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lunes, 7 de agosto de 2017

ORIGEN TERME CHAPURRIAU

CHAMPOUIRAU (rom. Champoiral) n. de l. et s.m. Champoiral (Gard) On appelle ansi "champouirau" ou "champourrau" un jargon composé d'espagnol, d'italien, de portuguès et de provençal, parlé par des étrangers que frequentent nos côtes. On donne le même nom à ces étrangers.


Lo catalá, un chapurriau de valensiá, mallorquí, aragonés, provensal - ocsitá, árabe, romance, italiá



Yo parlo lo chapurriau, CHAMPOUIRAU, champoiral, chapurreau


Dicsionari "Lou Tresor dóu Felibrige", de Frédéric Mistral, pg 528.


CHAMPOUIRAU (rom. Champoiral) n. de l. et s.m. Champoiral (Gard) On appelle ansi "champouirau" ou "champourrau" un jargon composé d'espagnol, d'italien, de portuguès et de provençal, parlé par des étrangers que frequentent nos côtes. On donne le même nom à ces étrangers.  / Som chapurriaus / Aón está lo catalá an esta frasse? A cap puesto. 


Traducsió al castellá :


CHAMPOUIRAU (rom. Champoiral) n. del. y s.m. Champoiral (Gard) Llamamos así "champouirau" o "champourrau" una jerga compuesta de español, italiano, portugués y provenzal, hablada por extranjeros que frecuentan nuestras costas. A estos extraños se les da el mismo nombre. Dónde está el catalán en esta frase ? En ningún sitio.


langue, occitane, lou-tresor-dou-felibrige , lenga , occitan


http://tdf.locongres.org/files/assets/basic-html/page536.html  obrí o descarregá la fulla en PDF


Dictionnaire de la Langue d'Oc , Français - Provençal , aquí ya no signifique lo mateix, es un cam (campo).

Ña una ? perque no saben be qué signifique.
CHAMPOUIRAU, nom de lieu (tcham-pouiràou). Champ de foire. Sauv. Campus Emporii.



Dictionnaire de la Langue d'Oc , Français - Provençal , aquí ya no signifique lo mateix, es un cam (campo). Ña una ? perque no saben be qué signifique.



Champornia  tchampórnïe, champorni, nom grossier et insultant qu'on donné à une femme, et qui équivault à calomniatrice, fausse, sotte, nigaude, bestiasse. Gare. 
// Instrument de fer qu'on fait sonner entre les dents. V. Guitarra.

Nom grosero e insultán que se done a una femella (dona es italiá, donna), y que equival a ... 
// Instrumén de ferro fet per a que sono entre les dens. 



Champornia , tchampórnïe, champorni, nom grossier et insultant qu'on donné à une femme, et qui équivault à calomniatrice, fausse, sotte, nigaude, bestiasse. Gare.




Dictionnaire de la Langue d'Oc , Français - Provençal , ancienne et moderne




domingo, 17 de diciembre de 2023

Lexique roman, Ab - Aburar

AB, prép. lat. AB, avec.

AB latin avait parfois la signification d' avec.

Certe scio me AB singulari amore benevolentiaque tibi scribere.

Balb., Ciceroni Epist. ad Atticum, IX, 7.

Et tenerum molli torquet AB arte latus.

Ovidio, Amores, IV, 30.

Ne possent tacto stringere AB axe latus.

Propert., III, 9, 24.

Dans la basse latinité, AB avait souvent l' acception d' avec.

Villam cui vocabulum est Berthomates AB omni integritate.

Tit. du IXe siècle, hist. de Languedoc, t. 1, pr., col. 35.

Il se trouve dans les plus anciens monuments de la langue romane.

Et AB Ludher nul plaid nunquan prendrai. Serment de 842.

Et avec Lothaire je ne prendrai jamais aucun traité.

Adjutor t'en serai AB ti e senes ti. Titre de 960.

Je t'en serai aide avec toi et sans toi.

Ella AB Boeci parlet ta dolzamen. Poëme sur Boece.

Elle parla si doucement avec Boece.

Qu'en mans bels locxs ai AB VOS domneyat

Et ai AB VOS per guerra cavalguat.

Rambaud de Vaqueiras: Valen marques.

Qu'en maints beaux lieux j'ai fait le courtois avec vous et j'ai chevauché avec vous pour la guerre.

CAT. Ab. (N. E. que se fija como amb.)

AB roman fut quelquefois employé dans le sens général de AB latin, et

rendu en français par la préposition PAR.

Tro sia totz adoussatz

AB ben dir et AB merce.

B. de Ventadour: Conort era.

Jusqu'à ce qu'il soit entièrement adouci par bien dire et par merci.

Adonc solia ieu pensar

Cum mi pogues d' amor jauzir

AB cavalgar et AB garnir

Et AB servir et AB donar.

B. de Ventadour: En abril quan.

Alors j' avais coutume de penser comment je pusse jouir d' amour par le chevaucher et par le parer et par le servir et par le donner.

Quelquefois, mais rarement, des manuscrits offrent AP pour AB; il arrive

aussi qu'on trouve A pour AB. Voyez A.

AB, joint à d' autres mots, forme des adverbes composés ou des conjonctions composées.

Adv. comp. Can que dirn tart o AB ORA.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Combien qu'il dîne tard ou de bonne heure.

Conj. comp. AB PAUC ieu d' amar no m recre

Per enueg dels lauzenjadors.

Folquet de Marseille: Ab pauc.

Peu s'en faut que je ne me lasse d' aimer par ennui des médisants.

Voyez les divers mots précédés par AB quand il n'a pas le sens ordinaire

d' avec, et notamment QUE, SOL, TAN et AITAN.

Au, prép. du roman AB, avec.

Ce changement du B en U ne se trouve, pour cette préposition, que dans les ouvrages des Vaudois, quoique les troubadours l' eussent adopté pour plusieurs autres mots.

AU plor et AU gemament oravan lo Segnor...

Qu'entro a la fin del mont fora tota via AU lor.

La nobla Leyczon.

Avec pleur et avec gémissement ils priaient le Seigneur... 

Que jusqu'à la fin du monde il serait toujours avec eux.

ANC. FR. Or puet o sa mie gesir.

Roman de la Rose, v. 21446.

Ayant o lui deux cens Anglois.

Vigiles de Charles VI, p. 94.

Il est vraisemblable que cet O français vient d' OD, ancienne préposition

signifiant avec.


Abac, s. m., lat. abacus, arithmétique

L' abac e l' algorisme apressi.

Pierre de Corbiac: El nom de.

J' appris l' arithmétique et l' art du calcul.

ANC. FR. Un petit écrivain... qui apprenoit aux enfans à écrire avec l' abaco... c'est-à-dire avec l' arithmétique.

Rouillard, Histoire de Melun, p. 607.

ANC. CAT. Abach. IT. Abbaco.


Abair, v., désirer, convoiter.

Part. pas.

Tan me destrenh lo dart don soi feritz

Al cor d'amor, si que 'l mort m'es abaida.

Sordel: Aitan ses pus.

Le dard dont je suis frappé au coeur par l'amour me cause tant de douleur, que la mort est convoitée par moi.

IT. abbajare.


Abauzar, v., renverser, abattre, prosterner.

Part. pas. L' abat mort abauzat.

Roman de Fierabras, v. 4665.

L' abat renversé mort.

La princessa...

Denant el s'es abauzada.

V. de S. Honorat.

La princesse s'est prosternée devant lui.

2. Abauzos, s. m., prosternement, prosternation.

E met s' al sol en abauzos.

Roman de Jaufre, fol. 60.

Et il se met sur la terre en prosternation.


Abaver, v., convenir, appartenir.

Mas selh a cuy grans fams en pren,

Manja lo pan que non l' abau.

Pierre d' Auvergne: Bella m'es.

Mais celui à qui une grande faim en prend,

mange le pain qui ne lui convient pas.

E sai d'amor tot son mestier

E tot qu' a drudaria abau.

P. Vidal: Drogoman.

Et je sais toute l'affaire d'amour et tout ce qui convient à la galanterie.


Abbat, s. m., lat. abbatem, abbé, chef de l' abbaye.

San Sylvan elegron abbat.

V. de S. Honorat.

Ils choisirent abbé saint Sylvain.

Fals preveires e fals abatz.

Marcabrus: Pus mos coratges.

Faux prêtres et faux abbés.

ANC. FR. Esluirent l' abbet de S. Martin de Tournay.

Chronique de Cambrai.

Cat. Esp. Abad. Port. Abbade. IT. Abbate.

2. Abbadessa, s. f. abbesse.

La dicha madona la abbadessa.

Tit. Du XIIIe siècle, Doat, t. VIII, fol. 263.

Ladite madame l' abbesse.

CAT. Abadessa. ESP. Abadesa. PORT. IT. Abbadessa.

3. Abadia, s. f., abbaye, maison de religieux gouvernée par un abbé.

Et es intratz en l' abadia.

El temps que santz Amantz governet l' abadia.

V. de S. Honorat.

Et il est entré dans l'abbaye.

Au temps que saint Amant gouverna l'abbaye.

Cat. Abadia. Esp. Abadía. Port. It. Abbadia.


ABC, s. m., abécé.

Tres letras de l' abc

Apprendetz, plus no us deman,

A. M. T.; quar atretan

Volon dire com: "Am te."

Cadenet: Amors.

Apprenez trois lettres de l' abécé, je ne vous demande pas davantage, 

A. M. T.; car elles veulent dire autant que: “J' aime toi.”

ANC. FR. Il vos apenra l' abc.

Fabl. et cont. anc. t. IV, p. 436.

CAT. Libre... appellat dictionari... segunt l' ordre del abc.

Sánchez, Colec. de poes. cast. not. t. 1, p. 78.

Esp. Sin aver aprendido el abc...

Las letras de abc.

Aldrede, Del origen, etc., p. 124 et 140.

PORT. Per todas as mais letras do abc a que se pode ajuntar.

D. Nunes do Lião, Ortog. port., p. 160.

IT. Credo che voi sapeste l' abc.

Boccaccio, Decameron VI, 5.

(N. E. https://lo-decameron.blogspot.com/2020/08/jornada-sexta-novela-quinta.html “- Siñó, crec que su creuríe si mirántos creguere que sabéu lo abecé.”)

(N. E. alphabeto divisa) Il s'est dit des trois lettres A, B, C, placées en la marge intermédiaire de deux exemplaires d'une charte ou d' autres pièces écrites sur une même feuille, que l'on séparait en coupant par le milieu ces lettres, de manière que, par le rapprochement des deux exemplaires, elles servissent de contrôle mutuel, devenant, l'une à l'égard de l'autre, la souche et le talon:

Doas cartas partidas per A B C.

Tit. de 1246, Doat, t. XXIX, fol. 304.

Deux chartes partagées par a b c.

Aquestas presens cartas per A B C partidas.

Tit. de 1348, Doat, t. CXXXIX, fol. 233.

Ces présentes chartes partagées par a b c.

Et même on a dit A B C D dans le même sens:

Duas cartas partidas per A B C D.

Tit. de 1239, Doat, t. CXXVII, fol. 36.

Deux chartes partagées par a b c d.

2. Abece, s. m, abécé.

Adoncx Jhesus a dich darre

D' outra en outra tot l' abece.

Trad. d'un évangile apocr. 

Alors Jésus a dit couramment d'outre en outre tout l' abécé.

ANC. FR. Lor novoz sont avant chanoine

Qu'il aient apris l' abécé.

Fabl. et cont. anc. t. 1, p. 305.

CAT. No entender ó no saber el abecé.

Diction. catal.-castel.-lat.

ESP. Las letras del alphabeto ó abecé griego.

Mariana, lib. IV, cap. 20.

PORT. Os Gregos sohião contar pelas letras do seu abece.

Barreto, Ortogr. da lingua port., p. 16.

3. Becedari, s. m., abécédaire.

Seguen las letras del becedari.

Leys d'amors, fol. 151.

Suivant les lettres de l' abécédaire.

CAT. Abecedari. ESP. PORT. Abecedario. IT. Abbecedario.


Abdicar, v. lat. abdicare, abdiquer, abandonner.

Et fo compellit abdicar et leyschar totas las sobredeytas causas.

Priv. conc. par les rois d' Angleterre, p. 29.

Et fut contraint d' abandonner et laisser toutes les susdites choses.

CAT. ESP. PORT. Abdicar. IT. Abdicare.


Abech, s. m., vent du sud-ouest.

