural de Xúcar, Alcira. Estuvo en Córdoba y en Granada: varón excelente en todo género de ciencias; fue gran poeta y retórico, filósofo, teólogo, jurisconsulto e historiador consumado. Menciona este autor Mohamad Ben Abdalla Ebn Alkastib, de Granada, en su Biblioteca Arábico-Hispana, intitulada: Granatensis Encyclica, en la cual trae algunos fragmentos, que publicó en el año de la hégira 763 (de Cristo 1361), y añade que no especificaba sus obras por estar en manos de todos. Nació en el año de la hégira 465 (de Cristo 1072); fue muerto por los almorávides (Almoravides) en Córdoba en el de 540 (de Cristo 1145). Casiri, tomo 2, pág: 75, col. 1, y folio 71, códice 1668.


THONA, LLAMADA HABIBA.

Valenciana muy perita en la gramática y jurisprudencia; escribió libros de ambas facultades. Murió en el año de la hégira 506 (de Cristo 1112). Casiri, tomo 2, pág. 150, col. 1.


EBN ABDELMALEK, VULGO ALMARAKSCHI.

Natural de Valencia; vivió en el siglo VI de la hégira. Escribió: Bibliotheca Arabico-Hispana, intitulada: Supplementum. Es el códice 1677. Ibidem, tomo 2, pág. 152.


MOHAMAD BEN KHALAPI BEN MARZUC.

Jurisconsulto, y tradicionista célebre: nació en Onda, año de la hégira 509 (de Cristo 1115), y murió en el año 599 (de Cristo 1202), feria 6, viernes 12 del mes de Schaban. Casiri, tomo 2, pág. 124, coluna 1. 


ABU ABDALLA MOHAMAD ABDELRAHMAN ALLAKHAMI. (de Alacant, Alicante?)

Valenciano: floreció en el año de la hégira 519 (de Cristo 1125): estudió en Murcia, y murió en Denia: fue poeta, y se hallan poesías suyas en el códice 354, en el cual se encuentra la historia de los poetas más insignes de España, intitulada: Munus hospitii de Abdalla Ben Abdelrehman Ebn Alabar Alcodhai, valenciano, y escritor de este mismo siglo. Tomo 1, pág. 95 de Casiri.


MOHAMAD BEN KHALAPH BEN SOLIMAN BEN PHATUM. 

Natural de Orihuela, célebre jurisconsulto: no quiso admitir la Prelatura de Denia para dedicarse a las letras. Escribió entre otras obras la De contractibus forensibus.

Y no quiso concluirla porque le manifestaron sus amigos, que daría mucho campo a pleitos, y fatigaría a los jueces. Murió en el año de la hégira 519 (de Cristo 1125). Se comprende en la biblioteca arábigo-hispana, intitulada: Viri cupidi res expedita de Ahmed Ben Iahia Ben Ahmad Ben Amira Aldhobide de Córdoba. Códice 1671. Casiri, tomo 2, pág. 133.


ABDELVAHAB BEN ISAC ABU MOHAMAD ALPHARI, VULGO EBN ALHAMRI.

Fue natural de Alhamra, lugar de la jurisdicción de Xátiva (como Alhambra; Alfambra y Perales de Alfambra, Aguilar de Alfambra en Teruel) cultivó con mucho crédito la poesía: murió en el año de la hégira 525 (de Cristo 1130). Casiri, tomo 2, página 133.


MOHAMAD BEN SOLIMAN BEN MARVAN, VULGO ALBONETI.

Valenciano: historiador y jurisconsulto. Murió en Almería año de la hégira 536 (de Cristo 1141) en las vísperas de la feria segunda del día 11 de Saphar. Ibidem, tomo 2, página 147, col. 2.


ABU ABDELMALEK MERVAN BEN ABDALLA BEN ABDELAZIZ.

Nació en Valencia en el año de la hégira 505 (de Cristo 1111). Fue muy célebre por la nobleza de su linaje, por su grande valor, y por su eminente doctrina. Todo lo cual contribuyó a que en el año de la hégira 538 (de Cristo 1143) fuese elegido Rey de Valencia, donde era Pretor. Casiri, tomo 2, pág. 53, habla con extensión de todos sus sucesos.  


MOHAMAD BEN ABDALLA BEN SOPHIAN ALTAGIBI.

Nació en Xátiva, fue varón de exquisita erudición; publicó: Epitomen Historicam de viris Hispanis qui scribendo claruere. 

Murió en el año de la hégira 558 (de Cristo 1162). Casiri, tomo 2, pág. 127.


MOHAMAD BEN ISMAIL BEN ALGIONHI.

Natural de Cocentaina; en la jurisdicción de Denia resplandeció en letras y nobleza; fue Juez de Valencia, donde murió en el año de la hégira 543 (de Cristo 1148). Sus obras se hallan en el Códice 1170. Casiri, tomo 2, pág. 121.


MOHAMAD BEN IAHIA BEN MOHAMAD BEN ALASI.

Nació en Liria, año de la hégira 470 (de Cristo 1077): estudió en Valencia, y tomada esta por los Cristianos en el año de la hégira 488 (de Cristo 1095), se fue a Jaén, de donde volvió a Valencia, que los moros habían recuperado de los cristianos, en el mes Ragheb del año de la hégira 495 (de Cristo 1101), y enseñó la Jurisprudencia (según Antonio Conde). Fue Almocrí o lector en la mezquita mayor; escribió sobre las variantes del Alcorán una obra muy crítica; después se retiró a su patria Liria, donde falleció a la hora del alba, Domingo día 6 del mes Shavhal, en el año de la hégira 547 (de Cristo 1152), y fue enterrado en la makbura de Benizcuun de aquella población. Conde, tomo 2, pág. 186, habla de este escritor variando algo el nombre, porque lo llama Muhamad ben Bakrben Aari Alanzari. Casiri, tomo 2 pág. 121, comprende a este escritor en la Biblioteca Arábigo Hispana del valenciano Abu Abdalla ben Ati Baker Alcodai, y dice que murió en Liria, feria 7, día 6 del mes de Schaval.

