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domingo, 7 de abril de 2024

Lexique roman; Habil, Abilh - Aderetar

H

H, s. m., huitième lettre de l'alphabet, h.


H, s. m., huitième lettre de l'alphabet, h.

Aquel H fay aqui so engal una consonan.

Leys d'amors, fol. 8.

Cet H fait là son égal à une consonne.

Aquesta significatio si deu scrieure ses haspiracio que es H.

Eluc. de las propr., fol. 225.

Cette signification se doit écrire sans aspiration qui est h.

Aquesta figura H no es letra, segon que dizo li actor.

(chap. Esta figura H no es (cap) lletra, segons lo que diuen los autós.)

Leys d'amors, fol. 5.

Cette figure H n'est pas lettre, selon que disent les auteurs.


Habil, Abilh, adj., lat. habilis, habile, apte, propre.

A recebre impressio de forma es plus habil.

Eluc. de las propr., fol. 130.

A recevoir impression de forme est plus apte.

Abilhs a recebre las enfluensas luminosas. L'Arbre de Batalhas, fol. 250.

Propre à recevoir les influences lumineuses.

CAT. ESP. (hábil) Habil. IT. Abile. (chap. Hábil, habils.)

2. Habilitat, s. f., lat. habilitatem, habileté, aptitude, facilité.

En lors movements... maior habilitat. Eluc. de las propr., fol. 131.

Dans leurs mouvements... plus grande facilité. 

CAT. Habilitat. ESP. Habilidad. PORT. Habilidade. IT. Abilità, abilitate, abiltade (abilitade). (chap. Habilidat, habilidats.)

3. Habilitar, Abilitar, v., exercer, rendre apte.

No devon autra causa pensar que si abilitar en armas.

L'Arbre de Batalhas, fol. 93.

Ne doivent autre chose penser que s'exercer aux armes.

Part. pas. Foro may habilitatz en operacio. Eluc. de las propr., fol. 9.

Furent davantage rendus aptes au travail.

CAT. ESP. PORT. Habilitar. IT. Abilitare. (chap. Habilitá: habilito, habilites, habilite, habilitem o habilitam, habilitéu o habilitáu, habiliten; habilitat, habilitats, habilitada, habilitades.)


Habit, Abit, s. m., lat. habitus, habit, vêtement.

E 'l tolgues l' abit de mongia. V. de S. Honorat. 

Et lui ôtât l' habit de monachisme. 

Prov. L' abit no fa pas bon religios.

(chap. L' hábit no fa bon religiós; ESP. El hábito no hace al monje.)

V. et Vert., fol. 65. 

L' habit ne fait pas le bon religieux.

- Port, contenance, complexion.

Aquel qu' es amayres a l' habit, so es la maniera e 'l saber d'amor.

Leys d'amors, fol. 50. 

Celui qui est amoureux a la complexion, c'est-à-dire la manière et le savoir d'amour.

CAT. Habit. ESP. (hábito) PORT. Habito. IT. Abito. (chap. Hábit, habits.)

2. Habiti, Abiti, s. m., habit, vêtement.

De sancta mongia l' abiti lur a dat.

Ell e son filh vesti d' abiti de mongia. 

V. de S. Honorat.

De saint monachisme leur a donné l' habit.

Lui et son fils il vêtit de l' habit de monachisme.

3. Habilhament, s. m., habillement.

Exceptat son habilhament.

Fors de Béarn, p. 1088.

Excepté son habillement.

Que la confrairia aya habillamens per ela.

Tit. de 1535. DOAT, t. XC, fol. 212.

Que la confrérie ait habillements pour elle.

ESP. Habillamiento (vestimenta). (chap. Vestit, vestits; vestimenta, vestimentes.)


Habitar, Abitar, v., lat. habitare, habiter, demeurer.

Doncx ges no deu hom valens habitar 

Ab home ric, vil, escas e tenen.

R. Gaucelm de Beziers: Un sirventes. 

Donc homme de mérite ne doit point habiter avec homme puissant, vil, avare et tenace. 

So es pueg hont Dieus habita. V. et Vert., fol. 65.

(chap. Aixó es lo puch aon Deu habite.)

C'est montagne où Dieu habite. 

L' islla tornara guasta... 

E non s' abitara de cinquanta tres ans. 

(chap. La isla se tornará deserta... y no se habitará en sincuanta tres añs.)

V. de S. Honorat.

L'île redeviendra déserte... et ne s'habitera de cinquante-trois ans. 

Fig. Dels sancts e de las sanctas que habiton en Dieu. V. et Vert., fol. 58.

(chap. Dels sans y de les santes que habiten en Deu.)

Des saints et des saintes qui habitent en Dieu. 

Part. prés. empl. substantiv.

A totz los habitans et a las habitairitz. 

Tit. de 1265. DOAT, t. XCI, fol. 178. 

A tous les habitants et aux habitantes. 

Si 'l ve ni l'au ni es sos abitans.

R. Gaucelm de Beziers: Un sirventes. 

S'il le voit et l'entend et est son habitant (hôte). 

Part. pas.

Era adonc bons luecx e de gent abitatz, 

… ar es desamparatz. 

V. de S. Honorat.

Était alors bon lieu et de gens habité,... maintenant est abandonné. 

CAT. ESP. PORT. Habitar. IT. Abitare. (chap. Habitá: habito, habites, habite, habitem o habitam, habitéu o habitáu, habiten; habitat, habitats, habitada, habitades.)

2. Habitable, adj., lat. habitabilem, habitable.

No sera habitables, ans sera coma us desertz.

(chap. No sirá habitable, sino que sirá com un desert.)

Liv. de Sydrac, fol. 72.

Ne sera habitable, au contraire sera comme un désert.

De tota la terra habitabla. Eluc. de las propr., fol. 163.

(chap. De tota la terra habitable. En catalá barceloní de fa no mols añs encara se podíe sentí pronunsiá habitabla, en a, inclús “habitapla”)

De toute la terre habitable.

CAT. ESP. Habitable. PORT. Habitavel. IT. Abitabile. (chap. Habitable, habitables.)

3. Enhabitable, adj., lat. inhabitabilem, inhabitable.

Habitables et enhabitables.

(chap. Habitables e (y) inhabitables.)

Tit. de 1464. DOAT, t. CXXXIX, non paginé. 

Habitables et inhabitables.

CAT. ESP. Inhabitable. PORT. Inhabitavel. IT. Inabitabile. 

(chap. Inhabitable, inhabitables.)

