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lunes, 4 de diciembre de 2023

Roman de Blandin de Cornouailles et de Guilhot Ardit de Miramar.

Roman de Blandin de Cornouailles et de Guilhot Ardit de Miramar.

Ce petit poëme contient le récit rapide et animé des aventures de deux chevaliers dont les noms lui servent de titre. Le sujet en est simple et le style n' est pas dépourvu d' une certaine naïveté, mais le texte est fort incorrect. Cette imperfection, qui doit évidemment être attribuée au copiste, probablement italien, comme l' orthographe du manuscrit porte à le croire, me permet à peine d' en transcrire quelques vers dans la courte analyse que je me borne à donner de ce roman, dont voici le début:

En nom de Dieu, commenzeray (1: (sic) Lisez comensaray.) 

Un bel dictat, e retrayrai

D' amors e de cavalaria,

E una franca compania,

Que van far dos cavaliers

De Cornoalha, bos guerriers. 

Ces deux chevaliers, Blandin de Cornouailles et Guilhot Ardit de Miramar, vont ensemble chercher aventure; après avoir chevauché deux jours et deux nuits, ils font rencontre d' un petit chien qui semble s' offrir à leur servir de guide; ils le suivent jusqu'à l' entrée d' une caverne; Blandin seul y pénètre, marche quelque temps dans une obscurité profonde, et arrive enfin dans un riche verger où bientôt il s' endort sous un pommier en fleurs:

... Mentre ch' el si dormia 

E reyssidar non si podia,

Aneron venir doas donsellas,

Mot bellas, a gran merveillas.

Dis l' una a l' autra: “Bel cavalier 

Dorm lay desot aquel pomier

Preg o te che l' anem reysidar.”

Ces deux damoiselles l' éveillent en effet, et le supplient de les délivrer d' un géant dont elles sont prisonnières; il y consent, sous la condition de les emmener, s' il est vainqueur, ce qu' elles acceptent. Le chevalier triomphe du géant, et, suivi des deux jeunes captives, il rejoint son ami Guilhot, qu' il a laissé à l' entrée de la caverne. Chacun d' eux en prend une en croupe, et les voilà cheminant tous quatre vers un château qui s' offre à leur vue:

E las donzellas quant viron 

Lo castel, ellas ploreron, 

E planon si mot aygramen

La una e l' autra...

E Blandinet, chi ben amava 

Las donzellas che menava,

Demandet lur de che ploravan.

L' une d' elles lui apprend que ce château est celui de leur famille; qu' il leur a été arraché par un autre géant, frère de celui qu' il a tué, et qui y tient en captivité leurs parents, chevaliers de haut parage:

Respon Blandin: “Ne vos plores, (1: Ne (sic) Lisez no.)

Car lo castel ben cobrares.”

Guilhot réclame l' honneur de les délivrer, et, malgré deux énormes lions, terribles auxiliaires de son adversaire, il est sur le point de terminer heureusement cette aventure, lorsque, tout à coup, surviennent les deux fils du géant, qui le chargent de fers.

Cependant, Blandin ne voyant pas revenir son ami, pénètre dans le château, et attaque hardiment les trois géants; pendant le combat, Guilhot parvient à briser la porte de sa prison, et décide, en faveur de Blandin, la victoire jusqu' alors incertaine; aussitôt ils s' empressent de rendre à la liberté les parents des damoiselles, et les remettent en possession de leurs domaines.

Le lendemain, au point du jour, les deux amis quittent le château. Ils cheminaient en s' entretenant de l' aventure de la veille, lorsque leurs oreilles sont frappées du langage harmonieux d' un bel oiseau qui leur disait: 

“Gentils senhors, annas avant, 

C' atrobares un gran desert,

Intras vos ben apert,

E quant seres jus un bel pin

Che trobares en lo camin,

Laun tenga a la par drecha,

Per una cariera estrecha,

E l' autre tengua a l' autra man;

Aventura trobares mot gran...”

Quant ausiron l' ausel parlar,

So dis Guilhot: “Avez aussit

D' ayssel ausel che nos a dich?” 

Certes, oui, lui répond Blandin émerveillé; et ils s' avancent aussitôt jusqu'au pin indiqué; là, après être convenus de se retrouver au même endroit, le lendemain de la Saint-Martin, les deux chevaliers s' embrassent les larmes aux yeux, et chacun prend la route qu' il a choisie.

Guilhot suit le grand chemin et ne tarde pas à faire rencontre du terrible Lionnet, l' un des géants que Blandin et lui ont déjà vaincus au château; il l' attaque et le tue; mais très affaibli lui-même par les blessures qu' il a reçues dans ce combat, il remonte avec peine sur son destrier, et continue sa route en perdant ses forces avec son sang. Heureusement, il est recueilli par un ermite qui lui prodigue tous ses soins et le guérit en peu de jours. A peine rétabli, il recommence ses courses, tue le frère du chevalier Noir, et est assailli par une troupe de guerriers, dont il reste le prisonnier, malgré la plus vigoureuse résistance.

De son côté, Blandin, apres s' être séparé de son ami, était entré dans un bocage, où il avait rencontré une damoiselle,

Che gardava en un prat

Un chaval blanc, tot ensellat...

E quant Blandin vi la donzella,

Apertamen s' en va vers (1) ella..., (1: (sic) Lisez ves.)

E dis: “Donzella de gran parage,

Com es aisi en tal boscage?

Ai! de qui es tant bel caval?

Preg Dieu que lo garde de mal,

Car, per ma fe, el es mout bel

A cavalcar a tot donzel.” 

Elle lui répond qu'on la nomme la damoiselle d' Outre-mer, qu' elle va cherchant aventure, et que, voulant prendre son repas, elle a lâché son cheval dans la prairie, ajoutant:

“E si dinar am mi vos plaissia,

Per ma fe, gran gauch n' auria.”

Le chevalier accepte l' invitation; ils dînent; après le repas, la belle étrangère l' invite à une promenade dans la prairie; mais à peine a-t-il fait quelques pas, que, forcé de céder à un sommeil irrésistible, il s' assied sous un pin et s' y endort aussitôt. A son réveil, il cherche en vain la damoiselle; elle a disparu avec le destrier de Blandin, lui laissant en échange le cheval qu' elle montait. Le chevalier désappointé, 

Apertament sus va montar; 

E quant el fo y dessus montat, 

En un bel camp el l' a menat,

E aqui el lo asaget, 

E vi che trop ben si portet.

Quoique l' échange ne lui paraisse pas désavantageux, Blandin n' en jure pas moins sur sa tête de n' avoir ni fête ni joie qu' il n' ait retrouvé son destrier et la damoiselle qui le lui a emmené. Il marche trois jours, le quatrième il fait rencontre d' un écuyer qui se lamente; pressé de questions, cet écuyer, nommé Peytavin, lui raconte comment son maître a perdu la vie en voulant tenter de rompre l' enchantement qui tient dans le sommeil une damoiselle de toute beauté dont il était passionnément épris. Blandin prend l' écuyer à son service, et se fait conduire au château où repose la belle endormie, sous la garde de dix chevaliers; il en tue six, reçoit à merci les quatre autres; et, après les avoir enfermés par précaution, il parcourt le château. Mais voyant que toutes ses recherches sont inutiles, il descend dans le jardin, y trouve le frère de la belle enchantée, qui lui dévoile le mystère et le conduit dans une chambre où il la voit étendue sur un lit, entourée de sept damoiselles qui veillent nuit et jour; l' une d' elles est sa sœur:

E quant Blandin vi la donzella, 

Che era moult blancha e mot bella,

Va s' en tan fort enamorar

Che el non saup en se che far.

