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viernes, 19 de enero de 2024

Lexique roman; Cha - Civada

Cha, s. m., kan.

Los Tartres dison que lo gran cha es senhor.

L'Arbre de Batalhas, fol. 88.

Les Tartares disent que le grand kan est maître.

Les Tartares disent que le grand kan est maître.

Chancelar, v., chanceler.

Moredas la y portet, que de paor chancela.

Roman de Fierabras, v. 135.

Moredas, qui chancelle de peur, la lui porta.

Ce mot, qui ne se retrouve pas dans les autres langues de l'Europe latine, a été employé au figuré par Pierre de Blois, qui dit, epist. 22:

In hoc itaque modico cancellavit Plato.


Chancera, s. f., chancère, dot.

Dos feminis concessus; Arverni superiores eadem notione valcheire, inferiores chancere dicunt. Du Cange, t. VI, col: 1486.

Molher non deu perdre sa chancera per tort que sos maritz fassa.

Charte de Montferrant de 1240.

Une femme ne doit pas perdre sa chancère pour tort que son mari fasse.

(ESP. Dote)


Chandorn, s. m., lat. candorem, lueur.

Aissi col peis que s'eslaissa el chandorn,

E no sap re tro que s'es pres en l'ama.

(chap. Així com lo peix que se tire a la lluentó, y no sap res hasta que está pres al ham.)

B. de Ventadour: Aissi col.

De même que le poisson qui s'élance à la lueur, et ne sait rien jusqu'à ce qu'il s'est pris à l'hameçon.


Chaorcin, s. m., cahorsin, usurier.

Louis IX, par son ordonnance de 1268, prononça: Quod Lombardi et caorcini, et etiam quam plures alii alienigene usurarii, etc.

L'ordonnance de Philippe III, de l'an 1274, porte: Si qui etiam de predictis Lombardis, caorcinis, etc. Ord. des R. de Fr., t. I, p. 96 et 299.

Per aquest peccat no son pas quitis los autz homes d'aquest mon que sosteno los baratz, e los chaorcis que preston e destruisson tot

lur pays e grevion lur paubra gen. V. et Vert., fol. 14. (N. E. grevion: agravian; greuge.)

De ce péché ne sont pas quittes les hauts hommes de ce monde qui soutiennent les tromperies, et les usuriers qui prêtent et détruisent tout leur pays et grèvent leur pauvre gent.


Chaple, s. m., carnage.

Don comensa lo chaples e 'l mazan per totz latz.

Roman de Fierabras, v. 412.

D'où commence le carnage et le bruit de tous côtés.

Recomensa lo chaples de la guerra mortal.

Guillaume de Tudela.

Le carnage de la guerre mortelle recommence.

ANC. FR. De ceus de pié r'est fiers li chaples.

G. Guiart, t. II, p. 38.

Et le chapple orible et merveilleux et grant.

Combat des Trente.

2. Chapladis, s. m., carnage.

E detrencan e talhan, e fan tal chapladitz

Dels Frances, qu'en la vila foro accoseguitz.

Guillaume de Tudela.

Et tranchent et taillent, et font tel carnage des Français, qui furent poursuivis dans la ville.

ANC. FR. E d'espées grant chapléiz.

Roman de Rou, v. 13188.

Et dura le chapplis par l'espace d'une forte heure.

Monstrelet, t. II, fol. 57.

3. Chaplatio, s. f., carnage.

E al pla Sant Estefe fan la chaplatio.

Guillaume de Tudela.

Et ils font le carnage dans la plaine Saint-Étienne.

ANC. FR. En la fuie out grant chapleison.

B. de Sainte-Maure, Chr. de Norm., fol. 20.

4. Capuzar, v., chapler, chapuser, raboter.

Fig. Fas motz e 'ls capus e 'ls doli.

A. Daniel: Ab guay.

Je fais des mots et je les chapuse et je les dole.

Ni en torney non capuza ni dola.

G. de Berguedan: Amicx.

Ni en tournoi il ne chaple ni dole.

ANC. FR. Une hachète léenz ot

Dont il chapuisoit à la foiz.

Nouv. rec. de fables et cont. anc., t. II, p. 383.

Tant i a féru et chaplé

Que molt lor a fet grant damaige.

Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 93.

On chappelast

Cinq ou six douzaines de pain.

Les Repues franches, p. 14.

5. Capolar, v., charpenter, chapler.

Ni en torney no capola ni dola.

G. de Berguedan: Amix, Var.

Ni en tournoi il ne chaple ni dole.

Part. pas. E sedas de porc capoladas

Li donas ab la carn mescladas.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Et lui donnez mêlées avec la chair des soies de porc chaplées.


Chapotes, s. m., chapotois, monnaie de Bigorre.

Doze mila sols de chapotes.

Tit. de 1280. DOAT, t. CLXV, p. 87.

Douze mille sous de chapotois.


Chau, s. m., hibou, choucas.

2. Chavana, s. f., chouette.

Si... fuerit involata aut occisa... chaua.

Baluze, Cap. reg. Fr., t. 1, col. 48.

E 'l chaus ab sa chavana,

S'al no pot, grondilha.

Marcabrus: El mes.

Et le hibou avec sa chouette, s'il ne peut autre chose, criaille.

ANC. FR. Elle est plus noire qu'une choe.

Fabl. et cont. anc., t. III, p. 261.

IT. Caveta. (ESP. Lechuza. chap. chuta, ólipa.) 


Cheira, s. f., cilice.

Penedensa en cheira... per lo poniement de la cheira.

Trad. de Bède, fol. 51.

Pénitence en cilice... par la piqûre du cilice.

Perdonas leu,

Venzas vos greu,

E non vos cal cheira portar;

Amas amics

E enemics,

E no us cal anar outra mar.

P. Cardinal: Predicator.

Pardonnez facilement, domptez-vous fortement, et il ne vous faut pas porter cilice; aimez amis et ennemis, et il ne vous faut pas aller outre-mer.


Cherubin, s. m., lat. cherubim, chérubin.

Cherubin so dit lhi segon,

Car en saber sobeira son;

E car per los doctors per ver

Cherub s'enterpreta saber.

Brev. d'amor, fol. 19.

Les seconds sont appelés chérubins, parce qu'ils sont supérieurs en savoir; et parce que véritablement chérub s'interprète savoir par les docteurs.

Adjectiv. A l'angel cherubin que garda la intrada de paradis.

Hist. abr. de la Bible, fol. 3.

A l'ange chérubin qui garde l'entrée de paradis.

CAT. Querubí. ESP. Querubín. PORT. Cherubin. IT. Cherubino. (chap. querubín, querubins, tipo de angels)


Chifla, Chufla, s. f., sifflement, moquerie, raillerie.

Mi platz far cantaret plazen

Non ges de las chiflas del ven.

Lanfranc Cigala: Quan vei fer.

Me plaît faire un petit chant agréable non point sur les sifflements du vent.

Fig. Adoncx dison las chuflas e los gabs e truphas e jonglas per mays far de offensa a Dieu. V. et Vert., fol. 22.

Alors ils disent moqueries et railleries et dérisions et facéties pour faire plus d'offense à Dieu.

Faisas chuflas... d'aquell que ve trayre a be. V. et Vert., fol. 8.

Il fait ses moqueries...de celui qu'il voit tirer à bien.

ANC. FR. Laissiez vos chifflois et vos gas.

Helinand, Vers sur la Mort.

ANC. ESP. PORT. Chufa.

2. Chiflador, s. m., moqueur, railleur.

Deus escarnira los chifladors.

Trad. de Bède, fol. 78.

Dieu raillera les moqueurs.

3. Chifflar, Chuflar, v., siffler, moquer, railler.

Alcus parliers reprehendon e chuflon e arezon aquels que vezon far be.

