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lunes, 9 de octubre de 2023

Pierre, Peire; d' Alvernha, Alverne, Auvergne (1130 - 1190)

Pierre, Peire; d' Alvernha, Alverne, Auvergne

Pierre, Peire; d' Alvernha, Alverne, Auvergne

 

En estiu quan crida 'l jais,

E reviu per mieg los plais

Jovens ab la flor que nais,

Adoncs es ben dregz qu' om lais

Fals' amor enguanairitz

Ab volpilhos acropitz.


Li sordeior e 'ls savais

An lo mielhs e 'l meinhs del fais,

Pauc so prezon qui s n' irais;

Amarai, pus non puesc mais,

Que de tal amor sui guitz

Don sai que serai trahitz.


Pres ai estat en caslar,

Ab so que no y aus estar

Empero non puesc mudar;

De mos enemicx no 'l guar,

Qu' en auta roca es bastitz,

E ja non er assalhitz.


Si 'l portiers me vol jurar

Qu' autrui no i laisses intrar,

Segurs pogra guerreyar;

Mas al sagrament passar

Tem que serai escarnitz,

Que mil vetz en sui falhitz.


Lai sui plevitz e juratz

Qu' ieu non am vas autre latz,

Mas d' aisso es grans pechatz,

Qu' ieu am e no sui amatz;

Totz temps ai fag plaitz e ditz,

Per qu' ieu sui gent acuillitz.


Adoncx dey querre solatz

De que sia mais prezatz,

Quar en tal hora fui natz

Qu' anc non puec amar en patz;

E platz me quar sui issitz

De la terra on fui noiritz.


Amia m lais dieus trobar

On ja no m puesca fizar,

Et, on plus la 'n tenrai car,

Que pens de mi enguanar.

Adoncx mi tenc per guaritz,

Quan mi ment tot quan me ditz.


Assatz a que cavalguar

Qui autra la vol sercar,

Qu' en tan col cels clau la mar,

Non pot hom gaire trobar

Que non sion camjairitz

O ves drutz o ves maritz.

Totz temps deu esser marritz 

Qui d' aital amor es guitz.

//

https://fr.wikipedia.org/wiki/Peire_d%27Alvernha

Peire d’Alvernha est un troubadour (né vers 1130 et décédé vers 1190, actif de 1149 à 1170) dont 21 ou 24 œuvres en occitan nous sont parvenues. Originaire d'Auvergne, il a parcouru toutes les grandes cours des territoires occitans et espagnols.

Son style, le trobar clus, est souvent ésotérique et complexe.

Il est le premier troubadour mentionné par son nom dans la Divine comédie de Dante.

D’après sa vida, Peire était le fils d’un bourgeois du diocèse de Clermont. Comme attesté également dans sa vida, sa popularité fut grande durant sa vie et même après. On le disait bel homme, charmant, sage et instruit, et voyagea en Espagne. Durant son séjour en Espagne il fut présent à la cour d’Alphonse VII de León et Castille et de son fils Sanche III de Castille en 1157–1158. L’auteur de sa vida considère ses poèmes comme étant les meilleurs jusqu’à Giraut de Bornelh et ses mélodies comme étant les meilleures de tous les temps. Le biographe anonyme note que ses informations sur les dernières années de Peire lui viennent de Robert Dauphin. Il a été suggéré que celui-ci soit l’auteur de sa vida.

D’après l’autre troubadour Bernart Marti, Peire était entré jeune dans la vie religieuse, mais avait quitté les Ordres pour une vie de ménestrel itinérant. Il se peut qu’il soit la même personne que le Petrus d'Alvengue et le Petrus de Alvernia qui apparaissent dans les documents retrouvés à Montpellier datés de 1148. Il semblerait que Peire a eu les faveurs de la famille régnante de la couronne d'Aragon, et ses poèmes contiennent des allusions aux comtes de Barcelone et de Provence. Il a peut-être suivi la mode des seigneurs de Montpellier de l’époque qui, en tant que vassaux du Comte de Toulouse, étaient en faveur de l’Aragon. Au même moment, Peire gagna le support de Raymond V de Toulouse. Durant ses errances, il se peut qu’il ait passé du temps à Courtezon, à la cour de Raimbaut d'Orange, noble et troubadour.

Peire vécut jusqu’à un âge avancé (60), et fit pénitence avant sa mort.

Œuvres:

Elles ont été composées entre 1149 et 1170 en ancien occitan.

Peire écrivit principalement des cansos qui, ainsi qu’il est indiqué dans sa vida, étaient appelées vers à cette époque. Il inventa également la
«chanson pieuse» et écrivit 6 poèmes de ce type parlant des thèmes sérieux de la religion, de la piété, et de la spiritualité. Même dans ses œuvres plus profanes, on peut détecter l’influence moralisatrice de Marcabru, avec qui il a pu être en relation dans ses dernières années. Une des dernières chansons de Marcabru est une satire d’une des premières de Peire d’Alvernhe. La complexité de Marcabru fut également transmise à Peire.

L'œuvre de loin la plus célèbre de Peire d’Alvernhe est Chantarai d'aquest trobadors, un sirventès écrit à Puivert (Puoich-vert) dans lequel il ridiculise 12 troubadours contemporains et fait son propre éloge. Il a été conjecturé que cette pièce fut d’abord représentée en présence des 12 poètes ridiculisés, à la fin de l’été 1170 tandis qu’une ambassade menant Aliénor d'Angleterre, la fille d’Henri II d'Angleterre, à son promis espagnol Alphonse VIII de Castille, séjournait à Puivert. Le Moine de Montaudon (Pierre de Vic) composa plus tard une parodie da la satire de Peire, Pos Peire d'Alvernhl a chantat.

Chantarai d'aquest trobadors est considéré presque universellement aujourd’hui comme une pièce parodique et pas comme une critique littéraire ou artistique sérieuse. L’obscurité de la plupart des poètes ridiculisés et l’attaque de caractéristiques personnelles comme l’apparence et les manières a accrédité l’idée que la parodie ait été faite en présence des 12 victimes, accréditant d’autant plus le fait que ça ait été une parodie amiable. Au-delà des critiques sur la personne, beaucoup de critiques lancées par Peire portant sur les œuvres, notamment celles de Bernard de Ventadour et Raimbaut d'Orange.

