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domingo, 31 de diciembre de 2023

Lexique roman, As - Astucia

As, s. m., as, un.

On a dit que ce mot, qui désigne un point unique marqué sur une carte

ou sur un dé, venait du latin assus, seul, unique. Voyez Du Cange, t. I,

p. 97.

En VI d'un as.

B. de Venzenac: Iverns.

En six d'un as.

CAT. ESP. As. PORT. Az. IT. Asso.


Ascendre, v., lat. ascendere, monter.

Poyrio comme foc ascendre.

Fum sobtamen ascen.

D'aquest mon Jhesu-Crist ascendet al cel.

Eluc. de las propr., fol. 107, 103 et 160.

Pourraient comme le feu monter.

La fumée monte subitement.

De ce monde Jésus-Christ monta au ciel.

ESP. Ascender. IT. Ascendere.

2. Ascendent, adj. v., lat. ascendentem, ascendant.

Als plus probdas parens que aura, assendens o descendens.

Tit. de 1294. DOAT, t. XCVII, fol. 263.

Aux plus proches parents qu'il aura, ascendants ou descendants.

Substantiv. Eretat d'aquelz que moran ses gazi, ascendent e li descendent, etc.

Cout. d'Alais, Arch. du Roy., K, 704.

Hérédité de ceux qui mourront sans testament, les ascendants et les descendants, etc.

CAT. Ascendent. ESP. Ascendiente. PORT. IT. Ascendente.

3. Ascensio, s. f., lat. ascensio, ascension.

Al bon jous de may la Ascentio.

V. et Vert., fol. 89.

L' Ascension au bon jeudi de mai.

E fetz ascension sus el sobeyran tron.

V. de S. Honorat.

Et fit ascension sur le trône suprême.

Solelh, en sa maior ascensio.

Eluc. de las propr., fol. 126.

Le soleil, en sa plus grande ascension.

CAT. Ascensió. ESP. Ascensión. PORT. Ascensão. IT. Ascensione.

4. Deissendre, Dissendre, v., lat. descendere, descendre, abaisser.

Et un mon cozi german, Josep, lo mes el sieu sepulcre e 'l dissendet de la cros. Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 8.

Et un mien cousin germain, Joseph, le mit au sien sépulcre, et le descendit de la croix.

Tot jauzions, de mon rossi

Dessendey jos sobr' el gravel.

Gavaudan le Vieux: L'autre dia.

Tout joyeux, je descendis de mon roussin en bas sur le gravier.

Fig. E te vencutz clercx qu'el volgron deissendre.

P. Vidal: Ma voluntatz.

Et tient vaincus les clercs qui le voulurent abaisser.

Malvestatz poia, pretz deiscen.

Un troubadour anonyme: Ades vei.

Méchanceté monte, mérite descend.

Substantiv. La rod', en breu virar,

Fai son poiar e descendre.

Giraud de Borneil: Honraz es.

La roue, en un rapide tourner, fait son monter et descendre.

Part. pas. E pus dompn' es dissenduda

Per blasme de fallimen.

H. de S.-Cyr: Longamen.

Et depuis qu'une dame est abaissée par blâme d'une faute.

CAT. Descendir. ESP. PORT. Descender. IT. Descendere.

5. Descendent, adj. v., descendant.

Angels ascendens et descendens.

Eluc. de las propr., fol. 160.

Anges montants et descendants. 

Substantiv. Ascendent e li descendent.

Cout. d'Alais, Arch. du Roy., K, 704.

Les ascendants et les descendants.

CAT. Descendent. ESP. PORT. IT. Descendente.

6. Dessenh, Deisses, Disses, s. m., décadence.

Que quan hom lo troba en deisses.

Rambaud de Vaqueiras: Ja hom pres.

Que quand on le trouve en décadence.

Per qu'ieu suy vengutz en dessenh.

Deudes de Prades: Sitot m'ai pres.

Parce que je suis venu en décadence.

Mas als fenhens gualiadors

Que vos meton en disses.

Elias de Barjols: Morir pogr' ieu.

Mais aux feignants trompeurs qui vous mettent en décadence.

7. Descendement, Deysendement, s. m., descente, abaissement.

Per aytal montament et descendement.

Eluc. de las propr., fol. 92.

Pour telle montée et descente.

E 'l deysendement

Que fes lo Sant-Esperit.

V. de S. Trophime.

Et la descente que fit le Saint-Esprit.

Volc mostrar lo descendement de Deu als homes.

Trad. de Bède, fol. 14.

Il voulut montrer l'abaissement de Dieu aux hommes.

ESP. Descendimiento. PORT. IT. Descendimento.

8. Descensio, s .f., lat. descensio, descente.

Als inferns descensio.

Eluc. de las propr., fol. 128.

Descente aux enfers.

CAT. Descensió. ESP. Descensión (descenso). IT. Descensione.

9. Condeyssendre, v., condescendre, consentir.

Que condeyssenda a lur volontat.

Statuts de Provence. BOMY, p. 199.

Qu'il condescende à leur volonté.

Condecen que ella puesca alienar.

Tit. de 1389. DOAT, t. XXXIX, fol. 206.

Consent qu'elle puisse aliéner.

CAT. Condescendir. ESP. PORT. Condescender. IT. Condescendere.

10. Transcendent, adj. v., lat. transcendentem, transcendant.

Per so es apelatz noms transcendens, so es motz que totz los autres mots passa et sobremonta.

Leys d'amors, fol. 44.

Pour cela il est appelé nom transcendant, c'est-à-dire mot qui passe et surmonte tous les autres.

CAT. Transcendent. ESP. (Trascendente y transcendente) 

PORT. Transcendente. IT. Trascendente.


Asclar, Ascleiar, v., fendre, mettre en éclats, fêler.

No pens mais d'asclar caps e bras.

Bertrand de Born: Be m play.

Je ne pense jamais qu'à fendre têtes et bras.

Non i a bon escut que non pecei

Asta reida de fraisser o non asclei.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. II.

Il n'y a bon écu que dure lance de chêne ne brise ou ne fende.

CAT. Asclar. IT. Asciare. (ESP. astillar, partir, tajar)

2. Ascla, s. f., éclat de bois.

Saumada de lenha, I ascla.

Cartulaire de Montpellier, fol. 115.

Charge de bois, un éclat.

3. Asclen, s. m., éclat, fêlure.

Que de sa lansa volen lhi gran asclen.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 81.

Que les grands éclats de sa lance volent.

CAT. Ascle.

4. Esclatar, v., éclater, se fendre, se briser.

E la vostra panseta

Esclatara, si avetz manjat pro.

T. de R. Gaucelm et de J. Miralhas: Joan.

Et votre petite panse éclatera, si vous avez mangé beaucoup.

Qu'a pauc lo cors no m'esclata.

Rambaud d'Orange: Ah durs crus.

Que peu s'en faut que le coeur ne me fende.

CAT. Esclatar. (ESP. Estallar, explotar)

5. Esclata, s. f., rejeton, lignée.

Roma, de mal' esclata.

G. Figueiras : Sirventes vuelh.

Rome, de mauvaise lignée.

(chap. rechito, plansó)

Ascona, s. f., pique, épieu.

E tenc una ascona el man,

E trames la 'l de tal vertut

Que tota s romp sus en l'escut.

Roman de Jaufre, fol. 49.

Et tient une pique à la main, et la lui lance de telle force qu'elle se rompt entièrement sur l'écu.

Fig. Lausengier, bec d'ascona.

P. Raimond de Toulouse: Pos lo prims.

Médisants, becs de pique.

ANC. ESP.

Dexaron se matar á golpes de azconas.

V. de Santa Oria, cop. 81.


Asma, s. f., lat. asthma, asthme.

Si vostr' auzels es trop pensius,

So fai asma, uns mals esquius,

Que ill fai batre lo cor plus fort

Que no deu.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Si votre oiseau est trop pensif, ce qui fait cela, c'est l'asthme, un mal terrible, qui lui fait battre le coeur plus fort qu'il ne doit.

