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sábado, 23 de septiembre de 2023

Chapitre II. Substantifs. Grammaire de la Langue Romane.

Chapitre II.

Substantifs.

Les noms doivent être considérés sous les rapports du genre, du nombre, et du cas.

La langue romane admet seulement les genres masculin et féminin, que l' article, la terminaison, font ordinairement reconnaître.

Elle admet deux nombres: le singulier et le pluriel; ils sont de même indiqués ordinairement par l' article, par la terminaison.

Le CAS fut ainsi nommé à cause du signe final distinguant les sujets et les régimes dans les langues qui terminent leurs noms par une variété de désinences ou chûtes, CASUS. Quelques grammairiens ont prétendu que, dans les langues modernes qui n' attachent point à leurs noms cette variété de désinences caractéristiques soit des sujets soit des régimes, il n' existait point de cas.

Quoique je préfère d' employer les expressions de Sujet et de Régime Direct ou Indirect, je me conforme quelquefois à l' usage, en me servant du mot de CAS, pour rendre mes idées plus sensibles, sur-tout quand j' établis des rapports avec les CAS des langues qui ont des désinences caractéristiques.

Presque tous les substantifs romans ayant été formés par la suppression de ces désinences qui marquaient les cas des substantifs latins, il serait aussi long que fastidieux de présenter ici le tableau de toutes les terminaisons des différents substantifs romans, soit masculins, soit féminins. Ces détails minutieux et compliqués appartiennent au Dictionnaire de la langue (Raynouard, Lexique Roman): il contiendra la classification des désinences très nombreuses et très variées qui indiquent les noms substantifs ou adjectifs; ces noms sont faciles à reconnaître soit à l' article ou aux prépositions qui les précèdent, soit au signe qui, dans la langue romane, distingue les sujets des régimes.

On a vu précédemment de quelle manière se faisait cette distinction caractéristique; de nouvelles observations et de nouveaux exemples confirmeront la règle, et offriront quelques détails nécessaires.

Au singulier, l' S final attaché à tous les substantifs masculins et à la plupart des substantifs féminins qui ne se terminent point en A, désigne qu' ils sont employés comme sujets, c'est-à-dire qu' ils remplissent la fonction du nominatif ou du vocatif; et l' absence de l' S désigne le régime direct ou indirect, c'est-à-dire que ces noms remplissent une fonction de génitif, de datif, d' accusatif, ou d' ablatif.

Au pluriel, les nominatifs et les vocatifs de ces noms, c'est-à-dire les sujets, ne reçoivent pas l' S; mais il s' attache aux génitifs, datifs, accusatifs, et ablatifs, c'est-à-dire aux régimes directs ou indirects.

Les régimes indirects sont facilement distingués, soit au singulier, soit au pluriel, par les prépositions DE et A, ou autres, qui précèdent les génitifs, datifs et ablatifs; et les régimes directs, par l' absence de ces prépositions, lesquelles ne sont jamais placées entre des verbes et un nom qui devient leur régime direct.

Les noms féminins en A, sujets ou régimes, ne reçoivent, dans aucun cas du singulier, l' S final, qu' ils gardent à tous les cas du pluriel.

Les substantifs qui originairement se terminent en S, le conservent dans tous les cas, soit au singulier, soit au pluriel.

Pour offrir des exemples de l' emploi de l' S, désignant au singulier les noms masculins comme Sujets, je choisis un couplet entier:

Valer m degra MOS PRETZ e MOS PARATGES

E ma BEUTATZ e plus MOS FINS CORATGES;

Per qu' ieu vos man, lai on es vostre ESTATGES,

Esta chanson, que me sia MESSATGES,

E voill saber, lo MIEUS BELS AMICS GENS,

Per que m' etz vos tan FERS e tan SALVATGES;

No sai si s' es ORGUELHS O MALS TALENS. (1)

Comtesse de Die: A chantar.

(1) Valoir me devrait mon prix et mon parage

Et ma beauté et plus mon tendre attachement;

C'est pourquoi je vous mande, là où est votre demeure,

Cette chanson, qui me soit message,

Et je veux savoir, ô le mien bel ami gent,

Pourquoi m' êtes vous tant cruel et tant sauvage;

Ne sais si c'est orgueil ou mauvaise volonté.