La vida de Peire le dépeint comme un chanteur accompli et le meilleur compositeur d’alors de mélodies pour vers. Le fameux Chantarai d'aquest trobadors contient une tornada finale indiquant sa nature musicale, bien que sa propre mélodie n’ait pas survécu.

Seules 2 mélodies de Peire nous sont parvenues : l’une pour Chantarai d'aquest trobadors, une canso, et l’autre pour sa tenson. Les notations modernes de chacune sont fournies par Aubrey, La musique des troubadours.

Globalement, la musique de Peire est davantage mélismatique que la musique typique des troubadours, et elle mime le style trobar clus de ses paroles.


domingo, 2 de junio de 2024

Lexique roman; Membre, Menbre, Nembre - Sotzamenar


Membre, Menbre, Nembre, s. m., lat. membrum, membre.

Non ai membre no m fremisca ni ongla.

A. Daniel: Lo ferm voler. 

Je n'ai membre qui ne me frémisse ni ongle. 

Los nembres e la testa pesseron al enfan. V. de S. Honorat.

Les membres et la tête ils brisèrent à l'enfant.

Fig. Totz em membres d' un cors dont Jhesu Crist es caps.

V. et Vert., fol. 57. 

Tous nous sommes membres d'un corps dont Jésus-Christ est tête.

Non podem esser menbre de nostre Redemptor, si no nos tenem ab nostre proesme. Trad. de Bède, fol. 64. 

Nous ne pouvons être membres de notre Rédempteur, si nous ne nous tenons avec notre prochain.

- Verge, membre viril.

Las trenas son lascas, et lo membres s' esten e esdeve grans.

Liv. de Sydrac, fol. 103.

Les ligaments sont lâches, et le membre s'étend et devient grand.

- Terme de grammaire.

Partimens es questios que ha dos membres contraris.

Leys d'amors, fol. 40. 

Le jeu-parti est une question qui a deux membres contraires.

- Sorte de ponctuation.

Membres non es autra causa sino una maniera de ponch apelat colum.

Leys d'amors, fol. 14.

Le membre n'est autre chose sinon une manière de point appelé colum.

CAT. Membre. ESP. PORT. Miembro. IT. Membro.

(chap. Membre, membres; miembro, miembros, miembra, miembres.)

2. Membrut, adj., membru.

Oncas luns hom no vic cavayer si membrut. Roman de Fierabras, v. 981.

Oncques nul homme ne vit chevalier si membru.

ANC. FR. Au surplus un asne bien fait,

Bien membru, bien gras, bien refait. 

Satyre Ménippée, p. 216. 

CAT. Membrud. ESP. PORT. Membrudo. IT. Membruto. 

(chap. Membrut, membruts, membruda, membrudes.)

3. Dismembramen, s. m., démembrement, séparation, distinction.

Dis l' angel: “Aquels que son mes en aquest potz, non aura dismembramen d' elhs.” Revelatio de las penas d'yfern.

L'ange dit: “Ceux qui sont mis dans ce puits, il n'y aura pas de distinction d'eux.” 

CAT. Desmembrament. ESP. Desmembramiento. IT. Smembramento.

(chap. Desmembramén, desmembramens.)

4. Desmembrar, v., démembrer, écarteler, mettre en pièces.

Elh lo fe desmembrar, et, ab los manganels, elh lo fe gitar dins la ciutat.

Philomena. 

Il le fit écarteler, et, avec les mangoneaux, il le fit jeter dans la cité.

(chap. Ell lo va fé desmembrá, y, en los manganells, ell lo va fé (gitá) tirá a dins de la siudat.)

Part. pas. Silh que jutgo los malvatz homes de lor faitz leyalmen, jaci' aisso qu' ilh sion desfah o desmembrah, ilh non pecco. 

Liv. de Sydrac, fol. 133. 

Ceux qui jugent loyalement les méchants hommes touchant leurs actions, bien qu'ils soient détruits ou écartelés, ils ne pèchent pas.

Car mays amaria esser ades totz desmembratz.

Roman de Fierabras, v. 664. 

Car j'aimerais davantage être incontinent tout mis en pièces.

ANC. FR. Trente escuyers qui... desmembrent des oyes, oysons, chapons, etc. Hist. macar., t. 1, p. 24.

CAT. ESP. PORT. Desmembrar. IT. Dismembrare. 

(chap. Desmembrá: desmembro, desmembres, desmembre, desmembrem o desmembram, desmembréu o desmembráu, desmembren; desmembrat, desmembrats, desmembrada, desmembrades.)

Menar, v., lat. minare, mener, conduire, emmener. 

En paradis vos deurian menar, 

Si, per merce, nuls hom hi deu intrar. 

Rambaud de Vaqueiras: Honrat marques.

En paradis vous devraient mener, si, par merci, nul homme y doit entrer.

Si ja podetz d'esta terra 

En Bascol traire ni menar, 

Veus mos cors per justiziar.

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas. 

Si jamais vous pouvez de cette terre le seigneur Bascol tirer et emmener, voici ma personne pour justicier. 

Fig. Vauc lai o 'l cors mi mena.

Bertrand de Born: Cazutz sui.

Je vais là où le coeur me mène. 

Loc. fig. Proeza, cossi us vei rota

E menar de tort en travers.

Pierre d'Auvergne: Bel m'es.

Prouesse, comme je vous vois brisée et mener de tort en travers.

Mot ben enseynat 

De menar sancta vida.

V. de S. Honorat.

Moult bien enseignés à mener sainte vie.

Ce verbe était en outre employé dans un grand nombre d'autres locutions, dans lesquelles il recevait des acceptions différentes; voici les principales:

Li mena gran festa. V. de S. Honorat. 

Lui fait grande fête.

Lai venc lo rei sa felnia menar. Poëme sur Boèce. 

Là vint le roi sa félonie montrer. 

Menarai si las mans e 'ls bratz 

Tro paus tot mon afar en patz.