Difficultat de respiracio et de haspiracio o de quascuna apelam asma.

Eluc. de las propr., fol. 86.

Nous appelons asthme difficulté de respiration et d'aspiration, ou de chacune.

ANC. FR. Les signes que l'oiseau a l' asme, autrement pantais, sont quand il ne peut avoir l' haleine, etc.

Fouilloux, Fauconnerie, fol. 80.

CAT. ESP. PORT. IT. Asma.

2. Asmatic, adj., lat. asthmaticus, asthmatique.

Gensana... no sera asmatic qui d'ela uza...

Val ad asmatics que han alenament corrumput.

Eluc. de las propr., fol. 211 et 184.

Gentiane... ne sera asthmatique qui en use... Vaut aux asthmatiques qui ont la respiration corrompue.

CAT. Asmatic (asmàtic). ESP. Asmático. PORT. IT. Asmatico.


Asne, Aze, s. m., lat. asinus, âne.

Vianda, fais e basto coven a asne.

Trad. de Bède, fol. 74.

Nourriture, fardeau et bâton convient à âne.

E l' azes quan brama.

Pierre d'Auvergne: Belha m'es.

Et l' âne quand il brait.

Coma l'aze del moli que porta aytan volontiers lo blat del paure coma del ric. V. et Vert., fol. 54.

Comme l'âne du moulin qui porte aussi volontiers le blé du pauvre comme du riche.

CAT. Ase. ESP. PORT. Asno. IT. Asino.

2. Asina, s. f., lat. asina, ânesse.

Una asina e so poli.

Sermons en provençal, fol. 23.

Une ânesse et son ânon.

EST. (burra también) PORT. Asna. IT. Asina. (chap. burra, somera)

3. Azenin, Azinin, adj., lat. asininus, qui est d'âne.

Fan semblan azeni.

Marcabrus: Diray vos en.

Ils font manière d'âne.

Sanc azini begut sana febres.

Suffumigacio d'unglas azininas.

Eluc. de las propr., fol. 236.

Le sang d'âne bu guérit fièvres.

Fumigation d'ongles d'âne.

ANC. FR. Iceluy avec sa bouche d'asne ne fait qu'asnoner; Balde ne peut entendre son langage asnin.

Histoire maccaronique, t. II, p. 276.

ESP. Asnino. PORT. IT. Asinino.

4. Anina, Anhina, s. f., peau d'âne préparée.

Lo C d' aninas, I denier... Un trosel d' aninas.

Cartulaire de Montpellier, fol. 113.

Le cent de peaux d'ânes, un denier... Une charge de peaux d'ânes.


Aspersio, s. f., lat. aspersio, aspersion, effusion.

Oli si tra per aspersio d'aiga bullent sobre las olivas.

No cuiavo prendre purificacio en lors temples ses aspersio.

Eluc. de las propr., fol. 216 et 211.

Huile s'extrait par effusion d'eau bouillante sur les olives.

Ne croyaient prendre purification en leurs temples sans aspersion.

Per aspersion o estendament del sanc de Jhesu Xprist.

Priv. conc. par les R. d' Anglet., p. 4.

Par l'effusion et l'expansion du sang de Jésus-Christ.

CAT. Aspersió. ESP. Aspersión. PORT. Aspersão. IT. Aspersione.

2. Aspergir, v., lat. aspergere, asperger.

Sia aspergit am aigua frega.

Trad. d'Albucasis, fol. 12.

Qu'il soit aspergé avec eau froide.

PORT. Aspergir. IT. Aspergere. (ESP. Asperger, asperjar, hisopear, rociar.)


Asphalt, s. m., lat. asphaltium, asphalt, bitume.

Es lac de asphalt o de betum apelat Mar Morta.

Eluc. de las propr., fol. 152.

Lac d'asphalt ou de bitume est appelé Mer Morte.

ESP. IT. Asfalto. (CAT. Asphalt : asfalt)


Aspis, Aspic, s. m., lat. aspis, aspic.

Una serpen es que es appellada en lati aspis.

V. et Vert., fol. 104.

Il est un serpent qui en latin est appelé aspic.

Del uou d' aspic naysh basilic.

Eluc. de las propr., fol. 277.

De l'oeuf d'aspic naît le basilic.

CAT. Aspit (àspitserp). ESP. Áspid. PORT. Aspid. IT. Aspide.

Aspre, adj., lat. asper, âpre, rude.

Lo gra d'aquesta herba es mot pauc, mas el es mot aspre e fortz.

Portava aspres vestirs e fort humils.

Aquestas aspras penedensas.

V. et Vert., fol. 55, 104 et 71.

Le grain de cette herbe est très petit, mais il est très rude et fort.

Il portait vêtements rudes et très modestes.

Ces âpres pénitences.

La via de salut que sembla un pauc aspra.

Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 3.

La voie du salut qui semble un peu âpre.

CAT. Aspre. ESP. Áspero. PORT. Aspero. IT. Aspro.

2. Asprieu, adj., rude, grossier.

Substantiv. Que totz bos fagz

Demostr' al plus asprieu.

Brev. d'amor, fol. 223.

Qu'elle démontre tous bons faits au plus grossier.

3. Aspramens, adv., âprement, durement.

Que lai on no mort, ilh lecha

Plus asprament no fai chatz.

Marcabrus: Dirai vos.

Que là où elle ne mord, elle lèche plus âprement que le chat ne fait.

Reprec la trop aspramens. Philomena.

La reprit très durement.

CAT. Asprement. ESP. ásperamente. PORT. Asperamente. IT. Aspramente.

4. Aspre, s. m., lat. aspretum, lieu scabreux. 

(ESP. lugar escabroso, áspero)

A Enpus a granz aspres

E una gran clapiera.

V. de S. Honorat.

A Empus il y a de grands lieux scabreux et un grand amas de pierres.

5. Asperitat, Aspredat, Aspretat, s. f., lat. asperitatem, aspérité,

âpreté, rudesse, austérité.

Cove que razas e enguales aquel en la asperitat.

L'aspretat de aquela fractio sia ostada e engualhada.

(N. E. Igualada, ciudad de Barcelona, se encuentra en los textos antiguos con diferentes variantes.)

Trad. d'Albucasis, fol. 59 et 21.

Il convient que tu rases et égalises celui-là en son aspérité.

Que l'aspérité de cette cassure soit ôtée et égalisée.

Dejunis ni autras aspretatz.

V. et Vert., fol. 12.

Jeûnes et autres austérités.

(chap. Dijús ni datres aspredats.)

Per la aspredat dels mals. Trad. de Bède, fol. 65.

Par l' âpreté des maux.

Que no y conoysh hom aspretat de so.

Leys d'amors, fol. 111.

Que l'on n'y connaît rudesse de son.

ANC. FR. Tu redotes l' aspreteit de la medecine.

Trad. des sermons de S. Bernard. Sainte-Palaye, Gloss.

ANC. CAT. Asperitat, aspretat. ANC. ESP. Asperidad (MOD. aspereza). 

IT. Asprità.

6. Aspreza, s. f., âpreté, rudesse, austérité.

Motas gens fan sacrifici a Dieu de dejunis, e de peregrinacios, e

de cilicis, e de disciplinas, e d'autras asprezas de lur cors.

V. et Vert., fol. 74.

Beaucoup de gens font sacrifice à Dieu de jeûnes, et de pélerinages,

et de cilices, et de disciplines, et d'autres austérités de leur corps.

Mot si ferran am gran aspreza.

Los XV signes de la fi del mon.

Se frapperont avec très grande rudesse.

ANC. FR. Doubtant rigour et aspresse de justice.

Lett. de rém. 1372. Carpentier, t. 1, col. 329.

CAT. Aspresa. ESP. PORT. Aspereza. IT. Asprezza.

7. Asperatiu, adj., qui rend âpre, aspératif.

Virtut asperativa obra per caut et freg.