Je donne de même un couplet entier pour les exemples de l' absence de l' S, désignant au singulier les noms masculins comme régimes directs ou indirects:


Seinher Conrat, tot per vostr' AMOR chan,

Ni ges no i gart AMI ni ENNEMI;

Mas per so 'l fatz qu' ill crozat vauc reptan
Del PASSATGE qu' an si mes en OBLI:

Non cuidon qu' a DEU enoia

Qu' ill se paisson e se van sojornan;

E vos enduratz FAM, SET, et ill stan. (1)

Bertrand de Born: Ara sai.
(1) Seigneur Conrad, tout pour votre amour je chante,

Et aucunement n' y regarde ami ou ennemi;

Mais pour ce le fais que les croisés vais accusant

Du passage qu' ils ont ainsi mis en oubli:

Ils ne pensent pas qu' à Dieu il déplaise

Qu' ils se repaissent et se vont séjournant;

Et vous endurez faim, soif, et eux restent.


L' observation de cette règle et son utilité sont frappantes dans les phrases où le même nom est successivement employé et comme Sujet et comme Régime:


Qe mais mi notz A DEU SIAZ

Que DEUS VOS SAL no m' ajuda. (2)

Cadenet: Amors e cum er.
(2: Parce que plus me nuit A DIEU SOYEZ
Que DIEU VOUS SAUVE ne m' aide.
Pour l' intelligence de ces locutions, je dois avertir que la première correspond à ADIEU, et signifie donc l' instant de la séparation; et que la seconde correspond à BON JOUR, et signifie celui de l' arrivée.)


Parmi les citations que je pourrais faire de la prose romane, je préfère ce passage qui commence l' ouvrage intitulé: Leys d' Amors:

Segon que dis lo PHILOSOPHS, tut li home del mon desiron aver sciensa, de la qual nais SABERS, de SABER conoyssensa, de connoyssensa SENS, de SEN be far, de be far VALORS, de VALOR LAUZORS, de LAUZOR HONORS, d' HONOR pretz, de pretz PLAZERS, et de PLASER gaug e ALEGRIERS.” (1)
(1) "Selon que dit le philosophe, tous les hommes du monde desirent avoir science, de laquelle naît savoir, de savoir connaissance, de connaissance sens, de sens bien faire, de bien faire valeur, de valeur louange, de louange honneur, d' honneur prix, de prix plaisir, et de plaisir joie et allégresse."

Il me reste à donner, pour le pluriel, des exemples de l' absence de l' S désignant les sujets, et de la présence de l' S désignant les régimes:

Plur. Sujet. De fin' amor son tuit MEI PENSAMEN

E MEI DESIR e MEI MEILLOR JORNAL. (2)

P. Raimond de Toulouse: De fin' amor.

En vos son pauzat MIEI VOLER,

E MIEI TALAN e MIEI DESIR. (3)

Elias de Barjols: Pus la bella.

Plur. Régime. En abril, quan vei verdeiar

LOS PRATZ VERTZ, e 'ls VERDIERS florir. (4)

Bernard de Ventadour: En abril.

Lo temps vai, e ven, e vire

Per JORNS e per MES e per ANS. (5)

Bernard de Ventadour: Lo temps.

Plur. Régime. Car qui be vol baissar e frevolir

SOS ENNEMICS, BOS AMICS deu chausir. (1)

Bernard Arnaud de Montcuc: Anc mais.

Pro ai del chan ESSENHADORS

Entorn mi et ENSENHAIRITZ,

PRATZ e VERGIERS, ARBRES e flors

Voutas d' AUZELНS e LAIS e CRITZ. (2)

Geoffroi Rudel: Pro ai del chan.

Voici des exemples des substantifs féminins en A au singulier, et en AS au pluriel.

Sing. Sujet. Que fara la vostr' AMIA?

Amicx, cum la voletz laissar! (3)

Bernard de Ventadour: En abril.

GUERRA m platz, sitot GUERRA m fan

Amors e ma DOMNA tot l' an. (4)

Bertrand de Born: Guerra.

Sing. Régime. Farai CHANSONETA NUEVA. (5)

Comte de Poitiers: Farai.
Lanquan vei la FUELHA
Jos dels arbres cazer. (6)
Bernard de Ventadour: Lanquan vei.
(1) Car qui bien veut abaisser et affaiblir
Ses ennemis, bons amics doit choisir.
(2) Assez j' ai du chant instituteurs
Autour de moi et institutrices,
Prés et vergers, arbres et fleurs,
Cadences d' oiseaux et lais et ramages.
(3) Que fera la votre amie?
Ami, comment la voulez-vous laisser!
(4) Guerre me plait, quoique guerre me font
Amour et ma dame toute l' année.
(5) Je ferai chansonette nouvelle.
(6) Quand je vois la feuille
En bas des arbres tomber.

Sing. Régime. Mielz no fa 'l venz de la RAMA,

Q' en aissi vau leis seguen,

Com la fuelha sec lo ven. (1)

Bernard de Ventadour: Amors enquera.