Le Dauphin d'Auvergne: Del mieg.

Je ferai tant des mains et des bras jusqu'à ce que je pose mon affaire en paix.

Quan non poirai menar la lengua.

Folquet de Marseille: Senher Dieus. 

Quand je ne pourrai remuer la langue. 

Menan a fuec e a barrey. V. de S. Honorat. 

Mettent à feu et à dévastation. 

Mena tos secretz ab sabis homes. Trad. de Bède, fol. 75. 

Confie tes secrets à sages hommes. 

Tot o mena a plom et a livell et a drecha linha. V. et Vert., fol. 59.

Tout cela il mène à plomb et à niveau et à droite ligne.

Las autras gens meno gran solatz entorn lo taulier.

Las autras gens que menon la gran festa an ganre d' esturmens.

Liv. de Sydrac, fol. 31. 

Les autres gens mènent grande joie autour du tablier.

Les autres gens qui mènent la grande fête avec beaucoup d'instruments.

Menan gran baudor per tota la ciutat. V. de S. Honorat. 

Mènent grande allégresse par toute la cité.

Dol menan,

Venc Galvans am sos companos. Roman de Jaufre, fol. 4. 

En menant affliction, Gauvain vint avec ses compagnons.

Bauzadors e bauzatz 

Valor menon derreira.

B. Sicart de Marjevols: Ab greu. 

Trompeurs et trompés mènent mérite derrière. 

Loc. fig. Menet tan lo barutel,

Que senti si grossa d'enfant.

V. de S. Honorat. 

Elle mena tant le blutoir qu'elle se sentit grosse d'enfant.

Tot ginhozamens

Menar mon adversari a descofizemens. 

Pierre de Corbiac: El nom de.

Tout ingénieusement mener mon adversaire à déconfiture.

Part. pas. Aissilh de Lombardia

Mai volon esser be menat 

Per rey, que per comte forsat. 

Bertrand de Born: Ieu chan qu' el reys.

Ceux de Lombardie plus veulent être bien menés par roi, que par comte contraints. 

Loc. Can l' enten l' almiran, gran joya n'a menada. 

Roman de Fierabras, v. 2755. 

Quand l'émir l'entend, grande joie il en a montrée. 

Es ben menatz estra ley 

Qui ten car so que l' avilis.

Arnaud de Marueil: Cui que. 

Est bien mené hors la loi celui qui tient cher ce qui l'avilit.

ANC. FR. Ceulx où le mayre l'aura menet pour eulx adjourner. 

Charte de Valenciennes, de 1114, p. 398.

Les compainnun de lui seront menet à tei; il serunt menet en leesce.

Anc. trad. du Psaut., Ms. n° 1, ps. 44.

Fors de mener jolivetés. Roman de la Rose, v. 8481.

ANC. ESP.

Otros que menaban simios è xafarrones.

Poema de Alexandro, cop. 1798.

CAT. Menar. ESP. MOD. PORT. Menear. IT. Menare.

(chap. Menejá: menejo, meneges, menege, menegem o menejam, menegéu o menejáu, menegen; menejat, menejats, menejada, menejades.)

2. Mena, s. f., manière, façon.

Un vers farai de tal mena,

On vuelh que mos sens paresca.

Rambaud d'Orange: Un vers. 

Je ferai un vers de telle manière, où je veux que mon sens paraisse.

Tan vos sai lauzengier

E fait d' amorosa mena,

Qu' ieu cug que de cavalier

Siatz devengutz camjaire.

T. de la Comtesse de Die et de Rambaud d'Orange: Amicx. 

Tant je vous sais flatteur et fait d' amoureuse façon, que je crois que de chevalier vous soyez devenu changeur.

CAT. IT. Mena. (chap. Manera, maneres. ESP. Manera, maneras.)

3. Menaire, Menayre, Menador, s. m., meneur, conducteur.

Tertullien a employé le mot latin minator en ce sens.

Ieu, hom mounier, ho menaire, o farinier.

Cartulaire de Montpellier, fol. 140. 

Moi, homme meunier, ou meneur, ou farinier. 

Lai intret la reina ab sa seror, 

E remairo defors siei menador.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 90. 

Là entra la reine avec sa soeur, et restèrent dehors ses conducteurs.

Fig. Car el era menayres de la paraula. 

Trad. des Actes des apôtres, ch. 14.

Car il était conducteur de la parole. 

ANC. FR. Tant ont alé, que lor meneres 

Les a mis en la court au roi.

Roman du Renart, t. IV, p. 46.

ESP. Menador. IT. Menatore. (chap. Conductó, portadó, menejadó.)

4. Amenar, v., amener, guider, conduire.

Vengro siei cassador de cassar, et amenero CCC bestias salvayas.

Philomena.

Vinrent ses chasseurs de chasser, et amenèrent trois cents bêtes sauvages.

Karles a sos baros en la ost amenatz. Roman de Fierabras, v. 44. 

Charles a amené ses barons à l'armée. 

Fig. Diables s' esforsa coment tire als efernals tormens toz aquels que pot eschalfar ni amenar als vices. Trad. de Bède, fol. 82. 

Le diable s'efforce comment il tire aux infernaux tourments tous ceux qu'il peut échauffer et amener aux vices.

Per joi de la verdura,

Qu' el bel temps clars nos amena.

Lamberti de Bonanel: Pois vei.

Par joie de la verdure, que le beau temps clair nous amène.

Foudatz vos amena,

Quar aissi vos partetz d'amor. 

T. de P. d'Auvergne et de B. de Ventadour: Amicx. 

Folie vous guide, puisque ainsi vous vous séparez d'amour. 

Prov. Cossirers amena vellieza davan tems. Trad. de Bède, fol. 60.

Souci amène vieillesse avant le temps. 

Part. pas. Amenatz et conduigs ad aiso. 

Tit. de 1263. DOAT, t. CVI, fol. 209.

Amenés et conduits à ceci.

ANC. CAT. Amenar. ANC. IT. Amenare. (chap. Portá, conduí, menejá.)

5. Amenament, s. m., maison de louage, logement.

Estet, per tot l'espazi de dos ans, en son amenament.