4. Habitacio, Habitacion, s. f., lat. habitationem, habitation.

Luenh de la habitacion dels homes. V. et Vert., fol. 85.

(chap. Lluñ de la habitassió dels homens.)

Loin de l'habitation des hommes. 

Fig. Dieus ell meteys, que es habitacio dels vivens, so es dels sancts.

V. et Vert., fol. 58. 

Dieu lui-même, qui est habitation des vivants, c'est-à-dire des saints.

CAT. Habitació. ESP. Habitación. PORT. Habitação. IT. Abitazione. 

(chap. Habitassió, habitassions.)

5. Habitacle, Abitacle, s. m., lat. habitaculum, habitacle.

Dieus, tu que fist tan bel miracle,

Met me el tieu sant habitacle.

Folquet de Marseille: Senher Dieus. 

Dieu, toi qui fis si beau miracle, mets-moi en ton saint habitacle. 

Fig. Establist

Abitacle, e lo fesist

A Dieu de cel appareyllat.

Trad. d'un Évangile apocryphe.

Tu établis habitacle, et tu le fis préparé au Dieu du ciel.

ANC. FR. As ciex firent lor habitacles. Roman de la Rose, v. 5417. 

Se retire aux tombeaux, habitacle d'horreur. 

R. Garnier, trag. de Marc-Antoine, acte IV, sc. 1.

(chap. Habitácul, habitaculs; com la siguién.)

6. Habitacol, Abitacol, s. m., habitacle, demeure.

Elhs passero oltra, e vengro vays lur habitacol. Philomena.

Ils passèrent outre, et vinrent vers leur demeure. 

L' abitacols es generals 

La terra de totz animals.

Brev. d'amor, fol. 39. 

La terre est la demeure générale de tous les animaux. 

ESP. Habitáculo. IT. Abitacolo.

7. Habitatge, s. m., habitation, domicile.

Persona aqui aven habitatge.

Tit. de 1294. DOAT, t. XCVII, fol. 250.

Personne ayant là habitation.

IT. Abitazzio. (chap. Habitassió, habitassions; domissili, domissilis; puesto aon se habite, aon se viu; casa, cases, etc.)

8. Habitaire, Abitaire, Habitador, Abitador, s. m., lat. habitator, habitant.

Cascus abitaire de Monpeslier. Cartulaire de Montpellier, fol. 51.

(chap. Cada un dels habitans de Montpellier; cada habitán.)

Chaque habitant de Montpellier.

Donarem tantas de noblas possessios que totz los habitadors d'aqui poyran estar honradament. Philomena.

(chap. Donarem tantes nobles possessions que tots los habitans d'aquí podrán está honradamén - honorablemen.)

Nous donnerons tant de nobles possessions que tous les habitants de là pourront être honorablement.

A San Salvador et als abitadors de la gleisa de Biule. Titre de 1090.

(En chapurriau del añ 1090: 

A San Salvadó y als habitadós o habitans de la iglesia de Biule.)

A Saint-Sauveur et aux habitants de l'église de Biule.

Nat de la vila de Monpeslier et abitador d' aquella.

(chap. Naixcut a la vila de Montpellier y habitán d' aquella; natiu de.) 

Cartulaire de Montpellier, fol. 120.

Natif de la ville de Montpellier et habitant d'icelle. 

ANC. FR. Li sercles e li habiteour de lui.

Anc. trad. du Psaut., Ms. n° 1, ps. 23. 

La cité est bien lavée du sanc aus habiteurs. Joinville, p. 128.

Loing, loing habitateur des cavernes funèbres. 

La Boderie, Hymnes ecclésiastiques, fol. 259. 

Et d' Athénien esté fait habitateur de l'isle Andros.

G. Tory, Trad. des Politiques de Plutarque, fol. 37. 

CAT. ESP. PORT. Habitador. IT. Abitatore. (chap. Habitadó o habitán, habitadós o habitans, habitadora o habitán o habitanta, habitadores o habitantes.)

9. Habitairitz, Habitayris, s. f., lat. habitatrix, habitante. 

A totz los habitans et a las habitairitz. 

Tit. de 1265. DOAT, t. XCI, fol. 178. 

A tous les habitants et aux habitantes. 

Adject. Personas... habitayris d' alcuna vila. 

Rég. des états de Provence, de 1401. 

Personnes... habitantes de quelque ville. 

ESP. PORT. Habitadora. IT. Abitatrice. (chap. Habitadora o habitán o habitanta, habitadores o habitantes.)


Habituar, Abituar, v., lat. habituare, habituer. 

Part. pas. Sia en son cors abituada voluntat de viure castament.

V. et Vert., fol. 92.

Soit en son coeur volonté habituée de vivre chastement.

En parlant des ecclésiastiques attachés volontairement au service des paroisses.

Los autres capelas, confraires non cathedrals, collegials ni habituatz, se trobaran al forestol am surplis vestitz.

Tit. de 1535. DOAT, t. XC, fol. 211.

Les autres prêtres, confrères non cathédraux, collégiaux ni habitués, se trouveront au lutrin avec surplis revêtus. 

CAT. ESP. PORT. Habituar. IT. Abituare. (chap. Habituá, habituás: yo me habitúo, habitúes, habitúe, habituem o habituam, habituéu o habituáu, habitúen; habituat, habituats, habituada, habituades.)

2. Habitual, adj., lat. habitualis, habituel, usuel.

Aytal mot son dig habitual. Leys d'amors, fol. 50.

De tels mots sont dits habituels.

CAT. ESP. PORT. Habitual. IT. Abituale. (chap. Habitual, habituals.)

3. Habitut, s. f., article, l'une des parties du discours.

Quoras deu hom pauzar habitutz ni coras no.

Las dictios masculinas han lor proprias habitutz, e las femininas aquo meteysh.

Leys d'amors, fol. 59 et 58.

Quand on doit poser articles et quand non.

Les mots masculins ont leurs articles propres, et les féminins cela de même.

(chap. Artícul, articuls.)


Her, Hier, Er, Ier, adv., lat. heri, hier.

Reys Castellas, ges vostre pretz no col 

De melhurar, q' oi val pro mais que her.

Aimeri de Peguilain: Si com l' arbres. 

Roi Castillan, votre mérite ne glisse point d'améliorer, vu qu'aujourd'hui il vaut beaucoup plus qu'hier. 

Loc. Mais huey s' oblida aco d' hier.

(chap. Pero avui s' olvide aixó d' ahí.)  

