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miércoles, 4 de octubre de 2023

Giraud Riquier, En Cataluenha la gaya, Entre 'ls Catalas valens E las donas avinens.

Raynouard, choix, poésies, troubadours, kindle

Me pregunto cóm podríe entendre 
Giraud Riquier als catalans circa lo añ 1276 sense traductó. 😔

//

Me pregunto cómo podría entender Giraud Riquier a los catalanes entorno al año 1276 sin traductor. 😔

//

Retroensa.

La retroensa était une pièce à refrain, ordinairement composée de cinq couplets tous à rimes différentes. (1: Je ne connais qu' une seule pièce de ce genre dont toutes les rimes soient semblables; elle n' a que quatre couplets. Voyez MS. R. 7226, fol. 307, v°: No cugey.)


Pus astres no m' es donatz

Que de mi dons bes m' eschaya,

Ni nulhs mos plazers no 'l platz,

Ni ai poder que m n' estraya,

Ops m' es qu' ieu sia fondatz

En via d' amor veraya;

E puesc n' apenre assatz

En Cataluenha la gaya,

Entre 'ls Catalas valens

E las donas avinens.


Quar dompneys, pretz e valors,

Joys e gratz e cortezia,

Sens e sabers et honors,

Belhs parlars, bella paria,

E largueza et amors,

Conoyssensa e cundia,

Troban mantenh e secors

En Cataluenha a tria,

Entre 'ls Catalas, etc.


Per qu' ieu ai tot mon acort

Que d' els lurs costums aprenda,

Per tal qu' a mon Belh Deport

Done razon que m' entenda,

Que non ai autre conort

Que de murir me defenda,

Et ai cor, per penre port,

Qu' en Cataluenha atenda

Entre 'ls Catalas, etc.


E s' ieu entre 'ls non aprenc

So per qu' amors guazardona

Servir als sieus, don dan prenc,

No y a mas qu' om me rebona,

Quar tan d' afan ne sostenc

Que m' a gitat de Narbona;

E per gandir via tenc

En Cataluenha la bona

Entre 'ls Catalas, etc.

Tan suy d' apenre raissos

So que d' amar ai falhensa,

Que nulhs pessars no m' es bos

Mas selh qu' als verais agensa;

E quar no 'l say ad estros,

Vau per bona entendensa

Querre e trobar cochos

En Cataluenha valensa,

Entre 'ls Catalas valens

E las donas avinens.


Giraud Riquier.


las donas avinens.


----


Puisque astre ne m' est donné

Que de ma dame bien m' échoie,

Ni qu' aucun mien plaisir ne lui plaît,

Ni je n' ai pouvoir que je m' en arrache,

Besoin m' est que je sois fondé

En voie d' amour vraie;

Et je puis en apprendre beaucoup

En Catalogne la gaie,

Parmi les Catalans vaillants

Et les dames avenantes.

Car galanterie, prix et valeur,

Joie et gré et courtoisie,


Sens et savoir et honneur,

Beau parler, belle apparence,

Et largesse et amour,

Connaissance et agrément,

Trouvent appui et secours

En Catalogne à choix,

Parmi les Catalans, etc.

C' est pourquoi j' ai tout mon accord

Que d' eux leurs coutumes j' apprenne,

Pour ainsi qu' à mon Beau Plaisir

Je donne raison qu' elle m' entende,

Vû que je n' ai autre consolation

Que de mourir elle me défende,

Et j' ai cœur, pour prendre port,

Qu' en Catalogne je tende

Parmi les Catalans, etc.


Et si moi parmi eux je n' apprends

Ce par quoi amour récompense

Le service aux siens, dont perte je prends,

Il n’ y a plus qu' on m' améliore,

Car tant de peine j' en soutiens

Qui m’ a chassé de Narbonne;

Et pour me soulager voie je tiens

En Catalogne la bonne

Parmi les Catalans, etc.

Tant je suis d' apprendre envieux

Ce que d' aimer j' ai faute,

Que nul penser ne m’ est bon

Excepté celui qui aux sincères convient:

Et vû que je ne le sais en cachette,

Je vais par bonne science

Quérir et trouver promptement

En Catalogne la vaillance,

Parmi les Catalans vaillants

Et les dames avenantes. 