Plur. Sujet.

Las DONAS eyssamens

An pretz diversamens...

Las UNAS son plazens,

Las AUTRAS conoissens. (2)

Arnaud de Marueil: Rasos es.

Plur. Régime.
E vey las AIGUAS esclarzir. (3)

Bernard de Ventadour: En abril.

Anc Persavals, quant en la cort d' Artus

Tolc las ARMAS al cavalier vermelh,

Non ac tal joy. (4)

Rambaud de Vaqueiras: Era m requier.

De las DOМNAS me desesper:

Jamais en lor no m fiarai. (5)

Bernard de Ventadour: Quan vei la laudeta.
(1) Mieux ne fait le vent de la ramée,
Vu qu' ainsi je vais elle en suivant,
Comme la feuille suit le vent.
(2) Les dames également
Ont prix diversement...
Les unes sont agréables,
Les autres savantes.
(3) Et je vois les eaux éclaircir.
(4) Oncques Perseval, quant en la cour d' Artus
Il enleva les armes au chevalier vermeil, (: rouge)
N' eut telle joie.
(5) Des dames me désespère:
Jamais en elles ne me fierai.

J' ai dit que les substantifs terminés en S le gardaient à tous les cas du singulier et du pluriel, soit qu' ils fussent employés comme Sujets, soit qu' ils le fussent comme Régimes; je choisis pour exemples les noms TEMPS, temps; VERS, vers; OPS, besoin, avantage.

Sujets.

Lo gens TEMPS m' abellis e m platz. (1)

Arnaud de Marueil: Lo gens temps.

Qu' entr' els lurs gabs passa segurs mos VERS. (2)

Arnaud de Marueil: L' ensenhamentz.

Ab fina joia comensa

LO VERS qui be 'ls motz assona. (3)

Pierre d' Auvergne: Ab fina.

Car mot l' es OPS sacha sofrir

Que vol a gran honor venir. (4)

Arnaud de Marueil: Totas bonas.

Régimes.
Totz TEMPS vos amaria,

Si totz TEMPS vivia. (5)

Arnaud de Marueil: Sabers.

Per joi qu' ai dels e d' el TEMPS. (6)

Arnaud Daniel: Autet e bas.
(N. E. “Tan m' abellis vostre cortes deman,

qu' ieu no me puesc ni voill a vos cobrire.

Ieu sui Arnaut, que plor e vau cantan;

consiros vei la passada folor,

e vei jausen lo joi qu' esper, denan.

Ara vos prec, per aquella valor

que vos guida al som de l' escalina,

sovenha vos a temps de ma dolor!”.
Divina Commedia, Dante Alighieri.)

Estat ai dos ans

Qu' ieu no fi VERS ni chanso. (7)

Bernard de Ventadour: Estat ai.

Dirai un VERS que m' ai pensat. (8)

Rambaud d' Orange: Als durs.

(1) Le gentil temps me charme et me plait.
(2) Qu' entre leurs plaisanteries passe assuré mon vers.
(3) Avec pure joie commence
Le vers qui bien les mots accorde.
(4) Car beaucoup lui est besoin que sache souffrir
Qui veut à grand honneur venir.
(5) En tous temps je vous aimerais
Si en tous temps je vivais.
(6) Par joie que j' ai d' eux et du temps.
(7) Été j' ai deux ans
Que je ne fis vers ni chanson.
(8) Je dirai un vers que j' ai pensé.

Régime.

E chanta SOS VERS raucament. (1)

Le Moine de Montaudon: Pus Peire.

Ben vuelh que sapchon li plusor

D' est VERS, si 's de bona color. (2)

Comte de Poitiers: Farai un vers.

Lai on m' agra ops que fos saubuz mos vers. (3)

Folquet de Marseille: Chantan volgra.

Qu' a vos soi fis e a mos ops trayre. (4)

Folquet de Marseille: Tan m' abellis.

Concurremment avec la règle qui désigne par l' S final le sujet au singulier, la langue romane usa d' une forme spéciale pour quelques substantifs masculins, dont le nominatif au singulier se termina différemment des autres cas du singulier et de tous ceux du pluriel.

Ces substantifs reçurent la finale AIRE, EIRE, IRE, comme sujets au singulier, et la finale ADOR, EDOR, IDOR, comme régimes directs ou indirects au singulier, et comme sujets ou régimes au pluriel.

AIRE: sujet.

"Pistoleta si fo CANTAIRE d' En Arnaud de Marueil, e fo de Proensa, e pois venc TROВAIRE, e fez cansos.” (5)

Vie manuscritte de Pistoleta. Ms. royale 7225, fol. 137.