MOHAMAD BEN IAHIA BEN KHALIPHA, VULGO BEN JANEC.

Natural de Xátiva, varón elocuente y perito en la lengua árabe, filosofía, matemáticas y medicina. Escribió: Historia de los Reyes de España. 

Nació en el año de la hégira 482 (de Cristo 1089), y murió en el de 547 (de Cristo 1152). Casiri, tomo 2, pág. 122, col. 1.


ABDALLA BEN JOSEPH BEN AYUB ALCARSCHI ALPHARI.

Natural de Rogat, cerca de Xátiva; nació en el año de la hégira 469 (de Cristo 1078): enseñó la jurisprudencia en Denia, donde murió en el de 548 (de Cristo 1153), día 14 del mes Schaval. Ibidem, tomo 2, pág. 128 (o 228, no se ve bien), col. 1.


ABU GIAPHAR AHMAD BEN ABRAHIM BEN SALAM ALMO APHERI.

Natural de Xátiva: murió en el año de la hégira 550 (de Cristo 1155): tiene poesías en el códice 354 al núm. 20. Casiri, tomo 1, pág. 96.


ABU MOHAMAD ABDALLA BEN OVAID ALROHMAN BEN HIGIAPH ALMOAPHERI. 

Valenciano; poeta que murió en el año de la hégira 551 (de Cristo 1156). Hay poesías de este autor en el códice referido 354, núm. 21. Casiri, tomo I, pág. 96.


MOHAMAD BEN GIAPHAR ABU AMER, VULGO SCHARAVIA.

Varón rico y erudito; predicador y Chantre en la Mezquita mayor de Valencia, de donde era natural; murió en esta Ciudad en el año de la hégira 547 (de Cristo 1152, feria 1, día 6 del mes Dilcadat, fue enterrado fuera de la puerta Baitala (1) en el cementerio de los presidentes, derribado por los cristianos cuando se apoderaron segunda vez de la Ciudad el año de la hégira 636 (de Cristo 1238) día 17 del mes Saphar. Casiri, tomo 2, pág. 122, col. 1. (Conquista de Jaime I de Aragón)

(1) A esta puesta llama Beuter Veytealla, que corrompido el nombre la decían Botalla o Boatella; se llamó también puerta Sucronense por estar en el camino del río Xúcar. Estaba en la calle de S. Vicente, entre la de Cerrajeros y el horno, que casi enfrenta. 


MOHAMAD BEN MONKHOL BEN RAIAN.

Fue natural de la península de Xúcar, Alcira; resplandeció en la jurisprudencia, aritmética y geometría. Murió en su patria año de la hégira 551 (de Cristo 1156). Ibidem, tomo 2, pág. 122, col. 1.


MOHAMAD BEN MOHAMAD ABU AMER VULGO ALMONCARRAL.

Natural de Xátiva; fue escritor diligentísimo de las cosas de España, y el primero que instituyó en su patria una academia de historia. Murió allí mismo de 70 años de edad, en el de la hégira 541 (de Cristo 1146). Casiri, tomo 2, pág. 121.


ABU ABDALLA MOHAMAD BEN GALEB ALRAPHA ALRASIPHI EX RASIPH, VULGO ARRACIFE. Rusafa.

Valenciano, y vecino de Málaga. Murió en el año de la hégira 572 (de Cristo 1176). Hay poesías suyas en el códice 354, núm. 31. Casiri, tomo 1, pág. 97.


MOHAMAD BEN GALEB ARISIPHI ABA ABDALLA.

Valenciano: estudió y se domicilió en Granada: era tenido por el mejor poeta de su tiempo. Escribió entre otros: Tres poemas y dos epigramas. Se hallan en el códice 1668 que cita Casiri, tomo 2, pág. 71. En los cuales la elegancia de la dicción compite con la brillantez de las sentencias. Murió en Málaga día 19 del mes Ramdam año de la hégira 572 (de Cristo 1176). Su sepulcro era visitado por muchos. Casiri, ibidem, pág. 77, y pág. 122, col. 2.


AHMAD BEN MOHAMAD ALMAKHZUMI ABU BAKER.

Natural de la península de Xúcar, Alcira; fue un varón esclarecido en nobleza, piedad y doctrina. Hay muchos y elegantes versos en el códice 1649. Aconsejó la sujeción de Valencia a los Almohades; y siendo Pretor la defendió por tres meses del sitio que le puso el Capitán Abulhagiag Bensaden el año de la hégira 566 (de Cristo 1170). Casiri, tomo 2, pág. 58.


ABU HASSAN ALI BEN ABRAIM BEN SAAD ALKHAIR.

Poeta insigne, natural de Valencia. Murió en Sevilla, año de la hégira 571 (de Cristo 1175). Hay poesías suyas en el códice 354, al núm. 28. Casiri, tomo 1, pág. 97.


MOHAMAD BEN IOSEPH BEN ABI SCHAKER ALANSARI.

Natural de Scion o Xion, tal vez Xixona (Jijona, como el turrón), perteneciente a Valencia. Nació en el año de la hégira 510 (de Cristo 1116). Fue peritísimo en las antigüedades árabes, y en la cronología. Murió en Murviedro en el año de la hégira 574 (de Cristo 1178), feria 5, día 25 del mes Gemadi segundo. Casiri, tomo 2, pág. 122, col. 2.          


ABU MOHAMAD ABDALLA BEN IAHIA ALHADHRAMI.

