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viernes, 21 de junio de 2019

catalán = castellano, Castelongne, Cathelongne

tomo II continuación I

Sesión del día 27. 


Dióse cuenta de la siguiente carta del duque de Berry, presentada por Bernardo de Gallach.

Núm. 110. Tom. 16. fol. 646.

noz trechers e bons amis les gents del parlamant de Cathelongne. - Jehan filz de roy de Françe duch de Barri e Damogue comte de Poitou Destampes de Boloingne Daungrie lieutenant de monsengneur le roy en ses pais de Languedoch e duchie de Guienne a nos treschers e bons amis les gents du parlement de Castelongne salut. Treschers e bons amis: nous avons entendu que de present vous estes asemblez pardela pour vaquer e entendre de tout vostre povoyr a farre farre e administrer bona rayzon e justice a celui auquel de droit apartendra e droit appartenir la corroune Daragon. Donc treschers e bons amis nous vous remercions bien affectuosament et avone a voz bones leyautez e proudomies cele si bonne confiança que en bonne justice vous haurets le bon droit de nostre tres chere e tres ame meire la royne de Sicile e de nostre tres chier e tres ame neveu mossengneur Loys son filz en bona recomendacion: en quoy bonns freres vostro devoir e farets a monsegneur le roy a nous touz dun sanch reyal e de la mayson de Françe tresingulier et parfayt plair e a nostre povoir ne souffretons que par gents darmes soit donne ou fait en pais Daragon aucun serief ou donnatige. E pouere que nous avons entendu que ung heraut este pardela e a fait certanis sinistres ruppots nous vous certifions que cenamie este de nostre seu volute e continuadament: et se aucimement pardela on voluoit metre le bon droit et la bone justice de nostre dite mer e de nostre dit neveu en delay et que bonement croyre ne pourrions nous somes certanis que mon dit sengneur pendroit grat despalaisance e metroit penne a garde son droit comme rayson est et nous de nostre povoir et ne le pourrions bonnement soufir. Tres chers e bons amis se cose voles que nous puissons vueyllez le nous signifier e nos la ferrons de buen cuer et voluntiers. Le sanct Spirit vous ait en sa saincte guarde. Escrip en nostre ville de Bourges le IIIIme jour davrili. - Bours (1).

(1) Trasladamos este documento con entera conformidad al registro, y tal como debe leerse según reglas paleográficas, prescindiendo de enmendar los muchos yerros de que está evidentemente plagado, y que cometería el escribiente al registrarlo, ya por no serle muy conocida la letra francesa en que vendría escrito el original, ya por serle estraño aquel idioma. Al lector instruido le costará muy poco el sustituir dommatge o dommage a donnatigevolonté a volute, pour ce o parce a pouere, commandement a continuadament, etc.; pero nosotros hubiéramos faltado a la debida fidelidad, si hubiésemos presentado el testo con semejantes correcciones. En algunas de las actas de este parlamento abundan tales descuidos de los amanuenses; pero los hay en menor número en la parte catalana o latina, crecen en la castellana, y suben de punto en los documentos escritos en algún idioma estranjero. Aunque en las escrituras de la primera clase hemos procurado despojar el testo de todos aquellos defectos accidentales, como dice Capmany, que no son los que caracterizan el gusto de las naciones, ni la corrupción literaria de tal siglo o tal reinado, sino la torpeza o capricho personal del secretario o escribiente; no nos hemos atrevido a tanto respecto de los instrumentos escritos en idiomas estranjeros, ya porque, siendo más defectuosos, hubiera sido necesario rehacerlos enteramente; ya también por no esponernos a cometer nuevos yerros, al manejar y recomponer una lengua que no es la de nuestro país ni de nuestros tiempos: aun así presenta a veces suma dificultad el descifre y traslado de papeles escritos en idioma estraño, porque falsean a cada paso las reglas paleográficas, si nos es desconocido el lenguaje, y si no podemos comprender el sentido, enlace y relación de unos vocablos con otros. Sirva esta nota de advertencia general para todos los traslados o copias de escrituras continuadas en esta Colección.


catalán = castellano, Cathelongne, Castelongne

chatelain, Frederic Mistral, Felibrige

Un atra carta aon podem vore Cathaloigne y Bourgoingne :

Núm. 390. Tom. 21. Fol. 1822.

A moult nobles honorables et sages sires et grans amiz le vezcomte Dille et de Canet lo gouverneur de Rossillon et les consols de la vila de Perpinen. - Molt nobles honorables et sages sires et grans amiz: plaise vous assaver que comme par le comandement du roy mon souverain seigneur ja piessa a moy fait dentrer en icelui royaume et seigneurie Daragon pour garder aidier et soustenir la pure et vraye justicie sur le fait de la succession du dit royaume et garder que par forçe impression ne autre maniere illicite icelle seigneurie ne soit occupee et soumisse a tirennie et que la tres haulte et tres puissant princesse la royne de Jerusalem et de Sicile fille du feu roy Johan Daragon de glorieuse memoire ou mosegneur mossen Loys son ayme filz ne soient injurieusement ne par fraude ou impression forgites de la succession de son dit pere ou ayeul et soit ainsi que le roy mon souveran seigneur lays signiffie a la tres haulte et puissant princesse la royne Yoland Daragon sa cousine et a ses ambaxadeurs estants pour lours a Barcelone et le dite dame par un des ditz ambaxadeurs vous a fait prier et requerir que vous me voulisses recullir et les gens darmes qui vendroient en ma compaignee pour la cause dessus dite et non pour porter ne fere vilennie ne oultrage a nulli qui soit des dites seigneuries Daragon ainsi comme amiz bien vuallans et celux qui venant pour garder mantenir servir et honnourer ses dites seigneuries et non aututrement offandre et ainsi comme louneur et la haultesse et excellence du seigneur qui menvoye le requeroit et que vous qui estes et avez este jusques ici au dit seigneur voisins et bon amiz monstressiez exemple damour e toute douceur a toz les autres: sur la quelle requeste selon que je suy informe fut par vous moult noble governeur respondu avec deliberacion de voz hounourables et sages consolz et conseillers que vous en rescripriez au parlament de Cathaloigne et que selon que le dit parlement vous en respondroit vous en feries et men respondries: de la quelle responce la dite royne ma tres redubtee dame la quelle vouz a tous diz amez gardez et honnourez et pour houneur delle avez reccuz tant de bienz et de houneurs et prenez encorez de jour en jour a et doit aver este bien petittement: et quant a moy je men merveille moult et encores plus que non obstant les dites gracieuses offers et parolles et autres les quelles continuement vous ent este dites en vostre ville vous ne voulez prandre aucune confiance en dit roy mon souveran seigneur ainç avez fait et fetes gens darmes pour moy resister ce que nous ne autres des dites seigneuries navez encores entreprius ne essaye contre nul des autres competiteurs ja soit ce quilz ayent miz et metent encores gens darmes en les dites seigneuries et y ayent fait et porte grans et irreparables dommages et non obstant que plusere foiz que vous et les autres tant aux parlemens comme per les notables cites et villes ayez este sommes et requis a grant instançe encores derrerement par le ault et puissant seigneur monsieur le comte de Vendosme de par le dit seigneur que vous voulissiez fere el garder equalite en la poursuite de la dite justice et que toutes gens darmes buidassent et que si vous voulieu aide a les de bouter que vous lauriez prontement aux despens du dit seigneur ou au plus fort que vous souffrisiez que de la part du dit seigneur en fust mis pareilli nombre comme les autres competiteurs desquelz ni a cellui qui de cler droit aultesse puissance ne juste poursuite aye ne doye surmonter le dit seigneur pour quoy vous les devez plus favoriser que le dit seigneur ne moy et les autres qui venons par son commandement: pour quoy moult nobles hounourables et sages sires encores je vous signiffie que mon entencion nest ne na este ne aussi je nay commandement de fere ne porter dommage a nulli subgite ne habitant des dites seigneuries ains vueli et entens avec toute ma compaignee passer en paient mon escot raisonnablament a la fin dessus dite davoir obtenir declaracion de justice et reparacion sur aucune inique et injuste nominacion et eleccion daucunes persounes du dit seigneur et a sa dicte cousine tres suspectes par causes justes vrayes nottories et tres rasounables. Et pour tant moult nobles hounourables et sages sires de par le dit seigneur et aussi de par les tres haulz et puissans princes et dames le roy et royne de Jerusalem et de Sicilie les duc de Guienne et de Bourgoingne et autres seigneurs de son sanch je vous prie et requier tant que je puis que en ma dite entree vous dounez et fetez douner a moy et a ma compaignee viurez logis et autres choses a moy et a ma dite compaignee necesseres conduit conseilli conffort et aidi ainsi que pour le bien de la besoigne verrez et cognoisceres estre expedient et necessere a la fin et intencion dessus dites et ainsi comme les diz seigneurs et dame et moy jusques a ceste foiz en avons eu perfecte confiance et tellement quilz doient demourer contens de vous. Et sur ce moy fere responce de vostre bonne et clere intencion: et si riens voulez que le puisse signiffies le moy quar ainsi comme jusques ici ne vous aye escondit de riens que par nul de celle ville maye este requis je metray poyne de lacomplir. Moult nobles hounourables et sages sires et grans amiz je pri au benoist filz de Dieu que pour sa sancta grace vous doine boune vie et longue. Script a Nerbonne le Xe jour de juny. - Bouciquaut mareschal de France.

