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lunes, 4 de diciembre de 2023

Roman de Blandin de Cornouailles et de Guilhot Ardit de Miramar.

Roman de Blandin de Cornouailles et de Guilhot Ardit de Miramar.

Ce petit poëme contient le récit rapide et animé des aventures de deux chevaliers dont les noms lui servent de titre. Le sujet en est simple et le style n' est pas dépourvu d' une certaine naïveté, mais le texte est fort incorrect. Cette imperfection, qui doit évidemment être attribuée au copiste, probablement italien, comme l' orthographe du manuscrit porte à le croire, me permet à peine d' en transcrire quelques vers dans la courte analyse que je me borne à donner de ce roman, dont voici le début:

En nom de Dieu, commenzeray (1: (sic) Lisez comensaray.) 

Un bel dictat, e retrayrai

D' amors e de cavalaria,

E una franca compania,

Que van far dos cavaliers

De Cornoalha, bos guerriers. 

Ces deux chevaliers, Blandin de Cornouailles et Guilhot Ardit de Miramar, vont ensemble chercher aventure; après avoir chevauché deux jours et deux nuits, ils font rencontre d' un petit chien qui semble s' offrir à leur servir de guide; ils le suivent jusqu'à l' entrée d' une caverne; Blandin seul y pénètre, marche quelque temps dans une obscurité profonde, et arrive enfin dans un riche verger où bientôt il s' endort sous un pommier en fleurs:

... Mentre ch' el si dormia 

E reyssidar non si podia,

Aneron venir doas donsellas,

Mot bellas, a gran merveillas.

Dis l' una a l' autra: “Bel cavalier 

Dorm lay desot aquel pomier

Preg o te che l' anem reysidar.”

Ces deux damoiselles l' éveillent en effet, et le supplient de les délivrer d' un géant dont elles sont prisonnières; il y consent, sous la condition de les emmener, s' il est vainqueur, ce qu' elles acceptent. Le chevalier triomphe du géant, et, suivi des deux jeunes captives, il rejoint son ami Guilhot, qu' il a laissé à l' entrée de la caverne. Chacun d' eux en prend une en croupe, et les voilà cheminant tous quatre vers un château qui s' offre à leur vue:

E las donzellas quant viron 

Lo castel, ellas ploreron, 

E planon si mot aygramen

La una e l' autra...

E Blandinet, chi ben amava 

Las donzellas che menava,

Demandet lur de che ploravan.

L' une d' elles lui apprend que ce château est celui de leur famille; qu' il leur a été arraché par un autre géant, frère de celui qu' il a tué, et qui y tient en captivité leurs parents, chevaliers de haut parage:

Respon Blandin: “Ne vos plores, (1: Ne (sic) Lisez no.)

Car lo castel ben cobrares.”

Guilhot réclame l' honneur de les délivrer, et, malgré deux énormes lions, terribles auxiliaires de son adversaire, il est sur le point de terminer heureusement cette aventure, lorsque, tout à coup, surviennent les deux fils du géant, qui le chargent de fers.

Cependant, Blandin ne voyant pas revenir son ami, pénètre dans le château, et attaque hardiment les trois géants; pendant le combat, Guilhot parvient à briser la porte de sa prison, et décide, en faveur de Blandin, la victoire jusqu' alors incertaine; aussitôt ils s' empressent de rendre à la liberté les parents des damoiselles, et les remettent en possession de leurs domaines.

Le lendemain, au point du jour, les deux amis quittent le château. Ils cheminaient en s' entretenant de l' aventure de la veille, lorsque leurs oreilles sont frappées du langage harmonieux d' un bel oiseau qui leur disait: 

“Gentils senhors, annas avant, 

C' atrobares un gran desert,

Intras vos ben apert,

E quant seres jus un bel pin

Che trobares en lo camin,

Laun tenga a la par drecha,

Per una cariera estrecha,

E l' autre tengua a l' autra man;

Aventura trobares mot gran...”

Quant ausiron l' ausel parlar,

So dis Guilhot: “Avez aussit

D' ayssel ausel che nos a dich?” 

Certes, oui, lui répond Blandin émerveillé; et ils s' avancent aussitôt jusqu'au pin indiqué; là, après être convenus de se retrouver au même endroit, le lendemain de la Saint-Martin, les deux chevaliers s' embrassent les larmes aux yeux, et chacun prend la route qu' il a choisie.

Guilhot suit le grand chemin et ne tarde pas à faire rencontre du terrible Lionnet, l' un des géants que Blandin et lui ont déjà vaincus au château; il l' attaque et le tue; mais très affaibli lui-même par les blessures qu' il a reçues dans ce combat, il remonte avec peine sur son destrier, et continue sa route en perdant ses forces avec son sang. Heureusement, il est recueilli par un ermite qui lui prodigue tous ses soins et le guérit en peu de jours. A peine rétabli, il recommence ses courses, tue le frère du chevalier Noir, et est assailli par une troupe de guerriers, dont il reste le prisonnier, malgré la plus vigoureuse résistance.

De son côté, Blandin, apres s' être séparé de son ami, était entré dans un bocage, où il avait rencontré une damoiselle,

Che gardava en un prat

Un chaval blanc, tot ensellat...

E quant Blandin vi la donzella,

Apertamen s' en va vers (1) ella..., (1: (sic) Lisez ves.)

E dis: “Donzella de gran parage,

Com es aisi en tal boscage?

Ai! de qui es tant bel caval?

Preg Dieu que lo garde de mal,

Car, per ma fe, el es mout bel

A cavalcar a tot donzel.” 

Elle lui répond qu'on la nomme la damoiselle d' Outre-mer, qu' elle va cherchant aventure, et que, voulant prendre son repas, elle a lâché son cheval dans la prairie, ajoutant:

“E si dinar am mi vos plaissia,

Per ma fe, gran gauch n' auria.”

Le chevalier accepte l' invitation; ils dînent; après le repas, la belle étrangère l' invite à une promenade dans la prairie; mais à peine a-t-il fait quelques pas, que, forcé de céder à un sommeil irrésistible, il s' assied sous un pin et s' y endort aussitôt. A son réveil, il cherche en vain la damoiselle; elle a disparu avec le destrier de Blandin, lui laissant en échange le cheval qu' elle montait. Le chevalier désappointé, 

Apertament sus va montar; 

E quant el fo y dessus montat, 

En un bel camp el l' a menat,

E aqui el lo asaget, 

E vi che trop ben si portet.