V. et Vert., fol. 23.

Quelques babillards reprennent et raillent et blâment ceux qu'ils voient bien faire.

Et ai ques mainta merce,

Sol per galiansa,

E chiflat autrui e me.

B. Zorgi: Jesu Crist.

Et j'ai demandé mainte merci, seulement par tromperie, et moqué autrui et moi.

Chuflar, escarnir los autres. V. et Vert., fol. 8.

Moquer, railler les autres.

Subst. De mi no us cal, pus chuflar no us es bos.

T. de G. Riquier et d'Austorc: Senh' En.

Il ne vous soucie de moi, puisque railler ne vous est bon.

ANC. FR. Chascuns de li chifle et parole.

Nouv. rec. de fables et cont. anc., t. II, p. 24.

ESP. Chiflar (silbar). (chap. chulá: chulo, chules, chule, chulem o chulam, chuléu o chuláu, chulen. Enfótressen. Chuflar se diu a Aragó, com al chiste del baturro Carlos Rallo Badet y lo tren. Chufla, chufla, que com no te apartos tú.)

4. Achuflar, v., railler, moquer.

Enquer no us passa,

Fi m'ieu, la maniera

De mi achuflar.

G. Riquier: D'Astarac.

Encore ne vous passe, me fis-je, la manière de me railler.


Chilpa, s. f., querelle.

Cant hom fay chilpa o batalha en glieza o en sementeri, ayssi que sanc y sia escampatz. V. et Vert., fol. 16.

Quand on fait querelle ou bataille en église ou en cimetière, tellement que le sang y soit répandu.


Chimeric, adj., lat. chimaereus, chimérique.

Bestias chimericas cum so lamias que han cap virginal.

Eluc. de las propr., fol. 35.

Bêtes chimériques comme sont les lamies qui ont une tête de jeune fille.

ESP. Chimerico (quimérico, de quimera). PORT. Quimerico. IT. Chimerico.

(chap. quiméric, quimerics, com los paísos catalans, quimérica, quimériques.)


Christ, Crist, s. m., lat. Christus, Christ.

On a souvent dit xprist, xhrist pour christ et les mots qui en dérivent.

Cristz mori en la crotz per nos.

(chap. Cristo va morí a la creu per natros o natres.)

P. Cardinal: Dels quatre.

Le Christ mourut en la croix pour nous.

L'onrat paire en Christ.

Tit. du XIIIe sièc. DOAT, t. CXXXVIII, fol. 224.

L'honoré père en Christ.

Loc. affirm. Et ai auzit a totz comtar,

Per Crist, bonas razos e bellas.

Un troubadour anonyme: Senior vos que. 

Et, par le Christ, j'ai entendu conter à tous des raisons bonnes et belles.

CAT. Christo. ESP. Cristo. PORT. Christo. IT. Cristo.

2. Crestianar, v., baptiser, faire chrétien.

Anam a l'almiran, si s vol crestianar.

Roman de Fierabras, v. 2263.

Nous allons vers l'amiral, s'il veut se faire chrétien.

Part. pas.

Sabray si ja mon payre sera crestianatz.

Roman de Fierabras, v. 4893.

Je saurai si jamais mon père sera baptisé.

Substantiv. Non fon tals crestianada

De sai lo peiron.

Marcabrus: Estornel.

Il ne fut telle baptisée deçà le perron.

ANC. FR. Tant dist, tant lur a sermuné,

K'il a Olef crestiené.

N'erent pas crestienez, ne en Dex ne créeient.

Roman de Rou, v. 6980 et 4936.

ESP. Cristianar (cristianizar). (chap. cristianisá)

3. Crestian, Cristian, adj., lat. christianus, chrétien.

Que, per Crist, son apelatz crestians.

V. de S. Trophime.

Qui, à cause du Christ, sont appelés chrétiens.

Per salvar crestiana gent.

P. Vidal: Baros Jhesus.

Pour sauver la gent chrétienne.

Substantiv. Cristias vey perilhar

Per colpa dels regidors.

G. Riquier: Cristias.

Je vois les chrétiens péricliter par la faute des chefs.

Loc. Et anc fils de cristiana

Pejor costuma no mes.

G. de Berguedan: Cansoneta.

Et jamais fils de chrétienne ne mit pire coutume.

ANC. FR. Si volt crestian devenir.

Roman de Rou, v. 558.

Nos très-chrestians progeniteurs roys de France... Peuple chrestian.

Ord. des Rois de Fr., 1478, t. XVIII, p. 425.

CAT. Christiá. ESP. Christiano (cristiano). PORT. Christão. IT. Christiano.

(chap. cristiano, cristiá, cristians, cristiana, cristianes)

4. Crestianor, adj., chrétien.

La ley crestianors. V. de S. Honorat.

La loi chrétienne.

5. Crestianisme, s. m., lat. christianismus, christianisme.

E ton crestianisme as falsat.

Izarn: Diguas me tu.

Et tu as faussé ton christianisme.

CAT. Christianisme. ESP. Cristianismo. PORT. Christianismo.

IT. Cristianesimo. (chap. Cristianisme)

6. Chrestiantat, Xristiandat, s. f., lat. christianitatem, chrétienté.

Que mais avetz mes, conques e donat

C'om ses corona de la crestiantat.

Rambaud de Vaqueiras: Valen marques.

Que plus vous avez dépensé, conquis et donné qu'homme sans couronne de la chrétienté.

Aqui, mori la flor de la xpristiandat. V. de S. Honorat.

Là, mourut la fleur de la chrétienté.

CAT. Christiandat. ESP. Cristiandad. PORT. Christiandade. IT. Cristianità. (chap. Cristiandat.)

7. Antecrist, s. m., Antechrist.

Hueymais es Antecritz

Al dan del mon issitz.

G. Faidit: Era nos sia.

Désormais l' Antechrist est sorti pour le dommage du monde.

L'Antecrist, cug, venra breumen,

Tan aonda gen fellona.

Giraud de Borneil: Tals gen prezi.

L'Antechrist, je pense, viendra bientôt, tant abonde la gent méchante.

(N. E. Sigue abundando la gente felona, no sé si ya ha aparecido el Anticristo o Antecristo.)


Cibori, s. m., lat. ciborium, ciboire.

Et aquel cibori fo mes sobre l'autar.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 114.

Et ce ciboire fut mis sur l'autel.

PORT. IT. (ESP.) Ciborio.


Cicle, s. m., grec *gr, cycle.

Es fenitz lo cicle o celcle dels ans.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 143.

Le cycle ou cercle des ans est fini.

Comptant entro XIX, quan es complit un cicle embolismal.

Eluc. de las propr., fol. 122.

Comptant jusqu'à dis-neuf, quand est accompli un cycle embolismique.

CAT. ESP. IT. Ciclo. (chap. siclo, sírcul)

2. Epicicle, s. m., lat. epicyclus, épicycle.

Que si movon diversamen, maiormen aquellas que ham epicycles.

Eluc. de las propr., fol. 113.

Qui se meuvent diversement, principalement celles qui ont des épicycles.

CAT. Epicicle. ESP. IT. Epiciclo.


Ciclope, s. m., lat. cyclopem, cyclope.

Ciclopes han un sol uelh el miech del front.

(chap. Los síclopes tenen un sol ull al mich del fron.)

Eluc. de las propr., fol. 250.

Les cyclopes ont un seul oeil au milieu du front.

CAT. ESP. Cíclope. PORT. Cyclope. IT. Ciclope. (chap. síclope, síclopes)


Ciconia, s. f., lat. ciconia, cigogne.

Un auzel apelat ciconia o guanta...

Semblant a bec de ciconia.

Trad. d'Albucasis, fol. 21 et 24.

Un oiseau appelé cigogne ou guante...

Ressemblant à bec de cigogne.