Eluc. de las propr., fol. 275.

Vertu aspérative opère par chaud et froid.

ANC. FR. Que toutes choses laxatives

Et qui sont asperatives.

Eustache Deschamps, p. 168.

8. Exasperatiu, adj., lat. exasperator, exaspératif, qui exaspère.

De las venas et las arterias exasperativa.

Eluc. de las propr., fol. 26.

Exaspérative des veines et des artères.


Assana, s. f., chiffon.

Tal, que no pretz un' assana.

Deudes de Prades: Belha m'es.

Tels, que je ne prise un chiffon.


Assar, v., lat. assare, rôtir. 

(N. E. francés antiguo, rostir, como en catalán)

Part. pas.

Uous... quan so assadz de jus cendres.

Carns si devo manjar assadas... Cum algunas carns sio sanas assadas e no bulhidas.

Eluc. de las propr., fol. 277 et 233.

Oeufs... quand ils sont rôtis sous cendres.

Chairs se doivent manger rôties... Comme quelques chairs soient saines rôties et non bouillies.

ESP. Asar. PORT. Assar.

2. Assament, s. m., rôtissure.

Carns humidas per assament prendo dezicatio.

Eluc. de las propr., fol. 233.

Chairs humides prennent dessiccation par rôtissure.

ESP. Asación. IT. Assazione.

3. Assatura, s. f., lat. assatura, rôtissure.

Fava pauc noyrish; per assatura et decoctio sa ventozitat amerma.

Eluc. de las propr., fol. 208.

Fève nourrit peu; par rôtissure et décoction sa ventosité diminue.

PORT. Assadura.

4. Aste, s. m., lat. astatus, broche, pièce mise à la broche. (brochette)

Et an aste o enpastat.

Brev. d'amors, fol. 130.

Et ils ont broche ou pâté.

ANC. FR. Dame, li chapon sont tout cuit

Et les deux oies en un haste.

Et quand j'avoie, o le verjus,

Mon haste en la broche torné.

Fabl. et cont. anc, t. III, p. 363; t. IV, p. 447.

Fetes li un petit de haste

De deux roingnons.

Roman du Renart, t. 1, p. 10.

CAT. Ast. (N. E. A l'ast.) 

5. Enastar, v., embrocher, mettre en broche.

Part. pas.

Pueys ab clavelhs sus la cros enastat.

Matfre Ermengaud, Épître à sa soeur.

Puis avec des clous embroché sur la croix.

ANC. CAT. Enastar.


Assassin, Ansessi, s. m., assassin.

Le mot sahs signifiait glaive chez les anciens Saxons; le poète Engelhusius a dit:

Quippe brevis gladius apud illos saxa vocatur. (saxa : saxons)

On a conjecturé avec quelque vraisemblance que ce mot avait fourni

celui d'assassin, d'autant que Matthieu Paris, dans la Vie de Henri III, roi

d'Angleterre, désigne les assassins par l'épithète de porteurs de couteaux: assassinos quos cultelliferos appellamus.

Voyez les Mém. de l' Inst., classe de lang. et litt. anc, t. IV, p. 1, etc.

(N. E. https://recherchesfrance.blogspot.com/2023/08/blog-post.html Pasquier.)

Mas que s'amors m'auci,

Ja plus mal assassi

No sai pogra enveiar.

Giraud de Borneil: Leu chansoneta.

Pourvu que son amour me tue, jamais elle ne pourrait envoyer ici plus méchant assassin.

Quar mielhs m'avetz ses duptansa

Qu'el vielh ansessi la gen,

Que van, neys si era part Fransa,

Tan li son obedien,

Aucir sos guerriers mortals.

Aimeri de Peguilain: Pus descobrir.

Car vous me possédez sans doute mieux que le vieil assassin ne possède ses gens, qui vont, même si c'était à travers la France, tant ils lui sont obéissants, tuer ses ennemis mortels.

Mas fag m'avetz ansessi

Mon cor, que per vos m'auci.

Aimeri de Peguilain: Yssamen cum.

Mais vous m'avez rendu assassin mon coeur, qui me tue pour vous.

ANC. CAT. Assessi (assessí, com Lluïs Companys). EST. Asesino. 

PORT. IT. Assassino.


Assiduos, adj. lat. assiduus, assidu, attentif.

Aias ton cor els comandamens de Deu e sias i fort assiduos.

Assiduosa orazos del just es molt bona.

Trad. de Bède, fol. 31 et 27.

Ayes ton coeur aux commandements de Dieu et sois-y fort attentif.

L'oraison assidue du juste est très bonne.

ANC CAT. Assiduit. ANC. ESP. Asiduo. PORT. IT. Assiduo.

2. Assiduosament, Asidualmens, adv., assidûment, continuellement.

Fols pecha assiduosament.

Trad. de Bède, fol. 43.

L'insensé pèche continuellement.

Non puesca estar asidualmens en la bailia outra dos ans.

Cout. d'Alais, Arch. du Roy., K, 704.

Ne puisse être assidûment dans le bailliage au-delà de deux ans.

ANC. CAT. Assiduitament. ANC. ESP. Asiduamente. PORT. IT. Assiduamente.

3. Assiduitatz, s. f., assiduité.

Si cum assiduitatz aparelia familiaritat.

Trad. de Bède, fol. 80.

De même que l'assiduité prépare la familiarité.

ANC. ESP. Asiduidad. PORT. Assiduidade. IT. Assiduità.


Assistar, v., lat. assistere, assister.

Part. pas. Assistat de son viquari general.

Tit. de 1212. Hist. de Nîmes, t. 1, pr., p. 102.

Assisté de son vicaire général.

Quoique ce titre soit évidemment faux, il n'en constate pas moins l'usage

du mot dans la langue du pays.

CAT. EST. Asistir. PORT. Assistir. IT. Assistere.

2. Resistir, v., lat. resistere, résister.

Et ieu demourarai... per resistir a la folia de mon nebot.

Chronique des Albigeois, col. 6.

Et je demeurerai... pour résister à la folie de mon neveu.

Alcun volen a lui resistir.

Priv. conc. parles R. d' Anglet., p. 18.

Quelques uns veulent lui résister.

CAT. ESP. PORT. Resistir. IT. Resistere.


Assorizanar, v., empirer, se détériorer.

Tal, que no pretz un' assana,

Canton e cridon voluntier,

Issamen co 'l plus dreiturier,

Per que chans assorizana.

Deudes de Prades: Belha m'es.

Tels, que je ne prise pas un chiffon, chantent et crient volontiers, comme les plus habiles, c'est pourquoi le chant se détériore.


Ast, s. m., du lat. hasta, pique.

Si lay a astz, ni pals, ni picx.

P. Cardinal: D'un sirventes far.

S'il y a là lance, et pieu, et pique.

2. Asta, s. f., lat. hasta, pique, javelot, lance.

El cors li met de s'asta lo fer.

Lai, per est prat, d'astas tal bruelha.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 81 et 17.

Il lui met le fer de sa lance dans le corps.

Là, par ce pré, une telle forêt de piques.

Una ast 'i deu esser messa.

Trad. du Code de Justinien, fol. 40.

Une pique y doit être mise.

ANC. FR. Que la haste grosse de pomier

Li fist parmi l'escu passer.

R. de la Guerre de Troye. Du CANGE, t. III, col. 1069.

CAT. ESP. Asta. PORT. Aste. IT. Asta.

3. Asteza, s. f., petite pique, tronçon.

… Ieu no sai baro,

Tan sia joves efas,

Que mezes dos' astezas

Ni us servis ses guizardo.

Elias de Barjols: Amor be m platz.

Je ne sais un baron, tant il soit jeune enfant, qui mît douze tronçons et vous servît sans récompense.

4. Asteiar, v., tendre, vibrer.

Part. pas. E pueis trag demanes

Sagetas d'aur ab son arc asteiat.

Giraud de Calanson: A lieys cui.