Quoique l' échange ne lui paraisse pas désavantageux, Blandin n' en jure pas moins sur sa tête de n' avoir ni fête ni joie qu' il n' ait retrouvé son destrier et la damoiselle qui le lui a emmené. Il marche trois jours, le quatrième il fait rencontre d' un écuyer qui se lamente; pressé de questions, cet écuyer, nommé Peytavin, lui raconte comment son maître a perdu la vie en voulant tenter de rompre l' enchantement qui tient dans le sommeil une damoiselle de toute beauté dont il était passionnément épris. Blandin prend l' écuyer à son service, et se fait conduire au château où repose la belle endormie, sous la garde de dix chevaliers; il en tue six, reçoit à merci les quatre autres; et, après les avoir enfermés par précaution, il parcourt le château. Mais voyant que toutes ses recherches sont inutiles, il descend dans le jardin, y trouve le frère de la belle enchantée, qui lui dévoile le mystère et le conduit dans une chambre où il la voit étendue sur un lit, entourée de sept damoiselles qui veillent nuit et jour; l' une d' elles est sa sœur:

E quant Blandin vi la donzella, 

Che era moult blancha e mot bella,

Va s' en tan fort enamorar

Che el non saup en se che far.

Il apprend que pour rompre l' enchantement il faut faire la conquête de l' autour blanc, renfermé dans une tour, dont les trois portails sont gardés: le premier par un énorme serpent, le second par un dragon et le dernier par un géant sarrazin, qu'on ne peut faire mourir qu'en lui arrachant une dent.

Blandin tue le serpent, passe à côté du dragon endormi, et, après un long combat, arrache deux dents au Sarrazin; il va prendre ensuite l' autour blanc et revient en le tenant au poing; mais pour sortir il lui faut terrasser le dragon, qui s' est éveillé, et s' oppose à son passage; il le tue, et aussitôt l' enchantement est détruit. Briande, c'est le nom de la belle, ne met point de bornes à sa reconnaissance, mais son libérateur n' aspire qu'à s' en faire aimer et lui offre franchement son cœur, qu' elle accepte, en lui apprenant qu' elle n' est autre que la damoiselle d' Outre-mer qui lui a enlevé son destrier.

Après un séjour d' un mois:

Blandin va penrre comjat

De Brianda e del donzel,

E volc se partir del castel,

Car de Guilhot li recordet.

Grande est la douleur de Briande; mais Blandin a promis à son frère d' armes de le joindre à jour fixe sous le pin où ils se sont séparés, et il ne trahira pas sa promesse. Il part donc, s' engageant à revenir dès qu' il aura retrouvé son ami. 

Par une suite d' heureuses circonstances, Blandin apprend que Guilhot est prisonnier, découvre le lieu de sa captivité, le délivre et retourne avec lui au château de Briande, dont la soeur, qui a nom Irlanda, inspire à Guilhot un amour qu' elle ne tarde pas à partager. Bientôt se conclut un double mariage qui donne lieu, pendant quinze jours, à des joûtes et à des fêtes brillantes. 

Guilhot et Blandin, heureux et satisfaits de leur sort, ne voulurent plus quitter leurs femmes,

Che troberon bonas molers.

Ils renoncèrent aux aventures, et vécurent honorablement en bons chevaliers. 

E pregas Dieu che ayssi vos prenha.

Ce roman, dont le texte est si visiblement altéré, est conservé dans la Bibliothèque royale de Turin; il fait partie d' un petit in-fol. ayant pour titre Miscellanea; il commence à la page 94 du manuscrit, qui, dans l' ancienne distribution, était coté L, III, 5, et se trouve, aujourd'hui, désigné par E, II, 34. Voyez, au sujet de ce poëme: Memorie della reale academia di Torino, tome XXXIII, deuxième partie, page 6.

martes, 26 de marzo de 2024

Lexique roman; Furor - Futur


Furor, s. f., lat. furor, fureur.

Fig. Contra la furor de sa cociensa sacrifies a Dieu presumptuozamens.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 46.

Contre la fureur de sa conscience sacrifiât à Dieu présomptueusement. CAT. ESP. PORT. (chap.) Furor. IT. Furore.

2. Furios, adj., lat. furiosus, furieux.

Mitiga coragge furios.

(chap. Mitigue lo corache furiós, furo.)

Per razo de la humor furiosa.

Eluc. de las propr., fol. 281 et 44.

Mitige courage furieux.

En raison de l'humeur furieuse.

CAT. Furios. ESP. PORT. IT. Furioso. (chap. Furiós, furiosos, furiosa, furioses.)


Furt, Fur, s. m., lat. furtum, vol, larcin.

Tu fas furt de la mia causa, si tu fas montar a ton caval ma egua, encontra ma voluntat.

Aquel om fai furt que adobra... la causa d'autrui contra la voluntat del senhor.

Trad. du Code de Justinien, fol. 55 et 54.

Tu fais larcin de la mienne chose, si tu fais saillir par ton cheval ma cavale, contre ma volonté.

Cet homme fait vol qui travaille... la chose d'autrui contre la volonté du maître.

En fai fur o rap o tragina. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 7. 

En fait vol ou rapt ou tumulte. 

Adv. comp. Que vengues a furt, e que descavalgues al alberc d'En Gaucelm. V. de Gaucelm Faidit.

Qu'il vînt en cachette, et qu'il descendît de cheval à l'habitation du seigneur Gaucelm.

Mais ama guerra far que tolre ab fur. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 7.

Mieux aime faire guerre qu'enlever à la dérobée.

ANC. FR. Qui denotoient furt et rapacité... 

Oubliance de Dieu,

Furt, larrecin, violence en maint lieu. 

J. Bouchet, Triomphe de François Ier, fol. 9 et 101. 

ANC. ESP. A furto sin sospecha seyendo desarmado.

Poema de Alexandro, cop. 308. 

CAT. Furt. ESP. MOD. Hurto. PORT. IT. Furto. (chap. Furt, furts; furtá, robá.)

2. Fura, s. f., larcin, tromperie, fourberie, curiosité. 

No i a conort en joven, mas trop fura.

Marcabrus: Auiatz de. 

Il n'y a pas encouragement en jeunesse, mais beaucoup de tromperie. CAT. Fura.

3. Furtier, adj., fripon, fureteur, furtif.

La nuh vengro garso, lairo furtier, 

Que lh' emblero sas armas e son destrier.

Mas mal lo sopessava laire furtier.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 83 et 21.

La nuit vinrent valets, larrons fureteurs, qui lui dérobèrent ses armes et son destrier.

Mais il le soupçonnait méchant larron furtif.

4. Furtilmen, adv., furtivement, à la dérobée, en cachette.

Emblatz furtilmens.

(chap. Emblat, robat furtivamen.)

Pierre de Corbiac: El nom de.

Dérobé furtivement.

5. Furar, v., lat. furari, voler, dérober, enlever.

Tan cantet d'ela e tant la onret e la servi que la domna se laisset furar ad el. V. de Pierre de Maensac. Var. 

Tant chanta d'elle et tant l'honora et la servit que la dame se laissa enlever par lui. 

IT. Furare. (chap. Furtá, robá, pendre, secuestrá. ESP. Hurtar.)


Fus, s. m., lat. fusus, fuseau.

Sai far arcas e vaysselhs,

Penches e fus e cascavelhs.

