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lunes, 20 de noviembre de 2023

Résumé de la grammaire romane. Chapitre IV. Pronoms.

Chapitre IV.

Pronoms.


§ Ier. Pronoms personnels. (1)

1re Pers. Singulier. Pluriel.

Sujet. Ieu, eu, ie, me, mi, m', je, moi; nos, nous. 

Rég. Dir. Me, mi, m', moi; nos, nous. 

Rég. Ind. De me, de mi, de m', de moi; de nos, de nous. 

A me, a mi, me, mi, m', à moi; a nos, à nous.

2 Pers. 

Sujet. Tu, tu, toi; vos (2), vous.

Rég. Dir. Tu, te, ti, t', toi, te; vos, vous. 

Rég. Ind. De tu, de te, de ti, de t'; de toi, de vos, de vous.

A tu, a te, a ti, te, ti, t' à toi; a vos, à vous.


(1) Les pronoms personnels qui indiquent la première et la seconde personne, sont de véritables substantifs qu'on pourrait désigner par le nom de substantifs personnels ou de substantifs pronominaux.

Ceux qui indiquent la troisième personne sont des substantifs relatifs qui se rapportent toujours à un nom précédent, et qu'on pourrait appeler substantifs pronominaux relatifs.

Toutefois, je me conforme à l' usage en me servant du mot pronom.

(2) Généralement, on se servait de vos en parlant à une seule personne. 

(N. E. vos, vosté; usted; en Sudamérica se sigue usando mucho, y en portugués.)


Masculin.

3e Pers. Singulier. 

Sujet. El, elh, il, 'l, il.

Rég. Dir. El, elh, 'l, 'lh, lo, lui, l', le, lui.

Rég. Ind. D' el, d' elh, de lo, de li, de l', de lui, de lui.

A el (1), a elh, li, l', lui, a li, a lui, a l', à lui.

Pluriel. 

Sujet. Els, elhs, 'ls, il, ill, ilh, 'l, 'lh, 

Rég. Dir. Els, elhs, 'ls, los, li, l', eux, ils.

Rég. Ind. D' els, d' elhs, de lor, d' eux.

Els, a els, a elhs, a li, a lor, lor, à eux, leur.

Féminin. 

Singulier. 

Sujet. Ela, elha, ella, 'lha, el', il, 'l, lei, leys, lieys, elle.

Rég. Dir. La, lei, leis, lieys, la, elle.

Rég. Ind. D' ela, d' elha, d' ella,

De li, de lei, d' ellei,

De leys, de lieys, d' elleis, d' elle.

A ella, a li, a lei, a leys, a lieys, à elle.

Pluriel.

Sujet. Elas, elhas, ellas, elles.

Rég. Dir. Las, les.

Rég. Ind. D' ellas, de lor, d' elles.

A ellas, a lor, lor. à elles, leur.


(1) A, devant une voyelle reprend souvent le D originaire; on disait AD EL, AD ELLA, et quelquefois, par euphonie, AZ EL, AZ ELLA.

Se, si, s', se, soi, étaient employés au singulier et au pluriel comme sujets, ou comme régimes directs et indirects, mais, dans ce dernier cas, avec les prépositions DE ou A.

SE était quelquefois employé pour A SE, régime indirect.

Souvent avec les verbes il était pris, de même que SI, dans un sens neutre et impersonnel: Esdevenc SE que, IL advint que; SI anet, IL alla. (N. E. En las vidas se encuentra muchas veces SI FO : fue.)

SE quelquefois signifia ON.

En, ne, 'n, n', de lui, d' eux, d' elle, d' elles, en. La langue romane en fit usage au singulier et au pluriel, au masculin et au féminin, pour désigner non seulement des choses inanimées, mais même des personnes.

I, Y, HI, à lui, à elle, etc., furent aussi employés pour les personnes comme pour les choses.

Quelquefois des pronoms personnels recevaient explicitement d' autres pronoms tels que EIS, MEZEIS, même; Altres, autre, etc.: mi eis, moi-même; el eis, lui-même; els mezeis, eux-mêmes; vos altres, nos altres, vous autres, nous autres, etc.


Affixes. 

Un des caractères de la langue romane fut d' employer des affixes, c'est-à-dire:

M T S NS US

représentant me, mi, te, ti, se, si, nos, vos.

Elle dépouillait ME, MI, TE, TI, SE, SI de leur voyelle finale, et Nos et Vos de leur voyelle intérieure, pour attacher la consonne ou les consonnes qui restaient à la voyelle finale du mot précédent, et les y fixer: (1) 

No M meravill, ne m' émerveille; no T deus, ne te dois; no S pot, ne se peut; no NS cal, ne nous faut; no US vuelh, ne vous veux.

N fut quelquefois affixe pour NE, EN.

Cette forme n' était pas seulement une faculté accordée au poète pour faciliter la composition des vers; elle se trouve souvent aussi dans la prose.

(1) Quoique les manuscrits présentent toujours les affixes unis avec le mot qui précède, quoique même j' indique cette forme comme une règle invariable, j'ai cru cependant devoir les détacher dans l' impression, afin d' éviter les difficultés qu' offre le texte quand ils restent confondus.

(2) Dans mes Observations sur le Roman de Rou, je disais, en 1829:
"On a judicieusement observé que MON, TON, SON, ne sont pas des pronoms, attendu qu'on ne les emploie pas à la place de noms, mais que ce sont des adjectifs. On les appelle possessifs parce qu' ils indiquent, dit-on, la possession; mais n' indiquent-ils pas plutôt la relation à la personne ou à l' objet dont il s' agit dans la proposition, c'est-à-dire le rapport direct avec le sujet ou le régime qu' ils modifient. L' esclave qui dit mon maître, le captif qui dit ma prison, ne parlent pas de leur propriété, mais de ce qui affecte leur personne. Ce sont donc des adjectifs personnels.

J' ai cru toutefois devoir conserver la dénomination usitée.


§ II. 

Pronoms possessifs. (2)

Quand les pronoms possessifs sont placés devant le substantif auquel ils se rapportent, sans être précédés ni de l' article, ni de tout autre signe démonstratif, il faut les traduire par MON, TON, SON, MA, TA, SA, etc.

Au contraire, s' ils sont précédés de l' article ou de tout autre signe démonstratif, comme Cel, Un, etc., ils signifient le mien, ce tien, un sien, la mienne, cette tienne, une sienne, etc.

Parfois ils sont simples adjectifs et on les traduit par mien, tien, sien, mienne, tienne, sienne, etc.

La préposition DE ou A indique le régime indirect au singulier et au pluriel.

Masculin. Féminin. 

Singulier. 

1re Pers.

Sujet. Mos, mieus, meus; ma, mi, m', mieua, mia.

Nostres; nostra.

Rég. Dir. Mon, mieu, meu; ma, mi, m', mieua, mia.

Nostre (1); nostra.

Pluriel.

Sujet. Miei, mei, mieu, meu; mas, mieuas, mias.

Nostre; nostras.

Rég. Dir. Mos, mieus, meus; mas, mieuas, mias.

Nostres; nostras.

2e Pers. Singulier. 

Sujet. Tos, tieus, teus; ta, ti, t', tia, tieua, toa, tua.

Vostres; vostra.

Rég. Dir. Ton, tieu, teu; ta, ti, t', tia, tieua, toa, tua.

Vostre; vostra.

Pluriel.

Sujet. Tiei, tei, tieu, teu; tas, tieuas, toas, tuas.

Vostre; vostras.

Rég. Dir. Tos, tieus, teus; tas, tieuas, toas, tuas.

Vostres; vostras.


(1) On lit, dans le Roman de Fierabras, nos, vos, pour nostre, vostre.


Masculin. Féminin. 

Singulier. 

3e Pers.

Sujet. Sos, sieus, seus; sa, si, s', sia, sieua, soa, sua.

Lor; lor.

Rég. Dir. Son, sieu, seu; sa, si, s', sia, sieua, soa, sua. 

Lor; lor.

Pluriel. 

Sujet. Siei, sei, sieu, seu; sas, sieuas, soas, suas.

Lor; lor.