Il apprend que pour rompre l' enchantement il faut faire la conquête de l' autour blanc, renfermé dans une tour, dont les trois portails sont gardés: le premier par un énorme serpent, le second par un dragon et le dernier par un géant sarrazin, qu'on ne peut faire mourir qu'en lui arrachant une dent.

Blandin tue le serpent, passe à côté du dragon endormi, et, après un long combat, arrache deux dents au Sarrazin; il va prendre ensuite l' autour blanc et revient en le tenant au poing; mais pour sortir il lui faut terrasser le dragon, qui s' est éveillé, et s' oppose à son passage; il le tue, et aussitôt l' enchantement est détruit. Briande, c'est le nom de la belle, ne met point de bornes à sa reconnaissance, mais son libérateur n' aspire qu'à s' en faire aimer et lui offre franchement son cœur, qu' elle accepte, en lui apprenant qu' elle n' est autre que la damoiselle d' Outre-mer qui lui a enlevé son destrier.

Après un séjour d' un mois:

Blandin va penrre comjat

De Brianda e del donzel,

E volc se partir del castel,

Car de Guilhot li recordet.

Grande est la douleur de Briande; mais Blandin a promis à son frère d' armes de le joindre à jour fixe sous le pin où ils se sont séparés, et il ne trahira pas sa promesse. Il part donc, s' engageant à revenir dès qu' il aura retrouvé son ami. 

Par une suite d' heureuses circonstances, Blandin apprend que Guilhot est prisonnier, découvre le lieu de sa captivité, le délivre et retourne avec lui au château de Briande, dont la soeur, qui a nom Irlanda, inspire à Guilhot un amour qu' elle ne tarde pas à partager. Bientôt se conclut un double mariage qui donne lieu, pendant quinze jours, à des joûtes et à des fêtes brillantes. 

Guilhot et Blandin, heureux et satisfaits de leur sort, ne voulurent plus quitter leurs femmes,

Che troberon bonas molers.

Ils renoncèrent aux aventures, et vécurent honorablement en bons chevaliers. 

E pregas Dieu che ayssi vos prenha.

Ce roman, dont le texte est si visiblement altéré, est conservé dans la Bibliothèque royale de Turin; il fait partie d' un petit in-fol. ayant pour titre Miscellanea; il commence à la page 94 du manuscrit, qui, dans l' ancienne distribution, était coté L, III, 5, et se trouve, aujourd'hui, désigné par E, II, 34. Voyez, au sujet de ce poëme: Memorie della reale academia di Torino, tome XXXIII, deuxième partie, page 6.

martes, 26 de marzo de 2024

Lexique roman; Furor - Futur


Furor, s. f., lat. furor, fureur.

Fig. Contra la furor de sa cociensa sacrifies a Dieu presumptuozamens.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 46.

Contre la fureur de sa conscience sacrifiât à Dieu présomptueusement. CAT. ESP. PORT. (chap.) Furor. IT. Furore.

2. Furios, adj., lat. furiosus, furieux.

Mitiga coragge furios.

(chap. Mitigue lo corache furiós, furo.)

Per razo de la humor furiosa.

Eluc. de las propr., fol. 281 et 44.

Mitige courage furieux.

En raison de l'humeur furieuse.

CAT. Furios. ESP. PORT. IT. Furioso. (chap. Furiós, furiosos, furiosa, furioses.)


Furt, Fur, s. m., lat. furtum, vol, larcin.

Tu fas furt de la mia causa, si tu fas montar a ton caval ma egua, encontra ma voluntat.

Aquel om fai furt que adobra... la causa d'autrui contra la voluntat del senhor.

Trad. du Code de Justinien, fol. 55 et 54.

Tu fais larcin de la mienne chose, si tu fais saillir par ton cheval ma cavale, contre ma volonté.

Cet homme fait vol qui travaille... la chose d'autrui contre la volonté du maître.

En fai fur o rap o tragina. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 7. 

En fait vol ou rapt ou tumulte. 

Adv. comp. Que vengues a furt, e que descavalgues al alberc d'En Gaucelm. V. de Gaucelm Faidit.

Qu'il vînt en cachette, et qu'il descendît de cheval à l'habitation du seigneur Gaucelm.

Mais ama guerra far que tolre ab fur. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 7.

Mieux aime faire guerre qu'enlever à la dérobée.

ANC. FR. Qui denotoient furt et rapacité... 

Oubliance de Dieu,

Furt, larrecin, violence en maint lieu. 

J. Bouchet, Triomphe de François Ier, fol. 9 et 101. 

ANC. ESP. A furto sin sospecha seyendo desarmado.

Poema de Alexandro, cop. 308. 

CAT. Furt. ESP. MOD. Hurto. PORT. IT. Furto. (chap. Furt, furts; furtá, robá.)

2. Fura, s. f., larcin, tromperie, fourberie, curiosité. 

No i a conort en joven, mas trop fura.

Marcabrus: Auiatz de. 

Il n'y a pas encouragement en jeunesse, mais beaucoup de tromperie. CAT. Fura.

3. Furtier, adj., fripon, fureteur, furtif.

La nuh vengro garso, lairo furtier, 

Que lh' emblero sas armas e son destrier.

Mas mal lo sopessava laire furtier.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 83 et 21.

La nuit vinrent valets, larrons fureteurs, qui lui dérobèrent ses armes et son destrier.

Mais il le soupçonnait méchant larron furtif.

4. Furtilmen, adv., furtivement, à la dérobée, en cachette.

Emblatz furtilmens.

(chap. Emblat, robat furtivamen.)

Pierre de Corbiac: El nom de.

Dérobé furtivement.

5. Furar, v., lat. furari, voler, dérober, enlever.

Tan cantet d'ela e tant la onret e la servi que la domna se laisset furar ad el. V. de Pierre de Maensac. Var. 

Tant chanta d'elle et tant l'honora et la servit que la dame se laissa enlever par lui. 

IT. Furare. (chap. Furtá, robá, pendre, secuestrá. ESP. Hurtar.)


Fus, s. m., lat. fusus, fuseau.

Sai far arcas e vaysselhs,

Penches e fus e cascavelhs.

Raimond d'Avignon: Sirvens suy.

Je sais faire coffres et vaisseaux, peignes et fuseaux et grelots.

CAT. Fus. ANC. ESP. Fuso. ESP. MOD. Huso. PORT. IT. Fuso. 

(chap. Fus, fussos, pera filá.)


Fusanh, s. m., fusain.

D'un albre c'om fusanh apella,

O colonhet.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

D'un arbre qu'on appelle fusain, ou bonnet de prêtre.

Fusanh, fusain, bonnet de prêtre



Fusc, adj., lat. fuscus, brun, noirâtre. 

Fusc, déclinant a negre.

(chap. Fosc, inclinán a negre.)

Eluc. de las propr., fol. 115.