Pierre d'Auvergne: De Dieu no us. 

Mais aujourd'hui s'oublie cela d' hier. 

Ieu l'am totz jornz, sempre mais hoi que er. 

Albertet: Atrestal val. Var. 

Je l'aime toujours, sans cesse plus aujourd'hui qu'hier.

Ier se det, et huey s' estrais.

Raimond de Miraval: Tals vai mon chan. 

Hier se donna, et aujourd'hui se retire. 

Adv. comp. L'autr'ier trobei la bergeira.

(chap. L'atre día vach trobá a la pastora.) 

G. Riquier: L'autr'ier trobei.

L'autre jour je trouvai la bergère.

L'autr'ier fuy en paradis. 

Le Moine de Montaudon: L'autr'ier. 

L'autre jour je fus en paradis.

Prép. comp. Si m'ai pessat des ier 

Qu' el fazes de tal razo. 

Giraud de Borneil: A penas sai. 

Ainsi j'ai pensé dès hier que je le fisse de tel motif. 

ANC. FR. Ne veil hui pas si jéuner

Comme ge fis er, par seint Jaque...

Je ne manjai très avant er. 

Roman du Renart, t. III, p. 91 et 131. 

L'autr'ier chevauchoie de lez Paris... 

Nous venions l'autr'ier de joer et de resver. 

Richard de Semilli. Ess. sur la Mus., t. II, p. 214 et 217. 

Ha! quand j'ouy l'autrehier, il me souvient. 

Si fort crier la corneille en un chesne. 

Clément Marot, t. III, p. 300. 

ANC. CAT. Yr. ESP. Ayer. IT. Ier, l' altrier. 

(chap. Ahí, ahir: lo día abans d' avui.)

2. Arser, adv., lat. herisero, hier soir.

Senher, vecvos Folquet que venc arser. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 19. 

Seigneur, voici Folquet qui vint hier soir.

ANC. FR. Qui dort si forment que il samble qu'il fust ersoir yvres.

Rec. des hist. de Fr., t. III, p. 186. 

Le lingnages sainte Marie 

Est hui plus granz qu'il n'ere ersoir.

Fables et cont. anc., t. II, p. 296. 

Mes cosins dit que il estoit, 

Més ersoir mangier me voloit.

Roman du Renart, t. III, p. 139. 

IT. Iersera. (chap. Ahí de nit.)


Heregia, Eretgia, s. f., lat. haeresis, hérésie. 

Mans reys e mans apoestatz

A mes en heregia.

V. de S. Honorat. 

Maints rois et maintes puissances a mis en hérésie. 

Lai definet en eretgia, segon c'om ditz. 

V. d'Aimeri de Péguilain. 

Là il mourut en hérésie, selon qu'on dit. 

CAT. Heretgia. ESP. Heregia (herejía). PORT. Heregia, heresia. IT. Eresia.

(chap. Herejía, herejíes.)

2. Heretge, Heretje, Eretge, adj., lat. haereticus, hérétique.

N' Esquiva fo heretgua... N' Auda, la maire... e sa sor foro heretgas.

Tit. du XIIIe siècle. DOAT, t. XXXII, fol. 269.

Dame Esquiva fut hérétique... Dame Auda, la mère... et sa soeur furent hérétiques. 

Substantiv.

Diguas me, tu heretje, parl' ap me un petit. 

Izarn: Diguas me.

Dis-moi, toi hérétique, parle avec moi un peu.

Cum fan los heretges e los menescrezens que volon mezurar lur entendemen e lur razo a la mezura de la fe. V. et Vert., fol. 102.

Comme font les hérétiques et les mécréants qui veulent mesurer leur entendement et leur raison à la mesure de la foi.

Per que l' eretge son levat.

P. Vidal: A per pauc de chantar. 

C'est pourquoi les hérétiques sont élevés. 

ANC. FR. Que il promette et ferme par son serment... de mettre hors de son royaume les hereges. 

Reg. de la Chambre des Comptes. Carpentier, t. II, col. 740.

Lesquels enfin le trouvèrent hérèse et coulpable de mort.

Monstrelet, t. II, fol. 87. 

CAT. Heretge. ESP. (hereje) PORT. Herege. IT. Eretico. 

(chap. Hereje, herejes; qui practique la herejía, herejíes.)

3. Hereciarca, s. m., lat. haeresiarcha, hérésiarque.

Adjectiv. Girbert hereciarca o heretge.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 146. 

Girbert hérésiarque ou hérétique. 

CAT. ESP. PORT. Heresiarca. IT. Eresiarca. (chap. Heressiarca, heressiarques.)

4. Heretgal, adj., hérétique. 

Opinio heretgal. L'Arbre de Batalhas, fol. 15.

Opinion hérétique.

(chap. Herétic, heretics, herética, herétiques.)


Heres, s. m., lat. haeres, héritier. 

Heres pot esser instituitz. Trad. du Code de Justinien, fol. 63. 

(chap. Lo heréu pot sé instituít.)

Héritier peut être institué.

Quar auran 

Heres sordeiors.

P. Cardinal: Aissi com hom. 

Car ils auront héritiers plus vils. 

CAT. Hereu. IT. Erede. (chap. Heréu, hereus, hereua, hereues. 

ESP. Heredero, herederos, heredera, herederas.)

2. Her, s. m., lat. haeres, hoir, héritier.

A tots sos hers et successors perpetualment et hereditablement.

Tit. du XIVe siècle. DOAT, t. VIII, fol. 217.

A tous ses hoirs et successeurs perpétuellement et héréditairement.

3. Heritador, s. m., héritier.

Que per t' amor nos facza heritadors celestials. Lo Payre eternal.

Que par ton amour il nous fasse héritiers célestes.

4. Heretier, Eretier, s. m., héritier. 

Esser heretiers de Dieu e de totz sos bes. 

Sobre totz sos bes lo establira heretier. V. et Vert., fol. 38.

Être héritier de Dieu et de tous ses biens. 

Il l'établira héritier sur tous ses biens.

Qu' elh nos cuelha en resplendor 

On li sieu sanhs son eretier.

Pierre d'Auvergne: De Dieu no us. 

Qu'il nous accueille dans la splendeur où les siens saints sont héritiers.

Fig. Filhs de Mort et heretiers de yfern. V. et Vert., fol. 39. 

Fils de Mort et héritiers d'enfer. 

ANC. CAT. Hereter. ESP. Heredero. PORT. Herdeiro. (chap. Heredé o heréu, heredés o hereus, heredera o hereua, herederes o hereues.)