Rég. Dir. Sos, sieus, seus; sas, sieuas, soas, suas.

Lor, lors; lor, lors.


On trouve parfois MON, TON, SON, NOSTRE, VOSTRE, sujets au singulier, et NOS, TOS, SOS, sujets au pluriel, quoique la règle générale leur assignât la seule qualité de régimes. MA, TA, SA subirent souvent l' élision devant les mots qui commençaient par une voyelle ou une H muette: M' amors, T' amistatz, S' honors, Mon amour, Ton amitié, Son honneur.

§ II.

Pronoms démonstratifs.

Les pronoms démonstratifs romans furent:

Cel, est. 

Aicel, cest

Aquel, aquest.

La règle de l' S qui distinguait les sujets et les régimes fut quelquefois 

appliquée aux pronoms démonstratifs masculins.

Les pronoms féminins prirent ordinairement l' A final au singulier, et AS au pluriel.

Mais aussi d' IL, pronom personnel féminin, furent dérivés par analogie CIL, AICIL, etc., pour caractériser le pronom démonstratif féminin au singulier, quand ce pronom était sujet.

Par la même raison, LEIS, féminin du pronom personnel, fournit les pronoms démonstratifs féminins CELLEIS, SELEYS, etc.

De LUI masculin au singulier, vint CELUI, etc. 

Et d' IL masculin sujet au pluriel, furent formés CIL, AQUIL, etc.

Ces pronoms démonstratifs étaient quelquefois seuls, et alors, dans leurs fonctions de relatifs, on les employait substantivement, ainsi que les pronoms personnels.

Plus souvent ils étaient joints à un nom, et ne remplissaient que la fonction d' adjectifs.

Les pronoms démonstratifs s' appliquaient aux objets animés et inanimés. Plusieurs se modifiaient de manière à être employés neutralement.

CEL, et ses dérivés.

Masculin. Féminin.

Singulier.

(Fr. ce, cet; celui-ci, celui-là; celle, cette; celle-ci, celle-là.)

Sujet. Cel, selh, celui, cella, cilh;

Aicel, aicella, aicil,

Aquel, aquella, aquil.

Rég. Dir. Cel, celui, cella, celleis

Aicel, aicella,

Aquel, aquella, aquelleis,

Pluriel.

(Fr. ceux, ces; ceux-ci, ceux-là; celles, ces; celles-ci, celles-là.)

Sujet. Cil, cels, cellas,

Aicil, aicels, aicellas,

Aquil, aquels, aquellas, 

Rég. Dir. Els, los, las,

Cels, cellas,

Aicels, aicellas,

Aquels, aquellas,


Les différentes prépositions qui précédaient ces pronoms ou les substantifs auxquels ils se rapportaient, faisaient reconnaître les régimes indirects.

EST, et ses dérivés.

Masculin. Féminin. 

(Fr. celui, ce; celui-ci, celui-là. Celle, cette; celle-ci, celle-là.)

Singulier.

Sujet. Est, esta, ist,

Cest, cesta, cist,

Aquest, aquesta, aquist,

Rég. Dir. Est, esta, ist,

Cest, cesta,

Aquest, aquesta,

Pluriel.

(Fr. ceux, ces; ceux-ci, ceux-là. Celles, ces; celles-ci, celles-là.)

Sujet. Ist, est, estas,

Cist, cest, cestas,

Aquist, aquest aquestas,

Rég. Dir. Ests, estas,

Cests, cestas,

Aquests, aquestas,

Les pronoms démonstratifs so, aisso, aco, aquo, ce, ceci, cela, furent employés neutralement, c'est-à-dire d' une manière indéfinie.

Ces pronoms étaient invariables, et il est à remarquer qu' ils se plaçaient avec le verbe auxiliaire ESSER au singulier et au pluriel: so es, c'est; so son, ce sont.


§ IV. 

Pronoms relatifs.

Lorsque el, lo, ella, la, lor, etc., il, elle, les, eux, etc., désignaient des objets non animés ou non personnifiés, ils devenaient pronoms relatifs.

O et Lo étaient employés neutralement comme relatifs: Non o farai, ne le ferai; no lo deman, ne le demande.

EN, NE, en, de cela, et Y, I, HI, y, s' appliquaient aux personnes et aux choses, sans recevoir aucune modification de genre ni de nombre.

QUI, QUE, etc.

Sujet. Qui, qi, ki, que, che, qe, ke, qu', ch', k', q', c'; qui. 

Rég. Dir. Que, che, qe, ke, cui, qu', ch', etc.; que, quoi.

Rég. Ind. De qui, de cui, cui, de que, don; de qui, de quoi, dont.

A qui, a cui, cui, a que; à qui, à quoi, dont.

Qui masculin ou féminin faisait, au singulier et au pluriel, la fonction de sujet.

On ne le trouve pas avec les pronoms démonstratifs employés neutralement, auxquels s' adjoignait QUE.

Qui, cui, étaient quelquefois régimes directs, mais plus souvent régimes indirects, et ordinairement CUI était précédé d' une préposition.

QUE servait au singulier et au pluriel, au masculin et au féminin, et après les mots employés neutralement: il était également sujet ou régime, et régime direct ou indirect; mais, comme régime indirect, il était précédé de la préposition.

Don, dont, exprimait la relation des mots latins CUJUS, A QUO, etc., et de l' adverbe DE UNDE.

ON, où, auquel, en qui, faisait fonction de pronom relatif lorsqu'il se rapportait aux personnes ou aux objets personnifiés.

La langue romane forma un autre pronom relatif de qualis, qual; placé après l' article, il remplissait la fonction du QUI, du QUE, du CUI, et du DON.

L' article de ce relatif QUAL reçut les modifications usitées pour les genres, les temps, et les régimes; et QUAL reçut celles qui étaient établies pour les adjectifs communs: lo qual, la qual, li qual, los quals, las quals, dels quals, de las quals, etc.

QUE employé dans un sens neutre, remplissait la fonction du QUID latin: 

No sai QUE dire, ne sais que dire.

Le pronom relatif QUE, etc., comme sujet, était quelquefois sous-entendu, surtout en poésie: Anc no vi dona ... tan mi plagues, oncques ne vis dame (qui) tant me plût.

Ce même pronom était aussi employé en supprimant le sujet ou le pronom démonstratif auquel il se rapportait, soit expressément, soit tacitement: 

Qui en gaug semena, plazer cuelh, (celui) qui en joie sème, plaisir recueille.

QUI, sujet, était même placé après des verbes ou des prépositions dont il ne devenait pas le régime, parce que ce régime, c'était le pronom démonstratif sous-entendu: Ley demostra a... qui ha sen, loi démontre à (celui) qui a sens.

On trouve la préposition et le régime sous-entendus à la fois.

QUAL, CAL, quel, pronom relatif, fut appliqué aux personnes et aux choses. 

Il se rapportait toujours à un substantif.

Qui, qui, Que, que, Qual, Cal, quel, Que, quoi, soit comme sujets, soit comme régimes, dans les différents genres et dans les différents nombres, étaient placés en forme interrogative: E QUE val viure ses amor? Et que vaut vivre sans amour?


§ V. 

Pronoms indéfinis.

Les uns furent employés comme substantifs, les autres comme adjectifs; quelques uns remplirent tour à tour les deux fonctions; il y en eut même qui furent usités neutralement.

Voici les principaux:

Om, hom, se, on, l' on.

Quecx, usquecx, chaque, un chacun.

Cadun, cascun, cac, cad, chacun, chaque,

Degun, negun, nulh, lunh (nul), non-aucun, nul.

Alque, alcun, qualque, qualacum, qualaquom; aucun, quelqu'un, quelque.

Altre, al, altrui, autre, autrui.

L' un, laun (*), l' altre, l' un, l' autre.

Eis, meteis, mezeis, medes, metes, même, le même. 

Mant, molt, mout, maint, moult.

Plusor, trop, plusieurs, beaucoup.

Totz, trastotz, trestotz, tout, très-tout.

Tant, quant, tant, combien.

(* N. E. encara se fa aná al chapurriau, laun y l' atre son idiotes.) 