Brun, inclinant à noir.

De fusca color o de negra. Trad. d'Albucasis, fol. 22.

De couleur brune ou de noire.

ESP. PORT. IT. Fusco. (chap. Fosc, marrón oscur, castañ, pardo.)

2. Obfuscatiu, adj., offuscatif, propre à offusquer, à obscurcir. 

De splendor obfuscativa.

Eluc. de las propr., fol. 120.

Offuscative de lumière.

3. Offuscar, v., lat. offuscare, devenir brun, devenir sombre. 

Part. pas. Entro que sia ofuscada.

Trad. d'Albucasis, fol. 23.

Jusqu'à ce qu'elle soit devenue brune.

- Offusquer, obscurcir.

Part. pas. Es may offuscat, et mens participant las divinas illuminacios.

Eluc. de las propr., fol. 11.

Est plus obscurci, et moins participant aux illuminations divines.

CAT. ESP. Ofuscar. PORT. Offuscar. IT. Offuscare.

(chap. Afosquí, fés fosc, oscur, oscurí, oscurís; ofuscá, ofuscás: yo me ofusco, ofusques, ofusque, ofusquem u ofuscam, ofusquéu u ofuscáu, ofusquen; ofuscat, ofuscats, ofuscada, ofuscades.)


Fust, s. m., lat. fustis, bois, arbre, bâton, fût.

Carpentiers si es comparatz al faure, cant al besonh del mon, so es a dire lo fust e 'l fer; quar assi coma lo fustz s' obra per lo fer, aissi

l' obra del fust. Liv. de Sydrac, fol. 81.

Le charpentier est comparé au forgeron, quant au besoin du monde, c'est-à-dire le bois et le fer; car ainsi que le bois se travaille par le fer, ainsi on le travaille par le bois.

Anc pus N Adam culhic del fust 

Lo pom don tug em en tabust. 

Guillaume de Cabestaing: Ar vey qu' em.

Oncques depuis que le seigneur Adam cueillit de l' arbre la pomme dont nous sommes tous en trouble. 

Mas non er faitz que fer e fust non fraingna

E caps e bras.

Aicart del Fossat: Entre dos.

Mais ne sera pas fait qu'il ne brise fer et fût et têtes et bras.

Pren un vaissel de terra, et assitia lo sobre tres fustz el nom de la Trinitat. Liv. de Sydrac, fol. 6.

Prends un vaisseau de terre, et assieds-le sur trois bâtons au nom de la Trinité.

Dels clochiers art lo fust, e cha lo clos.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 73.

Brûle le bois des clochers, et la cloche choit.

Lo fust precios de la veraia cros. V. de S. Honorat.

Le bois précieux de la vraie croix.

ANC. FR. Hom muert, fer use, fust porrist. 

Roman de Rou, v. 69. 

Du meilleur fust que j'aurai flèche. Crieries de Paris.

CAT. Fust. ESP. PORT. Fuste. IT. Fusto. (chap. Fusta, fustes; barco.)

2. Fusta, s. f., poutre, charpente. 

Grossas fustas e pipas. Chronique des Albigeois, col. 79.

Grosses poutres et barres. 

Maison fort de peyra, de teule et de fusta.

Tit. de 1310. DOAT, t. CLXXIX, fol. 110.

Maison forte de pierre, de tuile et de charpente.

Ell era maystre de fusta. Évangile apocryphe.

(chap. Ell ere maestre, mestre fusté, de fustería.)

Il était maître de charpente.

CAT. ESP. PORT. IT. Fusta.

3. Fustut, s. m., morceau de bois, bûche.

Per exustio de foc getant de las extremitatz d'alcus fustutz las plus liquidas partidas. Eluc. de las propr., fol. 272.

Par combustion de feu jetant des extrémités d'aucunes bûches les plus liquides parties.

4. Fustet, s. m., fustet, arbre dont le bois jaunâtre est propre à la teinture.

Pastel e fustet issamen. Évangile de l'Enfance. 

Pastel et fustet également. 

ESP. PORT. Fustete.

5. Fustier, s. m., charpentier.

Que 'l fabre o 'l fustier

E 'l sartr' e 'l sabatier.

G. Riquier: Pus Dieus m' a. 

Que les forgerons ou les charpentiers et les tailleurs et les cordonniers. Los maestres fustiers.

(chap. Los maestres fustés.)

Tit. de 1355. DOAT, t. LIII, fol. 219. 

Les maîtres charpentiers.

CAT. Fuster (N. E. Apellido del valenciano catalanista).

ESP. Fustero (carpintero). (chap. Fusté, fustés, fustera, fusteres.)

6. Fustaria, s. f., charpenterie, corps des charpentiers.

Al forn de la fustaria. Cartulaire de Montpellier, fol. 162.

(chap. Al forn de la fustería.)

Au four de la charpenterie. 

(N. E. ESP. En el horno de la carpintería.)

- Chantier.

En la fustaria comprar I fust. Évangile de l'Enfance. 

Dans le chantier acheter un bois. 

ANC. CAT. Fusteria.

7. Fustar, v., raccommoder, radouber. 

Part. pas. Quan la nau es perforada, si no es ferm fustada.

Eluc. de las propr., fol. 153.

Quand la nef est percée, si elle n'est pas fermement radoubée.

8. Fustigar, Fustegar, v., du lat. fustigatus (fustigare), fustiger.

C'om los neguetz o fustigues. Cat. dels apost. de Roma, fol. 46.

Qu'on les noyât ou fustigeât.

Part. pas. Sia fustigat per la vila. Fors de Béarn, p. 1089. 

Soit fustigé par la ville. 

Que corregues totz nutz, que fos fustegatz.

(chap. Que correguere tot despullat, que fore fustigat, afuetat. 

¡Qué be que li aniríe an algún catalanista aragonés!)

Tit. de 1254. DOAT, t. CXV, fol. 96.

Qu'il courût tout nu, qu'il fût fustigé.

ANC. CAT. ESP. PORT. Fustigar. (chap. Fustigá: fustigo, fustigues, fustigue, fustiguem o fustigam, fustiguéu o fustigáu, fustiguen; fustigat, fustigats, fustigada, fustigades.)


Fustani, s. m., futaine.

Du Cange, t. III, col. 766:

Fustani Occitanis, nostris fustaine. 

La pessa de fustani, I dener.

Cartulaire de Montpellier, fol. 113.

La pièce de futaine, un denier. 

Fustanis, la pessa, un denier.

Tit. du XIIIe siècle. DOAT, t. LI, fol. 156. 

Futaine, la pièce, un denier. 

La carga et bala de fustani, tres deniers.

Tit. de 1248. DOAT, t. CXVI, fol. 17. 

La charge et balle de futaine, trois deniers.

CAT. Fustani. ESP. Fustán (Tela gruesa de algodón, con pelo por una de sus caras.). PORT. Fustão. IT. Fustagno.


Futur, adj., lat. futurus, futur, avenir.

Esperansa els futurs bes. Trad. de Bède, fol. 81. 

Espérance aux futurs biens.

- Subst. Terme de grammaire.

Deu aver V temps... futur, etc.

El futur, son semblan tuit li verbe. Gramm. prov.

Doit avoir cinq temps... le futur, etc. 

Au futur, tous les verbes sont semblables.