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(Extracto del apéndice de documentos IX, 9, del viaje literario a las iglesias de España, tomo 8)  

XIIII. Kal. Augusti anno Dñi M.CC.XC. (1290) fuit captum, dirutum, et distructum per exercitum civitatis Barchin. castrum de Episcopali (Castellbisbal), ratione raubarie, quam Bartholom. de Episcopali (Bisbal) miles et castellanus dicti castri fecerat Michaëli Bartholomei carnifici, et aliis hominibus Barchinone

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domingo, 24 de mayo de 2020

N. 5. Officialium 4. Johannis II. n. 3360, fól. 149.


N. 5.
Officialium 4. Johannis II.
n. 3360, fól. 149.

Petri Michaelis Carbonell Scribe mandamenti et Regii Archivarii.

Nos Joannes etc. Vaccante superioribus diebus officio Scribe ac tenentis claves nostri Regii Archivi in palacio Regio civitatis Barchinone ab antiquissimis annis pro conservacione regestorum instrumentorum et ceterorum monumentorum predecessorum nostrorum instituti videlicet per mortem Jacobi Garcia ipsius officii ultimi possessoris qui in mense octobrio anni a nativitate Domini millesimi CCCC.i septuagesimi quinti debitum nature persolvit. Et cum nos sepe numero secreto nostre mentis scrutinio ad ipsum tanti ponderis officium quod non nisi probate electe ac fide persone comtti debet personam ydoneam quereremus quam in eiusmodi quondam Jacobi locum ipsi officio prefficoremus usque hac distulerimus de dicto officio alicui providere nondum certi de ydoneytate ac plena sufficiencia illius persone cui comittendum esset tandem ad vos fidelem nostrum Petrum Michaelem Carbonell notarium civem Barchinone intuhitum consideracionis nostre convertimus quem plurium fidedignorum testimonio ac comunis fame preloquio noscimus fide probitate et animi sinceritate aliisque virtutibus esse ornatum valdeque abtum et ydoneum non modo ad ipsum officium exercendum sed multo etiam maiora onera subeundum.His igitur consideracionibus inducti de vestris eisdem fide probitate ydoneytate et industria plenissime confidentes vos dictum Petrum Michaelem Carbonellum quem die presenti in carta porcionis domus nostre promemorato officio scribi fecimus in Scribam nostrum ac tenentem claves memorati Archivi nostri Barchinone preficimus preeligimus et assumimus ipsumque officium vobis dum vitam duxeritis in humanis scienter delliberate et consulto concedimus prostito tamen prius per vos antequam exercicio officii prelibati vos inmisceatis juramento per predecessores vestros prestari solito iuxta formam ordinacionis domus nostre et quemadmodum prothonotarius noster prestare consuevit non obstante pragmatica et seu ordinacione domus nostre qua statutum est quod unus ex scribis et de nostra scribania preffato officio deligendus seu deputandus sit quoniam pro hac dumtaxat vice in his dispensamus eique pracmatice seu ordinacioni omnino derogamus sic quod ex nunc in antea predicta pracmatica seu ordinacione non obstante vos dictus Petrus Michael Carbonellus et nemo alius dum vixeritis ut est dictum dictum officium teneatis regatis et exerceatis ceteraque omnia faciatis ad que ratione dicti officii et illius exercicii iuxta ipsas Regie domus ordinaciones sitis strictus cum quitacione ordinaria vestitu juribus pertinenciis emolumentis honoribus preheminenciis prerogativis exerciciis et aliis universis et singulis eidem officio quomodolibet competentibus ac juste et debite recipi solitis et consuetis sicuti vestri in officio ipso predecessores et signanter ipse Jacobus Garcia melius et utilius tenuerunt rexerunt et exercuerunt ac iuste et debite receperunt regereque et exercere ac percipere potuerunt. Illustrissimoque propterea Ferdinando Regi Castelle Legionis et Sicilie et primogenito ac gubernatori generali et post nostros felices dies in Regnis ac terris nostris indubitato successori nec non Johanne Regine Sicilie Infantisse Aragonum filie et locumtenente nostre generali in principatu Cathalanie Regno Maioricarum et Insulis ei adjacentibus intentum nostrum hoc incomutabile nunciamus Cancellarioque vicecancellario regentique cancellariam vicemque gerentibus ipsorum gubernatoris generalis etiam gubernacionem regentibus et insuper baiulis generalibus vicariis justiciis prothonotario theseurario seu ipsam theseurariam regenti Scribeque porcionis ac in dictis officiis locatenentibus secretariis judicibus curie alguziriis scriptoribus portariis virgariis nunciis ceterisque universis et singulis officialibus et subditis nostris ubique dicionis nostre eorumque locatenentibus dicimus et de certa nostra sciencia et consulto mandamus sub ire et indignacionis nostre incursu ac ad penam Mille florennorum auri quod provisionem presentem per nos factam firmam habentes et efficacissime observantes et observari facientes vos dictum Petrum Michaelem Carbonellum (Car-nonellum) pro Scriba nostro ac tenente predicti Archivi nostri claves et neminem alium ex nunc in antea vestri vita durante habeant teneant reputent atque tractent vosque in possessionem exercicium regimen et administracionem dicti officii una cum pleno illius exercicio inducant pariter et admittant et inductum et inmissum manu teneant et deffendant contra cunctos illique eorum ad quos spectet respondeant et responderi faciant cum omnimoda integritate de quitacione vestitu et aliis juribus et emolumentis ad dictum officium quomodolibet pertinentibus et spectantibus et aliter provisionem graciam et concessionem nostram huiusmodi omniaque et singula in ea contenta teneant firmiter et observent tenerique et observari faciant inviolabiliter per quoscumque et non contraveniant aut aliquem contravenire sinant aliqua occasione seu causa quoniam nos eis et eorum cuilibet peragendi contrarium tollimus omne posse irritumque et inane decernimus ac nullius efficacie seu vigoris si quippiam in adversum fuerit gestum aut aliter quomodolibet atemptatum. In cuius rei testimonium presentem fieri jussimus sigillo nostro comuni impendenti munitam. Data Cesarauguste nono die decembris anno a nativitate Domini Millesimo CCCC septuagesimo sexto Regnique nostri Navarre anno LI aliorum vero regnorum nostrorum XVIIII.
Rex Johannes.
Dominus Rex mandavit michi Galcerando Bertrando visa per Johannem de Madrit pro Regente thesaureriam et Rosell pro conservatore.
P.