5. Heretiera, Heretera, s. f., héritière. 

A ma universal heretiera. Tit. de 1278. Château de Capdenac.

A mon héritière universelle. 

Fig. Heretera de salvacio. Eluc. de las propr., fol. 13. 

Héritière de salut.

CAT. Hereva. ESP. Heredera. (chap. Heredera o hereua, herederes o hereues.)

6. Coheiritz, s. f., cohéritière. 

Procurairitz et coheiritz.

Tit. de 1275. DOAT, t. CXXIV, fol. 27. 

Procuratrice et cohéritière.

(chap. Coheredera o cohereua, coherederes o cohereues.)

7. Hereditari, adj., lat. haereditarius, héréditaire. 

Per drech hereditari.

(chap. Per dret hereditari.)

Eluc. de las propr., fol. 128. 

Par droit héréditaire.

Per causa hereditaria. Charte de Gréalou, p. 122. 

Pour chose héréditaire. 

Portion hereditaria.

Tit. de 1313. DOAT, t. XXXVIII, fol. 178. 

Portion héréditaire. 

CAT. Hereditari. ESP. PORT. Hereditario. IT. Ereditario.

(chap. Hereditari, hereditaris, hereditaria, hereditaries.)

8. Heritalmen, adv., héréditairement.

Corporalmen et heretalmen. Tit. du Périgord, de 1271.

Corporellement et héréditairement.

(chap. Corporalmen y hereditariamen.)

9. Heretablament, Heretablement, Hereditablement, adv., héréditairement.

Heretablament et a totz temps.

Tit. du XIVe siècle. Allou, Description de la Haute-Vienne, p. 244.

Héréditairement et à tous temps.

Heretablement et perpetualment.

A tots sos hers et successors perpetualment et hereditablement.

Tit. du XIVe siècle. DOAT, t. VIII, fol. 216 et 217.

Héréditairement et perpétuellement.

A tous ses hoirs et successeurs perpétuellement et héréditairement.

(chap. Hereditariamen.)

10. Heretat, s. f., lat. haereditatem, héritage, hérédité.

Aqui deu esser lo plag tengutz on es la heretatz.

Trad. du Code de Justinien, fol. 15. 

Là doit être tenu le plaid où est l'héritage.

Que puesc' a mon fort senhor 

Defendre mas heretatz.

Le Dauphin d'Auvergne: Reis. 

Que je puisse contre mon puissant seigneur défendre mes héritages. ANC. FR. Duist à els l' éréditet des genz.

Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 110.

CAT. Heretat. ESP. Heredad. PORT. Herdade. IT. Eredità, ereditate, ereditade. (chap. Heredat, heredats; patrimoni, patrimonis; possessió, possessions; feudo, feudos; finca, finques; mas, masos, etc.)

11. Heretatge, Heritatge, s. m., patrimoine, héritage, fief.

Per qu' a perdut pro de son heritatge.

Lanfranc Cigala: Estiers mon grat.

C'est pourquoi il a perdu assez de son patrimoine.

Sus en l' onrat heretatge

On son li sanctor.

R. Gaucelm de Beziers: Quascus planh.

En haut en l'honoré héritage où sont les saints.

Totz em heretiers dels gran heritatge del paradis. V. et Vert., fol. 56.

Nous sommes tous héritiers du grand héritage du paradis.

ANC. CAT. Eretatge, eritatge. ANC. ESP. Heredage. IT. Ereditaggio.

(chap. Patrimoni.)

12. Heretamen, Eretamen, s. m., héritage, hérédité.

Sitot non ai grans terras ni grans heretamens. 

Pierre de Corbiac: El nom de.

Quoique je n'ai grandes terres ni grands héritages.

Que laisses, apres sa vida,

Lo seu bel captenemen 

A son fill ab l' eretamen.

Olivier de la Mer: Ai! cal. 

Qu'il laissât, après sa vie, sa belle conduite à son fils avec l'hérédité.

Fes perdre aquel heretament. Hist. abr. de la Bible, fol. 2. 

Fit perdre cet héritage. 

ANC. CAT. Heretament, eretament. ANC. ESP. Heredamiento. 

(chap. Heredamén, heredamens.)

13. Heretar, v., hériter, recevoir un héritage, faire héritier. 

Per so qu' els bens del payre non pogues heretar. V. de S. Honorat.

Pour ce qu'il ne pût hériter des biens du père. 

Los benignes et aquells de bon ayre heretaran la terra. 

V. et Vert., fol. 58. 

Les doux et ceux débonnaires hériteront de la terre. 

Terras pot hom laissar

E son filh heretar,

Mas pretz non aura ja, 

Si de son cor non l' a.

Arnaud de Marueil: Rasos es. 

On peut laisser terres et faire héritier son fils, mais il n'aura jamais mérite, s'il ne l'a de son coeur.

- Doter, investir.

Cent cavayers vos ai vist heretar, 

E cent autres destruir' et issilhar.

Rambaud de Vaqueiras: Honrat marques. 

Cent cavaliers je vous ai vu doter, et cent autres détruire et exiler. 

Part. pas. Mil borzes e mil servidor

Que totz foran gent heretat, 

Si 'lh visques, e ric e honrat. 

Guillaume, Moine de Beziers: Quascus plor. 

Mille bourgeois et mille serviteurs qui tous seraient agréablement dotés, et puissants et honorés s'il vécût.

ANC. FR. Vous hérite de toute la terre du Béarn. Froissart, t. III, p. 28.

Sa fille à feme li dona 

Et de sa terre l' ireta.

Roman de Brut, t. 1, p. 130.

CAT. Heretar. ESP. Heredar. PORT. Herdar. IT. Eredare. 

(chap. Heredá: heredo, heredes, herede, heredem o heredam, heredéu o heredáu, hereden; heredat, heredats, heredada, heredades. Si yo tinguera una tía rica, cuántes coses heredaría.)

14. Dezeretaire, Dezeretador, s. m., ravisseur d'héritages, envahisseur d'héritages.

Ricx hom dezeretaire

Es piegers que autre laire.

P. Cardinal: Qui ve gran. 

Puissant homme envahisseur d'héritages est pire qu'autre larron.

Mals e fellons e dezeretadors.

P. Cardinal: Ges ieu. 

Méchants et félons et ravisseurs d'héritages.

(chap. Desheredadó, desheredadós, desheredadora, desheredadores.)