CAT. Futur. ESP. PORT. IT. Futuro. (chap. Futur, futurs, futura, futures.)

jueves, 5 de septiembre de 2024

Pasca, Pascha, Pasqua - Depascer

 

Pasca, Pascha, Pasqua, s. f., lat. Pascha, Pâque.

Pascha, en ebroyt, vol dire... passagge. Eluc. de las propr., fol. 129.

(chap. Pascua, en hebreu, vol di... passache o passaje, pas.)

Pâque, en hébreu, veut dire... passage.

Davan lo jorn festival de Pasca. Frag. de trad. de la Passion. 

Avant le jour solennel de Pâque.

La vespra de Paschas se mogron ans del dia. Guillaume de Tudela.

Le soir (la nuit) de Pâque ils se murent avant le jour.

Fig. Gran desirier ai dezirada penre aquesta Pascha ab vos.

V. et Vert., fol. 51. 

Grand désir j'ai de prendre cette pâque désirée avec vous. 

Prov. Cre far Pasca o Nadal

Quant son XX dinz son ostal.

Bertrand de la Tour: Mauret.

Croit faire Pâque ou Noël quand ils sont vingt dans son hôtel.

- Loc. Servant à désigner le printemps.

Atressi chan quan l' ivers es vengutz

Cum faz l' estatz ni la Pasca floria.

P. Vidal ou P. Guillem: No m fai chantar.

Pareillement je chante quand l'hiver est venu comme je fais (dans) l'été et (à) la pâque fleurie.

CAT. ANC. Pasca. CAT. MOD. Pasqua (plural Pasquas). ESP. Pascua. PORT. Pascoa. IT. Pasqua. (chap. Pascua, Pascues.)

dialecte català, Bonas Pasquas, Iglesia Católica, dolsos, días

2. Pascal, adj., lat. paschalis, pascal. 

Cant Dieus comandet ad aquels que sacrificarian l' anhell pascal que senchesson be lurs loms. V. et Vert., fol. 97. 

Quand Dieu commanda à ceux qui sacrifieraient l'agneau pascal qu'ils ceignissent bien leurs reins. 

Lo jorn paschal es dia de gauch. Eluc. de las propr., fol. 128.

(chap. Lo día pascual (de Pascua) es día de goch.)

Le jour pascal est jour de joie.

CAT. Pasqual. ESP. Pascual. PORT. Pascal, pascoal. IT. Pasquale.

(chap. pascual, pascuals; noms propis: Pascual, Pascuala.)

Vista hacia el hotel restaurante Fábrica de Solfa desde el Puente de piedra, Santa Ana


Pasmar, Palmar, v., du grec *gr, pâmer, se pâmer.

Aissi pasmei qan vos vi dels oills rire.

G. Faidit: Mon cor. Var. 

Ainsi je pâmai quand je vous vis des yeux sourire. 

Si que no s poc tener que non pasmes de dolor. V. de Bertrand de Born. 

De sorte qu'il ne se put tenir qu'il ne pâmât de douleur.

Part. pas. Vos caires pasmada.

T. de Montant et d'une Dame: Ieu venc.

Vous tomberez pâmée.

A sos pes s' es palmada sus los marbres listratz.

Roman de Fierabras, v. 2990.

A ses pieds s'est pâmée sur les marbres jaspés.

ANC. FR. Qu'elle quéy pausmée desus le pavement.

Poëme d'Hugues Capet, fol. 20. 

CAT. ESP. PORT. Pasmar. (chap. Pasmá, pasmás: yo me pasmo, pasmes, pasme, pasmem o pasmam, pasméu o pasmáu, pasmen; pasmat, pasmats, pasmada, pasmades.)

2. Pasmazon, s. f., pamoison.

Quant el revenc de pasmazon, el crida e dis, en ploran.

V. de Bertrand de Born. 

Quand il revint de pamoison, il crie et dit, en pleurant.

3. Espalmar, v., pâmer.

Doncx s' espalma lo rey sus lo col del destrier, 

Floripar s' espalmet, que tant a grans beutatz; 

Gui, l'anet redressar, sos novels maridatz.

Roman de Fierabras, v. 3898 et 2819.

Alors le roi se pâme sur le cou du destrier.

Floripar, qui a de tant grandes beautés, se pâma; Guy, son nouveau marié, alla la relever.

ANC. ESP. PORT. Espasmar. IT. Spasimare.

4. Plasmar, v., pâmer.

Ieu no puesc la pena durar, 

De tal dolor mi fai plasmar.

B. de Ventadour: Quan lo. 

Je ne puis endurer la souffrance, de telle douleur elle me fait pâmer.

Aissi plasmei quan vos vi dels oills rire. 

G. Faidit: Mon cor. Var. 

Ainsi je pâmai quand je vous vis des yeux sourire. 

Part. pas. Mi lais soven plasmat el sol chazer.

G. Faidit: Molt mi. 

Je me laisse souvent tomber pâmé au sol. 

Ad aquesta paraula, cay del caval plasmatz.

Roman de Fierabras, v. 120. 

A cette parole, pâmé il tombe du cheval.

CAT. ESP. PORT. Pasmar. (chap. Pasmá, pasmás.)

5. Plasmazo, s. f., pamoison.

Quan de plasmazo en revenc.

Guillaume de Berguedan: Lai on hom. 

Quand de pamoison il en revint.

6. Esplasmar, v., pâmer.

IIII vetz s' esplasmet desotz un olivier. 

Tal dol ac e tal ira c' a terra s' esplasma. 

Roman de Fierabras, v. 3640 et 4373. 

Quatre fois il se pâma dessous un olivier. 

Telle douleur il eut et tel chagrin qu'à terre il se pâme.


Passer, s. f., lat. passer, passereau, moineau.

Las pasers non oblides.

Li done passer o perditz.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Que tu n' oublies pas les passereaux. 

Qu'il lui donne passereau ou perdrix. 

ANC. FR. Pinsons, pivers, passer et passerons.

Cl. Marot, t. I, p. 328.

IT. Passere. (chap. Vilero, vileros (perque ne ñan mols per les viles o pobles); pardal, pardals. ESP. Gorrión, passer domesticus.)

Vilero, vileros (perque ne ñan mols per les viles o pobles); pardal, pardals

2. Passerat, s. m., passereau, moineau.

E 'l reys Felips cassa lay, ab falcos, 

Sos passeratz e 'ls petitz auzelhos.

Bertrand de Born: S'ieu fos. 

Et le roi Philippe chasse là, avec faucons, ses passereaux et les petits oiseaux.

3. Passera, s. f., passereau, moineau.

Las passeras que pitavan 

Mot cochosamen e manjavan.

Trad. d'un Évangile apocryphe. 

Les passereaux qui becquetaient et mangeaient moult avidement.

ANC. FR. Et la passe défend de son bec courroussé 

Ses moineaux assaillis dans le mur crevassé. 

Du Bartas, p. 248. 

IT. Passera.

4. Passaretta, s. f. dim., petit passereau, petit moineau.

O, si vols, una passaretta.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Ou, si tu veux, un petit passereau. 

IT. Passaretta. (chap. Vileret, vilerets; pardalet, pardalets, pardaleta, pardaletes.)

5. Passerin, adj., de passereau, de moineau.

D' egestio passerina.

