Maissella, Maissela, Mayselha, Maichela, s. f., lat. maxilla, mâchoire, joue.
Mals de dens, quan dol en la maissela.
P. Vidal: S'ieu fos en.
Mal de dents, quand il fait mal en la mâchoire.
Dolor de dens e de maichelas. Cat. dels apost. de Roma, fol. 189. Douleur de dents et de mâchoires.
Si 'l vuelh baizar la mayselha.
Deudes de Prades: Amors m' evida.
Si je lui veux baiser la joue.
Qui te ferira a la maissela, dona li l'altra.
Trad. du N.-Test. S. Luc, ch. 6.
Qui te frappera sur la joue, donne-lui l'autre.
Loc. Fassa m bon' escudela,
S'ieu dejus sui,
E s'ieu, sotz la maissella,
Ben non l' estui.
Richard de Tarascon: Cabest.
Qu'il me fasse bonne écuelle, si je suis à jeûn, et si, sous la mâchoire, je ne la cache bien.
ANC. FR. Quant canté ot la damoisiele,
Sa main a mise à sa maisiele.
Roman de la Violette, p. 20.
Qui là veist les XX puceles
Rompre lor crins et lor maiseles.
Roman del conte de Poitiers, v. 462.
IT. Mascella. (ESP. Mejilla; mandíbula. Chap. Les barres, mandíbula, mandíbules; galta, galtes.)
2. Mayssha, s. f., mâchoire, joue.
Maysshas o mandibulas so ditas, quar ministro a manjar.
Eluc. de las propr., fol. 41.
Sont dites mâchoires ou mandibules, car elles servent à manger.
3. Maxillar, adj., lat. maxillaris, maxillaire.
Cum defenda les nervis maxillars del aire trop freg.
Eluc. de las propr., fol. 41.
Comme elle défende les nerfs maxillaires de l'air trop froid.
IT. Mascellare. (ESP. Maxilar, maxilares. Chap. Maxilar o maxilá, maxilars o maxilás.)
Majofa, s. f., fraise.
Ac talant de majofas, e Jhesu Crist las lhi ministret.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 141.
Eut envie de fraises, et Jésus-Christ les lui fournit.
Majorana, s. f., lat. majorana, marjolaine.
Majorana es cauda et seca. Eluc. de las propr., fol. 215.
La marjolaine est chaude et sèche.
Pren semensa de majorana. Collec. de recettes de médecine.
Prends semence de marjolaine.
ANC. ESP. Majarona. ESP. MOD. Mejorana (Origanum majorana, familia Lamiaceae, cultivada como condimento por su aroma, parecido al del orégano.) IT. Maiorana, maggiorana.
(chap. Majorana. Té la auló pareguda a la orenga.)
Mal, Mau, adj,, lat. malus, mal, méchant, pernicieux, mauvais.
Cel que gurpis los mals vices d'aquest segle. Trad. de Bède, fol. 67.
Celui qui abandonne les vices pernicieux de ce monde.
Vos m' es mal' e cozens.
Gaubert, moine de Puicibot: Una gran.
Vous m'êtes mauvaise et cuisante.
- Intrépide.
No seria pros ni maus,
E parec be al badalhar.
Bertrand de Born: Quan vey pels.
Ne serait preux ni intrépide, et il parut bien au bâiller.
Substant. Qu'om sia humils als bos,
Et als mals, ergulhos.
Arnaud de Marueil: Razos es.
Qu'on soit indulgent envers les bons et envers les méchants, altier.
Loc. Sai que mal lor es.
R. Gaucelm de Beziers: A penas.
Je sais que mauvais il leur est.
ANC. FR. Remède jusques à présent n'ha esté trouvé contre la male fame. Rabelais, liv. IV, ch. 65.
Et si estoient forgées de fer fort mal, de sorte qu'elles se courboient et plioient incontinent.
Amyot, Trad. de Plutarque, Vie de Camille.
Se nous descendions par où nous estions montés, nous ne le pourrions faire sanz grant péril, pour ce que la coste estoit trop male, et les Sarrazins nous descendroient sur le cors. Joinville, p. 190.
- En parlant du diable, de l'esprit malin.
Mal esperit que totz jorns guerreia las bonas creaturas.
Liv. de Sydrac, fol. 72.
Le malin esprit qui guerroie toujours les bonnes créatures.
CAT. ESP. Mal. PORT. Mào (ruim). IT. Malo. (chap. Mal, mals, mala, males; roín, roíns, roína, roines; enfermedat, enfermedats.)
Adverb. Mal er baillitz,
So vos autrei.
Giraud de Borneil: A l' honor Dieu.