Trad. des Actes des apôtres, ch. 28. 

Il demeura, par tout l'espace de deux ans, dans son logement.

6. Demenar, v., mener, conduire, guider, diriger, amener.

Qui vol corteza vida 

Demenar ni grazida.

Arnaud de Marueil: Razos es.

Qui veut mener courtoise vie et agréable. 

Qui per compas

No sap lo segle demenar.

Pierre d'Auvergne: Bel m'es. 

Qui par compas ne sait le siècle diriger.

- Exprimer, faire éclater.

Lo rossignolet...

Auiatz lo joi que demena;

Tota nuoit chanta sotz la flor. 

T. de P. d'Auvergne et de B. de Ventadour: Amicx. 

Le rossignolet..., oyez la joie qu'il fait éclater; toute la nuit il chante sous la fleur.

- Agiter, secouer, tourmenter.

Sos drapels 

Demena.

Guillaume de Tudela. 

Agite ses drapeaux.

Fig. Si deves morir del mal que ti demena. V. de S. Honorat. 

Si tu dois mourir du mal qui te tourmente.

- Manifester, produire.

Aquesta misericordia demenam principalament en tres maneiras.

Trad. de Bède, fol. 17. 

Cette miséricorde nous manifestons principalement en trois manières.

ANC. FR. Quant pot parler, grand dol demeine. 

Marie de France, t. 1, p. 268. 

Entre temps que le noble duc de Bourgongne demenoit sa guerre.

Monstrelet, t. III, fol. 54.

Li mien rein cangiet sunt, e jo à nient démenet sui.

Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 72.

Quand je deusse bonne chière 

Demener en compaignie, 

Je n'en fais que la manière.

Charles d'Orléans, p. 137.

Et pensez que tous les propos ne furent point demenés sans aprêter à rire à ceux qui estoient présents.

Contes de Bonav. Desperriers, nouvelle XC. 

IT. Dimenar.

7. Demenament, s. m., direction, tendance.

Vist e regardat lo demenament de la causa, de letras et de cartas.

Tit. de 1261. DOAT, t. LXXIX, fol. 26. 

Vu et examiné la direction de la cause, par lettres et par chartes.

8. Malmenar, v., malmener, maltraiter, tourmenter, conduire mal. Agrevion e malmenon, e fan rezemer la paura gen. V. et Vert., fol. 17.

Accablent et malmènent, et font rédimer la pauvre gent.

Fig. Amicx, s' acsetz un cartier

De la dolor que m malmena. 

T. de la Comtesse de Die et de R. d'Orange: Amicx. 

Ami, si vous eussiez un quartier de la douleur qui me tourmente.

Sap be mi dons et Amors

Qu'ieu de re 

Vas leis no m malme.

Folquet de Marseille: Ab pauc. 

Sait bien ma dame et Amour que moi en rien envers elle ne me conduis mal.

- Injurier, insulter.

Pus qu' a Dieu son vot non tenes,

Et qu' en tos fatz lo malmenes.

P. Cardinal: Jhesum Crist. 

Puisque à Dieu son voeu tu ne tiens pas, et qu'en tes actions tu le malmènes.

Part. pas. Batutz, feritz e malmenatz. V. de S. Honorat. 

Battu, frappé et maltraité.

ANC. ESP.

Que li diesse conseio ca era malmenado. V. de S. Millán, cop. 169.

ANC. CAT. Malmenar. IT. Malmenare. (chap. Malportá, portá mal, mal conduí, etc.)

9. Remenar, v., ramener, introduire, repasser, remonter, rebrousser. Humors que no s podo remenar dins les termes.

Ab aquesta fan cessar tempestas et remenar fluvis.

Eluc. de las propr., fol. 80 et 185.

Humeurs qui ne peuvent se ramener dans les bornes.

Avec celle-ci font cesser les tempêtes et rebrousser les fleuves.

Part. pas. Aiatz un fil dins remenat 

De trama, e d'aital mezura 

Qu'en puesca far al col sentura. 

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Ayez un fil de trame introduit dedans, et de telle mesure qu'il en puisse faire au cou ceinture.

Es remenada e purgada enans que sia messa el granier.

V. et Vert., fol. 66.

Est repassée et nettoyée avant qu'elle soit mise au grenier.

CAT. Remenar. IT. Rimenare. (chap. Remená : remoure : regirá; remeno, remenes, remene, remenem o remenam, remenéu o remenáu, remenen; remenat, remenats, remenada, remenades.)

10. Arremenar, Aremenar, v., diriger, conduire.

Arremenet ab si LXX M. cavayers. Philomena.

Conduisit avec soi soixante-dix mille cavaliers.

- Retenir, ne pas oublier.

Volhas me doncs be escotar,

Entendre et aremenar

So que us diray d' aquest santor.

V. de S. Alexis. 

Veuillez donc bien m' écouter, comprendre et retenir ce que je vous dirai de ce saint.

- Arrêter. 

Part. pas. Entro sus a Martiple no s son aremenatz.

Roman de Fierabras, v. 2246. 

Jusque sus à Martiple ils ne se sont pas arrêtés.

11. Sotzamenar, v., introduire en fraude, amener en dessous.

Part. pas. Los sotzamenatz fraires.

Trad. de l'Épître de S. Paul aux Galates.

Les frères introduits en fraude (intrus).

sábado, 14 de septiembre de 2024

Persona - Petar

  

Persona, s. f., lat. persona, personne.

Si que anc jorn no fon persona a cui ela parles ni demandes de lui.

V. de Pons de Capdueil. 

De sorte qu'oncques jour (jamais) ne fut personne à qui elle parlât ni s' informât de lui.

Un sirventes farai d'una trista persona. 

Palais: Un sirventes. 

Un sirvente je ferai sur une triste personne.

Mas anc non vist menar son par dol a persona. V. de S. Honorat.

Mais oncques vous ne vîtes mener son pareil deuil à personne.

- Corps, individu.

Li vestiment son saint, mas fals' es sa persona. 

Le Dauphin d'Auvergne: Vergoigna aura.

Les vêtements sont saints, mais faux est son individu.

Loc. Ieu, qu' en pert lo cor e la persona. 