Raimond d'Avignon: Sirvens suy.

Je sais faire coffres et vaisseaux, peignes et fuseaux et grelots.

CAT. Fus. ANC. ESP. Fuso. ESP. MOD. Huso. PORT. IT. Fuso. 

(chap. Fus, fussos, pera filá.)


Fusanh, s. m., fusain.

D'un albre c'om fusanh apella,

O colonhet.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

D'un arbre qu'on appelle fusain, ou bonnet de prêtre.

Fusanh, fusain, bonnet de prêtre



Fusc, adj., lat. fuscus, brun, noirâtre. 

Fusc, déclinant a negre.

(chap. Fosc, inclinán a negre.)

Eluc. de las propr., fol. 115.

Brun, inclinant à noir.

De fusca color o de negra. Trad. d'Albucasis, fol. 22.

De couleur brune ou de noire.

ESP. PORT. IT. Fusco. (chap. Fosc, marrón oscur, castañ, pardo.)

2. Obfuscatiu, adj., offuscatif, propre à offusquer, à obscurcir. 

De splendor obfuscativa.

Eluc. de las propr., fol. 120.

Offuscative de lumière.

3. Offuscar, v., lat. offuscare, devenir brun, devenir sombre. 

Part. pas. Entro que sia ofuscada.

Trad. d'Albucasis, fol. 23.

Jusqu'à ce qu'elle soit devenue brune.

- Offusquer, obscurcir.

Part. pas. Es may offuscat, et mens participant las divinas illuminacios.

Eluc. de las propr., fol. 11.

Est plus obscurci, et moins participant aux illuminations divines.

CAT. ESP. Ofuscar. PORT. Offuscar. IT. Offuscare.

(chap. Afosquí, fés fosc, oscur, oscurí, oscurís; ofuscá, ofuscás: yo me ofusco, ofusques, ofusque, ofusquem u ofuscam, ofusquéu u ofuscáu, ofusquen; ofuscat, ofuscats, ofuscada, ofuscades.)


Fust, s. m., lat. fustis, bois, arbre, bâton, fût.

Carpentiers si es comparatz al faure, cant al besonh del mon, so es a dire lo fust e 'l fer; quar assi coma lo fustz s' obra per lo fer, aissi

l' obra del fust. Liv. de Sydrac, fol. 81.

Le charpentier est comparé au forgeron, quant au besoin du monde, c'est-à-dire le bois et le fer; car ainsi que le bois se travaille par le fer, ainsi on le travaille par le bois.

Anc pus N Adam culhic del fust 

Lo pom don tug em en tabust. 

Guillaume de Cabestaing: Ar vey qu' em.

Oncques depuis que le seigneur Adam cueillit de l' arbre la pomme dont nous sommes tous en trouble. 

Mas non er faitz que fer e fust non fraingna

E caps e bras.

Aicart del Fossat: Entre dos.

Mais ne sera pas fait qu'il ne brise fer et fût et têtes et bras.

Pren un vaissel de terra, et assitia lo sobre tres fustz el nom de la Trinitat. Liv. de Sydrac, fol. 6.

Prends un vaisseau de terre, et assieds-le sur trois bâtons au nom de la Trinité.

Dels clochiers art lo fust, e cha lo clos.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 73.

Brûle le bois des clochers, et la cloche choit.

Lo fust precios de la veraia cros. V. de S. Honorat.

Le bois précieux de la vraie croix.

ANC. FR. Hom muert, fer use, fust porrist. 

Roman de Rou, v. 69. 

Du meilleur fust que j'aurai flèche. Crieries de Paris.

CAT. Fust. ESP. PORT. Fuste. IT. Fusto. (chap. Fusta, fustes; barco.)

2. Fusta, s. f., poutre, charpente. 

Grossas fustas e pipas. Chronique des Albigeois, col. 79.

Grosses poutres et barres. 

Maison fort de peyra, de teule et de fusta.

Tit. de 1310. DOAT, t. CLXXIX, fol. 110.

Maison forte de pierre, de tuile et de charpente.

Ell era maystre de fusta. Évangile apocryphe.

(chap. Ell ere maestre, mestre fusté, de fustería.)

Il était maître de charpente.

CAT. ESP. PORT. IT. Fusta.

3. Fustut, s. m., morceau de bois, bûche.

Per exustio de foc getant de las extremitatz d'alcus fustutz las plus liquidas partidas. Eluc. de las propr., fol. 272.

Par combustion de feu jetant des extrémités d'aucunes bûches les plus liquides parties.

4. Fustet, s. m., fustet, arbre dont le bois jaunâtre est propre à la teinture.

Pastel e fustet issamen. Évangile de l'Enfance. 

Pastel et fustet également. 

ESP. PORT. Fustete.

5. Fustier, s. m., charpentier.

Que 'l fabre o 'l fustier

E 'l sartr' e 'l sabatier.

G. Riquier: Pus Dieus m' a. 

Que les forgerons ou les charpentiers et les tailleurs et les cordonniers. Los maestres fustiers.

(chap. Los maestres fustés.)

Tit. de 1355. DOAT, t. LIII, fol. 219. 

Les maîtres charpentiers.

CAT. Fuster (N. E. Apellido del valenciano catalanista).

ESP. Fustero (carpintero). (chap. Fusté, fustés, fustera, fusteres.)

6. Fustaria, s. f., charpenterie, corps des charpentiers.

Al forn de la fustaria. Cartulaire de Montpellier, fol. 162.

(chap. Al forn de la fustería.)

Au four de la charpenterie. 

(N. E. ESP. En el horno de la carpintería.)

- Chantier.

En la fustaria comprar I fust. Évangile de l'Enfance. 

Dans le chantier acheter un bois. 

ANC. CAT. Fusteria.

7. Fustar, v., raccommoder, radouber. 

Part. pas. Quan la nau es perforada, si no es ferm fustada.

Eluc. de las propr., fol. 153.

Quand la nef est percée, si elle n'est pas fermement radoubée.

8. Fustigar, Fustegar, v., du lat. fustigatus (fustigare), fustiger.

C'om los neguetz o fustigues. Cat. dels apost. de Roma, fol. 46.

Qu'on les noyât ou fustigeât.

Part. pas. Sia fustigat per la vila. Fors de Béarn, p. 1089. 

Soit fustigé par la ville. 

Que corregues totz nutz, que fos fustegatz.

(chap. Que correguere tot despullat, que fore fustigat, afuetat. 

¡Qué be que li aniríe an algún catalanista aragonés!)

Tit. de 1254. DOAT, t. CXV, fol. 96.

Qu'il courût tout nu, qu'il fût fustigé.

ANC. CAT. ESP. PORT. Fustigar. (chap. Fustigá: fustigo, fustigues, fustigue, fustiguem o fustigam, fustiguéu o fustigáu, fustiguen; fustigat, fustigats, fustigada, fustigades.)


Fustani, s. m., futaine.