Les pronoms indéterminés quecx, usquecx, furent ordinairement substantifs, mais aussi quelquefois adjectifs.

Cadun, cascun, negun, degun, nulh, lunh, selon qu' ils étaient sujets ou régimes, masculins ou féminins, se modifiaient, tant au singulier qu'au pluriel, conformément aux règles établies pour les substantifs et pour les adjectifs.

Altrui fut des deux genres, au singulier et au pluriel, et s' employa adjectivement et substantivement.

Plusor, qui ne s' employa qu'au pluriel, fut également des deux genres, et figura tour à tour comme substantif et comme adjectif.

Eis, meteis, eissa, meteissa, s' appliquaient aux choses et aux personnes, et se joignaient quelquefois à un adverbe; dans ce dernier cas, ils s' employaient adverbialement.

Totz recevait au féminin l' A, et faisait au pluriel tuit, tut, tug, tuich, totas; sujet ou régime, il se modifia d' après les règles qui régissaient les adjectifs.

Il en fut de même relativement aux pronoms trastot, mant.

Tous les adjectifs de quantité indéterminés peuvent être placés parmi ces pronoms.

sábado, 7 de octubre de 2023

Pons de Capdueil. Capduelh. Capdoill. Capduoill.

Pons de Capdueil. 

Pons de Capdueil. Capduelh. Capduoill



I.

Leials amicx, cui amors ten joyos,
Deu ben esser alegres e jauzens,
Larcx et adregz, arditz et amoros,
Aras quan par lo guais termenis gens
Que fai la flor espandir per la planha,
E 'l rossinhol chantar justa 'l vert fuelh;
Mas ieu non am son dous chan tan quan suelh,
Pus mi dons vol que totz bes mi sofranha.

Pero be sai que dregz es e razos
Que selh qu' es francx, amoros e plazens,
Sia plus braus d' autr' om e plus felos,
Quan no li val merces ni chauzimens;
E pus mi dons m' es salvaia et estranha,

Leu pot trobar en me mal et orguelh:
Mas lieys non cal si m pert, per qu' ieu no m duelh
Plus de s' amor, ni ai cor que m' en planha.
Non dic ieu ges que totz temps sieus no fos,

E no fezes totz sos comandamens,
Sol que no m fos sos cors tant orgulhos;
Mas sitot s' es bona e belha plazens,
Franca e gentils e d' avinen companha,
Ja no m' aura si no vol so qu' ieu vuelh:
Ailas! que m val si l' am o si m' en tuelh,
Qu' ilh fai semblan que res de mi no 'l tanha!

Totz mal menatz for' ieu fizels e bos,
Francx et humils e celans e temens,
Ses trop parlar, e de totz enjans blos;
E saubra ben entr' els desconoissens
Cobrir mon joi, qu' els fals cui dieus contranha
De nostr' amor non poiran far janguelh:
S' aissi m volgues la genser que s despuelh,
Ja no 'l feira fenha ni gronh ni lanha.

Per so n' estauc marritz e cossiros,
Quar anc l' amiey ni m falhic tan mos sens,
Que per un joy don no sui poderos
Soan alhors totz autres jauzimens;
Aissi no sai cosselh a que m remanha,
Qu' autra no m platz et ilh mi dezacuelh:
Fols es qui cre tot quan vezon siey huelh,
Ni qui pert trop per so que non guazanha.

Amors, lonc temps ai estat de Bretanha,
E faitz peccat, quar mi mostratz orguelh;
S' ieu plus que tuit l' autr' amador vos vuelh,
Ni mais vos am, es doncx dregz que m' en planha.


II.

Si totz los gaugz e 'ls bes,
E las finas lauzors,
E 'ls faitz e 'ls digz cortes
De totas las melhors,
Volgues dieus totz complir
En una solamen,
Saber cug veramen
Que selha cui dezir
N' agra mais per un cen.

E pos de totas es
Caps e mirals e flors,
Sitot no m' en ven bes,
Si m' es lo gratz honors
Fassa m viure o murir:
Mas plus l' er avinen,
Si m te guay e jauzen;
Com mais me fai languir,
Ieu plus l' am finamen.

Quar el mon non es res,
Sia sens o folhors,
Que m penses que 'l plagues,
No m fos gaugz e dossors;
So qu' ilh vol mal azir,
Et am selhs bonamen
Qui son siei benvolen:
Al mielhs que pot chauzir,
Sui al sieu mandamen.

En aissi m' a conques;
E si no m val amors,
Valha m ma bona fes
E la sua valors:
S' amors no vol venir
El sieu belh cors plazen,
Lo verai pretz valen
Deu garar de falhir,
Quar s' ieu muer, no l' er gen.

Gentils cors, ben apres,
Sobre totz amadors
Agras mon fin cor mes
Ab un pauc de socors;
Que mort m' an li sospir:
E vos, per chauzimen
No sufratz mon turmen,
Ni vulhatz fals auzir
Cui er mal si be m pren.

Na Beatritz, grazir
Vos faitz a tota gen;
Et avetz pretz valen,
Si que qui 'n vol ver dir
Del belh semblan no y men.

III.

Humils e fis e francs soplei vas vos,
Ab leial cor, bona dona e valens,
Quar etz mielher del mon, e plus valens
E plus gentils e plus franch' e plus pros
E genser e plus guaya;
Per qu' ieu vos am, ja autre pro non aya,
Tan finamen que d' al re no m sove,
Neis quan prec dieu, don oblit per vos me.


Nulh' autr' amors no m pot faire joyos
Si m preyavon d' autras domnas cinc cens,
Quar ab vos son fadas las conoissens;
Tan son cortes li semblan e 'l respos,
Que tan quan lo sols raya,
Non a domna cui tan ricx faigz s' eschaia,
Ni mielhs fassa so qu' a bon pretz cove;
Doncx sui astrucx, quar vos am e vos cre.


Adregz cors gens, benestans, amoros,
No m' aucizatz, valha m francx chauzimens
E leyaltatz e fin' amors que m vens,
E 'l bes qu' ieu dic, e merces e perdos:
No vulhatz qu' ieu dechaya,
Qu' el loncs espers e 'l deziriers m' esglaya.
Bona domna, sol qu' endreg bona fe
Mi vulhatz be, con piegz trac, no m recre.

Sivals d' aitan sui ben aventuros,
Quar s' ieu en muer, autre non er jauzens;
Ans fatz mentir lo brug dels mals dizens,
E reman fis vostre pretz cabalos:
Malgrat de gent savaya,
A totz jorns creis vostra valors veraya
Sobre totas, e sai vos dir per que,
Quar valetz mais e no falhetz en re.


Doncx, pus al cor vei en totas sazos
La vostra boca, e 'ls huelhs clars e rizens,
E 'l guays solatz, e 'ls belhs digz avinens,
E 'l vostre cors qu' es tan cars e tan bos,
No crezatz qu' ieu m n' estraya;
Q' us dous dezirs mi ten guay e m' apaya,
E non ai plus, ni d' als non truep merce;
Mas tan valetz qu' el mals val autre be.


Vostr' hom sui, domna guaya,
Et am vos mais que l' Andrix non fetz Aya;
E sobre totz port la clau d' amar be;
Per qu' ieu alhors no pues virar mon fre.

IV.

Astrucx es selh cui amors ten joyos,
Qu' amors es caps de trastotz autres bes,
E per amor es hom guays e cortes,
Francs e gentils, humils et orgulhos;
Aqui on tanh, en fai hom mielhs mil tans
Guerras e cortz don naisson faitz prezans:
Per qu' ieu ai mes tot mon cor en amor;
E quar ai bon respieit que m fassa ric,
No planc l' afan qu' ieu trac ni la dolor.

Ric m' agra fait e ben aventuros,
Sol ab mi dons, que tan val, mi valgues;
E pueys en lieys no falh neguna res
De tot quan tanh a ric pretz cabalos,
Be m deu valer s' amors, quar fis amans
Li sui trop mielhs no fon d' Izeutz Tristans:
E pus tan l' am e ponh en sa honor,
Non deu creire bruich ni malvais castic,
Qu' en manhs bos luecs fas auzir sa lauzor.