CAT. Cigonya. ESP. Cigüeña. PORT. Cegonha. IT. Cicogna.

(chap. Sigüeña, sigüeñes, guanta no sé si se diu, pero lo que se mereix una guantá es Puigdemont, que ne teníe un niu al cap. )

Sigüeña, sigüeñes, guanta no sé si se diu, pero lo que se mereix una guantá es Puigdemont, que ne teníe un niu al cap

Cicuda, s. f., lat. cicuta, ciguë, sorte de plante.

Vi begut no tempradament es vere cum cicuda.

(chap. Lo vi begut no templadamén es veneno com la sicuta.)

Eluc. de las propr., fol. 227.

Vin bu avec intempérance est venin comme ciguë.

CAT. ESP. PORT. IT. Cicuta.


Cigala, s. f., lat. cicada, cigale.

Cigala cantan forma canso meravelhoza.

Eluc. de las propr., fol. 143.

La cigale en chantant forme un chant merveilleux.

CAT. Cigala. ESP. Cigarra. PORT. Cigara. IT. Cigala. (chap. chicharra, chicharres; cuento la chicharra y la formiga.)


Cigne, s. m., lat. cycnus, cygne.

Cigne es tot blanc...

Cignes els quals la natura ha provezit de pes latz, aptes per nadar.

Eluc. de las propr., fol. 145 et 139.

Le cygne est tout blanc..

Cygnes que la nature a pourvus de pieds larges, aptes à nager.

CAT. Cigne. ESP. PORT. (chap.) Cisne. IT. Cigno.


Cil, Silh, s. m., lat. cilium, cil, poil des paupières.

No us denharia sol guinhar ab lo silh.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 66.

Ne vous daignerait seulement guigner avec le cil.

Cilhs, cubertas dels uelhs.

(chap. Selles, cubertes dels ulls.)

Eluc. de las propr., fol. 38.

Cils, couvertures des yeux.

IT. Ciglio.

2. Cilla, s. m., cil.

Et hac un prim fillat de cillas

Negres e sotils e delgatz.

Roman de Jaufre, fol. 88.

Et eut un mince filet de cils noirs et menus et déliés.

CAT. Cella. ESP. Ceja. (chap. sella, selles.)

3. Sobrecill, Sobresill, s. m., lat. supercilium, sourcil.

Sobrecilhs so ditz quar sobreposatz so als cilhs.

Eluc. de las propr., fol. 39.

Ils sont dits sourcils parce qu'ils sont posés au-dessus des cils.

E la veta que vai en som

Sobr'els sills, a nom sobresill.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Et la bande qui va en sommité sur les cils, a nom sourcil.

ANC. FR. Preudome pas ne sont tot cil

Qui baissent l'uel et le sorcil.

Fabl. et cont. anc., t. I, p. 316.

IT. Sopracciglio.

4. Sobrecilha, Sobressilia, s. f., sourcil.

Breu ac la sobrecilha,

Ben fait' a meravilha.

Arnaud de Marsan: Qui comte.

Eut le sourcil court, bien fait à merveille.

Tas sobressilias davant...

Trad. de Bède, fol. 73.

Tes sourcils devant...

ANC. FR. Le nez pointu et aquilin, et les sourcilles rudes et grandes.

Rabelais, liv. 5, ch. 39.

PORT. Sobrancelha. (chap. sobressella, sobresselles)

5. Entrecilh, s. m., entre-cil.

Entrecilh es aquel espaci ses pels qui es entr' els sobrecilhs.

Eluc. de las propr., fol. 39.

(chap. La entressella es aquell espassi sense pels que está entre les selles. Algunes persones la tenen ben peluda.)

L' entre-cil est cet espace sans poils qui est entre les sourcils.

IT. Intracciglio. (ESP. Entrecejo.)


Cilici, Cirici, Selitz, s. m., lat. cilicium, cilice.

Portar cilici. V. et Vert., fol. 34.

Porter cilice.

E cirici vestit portan.

Brev. d'amor, fol. 168.

Et vêtus ils portent cilice.

De costa la carn nuda tos temps selitz portava.

V. de S. Honorat.

Il portait toujours un cilice contre la chair nue.

CAT. Cilici. ESP. PORT. Cilicio. IT. Ciliccio. (chap. silissi, silissis)


Cim, Sim, s. m., lat, cyma, cime, sommet.

Voyez Denina, t. II, p. 251.

Ans qu'els cims reston de brancas sec.

A. Daniel: Ans qu'els.

Avant que les sommets des branches restent secs.

Mas eras pels soms sims

Entre las flors e 'ls brondels prims.

G. de Cabestaing: Er vei.

Mais maintenant par les hautes cimes entre les fleurs et les rameaux délicats.

Fig. Quar estz de pretz al sim,

En la plus alta sima.

Raimond de Miraval: Aissi m.

Car vous êtes au sommet de mérite, en la plus haute cime.

Loc. Sieus es Arnautz del sim tro en la sola.

(chap. Seu es Arnau del sim hasta la sola.)

A. Daniel: Ans qu'els.

Arnaud est sien du sommet jusqu'à la plante des pieds.

CAT. Cim. PORT. Cimo.

2. Cima, Sima, s. f., cime, sommet, tête, extrémité.

Lo fondamens d'una tor es plus fortz que la sima.

L'ayga las abeura per las cimas.

Liv. de Sydrac, fol. 42 et 105.

Le fondement d'une tour est plus fort que la cime.

L'eau les abreuve par les sommets.

Sieus soi del pe tro la cima.

A. Daniel: Ab guay so.

Je suis sien du pied jusqu'à la tête.

Loc. No 'l laissaran ni cima ni razitz.

Austor Segret: No sai qui.

Ne lui laisseront ni cime ni racine.

ANC. FR. L'office de censeur, qui estoit à Rome la cyme de dignité...

où pouvoit atteindre un citoyen romain.

Amyot, Trad. de Plutarque, vie de M. Caton.

CAT. ESP. PORT. IT. Cima. (chap. sima, punta.)

3. Recimar, v., remonter, retourner.

Greu er ja fols desnatur

Et a folleiar non recim.

Marcabrus: Bel m'es quant.

Il sera difficile que jamais fou change de naturel et ne retourne à faire des folies.

4. Entrecims, s. m., sommet.

Et el verdier la flors trembla

Sus el entrecim.

A. Daniel: Lanquan.

Et au verger la fleur tremble sus au sommet.

5. Entrecimamen, s. m., entrelacement.

L'entrecimamen

Sabetz per c'om non fa lauzor.

T. d'Aimeri et d'Albert: Amicx.

Vous savez l'entrelacement, pourquoi on ne fait louange.

6. Tressimar, Entrecimar, v., confondre, entrelacer, enlacer.

Selha qu'ab dos s'entressima

Greu er del tres no s tressim.

Gavaudan le Vieux: Lo vers deg far.

Celle qui avec deux s'entrelace, il sera difficile qu'elle ne s'enlace d'un troisième.

7. Sobretracimar, v., dominer.

El sieu cors sobretracima lo mieu.

A. Daniel: En est sonet.

Son coeur domine le mien.

Cimbol, Simbol, s. m., lat. cymballum, cymbale.

E li corn et las trompas e 'ls cimbols e 'lh tabor.

Guillaume de Tudela.

Et les cors et les trompes et les cymbales et les tambours.

Simbols so alcus istrumens de metalh qui, feritz, redo so plazent et melodios. Eluc. de las propr., fol. 282.

Les cymbales sont certains instruments de metal qui, frappés, rendent un son agréable et mélodieux.

CAT. Cimbol. EST. Címbalo. PORT. Cimbalo. IT. Cembalo.

2. Cimblos, s. m., timbre, sonnette.

Dansan ab un cimblos d'argent.

Un troubadour anonyme: Senior vos que.