Du Cange, t. III, col. 766:

Fustani Occitanis, nostris fustaine. 

La pessa de fustani, I dener.

Cartulaire de Montpellier, fol. 113.

La pièce de futaine, un denier. 

Fustanis, la pessa, un denier.

Tit. du XIIIe siècle. DOAT, t. LI, fol. 156. 

Futaine, la pièce, un denier. 

La carga et bala de fustani, tres deniers.

Tit. de 1248. DOAT, t. CXVI, fol. 17. 

La charge et balle de futaine, trois deniers.

CAT. Fustani. ESP. Fustán (Tela gruesa de algodón, con pelo por una de sus caras.). PORT. Fustão. IT. Fustagno.


Futur, adj., lat. futurus, futur, avenir.

Esperansa els futurs bes. Trad. de Bède, fol. 81. 

Espérance aux futurs biens.

- Subst. Terme de grammaire.

Deu aver V temps... futur, etc.

El futur, son semblan tuit li verbe. Gramm. prov.

Doit avoir cinq temps... le futur, etc. 

Au futur, tous les verbes sont semblables.

CAT. Futur. ESP. PORT. IT. Futuro. (chap. Futur, futurs, futura, futures.)

domingo, 18 de febrero de 2024

Lexique roman; Esperma - Espeuta


Esperma, s. m., lat. sperma, sperme.

No es... generacio, per so quar l' esperma no pot pervenir à la mayre.

Trad. d'Albucasis, fol. 29.

Il n'y a pas... génération, parce que le sperme ne peut parvenir à la matrice.

CAT. ESP. PORT. Esperma. IT. Sperma. (chap. Esperma, semen.)

2. Spermatic, adj., lat. spermaticus, spermatique.

Que ve de humor spermatica. Eluc. de las propr., fol. 88.

Qui vient de liqueur spermatique.

ESP. (espermático) PORT. Espermatico. IT. Spermatico.

(chap. espermátic, espermatics, espermática, espermátiques.)

3. Spermatizar, v., éjaculer.

Alcus auzels... han fort appetiment et leu spermatizo.

Eluc. de las propr., fol. 276.

Certains oiseaux... ont fort désir et éjaculent facilement.

(chap. Eyaculá, corres: eyaculo, eyacules, eyacule, eyaculem o eyaculam, eyaculéu o eyaculáu, eyaculen; eyaculat, eyaculats, eyaculada, eyaculades; yo me córrego, tú te corres, etc; alguns o algunes diuen que sen van; ala, pos bon viache tinguen.)


Espero, s. m., éperon.

Voyez Denina, t. III, p. 74.

Sai far fres et esperos.

(chap. Sé fé frenos y espoles; per al caball.)

Raimond d'Avignon: Sirvens suy.

Je sais faire freins et éperons.

Vai brochan lo destrier dels trenchans esperos. Guillaume de Tudela.

Il va piquant le destrier des tranchants éperons.

Una roda d'espero. Tarif des Monnaies en provençal.

Une roue d'éperon. 

Loc. Plus avols non chaucet esperos.

(chap. Mes roín no va calsá espoles.)

Lanza: Emperador. 

Plus lâche ne chaussa éperons.

Dels esperos donavo als destriers sojornatz.

Roman de Fierabras, v. 2904. 

Ils donnaient des éperons aux destriers reposés.

Adv. comp. Quar no i vauc ad espero.

Giraud de Borneil: A penas sai.

Car je n'y vais pas à la hâte. 

Chanso, vas Balaguier t' en vay ad espero.

Albert de Sisteron: Ab son guay.

Chanson, vers Balaguier va-t'en à la hâte. 

Els trenco ad espero 

Las portas. 

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas. 

Ils brisent vivement les portes.

Joglars, no t desconortz 

E vai t' en d' espero.

G. de Berguedan: Joglar. 

Jongleur, ne te décourage pas, et va-t'en de vitesse.

Que s'en intre d' espero 

En alcuna religio.

Brev. d'amor, fol. 131. 

Qu'il s'en entre sans retard en quelque ordre religieux.. 

ANC. FR. Mes suiez moi à esperon...

Fuit s'en Renart de grant randon 

Tant con il puet à esperon. 

Roman du Renart, t. I, p. 87 et 112. 

Li rois i vient à esperons. 

Roman de Partonopex de Blois, not. IX, p. 43.

- Ergot des oiseaux.

Lo gals... porta esperos. Liv. de Sydrac, fol. 116.

(chap. Lo gall... porte espolons.)

Le coq... porte éperons.

Capo... esperos o 'l cazo o torno.

Eluc. de las propr., fol. 146. 

Chapon... les éperons ou lui tombent ou retournent.

ANC. CAT. Esperó. ESP. Esperón, espolón. PORT. Espora, esporão. 

IT. Sperone, Sprone. (chap. Espola, espoles; espoló, espolons los del gall.)

2. Esperonalh, Esperonaill, s. m., éperon.

Qu' us ses esperonalh

Non s'esmet' els barnatz.

Giraud de Borneil: Los apletz.

Qu'un sans éperon ne s'établisse aux baronnages.

3. Esperonador, s. m., éperonneur, qui éperonne.

Sera breus lo cors

Als esperonadors.

(chap. La carrera sirá curta per als espolejadós.)

Giraud de Borneil: Ses valer. 

La course sera courte aux éperonneurs.

IT. Spronatore.

4. Esperonar, v., éperonner. 

L' emperaire, ab lo cor al talo,

Esperonet, e sei vil companho,

Plus d' una legua.

Rambaud de Vaqueiras: Senher marques. 

L'empereur, avec le coeur au talon, éperonna, et ses vils compagnons, plus d'une lieue. 

Tals poing fort et esperona 

Q' a so caval trop corren.

Giraud de Borneil: Tals gen. 

Tel pique fort et éperonne qui a son cheval très courant.

Fig. Lay on valors s' empren 

E caritatz esperona.

P. Cardinal: L' arcivesque. 

Là où valeur s'attache et charité éperonne.

Part. prés. Estout venc esperonan. Roman de Jaufre, fol. 9.

(chap. Estout va vindre espoleján.)

Estout vint éperonnant. 

ANC. FR. Esperonant s'en vet sa voie.

Roman du Renart, t. III, p. 223. 

Envers la dame esperonèrent, 

De par le roi la saluèrent.

Fables et cont. anc., t. III, p. 5.

ANC. CAT. Esparonejar. ANC. ESP. Espolonear. ESP. MOD. Espolear. 

PORT. Esporear. IT. Speronare, spronare. (chap. espolejá: espolejo, espoleges, espolege, espolegem o espolejam, espolegéu o espolejáu, espolegen;

5. Contresperonar, v., éperonner, frapper de l'éperon.

Si m sailh al latz, 

E me contresperona.

Giraud de Borneil: La flors el.

Si me saute au côté, et me frappe de l'éperon.


Espes, adj., lat. spissus, épais, dense. 