Ja non creirai desmenta sas faissos
Mi dons cui sui litges, quar semblans es
Qu' en lieys sia franqueza e merces,
Qui ve 'ls belhs huelhs plazens et amoros,
E la boca qu' es belha e gen parlans,
E 'l cors adregz ab avinens semblans:
Ben saup chauzir de totas la melhor;
Ges mos sabers aquel jorn no m falic,
Ans m' esmendet, s' anc pris dan per folhor.

Que vilas fai qui m' es contrarios;
E si negus lauzengiers mal apres
M' a dig enuey, mais volgra qu' en prezes
Mas rezempsos, qu' aitan pauc col peissos
Viu ses l' aigua viurai, s' il platz mos dans
Mi dons cui sui per far totz sos comans.
Guardatz s' ieu l' am ses tot cor trichador!
Qu' el mon non ai tan mortal enemic,
Si 'l n' aug ben dir, no 'l n' aya per senhor.


Si cum es plus renoviers cobeitos
On plus a d' aur e d' argent a se mes,
Sui plus cobes de lieys que m' a conques,
On plus remir las autras, tant es pros:
Vezer non l' aus, que vas lieys sui doptans,
Ni 'l man mon cor mas per un qu' es truans,
E fals vas mi, quar non ditz ma clamor.
Las! si merces no m val contra 'l destric,
Ma bona fes m' a mes en gran error.


Chanso, vai t' en lai on es joys e chans,
Beutatz e sens, jovens e guais semblans,
Dir a mi dons cui sopley et azor
Que tan conosc sos bos ayps, per qu' ieu dic
Que retener mi deu per servidor.

V.

Ben es folhs selh que renha
Per lonc temps ab senhor,
Don ja bes no li 'n venha
Ses mil tans de dolor;
E qui per ben mal pren,
Tanh que joys li sofranha,
E nulhs bes no 'lh remanha,
Saber pot veramen
Qu' assatz a de que s planha.

Per so m planc e 'n mov lanha,

Quar falh nesciamen
Amors, que m fon estranha,
E m trazic malamen;
Sabetz per que l' azir?
Qu' el ben que fag m' avia
Mi tolc, e m fes bauzia:
Qu' om no deu enriquir
Lo sieu, e pueis l' aucia.

Amors a gran falsia,
Quar amar e servir
Et onrar la sabia,
Mielhs qu' autr' om obezir,
E celar ses enjan;
Mas mal vi s' amistansa,
Qu' anc non aic benanansa
No m tornes pueis a dan;
Per que m part m' esperansa.

Tant pauc vuelh s' acordansa,
Qu' ieu endreg lieys no m blan;
Domna gentils qu' enansa
Son valen pretz prezan,
Ont es fina beutatz
E gran bon' aventura,
Si qu' a totz jorns melhura;
Et ab tot so no m platz
S' amor, ni non ai cura.

Tant es grans la rancura
Per qu' ieu en sui iratz,
Que bons pretz en peiura
E guaiez' e solatz:
Pero ades esper,
Sitot mos cors s' esmaya,
Qu' apres l' ira m' eschaya
Tals joys que m denh plazer;
Sol fin' amors no m traya.

VI.

Tant m' a donat e fin e ferm voler
Leyals amors, que ja no m partrai mais
De vos, dona, on ai mon bon esper;
Tant etz valens, cortez' ab digz verais,
Franch' e gentils, guay' ab humil semblan,
Belh' e plazens, si que non es a dire
Negus bos ayps qu' om puesc' en domn' eslire;
E pus tant es vostre ricx pretz puiatz,
Suffretz qu' ie us am, qu' ieu vuelh tot quan vos platz.
Bona domna, tant m' avetz en poder
Que, si m faitz be, anc hom non fo plus guays;
E si m faitz mal, e no m voletz aver
Franc chauzimen, ges per so no m' irais;
Qu' on plus mi duelh, mais vos am ses enjan:
Sabetz per que vos sui hom e servire?
Qu' ades cossir quant valetz, e m' albire
Que venir deu lo guazardos e 'l gratz,
Tant ai suffert lonc temps l' afan en patz.


Pauc a de sen, e cuia mout saber
Selh que m blasma quar d' amar vos no m lais;
Qu' ieu on plus vau d' autras domnas vezer,
E m luenh de vos, mens ai cor que m biays:
Per qu' ieu non puesc mon cor partir ab tan,
Ja no m partrai de vos mon dous dezire;
Qu' anc non amet, be l' en puesc escondire,
Ans es nescis, dezamoros proatz,
Qui ditz que so qu' om plus vol es foudatz.


Anc pueys no fe 'l segles mais deschazer,
Pus hom blasmet amor, ni 'l dis tal ays
Per las donas que solon mais valer,
Pels cavaliers qu' an tornat a savays
Fals noirimens; et es trop malestan
Que l' un fenho, l' autre volon mal dire
De las melhors, per qu' es dregz qu' ieu m' azire;
Qu' a totas sui bos e francx e privatz
Per vos, dona, a cui mi sui donatz.


Totas las vuelh honrar e car tener,
Quar per vos valh en totz valens assays;
E ges per so, dona, no us cal temer
En dreg d' amor, qu' ieu vas autra m' apays,
Quar vos mi faitz amar deport e chan,
Cortz e domneys, joy e solatz e rire,
Quar de ren al non son miei dous cossire:
Per que m degra, si 'n fos a dreg jutjatz,
Valer merces e franc' humilitatz.


A vos mi ren per far vostre coman,
Bona domna, sitot non sui jauzire;
Faitz me joyos, o pessatz tost d' aucire:
Que si l' una non faitz, be vuelh sapchatz
Que qu' aia dig no sui enamoratz.

VII.

Per joy d' amor e de fis amadors,
E de finas amairitz ses enjan
Comens chanso, que nulhs autres pascors,
Ni nulhs estius no mi ten pro ni dan,
Mas d' un ric joy que m te guai e prezan,
Fis sobr' els fis, e valens sobr' els bos,
Que m fai estar jauzen et amoros.

E s' ieu n' ai joy mi ten jauzen amors,
Eschai de mi si m te 'l joys en afan;

No m' en lau ges, ans m' en ve la dolors
Daz autras partz e 'l dezir e l' afan;
Mielhs fora dregz e razos per semblan
Qu' els mals e 'ls bes partissem entr' amdos,
Ensems ab joy e 'ls autres cossiros.


Si ma dona s' a d' autres preyadors,
No m' en rancur, ni non fauc mal semblan,
Ans m' en val mais lo bes per las paors;
Que dels melhors a hom mais de talan,
Sol que d' aisso sia eu guardatz de dan;
Que lauzengier no m tenguon dan ab vos,
Ni tals que s fai amicx qu' er enueyos.

Tot atressi col salvatges austors
Que s rescon plus que l' autr' auzelh no fan,
Rescon e cel mon joy als jangladors,
Als fals fenhens que faitz anar torban:
E si vos, don', acsetz lo mieu talan,
Tant esteram rescondut a rescos,
Tro 'ls lauzengiers agron mortz los gelos.

Trompas ni corns, ni viulas, ni tambors,
Guerras, ni cortz, ni estevas, ni chan,
No valon re contra 'l vostre socors,
Si vos lo m fagz, dona, quan lo us deman;
Qu' el mon non es don puesc aver joy gran,
Mas quan de vos don sui guays e joyos,
Quar ieu vos am e trac greu mal per vos.

Dona N' Auda, balladas ni chansos,
No vuelh faire que no y parle de vos.

VIII.

S' anc fis ni dis nulha sazo
Ves vos erguelh ni falhimen,
Ni passei vostre mandamen,
Ab franc cor et humil e bo
Vos mi ren, belha douss' amia,
E m part de l' autrui senhoria,
E reman en vostra merce,
Qual que m fassatz o mal o be.

Per aital coven vos mi do,
Qu' ieu non ai poder ni talen
Qu' ieu m' en parta de mon viven;
Qu' amors m' a en vostra preizo
Mes, quar etz la mielher que sia,
Et avetz mais de cortezia;
Qu' el plus vilans es quan vos ve
Cortes, e us porta bona fe.