Et puis il tire sur-le-champ des flèches d'or avec son arc vibré.

5. Astela, s. f., lat. hastula, attelle, petite lance, tronçon.

Que la astelha, que es pausada sobre aquela fractura, sia pus grossa e pus lada un petit que las autras astelhas.

Doas canas e doas astelas subtils.

Trad. d'Albucasis, fol. 57 et 16.

Que l'attelle, qui est posée sur la fracture, soit un peu plus grosse et plus large que les autres attelles.

Deux cannes et deux attelles déliées.

L'uns trais peira, l'autre astelas.

P. Cardinal: Una cieutat.

L'un lance pierre, l'autre tronçons.

ANC. FR. Les lances volent en asteles.

Roman du Renart, t. III, p. 261.

CAT. Astella.

6. Astelier, s. m., amas de lances.

Aqui viratz far d'astas tant astelier,

Tan colp ferir de drech e traversier.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 80.

Là, vous verriez faire si grand amas de lances, tant de coups frapper de droit et de travers.

ESP. Astillero.

7. Astellar, v., briser, casser en morceaux.

No i ac tan fort escut non escancel,

No fenda, e no pertus, e no arcel;

Asta reida de fraisser que no astel.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 28.

Il n'y eut si fort écu qui ne se rompe, ne se fende, ou ne se perce, ou ne se courbe; lance roide de frêne qui ne se brise.

CAT. Astellar. ESP. Astillar.

8. Subastacio, s. f., lat. subhastatio, subhastation, encan, vente publique. (N. E. Encant, encan, encante, encanto, venta pública.)

Al encan o am subastacio.

Tit. du XIIIe siècle. DOAT, t. CXVIII, fol. 42.

A l'encan ou avec subhastation.

ESP. Subastación (subasta). IT. Subastazione.

9. Subastaire, Subastador, s. m., officier qui vend à l'encan.

Al encantaire e al subastaire... Eligir totz subastadors o encantadors.

Tit. du XIIIe siècle. DOAT, t. CXVIII, fol. 42 et 37.

A l'encanteur et au subhastateur... Élire tous subhastateurs ou encanteurs.

On lit dans les statuts d'Avignon, lib. I, rub. 14, art. 1:

Quod subhastatores jurent quod fideliter subhastabunt, etc.

Du Cange, t. VI, col. 803.

10. Subastar, v., lat. subhastare, subhaster, mettre à l'encan.

Per encantar e subastar las causas venals.

Tit. du XIIIe sièc. DOAT, t. CXVIII, fol. 37.

Pour vendre à l'encan et subhaster les choses vénales.

Part. pas. Ela deu esser subastada; so es una ast' i deu esser messa per senial, per aco que tuit ome sapian qu'ela vol esser venduda.

Trad. du Code de Justinien, fol. 40.

Elle doit être subhastée, c'est-à-dire une pique y doit être mise pour signe, à l'effet que tous hommes sachent qu'elle veut être vendue.

ANC. FR. Comme Servilia, mère de Marcus Brutus, eut achepté à vil prix un riche héritaige de César, qui faisoit subhaster les biens des citoyens.

Macault, trad. des Apopht., fol. 253.

CAT. ESP. Subastar. IT. Subastare.


Astiu, adj., allem. hastig, prompt, vite. (DE. eilig; Eile)

Quan la votz es grossa... delgada e astiva.

Liv. de Sydrac, fol. 127.

Quand la voix est grosse... déliée et prompte.

2. Astivamen, adv., hâtivement.

Ajudar e esqualfar per core, per anar astivamen.

Liv. de Sydrac, fol. 93.

Aider et échauffer pour courir, pour aller hâtivement.


Astre, s. m., lat. astrum, astre, destin, bonheur.

Et astre de bes o de mals

Segon la costellacio.

Brev. d'amor, fol. 34.

Et astre de bien ou de mal selon la constellation.

Doncs astres notz e val

A tot hom del mon.

Nat de Mons: Al bon rei.

Donc un astre nuit et vaut à tout homme du monde.

Fig. Tant vos det Dieus d' astre e de poder.

R. Jordan: Aissi cum.

Tant Dieu vous donna de bonheur et de pouvoir.

Cuion que lur sia donatz

Astres, que puescon ses valor

Esser valens.

Aimar de Rocafixa: No m lau de.

Ils pensent que destin leur soit donné, qu'ils puissent sans mérite être méritants.

CAT. Astre. ESP. PORT. IT. Astro.

2. Astronomia, Astrolomia, Austronomia, s. f., lat. astronomia, astronomie, astrologie.

Quar nul temps astronomia

Non auzi ni geometria.

Brev. d'amor, fol. 2.

Car jamais je n'appris astronomie ni géométrie.

Las arts de devinar e d' astronomia.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 83.

Les arts de deviner et d'astrologie.

L'art de l' austronomia e de las planetas e dels signes, e dels ponhs e

de las oras.

Liv. de Sydrac, fol. 44.

L'art de l'astrologie et des planètes et des signes, et des points et des heures.

Tant sabia de astrolomia.

V. de S. Honorat.

Tant il savait d'astrologie.

ANC. CAT. Astrolomia. CAT. MOD. ESP. (Astronomía) PORT. IT.

Astronomia

3. Astrologia, s. f., lat. astrologia, astrologie, astronomie.

Que lunhs (: nulhs) homs posca saber per sciencia d' astrologia.

E so denotatz, pels maestres d'astrologia, per alcunas costellacios, etc.

Eluc. de las propr., fol. 11 et 109.

Que nul homme puisse savoir par science d'astrologie.

Et sont dénotés, pour les maîtres d'astronomie, par aucunes constellations, etc.

CAT. ESP. (Astrología) PORT. IT. Astrologia.

4. Estrolomia, Estronomia, s. f., astrologie.

Segon la razon dels agurs ni de poinz, e d'estrolomia.

V. de Bertrand de Born.

Selon la raison des augures et de points, et d'astrologie.

Et es tant sabens d'art e d'estronomia,

Qu'el ve e conois enans so que ave.

G. Figueiras: Un nou.

Et il est tellement savant d'art et d'astrologie, qu'il voit auparavant et connaît ce qui arrive.

5. Astrologian, Austronomian, Estronomian, s. m., astronome, astrologue.

Aquestz signes apelo los astrologias mayzos.

Eluc. de las propr., fol. 109.

Les astronomes appellent ces signes maisons.

E fo lo plus grans austronomias de cel temps.

Mas lo bos estronomias en pot saber una partida.

Liv. de Sydrac, fol. 43 et 15.

Et il fut le plus grand astronome de ce temps.

Mais le bon astrologue en peut savoir une partie.

ANC. FR. Sont medecins et astronomiens.

J. Bouchet, Triom. de François I, fol. 90.

CAT. (N. E. no pierde la o final) ESP. (Astrónomo) PORT. IT. Astronomo.

6. Austronomeiaire, Estronomeiaire, s. m., astronome, astrologue.

Lo lhibre e son austronomeiaire Sydrac...

Que ns evietz vostre estronomeiaire Sydrac. (evietz : envietz : envieu)

Liv. de Sydrac, fol. 3.

Le livre et son astronome Sydrac...

Que vous nous envoyiez votre astrologue Sydrac.

ANC. ESP. Astronomero. (ESP. MOD. Astrónomo, astrólogo)

7. Estrologiar, v., observer les astres.

Un pastor armini... que estrologia.

Hist. abrégée de la Bible, fol. 15.

Un pasteur arménien... qui observe les astres.

8. Astralabi, s. m., lat. astrolabium, astrolabe.

An astralabi e quadran. Brev. d'amor, fol. 28.

Ils ont astrolabe et cadran.

CAT. Astrolabi. ESP. PORT. IT. Astrolabio.

9. Astrar, v., influencer par les astres.

Part. pas. E tot quant sazos fa

En est mon es astrat.

Nat de Mons: Al bon rei.