No ill ten pro ausbercs fort ni espes, 

Si lansa dreit.

Giraud de Calanson: A lieis cui. 

Haubert fort et épais ne lui tient profit, tant il lance droit.

Aug lo chan, pel bruelh espes, 

Del rossinhol mati e ser.

(chap. literal: Escolto lo can, pel brosquill espés, del rossiñol matí y tardet, tarde, vesprada, abans de la nit.)

B. de Ventadour: Bel m' es qu' ieu.

J'entends, par les taillis épais, le chant du rossignol matin et soir.

Las nivols son tant espessas en estieu coma en ivern.

(chap. Los nugols són tan espessos al estiu com al ivern; densos.)

Liv. de Sydrac, fol. 103.

Les nuées sont aussi denses en été comme en hiver.

L' huelh e 'l silh negre, espes.

(chap. Los ulls y les selles negres, espesses.)

P. Vidal: Tant an ben.

Les yeux et les cils noirs, épais.

Fig. Fan l' obra espessa e dura.

Le Moine de Montaudon: Autra vetz.

Font l'oeuvre épaisse et dure.

Adverbial. Las flors naisson plus espes. 

(chap. Les flos naixen mes espesses.)

P. Salvage: Senher. 

Les fleurs naissent plus épais. 

Aisso esdeve espes.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Cela advient souvent.

CAT. Espes. ESP. Espeso. PORT. Espesso. IT. Spesso. (chap. Espés, espessos, espessa, espesses; lo chocolate espesset, espessets, espesseta, espessetes; Pininfarinetes es pesat; se li han espessat massa les farinetes.)

2. Espiessa, s. f., épaisseur.

Passero l' espiessa del boi ramut.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 79.

Ils passèrent l'épaisseur du bois fourré.

3. Espeissedat, Espessetat, s. f., lat. spissitatem, densité. 

Tol l' aire am sa espessetat. Brev. d'amor, fol. 30.

Enlève l'air avec sa densité.

Lh' auzelh volo per l' aire per l' espeissedat de lhuy, car l' aires es molt espes... per aquesta razo soste los auzels que volo am lo movemen de lor alas... Vivem per la espeissedat que es en lui.

Liv. de Sydrac, fol. 46.

Les oiseaux volent dans l'air à cause de sa densité, car l'air est moult dense... par cette raison il soutient les oiseaux qui volent par le mouvement de leurs ailes... Nous vivons par la densité qui est en lui.

(chap. Espessedat, espessó, densidat.)

4. Espeysheza, s. f., épaisseur.

Per espeysheza de la urina. Eluc. de las propr., fol. 90.

Par épaisseur de l'urine.

ANC. ESP. Espeseza (espesura, densidad). IT. Spessezza.

5. Espessament, adv., épaissement.

So vestitz de pels espessament. Eluc. de las propr., fol. 39.

(chap. Son vestits espessamen de pels.)

Sont vêtus épaissement de poils.

CAT. Espessament. ESP. Espesamente. PORT. Espessamente. 

IT. Spessamente. (chap. espessamen.)

6. Espeissar, Espieissar, v., lat. spissare, épaissir, condenser. 

La luna tira gran humor 

De la mar, dont espeissa l'aire.

Brev. d'amor, fol. 32. 

La lune tire grande humidité de la mer, dont elle condense l'air.

Quant creys la fresca fuelh' el rams 

E l' ombra s' espeissa els defes.

Giraud de Borneil: Quant creys. 

Quand la fraîche feuille croît au rameau et l'ombre s'épaissit dans les défens.

Mas so que es encontra aras davas nos, e s' espieissa, hom no lo pot pas vezer. Liv. de Sydrac, fol. 103.

Mais ce qui est encontre maintenant devant nous, et s'épaissit, on ne le peut pas voir. 

Part. pas. L' aires, segon natura,

Espeissat d' aiga marina

Pluia fai e nevolina.

Brev. d'amor, fol. 38.

Lo agüelo y lo Mar.

L'air, selon nature, condensé d'eau marine, fait pluie et brouillard.

De la vapor per forsa de frech espeyshada.

Eluc. de las propr., fol. 137.

De la vapeur condensée par force de froid.

ANC. FR. La guerre crut et espeissa...

Li genz Héraut chescun jor creissent,

Tote jor viegnent e espeissent. 

Roman de Rou, v. 16239 et 12303. 

CAT. Espessir. ESP. Espesar. PORT. Espessar. IT. Spessare.

(chap. espessá y espessí: espesso, espesses, espesse, espessem o espessam, espesséu o espessáu, espessen; espessat, espessats, espessada, espessades; espessixco o espessixgo, espessixes, espessix, espessim, espessiu, espessixen; espessit, espessits, espessida, espessides.)


Espeuta, s. f., lat. spelta, épeautre, espèce de froment.

Mesura d'espeuta... De civada e d'espeuta.

Cout. de Moissac. DOAT, t. CXXVII, fol. 8.

Mesure d'épeautre... D'avoine et d' épeautre.

CAT. ESP. Espelta. IT. Spelta, spelda. (chap. Espelta, espessie de formén o blat (de bladum); Triticum spelta. Lo castellá fa de triticum, trigo. 

Lo formén es una classe de blat tardá, lo candeal; Formenta, entre Beseit y Fredes; Formentera. Frumentum, de frugimentum, lo sereal, los sereals.)

Espeuta, s. f., lat. spelta, épeautre, espèce de froment.


lunes, 1 de abril de 2024

Lexique roman; Girgo - Esglandar

 

Girgo, s. m., jargon.

Qui prega Dieu sses devotio de cor li parla en girgo, e non es per entendre. V. et Vert., fol. 88.

Qui prie Dieu sans dévotion de coeur lui parle en jargon, et n'est pas pour entendre.

ANC. CAT. Gergon. IT. Gergo. (ESP. Jerga. Chap. Jerga, jergues.)


Giro, s. m., ceinture, frange, côté, pan de robe.

Voyez Leibnitz, p. 60.

Per dos sols, serai meillz accollitz,

Si 'ls port liatz en un de mos giros,

Que per cent vers ni per dozens cansos.

G. Magret: Non valon.

Pour deux sous, je serai mieux accueilli, si je les porte liés en un de mes côtés, que pour cent vers et pour deux cents chansons. 

ANC. FR. Ceignent espées au senestre giron. 

Roman de Garin. Du Cange, t. III, col. 1018.

Aux esperons tot li giron en trainent. 

Roman de Guillaume au Court Nez. Dict. étym., t. I. p. 675. 

ESP. (Giron) Jirón. IT. Gherone.

2. Geronar, v., gironner, terme de blason.

Part. pas.

Ab tan veus Sarrazis, et an los desarmat...

Olivier romas nutz en blizaut geronatz,

Totz fo descoloritz, car trop avia sancnat. 

Roman de Fierabras, v. 1958.