Mayans, t. II, p. 249, dit que le mot espagnol lebeche vient de l' arabe.

Tempesta d' aquilon, eyssiroc e l' abech

Los parton de la terra.

V. de S. Honorat.

Tempête d' aquilon, eyssiroc et vent de sud-ouest les séparent de la terre.

ANC. FR. L' ung loue le siroch, l' aultre le bech, l' aultre le guarbin, etc.

Rabelais, liv. IV, chap. 43.

Le vent se tourna en lebeche, qui est entre le midi et le ponant.

Amyot, Tr. de Plutarque, Vie d' Antoine.

ESP. Lebeche. IT. Libeccio.


Abelha, s. f. lat. apicula, abeille.

Lo plus dignes auzels del mon es l' abelha.

Liv. de Sydrac, fol. 117.

Le plus digne oiseau du monde est l' abeille.

CAT. Abella. ESP. Abeja. PORT. Abelha, IT. Ape.

2. Apier, s. m. lat. apiarum, ruche, apier.

Los eissams se van pausar de un apier en autre... Que si l' aysam que salhira de tal apier, aquel de qui es lo siec, per ben que vaya en un autre apier, etc.

Trad. du tr. de l' arpent., 2e part., c. I.

Les essaims vont se poser d'une ruche en une autre... Que si l' essaim qui sortira de telle ruche, celui de qui il est le suit, bien qu'il aille en une

autre ruche, etc.

ANC. FR. Apier.

Il se trouve dans le Dictionnaire de Cotgrave.

ESP. Abejero. IT. Apiario.

(N. E. chap. abellá, com lo de Rampí a Beseit)


Abeston, s. m., du grec *gr (asbestos), abeste, amiante.

Abeston es peyra en color ferrenca... no pot escantir una vetz alumnada.

Eluc. de las propr., fol. 185 et 180.

Abeste est pierre en couleur de fer... une fois allumée, elle ne peut s' éteindre.

ANC. FR. Abestos vient de la cuntrée...

Ceste pierre a de fer culur.

Trad. de Marbode, col. 1663.

ESP. PORT. IT. Asbesto. (amianto)


Abet, s. m. lat. abietem, sapin.

Abet creys en haut, et es drech quays ses tota tortuozitat.

Eluc. de las propr., fol. 198.

Le sapin croît en haut, et est droit presque sans aucune tortuosité.

On lit dans Borel, v° SAP: “Il y a au pays de Foix... un ancien sapin

qu'on nomme l' abet coronal, c'est-à-dire sapin couronné, en mémoire de ce qu' autrefois trois rois dînèrent dessous.”

CAT. Abet. ESP. Abeto. PORT. IT. Abete, Abeto. (chap. sapí.)

2. Abadia, s. f., du lat. abies, forêt de sapins. 

(chap. sapiná; de pi, piná)

E trobei un' amairitz

A l' ombraill d' un' abadia.

B. Zorgi: L'autr'ier.

Et je trouvai une amoureuse à l' ombre d'un lieu planté de sapins.

ANC. FR. An un destour d'une abaie

Qui sembloit bien estre erbaie.

Le Renart contrefait, Robert, t. II, p. 300.

IT. Abetaia.


Abet, s. m., finesse, ruse.

Adoncx que m val lauzenjars ni abetz?

Rambaud de Vaqueiras: Non puesc saber.

Donc que me vaut flatter ni finesse?

Baros, so ditz Lucatz, ab vostres mals abetz.

Guillaume de Tudela.

Barons, ce dit Lucas, avec vos mauvaises ruses.

ANC. FR. Li déables par son abet

Li preudome conchié a.

Nouv. rec. de fabl. et cont. anc. t. II, p. 369.

Car la vielle set trop d' abet.

Roman du Renart, t. III, p. 312.

2. Abeta, S. f., fraude, ruse.

Mas malvestatz, que lor laissa l' abeta,

Lor tolh vezer que es fals ni es fi.

P. Cardinal: Prop a guerra.

Mais la méchanceté, qui leur laisse la fraude, leur ôte de voir ce qui est faux et ce qui est vrai.

3. Abetairitz, s. f., trompeuse.

Qu' eras me soi departitz

D' una fals' abetairitz.

Giraud de Borneil: L'autr'ier.

Que maintenant je me suis séparé d'une fausse trompeuse.

Lo marabeti marritz

Que m det un' abetairitz.

Raimond de Miraval: Chant quan. 

Le mauvais maravedis qu'une trompeuse me donna.

4. Abetar, v., tromper, ruser.

Per so no vuells que m' abet

Lauzengiers ni mal parlaire.

Raimond de Miraval: Cel que de.

Pour cela je ne veux que flatteur ni médisant me trompe.

ANC. FR. Lui ne peut-il mie guiler

Ni engigner ni abeter.

Fabl. et cont. anc. t. II, p. 366.

ANC. ESP. No lo facen per al si non que te abeten.

Poema de Alexandre, cop. 360.


Abhominatio, s. f., lat. abominatio, dégoût, abomination.

Ce mot a signifié premièrement dégoût.

Fastig es abominacio no voluntaria de vianda et de beuragge.

Eluc. de las propr., fol. 91.

Dégoût est abomination involontaire de viande et de boisson.

El mezeis lo demoni, que fai far lo peccat e lo procura, n'a fasti et abhominatio, cant hom lo fay.

V. et Vert., fol. 19.

Le démon lui-même, qui fait faire le péché et le procure, en a dégoût et abomination, quand on le commet.

Balansa falsa es abhominacios a Deu.

Trad. de Bède, fol. 47.

Balance fausse est abomination devant Dieu.

ANC FR. La mente conforte l' estomac, donne appétit de mangier et oste abomination. Liv. de physique, Roquefort, t. 1, p. 8.

CAT. Abominació. ESP. Abominación. PORT. Abominação. 

IT. Abbominazione.

2. Abhomenable, adj. lat. abominabilem, abominable.

Lo peccat es plus greus e plus abhomenable.

V. et Vert., fol. 19.

Le péché est plus grave et plus abominable.

CAT. ESP. Abominable. PORT. Abominavel. IT. Abbominabile.

3. Abominar, v. lat. abominari, abominer, abhorrer.

Ieu airei et abominiei iniquitat.

Trad. de Bède, fol. 15.

Je haïs et abhorrai l' iniquité.

Part. pas. Orazos d' iraissable es abominaz ences.

Trad. de Bède, fol. 38.

La prière de l' irascible est un encens abominé.

ANC. FR. Hideux, horribles, griefs es lays...

Dont Dieux et le ciel s' abhomine.

Eustache Deschamps, ms., fol. 475, col. 3.

Quant aux meurtriers et décepteurs,

Celui qui terre et ciel domine,

Les abomine.

C. Marot, t. IV, p. 234.

CAT. EST. PORT. Abominar. IT. Abbominare.


Abis, s. m., lat. abissus, abîme.

Abis es preondeza d' aygas no estimabla.

Eluc. de las propr., fol. 152.

Abîme est profondeur d' eaux non appréciable.

Fig. enfer.

Si 'l mon pogues desfermar

E far l' en abis deissendre.

B. Zorgi: S' ieu pogues.

Si je pouvais entr'ouvrir le monde et le faire descendre dans l' abîme.

Ins el foc d' abis.

G. Figueiras: Sirventes.

Dans le feu d' enfer.

ANC. CAT. Abis. IT. Abisso.

2. Abisme, s. m., abîme, enfer.

Que nos non caiam en abisme d' iffern...

Tombero de cel en abisme. Liv. de Sydrac, fol. 70 et 113.

Que nous ne tombions dans l' abîme d' enfer... Ils tombèrent du ciel en enfer.

ANC. FR. Dans le fin fond et abysme de la grandeur.

Brantome, Dam. gal., t. II, p. 156.

CAT. Abisme. ESP. PORT. Abismo.

3. Abissar, v., abîmer.

Sobre las V ciutatz de Sodomma e de Gomorra... et abysset las totas.

V. et Vert., fol. 19.

Sur les cinq cités de Sodome et de Gomorre... et les abîma toutes.

Coma si per no fe m' abissi.

Leys d'amors, fol. 4.

Comme si je m' abîme par non foi.

ANC. FR. Et deust trembler la terre toute

Et les montagnes abismer

Au milieu de la haute mer.

C. Marot, t. IV, p. 291.

ANC CAT. Abisar. CAT. MOD. EST. PORT. Abismar. IT. Abissare.


Ablatio, s. f. lat. ablatio, enlèvement, abstraction.

La ablatio e d' aquels la abstractio es alleviada.

En la circuicio de l' os et en la ablatio.

Trad. d' Albucasis, fol. 44; 59.

L' enlèvement et l' abstraction de ceux-là est facilitée.

Dans l' entour et dans l' enlèvement de l' os.

- Figure de mots. Abstraction, ablation.

E vol dire ablatio removemen, cant hom osta e tol de la dictio.

Prendo diversificamen... per ablatio.

Leys d'amors, fol. 69; 68.

Et ablation veut dire soustraction, quand on ôte et enlève du mot.

Prennent diversification... par ablation.

2. Ablatiu, s. m. lat. ablativus, ablatif.

L' ablatius es ditz de tolre o de ostar.

Leys d'amors, fol, 57.

L' ablatif est dit d' enlever ou d' ôter.

Li cas sun seis... ablatius.... e 'l datiu et vocatiu et l' ablatiu.

Gramm. provenç.

Les cas sont six, l' ablatif... et le datif et vocatif et l' ablatif.

CAT. Ablatiu. ESP. TORT. IT. Ablativo.

3. Ablatar, v., enlever.

Part. pas. E aquesta sancta vida

Que sant Honorat fey...

Perduda et ablatada

Tro que Deus, per sa merce,

La nos a revelada.

V. de S. Honorat.

Et cette sainte vie que saint Honorat fit... perdue et enlevée jusqu'à ce que Dieu, par sa merci, nous l' a révélée.

4. Collation, s. f., lat. collationem, collation, confrontation.

Collation ab lo registre. Fors de Bearn, p. 1082.

Collation avec le registre.

Memoria simplament regarda las causas preteridas ses collatio.

Eluc. de las propr., fol. 18.

La mémoire regarde simplement les choses passées sans confrontation.

Collation, cession, transport.

La collatio dels beneficis et dels officis del dich monestier.

Tit. de 1319, Doat, t. CXXXII, fol. 337.

La collation des bénéfices et des offices dudit monastère.

- Collation, léger repas du soir.

Una livra de dragea perlada per far collacion... per venir apres dinar a

la collacion.

Tit. de 1428, Hist. de Nîmes, t. III, p. 225 et 226.

Une livre de dragée perlée pour faire collation... pour venir après dîner à la collation.

Quan sera dias de dejunh, sequentre vespras un pauc, venho tuh a collatio.

Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 22.

Quand sera jour de jeûne, un peu après vêpres, tous viennent à la collation.

CAT. Collació. ESP. Colación. PORT. Collação. IT. Colazione.

5. Collationar, v., collationner, confronter.

Part. pas. Ab la copia collationada ab lo original.

Fors de Bearn, p. 1097.

Avec la copie collationnée avec l' original.

ESP. Colacionar. IT. Collazionare.

6. Delat, adj., lat. dilatus, divulgué, dénoncé.

Substantif. Un delat.. tenon encarcerat.

Statuts de Provence, Bomy, p. 199.

Un dénoncé... ils tiennent emprisonné.

CAT. Delat. (ESP. denunciado, delatado.)

7. Dilation, s. f, lat. dilationem, dilation, délai, renvoi.

E 'l plays que pogues durar tres dilatios ses plus.

Tit. de 1238, Doat, t. CXLIX, fol. 2.

Et le procès qui pût souffrir trois renvois sans plus.

Alcuna de las parts demande dilacions.

Statuts de Montpellier de 1258.

Qu' aucune des parties demande délais.

ANC. FR. Sans prendre dilation.

Roman français de Fierabras.

CAT. Dilació. ESP. Dilación. PORT. Dilação. IT. Dilazione.

8. Dilatori, adj., lat. dilatorius, dilatoire.

Exception declinatoria non ha loc ni dilatoria.

Fors de Bearn, p. 1802.

N'a lieu exception déclinatoire ni dilatoire.

9. Elacio, s. f., lat. elatio, élévation, hauteur.

Elacios dejeta los alts et ergoils los humilia.

Trad. de Bède, fol. 67.

Hauteur renverse les élevés et orgueil les humilie.

ANC. FR. L' orgueil de tous, l' élacion.

Eustache Deschamps, p. 242.