Rambaud de Vaqueiras: D'amor no.

Moi, qui en perds le coeur et le corps. 

Adv. comp. Fassa hom gach en persona.

Tit. de 1412. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 209.

Qu'on fasse guet en personne.

- Terme de théologie.

Lo Senher qu'es una persona en tres. 

Aimeri de Peguilain: Era par ben. 

Le Seigneur qui est une personne en trois. 

De Nazareth reys Jhesus, 

Pair' en tres personas, us 

E Filhs e Sanhs Esperitz.

Pierre d'Auvergne: Dieus vera. 

De Nazareth roi Jésus, un, en trois personnes, Père et Fils et Saint-Esprit.

- Terme de grammaire.

Aici finis en las tres personas el singular del temps presen del indicatiu.

Gramm. provençal.

Ainsi finit avec les trois personnes le singulier du temps présent de l'indicatif.

CAT. ESP. Persona. PORT. Pessoa. IT. Persona. (chap. Persona, persones.)

2. Personatge, Personage, s. m., personnage.

Lo dit personatge trames devers lo visconte. 

Chronique des Albigeois, col. 16.

Ledit personnage transmis devers le vicomte.

D'un personage a lui fidel.

Fors de Béarn, p. 1074.

D'un personnage à lui fidèle.

CAT. Personatge. ESP. Personage (personaje). PORT. Personagem. 

IT. Personaggio. (chap. Personaje, personajes; personachepersonaches.)

3. Personal, adj., lat. personalis, personnel.

Execution tant personal coma autra per deutes.

Statuts de Provence. Julien, t. II, p. 490. 

Exécution tant personnelle comme autre pour dettes.

Las dictios dels verbs personals. Leys d'amors, fol. 56. 

Les termes des verbes personnels. 

Subst. Personal val mays qu' impersonal. Leys d'amors, fol. 75. Personnel vaut mieux qu'impersonnel. 

CAT. ESP. Personal. PORT. Pessoal. IT. Personale. 

(chap. Personal, personals.)

4. Personalment, adv., personnellement.

Adjornar personalment per denant lui.

Tit. du XIVe siècle. DOAT, t. IX, fol. 167. 

Ajourner personnellement par devant lui. 

CAT. Personalment. ESP. Personalmente. PORT. Pessoalmente. 

IT. Personalmente. (chap. Personalmen.)

5. Personalitat, s. f., lat. personalitatem, personnalité.

Aquesta pluralitatz significa motas personalitatz.

Leys d'amors, fol. 54. 

Cette pluralité signifie de nombreuses personnalités.

Angel ha... perfiecha personalitat. Eluc. de las propr., fol. 9. 

(chap. L' ángel té... perfecta personalidat.) 

Ange a... parfaite personnalité.

(chap. Personalidat, personalidats. ESP. Personalidad.)

6. Personat, Perzonat, s. m., personnat, bénéficier.

Per los personatz

O dic o per prelats.

G. Riquier: Pus Dieu.

Pour personnats je le dis ou pour prélats.

- Adj. Qualifié, élevé en dignité.

Aitan be son perzonatz.

P. Vidal: Abril issic. 

Si bien ils sont qualifiés.

CAT. Personat. ESP. Personado. (chap. Personat, personats, personada, personades : personalidat, personalidats : gen importán; 

benefactó, benefactós, benefactora, benefactores.)

7. Despersonar, v., dépeupler.

Lo reierme de Fransa desfai e despersona.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 1.

Le royaume de France détruit et dépeuple.

(chap. Despoblá: despoblo, despobles, despoble, despoblem o despoblam, despobléu o despobláu, despoblen; despoblat, despoblats, despoblada, despoblades. Contrari: poblárepoblá.)

Tarragona estabe casi despoblada al siglo XI, pero mos ham de creure que senturia y mija después ya estabe plena de gen per a "repoblá" Valénsia.

3. Impersonal, adj., lat. impersonal, impersonnel.

L' infinitius es impersonals, so es ses persona.

Del verb impersonal no tractem.

(chap. L'infinitu es impersonal, aixó es sense persona.

Del verbo impersonal no tratem.)

Leys d'amors, fol. 75 et 90.

L'infinitif est impersonnel, c'est-à-dire sans personne.

Du verbe impersonnel nous ne traitons pas.

CAT. ESP. Impersonal. PORT. Impessoal. IT. Impersonale.

(chap. In + personal, n se fa m dabán de la p: impersonal, impersonals.)


Perspectiu, adj., du lat. perspectus, perspectif, qui a rapport à la perspective. 

Segon que demostra la sciencia perspectiva.

Eluc. de las propr., fol. 107. 

Selon que démontre la science perspective.

(chap. Perspectiu, perspectius, perspectiva, perspectives.)

2. Perspectiva, s. f., perspective, traité de perspective. 

Segon que ditz Alacen en sa perspectiva. Eluc. de las propr., fol. 14.

Selon que dit Alacen en sa perspective.

(chap. Perspectiva, perspectives.)


Pertus, Pertuis, s. m., du lat. pertusus, pertuis, trou, crevasse. 

Aia al mieh luoc un pertus. Liv. de Sydrac, fol. 138.

Qu'il y ait au milieu un trou.

Tu qu' estas com fan rat en pertus.

G. Rainols d'Apt: A tornar m' er.

Toi qui demeures comme font rats en trou.

Per un pertuis de taraire.

Marcabrus: Auias de chan. 

Par un pertuis de tarière. 

ANC. FR. Li berteisches garnir, è li pertuz garder. Roman de Rou, v. 4261. Dans les pertuis de ton tronc.

Ronsard, t. I, p. 498.

Par le petit pertuis d'un gran tuyau percé. 

Premières Œuvres de Desportes, fol. 242.

IT. Pertuso, pertugio. (N. E. Véase el puerto Perthus, Pertús : tajo, raja, apertura. Chap. Cribassa, cribasses; tall, talls; bada, bades; forat, forats.)

Perthus, Pertús


2. Pertusos, adj., poreux.

Sucre... es pertusos, e fon de leu. Eluc. de las propr., fol. 228. 