Et tout ce que le temps fait en ce monde est influencé par les astres.

Mout es greu turmen astratz

A selh qu'ab nulh valedor

No s pot valer.

G. Riquier: Ad un fin.

C'est un pénible tourment influencé par les astres à celui qui ne se peut prévaloir avec aucun protecteur.

10. Astruc, adj., lat. astrosus, heureux, bien influencé par les astres.

Astrosus, ab astro dictus, quasi malo sidere natus.

Isidor., Orig., X.

Astrucs es selh cui amors ten joyos.

Pons de Capdueil: Astrucs es.

Heureux est celui qu'amour tient joyeux.

Substantiv. Qu' astrucs sojorn e jai,

E malastrucs s'afana.

B. de Ventadour: Quan la.

Que l'heureux repose et gît, et le malheureux se fatigue.

ANC. CAT. Astruch. ANC. ESP. ANC. PORT. Astroso.

11. Astrugueza, s. f., bonheur.

So qu'el filh qu'es en poder de son paire gazanha... o per son afan, o per astrugueza, si cum es si el o troba.

Trad. du Code de Justinien, fol. 73.

Ce que gagne le fils qui est en pouvoir de son père... ou par sa peine, ou par bonheur, ainsi comme il est s'il le trouve.

12. Benastre, s. m., bonheur.

Lauzengier, benastr' aiatz,

Quar m'etz de tan bon' ajuda,

Qu'ab vostre mentir m'onratz

E vertatz non es saubuda.

Cadenet: Amors e com.

Médisants, ayez bonheur, car vous m'êtes de si bonne aide, qu'avec votre mentir vous m'honorez, et la vérité n'est pas sue.

13. Benastruc, adj., bienheureux.

E com lo benastruc cors santz

Li fon aparegut enans.

V. de S. Honorat.

Et comme le bienheureux corps saint lui fut apparu devant.

Eras pus vei mon benastruc

Temps que quascus desira e vol.

G. Pierre de Cazals: Eras pus vey.

Maintenant puisque je vois mon bienheureux temps que chacun désire et veut.

14. Desastre, s. m., malheur, infortune, désastre.

Er auiatz, senher, cal desastre

Li avenc per sa gilozia.

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.

Maintenant écoutez, seigneurs, quel désastre lui advint par sa jalousie.

CAT. ESP. (Desastre) PORT. Desastro. IT. Disastro.

15. Desastrat, adj., malheureux, abandonné du ciel.

Que farai, desastrat?

V. de S. Honorat.

Que ferai-je, malheureux!

Car si, per lor grand malvestat,

Aquist enemic desastrat

Tempton un home vigoros.

Brev. d'amor, fol. 25.

Car si, par leur grande méchanceté, ces ennemis abandonnés du ciel tentent un homme vigoureux.

Substantiv. Merce ti quer la desastrada.

V. de S. Honorat.

La malheureuse te requiert merci.

ANC. FR. A ce jour fatal et desastré.

Contes d'Eutrapel, fol. 171.

Voi quel malheur poursuit ces terres desastrées,

Et quel heur cependant rit dedans les contrées

Qu'une constante paix habite autour de nous.

Bertaut, p. 23.

L'année desastrée

Que Bude trespassa.

J.-A. de Baïf.

CAT. Desastrat. ESP. PORT. Desastrado. IT. Disastratto.

16. Desastruc, adj.,. infortuné, malheureux.

(N. E. El catalán usa malaurat, malaurada, que se parece un poco a malheureux, malheureuse) 

Desastrucs nasques de maire,

Pus totz mals mi apejura.

Rambaud d'Orange: Ar m'es.

Je naquisse de mère malheureux, puisque tout mal m'empire.

ANC. CAT. Desastruch. ESP. PORT. Desastroso. IT. Disastroso.

17. Malastre, s. m., infortune, malheur.

E pus malastres m'a eleg.

Rambaud d'Orange: Er no sui.

Et puisque le malheur m'a choisi.

Que bos esfortz malastre vens.

G. Adhemar: Ben fora.

Que bon effort surmonte le malheur.

18. Malastruc, adj., malheureux, malotru.

E fis be malastruc jornal,

Qu'anc nuilhs malastrucs no 'l fetz tal.

Rambaud d'Orange: Er no sui ges.

Et je fis bien malheureuse journée, tellement que jamais nul malheureux ne la fit telle.

Farai vers malastruc e freg.

Rambaud d'Orange: Er no sui ges.

Je ferai un vers malotru et froid.

Ricx malastrucx, s'ieu vos sabia

Lauzor, volontiers la us diria.

B. de Rovenac: D'un sirventes.

Riche malotru, si je vous connaissais louange, volontiers je vous la dirais.

Substantiv. Que mil malastruc serion ple

Del malastre qu'ieu ai en me.

Rambaud d'Orange: Er no sui.

Que mille malheureux seraient remplis du malheur que j'ai en moi.

ANC. FR. Dit... je suis bien malostru de tant avoir parlé à toi... escommenié que tu es.

Lett. de rém., 1407. Carpentier, t. II, col. 1130.

Ainsi les pauvres malautrus sont aulcunes fois plus de trois semaines sans manger.

Rabelais, liv. II, ch. 30.

ANC. CAT. Malastruch.

ANC. ESP. El ome malastrugo no s sabe gardar.

Poema de Alexandro, cop. 1644.

ANC. IT. Ahi malestrui, e mal nati, che dissertate vedove e pupilli, che rapite alli meu possenti. Dante, il Convito.

Un annotateur de Dante explique malestrui par mal instruit, male 'nstruiti. Mais il vient du malastruc des troubadours; le mal nati l'explique assez. D'ailleurs la lecture du passage entier de Dante ne laisse aucun doute.

19. Malastrugamen, adv., malheureusement.

Mas s'atrobes dos malastrucx

Qu'anesson malastrugamen.

Rambaud d'Orange: Er no sui.

Mais si je trouvasse deux malheureux qui allassent malheureusement.

20. Malastrugeza, s. f, malheur.

Malastrugeza abaissa, astrugeza esleva.

Trad. de Bède, fol. 2.

Malheur abat, bonheur élève.

21. Enastrar, v., douer d'une heureuse étoile.

Part. pas. Car non sui enastratz.

Giraud de Borneil: Lo doutz chantz.

Car je ne suis pas doué d'une heureuse étoile.

22. Adastrar, v., mettre sous l'heureuse influence des astres, doter, douer.

Toza, fi m ieu, gentil fada

Vos adastrec, quan fos nada,

D'una beutat esmerada.

Marcabrus: L'autr'ier.

Fillette, fis-je, une gentille fée vous doua d'une beauté épurée, quand vous fûtes née.


Astrion, s. m., lat. astrion, astrion.

Astrion es peyra... al centre de laqual lutz una steleta.

Eluc. de las propr., fol. 185.

Astrion est une pierre... au centre de laquelle luit une petite étoile.


Astucia, s. f., lat. astutia, astuce.

L'apela serpent, per razo de sa astucia e falsia venenoza... Tal es lor astucia que a pena se percep per home.

Eluc. de las propr., fol. 12 et 210.

L'appelle serpent pour raison de son astuce et fausseté, venimeuse... Telle est leur astuce qu'à peine elle s'aperçoit par l'homme.

CAT. ESP. PORT. Astucia. IT. Astuzia. (chap. Astussia)

martes, 2 de agosto de 2022

Birolay de Madona Sancta María. Monserrate.