En même temps voici des Sarrasins, et les ont désarmés... Olivier demeure nu en bliau gironné, tout il fut décoloré, car trop il avait saigné. ANC. FR.

Tous li est derompus ses bliaus gironné.

Roman de Fierabras en vers français. 

ESP. Gironar (jironar, hacer jirones).


Giscle, s. m., pousse, jet, verge, gaule, branche.

Pels fuels, pels rams e pels giscles.

E m paron fulhat li giscle.

No i val bastons ni giscles.

Rambaud d'Orange: Ar s' espan. 

Par feuilles, par rameaux et par pousses. 

Et me paraissent feuillées les branches. 

N'y vaut bâton ni gaule.


Git, s. m., git, pellicule qui recouvre l'amande.

L' enteruscle de l' amela,

C' om clama git per autre nom.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Le zeste de l'amande, qu'on appelle git par autre nom.

(chap. La pell de l' amela tendra.)


Gitar, Gietar, Getar, v., jactare, jeter, lancer, abandonner.

Voyez Denina, t. II, p. 271. 

En un potz ses tot' aigua un jorn lo vai gitar. 

(chap. A un pou sense gens d' aigua un día lo va gitá : tirá, aviá.)

V. de S. Honorat. 

En un puits sans aucune eau un jour le va jeter.

Qui es ses peccat, giete la primieyra peyra. V. et Vert., fol. 79. 

(chap. Qui está sense pecat, que gito – tiro – la primera pedra.)

Qui est sans péché, qu'il jette la première pierre.

- Répandre.

Si quo 'l solelhs, nobles per gran clardat, 

On plus aut es, gieta mais de calor.

P. de Cols d'Aorlac: Si quo 'l. 

Ainsi comme le soleil, renommé par sa grande clarté, où plus haut il est, plus il répand de chaleur.

- Pousser, conduire.

La mars enporta la nau, e 'l vens la espenh tant que la geta a terra.

Liv. de Sydrac, fol. 26. 

La mer emporte la nef, et le vent la chasse tant qu'il la pousse à terre.

Fig. Mans sospirs corals en get.

Deudes de Prades: Ancmais hom. 

Maints soupirs de coeur j'en pousse. 

Coven li gitar un gran sospir. Liv. de Sydrac, fol. 104.

Il lui faut pousser un grand soupir.

- Mettre hors, délivrer, tirer, extraire.

A la preyson s'en van, de trigar non an cura, 

E giteron Sebilia de la carcer escura.

V. de S. Honorat. 

A la prison s'en vont, de tarder n'ont pas souci, et mirent Sibilie hors de la prison obscure.

- Chasser, exclure.

Nueg e jorn plora la blanca tors 

Per vostr' aigla, qu' en gitet us voutors. 

Peyrols: Pus flum Jordan. 

Nuit et jour pleure la blanche tour pour votre aigle, qu'en chassa un vautour. 

Cels que gitez de lor maisos. Trad. de Bède, fol. 83.

Ceux que vous chassâtes de leurs maisons. 

Fig. Un dous baisar de fin' amor coral 

Que i meta joy e 'n giet ira mortal. 

B. de Ventadour: Quan par la flors. 

Un doux baiser de pur amour intime qui y mette joie et en chasse tristesse mortelle.

Gitat m' a de la paubr' esperansa.

P. Vidal: Quant hom. 

M'a exclu de la pauvre espérance. 

ANC. ESP. Sea jetado de la Iglesa de los christianos. 

Que sean getados del regno. 

Nenguno non osme de jetar los del regno si non per derecha culpa. Fuero Juzgo, lib. I, tit. IX, §. 9, et tit. XVII, §. 14.

- Semer.

Com cel que geta en l' arena

Lo blat.

Lamberti de Bonanel: Pois vei. 

Comme celui qui sème le blé dans le sable.

- Produire.

Non gieta sinon ortigas e cardos et espinas. V. et Vert., fol. 95.

Ne produit sinon orties et chardons et épines.

Ni la terra fruh non gitaria. Liv. de Sydrac, fol. 55.

Ni la terre ne produirait fruit.

- Rejeter, vomir.

(chap. Una dona que se va criá als masos entre Arnes y Beseit me va di que ells díen gitá per vomitá, o sigue, expulsá, traure, fora gitá, aviá, etc.)

Vomit, es cant a pro manjat,

E pueis o gieta mal son grat.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Vomissement, c'est quand il a beaucoup mangé, et puis il le rejette malgré lui.

Loc. Gieton cristias a glay.

G. Anelier de Toulouse: Ara farai. 

Jettent chrétiens à douleur.

Cant ac gitat totas sas sorts. V. de S. Honorat. 

Quand il eut jeté tous ses sorts. 

Si be s gieta l' ancora.

Perdigon: D'amor no m puesc. 

Bien qu'il jette l'ancre. 

Pus mieus es Montferratz e Milas, 

A mon dan giet Alamans e Ties.

P. Vidal: Ara m' alberc. 

Puisqu' est mien Montferrat et Milan, à mon dam je jette (je brave) Allemands et Thiois.

Gieta lenga e fai bossi.

Aimar de Rocaficha: No m lau. 

Tire la langue et fait la moue. 

Part. pas. Las lobas noyrisson los efans gitatz. V. et Vert., fol. 73.

Les louves nourrissent les enfants abandonnés. 

L'arsivesque a los clavels de la caycha gitatz. 

Roman de Fierabras, v. 4984.

L'archevêque a extrait les clous de la caisse. 

Leva la porta en enpegnent, 

Si que dels ganguils l'a gitada.

V. de S. Honorat. 

Lève la porte en poussant, de telle sorte que des gonds il l'a jetée.

ANC. FR. Prions nostre Seigneur que il nous gete de ce péril.

Joinville, p. 44.

Vous qui de ce péril nous avez getté.

Hist. de Gérard de Nevers, v. 69. 

CAT. Gitar. ESP. Jitar, jetar (expulsar, sacar, vomitar). IT. Gittare, gettare.

(chap. Gitá, tan de tombás, dormí, com expulsá, traure, vomitá: gito, gites, gite, gitem o gitam, gitéu o gitáu, giten; gitat, gitats, gitada, gitades.)

2. Giet, s. m., lat. jactus, jet, action de jeter.

Al primier giet perd' ieu mon esparvier. 

Bertrand de Born: Ieu m'escondisc. Var. 

Au premier jet que je perde mon épervier.

- Rejeton, pousse.

Yeu suy la vit, vos es li giet... L'avol giet non remanra en la vit.

Trad. du N.-Test., S. Jean, ch. 15.

Je suis la vigne, vous êtes les rejetons... Le mauvais rejeton ne restera pas en la vigne. 

ANC. CAT. Git. IT. Gitto, getto. (chap. Rechito, sarmén, brot.)

3. Getament, s. m., jet, vomissement, déjection.

Val contra getament de sanc e dissenteria.

Getament d'humors et de vianda fora l'estomach.