Sucre... est poreux, et fond facilement.

(chap. Lo sucre... es porós, y se fon fássilmen.)

3. Pertusar, v., percer, trouer, perforer, cribler.

Darz d'acer voill que ill pertus la pansa.

Lanza: Emperador avem.

Je veux que dard d'acier lui perce la panse.

Ambas las nars li pertuzatz.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Les deux narines vous lui percez.

Part. pas.

Non es mes en bassac pertussat.

G. Rainols d'Apt: Auzir cugei.

N'est pas mis en bissac troué.

Quan be se dreça, lo cel n' a pertusat. Poëme sur Boèce.

Quand bien elle se dresse, le ciel elle en a percé. 

Fort destreg de lebrozia que l' a tot pesseiat e pertuzat.

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 3.

Fortement étreint de lèpre qui l' a tout brisé et criblé.

ANC. FR. Nulz vers ne la puet pertuisier

Ne son vernis vermenuisier.

Jehan de Meung, Trésor, v. 634.

Faisant parler dessous ses divins doigts 

Un chalumeau pertuisé par neuf fois.

Scevole de Sainte-Marthe, p. 69.

IT. Pertugiare.

Peryodus, s. m., périodus, sorte de ponctuation qui correspondait au point et virgule.

Peryodus es us ponchs ab una tirada, so es ab una vergueta tirada ad enjos (N. E. Algo parecido a ĭ). Leys d'amors, fol. 144.

Le périodus est un point avec un tiret, c'est-à-dire avec une petite barrette tirée en dessous (ĭ).


Pes, Pez. f., lat. pix, poix, glu, colle.

Apres aiatz de pes fort neta.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Après ayez de la poix fort nette.

Qui tocha la pez. Trad. de Bède, fol. 35.

Qui touche la poix.

ESP. PORT. Pez. IT. Pece. (chap. La pez es una pega que se fique a dins de les botes de cuero; tamé se li pot di brea, que se fa aná per a calafatá o embreá barcos o barques.)

2. Pegz, s. f., poix.

Saumada de pegz.

Cartulaire de Montpellier, fol. 114. 

Charge de poix.

3. Pega, Peja, s. f., lat. pice, résine. 

Pega es humor de pi, per decoctio de foc negra et indurzida.

Eluc. de las propr., fol. 218. 

Résine est suc de pin, par décoction de feu noire et durcie.

- Poix, colle, glu.

Pudion a pegua e a solpre. Revelatio de las penas d'yferns.

(chap. Putíen (pudíen, féen pudó) a pega y a sofre.)

Puaient à poix et à soufre.

Lo pegairos dona, l' an, de leida, II massas de peja.

Charte de Besse en Auvergne, de 1270.

Le marchand de poix donne, par an, de leude, deux masses de poix.

ANC. FR. Il estoit noir comme peige bouillie. 

Roman français de Fierabras, liv. II, part. III, c. 6 et 7. 

CAT. ESP. Pega. (chap. Pega, pega grega per a empeltá; pegues; pegamento, pegamentos; cola, coles.)

4. Pegar, v., lat. picare, poisser, goudronner, enduire, cirer. 

Una caysseta mandet far,

E vay la defora pegar.

V. de S. Honorat.

Une cassette il commanda de faire, et va la poisser extérieurement.

CAT. ESP. PORT. Pegar. (chap. Apegá, pegá; apego, apegues, apegue, apeguem o apegam, apeguéu o apegáu, apeguen; apegat, apegats, apegada, apegades.)

5. Pegairos, adj., marchand, fabricant de poix.

Lo pegairos dona, l' an, de leida, II massas de peja.

Charte de Besse, en Auvergne, de 1270. 

Le marchand de poix donne, par an, de leude, deux masses de poix.

6. Empeguir, v., poisser, oindre, frotter, s'embrouiller.

Fig. Don fassa home empeguir. 

Vos, sitot non an sazo 

Lur dig, no vulhatz enpeguir. 

Els s' empeguisson de plazer.

P. Vidal: Abril issic. 

Dont il fasse homme s'embrouiller. 

Vous, quoique n'ont pas (ne soient pas de) saison leurs propos, ne veuillez pas vous embrouiller. 

Ils s'embrouillent à plaisir.

Part. pas. Mentr' aissi son enpeguit.

P. Vidal: Abril issic. 

Tandis qu'ils sont ainsi embrouillés. 

ANC. FR. Vous me semblez à une souris empegée; tant plus elle s'efforce soy dépestrer de la poix, tant qu'elle s'en emberne. 

Rabelais, liv. III, ch. 36. 

ANC. CAT. Empeguir.

7. Empegar, Enpegar, Empezar, Enpezar, poisser, goudronner, enduire, empeser.

Ni 'ls capels blans engrezar ni enpezar, ni 'ls negres colrar ab pega non farem.

Ieu non empezarai ni farai empezar alcun capel.

Cartulaire de Montpellier, fol. 144.

Nous ne ferons ni oindre ni goudronner les chapeaux blancs, ni colorer les noirs avec de la poix.

Je ne goudronnerai ni ferai goudronner aucun chapeau.

Pega naval apta per linir et enpegar naus. Eluc. de las propr., fol. 218. Poix navale apte à enduire et goudronner navires. 

CAT. ESP. Empegar. IT. Impeciare.

8. Empeguntar, v., poisser, enduire de poix.

Part. pas. Una caxeta empeguntada

E calefatada.

V. de S. Honorat.

Une petite caisse enduite de poix et calfatée.

CAT. ESP. Empeguntar.


Pessa, Peza, s. f., pièce, morceau, lambeau. 

Voyez Denina, t. III, p. 58.

Lo mort, e 'nporta 1 pessa e pueys autra. V. et Vert., fol. 24. 

Le mord, et emporte une pièce et puis l'autre. 

Loc. prov. Per V sols a om la pess' e 'l pan.

(chap. Per sinc sous (sueldos) se té la passa y lo pa.)

Sordel: Qui be s membra.

Pour cinq sous on a la pièce et le pan.

- Espace de temps.

Quant el s' auzi saludar

De part vos, non poc mais sonar

D' una pessa.