Dansent avec un timbre d'argent.

ANC. FR. Douceines, simbales, clocettes, 

Cimbres, la fluste brehaigne.

Le roi de Navarre, Ms. de la Bibl. du Roi, 7612, et ses poésies, t. I, p. 248.


Cimen, s. m., lat. coementum, ciment.

Peiros i ac assis per tal cimen.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 21.

Il y eut un perron consolidé par tel ciment.

PORT. Cimento. (ESP. Cemento. Chap. simén) 


Cinamomi, s. m., lat. cinnamomum, cinnamome, cannelier.

De marme e de cinamomi.

Trad. de l'Apocalypse de S. Jean, ch. 18.

De marbre et de cinnamome.

CAT. ESP. Cinamomo. PORT. IT. Cinnamomo.


Cinc, adj. num. indéclinable, lat. quinque, cinq.

Passat son cinc mes e un an.

(chap. Passats són sing mesos y un añ.)

Raimond de Miraval: Enquer non a.

Cinq mois et un an sont passés.

Quar ieu en conosc de cavaliers cinc cens.

T. d'Albert et du moine: Monges digatz.

Car de cavaliers j'en connais cinq cents.

Cinc son li modi dels verbes. Gram. provenç.

Les modes des verbes sont cinq.

Substantiv.

Van s'en a la capella tut cinc denan l'autar.

V. de S. Honorat.

Tous cinq s'en vont à la chapelle devant l'autel.

CAT. Cinc. ESP. PORT. Cinco. IT. Cinque. (chap. sing, sinc)

2. Quint, adj. num., lat. quintus, cinquième, quint.

Lo quint mandamen de la ley es aquest.

En la quinta branca de misericordia. V. et Vert., fol. 3 et 77.

Le cinquième commandement de la loi est celui-ci.

En la cinquième branche de miséricorde.

Subst. En Guillems de Ribas lo quins.

Pierre d'Auvergne: Chantarai.

Le seigneur Guillaume de Rives le cinquième.

Ades dir lo quart e 'l quint.

A. Daniel: Ar vei.

Toujours dire le quart et le quint.

ANC. FR. La quinte vérité.

Monstrelet, t. 1, fol. 43.

CAT. Quint. ESP. PORT. IT. (chap.) Quinto.

3. Quinta, s. f., quinte, terme de musique.

Mas la quarta et la quinta ..

S'acordan per descort.

P. de Corbiac: El nom de.

Mais la quarte et la quinte... s'accordent par discordance.

CAT. ESP. PORT. IT. Quinta.

4. Quintament, adv., cinquièmement.

Quintament requier que, etc.

Eluc. de las propr., fol. 15.

Cinquièmement requiert que, etc.

5. Quintar, v., quinter.

Ce mot s'est dit du nombre des labours donnés à la terre.

Cartar las terras o quintar.

Tit. de 1315. DOAT, t. LXXXIX, fol. 180.

Quarter ou quinter les terres.

Il a signifié, dans d'autres langues néolatines, prendre le cinquième.

CAT. ESP. PORT. Quintar.

6. Cinquen, adj. num., cinquième.

El cinques es Gaucelms Fayditz.

Le Moine de Montaudon: Pus Peire.

Le cinquième est Gaucelm Faidit.

Al sinquen jorn a vostr' auzel

Daretz carn de petit anhel.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Au cinquième jour vous donnerez à votre oiseau chair de petit agneau.

CAT. Cinqué. ESP. Cinqueno (quinto).

7. Quinquennal, adj., lat. quinquennalis, quinquennal.

Inducias e dilacions quinquennaus.

Tit. de 1464. Bordeaux, Bibl. Monteil.

Renvois et délais quinquennaux.

ANC. ESP. Quinquenal (MOD. Quincenal). PORT. Quinquennal. IT.

Quinquennale. (chap. quinsenal, 15, quinse, quinsena.)

8. Quinze, adv. num., lat. quindecim, quinze.

Quinse ciptatz en oscle, estier Proensa,

Lhi dara e Viana e Arle e Valensa.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 97.

Il lui donnera en dot, outre la Provence, quinze cités et Vienne et Arles et Valence.

En un vaissel... quinze jorns. Liv. de Sydrac, fol. 49.

En un vase... quinze jours.

CAT. Quinse. ESP. Quince. PORT. Quinze. IT. Quindici.

9. Quinzen, adj. num., quinzième.

Lo quinzen an de sa etat.

Trad. d'un Évangile apocryphe.

La quinzième année de son âge.

CAT. Quinsé. ESP. Quinceno (decimoquinto). IT. Quindecimo.

10. Quinzena, subst. num., quinzaine.

Tres vetz sivals en la quinzena. Deudes de Prades, Auz. cass.

Trois fois au moins dans la quinzaine.

CAT. Quinsena. ESP. Quincena.

11. Cinquanta, adv. num., lat. quinquaginta, cinquante.

Ben cinquanta sous toz nombratz.

V. de S. Honorat.

Bien cinquante sous tous nombrés.

CAT. Cinquanta. ESP. Cinquenta (cincuenta). PORT. Cincoenta. 

IT. Cinquanta. (chap. sincuanta)

12. Cinquanten, adj., cinquantième.

Lo cinquante psalm qui es penitencial.

Lo cinquante dia de la Pasca.

Eluc. de las propr., fol. 128 et 129.

Le cinquantième psaume qui est pénitentiel.

Le cinquantième jour depuis la Pâque.

13. Sinquantena, s. f., cinquantaine.

Sai e lai per sinquantenas.

Brev. d'amor, fol. 157.

Çà et là par cinquantaines.

CAT. Cinquantena. ESP. Cinquentena (cincuentena). IT. Cinquantina. (chap. sincuantena, sincuantenes, sincuanta, 50.)

14. Quinquagezima, s. f., lat. quinquagesima, quinquagésime.

Quinquagezima, quar ha V vetz X dias ayshi es apelada.

Eluc. de las propr., fol. 128.

La quinquagésime est ainsi appelée, parce qu'elle a cinq fois dix jours.

CAT. Cinquagessima. ANC. ESP. (quincuagésima) PORT. IT. Quinquagesima.


Ciragra, s. f., lat. chiragra, goutte aux mains, chiragre.

Ciragra si engendra de grossas humors.

Es dita ciragra, quan es els artels de las mas.

Eluc. de las propr., fol 49 et 95.

La ciragre s'engendre de grosses humeurs.

Elle est appelée ciragre, quand elle est aux articulations des mains.

PORT. Chiragra. IT. Ciragra. (chap. La enfermedat gota a les mans.)


Cisterna, s. f., lat. cisterna, citerne.

Sia pres, e metam lo en una cisterna.

(chap. Que sigue pres, y embutímlo, fiquémlo, fotémlo a una sisterna.)

Hist. abr. de la Bible, fol. 9.

Qu'il soit pris, et mettons-le dans une citerne.

CAT. ESP. (cisterna) PORT. IT. Citerna.

2. Biterna, s. f., citerne.

Cara de boc de biterna.

T. de G. Rainols et de G. Magret: Maigret.

Figure de bouc de citerne.


Cistra, s. f., lat. cistus, ciste, sorte d'arbrisseau.

E mot fay bon pieg la cistra.

Brev. d'amor, fol. 50.

Et le ciste fait très bonne poitrine.

IT. Cisto, cistio.


Citar, v., lat. citare, citer, appeler en jugement.

Quant los creditors fan citar los debitors.

Statuts de Provence, BOMY, p. 6.

Quand les créanciers font citer les débiteurs.

E qui 'l papa pogues citar

A maior de se, fora be.

Folquet de Lunel: Al bon rey.

Et qui pourrait citer le pape devant un plus grand que lui, ce serait bien.

Part. pas. Non deu esser tragh ni citat ni apellat al dret foras del dig loc.