Eluc. de las propr., fol. 212 et 92. 

Vaut contre déjection de sang et dyssenterie. 

Vomissement d'humeurs et de nourriture hors de l'estomac.

ANC. CAT. Gitament, getament. IT. Gitamento, getamento.

4. Desgitar, Desgietar, Degitar, Dejetar, v., rejeter, renverser, abaisser. Totas obras... diabolicals desgitar.

V. de S. Flors. DOAT, t. CXXIII, fol. 258.

Toutes œuvres... diaboliques rejeter.

Ieu non desgieta la gracia de Dieu.

Trad. de l'Ép. de S. Paul aux Galates.

Je ne rejette pas la grâce de Dieu.

Elacios dejeta los alts. Trad. de Bède, fol. 65.

Orgueil abaisse les élevés. 

Part. pas. Vencut e degitat per orazo. Trad. de Bède, fol. 28. 

Vaincu et renversé par oraison.

ANC. FR. Dégectez de leurs héritaiges.

Doctrinal de Cour. Not. des mss., t. V. 

Ils appelèrent à justice ceulx qui les avoient dejettez par outrages.

Œuvres d'Alain Chartier, p. 361. 

Favorisant les sots qui ne méritent rien,

Et dejettant souvent ceux qui sont gens de bien. 

Scévole de Sainte-Marthe, p. 16. 

Denz reguigner, bras degeter.

Roman de Rou, v. 588.

5. Esgitar, v., injecter.

Ans en las nars no l' esgitetz.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Mais dans les narines que vous ne l' injectiez point

6. Regetar, v., ruer, rejeter.

Destrier 

Que mort e regeta e fer. 

T. de Bonnefoy et de Blacas: Seign' En. 

Destrier qui mord et rue et frappe. 

Lo caval...

Regeta dels pes enviro per totz latz. 

Roman de Fierabras, v. 3595. 

Le cheval... rue des pieds à l'entour par tous côtés.

ANC. CAT. Regitar. PORT. Rejeitar. IT. Rigettare.

7. Reget, s. m., ruade, regimbement.

Reget de vedel.

P. Cardinal: Sel que fes. 

Ruade de veau.

8. Forgitar, v., jeter hors, rejeter. 

Non devem pas forgitar so que recebem de gracia.

Trad. de Bède, fol. 52.

Nous ne devons pas rejeter ce que nous recevons de grâce.

(chap. Fora gitá : expulsá, rechassá, etc.)

9. Foragiet, s. m., avancement. 

Aquel foragiet que... avian fach dels cabiros de la maio.

Tit. de 1284. Arch. du Roy., J. 318. 

Cet avancement que... ils avaient fait des chevrons de la maison.

10. Porgitar, Porregitar, v., jeter à l'écart, dissiper.

Part. pas. Vi l' escal' a una part

Que sos maritz ac porgitada. 

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas. 

Vit à une part l'échelle que son mari avait jetée à l'écart.

Fig. Totz los bes de son senhor... ha despendutz e porregitatz e metz ad un azar. V. et Vert., fol. 67. 

Tous les biens de son seigneur... a dépensés et dissipés et mis à un hasard.

11. Trasgitar, Tragitar, v., bateler, jongler, barioler, entremêler. 

Voyez Muratori, Diss. 33.

Non saps balar 

Ni trasgitar 

A guisa de juglar gascon.

Giraud de Cabriera: Cabra juglar. 

Tu ne sais danser ni bateler à guise de jongleur gascon.

Subst. Sels que trasgitar 

Es lor us, ses als far.

G. Riquier: Pus Dieus. 

Ceux à qui le jongler est leur usage, sans faire autres choses. 

Part. pas.

Quar li ponh son de veire trasgitat. 

Giraud de Calanson: A lieys cui am. 

Car les points sont de verre bariolé. 

Denan al peitral 

Bels sonalhs tragitatz. 

Arnaud de Marsan: Qui comte vol. 

Devant au poitrail belles sonnettes entremêlées.

ANC. FR. Frein ot à or richement tresgeté. Roman d'Agolant, p. 163.

Sour I faudestuef sist à fin or tresgeté. 

Roman de Fierabras en vers français. 

IT. Tragittare, tragettare.

12. Trasgiet, s. m., batelage, jonglerie. 

Trasgietz non vos er bels ni bos.

Bertrand de Born le fils, ou Le Dauphin d'Auvergne: Pos sai es. 

Batelage ne vous sera beau ni bon.

13. Trasgitament, s. m., batelage, jonglerie.

Las arts e 'ls artificis e los trasgitamens 

Ni las illusios d'aquels decebemens.

Pierre de Corbiac: El nom de. 

Les arts et les artifices et les jongleries et les illusions de ces déceptions.

14. Trasgitaire, Trasgitador, s. m., charlatan, bateleur.

Tans ricx clergues vei trasgitar

En aissi col trasgitaire.

B. Carbonel: Tans ricx. 

Tant de riches clercs je vois bateler tout ainsi comme le bateleur.

Per cert el es gran barataire, 

Trasgitador et enganaire.

Un troubadour anonyme: El nom de. 

Pour certes il est grand fripon, charlatan et trompeur.

PORT. Trageitador. IT. Tragittatore, tragettatore.

14. Transjectio, s. f., lat. transjectio, transposition, figure de grammaire.

Transgressios... alcunas vetz muda las autras partz d'oratio... et adonx es nomnada transjectios. Leys d'amors, fol. 133.

Transgression... aucunes fois change les autres parties du discours... et alors elle est appelée transposition.

16. Entrasgitar, v., entremêler.

S'ieu pogues entrasgitar 

Dels sieus digz cortes, amoros.

Giraud de Borneil: Razon. 

Si je pusse entremêler des siens dits courtois, amoureux.

17. Conjectura, s. f., lat. conjectura, conjecture.

Mas que prendem conjectura 

Qu'els mals que tramet als malvatz, 

Los trameta per lors peccatz.

Brev. d'amor, fol. 16. 

Pourvu que nous prenions conjecture que les maux qu'il transmet aux méchants, il les transmette pour leurs péchés.

Posca presumir et haver conjectura.

Eluc. de las propr., fol. 11. 

Puisse présumer et avoir conjecture.

CAT. Conjectura. ESP. Conjetura. PORT. Conjectura. IT. Congettura. (chap. Conjetura, conjetures.)

18. Interjectar, v., lat. interjicere, interjeter.

Part. pas. Las apellations interjectadas de las sententias.

Fors de Béarn, p. 1074.

Les appellations interjetées des sentences.

19. Interjectio, s. f., lat. interjectio, interjection.

Per aytals interjectios, conoysh hom lo movemen de la pessa d'ome.

Leys d'amors, fol. 102. 

Par telles interjections, on connaît le mouvement de la pensée de l'homme. 

CAT. Interjecció. ESP. Interjección. PORT. Interjeição. IT. Interjezione.

(chap. Interjecsió, interjecsions.)