Nació en Denia, y habitó en Xátiva. Murió en Valencia en el año de la hégira 578 (de Cristo 1182). Fue poeta, y tiene poesías en el códice 354, al núm. 37. Casiri, tomo 1, pág. 97.


ABDALLA BEN IAHIA ALHADHRAMI, VULGO BEN SAHEB ALSALAH.

Nació en Palma, señorío de Denia, de linaje noble, filólogo e historiador celebérrimo. Publicó: Biblioteca Arabico-Hispana. Fue en Valencia profesor de artes liberales en el real colegio. Murió en el año de la hégira 578 (de Cristo 1182), en las vísperas de la feria 7, día 1 del mes Rageb. Casiri, tomo 2, pág. 128, col. 2.


ABDALLA BEN ABDELRAHMAN EBN ALABAR ALCODAI.

Valenciano; escritor ilustre del siglo VI de la hégira. Publicó: Historia de los poetas insignes españoles, insertando en ella sus más selectas poesías, la intituló: Munnus Hospitii, y está comprendida en el códice 354 que menciona Casiri, tomo 1, pág. 93.

Habla también de este autor, Conde, Historia de los árabes, tomo 2, pág. 174, y tomo 3, pág. 35.


MOHAMAD BEN OMAR BEN VAGEB ALCAISI.

Valenciano; fue muy instruido en el derecho y en varia literatura; ejerció el cargo de Pretor en muchas ciudades del reino. Nació en el año de la hégira 517 (de Cristo 1123), feria 3, día 6 del mes Gemadi segundo, y murió en el de 583 (de Cristo 1187), feria 1, día 1 del mes Rabi primero. Casiri, tomo 2, pág. 123, col. 1.


MOHAMAD BEN ABI BAKER ALGAPHEKI, ALIAS BEN APHIUN.

Nació en Xátiva. Fue insigne filólogo y jurisconsulto: murió en el año de la hégira 584 (de Cristo 1188); publicó las obras siguientes:

1 De maris rebus admirandis.

2 Monachorum Vita.

3 Muchos versos.

Ibidem, tomo 2, pág. 123, col. 1.


MAHOMAD BEN GIAPHAR BEN KHALAPH BEN HAMID, VULGO ABU MOHAMAD ALCORTHOBI.

Nació en Valencia en el año de la hégira 513 (de Cristo 1119): varón muy sabio, insigne teólogo y célebre intérprete del Alcorán: tuvo muchos discípulos y muy aventajados. Sólo quedan de este autor: 

1 Dos Comentarios a la Gramática del Dr. vulgo Alpharesi.

2 Tratado de praepositionibus Alzagiagi.

Murió en Murcia en el año de la hégira 586 (de Cristo 1190) (586 + 622 : 1208), en las vísperas de la feria 7, día 17 del mes Gemadi primero. Ibidem, tomo 2, pág. 82, col. 2


MOHAMAD BEN GIAPHAR BEN HAMAID BEN MAIMON ALAMAVI.

Nació en un lugar llamado Basila, no muy lejos de Valencia, en el año de la hégira 513 (de Cristo 1119). Estudió en Sevilla, y adquirió tanta fama, que se le dio el cargo de presidente de la Curia Valentina. Murió en Murcia en el año de la hégira 586 (de Cristo 1190), en las vísperas de la feria 7, esto es, en la 6.a del día 17 del mes Gemadi primero. Casiri, tomo 2, pág. 123, col. 1.

Por la conformidad de la muerte de estos dos autores, parece ser uno solo, aunque notados en diferentes páginas por Casiri.   

                 

MAHOMAD BEN SAIED RAI ABDELUAHAB ABU BAKER.

Valenciano: esclarecido por su linaje, doctrina, valor y fortaleza que heredó de su padre, y siguió como él el partido de los almorávides contra los almohades, a quienes sitió de modo que fueron más los que murieron al rigor de la hambre, que al de la espada. Peleó dos veces con fortuna contra los cristianos, cerca del castillo Alphath, que les ganó año de la hégira 587 (de Cristo 1191), en el mes Gemadi primero, después de haberle poseído 32 años. Refiere esta batalla en una poesía, cuyo principio se halla en el códice 1640. Casiri, tomo 2, pág. 30. Y hay añadidos unos versos, en que le felicita por ella su mujer, hábil poetisa. Casiri, tomo 2, pág. 59.


ABULHAGIAC IOSEPH BEN ABDALLA BEN AIUB ALFAHARI. (Alfajarín, Zaragoza)

Natural de Denia, habitador de Valencia. Murió en el año de la hégira 592 (de Cristo 1195). Fue poeta, y se hallan poesías suyas en el códice 354, al núm. 45. Casiri, tomo 1, pág. 98.

   

MOHAMAD BEN AHMAD BEN HOZAIL ABDARITA.

Natural de Abescha o Abesa, en los confines de Valencia. Gramático insigne. Murió en Sevilla en el año de la hégira 593 (de Cristo 1196). Casiri, tomo 2, pág. 123, col. 2.


ABDALLA BEN MARVAN ALTAGIBI ABULAHASSEN.

Jurisconsulto valenciano, prefecto de Sobrob, Segorbe; varón prudente y justo; nació en el año de la hégira 539 (de Cristo 1144): murió en el de 593 (de Cristo 1196), feria 7, en las vísperas del día 15 del mes Schaval. Ibidem, tomo 2, pág. 129, col. 1.


MOHAMAD BEN SAID GEHUR ALCODHAI.

Natural de Bairan, en la jurisdicción de Denia, escritor diligentísimo de los 

Anales de Valencia. (No confundir con las prácticas anales de Chimo Puig)

Murió en el año de la hégira 597 (de Cristo 1200). Casiri, tomo 2, pág. 123, col. 2.


SIGLO VII DE LA HÉGIRA.