C' anc no fui fals ni TRICHAIRE. (6)

Bernard de Ventadour: Lo rossignols.


(1) Et chante ses vers rauquement.
(2) Bien veux que sachent la plupart
De ce vers, s' il est de bonne couleur.
(3) Là où j' aurais besoin que fût su mon vers.

(4) Qu' à vous je suis fidèle et à mes avantages traître.

(5) "Pistoleta ainsi fut chanteur d' Arnaud de Marueil, et fut de Provence,

et puis devint troubadour, et fit des chansons.”

(6) Que jamais je ne fus faux ni tricheur.


AIRE: sujet.

Qu' ieu chant gais e joios,

Pois cil cui sui Amaire,

Qu' es la gensor qu' anc fos,

Vol mi e mas chansos. (1)

Gaucelm Faidit: L' onrat jauzens.

ADOR: régime.

Vergiers ni flors ni pratz

No m' an fait Cantador;

Mas per vos cui ador,

Domna, m sui alegratz. (2)

Pierre Raimond de Toulouse: S' ieu fos.

Cantarai d' aquest Trobadors

Qui chantan de mantas colors. (3)

Pierre d' Auvergne: Cantarai.

Amic ai de gran valor

Que sobre totz seingnoreia

E non a cor Trichador. (4)

Azalais de Porcairague: Ar em al freg.

Vos am e no m recre

Per mal ni per dolor;

Tan vos ai cor de lial Amador! (5)

Gaucelm Faidit: Razon.


(1) Que je chante gai et joyeux,

Puisque celle dont je suis l' amant,

Qui est la plus gentille qui onc fut,

Veut moi et mes chansons.

(2) Verger, ni fleur, ni pré

Ne m' ont fait chanteur;

Mais par vous que j' adore,

Dame, je suis inspiré.

(3) Je chanterai de ces troubadours
Qui chantent de maintes couleurs.
(4) Ami j' ai de grande valeur
Qui sur tous domine
Et n' a pas coeur tricheur.
(5) Je vous aime et ne me lasse
Par mal ni par douleur;
Tant pour vous j' ai coeur de loyal amant.

EIRE: sujet.
E s' anc fuy gays Entendeire ni drutz. (1).

Rambaud de Vaqueiras: D' amor no m lau.

EDOR: Rég.
D' una dona qu' a dos Entendedors. (2)
Rambaud de Vaqueiras: Seigner.

IRE: sujet.

E ill serai hom et amicx e Servire. (3)

Bernard de Ventadour: Ben m' an.

Doncs, belha, membransa

N' aiatz qu' ieu no us sui Mentire. (4)

Gaucelm Faidit: Coras que m.

IDOR Rég.
Bona dompna, plus no us deman

Mais que m prendaz a Servidor. (5)

Bernard de Ventadour: Non es meraveilla.

Car del tornar ai paor

Que me tegna per Mentidor. (6) (N. E. tegna : tenga)

Gaucelm Faidit: d' un dolz bel.
(1) Et si oncques je fus gai poursuivant et galant.
(2) D' une dame qui a deux poursuivants.
(3) El lui serai homme-lige, et ami et serviteur.
(4) Donc, belle, souvenir
En ayez que je vous suis menteur.
(5) Bonne dame, plus ne vous demande
Si non que me preniez à serviteur.
(6) Car du retour j' ai peur
Qu' elle me tienne pour menteur.

Quand j' indique les principales règles qui, dans la langue romane, servent à distinguer les sujets et les régimes, je ne dois pas omettre que cette langue possède plusieurs substantifs qui, par leur double terminaison masculine et féminine, pouvaient être employés tour-à-tour dans le genre qui convenait aux auteurs.

Ces mots sont en grand nombre; le dictionnaire roman les indiquera; je me borne à donner les exemples de FUELH et FUELHA, de JOY et JOYA.

LO FUELHS e 'l flors e 'l frugz madurs. (1)

Pierre d' Auvergne: Lo fuelhs.

Quan la vert FUELHA s' espan

E par flors blanqu' el ramel. (2)

Bernard de Ventadour: Quan la vert.

Tos temps sec JOI ir' e dolors,

E tos temps ira JOIS e bes. (3)

Bernard de Ventadour: Ja mos chantars.

No sai JOYA plus valen. (4)

Geoffroi Rudel: Quan lo.


Le substantif DONS est employé dans le même sens que le substantif DOMNA, mais alors le pronom possessif qui y est joint est MI, TI, SI:

Sujet:

E MI DONS ri m tan doussamens. (5)

Rambaud d' Orange: Ab nov joi. (nov : nou; bov : bou; etc.)

Régime.