Deudes de Prades, Auz. cass.

D' éjection de passereau.


Past, s. m., lat. pastus, pâture, nourriture, pâtée, mangeaille. 

Apres voillatz que soven tast 

D' aquella polvera en son past.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Après veuillez que souvent il tâte de cette poussière dans sa pâtée.

Sai ne motz que, dinz lai on estan, 

S' acluzon plus no fa son past auzel. 

R. Gaucelm de Beziers: A penas vau. 

J'en sais de nombreux qui, là-dedans où ils sont, se cachent plus que ne fait oiseau sa pâture. 

ANC. FR. Nul past, tant soit-il sauvoureux, 

Ne vin, tant soit-il délectable.

Ronsard, t. I, p. 118. 

Pour la haste qu'il a de taster du past.

Les quinze Joyes du Mariage, p. 16. 

Avant le past ou après. Rabelais, liv. III, ch. 38.

CAT. Past. ESP. PORT. IT. Pasto.

2. Pastura, s. f., lat. pastura, pâture, nourriture.

Ayssi co buou romia sa pastura. V. et Vert., fol. 42.

(chap. Així com lo bou (o buey) rumie sa (la seua) pastura.)

Ainsi comme boeuf rumine sa pâture. 

Serem de verms pastura.

(chap. Serem o sirem de cucs pastura : mo se fotrán los cucs.)

Sordel: Puois trobat ai. 

Nous serons pâture de vers. 

Fig. La pastura de la paraula de Dieu. Trad. de Bède, fol. 53.

La pâture de la parole de Dieu.

- Pacage, pâturage.

Al abric, lonc la pastura.

Marcabrus: L'autr'ier. 

A l'abri, le long du pâturage. 

CAT. ESP. PORT. IT. Pastura. (chap. Pastura, pastures; v. pasturá: pasturo, pastures, pasture, pasturem o pasturam, pasturéu o pasturáu, pasturen; pasturat, pasturats, pasturada, pasturades.) 

3. Pastural, Pastorau, s. m, pacage, pâturage.

Las erbas e 'ls pasturals e las aigas. Tit. de 1259. Arch. du Roy., J. 330. Les herbes et les pacages et les eaux.

En uns pastoraus, lonc un riu.

Marcabrus: L' autr' ier.

Dans des pâturages, le long d'un ruisseau.

4. Pastenc, s. m., pâturage, pacage.

Vergiers, bosc, pastencs. Tit. de 1291. DOAT, t. XI, fol. 216. 

Vergers, bois, pâturages. 

Prengan per tots locs lenhas, aigas e pastenxs.

Tit. de 1241. DOAT, t. VI, fol. 151. 

Qu'ils prennent en tous lieux bois, eaux et pacages.

Cavals et autras bestias copiozament han pastencs.

Eluc. de las propr., fol. 129. 

Chevaux et autres bêtes ont copieusement pâturages.

- Aliment, pâture.

Peysshos... so pastenc et vianda d'home.

Eluc. de las propr., fol. 154. 

Poissons... sont aliment et nourriture d'homme.

5. Pasturgue, s. m., pâturage, pacage. 

Aigas et erbas e pasturgues.

Tit. de 1198. Arch. du Roy. Toulouse, J. 328.

Eaux et herbes et pâturages.

CAT. Pasturatge. ESP. Pasturage (pasturaje). (chap. Pastura, pastures.)

6. Pasquier, Pascheir, s. m., lieu de commun pacage, parcours.

(N. E. Ver Les recherches de la France, de Étienne Pasquier.)

Cams o vinhas o cazas o devezas o pasquiers.

V. et Vert., fol. 15.

Champs ou vignes ou cases ou devèzes ou parcours. 

Donat et altreiat los pascheirs els bos cuminals.

Charte de Besse, en Auvergne. 

Donné et octroyé les parcours dans les bois communaux.

ANC. FR. Terre... qu'on appelle chaume et paschier de bestes.

Cout. de la Marche, art. 425. Du Cange, t. V, col. 230.

7. Pascuos, adj., lat. pascuosus, fécond en pâturage, propre au pâturage.

Fructuos et pascuos.

Terra... fertil en herba pascuoza.

Eluc. de las propr., fol. 160 et 175. 

Fructueux et fécond en pâturage. 

Terre... fertile en herbe propre au pâturage.

8. Pascual, adj., de pâturage, propre au pâturage.

Herbas pascuals. Eluc. de las propr., fol. 221. 

Herbes propres au pâturage.

9. Paissiu, Passiu, s. m., droit de pâturage, de pacage. 

Senhorias e paissius. Tit. de 1243. Arch. du Roy., J. 325. 

Seigneuries et droits de pâturage.

Passius, cassius, pesquius. Tit. de 1246. Arch. du Roy., J. 330.

Droits de pacage, droits de chasse, droits de pêche.

10. Paichio, s. f., pacage, pâturage. 

Aigas e paichios. Tit. de 1248. Arch. du Roy., J. 323. 

Eaux et pâturages.

11. Pascitiu, adj., alimentaire.

Virtut pascitiva es ministra de virtut nutritiva. Eluc. de las propr., fol. 19.

Vertu alimentaire est instrument de vertu nutritive.

12. Pastoral, adj., lat. pastoralis, pastoral.

Offici pastoral. Doctrine des Vaudois. 

Office pastoral.

Recebre la pastoral cura. Trad. de Bède, fol. 56.

Recevoir le soin pastoral.

CAT. ESP. PORT. Pastoral. IT. Pastorale. (chap. Pastoral, pastorals.)

13. Pastori, s. m., pâturage, pacage, herbe. 

Crey que m det Dieus aquest parelh

Joy de cambra en pastori.

Gavaudan le Vieux: L'autre dia.

Je crois que Dieu me donna cette joie pareille de chambre sur l' herbe.

14. Pastre, Pastor, s. m., lat. pastorem, pâtre, pasteur, berger. 

El pastre, qu' el mal sentia,

Tornet son cantar en plor.

Gui d'Uisel: L'autre jorn. 

Le pâtre, qui sentait le mal, tourna son chanter en pleur. 

Belh m'es quan vey que boyer e pastor 

Van si marrit q' us no sap vas on s' an.

B. Arnaud de Montcuc: Ancmais tan. 

Il m'est beau quand je vois que bouviers et pâtres vont si marris qu'un ne sait où il s'aille. 

Pastre, lauzengier gilos 

M' onron chascun dia.

Cadenet: L'autr' ier lonc. 

Berger, les médisants jaloux m' honorent chaque jour.

E 'n tenria neys per senhor

Un pastor que vengues de lai.

Arnaud de Marueil: A guiza. 

Et j'en tiendrais même pour seigneur un pâtre qui viendrait de là.

Moral. Es vida, guitz e consolamens, 

Pastres e lutz.

A. Brancaleon: Pessius pessan. 

Il est vie, guide et consolation, pasteur et lumière.

Ill las fan morir e dechazer 

Ist fals pastor.

G. Figueiras: No m laissarai. 

Ils les font mourir et déchoir ces faux pasteurs. 

ANC. FR. Si coiement uns mouton prist 

Que li paistres ne s' en parçut.

Fables et cont. anc., t. IV, p. 4.