Ord. des rois de Fr., 1464, t. XVI, p. 132.

Il ne doit être tiré ni cité ni appelé en justice hors dudit lieu.

Substantiv. Lo qual mandamen en escrit sia enviatz a la maison del citat.

Statuts de Montpellier de 1258.

(chap. Lo cual manamén en escrit sigue enviat a la casa del sitat.)

Lequel mandement soit envoyé en écrit à la maison du cité.

CAT. ESP. PORT. Citar. IT. Citare. (chap. sitá: sito, sites, site, sitem o sitam, sitéu o sitáu, siten.)

2. Citayre, s. m., plaideur.

Citayres que non quero mays co puescon citar e playezar lurs vesis.

V. et Vert., fol. 15.

Plaideurs qui ne cherchent jamais que comment ils puissent citer et plaider leurs voisins.

ESP. Citador. IT. Citatore. (chap. sitadó, sitadós; sitadora, sitadores.)

3. Citation, s. f., citation, assignation.

Abantz que la primera citation fos.

(chap. literal: Abans que la primera sitassió fore.)

Cout. de Condom de 1313.

Avant que la première citation fût.

CAT. Citació. ESP. Citación. PORT. Citação. IT. Citazione.

4. Citamen, s. m., assignation. (chap. sitamén, assignassió)

De las parts sia fag citamen per albire del jutge.

Statuts de Montpellier de 1204.

Qu'il soit fait assignation des parties par avis du juge.

Alcun jorn dels citamens.

Statuts de Montpellier de 1258.

Aucun jour des assignations.

5. Citatori, s. m., citatoire, citation.

Un citatory simple per lo bayle.

Fors de Bearn, p. 1095.

Un citatoire simple par le bailli.

6. Excitar, v., lat. excitare, exciter.

Per movre et excitar los coratges dels auzens.

Leys d'amors, fol. 124

Pour émouvoir et exciter les coeurs des auditeurs.

CAT. ESP. PORT. Excitar. IT. Eccitare. (chap. excitá o exitá: éxito, exites, exite, exitem o exitam, exitéu o exitáu, exiten.)

7. Excitatiu, adj., excitatif, excitant.

Hé! semissonan pot esser excitativa.

Leys d'amors, fol. 103.

Hé! sémissonnante peut être excitative.

Polveras excitativas. Trad. d'Albucasis, fol. 20.

Poudres excitatives.

CAT. Excitatiu. ESP. Excitativo. IT. Eccitativo.

8. Excitation, s. f., excitation.

Aquestas significo excitatio. Leys d'amors, fol. 103.

Celles-ci signifient excitation.

PORT. Excitação. IT. Eccitazione.

9. Recitar, v., lat. recitare, réciter, rapporter, raconter.

Lasquals totz recitar seria longa cauza...

La passio de Nostre Senhor, laqual recito li evangelista.

Leys d'amors, fol. 91 et 148.

Lesquelles rapporter toutes serait longue chose...

La passion de Notre Seigneur, laquelle les évangélistes racontent.

10. Recitatio, s. f., lat. recitatio, récit, débit.

En la recitatio de las gestas dels reys.

Leys d'amors, fol. 148.

Dans le récit des gestes des rois.

(chap. Ressitassió, ressitassions)

11. Recitamen, s. m., exposition, récit du sujet.

Lo recitamen del senhor En Gui.

Cartulaire de Montpellier, fol. 53.

L'exposition du seigneur seigneur Gui. (N. E. En: mon seigneur, mossen, En, por eso repite seigneur.)

IT. Recitamento. (chap. Ressitamén, ressitamens)


Cithara, s. f., lat. cithara, harpe, lyre.

So mantas guisas de citaras.

Eluc. de las propr., fol. 282.

Il y a plusieurs sortes de lyres.

Cascus avent sitaras aureas.

Trad. de l'Apocalypse de S. Jean, chap. 5.

Chacun ayant des lyres d'or.

CAT. ESP. (cítara) Citara, guitarra. PORT. Cithara, guitarra. IT. Citara, chitarra. (chap. sítara, síteres – siteres no, que son per al oli.)

2. Citharista, s. m., lat. citharista, harpiste, joueur de lyre.

Orpheu, qui fo mot meravilhos citharista.

Eluc. de las propr., fol. 46.

Orphée, qui fut très merveilleux joueur de lyre.

(chap. Orfeo, que va sé mol maravillós sitariste, tocadó de sítara.)

CAT. ESP. IT. Citarista.

3. Cidra, s. f., lat. cithara, guitare, harpe.

E cidra c'om vol ben auzir.

Giraud de Calanson: Fadet joglar.

Et guitare qu'on veut bien écouter.

ANC. CAT. Citra.

4. Cithola, s. f., citole, harpe, lyre.

David delieuret lo rey Saul del demoni sonan la cithola.

Cignes, quan poletz auzo sonar citholas geisho tantost del ni e comenso cantar. Eluc. de las propr., fol. 145 et 181.

David délivra du démon le roi Saül en jouant de la harpe.

Les cygnes, quand petits ils entendent jouer de la lyre, ausSitot sortent du nid et commencent à chanter.

ANC. ESP. Citola.


Citrin, adj., lat. citrinus, citrin, roux.

Citris declinans a color d'aur. Eluc. de las propr., fol. 75.

Citrin tirant à couleur d'or.

Sian faytas de eram citri.

Trad. d'Albucasis, fol. 27.

Qu'elles soient faites d'airain citrin.

PORT. IT. Citrino. (ESP. cetrino)

2. Subcitrin, adj., sous-citrin.

Color subcitrina.

Eluc. de las propr., fol. 58.

Couleur sous-citrine.

3. Citrinitat, s. f., couleur de citron, pâleur.

E aquo fay de la negror e de la citrinitat.

Trad. d'Albucasis, fol. 20.

Et fait cela de la noirceur et de la pâleur.

Citrinitat e consumpcio.

Eluc. de las propr., fol. 88.

Pâleur et consomption.

IT. Citrinità.


Ciu, Civitat, Ciutat, Ciptat, s. f., lat. civitatem, cité, ville.

Car lai en l'encantada ciu.

A. Daniel: Ab plazer.

Car là en l'enchantée cité.

De tolre civitat aut castel.

Titre de 1040.

De prendre cité ou château.

Veder ent pot l'om per quaranta ciptatz.

Poëme sur Boèce.

L'on en peut voir par quarante cités.

La ciutatz se vueia.

Rambaud de Vaqueiras: Truan mala.

La cité se vide.

ANC. FR. Fut une citet Sylo.

Anc. trad. des liv. des Rois, fol. 1.

CAT. Ciutat. ESP. Ciudad (ant. cibdad). PORT. Cidade. IT. Città. (chap. siudat, siudats.)

2. Ciutadan, Ciptadan, s. m., citoyen.

Mas pueys li ciutadan foron en Rosesvals. V. de S. Honorat.

Mais puis les citoyens furent en Rosesval.

Los celestials ciptadas. Trad. de Bède, fol. 44.

Les citoyens célestes.

CAT. Ciutadá. ESP. Ciudadano. PORT. Cidadão. IT. Cittadino. (chap. siudadá, siudadans, siudadana, siudadanes.)

3. Ciutadana, s. f., citadine, citoyenne.

Anc tan gentils ciutadana

No nasquet ni tan dolsana.

P. Vidal: Car' amiga.

Jamais ne naquit citadine si gentille ni si douce.

CAT. Ciutadana. ESP. Ciudadana. PORT. Cidadoa. IT. Cittadina.

4. Civil, adj., lat. civilis, civil.

Negun proces tan civil que criminal.

Statuts de Provence. Julien, t. 1, p. 91.

Aucun procès tant civil que criminel.

CAT. ESP. PORT. Civil. IT. Civile. (chap. sivil, sivils.)