MOHAMAD BEN IOSEPH BEN ABDALLA, VULGO EBN AIAD.

Nació en Liria en el año de la hégira 544 (de Cristo 1149), feria 5, día 27 del mes  Schaval: murió en su patria en el de 603 (de Cristo 1206). Publicó:

Bibliotecam Valentinam.

Casiri, tomo 2, pág. 124.


MOHAMAD BEN MOHAMAD BEN KHALAPH ALANSARI, LLAMADO EBN MOCASIR.

Valenciano, jurisconsulto insigne; enseñó en Valencia la retórica y jurisprudencia. Murió en Xerez (Jerez), siendo prefecto, en el año de la hégira 603 (de Cristo 1206), feria 2, día 10 del mes Ramdan. Casiri, tomo 2, pág. 124, col. 2.


ABULHASSAN ALI BEN AHMAD BEN AVI COVAT ALZADI.

Natural de Denia: murió en el año de la hégira 608 (de Cristo 1211): tiene poesías en el códice 354, núm. 66. Casiri, tomo 1, pág. 99.


ABU ABDALLA MOHAMAD BEN MOHAMAD BEN SOLIMAN ALANSARI EBN ABI ALBACA.

Valenciano, originario de Zaragoza. Murió en el año de la hégira 610 (de Cristo 1213). Hay poesías suyas en el antes insinuado códice 354, al núm. 70. Casiri, tomo 1, pág. 100.


MOHAMAD BEN ABDELRAHMAN ALGIBI.

Ilicitanus o de Elche, varón muy distinguido por su piedad, doctrina, y escritos. Publicó:

1 Hispaniae Annales.

2 Una Historia de los literatos de España más difusa, y otra más compendiada.

Murió en la ciudad de Tremezen el año de la hégira 610 (de Cristo 1213). Casiri, tomo 2, pág. 125, col. 1.


ABDALLA BEN ABRAHIM, POR SOBRENOMBRE BEN MONTEL.

Natural de Murviedro, habitó en Valencia, donde se distinguió así en las ciencias como en la historia de la literatura. Murió en el año de la hégira 611 (de Cristo 1214), día 15 del mes Rageb. Casiri, tomo 2, pág. 129, col. 1.

ABDALLA BEN SOLIMAN ABU MOHAMAD ALANSARI, VULGO BEN HAUTH-ALLA.

Nació de clara estirpe en Onda, en el año de la hégira 549 (de Cristo 1154), feria 4, día 4 del mes Ragheb, aunque Casiri juzga que en el mes Schaval: es autor de

1 Biblioteca Hispana. Obra erudita: también es escritor célebre de los

2 Anales Valencianos.

Ejerció este autor el cargo de pretor o gobernador en Córdoba, Sevilla, Murcia y otras ciudades (y al mismo tiempo reinos). Murió en Granada (reino también) en el año de la hégira 612 (de Cristo 1215), feria 5, día 4 del mes Rabi primero. Casiri, tomo 2, pág. 129, col. 1, y el Dr. D. Juan Lozano, en su Batistania, disertación VII, tomo 1, pág. 244.


MOHAMAD BEN SOLIMAN BEN ABDELAZIZ ALSALAMI.

Natural de Xátiva: aritmético y geómetra distinguido, y prefecto de Elche, donde murió, día 23 del mes Ragheb, el año de la hégira 612 (de Cristo 1215). Casiri, tomo 2, pág. 125, col. 1.


MOHAMAD BEN ABDELAZIZ BEN SAADA ABU ABDALLA.

Nació en Xátiva: fue muy perito en ambos derechos, distinguiéndose por la integridad de sus costumbres. Murió en su patria, de cien años de edad, en el de la hégira 614 (de Cristo 1217), feria 2, día 9 del mes Schaval. Ibidem, tomo 2, pág. 125, col. 1.


ABULCASSEM MOHAMAD BEN MOHAMAD BEN NUH ALGAPHEKI.

Natural de Valencia, en donde fue juez, y murió en el año de la hégira 614 (de Cristo 1217). Hay poesías suyas en el códice 354, al núm. 74. Casiri, tomo 1, pág. 100.


MOHAMAD BEN BAKER ALPHAHRI ABU ABDALLA.

Valenciano: médico y cronógrafo insigne. Murió en Purchena en el año de la hégira 618 (de Cristo 1221), feria 4, día 15 del mes Muharram. Ibidem, tomo 2, pág. 125, col. 2.


ABDALLA BEN ABI BAKER ALCODHAI.

Padre de Abu Abdalla Ben Abi Baker Alcodhai Ebn Alabari, autor del códice 1670, que trae Casiri, pág. 121 del tom. 2.

Nació en Onda en el año de la hégira 571 (de Cristo 1175): desde niño vino a Valencia para hacer sus estudios, y se granjeó mucho crédito, tanto por su instrucción como por sus costumbres. Acaeció su muerte el año de la hégira 619 (de Cristo 1322) hacia el medio día de la feria 2 del día 5 del mes Rabi primero. Casiri, tomo 2, pág. 129, col. 2.


ABULHAGIAG JOSEPH BEN MOHAMAD BEN THALMUS.

Natural de la Isla de Xúcar, Alcira, que pertenece a Valencia, se encuentran sus poesías en el códice 354, núm. 79. Casiri, tomo 1, pág. 100. Murió en el año de la hégira 620 (de Cristo 1223). 


MOHAMAD BEN ALI BEN IAHIA ALGAPHEKI ABU ABDALLA.

Nació en Alsharat, Alsarat o Alxarat, esto es Alxara, Alcira; doctor excelente en ambos derechos, e historiador de bastante crédito escribió varias obras canónicas, muy estimadas en su tiempo. Murió en Septa, Ceuta, de 90 años, en el de la hégira (de Cristo 1226). Ibidem, tomo 2, pág. 126, col. 1.