CARTA LIV. (Viaje literario a las iglesias de España, tomo 7)

Viaje a Monserrate

Mi querido hermano: El monte de Monserrate, sito en el confín de las diócesis de Vique y Barcelona y de la jurisdicción de la primera, es uno de los objetos que llama la atención de naturales y extranjeros, y admira aun a los acostumbrados a ver rarezas y maravillas de la naturaleza. No hay pincel ni pluma que pueda explicar las perspectivas que ofrece al que se interna en él. Grupos continuos de cilindros y conos de varios tamaños, unidos con más o menos estrechez, dejando en su unión las grietas suficientes para que la naturaleza los adorne, y digamos los borde con sus verdes producciones, que ofrecen una labor vistosísima. Es singular la magnitud de uno de estos conos que digo que se eleva solo en la cresta de la montaña, y llaman el Cavall Bernat, cuya descripción hace una historia MS. en hexámetros, por un monje llamado Fr. Antonio Brenach en estos versos:

Ad iactum apparet cautes miranda sagittae 

Cautibus ab reliquis scopulisque, per altum 

Aëra consurgens, ulnisque erecta trecentis.

Las ermitas están como enriscadas en lo alto del monte, y algunas encajadas entre cono y cono. Es muy extraño que no quede memoria de este lugar en los geógrafos antiguos, siendo como es tan oportuno para denominar si importaba una comarca. Algunos historiadores de poca cuenta dicen que se llamó Monte Estorcil. Los notarios y escritores del tiempo medio le llamaron Mons-serratus y Mons-obseratus. En alusión al primer nombre tomó el monasterio por armas un monte a quien corta una sierra.

La vista mejor del monasterio es desde la ermita que llaman de S. Miguel, que es antigua, y ya hay de ella memoria en el año 1042, en una donación que le hizo el obispo de Barcelona Guislaberto, de la cual se hablará en lo de aquella iglesia. En otras donaciones de los años 1059 y 1062 se supone habitaban en esta ermita los monjes Trasvar y Guarín. Puede darse por bien empleado todo el trabajo de subir dos horas por una cuesta muy agria desde el lugar llamado Collvató, por gozar de perspectiva tan graciosa. Éntrase en el monasterio por un claustrito viejo, obra del cardenal Juliano de la Rovere, después Julio II, que era abad comendatario de Monserrat. He visto los capítulos de la obra que en su nombre pactó el prior y monasterio con los arquitectos Mestre Jaime Alfonso y Mestre Pere Baset, ciudadanos de Barcelona. Fue esto en 1476. Consérvase bastante bien esta fábrica con las armas del cardenal, y en el día está llena de presentallas. Subsiste en uno de sus lienzos la portada de la iglesia antigua que se extendía muy poco de poniente a levante. Créese que un arco por donde se entra a la obra nueva sea el lugar donde estuvo la imagen de nuestra Señora. Así lo dice allí la siguiente inscripción: Philippo tertio Hispaniarum rege catholico praesente, Deiparae Virginis imago hinc in templum novum translata fuit V. Idus Iulii anno MDXCIX, cum hic septingentis undecim annis miraculis claruisset. 

Esta antigüedad supone la que comúnmente se le atribuye desde el siglo IX, y la que en globo consta del privilegio del conde Wifredo, dado el año 888 a favor de Ripoll, al cual entre otras cosas concede locum quem nominant Monte-serrato ecclesias, quae sunt in acumine ipsius montis vel ad inferiora eius. La misma posesión confirmó el año siguiente 919 (¿siguiente a 888? 889) el obispo de Vique Jorge en la escritura que he visto aquí original, fecha VIII. Cal. Aprilis anno XXVII quod Karolus rex regnandi sumpsit exordium. Más terminantes son otras dos confirmaciones a la misma casa, una del conde Suñer de Barcelona anno IV. post obitum Caroli regis, y otra del rey Lotario año 982, en las cuales se expresa que se da a Ripoll el Monte Serrato con las iglesias Sanctae Mariae, S. Aciscli, S. Petri, et S. Martini. Estas dos últimas estaban donde ahora es el lugar de Monistrol. La de San Acisclo está separada del monasterio como un tiro de fusil hacia levante: su fábrica es vieja, y hasta estos últimos siglos hubo en ella hospital para peregrinos enfermos. La de Santa María es la que decimos, aunque ni rastro queda del edificio primitivo. Los cimientos de la iglesia actual se pusieron en tiempo del rey D. Fernando el Católico, de quien he visto una carta original, fecha en Medina del Campo a 14 de Marzo de 1489, en que exhorta al abad y monasterio a la empresa de la obra, que cesó a los diez años por las urgencias del estado, y el rey en carta de 1499 cedió a favor del monasterio todos los enseres de aquella fábrica, destinada solamente para habitación de monjes. Mas andando el tiempo el abad Fr. Bartolomé Garriga se aprovechó de lo comenzado para la iglesia, y en 1561 con deliberación de la comunidad aplicó a la fábrica el producto del jubileo que Pío IV había concedido por diez años a los que visitasen este santuario en el día de la Natividad de nuestra Señora. La resolución capitular y las constituciones para el buen gobierno de la fábrica he visto en el archivo. Tardose en concluir hasta el 1592, en el que Domingo de sexagésima a 2 de Febrero la consagró el obispo de Vique Pedro Jaime, con asistencia de Jaime Cassador (cazador), obispo de Gerona, Andrés Capilla de Urgel, y Francisco Robuster y Sala de Elna, y Fr. Plácido de Salinas, abad de este monasterio. Hallose presente el virrey de Cataluña Pedro Galcerán, marqués de Navarrés. Existe en el archivo la escritura fecha en el mismo día. Éntrase a la iglesia por un patio cuadrado. En la portada no he hallado las estatuas que Pons indica en su viaje, aunque están labradas para colocarse. La nave de la iglesia es espaciosa y muy proporcionada; su latitud no incluyendo las capillas, es de 76 palmos catalanes, y su longitud total es de 286 palmos. Tiene seis capillas por lado, y sobre ellas otras tantas, descontadas las del coro, con altares y buena porción de pinturas que se trajeron de Roma en el tiempo del abad Fr. Manuel de Espinosa. En las bajas las hay también, y entre ellas es notable el S. Lorenzo que está en el altar dedicado a este santo. A Pons le pareció de Ribalta, y yo le tengo por tan suyo como el S. Vicente que hay en el salón de dominicos de Valencia. En la capilla de S. Ildefonso hay un cuadro grande del Descendimiento que aquí atribuyen a Rubens; este profesor pintó muchos descendimientos, como Cerezo concepciones y Orrente carneros, y no digo más. También tiene su mérito por la novedad la capilla de la comunión, cuyo altar está colocado dentro de otra capilla que forma un cuerpo dórico con columnas de madera y bases de piedra. La longitud de la iglesia queda cortada en la capilla quinta por una verja de hierro bien labrada hacia el año 1608, por precio de 14 mil ducados, cuya cornisa viene con la primera de las capillas; y como estas están también cerradas con verjas de madera, forman un todo proporcionado, presentándose esta primera pieza como un salón de 184 palmos de longitud. Tengo por averiguado que el origen de semejantes divisiones en los templos debe atribuirse a la costumbre de las vigilias de los fieles, las cuales pasaban en lo llano de ellos, quitado así todo peligro de robos y otros desacatos. Algunas memorias quedan de las vigilias de los peregrinos en este santuario, de lo cual hablaré después. En el recinto cuadrado entre la reja y el presbiterio hay 73 lámparas de plata puestas en alto y muy pegadas entre sí y a las paredes colaterales y a la misma reja: en esta última las sostiene un arco de hierro de tres o cuatro dedos de espesor, cuyo radio es lo ancho de la iglesia, y tan rebajado que apenas se eleva sobre su centro dos palmos. Hízolo un devoto aragonés, según me dijeron. En la sacristía y piezas contiguas está guardado el tesoro que llaman y con razón, por la multitud y preciosidad de alhajas y joyas de gran valor, que más son para vistas que para referidas. Es poca su antigüedad, que no excede a lo que creo a los reyes católicos. Hay siete bustitos de emperadores romanos en mármol y en marfil: seis camafeos de las sibilas Samia, Hellespóntica, Líbica, Eritrea, Frigia y Egipcia. Hay de cristal de roca todo el servicio de un altar, que dicen fue del papa Urbano VIII. Guárdanse allí varios pectorales de obispos, entre ellos el del Ven. Palafox. También vi y tuve en mi mano una espada, cuyo puño está sembrado de flores de lis; dicen que es la que dejó S. Ignacio de Loyola cuando comenzó aquí la carrera de su vocación. En el mismo lugar donde se ofreció en servicio de la Virgen queda la inscripción siguiente: B. Ignatius à Loyola hic multa prece fletuque Deo se Virginique devovit: hic tamquam armis spiritalibus sacco se muniens pernoctavit; hinc ad societatem Iesu fundandam prodiit anno M.DXXII. = Fr. Laurentius Nieto Abbas dicavit ann. 1603. = De aquí debió derivar la costumbre de venir acá los novicios jesuitas de la provincia Tarraconense, como para comenzar la carrera donde la comenzó su santo patriarca, y a esto alude la fórmula con que el abad de este monasterio los despachaba a sus casas, que era la siguiente: “Nos Fr. N. N. Dei gratia humilis abbas regii monasterii B. Mariae de Monteserrato ordinis D. P. N. Benedicti de observantia praesentis Cataloniae principatus, sacrista ac bibliotecarius maior suae regiae maiestatis in regnis et corona Aragonum &c. attestamur per praesentes, et fidem facimus dilectos in Christo Fratres N. N. supra, vel retro scriptos ad Nos dictumque nostrum regium monasterium peregrinationis causâ, ex iniuncto obedientiae praecepto de speciali instituto devenisse, retro scriptasque litteras presentasse, debitamque obedientiam praestasse, atque à nobis paternâ charitate, ut mos est, susceptos esse, et ad noviciatus nostri domum remisisse, ut ibi à reverendo patre magistro novitiorum salutarem admonitionem et disciplinam circa Dei praecepta observanda audirent; omnibusque impletis, ad sacrae poenitentiae, eucharistiaeque sacramenta recipienda accesisse, et ad Terraconensem suae religionis domum remeasse. In quorum fidem facio &c.” 