IT. Elazione.

10. Oblatio, s. f., lat. oblatio, oblation, offre, offrande.

E venho proferre l' efan a l' autar ab la oblatio.

Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 30.

Et viennent présenter l' enfant à l' autel avec l' oblation.

Sel que fai sas oblatios.

Brev. d'amor, fol. 71.

Celui qui fait ses offrandes.

De la oblatio del pretz.

Tit. du XIIIe siècle, Doat, t. CXVIII, fol. 42.

De l' offre du prix.

CAT. Oblació. ESP. Oblación. PORT. Oblação. IT. Oblazione.

11. Oblador, s. m., lat. oblator, offrant, qui fait des offrandes.

E ab vos seran li oblador.

T. de G. Gasmars et d' Ebles de Signe: N Eble.

Et les offrants seront avec vous.

IT. Oblatore.

12. Prelacio, s. f., lat. praelatio, élévation, supériorité.

Presidencia aytal et prelacio ha entr' els angels, que los maiors han emperi sobr' els menors.

Que no devo, en lors prelacios ni regiment, desirar favor mundanal.

Eluc. de las propr., fol. 10.

Il y a une telle préséance et supériorité entre les anges, que les plus grands ont empire sur les moindres.

Qui ne doivent, en leurs supériorités et gouvernements, désirer faveur mondaine.

- Prélature.

Evescatz o autras prelatios.

V. et Vert., fol. 16.

Évêchés ou autres prélatures.

13. Prelatura, s. f., lat. praelatura, prélature.

E totz clercs ses prelatura.

Brev. D'amor, fol. 141.

Et tous les clercs sans prélature.

ESP. PORT. IT. Prelatura.

14. Prelat, s. m., lat. praelatus, prélat, supérieur.

Morts, que desfai los comtes e 'ls prelatz.

H. Brunet: Cuendas razos.

La mort, qui défait les comtes et les prélats.

Que fossa lur prelatz. V. de S. Honorat.

Qu'il fût leur supérieur.

Ja non dirai dels prelatz

Qu'ilh devon governar nos.

Giraud Riquier: Cristias.

Je ne dirai jamais des prélats qu'ils doivent nous gouverner.

CAT. Prelat. ESP. PORT. Prelado. IT. Prelato.

15. Prolation, s. f., lat. prolationem, prolation, publication.

Procedir a la prolation de sentencia definitiva.

Fors de Bearn, p. 1075.

Procéder à la publication de la sentence définitive.

16. Relation, s. f., lat. relationem, relation, rapport.

Per auzir la relation del apponchament fach a Carcassona al dich conselh.

Tit. de 1429, Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 231.

Pour ouïr la relation du traité fait à Carcassonne audit conseil.

Fo facha relatio a Roma de Grecia, que, etc.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 62.

Fut fait à Rome rapport de la Grèce, que, etc.

CAT. Relació. ESP. Relación, PORT. Relação. IT. Relazione.

17. Relatiu, adj., lat. relativus, relatif.

- Substantiv., terme de grammaire.

Can relatius et antecedens se dezacordan.

Leys d'amors, fol. 142.

Quand le relatif et l' antécédent se désaccordent.

CAT. Relatiu. ESP. PORT. IT. Relativo.

18. Relativamen, adv., relativement.

On pauza hom soen relativamen.

Leys d'amors, fol. 77.

On pose souvent on relativement.

ESP. PORT. IT. Relativamente.

19. Superlatio, s. f., lat. superlatio, exagération, hyperbole.

Superlatio est oratio superans veritatem, alicujus augendi minuendive causa.

Auctor Rhet. ad Heren., lib. IV, 45.

Fay se superlatios per aquela meteyssha maniera que yperbole.

Leys d'amors, fol. 134.

L' exagération se fait de la même manière que l' hyperbole.

IT. Superlazione.

20. Superlatiu, adj., lat. superlativus, superlatif, exagéré.

Superlativas, sobrefort, sobreforment.

Leys d'amors, fol. 100.

(Expressions) superlatives, très fort, très fortement.

Substantiv. Vol dire superlatius sobremontant, quar sobremonta per creyssemen o per mermamen.

Leys d'amors, fol. 49.

Le superlatif veut dire surpassant, car il surpasse par accroissement ou par diminution.

Per sobre habundancia en superlatiu.

Eluc. de las propr., fol. 6,

Par surabondance en superlatif.

ANC. FR. Et de tous combatans estez superlatis,

Poëme d' Hugues Capet, fol. 22.

CAT. Superlatiu. ESP. PORT. IT. Superlativo.

21. Translatio, s. f., lat. translatio, translation, transport.

La translatio de S. Sever. Calendrier provençal.

La translation de S. Sever.

- Traduction, version.

Eusebi de Cesaria, que sec la antiqua translatio.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 3.

Eusèbe de Césarée, qui suivit l' ancienne version.

- Figure de grammaire.

E fay se translatios... quant per alcuna semblansa, hom pausa alcunas dictios impropriamen.

Leys d'amors, fol. 128.

Et se fait translation quand, par quelque ressemblance, on pose quelques mots improprement.

CAT. Translació. ESP. Translación (traslación, traducción, transcripción). 

PORT. Translação. IT. Traslazione.

22. Translatar, V., translater, transcrire, traduire.

Fetz tan que translatet aquest libre. Liv de Sydrac, fol. 1.

Il fit tant qu'il translata ce livre.

Lo qual libre Jeronime translatet de grec en lati.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 45.

Lequel livre Jérôme traduisit de grec en latin.

Part. pas. De qual libre escrig per la sua man fon aissi tot translatat.

Avant-propos des pièces de Giraud Riquier.

Duquel livre écrit de sa main il fut ici tout transcrit.

ANC. FR. Translatée est la glorie Deu Israel.

Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 6.

ESP. Trasladar (traducir, transcribir). IT. Traslatare.

23. Traslat, s. m., copie.

Pause son sagel el traslat d' aquella escriptura retenguda.

Statuts de Montpellier de 1258.

Qu'il appose son sceau à la copie de cette écriture retenue.

X letras papals et II traslats.

Cartulaire de Montpellier, fol. 204.

Dix lettres papales et deux copies.


Abolitio, s. f., lat. abolitio, pardon, abolition.

Abolitio general a tots aquels que auran mercadeia vendut sens licentia.

Tit. de 1424, Hist. de Languedoc, t. IV, pr., col. 424.

Pardon général à tous ceux qui auront vendu marchandise sans permission.

CAT. Abolició. ESP. Abolición, PORT. Abolição. IT. Abolizione.

2. Abolir, v., lat. abolere, abolir, détruire.

Part. pas. Cartas publicas sanas, integras et no cancelladas ni abolidas.

Tit. de 1266, Doat, t. LXXIX, fol. 48.

Chartes publiques, saines, entières et non cancellées ni abolies.

CAT. ESP. PORT. Abolir. IT. Abolire.


Abhortir, abordir, v., lat. abortire, avorter.

Es tan nociu a femnas prens que las fa abhortir.

Eluc. de las propr., fol. 132.

Est si nuisible aux femmes enceintes, qu'il les fait avorter.

Part. pas. Perqu' els effans son abordit.

Deudes de Prades: No m puesc mudar.

C'est pourquoi les enfants sont avortés.

ANC. FR. Ne bailleront aucune medecine... qui puissent faire abortir.

Ord. des rois de France (1353) t. II., p. 533.

Mes vers aussi ne sont point abortifs.

J. Taboureau, p. 249.

CAT. ESP. PORT. Abortar. IT. Abortire.

2. Abhortiment (abortiment), s. m., avortement.

Tropas femnas per petita occasio hauran abortiment.

Eluc. de las propr., fol. 27.

Beaucoup de femmes par petite occasion auront avortement.

CAT. Abortament. ESP. PORT. IT. Aborto.


Abracar, v., accourcir, abréger.

Mermar ni abracar.

Leys d'amors, fol. II.

Diminuer et accourcir.


Abriaga, s. f., ivraie.

Aissi coma l' abriaga entre lo fromen pareis.

Liv. de Sydrac, fol. 23.

abriaga, ivraie


Ainsi comme l' ivraie paraît parmi le froment.


Abric, s. m., lat. apricus, abri, protection.

Amon lo sojorn e l' abric.

Marcabrus: Emperaire.

Ils aiment le repos et l' abri.

Fig. E i trobaran cosselh e bon abric.

Aimeri de Peguilain: En aquelh.

Et y trouveront conseil et bonne protection.

Quar per folhor t'es abric,

Tal que per sen no t valria.

Hugues de S.-Cyr: Messonget.

Car par folie t' est abri, tel qui par sens ne te vaudrait.

Adv. comp. A l' abric, lonc la pastura.

Marcabrus: L'autr'ier.

A l' abri, le long du pâturage.

CAT. Abrig. ESP. PORT. Abrigo.

2. Abriar, Abricar, v., abriter, protéger.

Mantelh qui aital n' abria;

Raimond de Miraval: D' amor son.

Manteau qui en abrite tel.

Quar manhs mi dizon qu' aissi m pert,

Quar m' abric sai on sol non fer.

P. Fabre d' Uzès: Quan pes qui.

Car plusieurs me disent que je me perds ainsi, parce que je m' abrite ici où le soleil ne frappe pas.

Fig. Vas celeys on jois abricha.

Giraud de Borneil: Er auziretz.

Vers celle où joie abrite.

Qu'en luec bos pretz no s' abria

Leu, si non ve per amia.

Raimond de Miraval: D' amor son.

Que bon mérite ne s' abrite pas facilement en un lieu, s' il n'y vient par amie.

CAT. ESP. PORT. Abrigar.

Abril, s. m., lat. aprilis, nom d'un mois, avril.

En abril, ans qu' intre mais.

Arnaud de Marueil: Bel m'es quan.

En avril, avant que mai arrive.

CAT. ESP. PORT. Abril. IT. Aprile.


Abrossir, Abruzir, v., attrister, inquiéter, absorber.

Part. pas. Qu' oras qu'ieu fos grieus ni pezans

Ni abruzitz ni nualhos,

Eras sui bautz e delechos.

G. Adhemar: S'ieu conogues.

Bien que je fusse triste et lourd et absorbé et paresseux, maintenant je suis hardi et gai.

Estat ai molta setmana

abrossitz en gran languor.

Deudes de Prades: Belha m'es.

J'ai été mainte semaine absorbé en grande langueur.

Per la bona cuia m' esgau

E per l' avol sui abruzitz;

D' aital cuiar douz et amar

Es totz lo segles replenitz.

Marcabrus: Doas cuidas.

Par la bonne pensée je me réjouis, et par la mauvaise je suis attristé; tout le siècle est rempli de tel penser doux et amer.

2. Abruzia, s. f., tristesse, accablement.

Senes grant abruzia.

Gui d' Uisel: Pois tan es.

Sans grande tristesse.


Absinti, s. m., lat. absinthium, absinthe.

Absinti es herba cauda, seca et sobreamara.

Eluc. de las propr., fol. 200.

L' absinthe est une herbe chaude, sèche et très amère.

2. Absens, s. m., absinthe.

Les divers manuscrits dont l'exemple suivant est tiré offrent absens, ascens, eyssens.

Que fel mesclat ab absens

M' es endevengutz pimens.

Bertrand de Born: S' abrils.

Vu que fiel mêlé avec absinthe m' est devenu piment.

3. Eyssens, s. m., absinthe.

Que fel mesclat ab eyssens

M'es endevengutz pimens.

Bertrand De Born: S' abrils.

Vu que fiel mêlé avec absinthe m'est devenu piment.

Ce mot a été employé, en français, comme masculin et comme féminin; il n'a conservé que ce dernier genre. Malherbe l' avait employé figurément au pluriel et au féminin.

ANC FR. Quand tu la vois si dignement

Adoucir toutes nos absinthes.

Malherbe, Odes, liv. III.

ANC. ESP. Oviemos del absincio largamente á beber.

Duelo de la virgen María, cop. 45.

ESP. MOD. Axenjo (ajenjo). IT. Assenzio.


Aburar, v., effrayer, ahurir.

Part. pas.

A Karle quier merce dolens et aburatz.

Adonc viratz baros plurar totz aburatz.

Roman de Fierabras, v. 4891 et 2217.

Plaintif et effrayé, il demande merci à Charles.

Alors vous verriez barons pleurer tous ahuris.

ESP. Aburrir.