Be m pogratz trobar ochaizo,
Mas tan vos sai, domna, valen,
Franch' et humil e conoissen,
Per qu' ie us quier franchamen perdo,
E tem vos tan qu' als no us querria;
Mas ses enjan e ses bauzia
Vos am, e us amarai jasse,
E tot quan vos plai vuelh e cre.


Doncx, pus no us aus querre mon pro,

E sui vostre sers leyalmen,
Be faretz mais de chauzimen,
E doblaretz lo guazardo,
Si m donatz so qu' ieu plus volria
Ses preyar; qu' aitals companhia
No s part, quan ses precx s' esdeve
Qu' us fis cors ab autre s' ave.

A penas sai dir
oc ni no,
Quan no vey vostre guay cors gen,
E la fresca cara rizen;
S' ieu n' espert molt, n' ai ben razo,
Que totz l' autre mons no m poiria
Tener nulh pro s' ieu no us vezia;
Ni ses vos no puesc aver be,
Per que us er gen si us en sove.


Beutatz e valors e cueindia,
Dona, creis en vos quascun dia;
E prec dieu que do malastre
Totz selhs qu' an lunhat vos de me.

De N' Odiartz on que sia
Vuelh sa coindans' e sa paria,
Qu' ab rics faitz enans e mante

Tot so qu' a valen pretz cove.

IX.

Qui per nesci cuidar
Fai trop gran falhimen
A dan li deu tornar;
E s' a mi mal en pren
Ni ma domna m deschai,
Be s tanh, que tal folhia
Ai fait, per qu' ieu deuria
Morir d' ira e d' esmai.


E s' ieu per sobr' amar,
Ai renhat folhamen,

Ni mi dons proar
Si n' agra 'l cor jauzen,
Si 'l ferm voler qu' ieu n' ai
De lieys servir partia,
Ar conosc que 'l plairia,
Per qu' ai fait folh assai.

No m' en puesc razonar,
E sai que no m' es gen;
E si m vol perdonar,
Gratz e merces li 'n ren,
E totz temps o farai:
Qu' estiers qui m' auciria,
Mon fin cor non partria
Del ric luec on estai.

Per so no m cal duptar
Son ric cor covinen,
Ni m' en degra lonhar
Pel bruit don quascun men;
Qu' ieu sui be selh que sai
Que mielhs hom non poiria
Aver per drudaria,
Mas quan lo solatz guai.

En aissi m fai trobar
Nesci lo cor e 'l sen,
Que quan cug orguelh far,
Ilh m' o torn en nien;
E re de be no m fai,
Quan mos cors s' umelia;
Amors ni cortezia
De leys joi no m' atrai.

Domna, 'l genser qu' ieu sai,
Mais vos am ses bauzia
No fes Tristans s' amia,
E nuill pro non y ai.

X.

Aissi cum selh qu' a pro de valedors,
E 'l falhon tug, ja tan non er amatz
En la sazon qu' es desaventuratz,
Mi failh mi dons, sol car conois qu' amors
Mi fai murir per lieys ab gran turmen;
E s' ill pogues faire nul falhimen

Vas mi 'l fera; mas mens en val, so cre,
Bars qui deschai selhui que vencut ve.


Per so conosc qu' es dan e deshonors:
Qui non a cor als dezapoderatz;
Que ja castelhs frevols qu' es assetjatz
Ab gran poder, no s tenra ses secors;
E si 'l senher de cui es no 'l defen,
En sa colpa lo pert pueys longamen:
Aissi perdra ma don' al sieu tort me,
Pus no m socor on plus li clam merce.

Perdre no m pot per so que m vir alhors;

Pero si m sui de lieys lonc temps lunhatz,

Qu' ai fait semblan qu' alhors m' era viratz

Per esproar si 'l plagra ma dolors;
E s' agues mes en autra mon enten,
Ar ai proat qu' ilh n' agra 'l cor jauzen,
S' ieu mi partis de lieys; mas no 'lh val re,
Que no m pot ges mon cor partir de se.

Belha domna, vailla m vostra valors,
Qu' anc nulhs caitius destregz ni mal menatz
Non saup son dan tan gen suffrir en patz:
E pus lo mals m' es delieitz e sabors,
Per amor dieu, e quar vos fora gen,
Trobes ab vos qualaquom chauzimen,
Que vostr' om suy; e si m denhatz far be,
Vos i faretz franquez' e bona fe.

Vostre belh huelh, vostra fresca colors,
Vostre dous ris, vostras finas beutatz,
Vos fan aver vas me pus dur solatz;
Ja no m' agr' ops fos faitz lo miradors
On vos miratz vostre cors covinen,
Guay e joyos, amoros e plazen,
Qu' erguelh me faitz; e qui bon pretz mante,
Erguelh no 'l tanh vas los sieus ni 'l cove.

Mon Plus Leial, s' ieu vos vi plus soven,
Mielhs n' anera mi e vos eissamen;
Qu' ieu saubra vos conseilhar, e vos me;
Pero negus non sap a sos ops re.

XI.

Ges per la coindeta sazon
Que fai pratz e vergiers florir,
No fara ogan mon chan auzir,
Mas bonamen m' a fait perdon
Silh que m' es dolz' e de bella compaingna,
Per qu' eu en deu aver lo cor jauzen;
Que non es jorn qu' en sospiran non plaingna,
Car no m manda venir celadamen.


De bon cor l' am, et ai razon,
Qu' el mon non puos gensor chauzir;
E car plus soven no remir
Son cors e sa bella faisson,
S' eu per enjan m' en lais, dieus m' en contraingna:

Mas lauzengier me fan tal espaven,
Per merce ill prec que, ses bruit e ses laingna,

Sueffra qu' ill serf a rescos humilmen.

Mout m' a rendut gen guierdon

Amors, per qu' eu lo ill dei grazir

Del gran mal que m' a fai suffrir,

Per mon bon talen n' ai, qu' en fon

Loncs temps ves me mal' e brau et estraingna

Mas no m ten dan, que miels val per un cen

Sela que vol que sos litges remaingna;
Per que autra no voill ni me enten.

XII.

De totz caitius sui ieu aisselh que plus
Ai gran dolor, e suefre greu turmen;
Per qu' ieu volgra murir, e fora m gen
Qui m' aucizes, pois tan sui esperdutz;
Que viures m' es marrimens et esglais,
Pus morta es ma dona N' Azalais;
Greu sofrir fai l' ira ni 'l dol ni 'l dan.
Mortz trahiritz! be vos puesc en ver dire,
Que non poguetz el mon melhor aucire.

Ai! cum fora gueritz et ereubutz,
S' a dieu plagues qu' ieu fos primieramen
Mortz; las! caitius no vuelh mais longamen
Viur' apres lieis: reis perdona 'l Jhesus,
Dieus poderos, dreituriers e verais,
Salva la Crist, nomnatz sobre totz gais,
E 'n ren l' arma sanh Peire, sanh Joan;
Que totz los bes y son qu' om puesca dire,
E de totz mals la 'n pot hom escondire.

Senher, ben la devem planher quascus,
Qu' anc dieus non fes el mon tant avinen:
Qui aura mais tan bel captenemen!
Que val beutatz ni bon pretz mentengutz!
Ni que val sens, honors, ni solatz guais,
Gent aculhirs, ni nuls cortes essais!
Ni que valon franc dig, ni fag prezan!
Segles dolens! de bon cor vos azire,
Mout valetz pauc, pus lo mielhs n' es a dire.

E podem be saber que l' angel sus
Son de sa mort alegre e jauzen;
Qu' auzit ai dir, e trobam ho ligen:
“Cui lauza pobles lauza Dominus.”
Per que sai be qu' ilh es el ric palais,
En flors de lis, en rozas et en glais;
La lauzon l' angel ab joy et ab chan:
Selha deu ben, qui anc no fo mentire,
En paradis sobre totas assire.

Joys es delitz, e jovens es perdutz,
E totz lo mons es tornatz en nien,
Quar comte, duc e man baron valen
N' eran plus pros, er non la ve negus,
E mil domnas valion per lieys mais.
Mais er podem saber qu' ab nos s' irais
Nostre senher, qui la fes valer tan;
Qu' en lieys nos a tolt chan, solatz e rire,
E ns a dat mais d' afan e de cossire.