La sillería del coro es obra del escultor Cristóbal de Salamanca, el cual labró dos sillas por muestra, y en su vista se lucieron las capitulaciones con el monasterio y su abad Fr. Felipe de Santiago a 8 de Mayo de 1578. Estipulose en ellas el precio de cada silla a noventa y cinco ducados, corriendo de cuenta del maestro todo su coste, y aprontando el convento la madera de roble para su construcción. Trabajolas todas en el lugar de Monistrol, no sé si en los cinco años que había ofrecido. Adórnanlas muy buenos relieves de la pasión de Cristo y otros asuntos sagrados. Junto al coro está el aula capitular nueva con el altar y techo artesonado que sirvieron en la sala antigua llamada de la Colación, de la que quedan vestigios de buen gusto. 

La biblioteca es buena en lo material y formal. En un cuarto de ella reservado hallé las curiosidades siguientes: Un misal propio de la iglesia de Tortosa MS. en el siglo XIII, como se ve examinando su calendario; donde es notable que mentando a S. Rufo, sólo dice de él Ruphi martyris; y en el cuerpo del misal nada hay de este santo, siendo así que contiene todas las fiestas principales de la iglesia de Tortosa. Porque veas con cuanta razón dije en mi viaje a aquella iglesia, que en los primeros siglos de su restauración nunca se tuvo a S. Rufo por su primer obispo. En la Dom. II. post Pentecost. facimus, dice, festum sanctarum reliquiarum; y en la oración, sanctorum tuorum, quorum reliquiae in praesenti requiescunt ecclesia.

Otro MS. intitulado: Comensa lo libre de les nativitats compilat de la medulla dels actors de veritat per mans de Bertomeu Tresbens, al Rey en Pere Darago Terç (Pedro III de Aragón). Es decir, obra de fines del siglo XIII. Es un tratado de astrología.

Otro MS. del siglo XV tiene este título: “Comienza el tratado llamado Invincionario, dirigido al muy reverendo é magnífico Señor Don Alfonso Carrillo, arzobispo de Toledo, primado de las Españas, por un su devoto siervo Alfonso de Toledo, bachiller en decretos, vezino de la cibdat de Cuenca, patria de dicho Señor. E el tratado es así llamado, conviene a saber, Invincionario, porque en él se fallaran los primeros inventores de las cosas, así temporales, como espirituales &c." El códice llega hasta el último capítulo que es del Maestro de las sentencias; pero no está completo, y falta el final, en que acaso se notaría fijamente el año en que se escribió. A mí no me queda duda en lo que dice Bayer en la Bibl Vet. de Nicolás Antonio, tom. II, pág. 304, que es anterior a Polidoro Virgilio. 

De Pedro Juan Núñez hay varios fragmentos de exposiciones de Cicerón, y también versiones al lemosín de algunas de sus cartas, hechas en Barcelona, año 1585.

“Libro llamado camino de perfección, hecho por un devoto monje de nuestra Señora de Monserrat, del orden del bienaventurado San Benito." = El autor es Fr. Antonio Alfaig. Consta de 30 capítulos, de excelente lenguaje del siglo XVI. 

De otro monje de esta casa llamado Fr. Bernardo de Hontiveros hay una traducción del libro de amicitia de Cicerón. 

Historia del concilio de Trento en su tercera convocación por el papa Pío IV, escrita por D. Pedro González de Mendoza, obispo de Salamanca. Dícese en el códice que fue copiada por el licenciado Diego de Colmenares el año 1642 del mismo original de su autor, que se guarda en la Cartuja del Paular. En esta copia va al principio la vida del mismo obispo. Bien hubiera querido copiar todo este libro; mas ni lo sufrió la multitud de objetos a que tengo que atender con pocas manos, ni la escasez de auxilios de que puedo disponer en esta expedición para servirme de las ajenas.

Hay otro misal MS. hacia el año 1408, según consta de la tabla de cómputo. Al principio vi esta nota: Aquest missal es dels hermitans de Muntserrat. Mas principalment es dat et fet per la cella de sancta Creu per honor del Senyor quins ha salvat. Algo se ha tomado de él para nuestros ritos. Ahora sólo copiaré una Prosa pro defunctis, para que veas la libertad que cada iglesia y aun monasterio tenía en esto. 

Lux eterna beatorum 

Animabus defunctorum 

Luceat, ut in eternum 

Requiescant in pace. Amen.

Sancte Deus, tu sanctorum 

Miserere miserorum, 

Ut cum sanctis in eternum R. I. P. A.

Sancta virgo virginum, 

Ora semper Dominum, 

Ut defuncti in eternum R. I. P. A.

Sancti quoque spiritus, 

Exorate coelitus, 

Ut vobiscum in eternum R. I. P. A.

Patriarchae cum prophetis 

Oro Deo suplicetis 

Pro defunctis, ut in coelis R. I. P. A.

Apostoli Iesu Christi, 

Hiis solutis loco Christi 

Obtinete ut in coelis R. I. P. A.

Martyrum exercitus, 

Expugnate penitus 

Horum hostes, ut in coelis R. I. P. A. 

Confessores, precibus 

Et vestris virtutibus 

Subvenite, ut in coelis R. I. P. A.

Sanctae prorsus virgines, 

Transcendentes homines, 

Vestrâ prece in eternum R I. P. A.

Omnes sancti pariter 

Supplicate iugiter, 

Ut hii simul et in coelis R. I. P. A. 

Amen, amen dicimus, 

Vota sanctis fundimus: 

Christi passionibus R. I. P. A. 

En la pieza por donde se entra a la biblioteca está colocado un buen cuadro grande del juicio final, cuyo autor o copiante, porque copia parece en algunos lugares, podrá ser el indicado en las letras que se ven escritas en el costado de un sepulcro, y son P. ADL. enlazadas las tres últimas al modo de los monogramas: al otro lado del mismo sepulcro está pintado el año 1578. 