5. Civilment, adv., civilement.

En doas guisas naturalment e civilment.

Trad. du Code de Justinien, fol. 81.

En deux façons naturellement et civilement.

CAT. Civilment. ESP. PORT. IT. Civilmente.

6. Civilitat, s. f., lat. civilitatem, gouvernement, civilisation.

Dieus, qui, en la civilitat mondial, es un princep reglant.

Util a la communa civilitat.

Eluc. de las propr., fol. 2 et 22.

Dieu, qui, dans le gouvernement du monde, est un prince réglant.

Utile à la commune civilisation.

CAT. Civilitat. ESP. Civilidad. PORT. Civilidade. IT. Civilità. (chap. sivilisassió.)


Civada, s. f., avoine.

Sextarium de civada.

P. de Marca, Marc, hisp., app. an. 964.

Setier d'avoine.

Mesura de civada

Tal que pot un rossis manjar.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Mesure d'avoine telle qu'un roussin peut la manger.

CAT. Civada. PORT. Cevada (ESP. cebada; chap. sibada, sivada, sibá, sivá).

2. Sivadatge, s. m., champ d'avoine.

Ordis, fromens et sivadatges.

Tit. de 1410. DOAT, t. CLVIII, fol. 304.

Orge, froment et champ d'avoine.

3. Civaier, s. m., civadier, sorte de mesure.

De III sextiers I civaier.

Ch. des droits de péage, Hist. de Valence, p. 298.

De trois setiers un civadier.

sábado, 5 de septiembre de 2020

ANTÓN EITO MATEO, aragonés, catalán, luengas d´Aragón

L’aragonés y lo catalán, las atras luengas d’aragón.


ANTÓN EITO MATEO


Talmén iste no siga lo caso, y muitos de los leutors y leutoras ya tiengan bella mena d’informazión u conoxedura sobre lo tema que nos ocupa, pero a ormino, mesmo entre la propia ziudadania aragonesa, la esconoxedra de la reyalidá lingüistica aragonesa, y profés de las suyas dos luengas minoritarias, no ye un feito masiau estrordinario.

En Aragón la luenga mayoritaria y la unica ofizial ye lo castellano, pese a no estar una fabla propia d’Aragón, sino que estié incorporada a lo luengo de los sieglos, sustituyindo u reemplazando a l’aragonés en muitismos casos y a lo catalán en atros.

// Este es uno más de los ababoles que llaman aragonés a esta fablilla y catalán al occitano, usado por reyes de Aragón, como Pedro IIMartín I y posteriores, también los Trastámara y descendientes, por los diputats del General de Cathalunya y muchos otros. 

Als presentz, Pedro II, Aragón

Rey Martín I de Aragón, el humano, Martí I de Aragó.


tomo-i-texto-lxi-hoc-rey-martin-acta-valldoncella

- Senyor plauvos que la successio de vostres regnes e ten es apres obte vostre pervingue a aquell que per justicia deura pervenir e quen sia feta carta publica.
- Et dictus dominus rex respondens dixit: - Hoc.

- Plauvos donchs senyor que la successio de vostres regnes e terres apres obte vostre pervinga a aquell que per justicia deura pervenir e quen sia feta carta publica.
- Qui quidem dominus rex respondens dixit: - Hoc.

hoc

Et hiis dictis dictus Ferrarius de Gualbis repetens verba per eum jam prolata dixit hec verba vel similia in effectu: Senyor plauvos que la succesio dels dits vostres regnes e terres apres obte vostre pervinga á aquell que per justicia deura pervenir? et dictus dominus rex tunc respondens dixit: Hoc; de quibus omnibus petiit et requisivit dictus Ferrarius publicum fieri instrumentum per me protonotarium et notarium supradictum.

//

Breu güellada istorica


L’aragonés y lo catalán, como lo resto de las luengas romanicas prozeden de lo trestallamiento de lo latín en los esferens territorios de l’Imperio Romano tras la suya cayita, fendo-sen como luengas particulars fa más de mil añadas.


Ambas luengas iban a conbibir en lo seno de la Corona d’Aragón sin dengún problema, ni enfrontinamiento, solo cal beyer, que en lo discurso, u “Propuesta” de la Corona, que se feba debán de las Cortes, lo Rei charraba en catalán (luenga mayoritaria con catalans, balenzians, mallorquins y muitos aragoneses) y li contestaba l’Arzobispe de Zaragoza en aragonés.

Pero con lo tiempo lo desembolique iba a estar diferén, ya que l’aragonés nunca cuallaría como luenga culta, y tras la dentrata de la dinastía castellana de los Trastamara en lo trono aragonés con Fernando I en 1412 por lo compromiso de Caspe, rapidamén, tras un prozeso de castellanizazión de la clase “pulitica” d’allora y de l’uso alministratibo masibo de la nueva fabla, iba a prenzipiar-ne lo suyo retacule. Lo catalán en cambio si iba a cuallar como luenga culta, con una importán tradizión literaria ya desde lo siglo XIV.


Desde iste momento y casi dica uei, entre los charradors d’aragonés iba a disaparexer la conzenzia de charrar una luenga “diferén”, y iba a creyar-se la imachen de “eso es hablar mal”, “eso es castellano vulgar”, ezt. En lo caso de lo catalán, si bien la conzenzia lingüistica ha remanito amás tot lo tiempo en la mayoría de fablans de atras zonas, en lo caso de locatalán d’Aragón, a ormino por motibos pulíticos, se biene charrando de chapurreat, la nostra parla, dialectos locales, Y y atra terminoloxía que trata de negar categoría de luenga a lo charrau por ixas presonas.


Lo resultato de tot ixo en los nuestros días ye que emos a l’aragonés muito feble, tanto territorialmén, como por lo numero de charradors y con escasos recursos ta sobrebibir. La situgazión de lo catalán ye algo millor debiu a estar-ie amán de Catalunya, y a la millor situgazión de lo catalán unos quilometros más t’allá, amás d’aber más meyos, incluyita TV3 (Televisió de Catalunya), radios, prensa, en fin, mayors posibilidaz ta sobrebibir y de adautar-se a las parolas complexas soziedaz.

Bels datos sobre ámbas luengas

Uei, lo debate sobre las luengas minoritarias d’Aragón, ye cutiana autualidá. Muito esfuerzo y triballo ha estau menister ta plegar dica iste punto, y quizas ta cosa, que estarba lo pior.

L’aragonés, ha retaculato dica lo terzio norte de lo País, remanindo a pur de penar en lo Pirineo y Semontanos (sierras inferiors), zonas todas ellas de difízil azeso, mal comunicatas aún en la actualidad y en do lo turismo de masas se retrasé dica fa no muitas añadas.

Lo catalán, remane anque con bel retacule en la suya zona histórica, como ye toda la franja limítrofe con Catalunya (Franja de ponent ta los catalans y clamata Faxa oriental en Aragón). Curiosamen tot lo límite con lo País Valenciá, coinzide con la zona de fabla no catalana d’ixe territorio, y que muitos lingüistas consideran zona de luenga aragonesa, pues estié repoblata por aragoneses en tiempos de la denominata “reconquista”.

En cuanto a numero de charradors, debemos ir ta l’añada 1981, en cualo Zenso se’n incluyé una pregunta arredol de lo conoximiento y emplego d’atra luenga esferén a lo castella no en Aragón. Dica uei, no se disposan de más datos, sino ye de forma parzial en bella localidá, la almenistrazión aragonesa no ha tornato a preguntar-se, y casi ni a terestucar-se, que pasa con ixas milentas de ziudadanos y ziudadanas que han atra luenga materna. Ta la esmentata añada de 1981, la situgazión en Aragón con una poblazión de 1.213.099 personas, estarba la siguién en lo tema lingüistico:


POPULACIÓN

% DO TOTAL




ARAGONÉS

29.477

2,43




CATALÁN

48.029

3,96




CASTELAO

1.161.746

93,61





La poblazión de ambas luengas, s’amanaba ta las 80.000 personas, zifra que bien poderba aber estato mayor, pues mancan datos de zonas de luenga aragonesa, y la faina de conzienziazión d’ixas calendatas yera escasa, tras lo fosco periodo de la Adictadura franquista@. Bi eba qui afirmaba que ixa zifra poderba aber estata lo dople.