https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1833_-_tome_2.djvu/430

Une supplique en vers du troubadour provençal Giraud Riquier, présentée à son protecteur Alphonse X, roi de Castille, en juin 1276, pour réclamer les priviléges de son ordre, fait connaître qu’il y avait alors en Espagne plusieurs classes de ces acteurs ambulans. Les uns, qui dansaient et chantaient dans les rues, pour l’amusement de la populace et moyennant quelque aumône, s’appelaient bouffons ou truans (bufones truhanes) ; ceux qui exerçaient le même métier, mais dans les maisons des riches, avec plus de décence et de talent, se nommaient jongleurs (juglares) ; enfin, ceux qui composaient les danses, les vers et le chant des couplets, et les représentations ou jeux mêlés (juegos partidos), méritaient l’honorable nom de troubadours (trobadores). Ces distinctions se retrouvent textuellement dans diverses lois du fameux code des Partidas. Les bouffons des rues y sont déclarés infâmes (ley iv, tit. vi, part. 7), et dépouillés de tous droits civils ; les jongleuses (juglaresas) y sont privées de l’honneur d’être admises pour concubines (barraganas)[1] des hommes de haut lignage (ley iii, tit. xiv, part. 4). Aucune fête ne se passait alors sans le concours de ces diverses espèces de ménestrels, ou plutôt ils faisaient seuls les frais de toutes les fêtes, et la gaie science (gaya ciencia) allait divertir le plus petit châtelain au fond de son manoir, comme le monarque au milieu de sa cour. L’archiprêtre de Hita, poète satirique des premières années du quatorzième siècle, dans son poème burlesque, intitulé: La Guerre de don Carnaval et de dame Carême (Guerra de don Carnal y dona Cuaresma), voulant peindre les jouissances de son héros, le représente assis à une table magnifiquement servie, ayant devant lui ses jongleurs comme un homme de qualité :

Estaba don Carnal ricamente asentado

A mesa mucho farta en un rico estrado,

Delante sus juglares como omen honrado.

Estaba don Carnal ricamente asentado  A mesa mucho farta en un rico estrado,

Barragana, espèce de concubine autorisée. Les prêtres partagèrent habituellement ce privilége des nobles. On trouve, dans les archives du señorío de Biscaye, une vieille ordonnance qui concède aux prêtres, pour le repos des ménages, le droit d’avoir chacun une barragana.

domingo, 14 de abril de 2024

Lexique roman; J, Ja - Jaune

J

J, s. m., dixième lettre de l'alphabet, j. La lettre J n'existait pas expressément dans l'alphabet roman: néanmoins comme la lettre I avait la double valeur d'une consonne et d'une voyelle, j'ai cru devoir, pour plus de clarté, séparer les mots qui commencent par l' I voyelle de ceux qui commencent par l' I consonne, et employer pour l'impression de ces derniers le signe adopté dans tous les dictionnaires modernes. 

Le passage suivant des Leys d'amors autorise à faire cette division: Aquestas letras I et U tenon loc de consonans, can en lo comensamen de motz son ajustadas am las autras vocals, o am lors meteyshas; aquo meteysh fan el mieg de dictio. Leys d'amors, fol. 3. 

Ces lettres i et u tiennent lieu de consonnes, quand au commencement des mots elles sont ajoutées avec les autres voyelles, ou avec elles-mêmes; elles font de même au milieu d'un mot.


Ja, adv., lat. jam, déjà, désormais, incessamment.

Ja m vai revenen

D' un dol e d' un' ira 

Mos cors.

Giraud de Borneil: Ja m vai.

Déjà mon coeur me va revenant d'une douleur et d'une tristesse.

Aisi ja l' en penra merces. 

Hameus de la Broquerie: Quan reverdeion. 

Ainsi désormais lui en prendra merci. 

ANC. FR. La nouvelle estoit jà tout partout espandue. 

Adam de la Halle, Chron. métr., v. 137.


- Jamais.

Ja non er, ni anc no fo 

Bona dona senes merce.

Giraud le Roux: Auiatz la.

Jamais ne sera, ni oncques ne fut bonne dame sans merci.

Ja no serai 

Jauzens ses vos, ni benanans. 

P. Raimond de Toulouse: Pus vey.

Jamais je ne serai joyeux sans vous, ni heureux. 

Partirai m' en donc ieu? Non, ja. 

Peyrols: Manta gens. 

M'en séparerai-je donc moi? Non, jamais. 

ANC. FR. Ne jà si grant dun ne dunast 

K' asez petit ne li semblast.

Roman de Rou, v. 7587. 

Lequel traicté n'a esté par moi enfraint ne jà ne sera.

Monstrelet, t. II, fol. 19. 

Ils viennent pour jouer, mais ils ne joueront jà. 

Poisson, Comédie des Femmes coquettes. 

CAT. Ja. ESP. Ya. PORT. Ja. IT. Già. (chap. Ya.)

- Conj. Jà soit que, jà soit ce que, bien que, quoique.

Ja no m' ametz, totz temps vos amarai.

Arnaud de Marueil: Aissi cum li. 

Bien que vous ne m'aimiez, toujours je vous aimerai.

- Conj. comp. Ja zia que non pogues anar mas per la voluntat de Dieu.

Liv. de Sydrac, fol. 49. 

Bien qu'il ne pût aller que par la volonté de Dieu. 

Ja sia so que uchaisos de persecutio cesse, paz a ades so martyri.

Trad. de Bède, fol. 81. 

Jà soit ce que occasion de persécution cesse, la paix a incessamment son martyre.

Ja sia aisso que elhs no se pessavo ges que elh agues entendut. Philomena.

Jà soit ce qu'ils ne s' imaginaient point qu'il eût entendu.

Jacia aisso que no lho diguo. Liv. de Sydrac, fol. 40. 

Jà soit ce qu'ils ne le disent. 

ANC. FR. Jaçoit ço ke li dus laidement li forfist. 

Roman de Rou, v. 2951.

Jà soit ce que pas ne desserve 

Vostre grâce par mon servir.