Mès tost l' aperçut le pastor, 

E li a hué deus mastins.

Roman du Renart, t. I, p. 173.

CAT. ESP. PORT. Pastor. IT. Pastore. 

(chap. Pastó, pastós, pastora, pastores.)

15. Pastoret, s. m. dim., bergerot, pastoureau.

Pueis li pastoret, que gardavan 

Lur fedas, e las pastorgavan.

Trad. d'un Évangile apocryphe. 

Puis les pastoureaux, qui gardaient leurs brebis, et les faisaient paître.

CAT. Pastoret. (chap. Pastoret, pastorets, pastoreta, pastoretes.)

16. Pastoriu, s. m. dim., pastoureau, bergerot.

Auzi la votz d' un pastoriu

Ab una mancipa chantar.

Marcabrus: L'autr' ier. 

J'entendis la voix d'un pastoureau chanter avec une jeune fille.

17. Pastorel, s. m. dim., pastoureau, bergeret.

Quan vos foratz natz vengro los pastorels. Passio de Maria. 

Quand vous fûtes né, vinrent les pastoureaux.

Gaya pastorella...

E 'l pastorel.

J. Esteve: El dous temps.

Gaie pastourelle... et le pastoureau.

ANC. FR. Sovent regrète un pastorel... 

Lessiez ester 

Cel

Pastorel. 

Jean Errars. Ess. sur la Mus., t. II, p. 190 et 191. 

ESP. Pastorcillo. IT. Pastorello.

18. Pastora, s. f., pastourelle, bergère. 

En un pradet, culhen flor, 

Encontrei pastora ses par.

J. Esteve: L'autr' ier el.

Dans un petit pré, cueillant des fleurs, je rencontrai pastourelle sans pareille.

E 'l pastora moc sas rasos.

J. Esteve: El dous temps. 

Et la pastourelle produisit ses raisons. 

ANC. FR. Sans pastorel

Pastore trouvai. 

Perrin d'Angecourt. Ess. sur la Mus., t. II, p. 151. 

Truis pastore soz un pin. 

Jean Errars. Ess. sur la Mus., t. II, p. 190. 

CAT. ESP. PORT. (chap.) Pastora.

19. Pastorella, s. f. dim., pastourelle, bergerette.

Ieu vi denan, ab un pastor,

Gaia pastorella.

J. Esteve: El dous temps. 

Je vis devant, avec un pâtre, joyeuse pastourelle. 

D' una pastorella que vi.

Gavaudan le Vieux: Desemparatz. 

D'une pastourelle que je vis.

- Pastorelle, sorte de poésie.

La primiera pastorella facha en l' an MCCLX, Ms. 7226, art. 

Giraud Riquier. 

La première pastorelle faite en l'an 1260.

En aissi cum es de cansos e de verses e de pastorellas. V. de G. Riquier.

Par ainsi comme il est de chansons et de vers et de pastorelles.

CAT. ESP. IT. Pastorella. (chap. Pastorada, com la de Torres del Obispo; pastorades : classe de poema de la literatura bucólica.)

20. Pastoreta, s. f. dim., petite pastorelle.

Trobet vers e pastoretas a la usanza antiga. V. de Cercamons.

Il trouva vers et petites pastorelles à la manière antique.

21. Pascor, s. m., retour du pâturage, renaissance de la verdure, primevert, printemps, saison nouvelle.

So fo, issen pascor, quan intra mais. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 74. 

Ce fut, sortant primevert, quand entre mai. 

Be m play lo gais temps de pascor, 

Que fai fuelhas e flors venir.

Bertrand de Born: Be m play. 

Bien me plaît le gai temps de la saison nouvelle, qui fait feuilles et fleurs venir. 

Colora 'l pascors 

Los verdiers e los pratz.

Giraud de Borneil: Qui chantar. 

Le printemps colore les vergers et les prés. 

Bel' e fresca com rosa en pascor.

B. de Ventadour: En amors. 

Belle et fraîche comme rose en printemps.

- Prairie.

L'autr' ier sompniey en pascor.

Giraud de Borneil: Non pues (puesc) sufrir.

L'autre jour je fis un songe en prairie. 

ANC. FR. Ne chantent fors en pascour.

Le Châtelain de Coucy. Ess. sur la Mus., t. II, p. 260. 

L' erbe verdoi soz la flor

Com el novel tens de pascor...

Plus bel et plus fine blanchor 

Que flor d'espine en pascor. 

Parthonopex de Blois. Du Cange, t. V, col. 226.

(chap. Primavera.)

22. Pascer, Paiscer, v., lat. pascere, paître, repaître, nourrir, rassasier. Senes manjar, domna, m poiriatz pascer

Ab gent parlar.

Aimeri de Peguilain: Sens mon.

Sans manger, dame, vous pourriez me rassasier avec gentil parler.

Pueis de la cueisa paiseretz

L' auzel.

grulles que se aguantáen sobre una pota, com solen fé cuan dormen

Deudes de Prades, Auz. cass.

Puis de la cuisse vous repaîtrez l'oiseau.

Mas si los autres payssia,

Per aquo valria mais.

P. Cardinal: Pus ma boca.

Mais s'il nourrissait les autres, pour cela il vaudrait davantage.

Fig. Quant era amatz e fis amaire, 

E m payssia cortes' amors.

Rambaud de Vaqueiras: No m' agrad' iverns.

Quand j'étais aimé et fidèle amant, et (que) me repaissait amour courtois.

Jovens que guerra non pais, 

Esdeve leu flacx et savais.

Bertrand de Born: Al dous nou. 

Jeune homme que guerre ne nourrit pas, devient bientôt flasque et lâche. 

Proverb. Ben sap far paisser erba vert, 

Femna qu' el marit incrima.

Pierre d'Auvergne: Abans que il. 

Bien sait faire paître herbe verte (faire passer pour bête), femme qui le mari inculpe. 

Aras sai que mains fols pais, 

So di 'l reprovier, farina.

P. Camor: Iratz chant. 

Maintenant je sais que farine nourrit maints fous, cela dit le proverbe.

Part. prés. Ieu donei a son senhor polin payssen.

Le Comte de Poitiers: Companho. 

Je donnai à son seigneur poulain paissant (qui ne tette plus).

Joaquim Montclús, Joaquín Monclús, gordo, seboso, gort, gras, craso

Part. pas. Es ben paisutz de manna.

G. Rudel: Quan lo rius. 

Est bien repu de manne.

Al ser, cant son plen e pagutz.

Marcabrus: Al prim comens. 

Au soir, quand ils sont pleins et repus.

Sa gens vai descausa e nuda, 

Mal abeurada e paguda.

Hugues de Saint-Cyr: Tant es de. 

Sa gent va déchaussée et nue, mal abreuvée et repue. 

ANC. FR. Bien seit abevreiz e péuz.

Marie de France, t. I, p. 190. 

Sa jument a fait ensseler

Qui granz estoit et bien péue.

Fables et cont. anc., t. I, p. 96.

ANC. CAT. Peixer. ESP. Pacer. PORT. Pascer. IT. Pascere. (chap. Pasturá.)

23. Pasturar, v., pâturer, paître.

Pren lo caval, e mena 'l pasturar. Leys d'amors, fol. 61. 

Prends le cheval, et mène-le paître. 