Amicx, quan se vol partir

De SI DONS, fai gran enfansa. (6)

Gaucelm Faidit: Sitot ai.

Pois a MI DONS no pot valer

Dieus ni merces ni' l dreich qu’ ieu ai. (7)

Bernard de Ventadour: Quan vei la laudeta.


(1) La feuille et la fleur et le fruit mûr.
(2) Quand la verte feuille s' épaud.
(3) En tous temps suivent joye la tristesse et la douleur,

Et en tous temps tristesse la joye et le bien.
(4) Je ne sais joye plus précieuse.
(5) Et ma dame rit à moi si doucement.
(6) Un ami, quand il veut se séparer
De sa dame, fait grand enfantillage.
(7) Puisqu'à ma dame ne peut valoir
Dieu ni merci ni le droit que j' ai.


Enfin la langue romane employa quelquefois un signe particulier pour précéder et faire reconnaître les noms propres des personnes qualifiées.

EN désigna les noms propres masculins.

NA désigna les noms propres féminins. (1)

Trobey la molher d' EN Guari

E d' EN Bernart. (2)

Comte de Poitiers: En Alvernhe.

E fa tota la linhada

Que pres d' EN Adam naissensa. (3)

Gavaudan le Vieux: Un vers.

NA Beatrix, Dieus qu' es ples de merce

Vos accompanh' ab sa mair' et ab se. (4)

Aimeri de Peguillan: De tot en tot.

NA subissait quelquefois l' élision devant les noms qui commençaient par des voyelles:

So dis N' Agnes, e N' Ermessen:

Trobat avem qu' anam queren. (5)

Comte de Poitiers: En Alvernhe.


(1) On conçoit que NA a pu venir de domna, par la suppression de DOM, mais il est plus difficile d' expliquer d' où dérive EN (Mossen : Mon seigneur etc). M. de Marca a proposé ses conjectures à ce sujet dans le Marca Hispanica, liv. 3, c. 9.
(2) Je trouvai la femme de Guarin
Et de Bernard.
(3) Et fait toute la lignée
Qui prit d' Adam naissance.
(4) Dame Béatrix, Dieu qui est plein de merci
Vous place avec sa mère et avec soi.
(5) Ce dit dame Agnès, et dame Ermessen:
Trouvé avons ce que nous allons cherchant.

EN et NA furent placés même devant les sobriquets ou les noms fictifs qui étaient donnés à ces personnes qualifiées.

Ainsi Bertrand de Born, qui donne au roi Richard le sobriquet d' OC E NO, OUI ET NON, dit de lui:

EN OC E NO vol guerra mais

Que no fai negus dels Alguais. (1)

Bertrand de Born: Al dous nov.

(N. E. El 14 de junio de 1461 - 
los diputats del General e consell representants lo Principat de Cathalunya. - resposta de hoc o de no)

resposta de hoc o de no, 1461, 14 de juny, los diputats del General,  lo Principat de Cathalunya


Bernard de Ventadour, donnant à la dame qu' il chantait le nom de FIN' AMORS, PUR AMOUR, s' exprime ainsi:
NA FIN' AMORS, fons de bontatz,

Merce ti clam, lai no m' acus. (2)

Bernard de Ventadour: Pus mos coratges.

Et Arnaud de Marueil appelant sa dame SES MERCE, SANS MERCI:

NA SES MERCE, trop s' afortis

Vostre durs cors encontra mey. (3)

Arnaud de Marueil: Cui que fin' amors.


(1) Seigneur oui et non veut la guerre plus
Que ne fait aucun des Alguais.
(*: noms de fameux brigands qui étaient quatre frères.)
(2) Dame pur amour, fontaine de bontés,
Merci je te demande, las! ne m' accuse.

(3) Dame sans merci, trop se renforce
Votre dur coeur contre moi.

Verbes employés substantivement.


A l' exemple de la langue grecque et de la langue latine, les présents des infinitifs furent souvent employés substantivement.

Comme sujets, ils prirent ordinairement l' S final, mais ils ne le prirent pas toujours.

Comme régimes, ils rejetèrent l' S final.

Les régimes indirects furent précédés des prépositions qui les désignent.

Quelquefois l' article fut joint à ces verbes, soit sujets, soit régimes; quelquefois ils furent employés sans articles, ainsi qu'on le pratiquait à l' égard des substantifs mêmes. Voici des exemples de l' infinitif des verbes romans employés substantivement.

Sujets sans articles.
CHANTARS me torna ad afan,

Quan mi soven d' En Barral. (1)

Folquet de Marseille: Chantars.

El dieus d' amor m' a nafrat de tal lansa

Que no m ten pro SOJORNARS ni JAZERS. (2)

Folquet de Marseille: Chantan.