Œuvres d'Alain Chartier, p. 508. 

ANC. CAT. Jatsia. IT. Già sia ciò che.

Senyora Reyna final resposta de hoc o de no e ab aquella expedirnos de continent los dits consellers digueren hirien fer de tot aço a la dita Senyora Reyna relacio.

- Adv. comp.

Que d' aras e de ja els abandonen totz lors bens. 

Chronique des Albigeois, col. 91. 

Que d'ores et déjà ils abandonnent tous leurs Biens. 

IT. Di già.

2. Jasse, Jace, adv., toujours.

Cal que m fassatz, o mal o be, 

Vos am e us amarai jasse.

Arnaud de Marueil: Totas bonas. 

Quoi que vous me fassiez, ou mal ou bien, je vous aime et vous aimerai toujours.

Sieus sui e sieus serai jasse.

Peyrols: Atressi col. 

Sien je suis et sien je serai toujours. 

- Adv. comp.

Car qui un jorn pert de joi ni de be, 

Ja recobrar no'l poira en jasse.

Palais: A dreit fora. 

Car qui perd un jour de joie et de bien, jamais ne le pourra recouvrer à toujours.

De lieys prenc comjat per jasse.

P. Cardinal: Ben tenh per. 

D' elle je prends congé pour toujours.

3. Jadis, adv., jadis, autrefois.

La vida s' atrobet en un temple jadis. V. de S. Honorat. 

La vie se trouva en un temple jadis.

4. Jamais, adv., lat. jam magis, jamais.

Auiatz la derreira chanso

Que jamais auziretz de me.

Giraud le Roux: Auiatz.

Écoutez la dernière chanson que jamais vous entendrez de moi.

Perdud' ai la bellazor

Dona qu' anc fos ni er jamais.

Gavaudan le Vieux: Crezens, fis.

J'ai perdu la plus belle dame qui oncques fut ni sera jamais.

CAT. Jamay, jamès. ESP. Jamás. PORT. Jámais. IT. Giammai.
(chap. May, may mes.)


Jacenti, s. m., lat. hyacinthus, hyacinthe, pierre précieuse. 

Lo XI, jacentis, lo XII, amatistz. Trad. de l'Apocalypse, c. 21. 

Le onzième, hyacinthe, le douzième, améthyste.

2. Jacint, s. m., hyacinthe, pierre précieuse.

Jacint es peyra precioza. Eluc. de las propr., fol. 188. 

Hyacinthe est pierre précieuse.

- Hyacinthe ou jacinthe, plante.

Jacint es herba ab flor de color celesta. Eluc. de las propr., fol. 211.

Jacinthe est herbe avec fleur de couleur céleste. 

CAT. Jacint, jacinto. ESP. PORT. (chap.) Jacinto. IT. Giacinto, iacento.


Jactar, v., lat. jactare, vanter.

Jacto se e se bobanso de lur paratge. 

Lo Farizieus que se jactava de sos bes. V. et Vert., fol. 34 et 87. 

Se vantent et s' enorgueillissent de leur noblesse. 

Le Pharisien qui se vantait de ses biens. 

ANC. FR.

O mines, jactez-vous de renverser par terre 

Les bastions, les tours, et les murs plus espais. 

Du Bartas, p. 471.

CAT. ESP. PORT. Jactar. (chap. jactá, jactás: yo me jacto, jactes, jacte, jactem o jactam, jactéu o jactáu, jacten; jactat, jactats, jactada, jactades. Significat paregut a presumí, vanagloriás, chulejá, pressiás, alabás, ufanás, alardejá, pavonejá, fanfarronejá, farolejá, gallardejá.)

Fresco aconselle a la seua neboda que, si tan li moleste la gen, no se miro al espill.

1. Jactancia, Jactansia, s. f., lat. jactantia, jactance.

Jactancia, cant hom se jacta e gaba se meteys. V. et Vert., fol. 8.

Jactance, quand on se vante et prône soi-même. 

Mostra sos faiz ab jactansia. Trad. de Bède, fol. 28. 

Montre ses actions avec jactance.

CAT. ESP. PORT. Jactancia. IT. Iattanzia, giattanzia. (chap. Jactansia, jactansies.)

3. Jactansa, s. f., jactance.

Jactansa, es cant hom si meteysh lauza e gaba. Leys d'amors, fol. 119. Jactance, c'est quand on se loue et prône soi-même.

IT. Iattanza.

4. Jactacio, s. f., lat. jactatio, jactance, parade, présomption.

Poestaz del diable non es pas en sa jactacio, mas en la toa voluntat.

Trad. de Bède, fol. 60.

La puissance du diable n'est pas en sa présomption, mais en la tienne volonté.


Jafar, v., plaisanter.

Qui l' autrui jafa e gabeya.

Arnaud de Cotignac: Mout dezir. 

Qui autrui plaisante et raille.


Jangar, s. m., marécage, lieu où croît le jonc.

De bosc et de jangar qui es en la deita parropia (parroqia, parroquia).

Tit. de 1422. Bordeaux, bibl. Monteil. 

De bois et de marécage qui est dans ladite paroisse.