ABRAHIM BEN EDRIS BEN ISAC BEN GIAME.

Poeta valenciano, prefecto de Septa, Ceuta (Ciudad de África), cuyo cargo ejerció en el año de la hégira 621 (de Cristo 1224). Murió en la batalla de Tarifa, en el año de la hégira 626 (de Cristo 1228), día 6 del mes Ramdan. Tiene poesías en el códice 1649. Citado por Casiri, tomo 2, pág. 59.


MOHAMAD BEN ALI BEN ALZOBAIER ALCODHAI.

Nació de padres ilustres en Onda, Reino de Valencia, en el año de la hégira 544 (de Cristo 1149), feria 2, en la tarde del día 15 del mes Gemadi primero. Floreció en ambos derechos; obtuvo dos veces la pretura de Onda. Murió en Valencia en el año de la hégira 627 (de Cristo 1229), feria 4, día 16 del mes Gemadi segundo. Casiri, tomo 2, pág. 127, col. 2.


MOHAMAD BEN ISMAIL BEN KHAMIS, VULGO ABU AMER ALGIOMAHI.

Nació en Costantania o Concentanea (Cocentaina): enseñó las letras humanas y canónicas en Xátiva y en Valencia, cuyas preturas obtuvo después. Murió en su patria de edad avanzada, día 16 del mes Saphar, año de la hégira 629 (de Cristo 1231). Casiri, tomo 2, pág. 127, col. 2.


ABU TAMAM GALEB BEN MOHAMAD BEN ISMAIL ALANSARITA.

Valenciano. Murió en el año de la hégira 629 (de Cristo 1231), tiene poesías en el códice 354, al núm. 84. Casiri, tomo 1, pág. 101.


ABU GIAPHAR AHMAD BEN MOHAMAD BEN THALHAT.

Escritor Ansareo, natural de la Isla Xúcar, Alcira. Fue muerto en Septa, Ceuta (ciudad de África), en el año de la hégira 632 (de Cristo 1234). Hay poesías suyas en el referido códice 354, núm. 93. Casiri, tomo 1, pág. 101.


MOHAMAD BEN EDRIS BEN ALI ABA ABDALLA, DE SOBRENOMBRE EBN FARAG ALKOHOL.

Natural de la península, vulgo Xúcar, Alcira. Fue el poeta más excelente de su tiempo, y se encuentran sus poesías en la biblioteca Arabico-Hispana, intitulada: Granatensis Encyclica de Mohamad Ben Abdalla Ben Allchatib de Granada, que es el códice 1668. Murió en su patria, feria 2, día 2 del mes Rabi primero, año de la hégira 634 (de Cristo 1236). Casiri, tomo 2, pág. 71 y 74.


ABU MOHAMAD ABDALLA BEN MOHAMAD BEN MATHRUH ALTEGIBITA.

Fue natural y juez de Valencia, donde murió en el año de la hégira 635 (de Cristo 1237), en el mes Dilcadat, cuando los cristianos la tenían sitiada. Hay poesías suyas en el códice 354, núm. 96. Casiri, tomo 1, pág. 102.


ABDALLA BEN MOHAMAD BEN MATHRUH ALTAGIBI.

Nació en Valencia, y era oriundo de Zaragoza. Fue jurisconsulto y orador muy elocuente. Obtuvo las preturas de Denia y Valencia, donde murió en el año de la hégira 635 (de Cristo 1237), feria 6, día 5 del mes Dilcadat, cuando la tenían sitiada los cristianos. Casiri, tomo 2, pág. 129.

Creo que este árabe es el mismo que el anterior. (Jodó, qué águila era Justo)   

 

HENDA, NATURAL DE VALENCIA.

Poetisa moral. De esta autora hay versos al núm. 100 del códice 354. Casiri, tomo I, pág. 102. Murió en el año de la hégira 637 (de Cristo 1239).


OBAIDALLA ALCASEM BEN IOSEPH BEN ALI ALTAGIBI.

Valenciano: es autor de la obra intitulada: Catalogus.

Contiene un itinerario literario de España y África, que publicó en el año de la hégira 626 (de Cristo 1228). Está en los códices 1751 y 1812. Casiri, tomo 2, pág. 169, col. 2, y 341, col. 1.


ABULHASSAN ALI BEN LEBI BEN SCHALBON ALMOAPHERI.

Valenciano, poeta: tiene poesías en el códice 354, al núm. 90. Murió en el año de la hégira 639 (de Cristo 1241). Casiri, tomo 1, pág. 101.


MOHAMAD BEN ABDALLA BEN KHALAPH BEN CASSEM ALANSARI.

Nació de una familia noble en Valencia, en el año de la hégira 554 (de Cristo 1159), feria 3, día 15 del mes Ramdan. Enseñó en dicha ciudad muchos años la retórica y poesía: escribió muchos libros de Vita Monastica.

Murió en Orihuela de 83 años, en el de la hégira 640 (de Cristo 1242), feria 4, día 10 del mes Schaval. Este día fue muy notable, porque en él llegó a Murcia con los cristianos el príncipe Ahmad Ben Mohamad Ben Hud, y entregó la ciudad a S. Fernando. Casiri, tomo 2, pág. 126, col. 2; y el canónigo Lozano, en su Batistania y Contestania del Reyno de Murcia, disertación VII, pág. 244.


IAIA BEN AHMAD BEN ISA ABULHASIN ALHKAZRAGITA.

Nació de nobles padres en Denia, donde se instruyó hasta los 20 años, progresando mucho en las ciencias, principalmente en la poética y retórica, como lo acreditan los versos del código 1649, mencionado por Casiri, tomo 2, pág. 30. Fue prefecto de Xátiva, y después de Denia, hasta que se entregó a los cristianos el año de la hégira 641 (de Cristo 1243) (641 + 622 : 1263), día 1 del mes Dilhaglat (Dilcadat).    