N. 25. Itinerum. 18. Ferdinandi II. n.3649. fól. 142.v.

N. 25. 
Itinerum. 18. Ferdinandi II. n.3649. fól. 142.v.

Francisci Carbonelli.
Nos Ferdinandus etc. Concessimus nuper vobis dilecto et fideli nostro Francisco Carbonello filio dilecti et fidelis Scribe mandati ordinarii Cancellarie nostre et tenentis claves Archivi Regii nostri Petri Michaelis Carbonelli eodem patre vestro super his nobis humiliter supplicante vestris exigentibus meritis et serviciis quod una simul et insolidum cum eodem genitore vestro sitis Scriba mandati et tenens claves nostri Archivi in Civitate Barcinone non ut duo Scribe et tenentes claves nostri Archivi sed ut unus officiumque ipsum una et in solidum cum eo tenendo regendo et exercendo omnia que et singula ad ipsum officium pertinencia et spectantia faciendo et libere exercendo cum exercicio el auctoritate transcribendi et claudendi in dicto Archivo ita quod per cessum vel decessum alterius aut aliam quamcumque dimissionem dictum officium non conseretur vacare in totum vel in partem sed in superstite et non cedente seu non se abdicante remaneret integrum et unus vestrum per cessum decessum abdicationem aut aliam quamcumque alterius dimissionem solus illud continuaret et administraret nulla alia provisione nova mandato consulta aut confirmatione expectatis prout hec et plura alia ex tenore privilegii super eis vobis per nos concessi quod datum fuit Cordube die vicesimo primo Maii anno a nativitate Domini millesimo quadringentesimo octogesimo tercio ad quod nos referimus latius et seriosius patere videntur. Verum quia ut pro predicti Petri Michaelis Carbonelli patris vestri intelleximus quod ipse genitor vester crescente etate circa ea que ad commodum anime et spiritualia sunt magis quam temporalia animum dirigens cupit intenditque a mundanis negociis et temporalibus aliquantulum abdicare ut melius spiritualibus vacare possit cupitque vos de cuius fide probitate et ydoneitate ad modum confidimus in locum suum ad regimen et exercicium eiusdem officii Scribe mandati preficere ut vos dictum Franciscum Carbonellum eius filium conscribam et conarchivarium una simul et insolidum cum eo in exercicio videlicet supplicationes decretandi mandata apponendi et processus actuandi et alia faciendi que per scribas mandati nostre Cancellarie possunt et debent exerceri faciendi el exercendi loco sui ponere constituere et sufficere remanente tamen eodem patre vestro una simul et insolidum vobiscum in dicto Scribe mandati ac tenentis claves nostri Archivi officio cum exercicio et auctoritate solum et dumtaxat transcribendi et claudendi in dicto Archivo. Et cum retentione quitationis ordinario ratione dicti officii Archivarii que eidem patri vestro durante eius vita reveretur et quod altero cedente decedente officium prefatum a se abdicante superstes sit et remaneat in dicto officio et eius pleno usu et exercicio nulla alia provisione seu mandato expectatis fuitque super his nostre Maiestati humiliter suplicatum ut predicta de nostri Regia solita benignitate eidem genitori vestro et vobis concedere dignaremur. Nos vero dictis supplicationibus benigniter inclinati prospectisque meritis et serviciis dicti patris vestri atque vestris tenore presentis et de nostri certa scientia deliberate et consulto vos dictum Franciscum Carbonellum in exercicio supplicationes providendi mandata apponendi processus actuandi et alia que per Scribas mandati nostre Cancellarie et possunt exerceri et fieri in locum dicti patris vestri ponimus preficimus et ordinamus ita quod deinceps vos dictus Franciscus Carbonellus exercicium dicti Scribe mandati officii faciatis et exerceatis sic et prout dictus pater vester hactenus faciebat et facere et exercere poterat ante huiusmodi nostram concessionem et provisionem et quod omnes processus acta et scripturas que ratione dicti officii et exercicii scribe mandati dictus pater vester habet et hactenus fecerit et alios processus et scripturas nostre Cancellerie sibi dimissas sint et tradantur vobis eidem Francisco Carbonello et illarum salaria et emolumenta habeatis exigatis et recipiatis et in vestros usus et utilitates convertatis et idem genitor vester sit una simul et insolidum vobiscum Scriba mandati et tenens claves nostri Archivi cum exercicio et auctoritate dumtaxat transcribendi et claudendi in dicto Archivo et cum quitatione et vestito que durante eius vita eidem reservari volumus prout superius continentur. Et quod altero vestrum cedente decedente aut a se officium abdicante superstes sit et remaneat in dicto officio et eius pleno jure usu et exercicio in ceteris autem privilegio memorato in suo robore permansuro. Mandantes per hanc eandem magnifico et dilecto consiliario et prothonotario nostro Philipo Clementi et eius locumtenenti in dicto officio scienter et expresse quatenus a cetero vos dictum Franciscum Carbonellum ad dictum exercitium Scribe mandati mandata provisiones privilegia litteras rescripta et omnes alias scripturas que per scribas mandati nostre Cancellarie fieri spediri et provideri consueverunt admittant prout hactenus dicto patri vestro admiserunt nullo alio mandato a nobis expectato quibusvis ordinationibus domus nostre pragmaticis sancionibus et aliis quibusvis premissis forsan contrariis quibus pro hac vice dumtaxat vobiscum dispensamus et dispensatum esse volumus nullatenus obstituris. Illustri propterea Infanti Enrico patrueli et locumtenenti generali nostro carissimo intentum nostrum declarantes dicimus nec non venerabili in Christo patri magnificis et diloectis consiliariis nostris Cancellario vicecancellario et Regenti Cancellariam nostram prothonotario et eius locumtenenti ceterisque universis et singulis officialibus nostris dicimus precipimis et jubemus expresse et de certa scientia ad nostre gracia et amoris obtentum penamque florenorum auri Aragonum mille nostris inferendam erariis requirendos tamen requirentes ut nostram huiusmodi provissionem et omnia et singula in ea contenta teneant firmiter et observent et faciant ab omnibus inconcusse observari et non contrafaciant vel veniant aut aliquem contrafacere (se lee con rafacere) vel venire sinant ratione aliqua sive causa. In cuius rei testimonium presentem fieri jussimus nostro comuni sigillo in dorso munitam. Data in nostris felicibus Castris agri Civitatis Granate die XVII mensis octobris anno a nativitate Domini millessimo quadringentesimo nonagesimo primo.
Yo el Rey.
Dominus Rex mandavit michi Joanni de Coloma. Visa per Thesaurarium et conservatores generales.
P.
/ Nota: Coloma : Colón : Columbus : Colom, etc. /

Doc. 26

miércoles, 28 de abril de 2021

Capitol III. natiuitat de la sacratissima verge Maria

Capitol.iii. de la natiuitat de la sacratissima verge Maria: e de les virtuts trameses per nostre senyor al seruici de aquella.