(chap. Junquera, com Valjunquera, Valljunquera, Valchunquera, Vallchunquera. ESP. Juncal, juncar, juncada. Jonquera, Junquera, en Gerona.)

Si no hi ha referéndum em declaro en vaga de fam

Jangla, s. f., médisance, babil, caquet, facétie.

Dison las chuflas et los gaps e truphas e janglas per mays far de offenda. V. et Vert., fol. 22.

Disent les moqueries et les railleries et dérisions et facéties pour faire plus d'offense.

2. Janglaria, s. f., médisance, moquerie, bavardage, coquetterie.

Per que lurs vils janglaria 

No m deuria tener dan.

B. Zorgi: L' autr' ier. 

C'est pourquoi leur vile médisance ne me devrait causer dommage.

ANC. FR. Tous jors les avoit diffamés

Vers jalousie et tous traïs... 

Cele aimoit trop sa janglerie.

Roman de la Rose, v. 14772. 

Se tu veux sçavoir dont est source telle janglerie mensongère.

Œuvres d'Alain Chartier, p. 317.

3. Janglosia, s. f., moquerie, raillerie, médisance, bavardage, coquetterie.

Ill vostra janglosia, 

Don vos faiz escarnir, 

Me desplaz chascun dia.

Garin d'Apchier: Veillz Comunal. 

Le votre bavardage, pour lequel vous vous faites railler, me déplaît chaque jour.

4. Janglaire, Janglador, s. m., moqueur, railleur, médisant, bavard, babillard.

Si hom janglaire te demanda alcun ben, tu ti taz. Trad. de Bède, fol. 80.

Si homme médisant le demande aucun bien, tu te tais.

Rescon e cel mon joy als jangladors.

Pons de Capdueil: Per joy d'amor. 

Je cache et cèle mon bonheur aux bavards. 

Amors! janglador 

Solon virar joi en plor.

B. Zorgi: L'autr'ier. 

Amour! les médisants ont coutume de changer la joie en pleur. 

ANC. FR. Si jangleur u si losengier

Le me volent à mal turner. Marie de France, t. 1, p. 48.

Tant refraignit alors sa parolle que icelluy jangleur se taisa. 

G. Tory, Trad. des Politiques de Plutarque, fol. 29.

5. Janglos, Ganglos, adj., moqueur; railleur, médisant, bavard, babillard.

Bona dompna, si mal parlier janglos 

Nuill destorbier volon metre entre nos.

Lamberti de Bonanel: Al cor.

Bonne dame, si mauvais parleurs médisants veulent mettre entre nous quelque trouble.

Homes janglos e de solatz, 

Per donar gaug et alegrier.

Nat de Mons: Al bon rei.

Hommes railleurs et de soulas, pour donner joie et allégresse.

Te deu meins offendre ganglos enemics que tazens. Trad. de Bède, fol. 2. Te doit moins offenser ennemi bavard que se taisant. 

Substantiv. Li lauzengier e li enoios

M' enoian molt e li janglos. 

Le Moine de Montaudon: Amicx Robert. 

Les médisants et les ennuyeux et les moqueurs m'ennuient beaucoup. ANC. FR. Plus les en voi jenglos venir 

Que n'est estorniax en jaiole. 

Fables et cont. anc., t. II, p. 385.

6. Janglar, v., railler, se moquer, médire, bavarder, babiller.

Per so que us puescan janglar, 

Volran auzir vostre cantar.

P. Vidal: Abril issic. 

Afin qu'ils vous puissent railler, ils voudront ouïr votre chanter.

Aquilh que l' auzo l'en janglo, e lhi bufon en la barba

Liv. de Sydrac, fol. 103. 

Ceux qui l' entendent l'en raillent, et lui soufflent dans la barbe.

ANC. FR. Ne mie jangler à la gent

Qu'il trovera par les cemins.

Roman du Renart, t. III, p. 31. 

Si janglast là quanqu' il vosist...

Ains jangle tout quanqu' ele pense. 

Roman de la Rose, v. 7419 et 13660.

7. Jangluelh, Janguel, Janguoil, Janguoilh, s. m., médisance, moquerie, caquetage, bavardage.

Ab ensenhamen, ses jangluelh,

L' es dada beutat ab valor. 

Guillaume de Cabestaing: Aissi cum selh. 

Avec science, sans caquetage, lui est donnée beauté avec mérite.

Ben laus que s gart de janguelh. 

P. Raimond de Toulouse: Pos lo prims. 

J'approuve bien qu'il se garde de médisance.

8. Janguelhar, Jangloillar, Jangolar, v., médire, railler, caqueter. 

Totz temps la vuelh onrar et obezir 

E car tener, qui s vuelha s' en janguelh. 

Deudes de Prades, Ben ay' amors.

Toujours je veux l'honorer et lui obéir et la tenir chère, qui se veuille en médise.

- Grogner.

Cas non pot layrar ni japar ni jangolar. V. et Vert., fol. 71.

Chien ne peut aboyer ni japper ni grogner.


Januer, Januier, s. m., lat. januarius, janvier.