Il sera mal mené, cela je vous promets.
Greu veiretz chantador
Ben chan, quan mal li vai.
B. de Ventadour: Pus mi preiatz.
Vous verrez difficilement que chanteur chante bien, quand mal lui va.
Qui mal fai e mal ditz, e mal met e mal dona.
Palais: Un sirventes.
Qui mal fait et mal dit, et dépense mal et donne mal.
CAT. ESP. PORT. Mal. IT. Male.
Adv. comp. Qu'a mala hora
Qui diable siec non la port.
Gavaudan le Vieux: Patz passien.
Vu qu'à la male heure qui diable suit ne la porte pas.
ANC. FR. Einsi fu la paiz graantée
Ki à male hore fu donée.
Roman de Rou, v. 573.
IT. Quando tu nella tua mal' ora venisti.
Boccaccio, Decameron, V, 10.
Souvent on sous-entendait le mot hora, et alors mala était de même employé comme adverbe.
Ai! douss' amia,
Mala us viron mey huelh.
(chap. Ay! dolsa amiga, en mala hora tos (te) van vore los meus ulls.)
G. Adhemar: El temps d'estiu.
Ah! douce amie, à male (heure) vous virent mes yeux.
Mala veyra sos efans.
G. Riquier: Qui m disses.
A male (heure) il verra ses enfants.
2. Sobremal, adj., très mal, très mauvais, très méchant.
Lo prunier rams es mals, lo segon es peiors, lo ters es sobremals.
V. et Vert., fol. 7.
Le premier rameau est mauvais, le second est pire, le troisième est très mauvais.
Adv. Sobremal t' arm' enfornas
En trebaill et en turmen.
P. Cardinal: Jhesum Crist.
Tu enfournes très mal ton âme en peine et en tourment.
3. Mal, Mau, s. m., lat. malum, mal, douleur, souffrance.
Pregavan li mot fort
Qu' en patz portes son mal.
V. de S. Honorat.
Le priaient moult fort qu'en paix il supportât son mal.
Graissans ni serps, que s'amola,
No m fai espaven ni mau.
Marcabrus: Pus la fueilla.
Crapaud ni serpent, qui s' amoncelle, ne me fait peur ni mal.
Val a mal d' uelh atressi. Brev. d'amor, fol. 40.
Vaut pour mal d'oeil aussi.
Cura mal de rey et ydropizia. Eluc. de las propr., fol. 219.
Guérit mal de roi et hydropisie.
- Le contraire du bien.
Non puesc mal dir de lieys, quar no i es ges.
B. de Ventadour: Be m'an perdut.
Je ne puis dire mal d'elle, car il n'y est pas.
- Défaut.
Sirventes non es leials,
S'om no i ausa dir los mals.
Dels menors e dels comunals,
E majorment dels majorals.
Pons Barba: Sirventes non.
Un sirvente n'est pas loyal, si on n'ose y dire les défauts des petits et des moyens, et principalement des principaux.
CAT. ESP. PORT. Mal. IT. MOD. Male.
Loc. Ira de mal en peior.
(chap. Anirá de mal en pijó.)
B. Zorgi: Totz hom.
Ira de mal en pis.
IT. Andava di giorno in giorno di male in peggio.
Boccaccio, Decameron, I, 1.
Per qu'ieu vuel mal als huelhs ab que us remire.
Folquet de Marseille: Tan m'abellis.
C'est pourquoi je veux mal aux yeux avec quoi je vous contemple.
Ieu lor vuelh mal de mort, et ilh a me.
G. Adhemar: Non pot esser.
Je leur veux mal de mort, et eux à moi.
Mal aia 'l jorns qu'amors mi fetz emprendre.
Pons de la Garde: Sitot non.
Mal ait le jour qu'amour me fit éprendre.
ANC. FR.
Mal ait traïstre roiz qui sainz busuing ment. Roman de Rou, v. 4526.
Anc vos autres non demandetz venjansa
De la mia mort, per so siatz a mal mes.
R. Gaucelm: Qui vol aver.
Oncques vous autres ne demandâtes vengeance de la mienne mort, pour cela soyez livrés à mal.
Pot esser qu' ilh so tengua a mal.
(chap. Pot sé que ella s' ho (tingue) prengue a mal.)
Arnaud de Marueil: Ab pauc.
Il peut être qu'elle tienne cela à mal.
Prov. Qui mal fai, mal pren.
(chap. Qui mal fa, mal pren.)
Pons de Capdueil: Ja non er.
Qui mal fait, mal prend.