Ai! quals dans es de mi dons N' Azalais!

Non puesc als far, mas de totz jois me lais,

E pren comjat de chantar derenan;
Que planh e plor, e manh coral sospire
M' an mes per lieys en angoissos martire.

Amics N Andrieu, camjat son mei dezire,
Ni ja d' amor non serai mais jauzire.

//


https://en.wikipedia.org/wiki/Pons_de_Capduelh

Capduoill en la viñeta.

Pons de Capduelh (fl. 1160–1220 or 1190–1237) was a troubadour from the Auvergne, probably from Chapteuil. His songs were known for their great gaiety. He was a popular poet and 27 of his songs are preserved, some in as many as 15 manuscripts. Four of his cansos survive with musical notation.

There survives a vida, or short biography, of Pons written by a contemporary and fellow troubadour, Uc de Saint Circ. According to Uc, Pons and troubadour Guillem de Saint Leidier were both from the diocese of Le Puy, and while Guillem was "generous with money" (larcs donaire d'aver), Pons was very stingy (fort escars d'aver). He reportedly loved Azalais, daughter of Bernard VII of Anduze and wife of Oisil de Mercoeur (or Mercuor). (Bernard of Anduze was a patron of many troubadours.) The vida states that "[Pons] loved [Azalais] dearly and praised her and made many good songs about her; and as long as he lived, he loved no other, and when the lady died, he took the cross and went over the sea and died there." According to the razo that follows the vida in some manuscripts, Pons, to test Azalais's love for him, began loving another woman, Audiart, wife of Roselin, lord of Marseille. The rift between them was only healed by the intervention of Maria de Ventadorn and the viscountess of Aubusson. After Azalais's death in 1237, Pons wrote a planh (lament) for her, "De totz caitius sui eu aicel que plus".[1] Some scholars argue that this planh was in fact written for Alazais de Boissazo, who died before 1220, and others have erroneously equated Azalais with the lady known only as Sail-de-Claustra in the poems of Peirol.

Pons was exiled from his homeland in the middle of the 1210s and travelled "through Provence" (per Proensa) in order to join the Fifth Crusade around 1220. According to the untrustworthy Jean de Nostredame, he died after participating in the conquest of Jerusalem, in 1227. Older scholars, such as Friedrich Christian Diez and Max von Napolski, believed that Pons died on the Third Crusade in 1189, but this is conclusively disproven.

The parents of Pons are unknown, but he was of the family of the lords of Fay and had six children identifiable in the records. Pons is probably to be identified with the "Pontius de Capitolio" who appears in documents between 1189 and 1220. Before 1196, Pontius married a woman named Jarentone who brought him the castle of Vertaizon, a fief of the bishop of Clermont, as a dowry. In 1199, Pons imprisoned Bishop Robert of Clermont. In 1205, responding to an inquiry begun by Pope Innocent III, King Philip II forced Jarentone to hand over Vertaizon to the bishop. In 1211, Pons and Jarentone, with their three sons, three daughters and three sons-in-law, sold Vertaizon to the bishop for 7,650 marks, of which 7,000 were to be retained by the bishop as compensation for his unlawful imprisonment. Pons's sons were Jourdain, Pierre de Fay and Jarenton.

Pons was probably acquainted with the trobairitz Clara d'Anduza and the troubadours Dalfi d'Alvernha, Folquet de Marselha (whom he praised in a song), and Peirol. Gui de Cavaillon and Ricau de Tarascon invoke Pons and Audiart as judges of their tenso, composed after 1210, and Elias de Barjols also mentions Pons.

Of all Pons's works, with the possible exception of the planh, only his two crusade songs can be dated with confidence to around 1213. "So qu'om plus vol e plus es voluntos" was written after the battle of Las Navas de Tolosa (16 July 1212) and before the battle of Muret (12 September 1213), since it was dedicated to Peter II of Aragon, who died there.
The crusade song "En honor del pair'en cui es", which has the form of a sirventes, refers to war of the Holy Roman Emperor (probably Otto IV) and the King of England against Philip II and the "King of Apulia" (probably Frederick II). This is probably the War of Bouvines.

Pons's songs "S'eu fis ni dis nuilla sazo" and "Tuich dison q'el temps de pascor" are speculatively dated to around 1210.


Cansos

Aissi m'es pres cum celui que cercan

Astrucs es cel cui amors te jojos

Ben es fols cel que reigna

Ben sai que per sobrevoler

Coras que.m tengues jauzen

Ges per la coindeta sason

Humils e francs e fis soplei ves vos

Ja non er hom tan pros

L'adregz solatz e l'aveinens compaigna

L'amoros pensamenz

Lejals amics cui amors te jojos (with music)

Ma domna.m ditz qu'eu fatz orgoill

Meills qu'om no pot dir ni pensar

Per joi d'amor e de fis amadors

Qui per nesci cuidar

S'eu fis ni dis nuilla sazo

Si com celui qu'a pro de valedors

Si totz los gaugz e.ls bes

Tan m'a donat fin cor e ferm voler

Tant mi destrein uns desconortz qi.m ve

Tuich dison q'el temps de pascor

Us gais conortz me fai gajamen far (with music)

Crusade songs

Ar nos sia capdelhs e garentia

En honor del pair'en cui es

So qu'om plus vol e plus es voluntos

Descorts

Un gai descort tramet leis cui dezir

Planhs

De totz caitius sui eu aicel que plus


Aubrey, Elizabeth. The Music of the Troubadours. Indiana University Press, 1996. ISBN 0-253-21389-4

Chambers, Frank M. Review of "Le troubadour Pons, seigneur de Chapteuil et de Vertaizon: son temps, sa vie, son oeuvre" by Jean Perrel. Romance Philology 32, 1 (1978): 140.

Lucas, H. H. "Pons de Capduoill and Azalais de Mercuor: A Study of the Planh". Nottingham Mediaeval Studies 2 (1958): 119–13.

Poe, Elizabeth Wilson. "Old Provençal Escars/Escas: "Poor"? Reconsidering the Reputation of Pons de Capdoill". Tenso 4, 2 (1989): 37–58.

Fabre, Claude. Le Troubadour Pons de Chapteuil, quelques remarques sur sa vie et sur l'esprit de ses poèmes. Le Puy-en-Velay: Peyriller, Rouchon et Gamon, 1908.

Napolski, Max von. Leben und Werke des Trobadors Pons de Capduoill. Halle: Niemeyer, 1879.

Perrel, Jean. "Le troubadour Pons, seigneur de Chapteuil et de Vertaizon, son temps, sa vie, son oeuvre". Revue d'Auvergne 90, 2–3 (1976): 89–199.

Thomas, Antoine. "L'identité du troubadour Pons de Chapteuil". Annales du Midi 5 (1893): 374–79.

miércoles, 1 de noviembre de 2023

Cadenet, La comtesse de Provence

Cadenet, t. II, III et IV. Vingt-huit pièces, dont quelques-unes sont attribuées à d' autres troubadours.

Cadenetz si fo de Proensa, d' un castel que a nom Cadenet, qu' es en la riba de Durensa el comtat de Forcalquier. Fils fo d' un paubre cavallier; e quant el era enfans lo castels de Cadenet si fo destruitz e raubatz per la gent del comte de Toloza, e li home de la terra mort, et el pres e menat en Tolsan per un cavalier qu' avia nom Guillem del Lantar; et el lo noiric e 'l tenc en sa maison. Et el venc bos, bels e cortes, e si saup ben trobar e cantar e parlar; et apres a trobar coplas e sirventes. E parti se del seignor que l' avia noirit, et anet s' en per cortz; e fez se joglars e fazia se apellar Baguas. Lonc temps anet a pe, desastrucs per lo mon. E venc s' en en Proensa, e nuillz hom no lo conoissia; e fetz se clamar Cadenet; e comenset a far cansos e fetz las bonas e bellas. En Raimonz Leugier, de Dosfraires del evesquat de Nissa, lo mes en arnes et en honor.