Autualmen, dar cualsiquier dato, ye un tanto aprezisau, pero no bi ha temor a entibocar-se si charrásenos de que istas zifras tenerban una puyada senificatiba.

Situgazión sozial

A l’ora de reyalizar cualsiquier mena d’analís, debemos prenzipiar por destacar la millor situgazión de lo catalán.


La influyenzia de la poderosa Catalunya, autúa de una traza ambibalén como cuasi tot en ista bida. Ista bezindá, afeuta en una millor situgazión de lo catalán ya que ye emplegato como beiclo de comunicazión entre los charradors de las dos zonas, bi ha meyos de comunicazión en catalán, unibersidaz, ezt., tot un mundo en do bochar-se y bibir en catalán. Por atro costau, iste “coqueteo” se beye mal desde la clase pulitica aragonesa, en do bi ha un aragonesismo de segunda, más bien un baturrismo de colors españolistas, que fa que se beiga con medrana a ista poblazión, bella cosa asinas como “tener al enemigo en casa”. Anque ista zona ye territorio aragonés desde cuasi la fundazión de lo biello reino prauticamen, y la frontera entre Aragón y Catalunya ista delimitata desde fa más de 500 añadas, bels partius catalans (y tamién chen aragonesa, anque istos los menos y aduyaus por la mayor riqueza y desembolique de Catalunya), con una bisión dezimononica y buena eredera de las tesis de Heidegger, beyen a Catalunya como tot territorio en do se charra catalán (los famosos Països Catalanos), y lo leco d’istas ideyas prechudica de retruque a toda la poblazión calano-charrán d’Aragón, a qui no se duda en considerar como “polacos”, o no aragoneses en muitos ámbitos de los “buenos aragoneses”. Al mismo tiempo esto faborexe posturas sezesionistas y blaberistas, que fan que rezientemén se haya inbentato ta desonra de toz los lingüistas que dica ahora no lo conoxeban un nuebo idioma lo orién-aragonés, y en bels casos, la cosa ha plegato dillá y en una redolada de la probinzia de Teruel (Matarranya) se i charra de lo baisch aragonés. D’ista fosca mezcliza entre pulitica y luenga poco bueno puede salir, y dica istos diyas lo catalán sigue sin reconoxer-se en Aragón como luenga, y se sigue charrando de chapurreat, en un intento de negar la identidá lingüística, que ta la gran mayoría de la clase pulitica ye un sinonimo d’identidá cultural, pulitica y nazional, y con ixe complexo d’inferioridá en lo respeutibe a Catalunya, continan perchudicando a Aragón.

Con tot y con ixo, lo catalán biene millorando la suya situgazión. Desde lo curso 83-84, se bienen fendo clases de catalán en los colexios de la Franja, grazias a un combenio MEC-DGA (Diputazión Cheneral d’Aragón). Los seminarios, premios, zertámens, ezt., han proliferato, y la situgazión ba millorando, grazias amás a la millora que plega abendo lo catalán en las atras zonas con desembolique telebisibo, de publicazions y de carauter legal. Lo millor escritor en luenga catalana en la autualidá y que mesmo ye plegau a sentir-se ta lo Nobel, se da lo caso de que ye aragonés, Jesús Moncada. Qué ocurrirba si preguntásenos por él difuera de la zona de fabla catalana?, li se esconoxerba, poco se sabe de él, agún ta muitos serba un mal aragonés, “¿A quién se le ocurre hablar catalán!, ¡en Aragón no se habla catalán!”.


La situgazión de l’aragonés, ye muito más complicada.Rancamos de una menor poblazión, menor conzenziazión, y menors meyos.


Durante sieglos lo prozeso de asimilazión por parte de lo castellano ha estato contino, de traza que l’aragonés ha reteculato cuasi irremediablemén. A la manca d’intrés y de conzenzia se ha chuntato la situgazión diglosica y lo nulo intrés almenistratibo y istituzional. S’ha tenito que aguardar dica la decada de los 70 ta que prenzipiase un prozeso de rebilque de la luenga a renaxedura, y se prenzipiasen a dar los trangos nesezarios ta la suya salbaguarda y la suya promozión dando-le unas ferramientas mudernas. Uei se contina ista luita, y anque la situgazión pareze ir cambeando a moniquet, encara continan amanexendo problemas. Desde la “intelectualidad” aragonesa, cuyos portabozes son muitos profesors de la Unibersidá de Zaragoza, se sigue negando la esistenzia de l’aragonés como luenga. Encara se charra de modalidades lingüísticas, hablas pirenáicas, hablas altoaragonesas, Y y atra carrazera d’etiquetas y denominazions en un intento de trestallar y debilitar más la unidá de la luenga. Istas posturas encara en han muitos de seguidors, y muita chen se zarra a sentir atras esplicazions y argumentos dezaga de lo manto zientifico unibersitario. De bez, con ista negazión, bienen las casi nulas aduyas y l’ausenzia de reconoximiento ofizial. Asinas que en istos más de bente añadas de mobilizazión y reibindicazión, lo peso de lo mobimiento ha cayito y contina fendo-lo en la iniziatiba pribata, asoziazions, coleutibos, ezt. Aunque uei los charradors patrimonials ya no s’abergüeñan de la suya luenga, y la incorporazión de neocharradors ye progresiba, falta muito por fer.

Uno de los prenzipals problemas de las dos luengas, ye la suya no reconoxedura ofizial. Ya se sabe, que la millor traza de negar un “problema” ye negar la suya esistenzia, y debán d’una cosa que no esiste, poco bi ha que fer.

Situgazión legal

Aragón iba a promulgar lo suyo primer Estatuto de Autonomía dezaga de la ditadura franquista en 1982. En él, en lo suuo articlo 747, tan apenas una menzión a Amodalidades lingüísticas@. Con iste eufemismo, los nuestros Apróceres@ definiban la reyalidá trilingüe de lo país. Isto yera una clara contrimuesta de la situgazión d’ixa puenda. La conzienziazión yera nula, y bi eba pasato poco tiempo desde las fosquedaz de la ditadura. De feito en la transizión pocos partitos puliticos aragoneses reconoxieron en los suyos pogramas la custión lingüistica, lo que contina suzedendo en la ctualidá.

En 1993, lo Chustizia d’Aragón (“Defensor del Pueblo” en lo suyo equibalén español, figura ya existén desde la Edá Meya y uno de los simbolos de l’autogubierno aragonés) iba a emitir un duro informe contra las diferens alministrazions con competenzias en lo tema lingüístico, destacando la precaria situgazión de l’aragonés y lo catalán, y l’albandono de los dreitos lingüísticos de los suyos charradors 48. Iste Chustizia, Emilio Gastón, no iba a ripetir en lo cargo. A radiz d’iste informe, s’iba a creyar la Plataforma para la defensa de las luengas minoritarias d’Aragón, que achunta a la prautica totalidá de asoziazions que triballan en la promozión y estudio de l’aragonés y lo catalán en Aragón. Ista unión ha balito ta dar mayor fuerza y balura a las reibindicazions, ya que se trata de no trestallar esfuerzos y mensaches, de bez que se lograba una mayor repercusión en prensa. Miembros de la Plataforma ya han comparezito debán lo Gubierno d’Aragón y la Comisión d’Educazión y Cultura de las Cortes en dos ocasions en 1995 y 1996.