//

Tresor dóu Felibrige:

a - abalourdi

aboulicioun - abourieu

abourlhous - acate

abalourdimen - abelimen

abime - abouli

ETC...


domingo, 21 de noviembre de 2021

DVA, Gerónimo Borao, introducción, 2

II.


A este examen vamos a dedicar el resto de nuestra tarea, procurando señalar la procedencia de algunas palabras, legitimando en lo posible su uso, probando que a su invención ha precedido instintivamente el mejor juicio, y manifestando que no son barbarismos de gente inculta, sino a veces primores que el idioma castellano debiera prohijar (53)
o no haber abandonado. Entiéndase que para la formación de este discurso, así como para la del Diccionario que le sigue, hemos de servirnos, en cuanto nos sea dable, de escritores aragoneses, de anuncios e inscripciones oficiales, de avisos impresos, de la conversación de personas cultas, y sólo en donde todo esto no alcance, del habla común de los aragoneses. No abultaremos, pues, el vocabulario ni la crítica con palabras de las que frecuentemente se improvisan pero no se extienden ni se hacen permanentes: tampoco no lo haremos con las locuciones latinas usadas por nuestros foristas como ne pendente apellatione, artículo de toliforciam, sentencia de lite pendente, neutram y otras, pues aunque sabemos que la Academia incluye algunas locuciones latinas, de antiguo castellanizadas, no le hace, y esto con su habitual prudencia, sino cuando son del dominio general y no del tecnicismo de una ciencia; ni tenemos por verdaderamente aragonesas, aunque de uso particular de nuestros escritores, algunas libertades derivadas del idioma castellano, como tierra baja para denotar cierta comarca de la derecha del Ebro y alto Aragón para denotar la de la izquierda, turbante en sentido del que turba, comisante por el que comisa y adminiculado de adminicular, voces usadas por Larripa; adrezar que dice Blancas; catedrero que consignan los Gestis de la Universidad de Zaragoza; consimile por semejante; reforme por reforma y tisiquez por tisis, que hemos leído en otra parte; caminos circunstantes que también hemos visto usado; membranáceo que dice no mal, en lugar de membranoso, el racionero Latassa; comisarios (54), cercenadores, lugar tenientes y otros cargos que no puede especificar el Diccionario de la lengua y que sin embargo son corrientes en los tratados de legislación aragonesa.

Procedemos en este punto con tal cautela y tan desapasionadamente, que ni damos cabida a algunas palabras (55) por el solo hecho de hallarse en nuestros autores y no en el Diccionario de la Academia; ni incluimos otras que son explicadas como aragonesas por algunos escritores pero que en el Diccionario oficial figuran como castellanas, tales son universidades, gramalla, pedreñal y otras varias; ni acrecemos mucho nuestro Vocabulario con otras cuya definición académica no tiene el alcance de los textos aragoneses como en aquellas hermosas palabras de la Unión “porque non querrian, si Deus e el seynor rey quissies, tener ni seguir otra carrera que la suya;”
ni aun reputamos como aragonesa la palabra dosel usada en las coronaciones de Blancas y calificada como esencialmente aragonesa por él y su comentador el cronista Andrés, el cual para su mejor inteligencia se refiere, bien inoportunamente por cierto, al Tesoro de Covarrubias y al Comento del Polifemo, escrito por García Coronel, cuyos autores no le dejan muy airoso con sus declaraciones.

Lo mismo hemos practicado con algunas palabras puramente lemosinas o catalanas como mateix, res, tantost, apres, nueyt, muyto, destrenyer (acosar), los adverbios en ment o mientre, y con mucha más razón cercar por buscar que usa el Códice de los Privilegios de la Unión, y environar por cercar que dijo el rey D. Martín en la famosa oración con que abrió las cortes de 1398. Hemos también omitido algunos de los muchos tributos o pechas que en documentos latinos aparecen, pero que no creemos del todo aragoneses, como plantáticum que se pagaba por echar el ancla, plateaticum por pasar las plazas, porcagium por los cerdos, salinaticum por la sal, portulaticum y tavitáticum por las naves, etc.; y también algunos de los oficios de la casa real, como subbotellerius, subfornarius, sobrecoch (jefe de la cocina) (Koch, alemán “koj”: cocinero; inglés cook “kuk”) y otros varios, si bien con esta ocasión enumeraremos los que se hallan discernidos en las Ordinaciones de la Real casa de Aragón, compiladas por Pedro IV en idioma lemosín el año 1344, (están en historia-aragon.blogspot.com , son parte de la colección de los Bofarull) traducidas al castellano en 1562 por el protonotario (protonario en el original; prothonotari en un texto del Ceremonioso: https://historia-aragon.blogspot.com/2019/12/offici-sagelladors-scrivania.html )
D. Miguel Climente de orden del príncipe D. Carlos y dadas a la estampa en Zaragoza año de 1853 por D. Manuel Lasala, cuyos oficios (que decíamos) son, dejando a un lado los de uso y nombre más conocidos, los de botilleros mayores y comunes, aguador de la botilleria, panaderos mayores y comunes, escuderos trinchantes, argentarios o ayudantes de cocina, menucier o repartidor, escuderos que traen los manjares, comprador, cazadores o perreros, sobreacemilero y sotacemilero, tañedores, escuderos y ayudantes de cámara, guarda de las tiendas, costurera y su ayudante, especiero, barrendero y lavador de la plata, hombres del oficio del alguacil (jusmetidos a él para aprender criminosos), mensajeros de vara o vergueros, escalentador de la cera para los sellos pendientes, selladores de la escribanía, promovedores, enderezadores de la conciencia, sotaporteros; servidor de la limosna
(almoyna) y escribano de ración que era a manera de contador o tenedor de libros.

Con igual economía hemos obrado al examinar el Índice donde se declaran algunos vocablos aragoneses antiguos, el cual, aunque trabajado por el insigne Blancas; si bien contiene doscientas nueve voces, pero trae muy pocas rigurosamente aragonesas; y aun por eso no hemos incluido de entre ellas sino diez, habiendo despreciado las que nos han parecido castellanas antiguas, que son las más, y habiendo renunciado no sin pena a algunas otras que no dejan de tener semblante aragonés, como son aconsegüexca alcance, bellos ricos, boticayx bofetada, camisot alba, caxo mejilla, desconexenza ingratitud, esguart cuenta, guarda-corps sayo, las oras entonces, lunense apártense (luny, lluny, alunyar, allunyar; chap. llun), meyancera medianía, ont por esto, pertesca parta o tome, pertaña toma, rengas riendas, sines sin, vaxiellos vasos, umplie llenó, izca salga (ixca, ixir, eixir; exitus).

Esa misma parsimonia, pero mucho más fundada, nos ha guiado en cuanto a las palabras castellanas que Ducange define en su Glosario (56), apoyado en documentos aragoneses, cuales son, entre otras, acémila, albarda, alodial, arada, armador, azcona, bandosidad, cabezalero, cahiz, corredor, escombrar, espera, fincar, jurista, malatia, maleta, mayoral, mezclarse, parral, pérdida, perdidoso, quilate, quitación, rastro, realengo, renegado, saca, salva, sesmero, sobreseimiento, soldada, sollo, tapial, taza, timbre, tornadizo y trepado (57). Y si contra este nuestro sistema de conceder a Castilla cuanto la Academia le atribuye (sea cual fuere el verdadero origen de las voces), damos cabida a las ciento o algunas más académicas que Peralta incluye en su Ensayo de un Diccionario aragonés castellano, es, no tanto por ser ellas de más uso, si ya no de procedencia aragonesa, cuanto por respetar, como base de nuestro Vocabulario, el primer trabajo que se hizo en ese género; mas, así y todo, las señalamos, para descargo de nuestra responsabilidad literaria, con una letra particular que las distinga, y esto nos permite marcar asimismo las que como aragonesas o provinciales incluye la Academia y las que se deben exclusivamente a nuestra tal cual diligencia.

Pero no hacemos tanto, antes las excluimos por completo, con muchas de las voces que en sus respectivas obras de historia natural escribieron dos insignes botánicos, Bernardo Cienfuegos en los primeros años del siglo XVII y D. Ignacio de Asso (zaragozano) en los últimos del XVIII. Este, sobre todo, a quien se deben muy curiosos y eruditos tratados sobre las producciones, las ciencias, las leyes, la economía política y aun la literatura de Aragón, tuvo la advertencia de consignar, lo mismo en su Synopsis stirpium indigenarum Aragoniae (1779), que en su Introductio ad Oryctographiam et zoologiam Aragoniæ (1784), las voces puramente aragonesas con que se designaban y todavía se designan en el país (que recorrió herborizando y estudiando su suelo y los animales que le pueblan) los objetos sometidos a su descripción. En consecuencia de su plan, calificó unas veces con la palabra vernaculé o provincial de Aragón, otras con la más expresiva de nostratibus, las palabras que tenía por exclusivamente aragonesas, distinguiéndolas de todas las restantes con la anteposición de la palabra hispanis; y por si pudiera dudarse de que designaba con aquellos antepuestos los vocablos aragoneses, él mismo lo declara, ora en el prólogo diciendo Adjunxi etiam vernacula provintiæ nostræ nomina, ora en el índice que titula Nomina hispánica et vernacula Aragoniæ.
Y decimos todo esto, porque parece después muy extraño que persona tan competente en todo aquello que emprendía, calificara de aragonesas palabras que pasan por castellanas, como asnallo, balsamina, cadillo, camomila, cebadilla, ginesta (
plantagenet; parecida a la aliaga, argilaga), margarita, regaliz (regalíssia), sosa, tuca, anadón, andario, becada, calandria, chorlito, dogo, gavilán, lechuza (chuta, ólipa), pajarel, perdiguero, picaraza (garsa en Beceite), polla de agua (focha), pulgón (puó), saboga, tordo (tord o tort en Beceite; tordus), triguero, verderol y otras. Colocónos (nos colocó) esto en la difícil alternativa, o de aceptar por aragonesas bajo la fé de quien, puesto que filólogo, al cabo no se distinguió como etimologista, palabras que no sólo la Academia pero aun los hablistas castellanos han considerado de uso general entre los españoles (también chófer, y no es castellana, a ver si adivinas de dónde viene; o aspirina); o de desairar, sinó, el voto calificado de un literato dedicado con ardor a las ciencias naturales y conocedor por sí mismo de los nombres con que la ciencia y el vulgo designan cada cual los objetos de la naturaleza. Pero nuestra imparcial elección ha estado en favor del habla común española, no sólo por el mayor crédito que nos merecen las muchas y buenas autoridades que contradicen la absoluta de Asso, sino por otra consideración que, favorable como lo es a Aragón, no podemos excusarnos de aducirla.

De esas voces, hoy todas castellanas, supuesto el admitirlas como tales la Academia, las hay, como balsamina, cadillo, calandria, cebadilla, chorlito, dogo, gavilán, ginesta, perdiguero, pulgón, regaliz, saboga y sosa, que ya se hallaban incluidas en la edición príncipe del Diccionario publicada en 1726 por aquella corporación literaria, y no se concibe cómo pudo desentenderse de esta autoridad el naturalista de Asso: pero hay otras, y a la fé muy bellas, como andario, asnallo, camomila, margarita, pajel,

picaraza, polla de agua, tordo, tuca y verderol, que no tenían cabida en aquella edición (58), que en Aragón eran ya muy usuales, y que hoy han pasado al fondo común de la Academia, sin que de nuestra parte quepa contra esto reclamación alguna,
(
como pasan casi todas las palabras aragonesas, mallorquinas, valencianas al DCVB y las consideran catalanas. Sólo hace falta revisar un poco Lou tresor dóu Felibrige para ver su procedencia occitana) como quiera que todos los idiomas viven de esos cambios mutuos, principalmente cuando la lengua de una nación prevalece (como su política) sobre los dialectos (o lenguas documentadas) de las provincias que vienen a constituirla.

Pero hay que considerar como aragonesas algunas palabras que, si bien incluidas como castellanas en el Diccionario general de la lengua, no puede negarse que son de uso constante, popular, y, por decirlo así, privilegiado en Aragón, mientras lo tienen muy raro o ninguno fuera de él, pudiendo asegurarse desde ahora que, pasado algún tiempo, y cuando ya la Academia forme la convicción en que nosotros nos hallamos, habrá de conservarlas en su Diccionario con el carácter exclusivo de provinciales de Aragón (59). Aquí, en efecto, se dice suplicaciones por barquillos como en el Desden con el desden; no marra por no falla como en las farsas de Lucas Fernández; aturar, como en Berceo «Abrán con el diablo siempre a aturar, y como en Lorenzo de Segura «Anda cuemo ruda que no quiere aturar,» amanta, amprar, arguello, arramblar, caño, malmeter, masar, paridera, punchar, rematado, vencejo, y otras varias (60) que se usan frecuentemente entre nosotros, y de las cuales y otras ya notó Capmany que algunas, como aturar, cal, dita, malmeter, ostal y pudor, eran a un tiempo de Cataluña y de Castilla.