En Blancatz l' onret e 'l fetz grans bens. Longa sazon ac gran ben e gran honor; e pois el se rendet a l' Ospital e lai definet. E tot lo sieu faig eu saubi auzir e per vezer.
Fragment d' une pièce:
S' ieu trobava mon compair' En Blacatz
Un bon conseill leial li donaria,
Mas per mon grat ses conseill o faria,
Qu' enanz qu' el fos del segle trespassatz
S' en departis, qu' el temps que n' es passatz
No il fara ges al maior obs secors,
Anz hai paor qu' inz en enfern no 'l pegna,
Si tan no fai qu' a Jesu Crist si vegna,
Que l' ufana d' aquest segl' e 'l lauzors
Es en l' autre marrimenz e dolors.
S' ieu trobava.
Crescimbeni, 108. Bastero, 80 et 121. Millot, I, 416. Papon, II, 385.
P. Occ. 113.

La dame Castelloze, t. III.
Na Castellosa si fo d' Alvergne, gentils domna, moiller del Truc de Mairona; et amet N Arman de Breon, e fetz de lui sas cansos. Et era una domna mout gaia e mout enseignada, e mout bela.
Crescimbeni, 179. Bastero, 81. Millot, II, 464. P. Occ. 245.

Cavaire. Réponse à un couplet qui lui est adressé par Bertran Folcon:
Cavaliers, cui joglars vest,
De cavalaria s devest,
C' us joglaretz del marques d' Est,
Falco, vos a vesti ab si,
Per que m demandatz que m feri,
Que noca us deman qui us vesti?

Cercamons. Cinq pièces.
Cercamons si fos uns joglars de Gascoingna, e trobet vers e pastoretas a la usanza antiga. E cerquet tot lo mon lai on poc anar, e per so fez se dire Cercamons.
Dans une de ses pièces, il adresse des reproches aux troubadours:
Ist trobador entre ver e mentir
Afollon druz e moilliers et espos,
E van dizen c' amors va en biais
Per que 'l marit en devenon gilos
E dompnas son intradas en pantais...
Pois nostre temps.

Et dans une autre il dit:
E cel que bon pretz oblida
Sembla fols que l' autrui abais;
Et es razos deschausida
Qu' om veia 'l pel en l' autrui oill
Et el sieu no conois lo trau.
Ges per lo temps.
Crescimbeni, 179. Bastero, 81. Millot, II, 474. P. Occ. 250.

Certan. Interlocuteur dans une tenson, il propose de la soumettre au jugement du roi d' Aragon:
N Ugo, lo rei valentz e fis
D' Aragon, en cui pres s' aizis,
El entendra ben lausor;
Sa s que dira, tan sap d' amor...
Millot, III, 396.

Le chevalier du Temple t. IV.
Millot, II, 467.

Claire d' Anduze, t. III.
Millot, II, 477. P. Occ. 252.

Cominal, t. IV.

Le comte d' Empurias. Une seule pièce, dont le texte est altéré dans le manuscrit; c' est une réponse à Frédéric III, Roi De Sicile:
A l' onrat rei Frederic terz vai dir...
Que dels parenz qu' aten de vas Espagna
Secors ogan non creia qu' a lui venia...

Ni no s cug ges qu' el seus parenz desir
Qu' el perda tan qu' el regne no il remagna,
N' el bais d' onor per Franzeis enrechir
Qu' en laiseron lo plan e la montagna...

Del joven rei me platz car non s' esmaia
Per paraulas, sol qu' a bona fin traia
So qu' el paire conquis a lei de sert,
E si 'l reten, tenrem l' en per espert.
A l' onrat rei.
Bastero, 81. Crescimbeni, 180. Millot, III, 23.

Le comte de Flandre. Un couplet adressé à Folquet de Roman; en voici la fin:
Pero conseill li darai gen,
Et er fols s' el no l' enten,
C' ades tegna son viatge
Dreit lai vas son estage;
Que sai van las genz dizen
Que per Cinc cenz marcs d' argen
No il calria metre gatge.
Bastero, 81. Crescimbeni, 180.

Le comte de Foix.
Mas qui a flor se vol mesclar
Ben deu gardar lo sieu baston,
Car frances sabon grans colps dar
Et albirar ab lor bordon.
E no us fizes en Carcasses
Ni en Genes
Ni en Gascon, quar no l' amon de res
De pos vas mi ai faita la falhensa.
En breu de temps veirem mos Brogoignon
Cridar Montjoi, e 'l criden Aragon.
Mas qui a.
Voici le commencement d' une autre pièce:
frances, c' al mon de gran cor non a par
E de saber, de fortz', e Bergoingnon
Los Patarin a Roma auzan menar;
E qui clamar se fara d' Aragon
A lo gran foc seran menatz apres,
Com rason es,
E tuit bruisat seran
E lor cenes gitad' al vent.
frances c' al mon.
Millot, II, 470. P. Occ. 291.

Le Comte de Poitiers, t. III et IV.
Lo Coms de Peitieus si fo uns dels maiors cortes del mon, e dels maiors trichadors de dompnas; e bons cavalliers d' armas, e larcs de dompneiar.

E saup ben trobar e cantar: et anet lonc temps per lo mon per enganar las domnas. Et ac un fill que ac per moiller la duquessa de Normandia, don ac una filla que fo moiller del rei Enric d' Engleterra, maire del rei jove, e d' En Richart e del comte Jaufre de Bretaingna.
Ce troubadour étant le plus ancien de tous ceux dont les ouvrages sont parvenus jusqu'à nous, il a paru convenable d' en extraire les divers fragments qui peuvent donner une idée de l' état de la langue et de la poésie de l' époque où il a écrit.
Companho farai un vers covinen,
Et aura i mais de foudatz no y a de sen;
Et er totz mesclatz d' amor e de joi e de joven.


E tenguatz lo per vilan qui no l' enten
O dins son cor voluntiers no l' apren;
Greu partir si fai d' amor qui l' atrob a son talen.


Dos cavals ai a ma selha ben e gen;
Bos son et ardit per armas e valen
E no 'ls puesc amdos tener, que l' us l' autre no cossen.

Si 'ls pogues adomesgar a mon talen,
Ja no volgr' alhors mudar mon garnimen,
Que miels foren cavalguatz de nul home viven.

L' uns fon dels montaniers lo plus corren,
Mas tan fera estranheza ha longuamen,
Et es tan fers e salvatges que del ballar se defen.

L' autre fon noyritz sa jos pres Cofolen
Et anc no vis bellazor, mon escien;
Aquest non er ja camjatz per aur ni per argen...

Cavalliers, datz mi cosselh d' un pessamen;
Ancmais no fui issarratz de cauzimen (N. E. issaratz más arriba)
E no sai ab qual mi tengua de N' Agnes o de N' Arsen...
Companho farai.

Ben vuelh que sapchon li plusor
D' est vers, si 's de bona color,
Qu' ieu ai trag de mon obrador,
Qu' ieu port d' ayselh mestier la flor
Et es vertatz,
E puesc en trair lo vers auctor,
Quant er laissatz.

Ieu conosc ben sen e folhor
E conosc ardimen e paor
E, si m partetz un juec d' amor,
No suy tan fatz
Non sapcha triar lo melhor
Entr' els malvatz.

Ieu conosc ben selh qui be m di
E selh qui m vol mal atressi,
E conosc ben selhuy qui m ri
E s' ill pro s' azauton de mi,
Conosc assatz,
Qu' atressi dey voler lor fi
E lor solatz.


Mas ben aia cel qui m noiri,
Que tan bon mestier m' eschari,
Que anc a negun no falhi,
Qu' ieu sai jogar sobre coysi
A totz tocatz;
Mais en sai que nulh mon vezi,
Qual qu' emveiatz.

Dieu en laus e sanh Jolia;
Tant ai apres del juec doussa
Que sobre totz n' ai bona ma;
E selh qui cosselh mi querra
No l' er vedatz,
Ni nuils de mi non tornara
Descossellatz.

Qu' ieu ai nom maiestre certa;
Ja m' amigu' a nueg no m' aura
Que no m vuelh' aver lendema,
Qu' ieu sui be d' est mestier sobra
Tant ensenhatz
Que ben sai guazanhar mon pa
En totz mercatz...
Ben vuelh que.