Un troubadour anonyme: Senhor vos. 

Quand il s' ouït saluer de par vous, il ne put plus parler d'un espace de temps.

Adv. comp. Gran peza lo deu hom tener.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Grand espace de temps on doit le tenir. 

ANC. FR. Quant li rois ot demouré en ces parties une pièce. 

Demoura une pièce du temps, puis s'en parti. 

Chr. de Fr. Rec. des hist. de Fr., t. V, p. 237; et t. III, p. 155.

Grant pièce aveit lur terre éue. Roman de Rou, v. 7905.

Qui estoient bien las, car ils avoient grand pièce couru.

Comines, liv. I, p. 525.

IT. Dimorarsi una pezza con voi. 

Egli ha gran pezza che, etc.

Boccaccio, Decameron, IV, 2; II, 5. 

Li principi de' Romani si tacerono grande pezza. 

Cento novel. antic., n° 92.

CAT. Pessa. ESP. Pieza. PORT. Peça. IT. Pezza. (chap. Pessa, pesses.)

2. Pesseiar, Peceiar, Pezeiar, Pesegar, Pessuguar, Peciar, v., briser, mettre en pièces, rompre, mutiler.

Lo fes tot pesseiar.

Bertrand de Born: Quan vey. 

Le fit tout mettre en pièces.

Tant escut peciar e fendre. Guillaume de Tudela. 

Tant d'écus briser et fendre.

Trenquet lo e 'l peseguet, et cant l' ac peseguat.

Abr. de l'A. et du N.-Test., fol. 12. 

Le cassa et le mit en pièces, et quand il l'eut mis en pièces.

Combatr' et envazir 

Murs, tors, e peceiar, 

Ardre e fondr' eissamenz.

B. Calvo: Mout a que. 

Combattre et envahir murs, tours, et mettre en pièces, brûler et renverser également.

Fig. Plus cai d'aut pretz, plus franh e pesseya.

Aimeri de Peguilain: Destreitz cochatz.

Plus mérite choit de haut, plus il se casse et se brise.

A penas sent qui 'l bat o 'l pessuga. Eluc. de las propr., fol. 77.

A peine il sent qui le bat ou le mutile.

Loc. Can se viron pesseiar a cartiers.

P. Cardinal: Tendas e traps. 

Quand ils se virent briser à quartiers.

- Déchirer.

Lo peronhs es una veruga

Sus en la cropa, que s pessuga

Tot auzel, can se vol peronner.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Le péron est une verrue sur le croupion, que se déchire tout oiseau, quand il veut s'enduire.

Fig. Escas non vol qu' om lo pessug.

Bernard De Venzenac: Pus vey. 

L'avare ne veut pas qu'on le déchire. 

Prov. Qui non pot mordre, pessuga.

Gavaudan le Vieux: Lo vers.

Qui ne peut mordre, déchire. 

Part. prés. O bona asta de fraisne o masa peceiant. Guillaume de Tudela.

Ou bonne lance de frêne ou masse mettant en pièces. 

Part. pas. Aqui veirem manz sirventz peceiatz. 

Blacasset: Gerra. 

Là nous verrons maints sergents mutilés. 

Manta testa pezeiada. V. de S. Honorat.

Mainte tête brisée.

Fig. En aitals motz peceiatz.

Giraud de Borneil: Si 'l cor no m.

En tels mots brisés.

ANC. FR. Qu'il li a pecoié l' escu. Roman du Renart, t. III, p. 245. 

Que l' anelet qui fu s' amie 

Féust perdus ne peçoiez.

Fables et cont. anc., t. II, p. 421. 

Tant que l' eschine ai peçoiée. Roman du Renart, t. II, p. 339.

Que il le fist et fendre et peçoier.

Roman d'Agolant, v. 929.

ANC. CAT. Pecejar. CAT. MOD. Pessigar. IT. Pizzicare. 

(chap. Fé a pesses, pessejá; pessigá, de pessic (pellizco en castellá): pessigo, pessigues, pessigue, pessiguem o pessigam, pessiguéu o pessigáu, pessiguen; pessigat, pessigats, pessigada, pessigades.)

3. Pessar, Pezar, v., briser, casser, rompre.

Pessa lazes e cordons.

(chap. Trenque (chafe) llassos y cordons.)

L'uns si pezet lo bratz, l'autre esdevenc rancs. V. de S. Honorat. 

Brise lacets et cordons.

L'un se cassa le bras, l'autre devint boiteux.

Part. pas. De viure non ac conort,

Ans cugeron qu'ell fos pessat

Per lo verin qu'el ac tocat.

Trad. d'un Évangile apocryphe.

De vivre n'eut espoir, mais ils crurent qu'il fut brisé par le venin qu'il eut touché.

4. Peceiador, adj., briseur, casseur, coupeur. 

Ab lui s'en van bel feridor de lanza, 

Pecciador de cambas e de bratz.

B. Zorgi: No m laissarai.

Avec lui s'en vont beaux frappeurs de lance, briseurs de jambes et de bras.

5. Peassar, v., rapiécer, raccommoder.

Sens peassa et ajusta

So que largueza frusta.

Nat de Mons: Sitot non es. 

Sens rapièce et rajuste ce que largesse dépèce.

ESP. Pedazar.

6. Espessar, Espezar, v., briser, mettre en pièces, dépecer.

Colompnas e marmes entiers

A fag espessar per cartiers.

V. de S. Honorat.

Colonnes et marbres entiers il a fait briser par quartiers. 

Bertran, mestier no m' azauta de sirven,

C' om l' espesa e l' eisorba e l' art e 'l pen.

T. d'Augier et de Bertrand: Bertran.

Bertrand, ne me convient pas le métier de sergent, vu qu'on le met en pièces et l'aveugle et le brûle et le pend.

IT. Spezzare.

7. Espesseiar, Espessegar, v., briser, mettre en pièces, déchirer.

Elhs los van totz espessegar, que no n' escapero mays IIII que aportero las novelhas. Philomena.

Ils les vont tous mettre en pièces, de sorte que n'en échappèrent que quatre qui apportèrent les nouvelles.