De entre las palabras verdaderamente aragonesas aunque de apariencia castellana, de entre las palabras que, a cambio de otras citadas y consentidas como castellanas, tenemos que revindicar como nuestras y sólo nuestras, citaremos más detenidamente, por ser de las más vulgares en nuestro pueblo llano y sólo en él, la famosa expresión impersonal no me cal (no te cal, no le cal) en significación de no me importa, no me conviene, no me es menester, no me cumple, no tengo que etc., cuya frase, que no traen ni Covarrubias, ni la Academia en su Diccionario grande, ni el jesuita Terreros, ni Rosal en su Diccionario manuscrito, se halla autorizada en nuestros días como castellana por la Academia de la lengua, pero usada como aragonesa por sólo nuestros labriegos. (Yo soy filólogo de literatura inglesa y la uso en mi pueblo, Beceite) - En el poema del Cid hablando este de los Infantes sus yernos dice Curiellos quiquier ca dellos poco min' cal, y más atrás Si el rey me lo quisiere tomar, a mi non minchal: en el Poema de Alejandro se lee non te cal ca se vencires non te menguarán vasallos, y en otra parte Mas quequier que él diga a mi poco me cala: en las poesías atribuidas (61) a D. Alonso el Sabio también encontramos

E si vos veis este fuego

non vos otras cosas calen;

en el Laberinto de Juan de Mena

Mas al presente hablar no me cale;

Verdad lo permite, temor lo devieda;

en las poesías de A. Alvárez Villasandino:

Ya non me cal

pensar en al; (chap. ya no me cal pensá en datra cosa)

en las farsas o cuasi-comedias de Lucas Fernández n' os cale desemular; y, lo que es mucho más notable, en las epístolas del obispo Guevara, predicador de Carlos I, «no le cale vivir en Italia el que no tiene privanza de rey para se defender.»


Pero aunque las autoridades que llevamos citadas han podido influir en la Academia para la admisión de esa voz, que sin embargo no vemos incluida en el gran Diccionario de autoridades de aquella corporación, ni tampoco en el de Terreros publicado en 1786, debemos advertir que quienes la han conservado sin interrupción son los aragoneses, desde que (a nuestro parecer) la tomaron de los provenzales, en cuya poesía se halla usada repetidas veces, así como la tienen el idioma italiano en calere, el francés antiguo en chaloir, el catalan en caldrér, y, aun forzando un poco la analogía, el latín en calescere, agitarse, moverse, pudiéndose decir no me mueve, no me agita, no me domina, no me da cuidado, no me importa. Del uso lemosín no puede dudarse al leer en una canción de Pedro III no m' calgra no me sería necesario, y en un poema anterior (62) perteneciente a los primeros años del siglo XIII y publicado y traducido recientemente por Fauriel

Per Dieu, n’ Ugs, ditz lo coms, nons clametx que nous cal.

Por Dios, D. Hugo, dijo el Conde, no os quejéis, que no os conviene.

y más adelante al verso 4844

A la meridiana quel soleilhs pren lombral

el baro de la vila estan á no men cal.

esto es “al mediodía, cuando el sol penetra en todo sombrío y los defensores de la ciudad están descuidados”, o “no están sobre las armas,” como viene a decir Fauriel, o “están en un no me importa,” si fuera posible traducir así aquella expresión que de todos modos indica el abandono.

Y finalmente, verso 4913

Mas non aia Belcaires temensa que nolh cal.
que Fauriel traduce “Mais que Beaucaire n'ait plus de crainte; il n'en doit pas avoir" y que en castellano se puede expresar diciendo “Pero no tema Beaucaire, pues no debe, pues no le corresponde, pues no tiene motivo, pues no tiene por qué.”

Haciendo punto en esta digresión, ya demasiado extensa pero no inútil a nuestro propósito, y anudando el pensamiento de donde ha partido, tócanos manifestar que, señaladas las palabras usadas por autores aragoneses mas no por eso aragonesas, e indicadas también las que a toda luz son de Aragón aunque todavía calificadas como castellanas; pudieran añadirse ciertas otras generalmente usadas en Aragón y que, a pesar de serlo en Castilla por escritores de nota, no tienen cabida como castellanas en el Diccionario de la lengua; tales son haldeta que usa Moratín en aquel verso de sus Navés de Cortés.

de azul y negro las haldetas de ante;

esmangamazos, que, sin el prepuesto privativo, leemos en aquellos versos del Cancionero de Baena

A ty mangamazo syo otra tonsura.

por mi serà dada muy gran penitencia;

(págs. 447 y 481.)
laminero, que tanto divierte a los castellanos cuando lo oyen a algún aragonés y que, sin embargo, no sólo es muy natural derivado de lamer, y muy parecido a lamistero y lamiscado, sino que se ve usado en el arcipreste de Hita,

La golosina tienes goloso laminero;
a placer, que vemos en aquel romance

en corte del rey Alfonso

Bernardo a placer vivía;

pintar, que usan nuestros pastores por tallar, aunque justo es decir que la Academia lo hace sinónimo de escribir, explicando bien ambas versiones aquellos versos encantadores de Gil Polo

mas serate cosa triste

ver tu nombre allí pintado (señalado en mil robles)

…..

no creo yo que te asombre

tanto el verte allí pintada etc.;

mueso, o bocado, (mos; mossegá) que derivado de morsus (de donde después almuerzo) (amorsá, almorsá) se halla como provincial de Aragón y, no obstante, lo encontramos en el Poema del Cid.

Nol' pueden facer comer un mueso de pan,

y en el de Alejandro aunque con varia lección, y en los poetas del Cancionero de Baena

E luego será del todo vengado

el mueso podrido que dió el escorpion
….

Mas freno sin mueso é chapa

vos daria aun emprestado;

peñora (pignorare) y caritatero que explican Berganza y Merino, dando a pennora el significado de multa y prenda, y a caritas el de refección de bebida tras la colación y lección espiritual; tastar, (taste inglés: probar) que si bien se halla en sentido de tocar, derivado de tactus, también tiene en Berceo el de probar o morder en aquel verso

Que de meior boccado non podriedes tastar;
macelo, cuyo derivado macelario no incluye la Academia pero sí en sus vocabularios los eruditos PP. Berganza y Merino; vencejo, de vinculum, (
vencill, bensill, etc; para atar una garba de paja, alfalfa) que, aunque admitido por la Academia en significación de ligadura, sobre todo para atar las haces (feix, feixos) de las mieses, lo declara
D. Tomás Antonio Sánchez privativo de Aragón al explicar el verso de Berceo

Alzáronlo de tierra con un duro venceio;

cútio, que en Aragón significa constante, diario, no interrumpido, conforme con su elimología quotidie, quotidianus, y que la Academia escribe y explica de otro modo, poniendo cutío, trabajo material, y omitiendo absolutamente en su Diccionario el adjetivo cutiano (quotidiano) (cotidiano) que leemos en el poema de Alejandro

Un pasarïello que echaba un grant grito

andaba cutiano redor de la tienda fito

y en Berceo

facie Dios por los omes miraclos cutiano

y en el célebre Villasandino

Pues memento mey cutiano disanto.

de, partícula expletiva que se usa en la frase me dijo de antes su parecer, y en otras parecidas, y que también usan nuestros clásicos como Cervantes, “tan bien barbado y tan sano como de antes,“ y el obispo Guevara “y sus pueblos quedaron como de antes perdidos.“

Añadiríamos a estas algunas otras palabras y frases que, siendo muy familiares en Aragón, y no teniendo nada de exóticas ni nuevas, están excluidas, no obstante, del Diccionario de la Academia, por donde oficialmente resultan no ser castellanas, mientras son positivamente, ya que no aragonesas, de uso aragonés; pero atribuyendo este silencio, no a decisión magistral sino a descuido inevitable de aquel sabio cuerpo literario, no adicionaremos el anterior catálogo ni aun con las dos que por ahora nos ocurren. Es la una llevar la corriente, frase que hemos oído a castellanos puros y que usa el Duque de Rivas (poeta cordobés) en el romance último de su Moro Expósito

“, le acaricia, le lleva la corriente”

La otra es la voz medicina que no se define por la Academia sino como “ciencia de precaver y curar las enfermedades del cuerpo humano,” y que en sentido de medicamento (63) es en Aragón vulgarísima, se usa mucho por los facultativos y se lee con frecuencia en las Ordinaciones del Hospital de Zaragoza 1656, siendo además común a la lengua italiana y al dialecto catalán, pero que no puede formar parte de nuestro Diccionario cuando la vemos usada en todos los más distinguidos escritores castellanos, desde Cervantes a Espronceda, desde Quevedo hasta el poeta popular Trueba, y lo mismo en fr. Luis de Granada que dice sin los tormentos de los médicos y las medicinas, en Mexía como el buen medico sus medicinas, en Guevara y lo poco que las medicinas le han aprovechado, en Rhúa que sana la herida con medicinas lenitivas.

Pasando ahora a uno de los más notables grupos en que pueden dividirse las palabras aragonesas, digamos en honor suyo que este pueblo ha conservado un gran número de las que constituyeron el habla antigua castellana, siendo ya consideradas como arcaísmos fuera de uso algunas y no pocas, que acá nos son del todo familiares, y que en parte componen el más usual vocabulario de la gente inculta, cuyos modismos excitan hasta cierto punto la compasión de quien los oye, ignorándose, aun por nosotros mismos, que así hablaron los padres del común idioma castellano.

Sería, en efecto, un trabajo muy curioso el de reunir las voces, incorrectísimas hoy, de las clases últimas del pueblo, y observar su perfecta identidad, no ya con las que se emplearon en los siglos primeros del habla, sino aun con muchas de los escritores que florecieron en el siglo XVI (64). Llegarían esas semejanzas hasta el punto de ser fácil componer todo un discurso, y aun todo un libro, con palabras tomadas del antiguo castellano, que sin embargo serían exactamente las que usa con predilección el pueblo aragonés; bien que muchas de ellas no dejan de ser comunes con el ya bárbaro dialecto que todavía conserva el estado llano en toda España. Sean ejemplo de esta observación, sin que por eso abultemos con ellas nuestro Diccionario, las palabras niervo; omecida, gomitar, buticario, reconvinió, *prolvengan, filicidad, tuviendo, entreviniendo, abellota, quisiendo, *previdencia, risistir, pidir, dicir, recebir, vieda (veda), siguidilla, ambrolla, crocodilo, (latino puro) virificar, ogepción, asasinar, etc. Séanlo también mesmo, trujo (65), agora, escuro, enantes, dende, que los poetas dicen con frecuencia. Séanlo igualmente estentinos, malmeter y rancar, que usa Juan Lorenzo de Segura; emparar que se lee en Berceo; bulra, estoria, estruir y mandurria que emplea el arcipreste de Hita ; churizo (66), (choricer en Alcañiz, jueves lardero y chorizo) previlegio y rétulo, que nos dice Covarrubias; rabaño y aspárrago que conforman más con la etimología hebrea y latina; pedricado, que dice el rabí D. Santob; cantacio, estentino y otras muchas que se ven en el Cancionero de Baena; empués, que dice Marcuello (pero también Berceo); agüelo y cudicia Aldrete; acontentar el autor del Diálogo de las lenguas; inconvinientes, encorporar y muchas otras Zurita; riguridad Tirso de Molina; mesmamente el P. Isla.

Pero estas palabras no son otra cosa, aunque saludadas con el nombre de barbarismos, sino ligeras desviaciones enfónicas de otras verdaderamente castellanas: las hay que siendo notadas en Castilla como arcaísmos, son en Aragón bastante corrientes, y de ellas citaremos (aunque no hagamos uso de todas en el Diccionario) abejera, aconsolar, afigir, afirmar, almuestas, aplegar, apoticario, árcaz, asin, asisia, asumir, azarolla, bahurrero, batifulla, batimiento, bogeta, buco, cadillo, calendata, cablieva, canso, capacear, casada, cocote, coda, espedo, fajo, fendilla, ferial, fosal, interese, marzapán, mayordombría, mida, mueso, nano, ostaleros, otri, pasturar, peñorar, pigre, tardano, tributación etc.; de cuyo catálogo, que pudiéramos no sin dificultad engrandecer, se deduce lo que ya hemos indicado, es a saber, la religiosidad con que el pueblo ha guardado la antigua manera de hablar, haciendo en él la ignorancia las veces del respeto.