Januers es prumiers de totz, 

E sapchas que om figura 

Januer en la penchura 

Ab doas caras.

Brev. d'amor, fol. 46. 

Janvier est le premier de tous, et sachez qu'on représente janvier en la peinture avec deux faces.

El mes de januier. Cat. dels apost. de Roma, fol. 150.

Au mois de janvier. 

CAT. Janer. ESP. Enero. PORT. Janeiro. (chap. Giné.)

2. Genovier, Genoyer, Jenovier, Jenier, s. m., janvier. 

La XVIII canso d' En Giraud Riquier, facha en l'an MCCLXXVI, en genovier. Titre de la pièce de G. Riquier: Ogan no. 

La dix-huitième chanson du seigneur Giraud Riquier, faite en l'an 1276, en janvier.

L' octan vers d' En Giraud Riquier, l' an MCCLXXVI, en jenier.

Titre de la pièce de G. Riquier: Karitatz.

Le huitième vers du seigneur Giraud Riquier, l'an 1276, en janvier.

El mes de genoyer.

G. Riquier: Als subtils.

Au mois de janvier.

IT. Gennaio, gennaro.


Jap, Jaup, s. m., jappement, aboi, cri.

Lur feron far Turc mant crit e mant jap.

Durand, tailleur de Paernes: En talent.

Leur firent faire les Turcs maint cri et maint aboi.

Non tem glat ni crit ni jaup de gossa.

Guillaume de Berguedan: Amicx. 

Je ne crains glapissement ni cri ni jappement de chienne.

(chap. Clapit, clapits.)

2. Japar, v., japper, aboyer.

Negus cas non pot layrar ni japar. V. et Vert., fol. 71.

Nul chien ne peut aboyer ni japper.

(chap. Clapí: cuan lladre un gosset, o un gos se fa mal.)


Jaques, s. m., jaques, sorte de monnaie des rois d'Aragon.

Los mieus jaques

Si mesclaran ab lor tornes.

Pierre, Roi d'Aragon: Peyre.

Les miens jaques se mêleront avec leurs tournois.

ANTÓN EITO MATEO, aragonés, catalán, luengas d´Aragón

(chap. Sou, sueldo, solido jaqués, de Jaca, moneda jaquesa. 

Jaques, Jacques, Jaume, Jacme, Jacobus, Iacobus, Jaime, Xacobo, Jacobo, Iaymes, Iavmes, Jaymes, Iaumes, Santiago, Thiago, va sé lo fill de Pedro II. Tornes ere la moneda tornesa.)

Nos Don Iavmes por la gta (gratia, gracia) de dius, (dios) rey daragon "et" (símbolo que parece un 7) de mauiorgas (no leo exacto lo que pone, Mallorcas) et de ualentia (parece ualen+letra pi+a), conte de barçalona et de urgel et seynnor de montperler, Montpellier....  (Montis Pesulani)


Jardin, s. m., goth. garten, jardin.

Voyez Aldrete, p. 361, et Mayans, t. I, p. 223.

Quant estei en aquels bels jardis, 

Lai m' aparec la bella flors de lis.

Giraud de Borneil: Ar ai gran. 

Quand je fus dans ces beaux jardins, là m' apparut la belle fleur de lis. Prov. Bon frug eys de bon jardin.

Marcabrus: Dirai vos. 

Bon fruit sort de bon jardin.

- Pelouse, gazon.

Del caval lo trabuca, e chay sus los jardis. Roman de Fierabras, v. 344. Le renverse du cheval, et il tombe sur les gazons. 

CAT. Jardí. ESP. Jardín. PORT. Jardim. IT. Giardino. (chap. Jardí, jardins; vergé, vergés.)

2. Giardina, s. f., jardin.

La retindida 

Que fai per mieg la giardina. 

P. Raimond de Toulouse: Pos lo prims. 

Le retentissement qu'il fait parmi le jardin.


Jarlet, s. m., jarlet, sorte de poisson. 

Les Statuts de Marseille, p. 587, portent: Sardini, jarreti, sercleti, boguae, etc.

Tireron la ret contra lor;

Non troban buga ni jarllet.

V. de S. Honorat.

Tirèrent le filet vers eux; ne trouvent bogue ni jarlet.

Lo agüelo y lo Mar.


Jarra, Guarra, s. f., jarre, vase. 

Voyez Muratori, Diss. 33.

Jarra ni bacin 

No fos plen d' oli bon e fin.

V. de S. Honorat.

Jarre ni bassin qui ne fût plein d'huile bonne et fine.

Aissi com sel c' atrob' en son labor

Una guarra, don se cre certamen 

Sia plena d' aur.

B. Carbonel: Aissi com sel.

Ainsi comme celui qui trouve en son labeur une jarre, dont il croit certainement qu'elle soit pleine d'or.

CAT. Gerra. ESP. PORT. Jarra. IT. Giara. (chap. Jarra, jarres; engerra, engerres són mes grans.)

2. Jarreta, s. f. dim., petite jarre.

Que l' oli crec de la jarreta. V. de S. Honorat. 

Que l'huile de la petite jarre augmenta.

(chap. Jarreta, jarretes. Se pronunsie en la j de jota, jarabe, jirafa, etc.)