El mismo refiere, que los cristianos conducidos por el Conde de Barcelona, se apoderaron de Xátiva a fines del mes Saphar, y principios del año de la hégira 644 (de Cristo 1246) (644 + 622: 1268, 30 años después de entrar el rey de Aragón Jaime I el conquistador en Valencia), y que habiéndose hecho dueños antes de Valencia, a saber, en el año de la hégira 636 (de Cristo 1238) (el año 1238 es correcto, pero 636 + 622 son 1258), día 17 del mes Saphar, feria 3, y no pudiendo sufrir los árabes la dominación cristiana, abandonaron la ciudad en el año de la hégira 645 (de Cristo 1247) (645 + 622: 1267). Ibidem, tomo 2, pág. (páp. en el original) 60, coluna 1.


ABDALLA BEN AHMAD BEN HAPHS ALANSARI.

Natural de Denia, domiciliado en Xátiva; médico e historiador insigne. Murió en el Cairo en el año de la hégira 465 (de Cristo 1247) (465 + 622 = 1077), feria 7, día 29 del mes Schaval. Casiri, tomo 2, pág. 130, col. 1.


ABU BAKER ALCODHAI, VULGO BEN ALABAR.

Valenciano: compuso una obra, que intituló: Alphabetum.

Es una biblioteca Arábigo-Española que llega hasta el año de la hégira 650 (de Cristo 1252). Casiri, tomo 2, pág. 163. Creo que este autor es el mismo que el siguiente: 

Abu Baker Alcodai Ebn Alabar (qué tío, qué eminencia, Justo Pastor Fuster ha sabido quitar la h de Alcodhai y ver que ben : ebn), valenciano, que murió en el último día del año de la hégira 658 (de Cristo 1259), que escribió una obra intitulada: Vestis Serica. Propiamente es una historia de los árabes ilustres por su nobleza y por sus destinos, que se distinguieron en España en la poesía, de los cuales se insertan algunos versos en el códice 1649, que menciona Casiri, tomo 2, pág. 30, y extracta varios pasajes históricos, hasta la pág. 65, donde habla del mérito de la obra y de lo contenido en ella.


ABU ABDALLA BEN ABI BAKER ALCODHAI.

Natural de Valencia e hijo de Abdalla Ben Abi, de quien se ha hablado antes: murió en el año de la hégira 619 (de Cristo 1222). Este Abu Abdalla es autor de la biblioteca Arábigo-Hispana, que intituló: Supplementum.

Y se contiene en el códice 1170, extractado por Casiri, páginas de 121 a 133 del tomo 2, y allí dice que el dicho se llamaba vulgarmente Ben Alabar, y que murió en el año de la hégira 656 (de Cristo 1258). Conde, en el prólogo de la historia de la dominación de los árabes en España, pág. 21, manifiesta merecerle tal aprecio la Historia de Aben Alabar el Codai valenciano, y el suplemento a la misma obra de varones ilustres de España y África, que prefiriéndola a las demás de los escritores árabes, dice que se sirve de ella para referir los sucesos de la conquista, gobierno de los Walies y Amires, y medios tiempos de la dominación arábiga; añadiendo que era muy docto, y los autores de que se valió para componer dicha historia.

Poseía casa y huerto en esta ciudad cerca de la puerta de la Boatella (1: véase la nota que sobre el sitio de esta puerta está puesta a la página VIII), en que vivía como natural de la misma; y el Rey en 15 de las calendas de Octubre de 1238, casi pocos días antes de apoderarse de ella, las dio a Guillem Zelarn, según consta del Regestrum primum Regis Jacobi Primi, folio 49.


MOHAMAD BEN SOBAIE BEN IOSEPH ALGEZAM.

Valenciano, poeta no despreciable. Fue prefecto de Denia, siendo Rey de Valencia Giomaiel Zian su primo. Murió en Túnez en el año de la hégira 653 (de Cristo 1255), día 28 del mes Rabi segundo. Casiri, tomo 2, pág. 65.


ABULRABI BEN MUSA SALEM ALCALI.

Orador valenciano: murió en la batalla de Anissa (tal vez Bonisa, vulgo Enesa), que dista tres parasangas (2: una parasanga es el espacio de 30 estadios, y cada estadio consta de 125 pies.) de la ciudad de Valencia, en las vísperas del jueves día 20 del mes Dilhagiat, año de la hégira 634 (de Cristo 1236). Hay poesías de este autor en el códice 354, al núm. 87. Casiri, tomo 1, pág. 101.


ABU MOHAMAD ALABDERITA.

Valenciano: escribió: Iter Africanum.

Es una descripción de África escrita con elegancia, en que se habla de las ciudades, costumbres y usos de los africanos con una noticia de los varones literatos que vio el escritor en aquellas regiones. Es el códice 1753, que publicó el autor en el año de la hégira 688 (de Cristo 1289). Casiri, tomo 2, pág. 165, y en la prefacion del tomo 1, pág. XIV, donde lo celebra.


ABU BAKER MOHAMAD BEN MOHAMAD BEN MAHRAZ ALZAHARI.

Juez valenciano. Publicó: Poema de la expugnación de la ciudad de Santa María y del Castillo de Serala, tal vez Cervera, y esto después que los cristianos embistieron la parte de Valencia más poblada de habitadores. Y como esto fue en el siglo VII de la hégira, por eso colocamos en ella este escritor. Al núm. 88 de la Historia de los poetas, códice 354. Casiri, tomo 1, pág. 101.


ABULMOTHREPH AHMAD BEN ABDALLA BEN AMIRA ALMAKHZUMI.