No son menos recomendables, pues son igualmente puras y perfectamente conformes con la índole o genio del idioma, las palabras compuestas que ostenta el aragonés.
No hay para qué decir la belleza y el número que de los compuestos resulta; ni la facilidad con que la lengua española los admite, merced a sus terminaciones vocales y a la buena proporción en que entran estas letras; ni la condensación que producen, economizando circumloquios y partículas; ni el uso que de ellos hicieron las lenguas antiguas, principalmente la griega: todo es demasiado conocido para necesitar
esplanarlo, y mucho menos aquí en donde por otra parte no tiene su principal asiento. Pues bien: de estas composiciones que deben tomarse, sino es en las ciencias, del fondo que ofrece el propio idioma (según lo insinuó Mayans con acierto, tomando cabalmente por ejemplo una voz aragonesa) hay algunas, entre las muchas que a cada

paso inventa la conversación, como aguacibera, aguallevado, aguatiello, ajoarriero, ajolio, alicáncano, alicortado, antecoger, antípoca, apañacuencos, arquimesa, arrancasiega, babazorro, botinflado, cabecequia, carasol, casamuda, cazamoscas, contrayerba, entrecavar, escondecucas, gallipuente (gallipont, gallipons), habarroz, hurtadineros, malbusca, matacabra, matacan, miramar, paniquesa, rabiojo, sobrebueno, sobrecielo, tragacantos, zabacequias.


Y si de los compuestos pasamos a los derivados, que son una parte tan principal, y por ventura la más numerosa de los idiomas, ¿cuántos no encontraremos en Aragón, cuya mayor parte debieran adoptarse por la Academia? Permítasenos ofrecer de ellos una muestra, la cual, contribuyendo a esclarecer este punto, dejará también probado que en la conservación tenaz de sus modos de hablar, generalmente proceden los aragoneses con una lógica instintiva, muy ajena de la especie de extrañeza depresiva con que son saludados sus provincialismos. Véanse, sino, las palabras aceitero, adinerar, afascalar, agramar, aguachinar, agüera, ahojar, aladrada, alaica, anzoleto, añero, apabilado, apenar, aquebrazarse, arrancadero, arrobero, asolarse, azutero (azud, assut), bajero, boalage, bolsear, brazal, cabecero, cabezudo, cabreo, calorina, callizo, canalera, cantal, capolado, capucete, casera, comprero, collete, cresarse, crujida, cuaternado, culturar, cunar, chorrada, defenecer, dentera, desbravar, descodar, desgana, encerrona, engafetar, enzurizar, esbafar, escorchón, escorredero, estribera, frontinazo, galgueado, helera, huevatero, jetazo, juguesca, lavacio, manifacero, mañanada, maseta, matacía, mitadenco, molada, ocheno, oleaza, parejo, pastenco, peduco, picoleta, plantero, pulgarillas, racimar, repaso, saquera, simoso, sondormir, sudadero, tardada, ternasco, vendería, volandero.

Hay otras muchas palabras que difieren muy poco de las correspondientes castellanas, resultado necesario de la varia eufonía de las provincias, a veces de la mayor o menor fidelidad etimológica, y no pocas del simple decurso de los tiempos, que refinan o adulteran, pero no para todos, el idioma. Vocablos hay que varían la terminación, como abejero por abejaruco, ancheza por anchura, apuñadar por apuñear (puño, puñada; puñetazo), azanoriate por zanahoria, balsete por balsilla, blanquero por blanqueador, capaza (capazo) por capacho, cargadal por cargazón, corrinche por corrincho, chaparrazo por chaparrón, dalla por dalle (guadaña), exigidero por exigible, friolenco por friolento (friolero, friolera), perera por peral, pescatero por pescadero, picor por picazón, rocador por rocadero. Unos se han sincopado en Aragón, como abrío por averío, albada por alborada, (auba Mallorca, alba) cartuario por cartulario, censalista por censualista, cobar por cobijar, chapear por chapotear, mida por medida, zanguilón por zangarullón: otros, al contrario, se han alargado por epéntesis, como alirón por alón, bienza por binza, cadiera por cadira, carracla por carraca, empedrear por empedrar, hilarza por hilaza, jarapotear por jaropear, marrega por marga, panso por paso, valentor por valor. Unos suprimen por aféresis la sílaba inicial, como caparra por alcaparra (también garrapata), dula por adula, jada por azada, jambrar por enjambrar, pedrada por apedreada, zafrán por azafrán (safrá; saffron): otros la toman por prótesis, como amerar por merar, asesteadero por sesteadero, atrazar por trazar. Unos pierden la final por apócope, como alum, brócul, caparrós, espinai, por alumbre, bróculi, (brócoli) caparrosa y espinaca: otros la toman, como rondalla por ronda. Algunos duplican una letra, como acerolla, sarrampión, por acerola, sarampión: otros son anagramáticos, como amorgonar y arraclan, (arraclau, arreclau) por amugronar y alacrán: otros obedecen más al origen latino, como bufonería, calonia, concello, curto, gramen por buhonería, caloña, concejo, corto, grama (lo gram en Beceite): otros padecen la leve alteración que algunos gramáticos llaman antítesis, (metátesis) como sucede en achacarse, albellón, alcorzar, almadia, anganillas, aradro, bofo, boteja, cogullada, ensundia, furrufalla, garufo, gayata, jijallo, lezna, mandurria, panolla, (mazorca) restrojera, rujiada, tamborinazo y vendema, cuyas equivalencias castellanas no es necesario enumerar (para la gente poco versada es necesario). Otros, finalmente, se distinguen por su sílaba inicial es, que en Aragón suele preceder como privativa en lugar del antepuesto des, y aun aumentarse a la voz castellana, como se ve en esbafar, escañarse, escrismar, esgarrar, espatarrarse, estral, estrévedes (67) y esvarar, bien que la lengua castellana es también abundante en esas voces, la mayor parte anticuadas (y esto prueba nuevamente en favor de Aragón lo que a la página 71 llevamos dicho) como escañar, esfogar, esfriar, espabilar, espalmar, espavorido, espedirse, espejar, espeluzar, esperezarse, espolvorear, esposado y estajo.

También son de citar, y merecerían una interesante explicación individual, algunas palabras y modismos, que, sin separarse del idioma común, tienen valor nuevo en Aragón, por estar tomadas graciosamente en sentido figurado o translaticio, cuya manera de hablar es uno de los más altos primores de una lengua. Notaremos como ejemplo, acantalear, ajustarse, albarrano, andaderas, anieblado, armarse fandango, asnillo, bandearse, barbaridad, brazo de S. Valero (68), caballón, cárcavo, carmenar, crujida, chaparrudo, echar la barredera (69), echar la ley, encabezado, encanarse, dar carrete, florecer la almendrera, garras, gorrino, guitón, gusanera, herejía (heregia), indignarse la llaga, julepe, jusepico, lucero, lucidario, macerar, mazada, morir a loseta, mostacilla, nazareno, pinganetas, salida de pavana, tiorba y otras.
A este grupo corresponden igualmente la palabra tocino en que los aragoneses toman la parte por el todo; las palabras azulejo, elástico, y esponjado, que toman pie de la cualidad sobresaliente del objeto para darle nombre; también talegazo y titada, cuya analogía con costalada y monería no deja de ser curiosa; igualmente bigardo, que aplicándose primeramente a unos frailes de la orden de S. Francisco condenados por herejes en Alemania e Italia, se extendió después a los de mala vida, concluyendo por significar en Aragón el mancebo de grandes medros y de buena apariencia para el trabajo pero que hace vida inútil y ociosa; y finalmente las antonomásticas florín que así se llamó por ser usual en Florencia, según Merino; frederical, con motivo del manto que usaron algunos Fadriques de Sicilia, según la explicación de Blancas; con D. Antón te topes, a guisa de maldición, en recuerdo de D. Antonio de Luna que asesinó al arzobispo de Zaragoza en los disturbios promovidos por el conde de Urgel; más listo que Cardona, con alusión al vizconde de ese título que, aterrado por el miedo cuando su grande amigo el infante D. Fernando fue mandado matar en 1363 por el rey su hermano, huyó precipitadamente desde Castellón a Cardona pasando el Ebro, por Amposta; ya se murió el rey D. Juan, frase proverbial alusiva al pródigo D. Juan II y dirigida contra los ambiciosos de mercedes; que viene Vargas, expresión con que se asusta a los niños desde la jornada funesta en que aquel mandó prender y decapitar a Lanuza de orden de Felipe II; zaforas, voz moderna, suponemos que ocasionada por el longista Zaforas en cuya casa se dice que sirvió como criado el famoso Cabarrús; piculín, en recuerdo de un famoso volteador de aquel nombre que, procedente de Castellón de la Plana, trabajó en Zaragoza muy a gusto de todos desde 1803 a. 1815, según Casamayor (70), bien así como en Castilla ejecutó sus habilidades en el siglo XVI el italiano Buratin, de donde tomaron ese nombre los volatines en general, según lo hemos leído en algún trabajo etimológico y aun nos parece recordar que en alguna comedia de Lope, por más que en el Diccionario de la Academia no hayamos hallado esa palabra.

Viniendo ahora a las etimologías, por demás está que repitamos lo que ya hemos indicado en este punto, ocioso es que digamos de nuevo lo que por otra parte de todos es sabido: las lenguas se forman por aluvión y por derivación, de lo cual nace su división en familias, el parentesco estrecho que a muchas liga entre sí, la riqueza misma que ostentan, como se ve en la griega con la acumulación de sus dialectos, en la latina con su imitación griega, en las germánicas y neolatinas con la asimilación de sus afines y con el contacto de los pueblos conquistados y conquistadores, aliados y enemigos. Pero si es un gran mérito filial, como lo es a nuestros ojos, la conservación cariñosa de las raíces o voces matrices, supuesta la necesaria y aun oportuna reforma de la sintaxis, en Aragón hay por qué envanecerse en este punto, pues son muchas las voces provinciales que derivan inmediatamente del idioma del Lacio (71).

Unas han conservado toda su estructura latina, como lumen-domus, articulata, calendata, portata, testificata, exhibita, cancelata, extracta, intramarino, ultramarino, cisterno, forideclinatorio, paciscente, y bonavero que, aunque tiene por su terminación aire español, procede de la frase antigua Bona vero quæ demandantur sunt hæc, y expresa hoy como entonces la lista de los bienes a que se refiere la demanda.
Otras son idénticas, o no han variado sino la desinencia o la ortografía, como ápoca, apoticario, ordio, cicures, brisa, ligona, uva, lucidario, sansa, comanda, excrex, convenido, pigre y motilar. Otras, aunque un poco más desemejantes, conservan muy visible su procedencia, como cuaderna, adimplemento, la Seo, coda, falenciales, oleaza, túberas, fiemo (
fem; humus; estiércol), macelo, farinetas (farina : harina), batifulla, fabear, zaborra y fabolines. Otras, en fin, aunque no de tan incuestionable etimología, la tienen bastante lógica, y desde luego mucho menos violenta de lo que suelen buscarla muchos etimólogos, a quienes, por lo mismo de no poseer nosotros su caudal, no los imitaremos ciertamente en disiparlo: tales son geta, gitar y jetar, de getare (y no de jacere, como otros suponen) (gitar : acostar sí es de jacere; gitar : expulsar, echar; foragitar); besque de viscus (pasta de muérdago viscosa, pegajosa, para atrapar pájaros); fajo (y aun fascal) de fax, origen de haz, (fasces; feix) hacinar etc.; huebra derivado de opera, que debió pasar por opra, obra y uebra, acabando por recibir entre nosotros un sentido genérico o trópico; aturar que Rosal (72) deriva de obturare; emberar acaso de ver, primavera, por empezar a colorear entonces algunas frutas, como se dice agostar al marchitarse de las plantas (agosto); exárico de exaro; concieto, de conceptus deseo concebido; muñido de monere, avisar, citar, obligar a comparecer; vellutero, de vellus, lana (vellut : terciopelo); trincar, de trincare, silvar, beber, dar muestras de recocijo; encante de in cantu; amosta, de amba manu hausta, según Monlau; tastar de tactus; mueso, de morsus; vencejo de vinculus; rufo, tal vez de rufus, rubio (rubeo : rojo); teruelo acaso de textula, tejuela con que en lo antiguo se votaba; caritatero, probablemente de charitas, a juzgar por el objeto de aquel cargo que suponemos equivalente al de limosnero; baste, quizá de bastaga, transporte, o de basterna, litera; calamonar, no muy extraño a calamenthum yerba; bando, que puede provenir de pando, siendo tan conformes las dos letras labiales en que se diferencian ambas voces; luquete, a luce como dice Rosal, aunque esa palabra no la incluye la Academia como aragonesa sino como castellana.