Jaseran, s. m., jaseran, cotte de maille, sorte de cuirasse.

L' ausbercs fon jazerans, l' elms de cartiers.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 54.

Le haubert fut un jaseran, le heaume de quartiers.

ANC. FR. Lui Xe sans plus, sans vestir jazeranz.

Vie de Bertrand Du Guesclin, t. I, p. 71. 

Ocire le quida parmi sun jacerant. Roman de Horn, fol. 19. 

ESP. Jacerina. IT. Ghiazzerino.

Au sujet de ce mot, il est à remarquer que l'adjectif espagnol jacerino signifie dur comme l'acier.


Jaspi, s. m., lat. jaspis, jaspe. 

Jaspis porta am castetat... 

Jaspis a vertut essamen

Que femna fai al efantar 

Plus leugieiramen deslieurar.

Brev. d'amor, fol. 40. 

Porte jaspe avec chasteté... Jaspe a aussi la vertu qu'il fait plus facilement délivrer la femme pour enfanter.

De la virtut de jaspi en si encastrat confortatiu. 

Eluc. de las propr., fol. 184.

Confortatif de la qualité du jaspe enchâssé en lui.

ANC. ESP.

Y son las buenas piedras jaspis, è diantes (diamantes).

Poema de Alexandro, cop. 261.

CAT. Jaspi, jaspe. ESP. MOD. PORT. (chap.) Jaspe. IT. Iaspide.

CAT. Jaspi, jaspe. ESP. MOD. PORT. (chap.) Jaspe. IT. Iaspide.


Jaune, adj., jaune.

Qui a la cara... magra e jauna. Liv. de Sydrac, fol. 127.

(chap. Qui té la cara... magra (prima) y groga.)

Qui a le visage... maigre et jaune.

Substantiv. Lo blanxs e 'l jaunes del uov. Liv. de Sydrac, fol. 45.

(chap. Lo blanc y lo groc del ou; clara, yema.)

Le blanc et le jaune de l'oeuf.

lunes, 11 de diciembre de 2023

Codelet.

Codelet.

On a de lui une tenson avec Giraud Riquier et Michel de Castillon: voici la réponse qu' il fait à Giraud Riquier sur une question d' amour:


Guiraud Riquier, bel e bo

M' es qu' ieu diga, en chantan,

Mon cor de bela razo

Que vos me metetz.

Si mi dons, qu' es d' avinen

Mens, garda am fals parven,

Lo selatz l' i prenc ab bon grat,

Sitot s' esdesleya

Amor que m guerreya.


A 'N Miquel.

miércoles, 4 de octubre de 2023

Tome troisième contenant pièces amoureuses. Comte de Poitiers. Index de troubadours

Tome troisième

contenant

Les pièces amoureuses tirées des poésies de soixante troubadours, depuis 1090 jusques vers 1260.

1818.

Guillaume IX, comte, Poitiers, Aquitaine, Aquitania

Guillermo de Poitiers (Bibliothèque Nationale, MS cod. fr. 12473)


Comte de Poitiers.

I.


Farai chansoneta nueva

Ans que vent, ni gel, ni plueva;

Ma dona m' assaya e m plueva (: prueba?)

Quossi de qual guiza l' am;

E ja, per plag que m' en mueva,

No m solvera de son liam.


Qu' ans mi rent a lieys e m liure,

Qu' en sa carta m pot escriure:

E no m' en tenguatz per yure,

S' ieu ma bona dompna am;

Quar senes lieys non puesc viure,

Tant ai pres de s' amor gran fam!


Qual pro y auretz, dompna conja,

Si vostr' amor mi deslonja?

Per que us vulhatz metre monja?

E sapchatz, quar tan vos am,

Tem que la dolors me ponja,

Si no m faitz dreg dels tortz qu' ie us clam.

Que plus etz blanca qu' evori,

Per qu' ieu autra non azori;

Si'n breu non ai ajutori,

Cum ma bona dompna m' am,

Morrai pel cap sanh Gregori,

Si no m bayza 'n cambr' o sotz ram.


Qual pro y auretz, s' ieu m' enclostre

E no m retenetz per vostre? 

Tot lo joy del mon es nostre, 

Dompna, s' amduy nos amam. 

Lay al mieu amic Daurostre 

Dic e man que chan e que bram.


Per aquesta fri e tremble,

Quar de tant bon' amor l' am,

Qu' anc no cug qu' en nasques semble

En semblan del gran linh N Adam.


II.


Mout jauzens me prenc en amar

Un joy don plus mi vuelh aizir;

E pus en joy vuelh revertir,

Ben deu, si puesc, al mielhs anar;

Quar mielhs or n' am estiers cuiar

Qu' om puesca vezer ni auzir.


Ieu, so sabetz, no m dey gabar,

Ni de grans laus no m say formir;

Mas, si anc nulhs joys poc florir,

Aquest deu sobre totz granar,

E part los autres esmerar,

Si cum sol brus jorns esclarzir.


Ancmais no poc hom faissonar

Com en voler ni en dezir,

Ni en pensar ni en cossir,

Aitals joys no pot par trobar;

E qui be 'l volria lauzar,

D' un an no y poiria venir.