Pus vezem de novelh florir
Pratz, e vergiers reverdezir
Rius e fontanas esclarzir,
Auras e vens,
Ben deu quascus lo joy jauzir
Don es jauzens.

D' amor non dei dire mas be,
Quar non ai ni petit ni re,
Quar ben leu plus no m' en cove;
Pero leumens
Dona gran joi qui be mante
Los aizimens...

Per tal n' ai meins de bon saber,
Quar vuelh so que no puesc aver
Aicel reproviers me ditz ver
Certanamens:
A bon coratg' e bon poder
Qui 's ben sufrens...

Obediensa deu portar
A mantas gens qui vol amar,
E coven li que sapcha far
Faigz avinens,
E que s guart en cort de parlar
Vilanamens.
Pus vezem de.

En Alvernhe, part Lemozi,
M' en aniey totz sols a tapi;
Trobey la moler d' En Guari
E d' En Bernart:
Saluderon me francamen
Per sant Launart.

Una mi dis en son latin:
Deus te salve, dom pelegrin,
Molt me pareis de bel eisin,
Meu esient,
Mais trop en vai per est camin
De folla gent.

Auiatz ieu que lur respozi,
Anc fer ni fust no y mentaugui
Mas que lur dis aital lati:
Tarrababart
Marta babelio riben
Sara ma hart.

So dis N' Agnes e N' Ermessen:
Trobat avem qu' anam queren,
Alberguem lo tot plan e gen,
Que ben es mutz;
E ja per el nostre secret
Non er saubutz.

La una m pres sotz so mantelh;
Meneron m' en a lur fornell,
Et a mi fon mout bon e belh;
Lo foc fo m bo
Et ieu calfei me voluntiers
Al gros carbo.

A manjar me deron capos;
El pan fon cautz, e 'l vin fon bos;
Et ieu dirney me volentos
Fors et espes,
Et anc sol no y ac coguastros
Mas que nos tres.

“Sors, aquest hom es enginhos
E laissa son parlar per nos:

Aportatz lo nostre cat ros
Tost e corren,
Que li 'n fara dir veritat,
Si de res men.”

Quant ieu vi vengut l' enuios
Qui a grant onglas e lonc grignos,
Ges son solatz no mi fon bos;
Totz m' espaven;
Ab pauc no 'n perdi mas amors
E l' ardimen.

Quan aguem begut e manjat
Despulley m' a lur voluntat;
Derreire m' aportero 'l cat
Mal e fello;
Et escorgeron me del cap
Tro al talo.

Per la coa 'l pres N' Ermessen
E tira el cat escoyssen;
Plaguas me feyron mays de cen
Aquella ves;
Coc me, mas ieu per tot aquo
No m mogui ges.

Après avoir exagéré ses prouesses dans un récit que la décence ne permet pas de transcrire, et auquel il serait difficile de croire, quand même, selon un couplet qui se trouve seulement dans le manuscrit de Mac-Carti, on admettrait qu' il passa huit jours avec ces deux dames, le Comte de Poitiers termine la pièce par ces vers adressés à son jongleur:
Monet, tu m' iras al mati,
Mo vers portaras el Borssi
Dreg a la molher d' En Gari
E d' En Bernat;
E diguas lor que per m' amor
Aucizo 'l cat.
En Alvernhe.
Dans une pièce licencieuse, il fait la comparaison suivante:
E cels qui no volran creire mos casteis
Anho vezer pres lo bosc en un deveis;
Per un albre c' om hi tailla, n' y naison dos o treis;
E quan lo bosc es taillatz, nais plus espes;
E 'l senher no 'n pert son comte ni sos ses.
Companho tant ai.
Crescimbeni, 190. Bastero, 81. Millot, I, 1. Hist. Litt. XI, 37; XIII, 42. Papon, II, 422. P. Occ. 1.

Le comte de Provence. Une pièce en forme de tenson, avec Carn et Ongla:
Carn et Ongla, de vos no m voill partir
Tan vos trob ferm en plan et en montagna,
E poira m' en, qui s volra escarnir,
Qu' eu vos partrai ogan de ma compaigna,
Ni negun temps, mentre que guerra aia,
Pro sabra d' art toz homs que us me sostraia;
Tan bon caval no sai ni tant espert,
Per que m' er mal si ses armas vos pert.
                            Carn et ongla.

Une tenson avec Arnaud:
Amics, N Arnaut, cent domnas d' aut paratge
Van outra mar e son en mieja via,
E non podon ges complir lo viatge
Ni sai tornar per nulla res que sia,
Si non o fan per aital convinen
Q' un pet fassatz, de que mova tal ven
Per que la naus venga s a salvamen:
Faretz l' o no, que saber o volria?
Amics N Arnaut.
Nostrad. 103. Bastero, 81 et 92. Crescimbeni, 180. Millot, II, 212. Papon, II, 417. P. Occ. 166.

Le comte de Rodez.
Lo coms de Rodes si era mout adreitz e mout valens, e si era trobaire; e 'N Uc de Sain Sir fetz aquesta cobla:
Seigner coms, no us cal esmeiar, etc.
E lo coms si respondet aquesta cobla:
N Uc de San Cir, be m deu grevar
Que us veia que ojan sai fos
Paubres e nutz e d' aver blos,
Et eu vos fi manent anar;
Mais me costes que dui arquier
No feiron o dui cavallier;
Pero ben sai, si us dava un palafre,
Dieus que m' en gar, vos lo prendriatz be.

Le comte de Rodez a une autre tenson avec Hugues de Saint-Cyr, dans laquelle il lui dit:
E vostr' ais me farai vezer,
N Uc de San Cir, anz del pascor,
Si que i farai de roca tor
Et aut mur e fossatz chazer;
Que trop menon gran bobansa
N Uc et Arnautz, si deus mi gar;
Mas eu la lor farai baissar,
E no voill aver honransa
Ni portar escut ni lansa.
E vostr' ais me.
Bastero, 81. Crescimbeni, 180. Millot, II, 174.

Le comte de Toulouse. Couplet en réponse à Gui de Cavaillon:
Lo coms de Tolosa li respondet:
Per deu, Gui, mais ameria
Conquerre prez e valor
Que nuill' autra manentia
Que m tornes a desonor;
Non o dic contra clerzia
Ni m' en esdic per paor,
Q' eu no voill castel ni tor
S' eu eis no la m conquerria;
E mei honrat valedor
Sapchan qu' el gazainz er lor.
Seigner coms.
Bastero, 81. Crescimbeni, 180. P. Occ. 271.

La Comtesse de Die, t. III.
La comtessa de Dia si fo moiller d' En Guillem de Peitieus, bella dompna e bona; et enamoret se d' En Raembaut d' Aurenga, e fetz de lui mains bons vers. Et aqui sont escriutas de las soas chansos.
Nostrad. 47. Crescimbeni, 30. Bastero, 81. Millot, I, 161. Papon, II, 381. P. Occ. 54. Hist. Litt. XV, 446.

La comtesse de Provence. Un couplet:
Vos que m semblatz d' els corals amadors,
Ja no volgra que fosses tan doptans;
E platz mi molt car vos destreing amors,
Qu' atressi sui eu per vos malananz.
Et avetz dan en vostre vulpilhage,
Quar no us ausas de preiar enhardir,
E faitz a vos et a mi gran damnage;
Que ges dompna non ausa descobrir
Tot so q' il vol per paor de faillir.
Vos que m semblatz.
Millot, II, 222. P. Occ. 167.
dalfinet. Une pièce.
Del mieg sirventes ai legor
E voill lo far a toz auzir,
E penrai ivern per pascor
E trauchar per pro dormir
Et estar el boscage,
Et irai sovenet armatz,
E pren per flor la neu e 'l glaz,
C' ab honrat vasalatge
Menarai si las mans e 'ls braz
Tro paus tot mon afar en paz.

Elle a trois couplets et cet envoi:
Domna, d' onrat lignatge
Per vos sui al Dalfin cazaz,
E tenc totas mas eretaz.
Del mieg sirventes.