Otra de las más copiosas fuentes de donde el idioma español ha tomado un gran número de palabras, es la lengua árabe que, correspondiendo a una civilización muy adelantada sobre todas las de Europa, hubo de forzarnos a admitir, con sus raros conocimientos en las ciencias y artes, las voces que servían a desarrollarlos. No se habló en Aragón aquel idioma como en otras provincias, y es que tampoco no fue tan larga la dominación árabe, reconquistada Zaragoza en 1188 y Valencia (por D. Jaime) en 1238; pero fuélo todavía lo bastante para imprimirnos su influencia; y sobre todo nos impusieron los árabes en adelante, aun después de sometidos, ese suave yugo que, por lo mismo de no ser impuesto a la violencia sino en el seno de la paz, es, no sólo más duradero, pero aun tan honroso a los conquistados como a los conquistadores. Todavía subsisten, sobre todo en Valencia, pero también en Aragón y aun en Navarra, y claro es que en muchos otros puntos de España aun sin contar la Andalucía, prácticas agrícolas, costumbres indelebles, restos, del traje calles y barrios, y principalmente muchos vocablos de la lengua árabe con que la nuestra ha venido a enriquecerse.

Sobre las voces que son generales a toda España, y que Marina enumera cuidadosamente hasta formar un catálogo de cerca de mil quinientas, si bien algunas de origen griego u oriental pero siempre transmitidas a nosotros por los árabes, tiene Aragón otras propias de las cuales citaremos ajada, ajadón, alamín, alberge, albarán, alcohol, alfarda, algorín, almenara, almud, almudí, amelgar, antibo (de anteba, hincharse), arcaz, arguello, arna, aturar (73), badal, bailío, barreño, bocal, boto, bucarán, eraje, gaya, gafete, jauto, jebe, jeto, jimenzar, lapo, márfega, márraga, mossen, rafalla, rafe, sirga y zafrán; a las cuales no dudamos en agregar las investigadas a ruego nuestro por un competente amigo nuestro (74), de entre los cuales son incuestionablemente árabes, según sus informes razonados, alguaza, alquinio, antosta, badina, bahurrero, cabidar, capleta, charada, fardacho, fizón, maigar, tabarda, tría, zaborra y zalear; muy verosímiles alfarrazar, alacet, arcén, buega, cija, libón, y liza, y algún tanto dudosas abollón, *aribol, batueco, bistreta, boira, caramullo, cibiaca, cocón, cospillo, cudujón, fejudo, fres, güellas, jasco, lillas, pardina y pocho.
(
En el glosario etimológico de las palabras españolas de origen oriental, de Leopoldo De Eguilaz y Yanguas he encontrado algo: Baden, badina. La zanja que dejan hecha las corrientes de las aguas. Charca. De * bátin, "rebajado, hundido (suelo terreno) en Kaz. "the low or depressed tract of land, of the plain, where water rests and stagnates" en Lane. Alix. (badina, badines, a Beseit, la badina negra al Parrissal). // ALACET. Voz aragonesa que significa fundamento de un edificio. Borao. Es la arábiga alist o alicet, que, entre otras acepciones, tiene la de fundamento en Kazimirski. Tráela R. Martín bajo la forma *ar alast o alacet, según la pronunciación vulgar, aunque con significado distinto. Acaso alacet no sea más que la contracción de *ar alisését, pl. de alisés, fundamentum en R. Martín, la base o cimiento de un edificio.)

En cuanto a la influencia provenzal, (ver Lou tresor dóu Felibrige, Mistral) con decir que se sintió más o menos aun en Castilla, no puede sorprender que en Aragón fuese extraordinaria, y lo admirable es, pero no menos cierto, que aquí no resultase un dialecto como el catalán o valenciano, y que alcanzara a conservarse el idioma español, nacido como en Castilla pero independientemente de Castilla, y perfeccionado lentamente no sin alguna intervención castellana, pero desde luego con más y mejores aunque no muy aprovechados elementos. Haciendo fondo común de las voces puramente lemosinas y de las catalanas, tenemos, principalmente de estas, un buen número, siéndonos perfectamente comunes amosta, baga, banova, barral, botiga, braga, bresca, corcar, embafar, empentar, escalfeta, escalibar esclafar, esgarrifarse, falca, fuina, gallofa, garba, garraspa, ginjol, gosar, greuge, madrilla, mas, máscara, porguesas, pudor, purna, quera, a ran, sirga, taca, tastar, tongada, trena, trucar, veguero, veta, y, según puede verse en Raynouard (75), adobar, aturar, borda, getar, rosigar, tetar y alguna otra; así como también son comunes al aragonés y al catalán, aunque aquel les ha dado desinencia o pronunciación castellanas, ajordar, calage, calibo, fitero, guito, manifacero, masobero, tinelo, trespontin etc. y lo son también, o por su raíz o por su semejanza, argadillo, cuquera, espenjador, fosqueta, garrampa, milocha y alguna otra.

Algunas de estas palabras pertenecen también a los otros idiomas neo-latinos, no siendo fácil decidir si fueron elaboradas a un mismo tiempo, ni en caso contrario de qué parte estuvo la precedencia; pero de todos modos es lo cierto que tastar, por ejemplo, es común a los idiomas aragonés, catalán, francés e italiano, (e inglés, taste) que botiga, y gingol (jíngol, gínjol), traspontín y aun falordia lo son a los tres primeros, que fuina, muir, taca y aun escalfeta lo son al aragonés, al catalán y al italiano. En cuanto a las semejanzas del aragonés con el francés o el italiano pueden citarse, respecto a este, gratar, chemecar, falaguera (de follegiare), y aun badal y picota; y respecto a aquel acoplar, aguaitar (de guetter), alberge, argent, (Ag, argentum, plata) becardon, chapelete, empachar, esparvel (de épervier) (esparver, esparvé), fuina, guipar (de gûepe abispa), manchar, mazonero, niquitoso (de nique mueca), planzón, pocha, pochada y algunas otras como gallón que la Academia escribe gasón tal vez por aproximarla al gazón francés, y mascarar que, desusado hoy por ellos más no por nosotros, usó sin embargo Rabelais en “Gargantúa) se mascaroyt le nez.”

Expuesto ya, si bien concisamente y sin extendernos a observaciones, panegíricas, lo más preciso de saber para la inteligencia del habla aragonesa en lo tocante a su historia, su etimología, su propiedad y aun sus ventajas, seguramente que completaría en gran parte nuestro trabajo la exposición de los modismos, frases o refranes peculiares de Aragón; pero nos ha retraído de esta idea, no sólo la dificultad de llevarla a cabo con algún acierto, sino la consideración de que aquellas maneras usuales de decir no alteran en nada el idioma castellano, ni difieren (sino es en los pueblos del Somontano (76)) de la sintaxis común, ni marcan ninguna genialidad aragonesa, ni son otra cosa que combinaciones de las sin número que permite un idioma, y que todos los días crea el gusto o la improvisación individual. Ni las construcciones poderse asumir a bolsa de caballero y llevar mujeres a ganancia, que usan nuestros fueros, tienen nada de repugnante con el idioma castellano; ni ofrecen originalidad de alguna monta las frases campar por sus respetos, no le hace por no importa, conducir por Ebro vez de vez de conducir por el Ebro, jugar a pelota (creo que en Navarra y País Vasco se usa también) por a la pelota, parar fuerte por mantenerse sano, vagar te puede por ancho te viene, hacer duelo por dar lástima, (sobre todo en la comida: me hace duelo dejármelo: me fa dol dixámeu; no te cale : no te cal : explicado más arriba) el Juan y la Isabel por Juan e Isabel (77), (el artículo delante del nombre propio se usa en toda España, pese a lo que diga la gramática; la Yoli, la Jeni, el Jonatan, etc) sin parar por al momento, tal cual por al punto y otras como estas; ni tampoco los decires familiares o proverbiales pan de mi alforja, hasta las pulgas toman tabaco, a sopas hechas, ir atrás como el soguero, peor que Geta, más malo que Piván, más feo que Tito, peor que Fierrabrás (Fier-à-bras) (Fierabrás), más célebre que Barceló por la mar (con alusión al famoso marino mallorquín del siglo pasado), sabe más que Briján (Bricán nigromante o hechicero, como Merlín, según Milá), tiene más que Zaporta (cuya esplendidez se conserva en Zaragoza en el palacio monumental de su nombre que después se llamó de la Infanta por haberlo habitado la esposa del infante D. Luis), con la faldeta remangada, priétate la frente, para cuestas arriba quiero mi mulo, como los perros en misa, el que a su enemigo plañe en sus manos muere, más vale sudar que estornudar, más caro que el salmón de Alagón, que se pasa el asado, serio como bragueta de ciego, viejo como las bragas de fr. Pedro, sabido como el chiste de Saputo (78), qué trenzadera o qué alpargata lleva (embriaguez o (borrachera), donde Cristo dio las tres voces (en paraje extraviado), irse por Val-de-Gurriana (desviarse del camino natural aunque sea en la conversación, en el juego etc.), costar un sentido, ya viene Martinico (para decir a los niños que les entra el sueño), más duro que el pie de Cristo, llamar a Cachano con dos tejas (querer un imposible, apelar a quien no puede socorrernos) y otros de ese carácter ; ni encontraríamos cosa alguna reparable sino en muy contadas locuciones que en cierto modo alteran el idioma y se presentan en él como verdaderos solecismos, según lo vemos en ir viaje o estar viaje por ir de viaje o estar de viaje, se lo dé V. por déselo V., es tu que no llueve usado por la gente vulgar en forma interrogativa en vez de ¿cuánto va que no llueve?, lo qué? por qué?, en puesto de y en igual de por en vez de (locus : lugar, puesto, lloch, lloc, loc, loch; en lloch de, en lloc de, en puesto de, en ves de), hasta de ahora por hasta ahora, con otras que pudieran añadirse y que nosotros omitimos rebuscar.

En lo que sí queremos detenernos algún tanto es en el gracioso diminutivo en ico, que consideramos más bien como un modismo que como una palabra, y que, si bien es manera de hablar muy castellana y aún no considerada como arcaísmo por el Diccionario de la lengua, pero es desusada y aun ridícula entre los castellanos, al paso que muy general en todas las clases sociales de Aragón y de Navarra (y Murcia).
Y decimos que muy general, porque hemos de confesar que un gran número de palabras de las que hemos citado como aragonesas, y por ventura las más interesantes, como cal, aturar, amprar y muchísimas otras, ya no se conservan sino entre las clases ínfimas del pueblo; que también
acá (acá se conserva más en Sudamérica, en España ven p'acá, p'aquí) ha cundido entre las personas cultas el desdén hacia nuestras bellezas provinciales; pero el diminutivo de que hablamos es universal, y ya no depende de la educación sino del nacimiento.

El idioma español, rico en los diminutivos cual ningún otro, y desde luego muchísimo más que el hebreo, el árabe, el griego y aun el latín y el italiano, como que reúne más de treinta diversas terminaciones (79), habiendo palabra que permite ella sola doce desinencias, claro es que no aplica todas esas variantes o aumentos de final a todas las palabras, antes se conforma con lo que cada una permite (80); mas en medio de ser esto cierto, las en ico, en illo y en ito son terminaciones generales que se aplican indistintamente a casi todos los nombres, habiendo entre ellas una verdadera sinonimia.


Pero el diminutivo en ico tiene dos ventajas incontestables, el uso preferente que de él hicieron los padres de la lengua, y su significación especial e intrínsecamente distinta de los de otras terminaciones. En los escritores de nuestros orígenes, sobre cuyos sencillos versos parece que vagaba, como una fresca brisa sobre las plantas silvestres, el ambiente de la naturalidad, era el diminutivo en ico el que dominaba en la expresión de los afectos o las apreciaciones, y por eso es tan general en la poesía popular y en la familiar de posteriores tiempos. ¡Qué bien dicho está en una farsa de Lucas Fernéndez

¡Oh, pastorcico serrano!