Part. pas. Mortz e nafratz tan laydament

Et espesseiatz per Sarrazins. V. de S. Honorat.

Tués et blessés si laidement et mis en pièces par Sarrasins.

Los autres, que no volgro penre baptisme, foro totz espessegatz.

Philomena.

Les autres, qui ne voulurent prendre baptême, furent tous mis en pièces.

ANC. FR. A plusurs fist traire les denz 

E li altres fist espeecer.

Roman de Rou, v. 6098. Var.

(chap. Despedassá: despedasso, despedasses, despedasse, despedassem o despedassam, despedasséu o despedassáu, despedassen; despedassat, despedassats, despedassada, despedassades.)

3. Despessar, Despezar, Despechar, v., dépecer, mettre en pièces, diviser, distribuer.

Cels falz Juzieus ferir e despechar. Passio de Maria. 

Ces faux Juifs frapper et mettre en pièces.

Lo despezon plus menudamens que hom no fay carn a mazell.

V. et Vert., fol. 25.

Le dépècent plus menuement qu'on ne fait chair à boucherie.

Be say que mos payres, lo reys,

Non despesa aysi son peys

Ni las viandas a sa gent.

V. de S. Honorat.

Je sais bien que mon père, le roi, ne distribue pas ainsi son poisson ni les subsistances à sa gent.

Part. pas. Totas sas viandas sant Honorat avia despesadas a paures.

V. de S. Honorat. 

Toutes ses subsistances saint Honorat avait distribuées aux pauvres.


Pesseguier, Presseguier, s. m., du lat. persicus, pêcher.

Florisson li pesseguier.

(chap. Florixen los pressegués.)

Marcabrus: Al departir. 

Fleurissent les pêchers.

Aquel presseguiers es floritz. Leys d'amors, fol. 73. 

Ce pêcher est fleuri.

CAT. Presseguer. PORT. Pessegueiro. (chap. Pressegué, pressegués. ESP. Melocotonero.)

2. Presega, s. f., pêche.

De presegas auretz nogaills; 

Faitz n' oli.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

De pêches vous aurez noyaux; faites-en huile. 

CAT. Presseg. PORT. Pessego. IT. Persica. (chap. Préssec, pressecs, bresquilla, bresquilles; mullarero, mullareros per la zona de Fraga, Maials, etc. ESP. Melocotón.)

A vore si trobes lo mullarero:

Pestar, v., lat. pistare, piler.

Voyez Muratori, Diss. 33.

Sol de pestar en morter 

Pebre, e de tastar sabrer. 

Le moine de Montaudon: Fort m'enoia. Var. 

Seulement de piler en mortier poivre, et de tâter sauce. 

ESP. Pistar. PORT. Pisar. IT. Pestare.


Pestilentia, Pestilencia, Pestilensa, s. f., lat. pestilencia, peste,

contagion.

Guerras e pestilentia an destrug la ciptat. V. de S. Honorat. 

Guerres et peste ont détruit la cité.

Per la pestilencia d' aqui on ve lo vens. Liv. de Sydrac, fol. 48. 

Par la contagion de là où vient le vent.

Roma delhiurada de la pestilensa.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 37. 

Rome délivrée de la peste.

ANC. FR. D' estrange pestilence et de ocisiun. 

Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 7.

CAT. ESP. PORT. Pestilencia. IT. Pestilenzia, pestilenza. 

(chap. Peste bubónica, pestes; pestilensia, pestilensies; contagi, contagis; pandemia, pandemies; corrupsió, corrupsions; peste tamé es pudinacorrompina, mala auló, com passabe als puestos aon ñabíe peste

Lo Decamerón, traduít al chapurriau, escomense en este tema.)

2. Pestilencial, adj., pestilentiel.

L' ayre pestilencial depuron. Eluc. de las propr., fol. 134-5.

(chap. L' aire pestilén depuren.)

Épurent l'air pestilentiel.

CAT. ESP. PORT. Pestilencial. IT. Pestilenziale.

3. Pestilent, adj., lat. pestilentem, pestilent, empesté.

Per infeccio d' ayre pestilent. 

Soven engendra pestilens malautias.

Eluc. de las propr., fol. 81 et 16. 

Par infection d'air empesté. 

Engendre souvent maladies pestilentes. 

CAT. Pestilent. ESP. PORT. IT. Pestilente. 

(chap. Pestilén, pestilens, pestilenta, pestilentes.)

putput, put-put, pupŭt, puput, poput, porpuz, parputa, babuta, pulput, gurgŭ, borbuta-viel barbut, barbut

4. Pestiferat, adj., pestiféré.

Substantiv. Nombre de pestiferatz.

Carya Magalon, p. 52.

Nombre de pestiférés.

(chap. Apestat, apestats, apestada, apestades.)


Pet, Peit, s. m., lat. peditus, pet, vent. 

Qu' eu fassa 'l petz per lor donar de ven.

T. du Comte de Provence et d'Arnaud: Amics. 

Que je fasse le pet pour leur donner du vent.

Tals peitz que son de corn vos semblaran.

T. de Montan et d'une dame: Ieu veng.

De tels pets que son de cor ils vous sembleront.

CAT. Pet. ESP. Pedo. PORT. Peido. IT. Peto. (chap. Pet, pets.)

2. Petar, v., lat. pedere, péter, éclater.

Las castanhas del brasier

Peton quan no son mordudas.

(chap. Les castañes del brasé peten cuan no están mossegades - tallades, badades, ubertes, etc.)

Un troubadour anonyme: Las castanhas.

Les châtaignes du brasier pètent, quand elles ne sont pas mordues.

CAT. Petar. PORT. Peidar. (chap. Petá, petás: yo me peto, petes, pete, petem o petam, petéu o petáu, peten; petat, petats, petada, petades. Petaré, petarás, Juaquinico Monclús petará de gort, petarem, petaréu, petarán; petara, petares, petare, petarem, petareu, petaren; petaría, petaríes, petaríe, petaríem, petaríeu, petaríen; petera, peteres : ganes de fotres pets. Explotáestallá.)

Joaquim Montclús, Joaquín Monclús, gordo, seboso, gort, gras, craso