4. Malamen, adv., méchamment, durement, pernicieusement.
Per delieg c'al cors cossentes,
Seras punitz malamen.
P. Cardinal: Jhesum Crist.
Pour le plaisir que tu accordes au corps, tu seras puni durement.
Malamen renhatz, Roma.
G. Figueiras: Sirventes vuelh.
Vous régnez méchamment, Rome.
ANC. FR. E cil qui tel sentence sivent
Contre Diex malament estrivent.
Roman de la Rose, v. 17494.
Qu'il a ouvré moult malament.
Partonopex de Blois, Not. des Mss., t. IX, p. 44.
Pour aller en pays estrange
Souz l'espoir de quelque louenge
Malement travailler mes jours.
Olivier de Magny, p. 112.
CAT. Malament. ESP. IT. Malamente. (chap. Malamen.)
5. Maligne, adj., lat. malignus, malin, malicieux, pervers, perfide, malfaisant.
No tem truan maligne.
R. Vidal de Bezaudun: Entr'el taur.
Je ne crains pas fripon malin.
Hun maligne home que era de son conselh.
(chap. Un maligne (malissiós, roín) home que ere de son consell.)
Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 34.
Un malicieux homme qui était de son conseil.
Aquelas so malignas, las quals no obeseysso a curacio.
(chap. Aquelles són malignes, les cuals no obeíxen a curassió, cura.)
Trad. d'Albucasis, fol. 25.
Celles-là sont malignes, lesquelles n' obéissent pas à cure.
Non i a tan malignes que no sia doptos. Guillaume de Tudela.
Il n'y a si malicieux qui ne soit craintif.
Signe
Verenos, freg e maligne.
Brev. d'amor, fol. 30.
Signe vénéneux, froid et malfaisant.
- En parlant du diable, des démons, on a dit:
El fuoc del malign' esperit.
(chap. Al foc del espíritu maligne.)
Marcabrus: Assatz m'es.
Au feu du malin esprit.
An poder de comandar als malignes esperitz. Liv. de Sydrac, fol. 9.
Ont pouvoir de commander aux malins esprits.
- Substantiv. et absolum. Le malin esprit, le diable.
Lo malignes no lo toca. Trad. de la 1re Épître de S. Jean.
(chap. Lo maligne (lo dimoni, diable) no lo toque.)
Le malin esprit ne le touche pas.
CAT. ESP. PORT. IT. Maligno. (chap. Maligne, malignes, maligna, malignes; roín, roíns, roína, roínes; malfactó, malfactós, malfactora, malfactores.)
6. Malignamen, adv., malignement.
Malignamen,
Ab semblansa d' ajudamen.
Deudes de Prades, Poëme sur les Vertus.
Malignement, avec apparence d'assistance.
(chap. Malignamen.)
7. Malignitat, s. f., lat. malignitatem, malignité, malice.
Que non tema far malignitat. V. et Vert., fol. 16.
Qu'il ne craigne pas de faire malignité.
Segon lor qualitat, ha lor vere malignitat. Eluc. de las propr., fol. 236.
Selon leur qualité, leur venin a malignité.
CAT. Malignitat. ESP. Malignidad. PORT. Malignidade. IT. Malignità, malignitate, malignitade. (chap. Malignidat, malignidats.)
8. Malicia, s. f., lat. malitia, malice, malignité.
En lurs peccatz et en lurs malicias. V. et Vert., fol. 63.
Eu leurs péchés et en leurs malices.
CAT. ESP. PORT. Malicia. IT. Malizia. (chap. Malissia, malissies.)
9. Malissa, s. f., malice, malignité.
Per obviar a la malissa d'aucuns marchans.
Statuts de Provence. Julien, t. I, p. 588.
Pour obvier à la malice d'aucuns marchands.
(chap. Malissia, malissies.)
10. Maleza, s. f. méchanceté, rudesse, rigueur.
Platz me a ric hom franqueza
E, vas son enemic, maleza.
Le Moine de Montaudon: Mout me platz.
Me plaît franchise en homme puissant et, envers son ennemi, rigueur.
De maleza non a par.
Bertrand de Born: Mout mi plai.
En méchanceté n'a pareil.
- Maladie, souffrance.
Conoc maleza, qu' entuysegada fon. V. de S. Honorat.
Connut la maladie, vu qu'elle fut empoisonnée.
CAT. Malesa. ESP. Maleza. PORT. Malesa. (chap. Malesa, maleses : acsió roína, mala feta. Als sagals sels díe: no faigáu maleses.)
11. Malicios, adj., lat. malitiosus, malicieux, malin, fourbe.
Encaras son li traidor
Diable, malvatz, peccador,
Malicios e desleal.