El camarín de nuestra Señora consta de tres piezas pequeñas llenas de cuadritos casi todos de gran mérito, entre los cuales sobresale un S. Pedro de Alcántara, un S. Francisco de Asís y algunos de la Virgen con el niño por el gusto de Rafael. La imagen es venerable por su antigüedad; el color moreno de rostro (moreneta) y manos téngolo por obra del que la encarnó; a lo menos es constante e indubitable que ni el humo de las lámparas que están apartadas más de 30 palmos, ni el incienso la pudieron ennegrecer, como dijo Pons; efecto que igualmente debían experimentar los vestidos y nicho y cuanto hay alrededor. La celebridad y fama de este santuario no es menester que la diga yo. Son innumerables las memorias de los reyes, cardenales y obispos que lo han visitado en todos tiempos, y de las procesiones de penitencia de los cleros vecinos, especialmente de Barcelona, que acudían a él en las calamidades públicas. En el siglo XIII mandó el rey D. Jaime I que los peregrinos se trajesen viandas para sustentarse mientras estuviesen acá, porque lo contrario sería carga insoportable para el monasterio. Del siglo XIV queda en el archivo un códice que contiene varios tratados curiosos, y entre ellos hay esta nota: Quia interdum peregrini, quando vigilant (velan, vigilia) in ecclesia B. Mariae de Monteserrato, volunt cantare et trepudiare, et etiam in platea de die, et ibi non debeant nisi honestas ac devotas cantilenas cantare; idcirco superius ac inferius aliquae sunt scriptae. Et de hoc uti debent honeste et parce, ne perturbent perseverantes in orationibus et devotis contemplationibus, in quibus omnes vigilantes insistere debent pariter, et devote vacare. Pónense igualmente y con canto las canciones latinas y lemosinas que debían cantar durante las vigilias. De las últimas pondré la muestra siguiente:

Birolay de Madona Sancta María.

Rosa plasent, soleyl de resplendor, 

Stela lusent, yohel de sanct amor, 

Topazis cast, diamant de vigor, 

Rubis millor, carboncle relusent.

Lir transcendent, sobran tot altre flor, 

Alba jausent, claredat senes fuscor, 

En tot contrast ausits li pecador; 

A gran maror est port de salvament:

Aygla capdal, volant pus altament, 

Cambre reyal del gran Omnipotent, 

Perfaytament auyats mont devot xant, 

Per tots pyant siatsnos defendent:

Sacrat portal del Temple permanent, 

Dot virginal, virtut sobreccellent, 

Quel occident quins va tots iorns gaytant, 

No puxe tant quens face vos absent. 


Traducción literal del Birolay sin guardar la rima. 


Rosa agradable, sol de resplandor, 

Estrella brillante, joyel de santo amor, 

Topacio casto, diamante de valor, 

Rubí mejor, carbunclo rutilante.

Lirio oloroso que excede a toda flor, 

Alba naciente, claridad sin obscuridad,

En cualquier contraste ayuda al pecador,

En gran tempestad eres puerto de salvamento.

Águila caudal, de vuelo muy remontado, 

Cámara real del gran Omnipotente, 

Perfectamente oye mi devoto canto, 

Por todos rogando sednos defensora.

Puerta sagrada del templo permanente, 

Dote virginal, virtud sobreexcelente, 

Que el occidente que cada día nos amaga, 

No pueda tanto que de vos nos ausente. 


A este tenor hay otras muchas coplas devotas y varias fórmulas de los sermones y exhortaciones que se hacían a los romeros. Hoy persevera el concurso, pero sin aquel orden y piedad. De modo que se hace notable la devoción con que el día 8 de Septiembre vienen los franceses comarcanos a cumplir en nombre de las villas los votos que hicieron los comunes; porque luego que descubren el monasterio se arrodillan y entonan el Ave maris stella, y así entran en procesión y asisten a la fiesta de nuestra Señora con devoción y compostura, sin mezclarse en ninguna de las disoluciones de otros concurrentes. El archivo de este monasterio está bien arreglado: lo registre a mi satisfacción, merced a la franqueza con que me trataron el P. prior y presidente (ya que se hallaba ausente el Sr. abad), y el P. Fr. Millán Hermosilla archivero, quien suplió con ventajas las que yo esperaba lograr con la pericia del P. M. Fr. Benito Ribas que también se hallaba ausente. Tomé algunas noticias acerca de la historia de la casa, y muchas más sin comparación de las tocantes a otras iglesias y monasterios. Este es el gran fruto de los viajes, y por cierto el más sabroso: hallar en un punto cosas que pertenecen a otros en que no se pensaba, y con que se ilustran sus antiguallas. Hay allí algunos martirologios, entre ellos uno Ripollense del siglo XI, donde lo más importante es el necrologio. Allí mismo vi los capítulos de concordia que hizo este monasterio con el impresor Juan Luxaver a 7 de Enero de 1499, obligándose él a imprimir varios breviarios y rituales y otros libros eclesiásticos, como efectivamente se imprimieron para repartir por toda la congregación. De esta oficina portátil salió el año siguiente el Exercitatorium vitae spiritualis del abad Fr. García de Cisneros, libro célebre y buscado por muchos motivos. Rarísimo es también el libro de las colaciones del abad Isaac, traducido al castellano por Fr. Bernardo Boil, monje y ermitaño de Monserrate. Hay de él aquí un ejemplar muy bien conservado, impreso apud S. Cucufatum vallis Aretanae XXIX. Novembris anno Domini M.CCCC.LXXXIX. en 4.° Habló de este libro el P. Méndez en su Tipografía española del siglo XV. Yo no puedo persuadirme que el lugar de esta edición sea el San Cucufat (Cugat) del Vallés; ya por no quedar en aquel monasterio memoria alguna de haber habido allí imprenta, con ser así que se conservan exactas apuntaciones de aquel tiempo, ya principalmente por no convenirle la palabra Vallis Aretanae, que cierto nunca se llamó así el Vallés en lengua alguna. ¿Y quién sabe si sería algún San Cucufat del Val de Aran? Dejemos conjeturas; lo cierto es que este traductor fue hombre de reputación en tiempo de los reyes católicos, quienes le destinaron a la América en calidad de nuncio apostólico, dándole facultad de escogerse doce compañeros sacerdotes, los cuales no consta quienes fuesen. 

Después se dice que volvió y fue abad de Cuxá, y le ocuparon en otros negocios graves. Muchos materiales tengo recogidos de acá y de acullá, hasta de la isla de Mallorca, para escribir la historia de este célebre personaje, de quien algunos escritores han hecho tres, y cuyos hechos han confundido de una manera increíble, atribuyendo a los sobrinos lo que es del tío, y al contrario: y haciendo catalanes a los que no son sino valencianos. En suma este punto biográfico merece una disertación separada.

Ya quedó dicho arriba que desde el siglo X se hizo donación al monasterio de Ripoll de la iglesia de nuestra Señora. Mas de haber habitado en ella monjes no hay memoria hasta el siglo siguiente, en que suena como una de las obediencias sujetas a aquella casa, cuyo abad nombraba aquí un prior para su gobierno. Así permaneció hasta el 1410, en que con autoridad de Benedicto XIII (Luna) salió de aquella dependencia y se erigió en abadía, la cual obtuvo el primero Fr. Marcos de Villalba. Uniose después a la congregación de Valladolid en 1493. Entonces y siempre estuvo sujeto el monasterio al obispo de Vique, de cuya jurisdicción era y es todo el monte; y esto habrás observado en varias cosas que se dijeron en el episcopologio de aquella iglesia, y lo verás todavía más claramente en lo que me queda que decir en el correo inmediato. Había resuelto poner aquí el catálogo de sus priores y abades, que me ha proporcionado el citado P. Hermosilla; pero está tan diferente del que publicó Flórez (tom. XXVIII), que sería menester detenerme a dar las pruebas de su discordancia. Así que quede esto para la historia completa del monasterio, que se está preparando con actividad, y me aseguran que muy en breve se publicará. A Dios.