*(Falte la c gran) Complits los nou mesos la gloriosa Anna parí (pareix que la í porte tilde, comparanla en la i de gloriosa) aquella excellent filla de la qual era dit. Orietur stella ex iacob (está mol cla que es una i) Car mostrar sa al mon aquella estela clara mes quel sol: deuallada de la casa de Iacob: alegrant tota creatura. ¶ E com la hagueren faxadeta donarenla en los braços d´la sua mare. La qual veent aquella cara tant desijada: alegras de goig inrecomptable: e besant la ab gran delit dix. O filia mea super solem 7 lunam pulcherrima: gratias ago deo meo: quia te video. Volent dir O filla mia pus bella sens comparatio qll sol ni la luna: graties infinides (infinid´s) faç al meu deu y senyor: com vos he mereixcut veure e tenir en lo meu braç. ¶ E sabuda la noua d´l glorios part: Vicini et cognati eius congratulabantur ei quia magnificauit dominus misericordiam suam cum illa. Alegraren se molt ab ella los vehins y parents (fique pareuts, típic error u-n de tipografía; cognati sone a cunyat, cuñat, cuñado, co+nati, paréns): car conexien que nostre senyor deu hauia exalçada e magnificada la sua misericordia e gratia en ella: mostrant li (il) singular amor: donant li vna tan excellent filla: de la qual li deyen tots los que la visitauen. Erit ribi gaudium 7 exultacio: 7 in natiuitate eius (ei9) multi gaudebunt. Volent dir: O senyora anna gran prou vos faça la santa filla: la qual sera a vos singular goig e alegria e molts en la natiuitat sua se alegraran: sabent singular festa cascun any en semblant iornada. car certament podeu esser certa: Non est ei similis nata in mundo. Car james naixque (si ficarem tildes, seríe: naixqué o naixquè, passat) ne naxera (naxerà o naxerá) semblant a ella: en tot lo vniuersal mon.
¶ Estant sancta anna en sa gran festa e consolatio foren aqui iuntes cinch donzelles per nostre senyor trameses acompanyar e seruir la senyora nouament nada ensemps ab les altres qui iay eren en la seruitut de sa senyoria. E feta gran reuerencia: acostaren se a besar la ma a sa alteza (la z antiga, gótica, es com un 3, alte3a). E dix la primera: benignitat nomenda. O pulcra ad intuendum: amabilis ad contemplandum: delectabilis ad amandum (amá, a nassal, - salte línia – amandum). Volent dir: O senyora quant sou bella e graciosa als vlls quius miren: O quant sou amable als quius contemplen: e sobre tot sou delectable (d´lectable) als quius (qui9) amen. E yo senyora sere ab vostra senyoria endolcint lo vostre real animo fent vos graciosa e affable a tota creatura: que tal manament tinch de nostre senyor deu qui al seruey de vostra merce me ha tramesa. E apres (aps, p en virgulilla, que sol sé: pre) parla la segona: pobretat nomenada: e dix. Tu es gloria (glia) mea tu es vita mea: tu lumen oculorum meorum: 7 tu baculum senectutis mee. Volent dir: O senyora excellent: la magestat de nostre senyor deu ma trames a vos: e yo qui y vinch de molta bona voluntat: car fins a huy (pareix buy, pero la h porte un ganchet a baix) no he (pareix be, lo mateix que en huy, buy) trobat james persona qui de bon cor ne voluntariament maja (me haja, m´haja) receptat sino vostra senyoria: perque puch be dir: que sou la gloria mia: e la mia vida: e lum dels meus vlls: e basto de la mia vellea (vlls, ulls; bastó, baculum senectutis). Car en lo temps esdeuenidor com lo mon se refredara sols per lo exemple vostre sere sostenguda e amada. E perço (pço; per ço) la mia senyora vos do la fe de may partirme de vostra merce en toda la vida vostra. La terça donzella prudencia dix: Conserua me domina: quoniam speraui in te. Volent dir O ma senyora puix a nostre senyor ha plagut que yo sia en la seruitut vostra: suplich vostra senyoria me vulle conseruar en la amor e voluntat de les gents. car pochs son qui me conexen. pra tinch esperança: que per lo mija de la senyoria vostra: yo sere estimada honrada e amada. E venint la quarta donzella paciencia besa la ma a la senyora e dix. ¶ O domina conforta me: non auertas sacrum aspectum tuum ame. Volent dir: O ma senyora (seuyora) quant he yo desijat venir en tan bona posada: vos senyora sereu lo confort e aiuda mia: suplich vostra senyoria no aparteu de mi la vostra sagrada e graciosa presencia. Car lo exercici meu ha de esser entre los affligits e tribulats e defalliria la força mia si per vostra merce no era aiudada. Car vos Senyora sereu la regla e lo exemplar dels pacients e negu seguint a vos no sapartara de mi en les tribulacions sues. E acostant se a la senyora la quinta donzella fermetat besant la ma a sa senyoria e dix. ¶ Ego in altissimis habito: et tronus meus in columpna nubis. Volent dir: yo senyora fins a huy no so deuallada en la terra ans es la habitacio mia en les altees del cel: e la cadira mia se aposenta sobre les nuus. Car en la dita terra noy ha res ferm: tot es sotsmes a gran mutabilitat: seguretat negu pot hauer de son prohisme. Vos ma senyora portareu noua pratica en la terra a exemple dels qui seguir vos volran: car sereu ferma y constant en totes les virtuts e perseuerareu en elles fins a la fi augmentant continuament. E les dites virtuts foren molt be acceptades per la senyora. E sancta Anna sentia continues consolacions en la sua anima tocant e tractant aquella excellent filla: no las volguera may partir dels braços. Com mamaua mirauala tostemps en la cara ab dolçor no recomptable. Com la posaua a dormir en lo lit staua ab vna canella en la ma mirant e contemplant aquella dolçor de cara a ella tan plaent (tá plaét) de veure. E complits los huytanta dies la gloriosa Anna ana al temple portant la sua amada filla al braç per (p) fer gracies a nostre senyor deu q lay hauia donada: e per offerir los sacrificis que la ley manaua. E venint al temple vehent la lo gran sacerdot ixque la a recebir ab gran goig: car sabia lo desig grandissim: que tenia de hauer fills. Car moltes vegades ab ell sen era rahonada comptant li ab moltes lagrimes la sua congoxa demanant li de gracia quen pregas a deu. E lo dit sacerdot acostant se a ella dix li. O Anna (Hosanna!) e gracies infinides sien fetes a nostre senyor deu: qui axius ha volgut aconsolar e complir vostre bon desig. Araus dich.Or multum valet deprecacio iusti assidua Car en vos veig speriencia certa: que val molt la oracio continua de la persona justa. Vos en la congoxa vostra haueu lexat tots altres remeys: e sols haueu recorregut a aquell: qui aiudar vos podia: ço es nostre senyor deu suplicant lo ab feruent e continua oracio donas remey en vostra dolor: e sa magestat haus tan ben hoyda e aconsolada e contentada la voluntat vostra (que9) queus ha donat vna tan excellent filla. ¶ Que valet ad vos multo magis q (qp, en virgulilla : quem) decem filij. Car mes val a vos sens comparacio aquesta filla q deu fills. Exemple gran lexareu en lo mon (mou) als tribulats que tot lo seu refugi sia en oracio si volen hauer presta y complida consolacio. E Anna molt alegra de les paraules d´l dit sacerdot dins lo seu cor continuament feya gracies a nostre senyor deu de la mia (merçe, merce, gloria, o datra paraula, mia no cuadre) a ella feta. E axi rahonant anaren dauant laltar: e aqui Anna offeri sa offerta ab molta deuocio. E acabat lo sacrifici segons era per la ley manat la gloriosa anna despedida d´l sacerdot torna a la casa sua. E posa la sua dolça filleta en lo breç. per que reposas: e dormis vn poquet. E ella staua li dauant agenollada besant li los peuets e manetes ab goig no recomptable. E la humilissima senyora no podent comportar que la sua mare li fes tals seruirs ab tot no parlas mostraua en la sua careta no li plahyien semblants coses. E la virtuosa mare que en res no pensaua mes sino en complaure aquella excellent filla: conexent la voluntat sua posa fi en lo seu propri plaer per contentar a ella: e daqui auant no li besaua peus ni mans sino solament la boqueta frontet e galtetes ab grandissima amor e reuerencia: car sabia qui era: car molt mes lamaua per les multissimes virtuts sues que per esser li filla.

domingo, 30 de julio de 2023

De l' origine de nostre Vulgaire François, que les anciens appelloient Roman, & dont procede la difference de l' orthographe, & du parler.

LIVRE HUICTIESME

De l' origine de nostre Vulgaire François, que les anciens appelloient Roman, & dont procede la difference de l' orthographe, & du parler.

De l' origine de nostre Vulgaire François, que les anciens appelloient Roman, & dont procede la difference de l' orthographe, & du parler.

CHAPITRE I.

Nostre France appellee au temps passé Gaule, eut sa langue originaire qui se continua longuement en son naïf, comme toute autre. Or est-il qu' en la mutation des langues il y a deux propositions generales que l' on peut recueillir des evenemens: La premiere est un changement qui procede de nos esprits, comme ainsi soit que selon la diversité des temps, les habits, les magistrats, voire les Republiques prennent divers plis sous un mesme peuple: aussi combien qu' en un pays il n' y ait transmigration de nouvelles peuplees, toutesfois successivement en mesme ordre que toute autre chose, se changent les langues par une taisible alluvion. Et pour cette cause disoit un ancien Poëte de Rome que beaucoup de paroles renaistroient, desquelles l' usage estoit perdu: Et au contraire que quelques autres perdroient leur vogue qui avoient esté en credit.