Brev. d'amor, fol. 24.
Encore sont les traîtres diables, méchants, pécheurs, malicieux et déloyaux.
Fig. Neys de paraula ociosa
E que no fos maliciosa.
Contricio e penas ifernals.
Même de parole oiseuse et qui ne fut pas malicieuse.
Substantiv. Si es ajustatz 1 bos
Amb un autre malicios.
Brev. d'amor, fol. 32.
Si un bon est ajusté avec un autre malicieux.
CAT. Malicios. ESP. PORT. Malicioso. IT. Malizioso.
(chap. Malissiós, malissiosos, malissiosa, malissioses. Ne podéu trobá uns cuans a la Ascuma de Calaseit cuan tenen reunió per a vore cóm se repartixen les subvensions.)
12. Maliciosamen, adv., malicieusement, malignement.
Non jura maliciosamen ni am blasphema. V. et Vert., fol. 2.
(chap. No jure malissiosamen ni en blasfemia.)
Ne jure malicieusement ni avec blasphéme.
CAT. Maliciosament. ESP. PORT. Maliciosamente. IT. Maliziosamente.
(chap. Malissiosamen. La c del ocsitá se pronunsie igual que la s, que es doble perque va entre dos vocals.)
13. Malaigna, Malainha, s. f., malignité, malice, humeur maligne.
Fig. Ben volgra 'l reis fos devis...
E conogues la malaigna
De que clocha Lemozis.
Bertrand de Born: Be m platz quar.
Je voudrais bien que le roi fût devin... et connût l' humeur maligne de quoi cloche le Limousin.
(chap. Malissia, malignidat, humor o sentimén maligne.)
14. Enmalignar, v., irriter, envenimer.
Part. pas. Era corossat ni enmalignat contra la dita villa.
Chronique des Albigeois, col. 9.
Était courroucé et irrité contre ladite ville.
15. Enmalezir, v., irriter, devenir mauvais, envenimer.
Part. pas. Aissi us es enmalezida
Vas cels que us an obezida.
Elias de Barjols: Amor be m.
Ainsi vous vous êtes irritée contre ceux qui vous ont obéie.
16. Malvatz, Malvais, adj., mauvais.
Conosc que malvat labor
Fan Lombart del emperador.
G. Figueiras: Ja de far.
Je connais que les Lombards font mauvais labeur de l'empereur.
Dieus li do mal' escarida
Qui porta malvais messatge.
B. de Ventadour: La doussa votz.
Dieu lui donne mauvaise aventure à qui porte mauvais message.
- Méchant, dangereux, enclin à faire le mal.
Mafomet de Mecha, malvaisa creatura. V. de S. Honorat.
(chap. Mahoma de la Meca, malvada criatura.)
Mahomet de la Mecque, mauvaise créature.
Ai! Malvasa gen savaia.
B. de Ventadour: Era non.
Ah! mauvaise gent infâme.
Substant. Adoncs paregron li malvatz
E las malvaisas ad un latz.
Deudes de Prades: Trop ben m' estera.
Alors paraîtraient les mauvais et les mauvaises d'un côté.
CAT. Malvad. ESP. PORT. Malvado. IT. Malvagio.
(chap. Malvat, malvats, malvada, malvades.)
Voyez Vazer.
17. Malvadament, Malvaizamen, Malvayzamen, adv., méchamment.
Per tu, Joan, que vey anar obran
Malvayzamen, soi per sert cossiros.
B. Carbonel: Joan Fabre.
Pour toi, Jean, que je vois aller travaillant méchamment, je suis certainement inquiet.
Las gens vey renhar malvaizamen.
P. Cardinal: Totz lo mons.
Je vois les gens se comporter méchamment.
Ela avia tractat sa mort malvadament... per poyssos.
L'Arbre de Batalhas, fol. 229.
Elle avait traité sa mort méchamment... par poisons.
CAT. Malvadament. ESP. PORT. Malvadamente. IT. Malvagiamente.
(chap. Malvadamen.)
18. Malvestat, s. f., mauvaiseté, méchanceté.
No m'en sapchan mal gral,
S' ieu dic lurs malvestatz.
Arnaud de Marueil: Razos es.
Qu'ils ne m'en sachent pas mauvais gré, si je dis leurs méchancetés.
Conosc et sai entendre
Las lurs malvestatz.
P. de Bussignac: Sirventes e chansos.
Je connais et sais entendre les leurs méchancetés.
Fig. De malvestat vuoill que port la corona.
Palais: Un sirventes.
De mauvaiseté je veux qu'il porte la couronne.