CAT. ANC. ESP. Pasturar. PORT. Pastorar. IT. Pasturare. (chap. Pasturá.)

24. Pastenguar, v., nourrir, repaître.

Part. pas: Paubres... pastenguat et vestit. 

Priv. concéd. par les R. d'Angl., p. 14. 

Pauvres... nourris et vêtus.

25. Pasturgar, Pastorgar, Pasturiar, Pastoriar, v., faire paître, pâturer, garder, paître.

Aital toza vilana 

No pot, ses plazens paria, 

Pasturgar tanta bestia

En aital terra solana.

Marcabrus: L' autr' ier. 

Pareille fillette villageoise ne peut, sans aimable accointance, faire paître tant de bêtes en semblable terre solitaire.

Am sas fedas que pastorgava 

En la montaigna on estava.

Trad. d'un Évangile apocryphe. 

Avec ses brebis qu'il faisait paître sur la montagne où il se tenait.

De poder, en tals terradors, lurs avers pastorgar.

Statuts de Provence. BOMY, p. 2. 

De pouvoir, en tels terroirs, faire paître leurs troupeaux. 

Part. prés. Ieu vau mon aver menant

Per las montaygnas pastorgant. 

Trad. d'un Évangile apocryphe.

Je vais menant mon troupeau paissant sur les montagnes.

ESP. PORT. Pastorear.

26. Apaisser, v., repaître, nourrir, rassasier.

Aus, tu qu' en orde t' apaissas 

E sejornas e t' engraissas.

P. Cardinal: Jhesum Crist. 

Écoute, toi qui en ordre (monastique) te repais et te reposes et t' engraisses.

27. Apastencar, v., nourrir, donner la pâture.

Poletz... apastenca; quan troba pastura, sona 'ls.

Eluc. de las propr., fol. 146.

Ses poulets... elle nourrit; quand elle trouve pâture, elle les appelle.

28. Apatiscar, v., gorger, repaître, nourrir abondamment, empâter. 

Ben yest fols si non gardas, 

Cant t' apatiscas ni t lardas, 

Que tu mezeuses non t' ardas.

P. Cardinal: Jhesum Crist. 

Tu es bien fou si tu ne prends garde, quand tu t' empâtes et te lardes, que toi-même tu ne te brûles.

29. Apastorgar, v., faire paître, faire pâturer, paître.

Aquo fon tot son mestriers 

De sas fedas apastorgar.

Trad. d'un Évangile apocryphe.

Ce fut tout son métier de faire paître ses brebis.

30. Apasturar, v., nourrir, faire paître, paître.

De figas... las deu apasturar. Eluc. de las propr., fol. 142. 

De figues... les doit nourrir.

Part. prés. Apasturant porcs. Eluc. de las propr., fol. 125.

(chap. Pasturán gorrinos per Fondespala; porcs com los de la Ascuma.)

Faisant paître porcs.

ANC. CAT. ANC. ESP. Apasturar.

31. Depast, s. m., lat. depastus, nourriture, appétit.

Perda 'l durmir e 'l depast.

Giraud de Borneil: L'autr'ier.

Que je perde le dormir et l' appétit.

32. Depascer, v., lat. depascere, paître, dévorer.

Depascera tot lo munt ab sas cruels dents. Trad. de Bède, fol. 44.

Dévorera tout le monde avec ses cruelles dents.

(chap. Devorará tot lo món en les seues cruels dens.)

domingo, 18 de febrero de 2024

Lexique roman; Esperma - Espeuta


Esperma, s. m., lat. sperma, sperme.

No es... generacio, per so quar l' esperma no pot pervenir à la mayre.

Trad. d'Albucasis, fol. 29.

Il n'y a pas... génération, parce que le sperme ne peut parvenir à la matrice.

CAT. ESP. PORT. Esperma. IT. Sperma. (chap. Esperma, semen.)

2. Spermatic, adj., lat. spermaticus, spermatique.

Que ve de humor spermatica. Eluc. de las propr., fol. 88.

Qui vient de liqueur spermatique.

ESP. (espermático) PORT. Espermatico. IT. Spermatico.

(chap. espermátic, espermatics, espermática, espermátiques.)

3. Spermatizar, v., éjaculer.

Alcus auzels... han fort appetiment et leu spermatizo.

Eluc. de las propr., fol. 276.

Certains oiseaux... ont fort désir et éjaculent facilement.

(chap. Eyaculá, corres: eyaculo, eyacules, eyacule, eyaculem o eyaculam, eyaculéu o eyaculáu, eyaculen; eyaculat, eyaculats, eyaculada, eyaculades; yo me córrego, tú te corres, etc; alguns o algunes diuen que sen van; ala, pos bon viache tinguen.)


Espero, s. m., éperon.

Voyez Denina, t. III, p. 74.

Sai far fres et esperos.

(chap. Sé fé frenos y espoles; per al caball.)

Raimond d'Avignon: Sirvens suy.

Je sais faire freins et éperons.

Vai brochan lo destrier dels trenchans esperos. Guillaume de Tudela.

Il va piquant le destrier des tranchants éperons.

Una roda d'espero. Tarif des Monnaies en provençal.

Une roue d'éperon. 

Loc. Plus avols non chaucet esperos.

(chap. Mes roín no va calsá espoles.)

Lanza: Emperador. 

Plus lâche ne chaussa éperons.

Dels esperos donavo als destriers sojornatz.

Roman de Fierabras, v. 2904. 

Ils donnaient des éperons aux destriers reposés.

Adv. comp. Quar no i vauc ad espero.

Giraud de Borneil: A penas sai.

Car je n'y vais pas à la hâte. 

Chanso, vas Balaguier t' en vay ad espero.

Albert de Sisteron: Ab son guay.

Chanson, vers Balaguier va-t'en à la hâte. 

Els trenco ad espero 

Las portas. 

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas. 

Ils brisent vivement les portes.

Joglars, no t desconortz 

E vai t' en d' espero.

G. de Berguedan: Joglar. 

Jongleur, ne te décourage pas, et va-t'en de vitesse.

Que s'en intre d' espero 

En alcuna religio.

Brev. d'amor, fol. 131. 

Qu'il s'en entre sans retard en quelque ordre religieux.. 

ANC. FR. Mes suiez moi à esperon...

Fuit s'en Renart de grant randon 

Tant con il puet à esperon. 

Roman du Renart, t. I, p. 87 et 112. 

Li rois i vient à esperons. 

Roman de Partonopex de Blois, not. IX, p. 43.

- Ergot des oiseaux.

Lo gals... porta esperos. Liv. de Sydrac, fol. 116.

(chap. Lo gall... porte espolons.)

Le coq... porte éperons.

Capo... esperos o 'l cazo o torno.

Eluc. de las propr., fol. 146. 

Chapon... les éperons ou lui tombent ou retournent.

ANC. CAT. Esperó. ESP. Esperón, espolón. PORT. Espora, esporão. 

IT. Sperone, Sprone. (chap. Espola, espoles; espoló, espolons los del gall.)

2. Esperonalh, Esperonaill, s. m., éperon.

Qu' us ses esperonalh

Non s'esmet' els barnatz.

Giraud de Borneil: Los apletz.

Qu'un sans éperon ne s'établisse aux baronnages.