Totz joys li deu humiliar,

E tota ricors obezir

Mi dons, per son bel aculhir

E per son belh douset esguar;

E deu hom mais cent ans durar

Qui 'l joy de s' amor pot sazir.


Per son joy pot malautz sanar,

E per sa ira sas morir,

E savis hom enfolezir,

E belhs hom sa beutat mudar,

E 'l plus cortes vilanejar,

E 'l totz vilas encortezir.


Pus hom gensor non pot trobar,

Ni huelhs vezer, ni boca dir,

A mos ops la 'n vuelh retenir

Per lo cor dedins refrescar,

E per la carn renovellar

Que no puesca envellezir.


Si m vol mi dons s' amor donar,

Pres suy del penr' e del grazir,

E del celar e del blandir,

E de sos plazers dir e far,

E de son pretz tenir en car,

E de son laus enavantir.


Ren per autrui non l' aus mandar,

Tal paor ai qu' ades s' azir!

Ni ieu mezeys, tan tem falhir,

No l' aus m' amor fort assemblar;

Mas elha m deu mon mielhs triar,

Pus sap qu' ab lieys ai a guerir.


// Index de troubadours:

Guiraud le Roux

Rambaud d' Orange

Comtesse de Die, Dia

Pierre Rogiers, Peire Rotgiers

Bernatz de Ventadorn, Bernard de Ventadour

Geoffroi Rudel, Jaufre Rudel de Blaye, Blaia

Augier - Guilhem - Guillem - Novella - Ogier

Cabestaing, Cabestany, Guillaume, Guillem, Guilhem

Alfonse II Roi Aragon - Alfonso II

Peire Ramon Tolosa, Toloza, Pierre Raimond Toulouse

Guillaume de Beziers

Bertrand de Born

Folquet de Marseille, Fulco, Foulques

Albert, marquis de Malespine, Albertet

Gavaudan le vieux

Pons de Capdueil, Capduelh, Capduoill

Arnaud de MarueilArnaut de Mareuil. Maruelh, Marolh, Marol, Maroill, Maruoill, Meruoill

Pistoleta

Berenguer de Palasol, Palazol, Palol, Palou, Palafolls

Pierre de Barjac, Peire de Barjac

Cadenet

Sail, Salh, Saill, Scola, Escola, École, Bergerac

Rambaud, Vaqueiras, Raimbaut de Vacqueyras

Pons, Ponç de la Garda, Guardia, Saguardia

Peyrols, Peirols, Peirol

Gaucelm Faidit

Guillaume de Saint-Didier, Guillem de Sant Leidier

Guiraud, Giraud, Guiraut, Giraut, Girautz de Borneil,  Bornelh, Bornelh, Borneill, Bornell, Borneil, Borneyll

Hugues, Uc, Nuc - Brunet, Brunec, Brunenc

Peire Vidal, Pierre Vidal

Peire, Pierre; Alvernha, Alverne, Auvergne

Uc, Hugues, Saint Cyr, Circ

Clara, Claire; Anduse, Anduze, Anduza

Blacas, Blacatz

Uc de La Bacalaria, Hugues de La Bachelerie, Bachellerie

Perdigon, Perdigo.

Elias de Barjols

Raimond de Miravals, Miraval, Miravalh

Lo monge de Puicibot, Puycibot

Na Castelloza, La Dame Casteloze

Marcabrus, Marcabruns, Marcabrun (fill de Marcabrunela)

Gui d' Uisel 

Aimeric, Aimeri de Sarlat

Giraud, Guiraut de Calanson, Calanso

Giraud, Giraut, Guiraut, Salignac, Salinhac

Raimond, Raymond, Ramon, Ramon, Vidal. de Besalú

Deudes, Daude, Prades, Pradas


Guillem Magret, Guillaume Maigret

Aimeri, Aimeric, Peguilain, Peguilhan

Elias Cairels, Cairel, Cayrel

Pierre Cardinal, Peire Cardenal, Cardinal

Sordel, Sordello, Goito, Goit (italiá)

Le moine de Montaudon

Richard de Barbezieux

Blacasset

Giraud Riquier, Guirautz Riquiers 


//


Peitieus (Peitieu en grafia mistralencaPeytèu dins un tèxte ancian en occitanPoetae en peitavin-sentongésPoitiers en francés) es una comuna aguiainesa situada dins lo departament de Viena e la region de Novela Aquitània. Sa populacion èra estimada a 85 800 abitants, en 2004. Sa superfícia totala es de 42,11 km². Es situada a 340 km al sud-oèst de París.

La localitat es coneguda per la batalha de Peitieus entre los Francs menats per Carles Martèl e los Arabis.