Outre cette mutation qui se presente sans y penser, il s' en trouve une autre que quelques uns appellent corruption, lors qu' un pays estant par la force des armes subjugué, il est contraint pour complaire au victorieux d' apprendre sa langue. Et reçoit cette forme encores autre consideration, d' autant que quelquesfois le pays vaincu est tellement nettoyé des premiers habitateurs, que les nouvelles colonies y plantent du tout leurs langues. Quelquesfois aussi n' y a si universelle mutation, ains advient, ou que pour la necessité des affaires qui s' offrent en un pays vaincu avec le victorieux, ou pour luy agreer par une servitude taisible, & si ainsi me le faut dire, par une volontaire contrainte, nous apprenons avec les loix de nostre Seigneur, par un mesme moyen son langage. De celles cy quant est des langues dont nous avons cognoissance, sont la Françoise, & l' Espagnole, & lors ne se fait generale mutation, ains entons sur nostre langue ancienne la plus grande partie des mots, ou manieres de dire de l' estranger, nous les faisans par longue traite de temps propres, tout ainsi que leurs façons: Le Latin estoit la langue premiere de l' Italien: Ce neantmoins par laps de temps, le Got, le Lombard, le François, & de nostre temps l' Espagnol y ont tellement mis du leur, que vous la voyez estre composee de ces cinq: & toutesfois n' y a rien qui soit pur Latin, pur Got, pur Lombard, pur François, pur Espagnol. Et l' Anglois (que les anciens appellerent Anglosaxon) bien qu' il apportast nouveau parler au pays, où il fit sa residence, si est-ce que pour le present encores se ressent-il de grande quantité de nos mots par la domination qu' entreprist sur luy le Normand. Et qui plus est n' ayant totalement, & si ainsi je l' ose dire, de fonds en comble desraciné sa vieille langue, encores retient-il plusieurs dictions Latines, que les Romains avoient semees en la grand Bretagne, lors qu' ils y planterent leurs victoires. Ce qu' à grand peine recognoistrez vous en l' Allemant sur lequel le Romain ne sceut que bien peu enjamber: De cette mesme façon nos anciens Gaulois (comme recite nostre Langey) accreurent leur Vulgaire jusques vers les parties du Levant, où ils firent plusieurs conquestes. De maniere que cette proposition semble estre du tout necessaire, si de plusieurs particularitez nous alambiquons un universel, que selon la diversité des conquestes & remuemens de nouveaux menages, les Langues reçoivent corruption plus ou moins, selon la longueur du temps, que les conquereurs demeurent en possession du pays par eux conquis.

Ces reigles generales presupposées, qui semblent par un discours de nature estre veritables & infaillibles, nostre Gaule eut semblablement sa langue originaire, toutesfois ny plus ny moins que l' Italienne, & l' Espagnole, aussi a elle receu ses mutations, & a l' on basty un nouveau langage sur les fondemens de l' ancien. Les mots toutesfois empruntez ou des nouvelles flottes de gens estrangers, qui desbonderent dans les Gaules, ou des victorieux qui s' en impatroniserent: je dy des nouvelles flottes de gens estrangers, comme des Grecs, & Phocenses, qui prindrent terre ferme à Marseille, ainsi que plusieurs estiment. Je dy des victorieux, comme premierement des Romains, puis des François: Ainsi la langue dont nous usons aujourd'huy selon mon jugement est composée, part de l' ancienne Gauloise, part de la Latine, part de la Françoise, & si ainsi le voulez, elle a plusieurs grandes symbolisations avec la Gregeoise. Et encores le trafic & commerce que nous eusmes sous les regnes du Roy François I. & Henry II. avec l' Italien, nous apporta aussi plusieurs mots affectez de ce pays là. Tous les termes neantmoins de ces Langues estrangeres accommodez au cours de l' ancienne Gauloise. Mais sur tout est infiniement nostre Vulgaire redeuable aux Romains, voire le peut-on dire plustost Romain qu' autrement, encores qu' il retienne grande quantité de mots & du Gaulois & du François.

Et a fin que l' on ne pense que je jette cette pierre à coup perdu, jamais peuple ne fut si jaloux de l' auctorité de sa Langue, comme fut l' ancien Romain. Valere le grand au deuxiesme livre de ses histoires, parlant de la grandeur de Rome, dit que l' on peut bien recueillir combien les anciens Magistrats de cette ville avoient eu la Majesté du peuple, & de l' Empire en recommandation, de tant qu' entre toutes les coustumes tres-religieusement par eux observees ils avoient avec une perseverance infinie accoustumé de ne respondre aux Ambassadeurs de la Grece qu' en Latin, & les contraignoient mesmement de parler Latin à eux par truchemens, & non seulement dans la ville de Rome, mais aussi au milieu de la Grece & de l' Asie, jaçoit que d' ailleurs entre tous les peuples la Langue Grecque eut grand credit. Et faisoient cela (dit Valere) a fin que l' honneur de la langue Latine s' espandist par tout l' Univers. Plutarque en la vie de Caton, dit que luy passant par Athenes, ores qu' il sçeust parler le Grec, si voulut-il haranguer aux Atheniens en Latin, se faisant entendre par son truchement. Suetone raconte que Tibere portoit tel respect à sa Langue, que voulant user en plain Senat du mot de Monopole, qui estoit emprunté du Grec, ce fut avecque une certaine preface, demandant congé de ce faire: & luy mesme une autresfois fit effacer d' un Decret du Senat le mot d' Embleme, comme estant mandié d' une autre Langue que de la Latine, enjoignant tres-estroitement que si l' on ne pouvoit trouver diction propre qui peust representer celle-là en Latin, pour le moins que l' on en usast par un contour de langage: En cas semblable Claudius l' un des successeurs de Tybere fit non seulement razer de la matrice des Juges un personnage d' honneur, mais qui plus est luy osta le nom & tiltre de Citoyen de Rome: parce que combien qu' il sçeust fort bien parler Grec, toutesfois il estoit ignorant de la Langue Latine. De cette mesme opinion vint aussi que les Romains ayans vaincu quelques Provinces, ils y establissoient Preteurs, Presidens, ou Proconsuls annuels, qui administroient la Justice en Latin. Bref sainct Augustin au 19. livre de la Cité de Dieu nous rend tres-asseurez de ce discours, quand il dit au chap. 7. Opera data est ut imperiosa civitas non solum iugum, verum etiam Linguam suam domitis gentibus imponeret. Qui est à dire, on besongna de telle façon, que cette superbe ville non seulement ne se contenta d' asservir, mais aussi voulut espandre sa langue par toutes les nations subjuguees. Cela fut cause que les Gaulois sujects à cest Empire s' adonnerent, qui plus, qui moins, à parler, & entendre la Langue Latine, tant pour se rendre obeïssans, que pour entendre leur bon droit. Et à tant emprunterent des Romains une grande partie de leurs mots, & trouverez és endroicts ausquels le Romain establit plus longuement son Empire (comme en un pays de Provence & contrees circonvoisines) le langage approcher beaucoup plus de celuy de Rome. Ainsi s' eschangea nostre vieille Langue Gauloise en un Vulgaire Romain, tellement que là où nos vieux Gaulois avoient leur propre langage que l' on appelloit Walon, ceux qui leur succederent appellerent le langage plus moderne, Roman: parce qu' il sembloit avoir pris son origine des mots Romains, que l' on avoit, ou adoptez, ou naturalisez en ce pays avec l' ancienne Grammaire Gauloise. Vous commencerez de recognoistre cela dés le temps de Sidonius Apollinaris Evesque de Clermont, lequel au troisiesme de ses lettres congratuloit à Hecdice Gentil-homme Auvergnac que la Noblesse d' Auvergne contemnoit le langage Gaulois pour s' addonner à un autre beaucoup plus exquis: c' estoit vraysemblablement le Romain que nous affectasmes de telle façon, que quelquesuns parlans de nostre pays, l' appelloient quelquesfois Romanie, & nous pareillement Romains. Au deuxiesme Concil de Tours, Ne quis Britannum, aut Romanum in Armorico sine Metropolitanorum comprovincialium voluntate, aut litteris Episcoporum ordinare praesumat: Auquel passage le mot de Romanus est pris pour François, ou Gaulois demeurant en la Bretagne. Luithprand en son premier livre parlant de Guy Comte de Spolete, & Berenger Comte de Fourjule, qui d' une esperance affamee dés le vivant de Charles le Chauve Empereur, partageoient ses Provinces entr'eux, dit que Berenger se donnoit pour son lot l' Italie, & Guy Franciam, quam Romanam vocat. Au supplément de Rheginon, où il est parlé de Louys d' Outremer, qui estoit en Angleterre pendant la prison de Charles le Simple son Pere. Interim Ludovicus, Rex Galliae Romanae filius Caroli, &c. Et quand vous voyez au trente-septiesme tiltre de la Loy Salique deux articles portans, Si Romanus Francum ligaverit sine caussa MCC. den. qui faciunt solidos XXX. culpabilis iudicetur. Si verò Francus Romanum ligaverit sine caussa DC. den. qui faciunt solidos XV. culpabilis iudicetur. Sous ce mot de Romanus, on entend parler du Gaulois. De là vint aussi qu' on appella Roman nostre nouveau langage. Vray que pource qu' il estoit corrompu du vray Romain, je trouve un passage où on l' appelle Rustique Roman. Au Concil tenu en la ville d' Arles l' an 851. article dix-septiesme l' on commande aux Ecclesiastics de faire des Homilies contenans toutes instructions qui appartenoient à l' edification de nostre Foy. Et easdem Homilias quisque transferre studeat in Rusticam Romanam, aut Theodoscam, quò facilius cuncti poßint intelligere quae dicuntur. C' estoit qu' il vouloit qu' on translatast ces Homilies en la langue Françoise, ou Germanique, que les Italiens appellent encores aujourd'huy Tudesque: par ce que nous commandions lors à l' Allemagne, ainsi qu' à la France. Depuis par un long succés de temps parler Roman n' estoit autre chose que ce que nous disons parler François. J' ay veu une vieille traduction qu' une Damoiselle fit des Fables d' Esope, portant ces vers:

Au finement de cest escrit 

Qu' en Romans ay tourné, & dit, 

Me nommeray par remembrance, 

Marie ay nom, si suis de France, 

Per l' amour le Comte Guillaume,

Le plus vaillant de ce Royaume, 

M' entremis de ce livre faire, 

Et de l' Anglois en Roman traire. 

Isope appelle-l'on cil livre, 

Qu' on translata, & fit escrire, 

De Griu en Latin le tourna, 

Et li Roy Auvert qui l' ama 

Le translata puis en Anglois, 

Et je l' ay tourné en François.

Auquel lieu vous voyez que cette Damoiselle use du mot de Roman, & François indifferemment pour une mesme signification. Chose qui estoit encores en usage du temps de Charles le Quint, sous lequel frere Guillaume de Nangy, ayant traduit en François l' Histoire de France, qu' il avoit composee en Latin, dit ainsi sur le commencement de son œuvre. Je frere Guillaume de Nangy ay translaté de Latin en Roman à la requeste des bonnes gens ce que j' avois autresfois fait en Latin, & comme ainsi soit que le Roman fut le langage Courtisan de France, tous ceux qui s' amusoient d' escrire les faicts heroïques de nos Chevaliers, premierement en Vers, puis en Prose, appellerent leurs œuvres Romans, & non seulement ceux-là, mais aussi presque tous autres, comme nous voyons le Roman de la Roze, où il n' est discouru que de l' Amour, & de la Philosophie. Cela apporta entre nous une distinction de deux langages, l' un comme j' ay dit, appellé Roman, & l' autre Walon, qui approchoit plus pres de la naïveté du vieux Gaulois; distinction qui s' est transmise jusques à nous: car aux pays bas ils se disent parler le Walon, & que nous parlons le Roman.

Or advient-il ordinairement que nos langages tant en particulier comme en general, accompagnent la disposition de nos esprits: car si vous vous arrestez au particulier, mal-aisément trouverez-vous un homme brusque en ses mœurs, qui n' ait la parole de mesme, & peu de personnes tardives, & Saturniennes, qui n' ayent aussi un langage morne, & lent. Le general va de mesme: Ainsi voyez-vous entre nous autres François, le Normand assez advisé en ses affaires trainer quelque peu sa parole, au contraire le Gascon escarbillat par dessus tous, parler d' une promptitude de langue, nom commune à l' Angevin & Manceau, de quelque peu, ains de beaucoup moins eschauffez en leurs affaires. & l' Espagnol haut à la main produit un Vulgaire superbe & plain de piaffe. L' Allemant esloigné du luxe parle un langage fort rude. Et lors que les Italiens degenerans de l' ancienne force du Romain, firent plus profession de la delicatesse que de la vertu, aussi formerent-ils peu à peu de ce langage masle Romain, un Vulgaire tout effeminé & molasse. Parce que presque tous leurs mots se terminent és cinq voyelles, & d' avantage voulurent racler la rencontre de deux consonantes qui estoient trop rudes à leurs aureilles delicates, de ces mots de optimus, maximus, factus, firent uns ottimo, maßimo, fatto: ainsi en prit-il à nos Gaulois, non pas quant à la delicatesse de laquelle ils furent tousjours esloignez, mais eschangeans leur langue Walonne en la Romaine, comme ceux qui avoient l' esprit plus brusque & prompt que les Romains, & par consequent le langage vray-semblablement plus court: aussi transplantans la langue Romaine chez eux, ils accourcirent les paroles de ces mots, CorpusTempusAsperum, & autres semblables dont ils firent, Corps, Temps, & Aspre, avec une prononciation (comme il est à croire) de toutes les lettres. Or que l' ancien Gaulois eust un langage court nous l' apprenons, entr'autres, de Diodore, & de cette mesme brieueté (briefveté) de langage prit son origine & essence entre nous l' E feminin incognu à toutes autres nations: lettre qui est moitoyenne entre la voyelle & la consonante prononcee trop affectément en la fin d' une diction. Car elle n' est plaine voyelle en la fin d' un vers où les deux syllabes ne sont comptees que pour une, & qui prononcera à la fin d' un mot le T, ou S, trop affectément, il tombera fort aisément sans y penser en l' affectation d' un E, feminin: Et pour autant que nos Gaulois apprenoient malaisément de Latin comme une langue non accordante avec la leur, de ces mots, Scribere, Schola, Stabiliter, Species, & autres qui de soy estoient de difficile prononciation, pour la rencontre des deux consonantes, a fin de se la rendre facile, ils dirent, Escripre, Escole, Establir, Espece, en la mesme façon que nous voyons encore le Gascon, & Auvergnac pour Schola, & Stephanus dire Eschola, & Estephanus: Ainsi s' estudiant le Gaulois de parler au moins mal qu' il luy estoit possible son Roman, d' un multum, il façonna un moult, d' un ultra, un oultreLupusLoupdulcis, douls, comme nous voyons l' Escossois voulant representer nostre langue par un escorche, ou pour mieux dire par un Escoce François, pour Madame, dire Moudam. Enquoy il n' est pas encore hors de propos, ny impertinent de remarquer en passant que l' v, ainsi que nous le prononçons maintenant en François, nous est du tout propre, & pareillement venant de l' ancien estoc des Gaulois, comme ne se trouvant nation en tout le Ponant qui le prononce de telle façon que nous: Tous les autres, je veux dire, l' Allemant, l' Italien, l' Espagnol, l' Anglois, l' Escosssois, le Polonois, le prononçans en forme de la diphthongue Grecque *gr, le tout en la mesme maniere que les Latins mesmes en userent sur le declin de leur Empire, encores que je sçache bien que quelques-uns se rendent d' advis contraire. Par ainsi nos anciens Gaulois empruntans, comme j' ay dit, du Romain leurs paroles, & les naturalisans entre eux selon la commodité de leurs esprits & de leur Langue, les redigeoient vray-semblablement par escrit comme ils les prononçoient, toutesfois comme toutes choses s' amendent, voyant le monde par un jugement plus delicat tels mots proferez avec toutes leurs lettres estre un peu trop rudes au son des aureilles, on reforma au long aller cette grossiere façon de parler en une plus douce, & au lieu d' Escripre, Eschole, Establir, Temps, Corps, Aspre, douls, outre, mout, Loup, avec prononciation de chaque lettre, & element, l' on s' accoustuma de dire, école, etablir, Tans, Cors, âpre, doux, outre, mout, Lou: vray que tousjours est demeuré l' ancien son en ces mots Espece, & Esperer, mais peut estre que quelque jour viendront-ils au rang des autres, aussi bien que de nostre temps ce mot d' honneste (auquel en ma jeunesse j' ay veu prononcer la lettre de S,) s' est maintenant tourné en un E, fort long. Ainsi se changea cette aspreté qui resultoit du concours & heurt des consonantes, toutesfois parce que l' escriture n' offençoit point les aureilles, elle demeura tousjours en son entier, prenant la prononciation autre ply: & delà à mon jugement voyons nous l' escriture ne se rapporter à la prononciation. Chose qui a excité grandement quelques notables esprits du commencement du regne du Roy Henry II. Car comme ainsi soit que le temps eust lors produit une pepiniere de braves Poëtes, aussi chacun diversement prit cette querelle en main, les aucuns estans pour le party qu' il falloit du tout accorder l' escriture au parler, s' y rendans mesmement extremes. Les autres nageans entre deux eaux, voulurent apporter quelque mediocrité entre les deux extremitez. Ce nonobstant apres plusieurs tracassemens, en fin encores est on retourné à nostre vieille coustume, fors que de quelques paroles on en a osté les consonantes trop esloignees de la prononciation, comme la lettre de P, des mots de Temps, Corps, & Escripre, ayant en cecy pratiqué ce que Ciceron disoit en son Orateur, qu' il avoit laissé l' usage de parler au peuple, & s' en estoit reservé la science. Question certes qui n' est pas à negliger, & sur laquelle je me donnay carriere en une Epistre que j' escrivois à feu Monsieur Ramus, qui est au second livre de mes Lettres. Quintilian au chap. 13. du second livre de ses Institutions Oratoires parlant des anciens Romains. Peut-estre (dit-il) parloient-ils, tout ainsi comme ils escrivoient. Qui monstre que de son temps, on en usoit autrement. Maintenant il me suffit d' avoir discouru dont est provenuë la diversité qui se trouve en nostre langue entre le Parler & l' Orthographe.