15. Deseret, s. m., exhérédation, dépouillement.

A totz degra de dolor lo cors fendre

Del deseret del fill sainta Maria.

G. Faidit: Cascus hom.

A tous devrait le coeur fendre de douleur à cause du dépouillement du fils de sainte Marie. 

Quar, si prezam leialtat ni valor, 

Son dezeret tenrem a dezonor.

Aimeri de Peguilain: Ara parra. 

Car, si nous prisons loyauté et valeur, nous tiendrons à déshonneur son exhérédation.

Ges non crei Frances, ses deman, 

Tengan lo deseret que fan 

A tort a mant baron presan. 

Bertrand de Born: Guerra e trebalh.

Point je ne crois que les Français, sans opposition, maintiennent le dépouillement qu'à tort ils font à maint baron distingué.

(chap. Desheredamén, desheredassió; despullamén, despulla.

ESP. Despojamiento, desheredación.)

16. Dezeretamen, s. m., dépouillement, exhérédation.

Nos quer qu'el dezeretamen 

Que ill faun Sarrazi felo, 

Lo seguam tug la dreita via.

Pierre d'Auvergne: Lo senher que. 

Il nous demande que, au dépouillement que lui font les Sarrasins félons, nous le suivions tous en la droite voie.

ANC. FR.

E Richart virent tornez à déséritement.

Ke Richart out torné à déséritement.

Roman de Rou, v. 3600 et 3671. 

Vous pourchaciez mon deshéritement.

Roman de Garin le Loherain, t. I, p. 125. 

CAT. Desheretament. ANC. ESP. Desheredamiento. 

(chap. Desheredamén, desheredassió; despullamén, despulla.)

17. Desheretar, Deseretar, Dezeretar, v., déshériter.

Deu los desheretar nomnadamen e deu dire la causa per que el los deshereta. Trad. du Code de Justinien, fol. 60.

Doit les déshériter nommément, et doit dire la cause pourquoi il les déshérite.

En cas que las ingratitutz non serian sufficiens a desheretar Anthoneta. Tit. de 1399. Justel, Hist. de la maison de Turenne, p. 134. 

En cas que les ingratitudes ne seraient pas suffisantes pour déshériter Antoinette.

- Dépouiller d'un héritage, déposséder.

Ans se laissen ses clam deseretar. 

Bertrand de Born: Un sirventes fatz. 

Mais se laissent déshériter sans réclamation. 

Ieu 'n sai de tals qu' amon dezeretar

Mais Crestias que Sarrazis fellos.

Pons de Capdueil: So qu' hom plus. 

J'en sais de tels qui aiment plus déposséder Chrétiens que Sarrasins félons. 

Fig. Ai! quant n'a deseretatz, 

Qu' eran tuit ric en s'amor! 

Folquet de Marseille: Si cum selh. 

Ah! combien elle en a déshérités, qui étaient tous riches en son amour!

Part. pas. 

Oms que deseretatz viu, guaire non val re.

Sordel: Planher vuelh. 

Homme qui vit déshérité, ne vaut guère rien. 

Fig. Caitius, desheretatz d'amor.

Gavaudan le Vieux: Crezens fis. 

Chétif, déshérité d'amour.

Islla de Lerins, que faras, 

Destrucha e desheretada 

De ta gloriosa maynada?

V. de S. Honorat. 

Île de Lérins, que feras-tu, détruite et déshéritée de ta glorieuse famille?

CAT. Desheretar. ESP. Desheredar. PORT. Desherdar. IT. Diseredare.

(chap. Desheredá: desheredo, desheredes, desherede, desheredem o desheredam, desheredéu o desheredáu, deshereden; desheredat, desheredats, desheredada, desheredades.)

18. Aderetar, v., faire héritier, léguer. 

Terras pot hom laissar, 

Son filh aderetar.

Arnaud de Marueil: Razos es. Var. 

On peut laisser terres, faire héritier son fils. 

ANC. FR. Douaires n' ahérite uns enfans en manière que li pères n'en puist faire sa volenté de son hiretage puis la mort de sa fame.

Cout. de Beauvoisis, p. 75.

jueves, 22 de febrero de 2024

Lexique roman; Estoci - Estradier


Estoci, s. m., lat. stoicus, stoïcien.

Alcu epicurieu et estoci... desputavan amb el. 

Trad. des Actes des Apôtres, ch. 17. 

Aucuns épicuriens et stoïciens... disputaient avec lui. 

CAT. Estoic. ESP. PORT. Estoico. IT. Stoico.


Estol, s. m., flotte.

Nostr' estol guit sanh Nicolaus de Bar.

(chap. Que san Nicolás de Bar guío lo nostre estol: la nostra flota de barcos.)

Rambaud de Vaqueiras: Aras pot hom.

Saint Nicolas de Bar guide notre flotte.

Neis noqua m n' espavanta

Lor estols.

Rambaud d'Orange: Aras no.

Même jamais leur armée ne m'en épouvante.

ANC. FR. Ne onques plus belles estoires ne parti de nul port.

Il fu envoiez en Surie en message en une des nés de l' estoire.

(chap. Ell va sé enviat a Siria com a mensajero a una de les naus de l'estol, de la flota.) 

Ville-Hardouin, p. 29 et 39.

ANC. CAT. Estol.

(N. E. Si en el occitano se usa la palabra estol, s. m., flotte, p. ej. Rambaud de Vaqueiras, y en el antiguo catalán es la misma palabra (ANC. CAT. Estol.); ¿Podría aclarar algún lingüista a los actuales catalanohablantes si la palabra estol es occitana o catalana?

Cuando digo algún lingüista, especifico: Ignacio Sorolla Vidal, doctor en  sociolingüística, de Peñarroya de Tastavins, Teruel; o bien un doctorcico de la universidá de Zirigoza: Javier Giralt Latorre, originario de un pueblo, locus, lloc, vila, villa de La Litera o Llitera, de cuyo nombre no quiero acordarme, pero no puedo olvidarlo; se parece a “la bleda”: Albelda. Ese topónimo, con ese Al catalán tant bunic, ya indica que la lengua catalana era la llengua vernàcula en su localidad (se les “apegó” de Albatàrrec). Este doctorcico imbécil y víctima del tomàtic pasará a la historia de los defensores del dialecto catalán, porque hay mucha gente que vive de esto.

Yo quiero que se imponga el occitano en Aragón, como lengua propia, y todas sus modalidades (será por perras); y por supuesto el árabe en cualquier modalidad (incluida la bereber que se paice un poco al vasco ya de por sí), que fue lengua propia de Aragón incluso antes de que el reino se crease o creara.)