En 1996 y tras una puenda de rebindicazions autonomistas, s’iba a adempribiar desde los partius mayoritarios (PSOE y PP), que se reformase l’Estatuto, dando como risultato lo que belunos denominan “autonomía plena”. En iste nuebo testo legal, ya a la fin amanexe la parola luengas, en lo articlo 749, aunque contina sin dezir-ie cuals.

En ista mesma añada 1996, tras dibersas iniziatibas parlamentarias, se premite la presentazión debán las Cortes de custionss y entrepelazions en aragonés y catalán. Tamién se da un trango de chigán, con la creyazión por unanimidá de todas las collas parlamentarios la Comisión Espezial de Parolatica Lingüística, que deberba elaborar un ditamen sobre la situgazión de las luengas d’Aragón, que luego tenerba presentar a las ditas Cortes. De otubre de 1996 ta marzo de 1997, la Comisión de las Cortes sentirba a profesors, escritors, espiertos,conzellos, ezt. toda una ripa d’opinions, datos, intreses y deseyos, arredol de la reyalidá lingüistica d’Aragón.

Lo Ditamen d’ista comisión estié feito publico lo 4 de abril de 1997, y dispués de siguir toz los tramites parlamentarios iba a estar aprobato lo 6 de nobiembre d’ixa mesma añada en las Cortes d’Aragón con los botos a fabor de Partido Aragonés (PAR), Partido Socialista (PSOE), Izquierda Unida (IU) y Chunta Aragonesista (CHA), y la astenzión de lo Partido Popular (PP). No bi abié como se beye dengún boto en contra anque la deseyada unanimidá parixeba crebata.


Puede beyer-se iste informe entre atros en Fuellas d=Informazión d´o Consello d´a Fabla Aragonesa,, n1 94, (Uesca, marzo-abril 1993), pp. 15-29.
Estatuto de Autonomía de Aragón. Texto reformado por la Ley Orgánica 5/1996 de 30 de diciembre, Zaragoza, Gubierno de Aragón, 1997, p. 13.


En dito Ditamen se demandaba al Gubierno d’Aragón a la presentazión antis de la fin de 1997 d’un proyeuto de lei de luengas d’Aragón en lo que se recullisen las custions alazetals espuestas en lo Ditamen50, ye dizir:


lo reconoximiento legal, como luengas propias d’Aragón, de l’aragonés y de lo catalán;


la efensa y la promozión de ditas luengas y de las manifestazions culturals con ellas enreligadas;


l’amostranza de las dos luengas propias d’Aragón en los suyos territorios respeutibos (Alto Aragón y Franja Oriental);
lo rispeto a las barians locals de las dos luengas;


la protezión de la edizión y publicazión;


la garantía d’un minimo de presenzia en los meyos de comunicazión publicos;


la retulazión publica en la luenga propia de lo territorio;


regulazión de l’uso de l’aragonés y de lo catalán en las almenistrazions publicas;


la creyazión d’un organo almenistratibo encargato de la normalizazión lingüística;


la creyazión d’una unidá almenistratiba de traduzión ofizial aragonés-castellano y catalán-castellano.


Como puede beyer-se, los conte nitos de lo Ditamen yeraa amplos, y ubriban una nueba ambiesta ta l’aragonés y lo catalán. Asinas como que la inorata Lei de Normalizazión Lingüística se beyeba amán.


Pero iste plazo no s’ha cumplito pas. Dispués de la presentazión d’un borrador de minimos, lo Gubierno d’Aragón encargó a una Comisión de Expertos, que analizasen iste borrador y fesen correuzions, alportazione y las milloras que fesen onra. En febrero de 1998 se costituyé en Uesca, dita Comisión, en la que bi eba ripresentans de la D.Ch.A., churistas, y ripresentans de la Plataforma ta la Efensa de las Luengas Minoritarias d’Aragón, con lo encargo de, rancando de lo

Tot lo prozeso de comparezenzias y las conclusions de lo Ditamen pueden beyer-se en Boletín Oficial de las Cortes de Aragón, n1 105 (Zaragoza 21 de abril de 1997), pp. 3998-4011.

borrador de la D.Ch.A., consensuar y cuaternar lo borrador definitibo de do saldrá lo deban proyeuto que en zagueras se nimbiarba ta las Cortes d’Aragón, ta la suya tramitazión, por lo Gubierno d’Aragón. Las reunions de triballo iban a fer-sen de marzo ta mayo alto u baxo, mes en lo que se remitié ta lo Gubierno d’Aragón ixe debanproyeuto de Lei.

Sin dembargo lo prozeso sigue fendose más luengo, y debán de l’amanamiento de las eleuzions de la benién añada, se fa reyal la medrana de que anque se presentase iste debanproyeuto a las Cortes, no’n tiengan tiempo reyal ta la suya aprebazión, con lo que ta la benién lexislatura se deba rancar de zero atra bez.

A modo de sintesis

Como emos prebato d’eaplicar, y anque la situgazión inizial ye muito esferén, l’aragonés y lo catalán, padexen los mesmos problemas, la mesma incomprensión y la mesma intransixenzia. Isto ha feito posible una comunidá d’intreses, y lo dessembolique de un triballo de conchunta, que bien poderba dar agora buenos risultatos, anque lo pesimismo se ba fendo con nusatros a ormino.

La ipotetica Lei no ye la panazea, amás limitarba l’uso y promozión a las zonas de uso predominán de las dos luengas, pero si que ye la ferramienta alazetal y l’arranque de beniens autuazione y estratechias de triballo. Con iste referén y la suposata aduya legal, ya poderban prenzipiar a empla ntiyar-sen atras azions y soluzions dica agora impensables.

Sin dembargo la sensibilidá lingüistica y la educazión en lo multiculturalismo distan muito d’estar una reyalidá en Aragón y en atros territorios de l’Estato. Lo peso de lo monolingüismo tradizional que se nos ha imposato en los zaguers sieglos, asinas como bisions anticuatas en lo pulitico y en lo sozial, son problemas que encara rastramos a las puertas de lo sieglo XXI. Lo futuro quizá siga en lo sino de la Unión Europea, que en primeras parixe más rezeutiba a lo tema lingüistico. Amás de lo reconoximiento de raso de l’aragonés como luenga, asinas como de lo refirme a lo catalán, son barias las resoluzions y normas en do s’ampara y promueben los dreitos lingüisticos de las comunidaz minoritarias d’Aragón, cabe aponderar lo contenito de barias resoluzions de lo Parlamento Europeo: la Declarazión final de la Conferenzia de las rexions pirenencas de 10 de chunio de 1982; la de 30 de nobiembre de 1987, sobre las luengas y culturas de las minorías rexionale y etnicas de la Comunidá Europeya; la de 11 d’abiento de 1990, sobre la situgazión de las luengas en la Comunidá, y la de 9 de febrero de 1994, sobre las minorías culturals y lingüisticas de la Comunidá Europeya. Tamién cabe siñalar la Carta Europeya de las luengas rexionals o minoritarias de 1992 y la Declarazión Unibersal de los Dreitos Lingüisticos de 1996.

Uei estamos más zerca que nunca en la parola istoria de dar un senificatibo trango entadebán en la reafirmazión de lo nuestro deseyo de continar emplegando la parola luenga, de siguir charrando como nos han amostrato y de nombrar lo mundo con las parolas parolas. No se si lograremos bel enanto, pero de fixo que lo nuestro compromis y las parolas reibindicazions son astí, y tanimientres bi agia ninons que charren en aragonés, en catalán, en asturiano, en gallego, Y la parola luita merexe la pena y be de continar, buscando una soziedá más chusta y más libre que nos rispete por lo que semos, como semos y sobre tot que rispete las parolas luengas.