Natural de la Isla Xúcar, Alcira: domiciliado en Valencia, publicó: Un poema en alabanza de esta ciudad, y otro lamentándose de haberse apoderado de ella los cristianos. Como también esto sucedió en el referido siglo VII (de la hégira); colocamos  en él a este autor, al núm. 89 del referido códice 354. Casiri, tomo 1, pág. 101.


SIGLO VIII DE LA HÉGIRA.


ABI ABDALLA MOHAMAD BEN ALABAR.

Valenciano. Escribió: Bibliotheca Hispana titulada: Supplementum.

De la cual, entre otras, se valió Abraham Ben Ali Ben Pharhum Aliamar para la formación de su Biblioteca universal o Doctorum Arabum classes, que concluyó en el año de la hégira 761 (de Cristo 1359). Casiri, tomo 2, pág. 70.


ABD ALVADAD.

Valenciano. Ejerció la medicina, viajó a la Persia, y tuvo mucha amistad con Mohamed Emperador de Chorasan, que disfrutó de salud mientras vivió este autor, según se colige de un epigrama de la Biblioteca intitulada: Granatensis Encyclica de Alkhathib, publicada en el año de la hégira 763 (de Cristo 1361): Clase 9. Casiri, tomo 2, pág. 71 y 101.


AUTORES DE EDAD INCIERTA.


ABU BAKER EBN ALABANA.

Natural de Denia, poeta del cual se habla en el códice 355 intitulado: Torques aurei de viris clarissimis, núm. 57. Y habiendo muerto el autor de esta obra en el año de la hégira 535, se ve que Abu Baker no pudo ser posterior a este año. Casiri, tomo 1, pág. 105.


ABULCASSEM, 

Y

ABRAHIM BEN SAHL.

Ambos poetas valencianos. Las odas de estos dos autores se encuentran en el códice 436, números 12 y 29. Casiri, tomo 1, pág. 128; el cual afirma, que muchas de ellas no desdicen en el artificio de las de Horacio. Sus autores florecieron antes del año de la hégira 571 (de Cristo 1175) en el cual murió el Doctor Mohamad Ben Arsakar Damasceno, autor de aquel códice.


ABULRABII BEN ABI MOHAMAD.

Valenciano, es autor de una colección de poesías que tienen por título: 

Margaritarum series ac apparatus vestis elegantis et laneae.

Contiene diversos géneros de poesías, laudatorios, amatorios y morales, que recogió Mohamad Ben Abdelhac Algasanita de Granada, y publicó en el año de la hégira 571 (de Cristo 1175), en obsequio de la Academia Granatense, a quien los dedica. Es el códice 462. Casiri, tomo 1, pág. 135. No se sabe en qué tiempo vivió este autor, aunque debió ser antes del mencionado año 571.

        

ABU BAKER BEN MAGAU.

Natural de Xátiva, y poeta. Sus obras se hallan en el códice 354 intitulado: Viatoris Commea*us, en el que se hallan reunidos muchos versos de poetas españoles que recogió Abu Bahr Sephvan, y que cita Casiri, tomo 1 pág. 93. (o 98)                                              

ABU ALI HASSAN ALNOSCHAR.

Natural de Valencia, tiene poesías en el mismo códice. Ibidem, pág. 94.


ABU ABDALLA BEN IARBU.

Poeta, natural de Xátiva, sus obras en el mismo. Ibidem, pág. 94.


ALHAGAEUS ABULHASSAIN BEN GIOBAIR.

Natural de Xátiva, se hallan sus poesías en el mismo. Casiri, tomo 1, pág. 94, col. 2.


ABU BAKER BEN ALGIONAN.

Natural de Xátiva, se insertan sus poesías en el mismo. Ibidem, pág. 94, col. 2.


ABU ABDALLA BEN AIAS.

Valenciano, tiene poesías insertas en el mismo tomo 1, pág. 94, col. 2.


ABU ABDALLA BEN IASIM.

Natural de Xátiva, sus obras están en el mismo. Ibid. pág. 94 col. 2.


ABULHOKM GIAPHAR BEN IAHIA.

De Denia, sus obras están incluidas en el munus hospitii, comprendido en el mismo códice núm. 9. Casiri, tomo 1, pág. 96.


ABULABBAS AHMAD BEN MOHAMAD BEN ALBORAR ALTAGIBI.

Valenciano, oriundo de la Isla verde; se hallan poesías suyas al núm. 2, de la Historia de los poetas insignes españoles, que está unida al mismo códice 354, del que hemos hablado en el siglo VI de la hégira en Abdalla Ben Abdelrahman Ebn Alabar Alcodai: citado por Casiri, tomo 1, pág. 93, en cuya Historia se hallan las de los autores que siguen:


ABU OMAR BEN KHALIL ALAPHADITA.

Valenciano, al núm. 5, pág. 95.


ABU MOHAMAD ABDALLA BEN ALKHALAPH BEN ALCAMA.

Valenciano, al núm. 10, pág. 95.


ABU ABDALLA MAHOMAD BEN ABRAHIM ALGIMINI, LLAMADO EBN ALSCHEVASCH.

Valenciano, al núm. 51, pág. 98.


ABULMAALI MAGED BEN MAHPHUDI BEN MARI.

Valenciano, varón ilustre, al núm. 56, pág. 99.


ABULRABI SOLIMAN BEN AHMAD BEN ALI BEN GALEB ALABDARI.

Natural de Denia, y juez en Málaga, al núm. 80, pág. 100.


ABU ABDALLA BEN ALPHAGIAR.

Valenciano: se refiere en el códice 355, que contiene una biblioteca de varones ilustres que florecieron en España con fama de buenos poetas, y tiene por título: Torques aurei de viris clarissimis. En el índice de esta obra, al núm. 15, se nombra este autor, pág. 103, del tomo 1 de Casiri.


ABU BAKER BEN ATHIA.