Estol, Estot, Estout, adj., lat. stolidus, étourdi, imprudent, stupide, méchant.

Ni no us en mostretz estoutz.

Pierre d'Auvergne: Dieus vera.

Ni ne vous en montrâtes étourdi.

Subst. De la mainada dels plus estotz.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 13.

De la troupe des plus imprudents.

Sel vas cui falh l' estol.

Nat de Mons: Sitot non es.

Celui envers qui manque l'étourdi.

ANC. FR. Ensi vous ert fel et estous.

Poëme de Mahomet, v. 425. 

Qui moult estoit fel et estout.

Roman de la Violette, p. 214. 

ESP. (estólido, estúpido) PORT. Estolido. IT. Stolido. 


Estola, s. f., lat. stola, étole.


Estola, s. f., lat. stola, étole.

El preires a las fons vengutz ab son arnes,

Son libre e s' estola.

Izarn: Diguas me tu.

Le prêtre venu aux fonts avec son harnais, son livre et son étole.

Neis en mostiers non pot gandir estola.

A. Caille: Aras quan.

Même en monastère l' étole ne peut garantir.

CAT. ESP. PORT. Estola. IT. Stola. (chap. Estola, estoles, vestimenta dels mossens, tela que se fique voltán lo coll.)

Réquiem per un llauradó español.


Estomach, Estomac, Estomax, s. m., lat. stomachus, estomac.

La vianda que hom manja s'amassa tota el estomac.

L' estomax es ples plus que mestiers non es.

(chap. L' estómec está mes ple del que es menesté.) 

Liv. de Sydrac, fol. 80 et 84. 

La nourriture qu'on mange s'amasse toute dans l'estomac. 

L' estomac est plein plus que besoin n'est.

Estomach... vol dire en grec porta, et el propriamen es porta del ventre.

(chap. Estómec... vol di en griego porta, y ell propiamen es la porta del ventre.)

Eluc. de las propr., fol. 54.

Estomac... veut dire en grec porte, et il est proprement porte du ventre.

ANC. CAT. Estomach. ESP. (estómago) PORT. Estomago. IT. Stomaco.

(chap. Estómec agraít, estomecs agraíts.)


Estonc, s. m., bâton, trique. 

Venjansa de colps ni d' estoncs, 

No m part d'amor.

Raimond de Miraval: Contr' amor vau. 

Vengeance de coups et de bâtons, ne me sépare d'amour.

Loc. d' estonc breto

Ni de basto 

No sapch' om plus.

Marcabrus: D'aisso laus. 

De trique bretonne ni de bâton qu'on ne sache davantage.


Estopa, Stopa, s. f., lat. stupa, étoupe.

Inflammant estopa.

Eluc. de las propr., fol. 116. 

Enflammant l' étoupe.

Ciris pascals o autres ciris ab pabel d' estopa.

(chap. Siris pascuals o atres siris en mecha d' estopa.)

Cartulaire de Montpellier, fol. 117.

Cierges pascals ou autres cierges avec mèche d' étoupe.

Stopa val ad estipar naus. Eluc. de las propr., fol. 223.

Étoupe vaut à calfater les navires. 

CAT. ESP. PORT. (chap.) Estopa. IT. Stoppa.


Estornelh, Estorneu, s. m., lat. sturnus, étourneau.

Datz li totz menutz ausels,

Fors solamen dels estornels.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Donnez-lui tous petits oiseaux, excepté seulement des étourneaux.

En torn plus irneus

Qu' us estorneus.

Giraud de Borneil: Quan lo fregz.

J'en retourne plus alerte qu'un étourneau. 

Fig. Ieu suy l' auselhs

Qu'als estornelhs 

Fas los mieus auzeletz noirir.

Marcabrus: D'aisso laus.

Je suis l'oiseau qui aux étourneaux fais nourrir mes petits oiseaux.

ANC. FR. De tuz icels ke volent de bele

Mielz voldreie estre estornele...

Bien savez ke l' estornele

Est deboniers e simple oisele.

Chron. anglo-normandes, t. 1, p. 86.

CAT. Estornell. ESP. Estornino. PORT. Estorninho. IT. Stornello.

(chap. Muixó negre, encara que ne ñan de pardos, que pareixen vileros; los ous de alguna de les classes són entre verts y blaus.)


Estornudar, Stornudar, Estrunidar, v., lat. sternutare, éternuer.

Quar si estornuda en aquesta passio, es mot bo senhal.

Eluc. de las propr., fol. 81. 

Car s'il éternue dans cette affection, c'est fort bon signe.

Fay aquella stornudar.

Trad. d'Albucasis, fol. 36. 

Celle-là fait éternuer. 

Sa polvera fa stornudar. Eluc. de las propr., fol. 219.

(chap. Lo pebre fa estornudá.)

Sa poudre fait éternuer.

Si tu ti voles tener d' estrunidar can tu n'auras talan.

L'autra manieira es de regardar lo solelh, quar, si tu lo regardas, tu estrunidaras. Liv. de Sydrac, fol. 104.

(chap. L'atra manera es mirá cap al sol, perque, si tú lo mires, tú estornudarás.) 

Si tu te veux retenir d'éternuer quand tu en auras envie.

L'autre manière est de regarder le soleil, car, si tu le regardes, tu éternueras.

CAT. Esternudar. ESP. Estornudar. IT. Starnutare, starnutire.

(chap. Estornudá: estornudo, estornudes, estornude, estornudem o estornudam, estornudéu o estornudáu, estornuden; estornudat.)

2. Estornut, s. m., éternuement.

Estornutz provocar. Eluc. de las propr., fol. 81. 

Provoquer éternuements.

CAT. Esternud. ESP. Estornudo. IT. Starnuto. (chap. Estornut, estornuts.)

3. Estornudament, s. m., lat. sternutamentum, éternuement.

Estornudament es violenta comocio del cervel.

(chap. Estornut es violenta conmossió del servell.)

Eluc. de las propr., fol. 81.

Éternuement est violente commotion du cerveau. 

IT. Starnutamento.

4. Extrenutacio, Stornutacio, Sturnutacio, lat. sternutatio, éternuement.

Dolor aguda de dent, et extrenutacio consequent.

Aveniment de stornutacio.

La curacio am sturnutacio.

Trad. d'Albucasis, fol. 14 et 38.

Douleur aiguë de dents, et éternuement qui s'ensuit.