20. Subject, adj., lat. subjectus, soumis. 

Lo filh deu esser subject al payre. L'Arbre de Batalhas, fol. 65. 

(chap. Lo fill deu sé sumís al pare.)

Le fils doit être soumis au père. 

CAT. Subjecte. ESP. Sujeto. PORT. Sujeito. IT Soggetto. (chap. Sujeto, gramática; sumís, sumisos, sumisa, sumises.)

21. Subjectio, s. f., lat. subjectio, sujétion, soumission.

Obligatios, subjectios et promessas.

(chap. Obligassions, sumisions y promeses.)

Tit. du XIVe siècle. DOAT, t. VIII, fol. 216. 

Obligations, soumissions et promesses.

En signe de subjectio.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 126. En signe de sujétion.

ESP. Sujeción. PORT. Sujeição. IT. Suggezione.

22. Abjectio, s. f., lat. abjectio, abjection. 

De viltat et d' abjectio. Eluc. de las propr., fol. 158. 

De vileté et d' abjection. 

CAT. Abjecció. PORT. Abjecção. IT. Abbiezzione. (chap. Abjecsió, abjecsions.)

23. Objectio, s. f., lat. objectio, objection.

A aquesta objectio, 

Respon.

Brev. d'amor, fol. 10. 

A cette objection, je réponds. 

CAT. Objecció. ESP. (Objeccion) Objeción. PORT. Objecção. IT. Obbiezione. (chap. Objecsió, objecsions.)


Glai, glay, s. m., lat. gladiolus, glayeul. 

Pus vey parer la flor el glay.

P. Raimond de Toulouse: Pus vey. 

Puisque je vois paraître la fleur sur le glayeul. 

En flors de lis, en rozas et en glais.

Pons de Capdueil: De totz caitius. 

En fleurs de lis, en roses et en glayeuls. 

ANC. FR. E foille et flor et glai.

Jean Errars, Ess. sur la Mus., t. II, p. 190.

(chap. ESP. Gladiolo.)

2. Glaya, s. f., glayeul, sorte de plante.

Flors de glaya 

No crey que m playa.

Rambaud de Vaqueiras: Kalenda. 

Je ne crois pas que me plaise fleur de glayeul.

3. Glaviol, s. m., lat. gladiolus, glayeul

Pus s'enfulleysson li verjan 

E 'l glaviol de lonc la riba.

Marcabrus: Pus s'enfulleysson. 

Puisque se garnissent de feuilles les vergers et les glayeuls le long de la rive.


Glay, s. m., frayeur, effroi, douleur. 

Mas diray

Qu' ab esglay

Amor ay. 

B. Arnaud de Montcuc: Er can li. 

Mais je dirai qu'avec frayeur j'ai amour. 

CAT. Glay.

2. Esglai, s. m., frayeur, chagrin, douleur.

Viures m' es marrimens et esglais, 

Pus morta es ma dona, N' Azalais. 

Pons de Capdueil: De totz caitius. 

Vivre m'est tristesse et douleur, puisqu' est morte ma dame, dame Azalaïs.

Ab ardiment apoderisc l' esglai.

Folquet de Marseille: S'al cor plagues.

Avec hardiesse je surmonte l'effroi. 

CAT. Esglay. (chap. Esglay, temó, po.)

3. Esglayar, Esglaziar, Englaziar, v., effrayer, affliger, tourmenter.

El peccatz qu'els esglaia

E 'ls ten morns e tristz.

G. Faidit: Era nos. 

Le péché qui les effraie et les tient mornes et tristes.

M' esglay

Lo desir qu' ieu n' ay.

B. Arnaud de Montcuc: Er can li. 

M' effraie le désir que j'en ai.

- Part. pas. substantiv. Damné. 

Es aversiers, hoc verament 

So cre, o dels esglaziatz.

Roman de Jaufre, fol. 41. 

Est démon, oui vraiment je crois cela, ou des damnés.

Dans le 2e Ms. on lit englaziatz. 

CAT. Esglayar. (chap. Esglayá, esglayás: yo me esglayo, esglayes, esglaye, esglayem o esglayam, esglayéu o esglayáu, esglayen; esglayat, esglayats, esglayada, esglayades.)


Glan, Glant, s. m., lat. glans, gland

Can plovon del bosc li glan dur.

(chap. Cuan plouen del bosque les bellotes o billotes dures.)

Marcabrus: Al prim. 

Quand pleuvent du bois les glands durs. 

Nég. expl. Totz non los preze un glant. Chronique d'Arles. 

Que je ne les prise tous un gland.

ANC. ESP.

Novembrio secudia à los puercos las landes.

Poema de Alexandro, cop. 2401. 

ANC. CAT. Glan. IT. Ghianda. (chap. Bellota, bellotes.) 

Bellota, bellotes, glan, aglan, glant, gland, glans


2. Glandier, adj., lat. glandifer, glandifère, porte-gland.

Casser es arbre glandier. Eluc. de las propr., fol. 219.

Chêne est arbre glandifère.

CAT. Glander. ESP. Glandígero (que produce bellotas). PORT. Glandifero. IT. Ghiandifero. (chap. Billotero, com un mote de La Fresneda; que fa bellotes, com la carrasca o lo roble.)

3. Glandola, s. f., lat. glandula, glande.

Mollifica glandolas duras.

Eluc. de las propr., fol. 62. 

Amollit glandes dures.

CAT. ESP. (glándula) PORT. Glandula. IT. Ghiandola. (chap. Glándula, glándules.)

4. Glandulos, adj., lat. glandulosus, glanduleux. 

Es carn glanduloza.

(chap. Es carn glandulosa; té glándules, glanduls, bultos.)

Compost de materia glanduloza.

Eluc. de las propr., fol. 44 et 46.

Est chair glanduleuse. 

Composé de matière glanduleuse. 

ESP. PORT. IT. Glanduloso. (chap. Glandulós, glandulosos, glandulosa, glanduloses.)

5. Aglan, s. m., gland.

En lo boscatge porcx gardan, 

A la pastura del aglan.

Brev. d'amor, fol. 48. 

Dans le bocage gardent porcs, à la pâture du gland.

Ni 'l colp d'un aglan.

Bertrand de Born: Mon chan. 

Ni le coup d'un gland. 

Nég. expl. Car ses s'amor no valram un aglan. 

R. Gaucelm de Beziers: A Dieu done. 

Car sans son amour ne vaudrions un gland. 

CAT. Agla (aglà).

6. Aglanier, adj., glandifère, porte-gland.

Roires aglaniers.

(chap. Robles billoteros : que fan bellotes o billotes.)

Leys d'amors, fol. 114.

Rouvres glandifères.

7. Esglandar, v., abattre les glands, frapper. 

Fig. Cor fendre et esglandar.

Un troubadour anonyme: Ges encora. 

Coeur fendre et frapper.

(chap. Abatollá les bellotes, feles caure.)