ANC. FR. Et pour ce lor malvetiez fut couverte et aombrée d'aucune coulour de droit. Annales du règne de S. Louis, p. 260.
ANC. ESP. Omes de raiz mala asmaron malvestad.
Poema de Alexandro, cop. 1742.
ANC. IT. Ricchezza crescere a misero
Malvagio uomo e misera malvestà.
Guittone d'Arezzo, Lett. 25.
ANC. CAT. Malvestat. IT. MOD. Malvagità.
Mala, s. f., lat. mala, mâchoire, joue.
Maisshelas, per diminutio, so es a dire petitas malas.
Eluc. de las propr., fol. 41.
Mâchoires, par diminution, c'est-à-dire petites joues.
(chap. Mola, moles; moleta, moletes; quixal, quixals; den, dens; barres.)
Mala, s. f., malle, caisse.
Ja no portarem mala ni re aital. Roman de Gerard de Rossillon, fol. 15.
Jamais nous ne porterons malle ni chose pareille.
ESP. PORT. Mala. (chap. Caixa, capsa.)
2. Maleta, s. f. dim., mallette, cassette.
Quar Dieus sap tot que porta en sa maleta.
Guillaume de Mur: d'un sirventes.
Car Dieu sait tout ce qu'il porte dans sa mallette.
CAT. ESP. Maleta. (chap. Maleta, maletes; caixeta, caixetes; capseta, capsetes.)
Malh, Maill, Mal, s. m., lat. malleus, mail, maillet.
A Peiraguers, pres del muralh,
Si que y poirai lansar ab malh,
Venrai armat sobre Bayart.
Bertrand de Born: Un sirventes on motz.
A Périgueux, pres de la muraille, de sorte que j'y pourrai lancer avec le mail, je viendrai armé sur Bayard.
No 'l quier ges ni ab malh ni ab bonba.
Guillaume de Durfort: Quar say petit.
Je ne le cherche point ni avec maillet ni avec masse.
ANC. FR. Cil combatoit d'un mail d' achier qui fu pesant.
Combat des Trente.
Desquelles ils combatront d' estoc, de mail ou de taille, ainsi que mieulx leur plaira, sans reprinse. Hist. de Jehan de Saintré, t. II, p. 310.
CAT. Mall. ESP. Mazo. PORT. Malho. IT. Maglio. (chap. Mall, malls.)
2. Malha, Mailha, s. f., massue, masse d'armes.
Fa mal quan porta mailha
Ni armas, mas los esperos,
Que mais l' an valgut a sazos
Que lansa ni branz que tailha.
Lantelmet d'Aiguillon: Er ai ieu.
Fait mal quand il porte massue et armes, excepté les éperons, qui plus lui ont valu dans l'occasion que lance ni glaive qui taille.
ANC. FR. Et prindrent leurs espées, haches, mailles, becs de faucons et autres bastons, frappant, abatant et occisant iceux.
Monstrelet, t. 1, fol. 229.
IT. Maglia. (chap. Massa, massola, masses, massoles.)
3. Magall, s. m., mail, masse.
Va prendre lo magall,
Tres colps feri la peira.
V. de S. Honorat.
Va prendre la masse, trois coups frappa la pierre.
CAT. Magall.
4. Malhet, s. m. dim., maillet.
Percuteys... am un petit malhet entro que inscidas tot.
Trad. d'Albucasis, fol. 59.
Frappe... avec un petit maillet jusqu'à ce que tu incises tout.
(chap. Mallet, mallets : mall menut.)
5. Malleable, adj., malléable.
Art de far veyre malleable.
No es degu metalh mielh malleable.
Eluc. de las propr., fol. 194 et 183.
Art de faire verre malléable.
Il n'est nul métal mieux malléable.
(chap. ESP. Maleable.)
6. Mallear, Malhar, Mallar, v., lat. malleare, marteler, battre.
No s deu malhar rozent.
(chap. No 's deu martellá (mallá) ruén.)
Colp d' aquel que malha.
Al pacient apar que hom... malle le cap, e 'l fiera.
Eluc. de las propr., fol. 187, 183 et 79.
Ne se doit pas marteler rouge.
Coup de celui qui martelle.
Il paraît au patient qu'on... martelle la tête, et le frappe.
Part. pas. De eram fondut o malleat. Trad. d'Albucasis, fol. 40.
(chap. D' aram fos o martellat, batut.)
D' airain fondu ou battu.
ANC. FR. Des puins des espées se maillent. Roman de la Violette, p. 98. Hardiement, vaille que vaille,
Renaut i fiert, Renaut i maille.
G. Guiart, t. I, p. 305 et 306.