Lo gentilici es peitevin - peitevina e pas peitavin - peitavina que significa los abitants de Peitau. (Poitou)

Poitiers, Peitieus

Toponimia:

Las atestacions ancianas son, per lhuec:

  • Peitieus - Lemonum ou Limonum (edat de Cesar); Λίμονον (edat de Ptolemèu); Lemuno (sens data); Lomounum ou Lomonum (sens data); Civitas Pictonum (sens data); Pictavi (sens data); Civitas Pictavorum (sens data); Civitas Pictava (sens data); Pictavis, Pictava urbs, Pictavensis civitas (edat de Gregòri de Tors); Pectavum, urbs Pectava (sens data); Pectavis, Pectavo (Edat Merovingiana); Apud Pictavium civitatem (sens data); Pictavia civitas au seglhe IXApud Pictavim en 1080Pictavensis ecclesia en 1092Seignoratge de Peytieus (sens data); Pictaviensis comes vers 1102Poyters, Peytiers en 1266Peiters, Peters en 1266Peitiers en 1278Poytiers en 1286Poiters en 1363Poictiers en 1366Poitiers en 1394Paytiers en 1445[4].

Peitieus a daissat lo sieu nom a tres grandas batalhas :

(Veire l'article Peitau per las autras batalhas dau Lindau dau Peitau).


http://linguistica-oc.com/wp-content/uploads/2013/07/Linguistica-occitana-6-CLO.pdf


Peytèunp.– Poitiers, dans ancien texte.
PEITIEU(rom. Peitieu, Peitieus, Peytieu, Peiteus, lat. Pictavium), n. de 1. Poitiers, capitale du Poitou; Pevthier, nom de fam. provençal.

Lou comte de Peitièu, Guillaume IX, comte de Poitiers, ancien troubadour, v. Guihèn ; Guihen de Peitièu, Guillaume de Poitiers, comte de Valentinois, époux de la comtesse de Die (12" siècle) ; Diano de Peitièu, Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, d’une noble famille du Dauphiné, maîtresse des rois François I" et Henri II.



Guillermo IX de Aquitania y VII de Poitiers (en occitano: Guilhem d'Aquitania o Guilhem de Peitieus; 22 de octubre de 1071-Poitiers, 10 de febrero de 1126), conocido también como Guillermo el Trovador (en francés: Guillaume le Troubadour), fue un noble francés, noveno duque de Aquitania, séptimo conde de Poitiers y primero de los trovadores en lengua provenzal del que se tiene noticia.

Nació en 1071, hijo de Guillermo VIII de Aquitania y de su tercera esposa, Audéarde de Borgoña, hija del duque Roberto I de Borgoña. Cuando falleció su padre en 1086, heredó unos dominios más extensos que los del propio rey de Francia, de quien era nominalmente vasallo. En los años 1101 y 1102, participó tardíamente en la primera cruzada tras la caída de Jerusalén. Sostuvo varias guerras contra los condes de Tolosa. Fue excomulgado en dos ocasiones, una de ellas por abandonar a su esposa legítima y arrebatarle a la fuerza la mujer a su vasallo el vizconde de Châtellerault. Entre 1120 y 1123 combatió junto a Alfonso I el Batallador, su concuñado, para intentar arrebatar a los musulmanes el reino de Valencia. La vinculación de Guillermo el Trovador y Alfonso I el Batallador es doble. De una parte, Inés de Aquitania —hermana de Guillermo el Trovador— casó con Pedro I de Aragón, el cual falleció sin descendencia masculina, heredando sus reinos su hermano Alfonso I el Batallador. De otra, porque a la muerte del Batallador, que falleció sin descendencia, heredó sus reinos su hermano Ramiro II el Monje, el cual casó con Inés de Poitou, hija de Guillermo el Trovador. De ahí que el Trovador resultara cuñado de Pedro I de Aragón y concuñado de sus hermanos, Alfonso I el Batallador y Ramiro II el Monje.

De su matrimonio con Felipa de Tolosa tuvo los siguientes hijos:

Inés de Poitou (1105-1159), esposa de Aimar de Thouars y de Ramiro II de Aragón;
Raimundo de Poitiers (c. 1115-1149), por su matrimonio con Constanza, príncipe consorte de Antioquía.

Guillermo de Poitiers es el primer poeta de nombre conocido en las literaturas románicas. Se conservan 11 poemas suyos, en que la temática amorosa es tratada a veces con gran crudeza: se autodenominaba «trichador de dòmnas», alardeaba de sus proezas sexuales y muchos de sus poemas están dedicados a su amante, Maubergeonne, a la que llama la Peligrosa. En otra composición, pide a sus caballeros que le ayuden a escoger caballo:

—nunca escoger me fue tan difícil—:
No sé si quedarme con [la dama] Agnes o con [la dama] Arsen.
Res non sai ab qual me tengua, de n'Agnes o de n'Arsen.

En otros poemas, muestra una sensibilidad enteramente diferente:

Con la dulzura de la primavera
bullen los bosques y los pájaros cantan
cada uno en su latín
según el ritmo del nuevo canto:
así conviene que cada uno se regocije
en lo que más desea.

Ab la doussor del temps novel
folhon li bosc e li auzel
chanton chascus en lor lati
segon lo vers del novel chan:
adonc esta ben qu'om s'aizi
d'aisso dont om a plus talan.

Acogió en su corte al bardo galés Blédri ap Davidor, quien introdujo en las literaturas románicas la leyenda celta de Tristán e Isolda.