3. Esperonador, s. m., éperonneur, qui éperonne.

Sera breus lo cors

Als esperonadors.

(chap. La carrera sirá curta per als espolejadós.)

Giraud de Borneil: Ses valer. 

La course sera courte aux éperonneurs.

IT. Spronatore.

4. Esperonar, v., éperonner. 

L' emperaire, ab lo cor al talo,

Esperonet, e sei vil companho,

Plus d' una legua.

Rambaud de Vaqueiras: Senher marques. 

L'empereur, avec le coeur au talon, éperonna, et ses vils compagnons, plus d'une lieue. 

Tals poing fort et esperona 

Q' a so caval trop corren.

Giraud de Borneil: Tals gen. 

Tel pique fort et éperonne qui a son cheval très courant.

Fig. Lay on valors s' empren 

E caritatz esperona.

P. Cardinal: L' arcivesque. 

Là où valeur s'attache et charité éperonne.

Part. prés. Estout venc esperonan. Roman de Jaufre, fol. 9.

(chap. Estout va vindre espoleján.)

Estout vint éperonnant. 

ANC. FR. Esperonant s'en vet sa voie.

Roman du Renart, t. III, p. 223. 

Envers la dame esperonèrent, 

De par le roi la saluèrent.

Fables et cont. anc., t. III, p. 5.

ANC. CAT. Esparonejar. ANC. ESP. Espolonear. ESP. MOD. Espolear. 

PORT. Esporear. IT. Speronare, spronare. (chap. espolejá: espolejo, espoleges, espolege, espolegem o espolejam, espolegéu o espolejáu, espolegen;

5. Contresperonar, v., éperonner, frapper de l'éperon.

Si m sailh al latz, 

E me contresperona.

Giraud de Borneil: La flors el.

Si me saute au côté, et me frappe de l'éperon.


Espes, adj., lat. spissus, épais, dense. 

No ill ten pro ausbercs fort ni espes, 

Si lansa dreit.

Giraud de Calanson: A lieis cui. 

Haubert fort et épais ne lui tient profit, tant il lance droit.

Aug lo chan, pel bruelh espes, 

Del rossinhol mati e ser.

(chap. literal: Escolto lo can, pel brosquill espés, del rossiñol matí y tardet, tarde, vesprada, abans de la nit.)

B. de Ventadour: Bel m' es qu' ieu.

J'entends, par les taillis épais, le chant du rossignol matin et soir.

Las nivols son tant espessas en estieu coma en ivern.

(chap. Los nugols són tan espessos al estiu com al ivern; densos.)

Liv. de Sydrac, fol. 103.

Les nuées sont aussi denses en été comme en hiver.

L' huelh e 'l silh negre, espes.

(chap. Los ulls y les selles negres, espesses.)

P. Vidal: Tant an ben.

Les yeux et les cils noirs, épais.

Fig. Fan l' obra espessa e dura.

Le Moine de Montaudon: Autra vetz.

Font l'oeuvre épaisse et dure.

Adverbial. Las flors naisson plus espes. 

(chap. Les flos naixen mes espesses.)

P. Salvage: Senher. 

Les fleurs naissent plus épais. 

Aisso esdeve espes.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Cela advient souvent.

CAT. Espes. ESP. Espeso. PORT. Espesso. IT. Spesso. (chap. Espés, espessos, espessa, espesses; lo chocolate espesset, espessets, espesseta, espessetes; Pininfarinetes es pesat; se li han espessat massa les farinetes.)

2. Espiessa, s. f., épaisseur.

Passero l' espiessa del boi ramut.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 79.

Ils passèrent l'épaisseur du bois fourré.

3. Espeissedat, Espessetat, s. f., lat. spissitatem, densité. 

Tol l' aire am sa espessetat. Brev. d'amor, fol. 30.

Enlève l'air avec sa densité.

Lh' auzelh volo per l' aire per l' espeissedat de lhuy, car l' aires es molt espes... per aquesta razo soste los auzels que volo am lo movemen de lor alas... Vivem per la espeissedat que es en lui.

Liv. de Sydrac, fol. 46.

Les oiseaux volent dans l'air à cause de sa densité, car l'air est moult dense... par cette raison il soutient les oiseaux qui volent par le mouvement de leurs ailes... Nous vivons par la densité qui est en lui.

(chap. Espessedat, espessó, densidat.)

4. Espeysheza, s. f., épaisseur.

Per espeysheza de la urina. Eluc. de las propr., fol. 90.

Par épaisseur de l'urine.

ANC. ESP. Espeseza (espesura, densidad). IT. Spessezza.

5. Espessament, adv., épaissement.

So vestitz de pels espessament. Eluc. de las propr., fol. 39.

(chap. Son vestits espessamen de pels.)

Sont vêtus épaissement de poils.

CAT. Espessament. ESP. Espesamente. PORT. Espessamente. 

IT. Spessamente. (chap. espessamen.)

6. Espeissar, Espieissar, v., lat. spissare, épaissir, condenser. 

La luna tira gran humor 

De la mar, dont espeissa l'aire.

Brev. d'amor, fol. 32. 

La lune tire grande humidité de la mer, dont elle condense l'air.

Quant creys la fresca fuelh' el rams 

E l' ombra s' espeissa els defes.

Giraud de Borneil: Quant creys. 

Quand la fraîche feuille croît au rameau et l'ombre s'épaissit dans les défens.

Mas so que es encontra aras davas nos, e s' espieissa, hom no lo pot pas vezer. Liv. de Sydrac, fol. 103.

Mais ce qui est encontre maintenant devant nous, et s'épaissit, on ne le peut pas voir. 

Part. pas. L' aires, segon natura,

Espeissat d' aiga marina

Pluia fai e nevolina.

Brev. d'amor, fol. 38.

Lo agüelo y lo Mar.

L'air, selon nature, condensé d'eau marine, fait pluie et brouillard.

De la vapor per forsa de frech espeyshada.

Eluc. de las propr., fol. 137.

De la vapeur condensée par force de froid.

ANC. FR. La guerre crut et espeissa...

Li genz Héraut chescun jor creissent,

Tote jor viegnent e espeissent. 

Roman de Rou, v. 16239 et 12303. 

CAT. Espessir. ESP. Espesar. PORT. Espessar. IT. Spessare.

(chap. espessá y espessí: espesso, espesses, espesse, espessem o espessam, espesséu o espessáu, espessen; espessat, espessats, espessada, espessades; espessixco o espessixgo, espessixes, espessix, espessim, espessiu, espessixen; espessit, espessits, espessida, espessides.)


Espeuta, s. f., lat. spelta, épeautre, espèce de froment.

Mesura d'espeuta... De civada e d'espeuta.

Cout. de Moissac. DOAT, t. CXXVII, fol. 8.

Mesure d'épeautre... D'avoine et d' épeautre.

CAT. ESP. Espelta. IT. Spelta, spelda. (chap. Espelta, espessie de formén o blat (de bladum); Triticum spelta. Lo castellá fa de triticum, trigo. 

Lo formén es una classe de blat tardá, lo candeal; Formenta, entre Beseit y Fredes; Formentera. Frumentum, de frugimentum, lo sereal, los sereals.)

Espeuta, s. f., lat. spelta, épeautre, espèce de froment.