Que VIURES m' es marrimens et esglais,

Pus morta es ma dona n' Azalais. (3)

Pons de Capdueil: De totz caitius.


Sujets avec articles.

Pus LO PARTIRS m' es aitan grieus

Del seignoratge de Peytieus. (4)

Comte de Poitiers: Pus de chantar.

(1) Chanter me tourne à chagrin,
Quand il me souvient de Barral.
(2) Le dieu d' amour m' a blessé de telle lance
Que ne me tient profit le reposer ni le coucher.
(3) Que vivre m' est chagrin et effroi,
Depuis que morte est ma dame Azalais.
(4) Puisque le séparer m' est si pénible
De la seigneurie de Poitou.


Sujets avec article.

Val lo bon cor e 'L GEN PARLARS

E' l merces e l' HUMILIARS
Mais que riquezas ni poders. (1)

Arnaud de Marueil: Si que vos.

Granz affars es LO CONQUERERS,

Mais LO GARDAR es maestria. (2)

Gaucelm Faidit: Chascun deu.

Lanquan la vei, me te 'L VEZERS jauzen. (3)

Pons de Capdueil: Aissi m' es pres.

Sujets au pluriel.

Ben sai qu' a sels seria fer

Que m blasmon quar tan soven chan,

Si lur costavon MEI CHANTAR. (4)

Rambaud d' Orange: Ben sai.

Soffrissetz qu' a vostr' onransa

Fosson mais TUICH MEI CHANTAR. (5)

Gaucelm Faidit: Al semblan.


Rég. Direct.

En mon cor ai UN NOVELET CANTAR

PLANET e LEU e qu' el fai bon auzir

A totz aisselhs qu' en joy volon estar. (6)

Arnaud de Marueil: En mon cor.


(1) Vaut le bon coeur et le gentil parler
Et la merci et le condescendre
Plus que richesse ni pouvoir.
(2) Grande affaire est le conquérir,
Mais le garder est science.
(3) Quand je la vois, me tient le voir jouissant.
(4) Bien je sais qu' à ceux serait dur
Qui me blâment parce que si souvent je chante,
Si leur coûtaient mes chanters.
(5) Souffrissiez qu' à votre honneur
Fussent désormais tous mes chanters.
(6) En mon coeur j' ai un nouveau chanter
Simple et léger et qu' il fait bon ouir
A tous ceux qui en joie veulent être.

Rég. ind. sans article.

AB CELAR et AB SOFFRIR

Li serai hom e servire. (1)

P. Raimond de Toulouse: Altressi.

E tal es EN GRAN POIAR (N. E. chap. pujá, puchá; pujar)

Cui la rod' EN BREU VIRAR

Fai SON POIAR e DESCENDRE. (2)

Giraud de Borneil: Honratz es hom.

Rég. Ind. avec article.

Messatgier, vai, e no m' en prezes meinhs,

S' ieu DE L' ANAR vas mi dons sui temens. (3)

Bernard de Ventadour: Quant erba.

Ma dompna m fo, AL COMENSAR,

Francha e de bella conpaigna. (4)

Bernard de Ventadour: Estat ai.


Aux verbes employés substantivement s' attachent, comme aux véritables substantifs, les pronoms possessifs, démonstratifs, etc., et tous les différents adjectifs; en un mot, ces verbes remplissent entièrement les fonctions des substantifs ordinaires.

La langue romane emploie aussi substantivement les adjectifs, quand elle s' en sert d' une manière impersonnelle; j' en donnerai des exemples dans le chapitre suivant.

(1) Avec celer et avec souffrir
Je lui serai homme-lige et serviteur.
(2) Et tel est en grand monter
A qui la roue en brief tourner
Fait son monter et descendre.
(3) Messager, va, et ne m' en prise moins,
Si moi de l' aller vers ma dame suis craintif.
(4) Ma dame me fut, au commencer,
Franche et de belle société.


Adjectifs

lunes, 25 de marzo de 2019

Gramática de la Lengua Vulgar de España,1559

la Proençal, i Catalana son una mesma lengua.


1559.

117. Gramática de la Lengua Vulgar de España. (Grabadito en madera que representa un
ignente sol, en cuyo centro está la figura del Niño Dios sentado, con el mundo en su mano izquierda: encima de esta empresa, en una línea, este lema: «In sole posuit tabernaculum suum»)
Impresso, en Lovaina por Bartholomé Gravio. M.D.LIX. Con Gracia i priuilegio del Rei. - (Al fin.) Impresso, en Lovaina por Bartholomé Gravio. M.D.LIX.