jueves, 29 de abril de 2021

Capitol XI, Adam, muller, Eva, delliuracio, lim

Capitol. XI. Com lo pare adam e la sua muller eua inspirats per la diuinal clemencia. Suplicaren en aquella per lur delliuracio ensemps ab tots los pares del lim.

(Falte la E mayúscula) Essent ja la senyora excellent de la edat disposta per al misteri que la sauiesa diuina la hauia creada: magestat volgue entendre e mirar sobre la miseria e captiuitat de Adam: e de la generacio (gereracio) sua: De que li deuem fer infinides gracies segons diu Dauid. Beatus qui intelligit sup (sup, la p en una rayeta a baix, pot sé super o be supegenum una paraula) egenum et pauperem. Car aquell que es beatitut etna (la t porte un ganchet a dal: eterna) deu esser lohat e magnificat e infinidament regraciat: perque li ha plagut entendre ab efficacia sobre la la pobrea extrema e captiuitat dolorosa del home per ell creat. E volent lo retornar assi inspira sa clemencia lo pare Adam que regonegues agudament quants dans hauia encorreguts per lo seu peccat. E sentint se axi tocat lo venerable pare Adam: recordas que ja passats cinch milia anys de la sua creacio: e que per sa propria culpa ell e los fills seus stauen de aquell temps ença en tan dura captiuitat: acompanyats de tantes dolors e miseries: e que tan larch temps hauia que duraua la dita pena: a ell iustament donada: per la desobediencia sua. Perque Adam e los que ab ell eren tingueren consell (c al revés+sell) dins los lims hon se trobauen. E dix lo pare Adam (Adá, a nassal, en este cas se podríe escriure n Adan, Adán, o m Adam) als fills seus. Filij mei qd faciemus qa conturbant me cogitationes mee: et non est hic locus quietus. Volent dir O fills meus molt amats y que farem: car les cogitacions e pensaments meus: me donen molta dolor e turbacio. Com me recort hauer perduda la heretat de parays per lo peccat meu: em veig (me recort + em veig. Igual que passe en lo + el, ña, hi ha una y, et, e, elíptica, me recort y me veig, que passe a em veig) exellat ensemps ab vosaltres en aquest loch de tenebres: hon noy ha consolacio nenguna ne repos. E hoyda la raho de Adam per los fills seus trauessats de molta dolor per la gran desauentura e perdua sua com tan poch los hauia durat lo stat tan preminent de innocencia: en que nostre senyor deu los hauia creat: no pogueren respondre al pare seu sino que romperen en gran e doloros plor. E la mare Eua que veu lo seu marit e fills en tanta dolor e pena atendrien se les entramenes d´aquella com a mare piadosa: e dix. O Adam senyor aquesta dolor mia es principalment: car yo he lançat a vos y als fills meus en tanta dolor e pena: e en cascu de vosaltres yo so turmentada: si a nostre senyor plahia yo volria passar la pena per tots: puix so causa del peccat: e vos senyor Adam e los fills meus fosseu deliures de captiuitat e cobrasseu la heretat vostra: qui per la errada mia haueu perduda Lo senyor ma creada pus amable per natura e molt pus piadosa que al home: perque yo pus viuament senta la dolor dels fills meus: E perço Adam senyor puix vos per lo mal consell meu fes aquella tan gran erra (errada, error) de desobeyr nostre senyor deu: e trencar lo manament seu: placiaus ara per merce escoltar la dolorosa paraula mia qui continuament pense e fabrique en la reparacio vostra e mia e dels fills meus. Et audi consilium meum et recuperabis sanitates. Car si a la senyoria vostra plaura hoyr lo consell meu: yo he ferma fe vos recobrareu salut a tota la natura vostra. E Adam sabent que era scrit. Vt vnde mors oriebatur: inde vita resurgeret. No volgue desestimar lo consell de sa virtuosa muller: ans li dix digau Eua lo queus parra bo: car tota cosa fare per recobrar la amistat e gracia del meu creador: lo qual ma auorrit: e lançat per la desobediencia mia. E lauors Eua ab molta amor dix. Ignoras (esta I mayúscula que pareix J!) quoniam benignitas dei ad penitentiam te adducit. Volent dir: senyor meu Adam ignora la discrecio vostra com apres lo vostre peccat la benignitat del senyor creador nostre vos tira a penitencia. E com sab la merce vostra penitencia vera deu esser acompanyada ab sperança de venia. Donchs senyor puix la penitencia haueu feta tan largament: confiar deueu la misericordia diuina nous sera negada. Acordaus senyor de aquell dormir tan dolç que vos senyor fes stant en lo stat de ignocencia: en lo qual segons la merçe vostra moltes vegades ma recitat: vos fon reuelat que nostre senyor deu vostra carn pendria: e ques faria home E siau cert que ab tot per lo nostre peccat aço sia differir: la clemencia sua fara lo que promes (pmes) vos hauia: car sa magestat ha dit. Celum et terra transibunt: verba autem mea non preteribunt. Car lo cel e la terra pssaran: e la sua paraula restara ferma: E per la iniquitat nostra no cessara la misericordia sua de manifestar se als homens. E a mi senyor acorda que aquell dia doloros que fom lançats de la heretat nostra quis deya parays terrenal: nostre senyor deu irat (jrat) contra la serpent: qui a mi hauia decebut: dix a ella. Ipsa conteret caput tuum. Volent dir: al diable qui prenint forma de serpent me hauia enganat: que per dona li seria trencat lo cap. Aço no ignore yo que de mi nos pot entendre. Car yo per ma desauentura no he trencat lo cap al diable: ans ell ha vençut a mi: e lançat tota la generacio mia en la captiuitat dolorosa que ara som. E perço hauem a creure que altra dona te a venir que sera causa e principi de la reparacio nostra: e trencara lo cap al diable leuant li la tirannica potestat e senyoria que te sobre nosaltres. E de aquesta senyora e filla nostra foren a mi reuelades grans coses en lo començ de les mies dolors: e tota la mia vida la he reclamada e desijada: e no la he mereixcuda veure en los dies meus. E ara so certa segons la relacio que a vos senyor e a mi es stada feta que en la terra de judea es nada vna donzella de tanta excellencia: que jas canta publicament de ella. Nec primam similem visa est nec habere sequentem. E aço es cosa molt certa: que desque lo mon es creat: ab tot que en la generacio nostra haja agut moltes virtuoses dones: noy ha agut james semblant a aquesta en excellencia e virtuts. La qual so molt certa: es stada preseruada per la potencia diuina d´aquella ley comuna que fon imposada per lo nostre peccat. De qua cantat gemens Dauid. Ego in iniquitatibus conceptus sum: et in peccatis mater mea in vtero me aluit. Car totes les gracies e prerogatiues que son stades partides en totes les creatures angeliques e humanes: en ella sola son trobades iustades. E si yo en la mia creacio fuy neta de tacha original: quant mes deueu creure senyor Adam que es stada neta en pus singular grau aquesta filla e senyora nostra: de la qual diu Dauid. Non fecit taliter omni nationi. Volent dir que no ha fet nostre senyor deu tanta singularitat de gracies a nenguna nacio passada present ni esdeuenidora com a aquesta sola senyora. E perço en la natiuitat sua han cantat los angels en presencia sua. Natiuitas tua