Arrivée d' éternuement.

La guérison avec éternuement. 

IT. Starnutazione.

5. Estrunit, s. m., éternuement.

Lh' estrunitz... ieis del plus pres sospiralh que el troba, e aisso so las narrigolas (N. E. Más atrás pone narigolas).

Liv. de Sydrac, fol. 104. 

L' éternuement... sort du plus prochain soupirail qu'il trouve, et ce sont les narines.


Estra, s. f., lat. stratum, estrade, balcon.

Viratz estar domnas a estras,

Per los murs e per las fenestras.

Roman de Jaufre, fol. 97. 

Vous verriez les dames être aux balcons, par les murs et par les fenêtres. 

ANC. FR. As estres de la tor amont 

C'est Melior la bele assise. 

Roman de Partonopex de Blois, not. des Mss., t. IX, p. 69.


Estra, prép., lat. extra, hors, contre. 

Es ben menat estra ley

Qui ten car so que l' avilis.

Arnaud de Marueil: Cui que.

Est bien mené hors de la loi celui qui tient cher ce qui l'avilit. 

Eu cuiava, quant amors no m tenia,

Que no m pogues forsar estra mon grat.

Aimeri de Bellinoi: Nulhs hom.

Je pensais, quand amour ne me tenait pas, qu'il ne me put forcer contre mon gré.

Adv. comp.

Mentir cugei, mas estra grat dic ver.

Folquet de Marseille: S'al cor plagues.

Je pensai mentir, mais contre gré je dis vrai.

ANC. FR. Estre la gent qui sunt de son païs.

Roman de Garin le Loherain, t. I, p. 183.

ESP. Extra. (chap. Extra, fora, contra; extraordinari, extramuros o extramurs, extravagán, extradissió, etc.)

2. Estranhatge, s. m., éloignement, étrangeté, rigueur.

Ni tan gran estranhatge 

De Dieu.

Guillaume, Moine de Béziers: Quascus.

Ni si grand éloignement de Dieu. 

Ab fellona desiransa

Et estranhatge baralh.

Marcabrus: Contra l'ivern.

Je dispute avec désir félon et étrangeté.

Quar anc no m fes estranhatge.

Marcabrus: Lanquan fuelhon.

Car jamais ne me fit rigueur.

3. Estranheza, s. f., étrangeté.

Mas tan fera estranheza ha longamen.

Le Comte de Poitiers: Companho.

Mais a longuement si féroce étrangeté. 

CAT. Estranyesa. ESP. Estrañeza (extrañeza). PORT. Estranheza. 

IT. Stranezza.

4. Estranh, Estrain, Strani, adj., lat. extraneus, étranger, farouche, étrange.

En pais estrang

Sui, e no i vey messatge.

G. Faidit: Ab cossirier. 

Je suis en pays étranger, et n'y vois message.

De totas encontradas

Estranhas e privadas.

Arnaud de Marueil: Rasos es. 

De toutes contrées étrangères et connues. 

Honra 'ls sieus et honra gent estranha.

(chap. Honre als seus y honre (a la) gen extranjera, forastera.)

Rambaud de Vaqueiras: Aras pot hom. 

Il honore les siens et il honore la gent étrangère.

Fig. Tuit solatz me son estranh, 

Pus de lieys joys mi sofranh.

Arnaud de Marueil: Mot eran. 

Tous plaisirs me sont étrangers, puisque d'elle me manque joie.

Aprivadar pot hom estranhas gens.

Serveri de Girone: Cavayers. 

On peut apprivoiser les gens farouches.

Pus mi dons m'es salvaja et estranha.

Pons de Capdueil: Leials amicx. 

Puisque ma dame m'est sauvage et farouche. 

Tant estranhs es mos cossiriers.

Gavaudan le Vieux: Crezens fis. 

Tant étrange est mon souci. 

Subst. Si m saludes com un estranh.

(chap. Si me saludare com (a) un extrañ, forasté.) 

Guillaume de Balaun: Lo vers.

Si me saluât comme un étranger.

Si als estrains et als privatz

Donatz, e 'ls enemics baissatz.

Gui de Cavaillon: Seigneiras. 

Si vous donnez aux étrangers et aux privés, et vous abaissez les ennemis.

En tan convent que nulh strani no y fasse nulh embadiment.

Tit. de 1080.

En telle convention que nul étranger n'y fasse nulle attaque.

ANC. FR. L' avanture fut molt estraigne.

Lai du Trot, v. 5.

Jugement se devoir faire d'un crime commis par une damoiselle estrange. Hist. de Gérard de Nevers, p. 76. 

CAT. Estrany. ESP. Estraño (extraño). PORT. Estranho. IT. Estraneo, estrano, estranio, strano, stranio. (chap. Extrañ, extrañs, extraña, extrañes; se pot pronunsiá en s, estrañ, estrañs, estraña, estrañes.)

5. Estranhamen, Estraignament, s. m., éloignement, exil.

Luenh d' esper m'a mes estranhamen.

Peyrols: Mot m'entremis. 

Loin d'espérance elle m'a mis exil. 

Tristicia qu' es estraignamens de joi de cor.

Trad. de Bède, fol. 9. 

Tristesse qui est éloignement de la joie du coeur. 

CAT. Estranyament. ESP. Extrañamiento. (chap. Extrañamén siríe com eñor, añoransa, de añorá, trobá en falta; adv. extrañamen, de forma extraña.

6. Estramp, adj., isolé, séparé.

Rims estramps es dig, quar no s'acorda am degu dels autres, ni degus dels autres am lui en leyal acordansa.

Aquesta cobla de si meteyssha non ha lunha acordansa, ans es tota de si estrampa. Leys d'amors, fol. 20 et 21.

Rime isolée est dite, parce qu'elle ne s'accorde avec nulle des autres, ni nulle des autres avec elle en loyal accord.

Ce couplet de soi-même n'a nul accord, mais il est tout de soi isolé.

7. Estrangier, Estranher, adj., étranger.

Per cert si crezia

Que lo moyne fos estrangier. V. de S. Honorat.

(chap. Per sert se creíe que lo monjo ere (fore) extrangé; igual ere de 

La Portellada, com Cachol, que li diu monjeta al fesol, lo pobret catalanisadet.)

Il croyait pour certain que le moine fût étranger.

Subst. Els estrangiers peregrinans. Brev. d'amor, fol. 68.

Les étrangers voyageants.

Sel que te gen los sieus e 'ls estranhers.