8.°- 31 hs. útiles sin foliación.- Signs. Aij - diiiij, ó sean 4 pliegos de impresión. Portada.- Texto.

«Cuatro son, i mui diferentes entre si, los lenguajes, en que hoi día se habla en toda España. Al primer lenguaje llaman
Vazquense, que es la lengua de Viscaia, de la Provincia, i de Navarra: tiene su origen esta lengua, i reconosce por madre a la lengua Caldea, según dizen los dotos que la entienden: es mui notorio (como paresce a los graves varones) que esta es la mas antigua lengua entre todas las otras, que se hablan por toda España en este tiempo. Síguese tras esta, la Araviga, que es verdaderamente Hebrea, la qual tiene el lugar segundo, no solo por su antigua y noble descendencia, como también por haver escrito en ella muchos Españoles bien, i agudamente diversas obras en todas las artes liberales: esta se habla en el reino de Granada, i en parte de los reinos del ´Andaluzia (i con diéresis), de Valencia, i Aragón.
La tercera es la lengua Catalana; esta es verdaderamente Francesa, i trahe su origen de la provincia de
Cascoña, de la mui antigua ciudad de Limojes: hablase en ella en los reinos de Cataluña, de Valencia, Mallorca, Menorca, Iviça, Cerdeña, i aun en Napoles, / reinos con un mismo rey / tiene esta lengua su lugar inmediatamente junto a la lengua Araviga (dexando aparte muchas, i mui buenas razones) por esta solo, que, después de los Araves, no se han escrito en toda España tantos, tan buenos, i tan sotiles libros en prosa, i metro, como en esta lengua Catalana, tanto que todos los Italianos a una voz dizen, i confiesan, havér sido los Proençales inventores de sus trobas, de que hoi día tanto se precia la ingeniosa i prudente Italia: i la lengua Proençal, de que ellos hablan, es la mesma Catalana, lo qual ninguno duda, i si lo dudase, se prueva del pie a la mano por las mui antiguas obras de los Proençales, por el Dante, por el Petrarca, por el Bocacho, i principalmente por el veinteno Canto de su Purgatorio del Dante, en el qual haze hablar a su maestro, el gran Limosin, padre de poesia (e con diéresis), el divino Arnoldo Daniel, digo, le haze hablar en lengua de Limojes, o Proençal, do se vée claramente, que la Proençal, i Catalana son una mesma lengua.

«Tan m'abellis vostre cortes deman,
qu'ieu no me puesc ni voill a vos cobrire.
Ieu sui Arnaut, que plor e vau cantan;
consiros vei la passada folor,
e vei jausen lo joi qu'esper, denan.
Ara vos prec, per aquella valor
que vos guida al som de l'escalina,
sovenha vos a temps de ma dolor!
».


la lengua Proençal, de que ellos hablan, es la mesma Catalana
Google translator reconoce el occitano como catalán:







LA DIVINA COMMEDIA
di Dante Alighieri


INFERNO




CANTO I
[Incomincia la Comedia di Dante Alleghieri di Fiorenza, ne la quale tratta de le pene e punimenti de' vizi e de' meriti e premi de le virtù. Comincia il canto primo de la prima parte la quale si chiama Inferno, nel qual l'auttore fa proemio a tutta l'opera.]
Nel mezzo del cammin di nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura,
ché la diritta via era smarrita.
Ahi quanto a dir qual era è cosa dura
esta selva selvaggia e aspra e forte
che nel pensier rinova la paura!
Tant' è amara che poco è più morte;
ma per trattar del ben ch'i' vi trovai,
dirò de l'altre cose ch'i' v'ho scorte.
Io non so ben ridir com' i' v'intrai,
tant' era pien di sonno a quel punto
che la verace via abbandonai.
Ma poi ch'i' fui al piè d'un colle giunto,
là dove terminava quella valle
che m'avea di paura il cor compunto,
guardai in alto e vidi le sue spalle
vestite già de' raggi del pianeta
che mena dritto altrui per ogne calle.
Allor fu la paura un poco queta,
che nel lago del cor m'era durata
la notte ch'i' passai con tanta pieta.
E come quei che con lena affannata,
uscito fuor del pelago a la riva,
si volge a l'acqua perigliosa e guata,
così l'animo mio, ch'ancor fuggiva,
si volse a retro a rimirar lo passo
che non lasciò già mai persona viva.
Poi ch'èi posato un poco il corpo lasso,
ripresi via per la piaggia diserta,
sì che 'l piè fermo sempre era 'l più basso.
Ed ecco, quasi al cominciar de l'erta,
una lonza leggiera e presta molto,
che di pel macolato era coverta;
e non mi si partia dinanzi al volto,
anzi 'mpediva tanto il mio cammino,
ch'i' fui per ritornar più volte vòlto.
Temp' era dal principio del mattino,
e 'l sol montava 'n sù con quelle stelle
ch'eran con lui quando l'amor divino
mosse di prima quelle cose belle;
sì ch'a bene sperar m'era cagione
di quella fiera a la gaetta pelle
l'ora del tempo e la dolce stagione;
ma non sì che paura non mi desse
la vista che m'apparve d'un leone.
Questi parea che contra me venisse
con la test' alta e con rabbiosa fame,
sì che parea che l'aere ne tremesse.
Ed una lupa, che di tutte brame
sembiava carca ne la sua magrezza,
e molte genti fé già viver grame,
questa mi porse tanto di gravezza
con la paura ch'uscia di sua vista,
ch'io perdei la speranza de l'altezza.
E qual è quei che volontieri acquista,
e giugne 'l tempo che perder lo face,
che 'n tutti suoi pensier piange e s'attrista;
tal mi fece la bestia sanza pace,
che, venendomi 'ncontro, a poco a poco
mi ripigneva là dove 'l sol tace.
Mentre ch'i' rovinava in basso loco,
dinanzi a li occhi mi si fu offerto
chi per lungo silenzio parea fioco.
Quando vidi costui nel gran diserto,
«Misereredi me», gridai a lui,
«qual che tu sii, od ombra od omo certo!».
Rispuosemi: «Non omo, omo già fui,
e li parenti miei furon lombardi,
mantoani per patrïa ambedui.
Nacquisub Iulio, ancor che fosse tardi,
e vissi a Roma sotto 'l buono Augusto
nel tempo de li dèi falsi e bugiardi.
Poeta fui, e cantai di quel giusto
figliuol d'Anchise che venne di Troia,
poi che 'l superbo Ilïón fu combusto.
Ma tu perché ritorni a tanta noia?
perché non sali il dilettoso monte
ch'è principio e cagion di tutta gioia?».
«Or se' tu quel Virgilio e quella fonte
che spandi di parlar sì largo fiume?»,
rispuos' io lui con vergognosa fronte.
«O de li altri poeti onore e lume,
vagliami 'l lungo studio e 'l grande amore
che m'ha fatto cercar lo tuo volume.
Tu se' lo mio maestro e 'l mio autore,
tu se' solo colui da cu' io tolsi
lo bello stilo che m'ha fatto onore.
Vedi la bestia per cu' io mi volsi;
aiutami da lei, famoso saggio,
ch'ella mi fa tremar le vene e i polsi».
«A te convien tenere altro vïaggio»,
rispuose, poi che lagrimar mi vide,
«se vuo' campar d'esto loco selvaggio;
ché questa bestia, per la qual tu gride,
non lascia altrui passar per la sua via,
ma tanto lo 'mpedisce che l'uccide;
e ha natura sì malvagia e ria,
che mai non empie la bramosa voglia,
e dopo 'l pasto ha più fame che pria.
Molti son li animali a cui s'ammoglia,
e più saranno ancora, infin che 'l veltro
verrà, che la farà morir con doglia.
Questi non ciberà terra né peltro,
ma sapïenza, amore e virtute,
e sua nazion sarà tra feltro e feltro.
Di quella umile Italia fia salute
per cui morì la vergine Cammilla,
Eurialo e Turno e Niso di ferute.
Questi la caccerà per ogne villa,
fin che l'avrà rimessa ne lo 'nferno,
là onde 'nvidia prima dipartilla.
Ond' io per lo tuo me' penso e discerno
che tu mi segui, e io sarò tua guida,
e trarrotti di qui per loco etterno;
ove udirai le disperate strida,
vedrai li antichi spiriti dolenti,
ch'a la seconda morte ciascun grida;
e vederai color che son contenti
nel foco, perché speran di venire
quando che sia a le beate genti.
A le quai poi se tu vorrai salire,
anima fia a ciò più di me degna:
con lei ti lascerò nel mio partire;
ché quello imperador che là sù regna,
perch' i' fu' ribellante a la sua legge,
non vuol che 'n sua città per me si vegna.
In tutte parti impera e quivi regge;
quivi è la sua città e l'alto seggio:
oh felice colui cu' ivi elegge!».
E io a lui: «Poeta, io ti richeggio
per quello Dio che tu non conoscesti,
a ciò ch'io fugga questo male e peggio,
che tu mi meni là dov' or dicesti,
sì ch'io veggia la porta di san Pietro
e color cui tu fai cotanto mesti».
Allor si mosse, e io li tenni dietro.

Dante Alighieri La Divina Comedia, castellano