gaudium annunciauit vniuerso mundo. Car per la presencia sua tot lo mon sera alegrat. E dien que la dita senyora se es criada en lo temple de deu: e es stada tant amada y reuerida per los habitadors del dit temple que tots vna voce dicentes dien de sa excellent senyoria. Non est talis mulier super terram. Volent dir que tal dona com aquesta james naixque sobre la terra. E ja senyor Adam es aquesta donzella de edat de matremoni: car segons lo compte que yo tinch ja passa los dotze anys. Aram (ara me, ara em) par (pareix) a mi que es hora de cridar e demanar al nostre creador e senyor misericordia e perdo. Car si a sa magestat plaura hauer nos merce: e humiliarse tant ques vulla vnir ab la natura nostra: offerir liem (li ham, havem, de oferir) aquesta excellent senyora e filla nostra. Si plaura a sa clemencia pendre la per sposa puix sa magestat la ha tant dignificada e de singulars dons dotada: que dona atreuiment a nosaltres de pensar en aquest matremoni: ab tot no haja nenguna comparacio del creador a la creatura: sa clemencia egualara aquests estrems: per mija de aquesta senyora: En tant que lome peccador gosara acostar se a la magestat del seu creador. E Adam hauent be atentament escoltat tot lo rahonament de sa discreta muller fon tan alegre que dix. O eua hoyt lo que dit maueu de aquesta senyora. Factum est cor meum tanquam cera liquescens in medio ventris mei. Volent dir: Lo cor meu per extrem goig es axi regalat com cera calenta (liquescens: licuada, que se fon) dins les entramenes mies. Car crech certament ara es vengut lo temps: en lo qual la clemencia diuina remediara les dolors mies per mija de aquesta senyora sanctissima filla nostra. E agenollant se lo pare Adam en terra ab grandissima feruor e deuocio comença a reclamar la clemencia diuina dient. O rex gentium et desideratus earum: veni salua hominem quem de limo formasti. Volent dir: O rey e princep de tota creatura en vostra sola clemencia es lo desig esperanca mia e de tots los fills meus. A vos senyor demanam queus placia deuallar e saluar lo miserable home que d´l lim de la terra haueu format. Vos senyor sabeu quanta es la miseria humana: hajau pietat de la errada mia. car sens vos ajudador meu nom puch leuar. Adiuua me domine quia in te confidit anima mea. E la venerable mare Eua que la dolor de tots los seus fills molt tendrament sentia ab feruor no recomptable comenca a cridar vn crit molt piados dient. Domine si vis potes me mundadare. Volent dir: O senyor y vida mia la dolor e dan dels fills meus propria pena mia es. E prostrant se en terra deya. Domine salua nos quia perimus. Volent dir: O senyor qui sou pietat immensa saluau nos que del tot perim sens lo auxili e multissima clemencia e adiutori vostre. E apres deya O domine clementissime veni et noli tardare relaxa façinora plebi tue. Volent dir o clemencia infinida cuytau la venguda vostra car ja defallen los fills meus per longa sperança. Miserere nostri deus omnium: et respice nos: et ostende nobis lucem miserationum tuarum: O senyor y hajau merçe de la longa dolor mia: delliuré (delliurem, delliuren) la vostra clemencia aquests fills de tan dura captiuitat: mirau senyor sobre nosaltres: e mostrau nos la lum (lu3, que pareix luz) resplandent de les infinides misericordies vostres. E leuant se la amable mare giras als fills seus dient los: O fills cridau e no cesseu: nomenau vos fills meus: perque la piadosa dolor de la mare vostra pus facilment moga la clemencia diuina a hauer merçe de vosaltres. Yo trista mare quius deuia guardar per tendrea de amor de tot dan e perill vos he lançats en tanta dolor e miseries: yo quius deuia conseruar la heretat vostra: vos he procurat (pcurat) captiuitat trista e penosa: e ara fills ajudar nous puch recorreu ab gran fiança a aquell qui ajudar vos pot: Lo qual ha dit. Sine me nichil potestis facere. E los atribulats fills hoyda la amonestacio de la senyora mare sua començaren a reclamar e cridar la misericordia diuina dient. O clement e piados senyor veus açi los exellats fills de Eua que per manament de vostra magestat son stats bandejats del regne vostre per lo peccat dels primers parents: quantes penes e angusties hauem soffert en la dolorosa peregrinacio nostra: no basta lengua humana a esplicar la menor part: ara ab dolor e gemechs suplicam la merçe vostra vulla donar fi al exili nostre. O domine aspice de sede sancta tua: et cogita de nobis: inclina deus meus aurem tuam et audi. Aperi occulos tuos et vide tribulationem nostram. O senyor rompeu los cels e deuallau: car sens vos perim ajudau nos creador nostre: Car de vostra magestat es dit. Nichil odisti eorum q fecisti. Volent dir que no auorriu (avorriu; aborrezcáis; odisti : odio, odi) les coses que fetes haueu: E perço senyor no pereixca la obra de les vostres mans per la iniquitat nostra: treballats som sens repos: e podem dir. Lassati sumus in via iniquitatis et perditionis: et ambulauimus vias difficiles: viam autem domini ignoramus. O senyor tan cansats e lassats som en la via miserable d´aquest mon. hon y ha infinits laços de perdicio: anam per vies difficils: la via vostra senyor ignoram E perço suplicam la pietat vostra dient cascu per si Vias tuas domine demonstra michi et semitas tuas edoce me. Volent dir: O senyor illuminau nos que vejam e conegam lo cami dels vostres manaments. E les estretes vies de perfectio perque prestament pugam venir a vos y atenyer la gracia vostra tan desijada. E aquests miserables fills de Adam vehent se en tanta necessitat començaren a reclamar en ajuda sua los ciutadans de parays qui son los sancts angels dient a ells O gloriosi principes qui statis in domo domini in atrijs domus dei nostri Suplicau la clemencia diuina que li placia hauer pietat de nosaltres: E que done fi al exili nostre: e pugam peruenir al loch hon vosaltres sou: Car le animes nostres han fet insaciable de veure lo nostre creador qui es vida y amor nostra. E continuant aquestos crits. Resonabat terra in voces eorum. E entra aquell crit tan piados per la ciutat de parays: e los ciutadans de aquella moguts de gran caritat desijosos de la reparacio humana: leuaren se de les cadires: e vingueren tots justats dauant lo tro de la alta magestat diuina. Et ceciderunt in conspectu throni in facies suas et benedixerunt viuentem in secula seculorum. E dreçant se ab gran reuerencia digueren. O potencia infinida Dimitte eos quia clamant post nos. Volent dir sia de vostra diuina clemencia atorgar a aquests miserables fills de Adam la peticio sua: e que ixquen de aquella dura captiuitat: e vinguen a lohar la magestat vostra: e a possehir estes cadires qui stan buydes per lo cayment de aquells superbos angels: qui a la justa ordinacio de vostra clemencia no sotsmeteren la voluntat sua E lo misericordios senyor responent als angels dix que acceptaua la peticio sua e que prestament ell trametria vn princep en la terra d´aquests catius per veure de ques clamen: ne que demanen: si tenen res per a pagar lo rescat.