T. de Rambaud, de Perdigon et d' Azemar: Senher.

Celui qui tient agréablement les siens et les étrangers.

CAT. Estranger. ESP. Extrangero (extranjero). PORT. Estrangeiro.

IT. Straniere, straniero. (chap. Extrangé, estrangé, estrangés, extrangés, estrangera, extrangera, estrangeres, extrangeres : forasté, forastés, forastera, forasteres.)

8. Estranhamen, Estragnamen, adv., étrangement, considérablement.

Estranhamen m' abelis

Que us am.

Berenger de Palasol: Dona si.

Il me plaît considérablement que je vous aime.

Estragnamen a gran plazer qui ve

So qu' ama fort.

Peyrols: Mot m'entremis.

Celui qui voit ce qu'il aime fort a étrangement grand plaisir.

ANC. FR. Por ce se sunt mult puis tenu

Cil devers lui estrangement.

Chron. anglo-normandes, t. 1, p. 206.

CAT. Estranyament. ESP. Extrañamente. PORT. Estranhamente. 

IT. Stranamente. (chap. Extrañamen, estrañamen, de forma o manera extraña o estraña.)

9. Estranhar, v., s'éloigner, rendre farouche.

Per qu'ieu muer, quan de leys m'estranh.

(chap. Perque yo me mórigo cuan de ella me aparto, men vach lluñ.) 

Aimeri de Bellinoi: No m puesc.

C'est pourquoi je meurs, quand je m'éloigne d'elle.

Estet mal com los fraires d'ella, e si s'estranjet d'ella. V. de Sordel.

(chap. Estabe mal en los germans de ella, y se va separá d'ella.)

Fut mal avec les frères d'elle, et ainsi s'éloigna d'elle.

Pus vas me s'estranha 

So qu' ieu plus aver vuelh.

B. de Ventadour: Lanquan vei.

Puisque se rend farouche envers moi ce que je veux le plus avoir.

Aprivadar pot hom estranhas gens, 

Et estranhar los pus propdas parens. 

Serveri de Girone: Cavayers. 

On peut apprivoiser les gens farouches, et rendre farouches les plus proches parents. 

Part. pas. Per qu'el mons es estranhatz de mondar.

G. Riquier: Fortz guerra. 

C'est pourquoi le monde est éloigné de purifier. 

Ieu eix que m'er estranhatz (N. E. Ieu eix : yo mateix en chapurriau.)

De solatz.

Giraud de Borneil: Quan brancha. 

Moi-même qui m'étais éloigné de plaisir. 

CAT. Estranyar. ESP. Extrañar. PORT. Estranhar. IT. Stranare, straniare.

(chap. Extrañá o estrañá: extraño, extrañes, extrañe, extrañem o extrañam, extrañéu o extrañáu, extrañen; extrañat, extrañats, extrañada, extrañades.)

10. Estraguar, Estracar, v., extravaguer, être sans voie tracée.

Als gelos que faitz estraguar.

Deudes de Prades: Si per amar. 

Aux jaloux que vous faites extravaguer. 

Part. pas. Ieu dic que ben es estraguatz 

Hom rics, ergulhos, descauzitz

Que vol ades tener aunitz 

Sos vezis ni apoderatz. 

Rambaud de Vaqueiras: Ja hom pres. 

Je dis que bien est extravagant l'homme puissant, orgueilleux, impoli qui veut toujours tenir honnis et soumis ses voisins.

Es joves quan fa estraguat dos.

Bertrand de Born: Belh m'es. 

Il est jeune quand il fait don extravagant. 

De ca son trenta jornadas 

Grans e longas et estracadas.

Trad. d'un Évangile apocryphe. 

Deçà sont trente journées grandes et longues et sans voies tracées.

CAT. ESP. PORT. Estragar. (chap. Estragá: estrago, estragues, estrague, estraguem o estragam, estraguéu o estragáu, estraguen; estragat, estragats, estragada, estragades.)

11. Estragazi, s. m., accident étrange.

Us estragazis lur aven.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Un accident étrange leur advient.

CAT. ESP. PORT. (chap.) Estrago. IT. Strage.


Estrada, s. f., estrade, chemin, voie.

Voyez Leibnitz, p. 126; Denina, t. II, p. 289.

Veus vostr' estrada.

G. Riquier: Gaya.

Voici votre chemin.

L' estrada

Laissiei e mon dreg cami.

(chap. Vach dixá la vía y mon dret camí; estrada, latín strata.)

J. Estève de Béziers: Ogan. 

Je laissai la voie et mon droit chemin.

L' estrada Seguetz, anatz, faitz vostre pro.

J. Estève de Beziers: L'autr' ier.

Suivez le chemin, allez, faites votre profit. 

Mas ja per els non empliretz la pansa, 

Si estradas o romieus non raubatz.

(chap. Pero ya per ells no ompliréu la pancha, si (als) camins o (als) romeus no robéu o robáu; los romeus són la gen que va de romería, vianans, viachans; A Valjunquera seguramén se díe o se diu romieu, igual que se diu piau, diau, siat; aixó es lo apichat.)

T. d'Albert de Sisteron et du Moine: Monges.

Mais jamais par eux vous n'emplirez la panse, si vous ne dérobez chemins ou voyageurs.

(N. E. El francés usa emplirez, v. emplir, lo chapurriau omplí, umplí, y plená, pllená a La Llitera, del latín adimplere; hay varias palabras con esta raíz: pleno, ple; lleno.)

ANC. FR. Ou tost sans vilenie puet recoillir s' estrée.

Huon de Villeneuve, du Verdier, t. II, p. 249.

ANC. CAT. ESP. PORT. Estrada. IT. Strada.

2. Estradier, Stradier, s. m., coureur de grands chemins, batteur d'estrade.

Lai on chascus aura paor de se 

Aissi lo just col laires, l' estradiers, 

Can si fera lo jujamenz derniers.

P. Guillem: Ai! Vergena.

Là où chacun aura peur pour soi, ainsi le juste comme le larron, le coureur de grands chemins, quand se fera le jugement dernier.

Qar tost passon li mercadiers

Los pas on tornon li stradier.

Un troubadour anonyme: Senior, vos que.

Car bientôt les marchands passent les pas où tournent les batteurs d'estrade.

- Marcheur, bon marcheur.

Un cheval saur, bausa, de bon celier;

Non ac en tota Fransa tau estradier.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 39.

Un cheval roux, bauçant, de bonne écurie; il n' y eut pas en toute la France tel marcheur.