¿viste, hermano,

un caballero pasar?

y en un romance sobre el moro Calainos

Bien vengáis, el francesico

de Francia la natural?

¡Cuán propio es de la poesía de Castillejo, último trovador de los amores y la sátira, paladín de la poesía nacional contra los petrarquistas, contra los luteranos como él decía, cuán propios son de aquella poesía fácil y sentida aquellos versos, ya pertenecientes a una época muy adelantada, en que se pinta con gracia inimitable a un vizcaíno borracho metamorfoseado en mosquito
tuvo con esto a la par

una risica donosa,

las piernas se le mudaron

en unas zanquitas chicas,

los brazos en dos alicas,

dos cornecicos por cejas!

¡Qué bien sienta en Rodrigo de Cota o Juan de Mena, o quien quiera que escribiese la primitiva Celestina (que nosotros no hemos de desatar nuestras dudas como el editor de Barcelona que atribuyó a aquellos dos tan admirable obra); qué bien sienta aquella aglomeración graciosa de diminutivos «Nezuelo, loquito, angelico, perlica, simplecico, lobitos en tal gestico, llégate acá putico etc.»! ¡Qué encanto hay en aquellas deleitables fontecicas de filosofía, que nos dice Fernando de Rojas! (autor de la Celestina)
¡Qué espontaneidad tan amorosa en Fr. Luis de Granada el pollico que nace luego se pone debajo de las alas de la gallina... y lo mismo hace el corderico; en Mendoza las mañanicas del verano a refrescar y almorzar; en Santa Teresa al primer airecico de persecución se pierden estas florecicas; en Guevara lo demás que callandico me pedistes en la oreja etc.; en Ávila cuando aconseja conservar esta centellica del celestial fuego; en Lope para quien la constelación de S. Telmo era una estrellica como un diamante! (81) ¡Qué difíciles son de enmendar aquellas tajadicas subtiles de carne de membrillo con que se atendía a la voracidad plebeya de Sancho el Gobernador, aquellos zapaticos para sus hijos que echaba de menos su mujer, y, entre muchos pasajes de la GITANILLA DE MADRID, aquel «Preciosica, canta el romance que aquí va porque es muy bueno”! y ¡cuán superior es en la misma novela aquel cabo de romance (82) «Gitanica que de hermosa te pueden dar parabienes» sobre el que le sigue «Hermosita, hermosita, la de las manos de plata!» ¡Qué tono de familiaridad en aquella carta de Caballero de la Tenaza «Ahora es, y aun no acabo de santiguarme de la nota del billetico de esta mañana!" (83) Y viniendo todavía más a nuestros tiempos, cuando la lengua y la poesía tocaban el último grado de la perfección, el principio ya de su inminente decadencia, léanse nuestros grandes poetas dramáticos y líricos, y veremos que, cuando el asunto les consiente cierta familiaridad, prefieren el ico para denotarla más fielmente, como en los versos de Calderón

La ropilla ancha de espaldas,

derribadica de hombros,

y redondica de falda;

como en Moreto, en quien todavía resulta más terminantemente nuestro aserto cuando entre sus personajes de TRAMPA ADELANTE pone a Jusepico y Manuelico pajes,

a la manera de Quevedo que llama Pablicos al héroe de su novela el Buscón (84).

Tan admitido era entre los más serios escritores aquel diminutivo, que en el testamento (verdadero o falso) del Brocense, el cual inserta e impugna con su exquisito natural buen juicio el Sr. marqués de Morante en la excelente vida de aquel humanista publicada como apéndice al tomo V de su Catálogo, hay una cláusula que dice «Item, Mando a Antonita mi nieta el mi lignum crucis con su cristalico у las seis esmeraldas de que está cercado»; y, lo que es más reparable, Covarrubias, cuyo lenguaje didáctico parece que había de excluir todo diminutivo, dice al explicar (bien ridículamente por cierto) la etimología del gavilán «cuasi cavilan por la astucia y sutileza con que hace presa en las avecicas,» cuya frase le copia y prohija la Academia en la primera y más completa impresión de su Diccionario (85).

Y para que se vea con otro género de prueba la importancia que tuvo ese diminutivo, obsérvese que hay palabras de que no ha quedado, según la Academia, sino el diminutivo en ico, por ejemplo bolsico, calecico, doselico, farandulica, sonetico, fuellecico y zamarrico, a las cuales pueden añadirse las locuciones y refranes veranico de S. Martín, mañanicas de abril buenas son de dormir, Romero ahíto saca zatico etc.: hay algunas que no admiten otro que él, como Perico, borrico, gemidicos y lloramicos; (ploramiques, els pluramicas catalanistas) otras que han venido a determinar una nueva significación perdiendo absolutamente la diminutiva, como acerico, pellico, velico, villancico, farolico, (en sentido de yerba), frailecico (en el doble de ave y pieza del torno de la seda), besicos de monja (en el de planta), (teticas o tetillas de monja, el dulce o pasta, o algo delicioso; mamelleta de monja) palmadica (en el de baile), y tal vez espacico sinónimo de aciago en los antiguos escritores. (despacico conmigo, que tiro de chirla y te echo las tripas en un canasto. José Mota, de un lugar de La Mancha)

La segunda ventaja que abona el uso del diminutivo en ico es su particular significación, (decimos ahora significado) pues aunque parecen sinónimos los en ico, illo e ito, que la Academia agrupa concediendo la elección al buen gusto del escritor, es lo cierto que el diminutivo aragonés (permítasenos esta frase) tiene dos diferencias con aquellos otros, una que podemos llaman gramatical y otra moral, una que se resuelve como todas las cuestiones de sinónimos, otra que tiene relación con el carácter del país en que principalmente se conserva generalizado aquel diminutivo. La diferencia gramatical, a la verdad no muy marcada desde que la supresión del diminutivo en ico ha refundido en los otros su verdadero significado, consiste en que la terminación en illo tiende visiblemente al desprecio, al achicamiento voluntario de un objeto, por ejemplo, chiquillo, capitancillo; la en ito tiene algunas veces carácter depresivo y no pocas denota cierta repugnante hipocresía, como se observa por ejemplo en las frases ¡ tiene una risita! ¡la mosquita muerta!; la en ico demuestra cariño o predilección, siendo a lo menos un aditamento inofensivo, como nos lo declara prácticamente el ejemplo que llevamos citado de la CELESTINA, en el cual se ve que prepondera aquella expresiva terminación para la alabanza, angelico, perlica, simplecica, gestico, y se reservan otras para lo que puede indicar detracción, como nezuelo, loquito y lobitos. En cuanto a la diferencia moral, estriba en que el diminutivo en ico representa el lenguaje de la familiaridad, de la conversación, de la intimidad, y por decirlo así, de la buena fé, fuera del cual apunta en cierta manera el estudio, el disimulo, la desconfianza, la reserva, la falta de espontaneidad.

Hemos expuesto, sucintamente algunas veces, y otras con mayor difusión, los caracteres esenciales del idioma aragonés, mal apreciado en general, tan poco estudiado aún por los mismos aragoneses, pero tan digno de un examen todavía más lato que el que le hemos consagrado. Las fuentes de donde procede, que son las más puras; la respetuosa conservación de voces latinas, y sobre todo de españolas antiguas; la asimilación que se ha procurado parca y atinadamente con las arábigas y lemosinas; la suma de sus palabras técnicas, compuestas, derivadas y aun onomatópicas, en todo conformes con el carácter de la lengua española; la expresión genial, candorosa y fácil que distingue a muchos de sus vocablos y a no pocos de sus modismos; todo contribuye a darle un conjunto inexplicable de belleza que, si no se ha beneficiado todo lo posible, consiste en que la sumisión aragonesa y la tiranía castellana puede decirse que han concurrido a eliminar de la literatura los elementos más útiles del idioma aragonés, que viene a ser una variante cuando no un complemento del impropiamente llamado castellano.

De las ventajas que a este mismo lleva, algo es lo que ya tenemos indicado, pero todavía podemos añadir tal cual observación que se compadece muy bien con nuestro objeto. Hay palabras, como ababol, que, no desmereciendo en suavidad de sus respectivas castellanas, obedecen más a su etimología: hay otras, como abortín, que conforman mejor con el genio de la lengua, si bien ya sabemos que por uno de los muchos secretos de la española los diminutivos tienen a veces desinencia aumentativa (a la hebrea y griega) como sucede en anadón y liebratón, verdadera antítesis de otros, como tordella que es aumentativo: hay otras, como remoldar, que son más concretas, pues en ese mismo ejemplo vemos que Castilla hace sinónimos a remoldar y podar, mientras en Aragón lo uno se refiere a los árboles y lo otro a las vides (esporgá, expurgar, pera los abres; podá la viña, desullá, etc.): hay otras, como cortada y huevatera, muy superiores a sus análogas corte y huevera, que en castellano son ambiguas y confusas por sus diversas significaciones: otras que tienen más conformidad con la lengua madre, como uva, que responde en Cicerón y en Fedro, como entre los aragoneses, a la idea castellana de racimo, que en Columela todavía expresa el que forman de sus propios cuerpos las abejas, y que en Virgilio tiene la más general significación de cepa o vid, fert uva racemos: hay otras sutilísimas, como respetudo y gobernudo, que denotan, no ya la idea despectiva propia de esa terminación, sino una especie de falsa importancia, pues respetudo quiere decir el que inspira cierto infundado respeto, no por lo que es en sí, sino por su edad, su figura y su entonación oraculosa; y gobernudo, no el que es realmente metódico y ordenado, sino el que bulle mucho y parece estar en todo, aunque positivamente no tenga tanto gobierno como agilidad y movimiento: hay otras dotadas de gran propiedad y de muy buenas condiciones eufónicas, como agüera, alud, asnada, brisa, caloyo, eraje, jugadero, mejana, lloradera, redolino, ternasco (86) y vulturino: hay otras de excelente composición, como aguacibera, aguallevado, ajo-arriero, ajolio (ally oli, allioli; allium oleum), alicortado, botinflado, cabecequia, malbusca, matacabra y matacán, que no puede rehusar ningún gramático: hay otras perfectamente significativas y en igual grado concisas y aun irreemplazables, como los verbos alfarrazar, amprar, antecojer, atreudar, bolsear, ceprenar, chemecar, entrecavar, favear, malvar y otras que son de composición castellana con cierta libertad francesa.

A todas las cuales, que de suyo no tienen equivalencia en castellano, hay que añadir, porque tampoco no la tienen exacta, las palabras alfarda, almenara, amelgar, amosta, antípoca, antor, apercazar, apuradamente, atrazo, axobar, bimardo, borroso, boto, brazal, cabecero, capacear, capleta, *cenero, cerpa, convenido, correntía, crujida, cudujón, chorrada, emberar, empeltre, encabezado, fádiga, hablada, lorza, mantornar, mañanada, marraga, masobero, modoso, oleaza, panicero, picotear, racimo, rafe, ruello, saso, tardada, taste, teruelo, terrón, tinglado, vellutero, venora, zaborra y zancochar, todas o casi todas las cuales, y otras que aquí no citamos ni definimos para prueba, como quiera que lo están en nuestro Diccionario, debieran adoptarse como propias en el idioma español, e igualmente las que se citan en la ENCICLOPEDIA ESPAÑOLA (87), artículo de España lingüística, en cuya obra, que no debe parecer sospechosa de provincialismo, se defiende resueltamente al idioma aragonés y se inculpa gravemente a los castellanos por el exclusivismo con que proceden en materias de lenguaje, prefiriendo en muchos casos ostentar su pobreza más bien que adoptar de los dialectos españoles aquello en que estos les superan.

Hemos terminado con eso la tarea que nos habíamos impuesto, a la cual vamos a dar cima con una sola observación. Puesto que se ha perdido literariamente, aun en las márgenes del Ebro, el habla aragonesa; puesto que lejos de perfeccionarse ni aun conservarse estos dialectos, amenazan confundirse poco a poco en el idioma general; bueno fuera que la lengua conquistadora utilizara en beneficio común esos restos lingüísticos que de otro modo han de perderse, y entonces, ya que el vocabulario aragonés ni se conservara sino en libros como este u otros de mejor desempeño, ni sirviera sino como una curiosidad filológica; contribuiría por lo menos a enriquecer el acerbo común de la sin par lengua española, y, a cambio de tantas glorias abdicadas en favor de la unidad ibérica, conservaría el Aragón la de haber mejorado con su hermoso dialecto el habla rica de Cervantes.