Valenciano, jurisconsulto: está nombrado en el código susodicho al núm. 49. Ibidem, pág. 105.


ABU MOHAMAD BEN SARA.

Valenciano, filólogo que celebró la llegada a Granada del capitán Abu Iahia Ben Abrahim, con una larga poesía, cuyos versos acaban en la sílaba Z (ja). Ibidem, núm. 59, pág. 105.


EBN VAPHEDI.

Médico valenciano, escribió: Manuductio ad artem medicam. 

Trata de la medicina teórica y práctica, y de la farmacéutica. Es el código 828. Casiri, tomo 1, pág. 272. Y también lo celebra en la prefacion del tomo 1, pág. XII, en donde le llama Ebn Haphedi.


ABU BAKRI ABDELAZIZ.

Natural de Arbela (tal vez Orihuela); escribió: Tractatus de alimentis.

En él habla de la leche, de las verduras, carnes, y de otros alimentos de esta especie. Está en el códice 888, núm. 5. Casiri, tomo 1, pág. 314 y 315.


ABULABBAS AHMAD BEN SAID BEN ALSCHAT.

Valenciano; escribió: Commentaria opera in canonica Doctoris Moslemi.

Cuyo tomo primero se encuentra en el códice 1192, que cita Casiri, tomo 1, pág. 476.


ABULCASSEM BEN ABILCASSEM ALRAINI.

Natural de Xátiva; escribió una paráfrasis o exposición del Alcorán, en versos que todos acaban en la sílaba y (la). Es el códice 1365. Casiri, tomo 1, pág. 501, y en el códice 1330, pág. 496.


ABULCASSEN.

De Xátiva; escribió: De castigata Alcorani lectione. Poema que consta de mil versos. Es el códice 1555, Casiri, tomo 1, pág. 531, núm. 6.

Este autor es tal vez el mismo que el anterior.


ABULCASSEM BEN PHIRA KHALAPH BEN AHMAD ALRAINI.

Natural de Xátiva; escribió un poema explicando el Alcorán, cuyo título es:

Securitatis foedus, et letitiarum exordium.

Consta de dos mil versos, que acaban todos en la sílaba y (la). Escribió también otro poema que intituló De variantibus Alcorani lectionibus. 

Cuyos versos acaban en la sílaba y (la). Es el códice 1401. Ibidem, tomo 1, pág. 507.

Este autor es tal vez el mismo que los dos anteriores.


ABULABBAS AHMAD.

Valenciano; escribió: Carmen de Lógica.

En el códice 1556. Casiri, tomo 1, pág. 531, al núm. 2.


BEN MONDER.

Valenciano; escribió: De animi in praellis constantia qua Hispani caeteras inter nationes praecellunt. 

Se cita en el códice 1647. Casiri, tomo 2, pág. 29.


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En el códice 1672 citado por Casiri, tomo 2, pág. 140, y del que hemos hablado en Hamad Ben Mohamad, en el siglo V de la hégira, hay un índice de las diez y seis Bibliotecas Arabe Hispanas que se encuentran en él, y entre ellas con alabanza se citan de autores valencianos las siguientes:  


ABI AMRI.

De Xátiva: Biblioteca Grammaticorum, pág. 150.


ABU BAKER ALHASSEN, VULGO ALCABSCHI.

Valenciano: Biblioteca Philologorum. Ibidem.


ABU ABDALLA MOHAMAD BEN ATAB CON SU HIJO ABULCASSEM.

Biblioteca Valentina. Ibidem.


AHMAD BEN MOHAMAD, VULGO ALSCHOMNI.

Valenciano, ilustró con notas los hechos de Mahoma, y sus socios, e intituló la obra:

Historia genuina illustrata. Es el códice 1738. Casiri, tomo 2, pág. 166.


ABU ABDALLA MOHAMAD BEN KALPHUN AZADITA.

Valenciano; escribió: Biblioteca auctorum principum sectae Mahometanae secundum magnam collectionem Doctoris Iahia Allaithi Cordubensis notis illustrata.

La publicó con el siguiente título: Liber Declarationum.

Es el códice 1742. Casiri, tomo 2, pág. 167.


ABU ABDALLA MOHAMAD BEN HAIUN.

Natural de Xátiva; escribió una paráfrasis del Alcorán. De la cual habla Casiri, en el tomo 1, pág. 501, códice 1364.


ABU ABDALLA MOHAMAD ABDELALIZ.

Natural de Xátiva; escribió: Hispanie cronicon.

Citado por Casiri, tomo 2, pág. 42.


ABU FALIB ABOEL GEBAR.

Natural de Xúcar, Alcira, célebre poeta árabe. Lo cita Conde, Historia de los árabes, tomo 2, pág. 272.


NOTA.


Abdalla Ben Saíd Alvagedi Abu Mohamad, natural de Vageda, jurisdicción de Tremezen, fue jurisconsulto y dos veces pretor en Valencia; la primera en el año de la hégira 495 (de Cristo 1101) en el cual en el mes Ragiab fue dicha ciudad perdida por los cristianos. Murió en Valencia en el año de la hégira 510 (de Cristo 1116) dejando grandes monumentos, entre ellos el cónclave de la Mezquita mayor que edificó a sus expensas; y existió hasta que fue recuperada la ciudad por los cristianos en el día 17 del mes Saphari, año de la hégira 636 (de Cristo 1238). Casiri, tomo 2, pág. 130, col. 1.

Mohamad Ben Soliman Abu Abdalla Alcalabi, librero de Calatayud, con el motivo de sus estudios vino a Valencia, donde enseñó la gramática, y pensando en irse, los cristianos ocuparon la ciudad después de la célebre batalla de Cotanda (Cutanda) sucedida en el año de la hégira 514 (de Cristo 1120).    

escritores del siglo XIII (13)